- il y a 1 jour
Sébastien Lecornu participait ce 10 décembre à un débat à l’Assemblée sur le rôle de l’armée et les enjeux de défense pour le budget 2026. Il a notamment annoncé un "texte d'actualisation de la programmation militaire au premier semestre 2026".
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Madame la Présidente de l'Assemblée Nationale, Mesdames et Messieurs les députés,
00:04Monsieur le Président de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées,
00:10les Français sont déjà trop portés à croire qu'ils peuvent dormir tranquilles,
00:16qu'ils n'ont qu'à s'en remettre à d'autres du soin de défendre leur indépendance.
00:20Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve qu'ils pètent ensuite par des ruines et des massacres.
00:25Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes.
00:29Ces mots sont ceux du général de Gaulle confiés à son ministre Alain Perfitte.
00:35Ils traduisent une volonté partagée sur l'ensemble de ces bancs, celle de ne compter que sur nous-mêmes,
00:42de ne jamais dépendre des autres, d'être souverains et indépendants.
00:47C'est ce qui a justifié toute la construction de notre modèle d'armée depuis 1958
00:54et qui justifie aujourd'hui notre réarmement et donc cet après-midi, mesdames et messieurs les députés, ce débat.
01:03L'indépendance ne se décrète pas.
01:06C'est une conquête permanente.
01:08Après trois ans et demi passé à la tête du ministère des Armées,
01:11désormais comme Premier ministre, je veux exposer brièvement d'où nous partons,
01:15rendre compte de ce qui a été fait depuis 2022 avec la programmation militaire en cours,
01:22mais aussi avoir un discours de vérité face à vous
01:24et faire état clairement des enseignements qu'il faut tirer du contexte géopolitique pour nous armer,
01:29notre modèle de défense, madame la ministre,
01:32et quelles sont les évolutions que nous proposons pour y remédier.
01:36Nous n'y arriverons que dans la lucidité.
01:41Nous ne pouvons pas nous mentir sur les menaces qui nous visent,
01:44ni sur les faiblesses à corriger de nos armées.
01:47Le gouvernement, à la demande du président de la République,
01:50proposera un texte de réactualisation de la programmation militaire
01:54en début de l'année 2026 au Parlement,
01:58conformément aux annonces du chef de l'État le 13 juillet dernier à l'hôtel de Brienne.
02:03Heureusement, nous ne partons pas de rien.
02:06Depuis 2017, le budget du ministère des Armées est passé de 32,7 milliards d'euros
02:11pour atteindre 57,1 milliards d'euros l'année prochaine
02:15si les crédits prévus par le projet de loi de finances sont adoptés.
02:19Il prévoit une marge d'augmentation du budget de 6,7 milliards d'euros
02:23correspondant à l'augmentation de 3,2 milliards d'euros
02:25déjà prévue par la loi de programmation militaire votée,
02:29augmentée de 3,5 milliards d'euros de surmarche proposée dans cette loi de finances.
02:34Ces crédits ont pour but de produire des effets très concrets pour le renforcement
02:38et la modernisation de notre modèle d'armée.
02:42Mais l'argent, s'il est essentiel, ne pourra pas et ne sera pas la seule réponse.
02:48Mesdames et Messieurs les députés, ces crédits depuis 2017 et même depuis 2015
02:55sous la présidence de François Hollande ont déjà permis une remontée en puissance.
03:00Citons le renouvellement de nos capacités de dissuasion nucléaire,
03:03océanique comme aéroportée, pour les 30 prochaines années.
03:07La modernisation de notre armée de terre ou de nos sous-marins nucléaires d'attaque,
03:11mais aussi plus largement l'innovation qui doit rester au cœur des futurs équipements,
03:17sans oublier les nouveaux espaces de conflictualité comme le cyber, l'espace et les grands fonds marins.
03:25Mais depuis 2022, beaucoup de choses ont changé,
03:30ou en tout cas se sont prodigieusement accélérées,
03:33et nous devons tirer sans attendre les enseignements pour notre réarmement.
03:38Lucidement et en prenant, je le crois, les bonnes décisions.
03:44Mesdames et Messieurs les députés,
03:46depuis l'agression russe en Ukraine en 2022,
03:49la dégradation de l'environnement sécuritaire s'est accélérée.
03:53Les théâtres ukrainiens, mais aussi aux Proches et au Moyen-Orient,
03:56ont redéfini les contours de la conflictualité moderne,
03:59avec le retour des guerres de haute intensité,
04:03qui combinent les moyens conventionnels de masse et de saturation,
04:06avec les armements de très hautes technologies et l'adronisation du champ de bataille,
04:11tout cela sur fond de chantage nucléaire.
04:15Le recours à des stratégies hybrides par des puissances adverses s'accélère
04:19et menace de fragiliser durablement l'Europe, la France en tête,
04:24jusque dans ses Outre-mer,
04:25et plus généralement toutes les démocraties du monde.
04:29Ces stratégies menées également dans les nouveaux champs de conflictualité
04:33comme les fonds marins ou la très haute altitude se caractérisent par la conjonction de cyberattaques,
04:38de manipulation de l'information, de l'instrumentalisation du droit et de l'économie,
04:43de sabotage et du recours à des opérations militaires.
04:47Ces menaces hybrides visent à nous déstabiliser en touchant nos intérêts ou nos valeurs.
04:53Ces menaces contournent parfois notre dissuasion nucléaire.
04:57Elles font poindre un risque que les guerres d'avant ne permettaient pas de saisir complètement,
05:02c'est-à-dire, en somme, d'être défaits sans même avoir été envahis.
05:08La résurgence de la menace terroriste, malheureusement, se confirme.
05:12Les recompositions en cours au Moyen-Orient et en Afrique
05:15fragilisent durablement ces zones et sont contagieuses.
05:19Elles entraînent également l'activation au plus grand nombre
05:22d'individus inspirés par la mouvance islamiste sur le territoire national
05:27et le renouveau d'une menace en provenance de l'étranger,
05:30d'inspiration djihadiste susceptible de passer à l'acte.
05:33Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015,
05:37nous ne pouvons être absolument assurés qu'une telle attaque ne se reproduise pas
05:41au regard des mouvements djihadistes qui vont du Sahel au Khorasan,
05:45en passant par le Levant.
05:46Enfin, nous assistons à des tensions, pour ne pas dire plus,
05:52entre États dotés, comme nous l'avons vu entre l'Inde et le Pakistan.
05:57La dialectique de certaines puissances évolue dangereusement sur l'arme nucléaire.
06:02À certains égards, les réflexes de maîtrise de l'escalade
06:05appris d'une partie de la guerre froide ont disparu,
06:09sans oublier les transferts de technologies menant à une prolifération accrue
06:13de certains États, comme la Corée du Nord et l'Iran.
06:17C'est dans ce contexte que le Président de la République,
06:19garant de notre doctrine nucléaire,
06:22aura l'occasion de s'exprimer au début de l'année prochaine.
06:26Face à l'ensemble de ces menaces,
06:29et en plus des défis que nous pose le réchauffement climatique,
06:33il faut ajouter la phase d'incertitude que connaît la relation transatlantique
06:36et qui perturbe pour le moins la plupart de nos voisins européens.
06:41Cette incertitude a vocation à durer.
06:44Tant le pivot de l'Europe vers l'Asie et la Chine
06:46semble dominer l'ensemble des élites américaines,
06:49il impose d'opérationnaliser et probablement encore
06:52de repenser le réveil stratégique européen.
06:56Je salue à cet égard toutes les initiatives lancées ces dernières années
06:59par la France pour accompagner, à l'époque parfois seule,
07:03le réarmement des nations de notre continent.
07:07Mesdames et Messieurs les députés,
07:09les discussions du projet de finances pour 2026
07:12n'ont pas permis d'aborder en première lecture
07:14l'examen des crédits de la mission défense.
07:17Pourtant, c'est un sujet qui peut nous rassembler.
07:20Si je demande aujourd'hui que nous débattions et que vous votiez,
07:23c'est pour envoyer un message à nos alliés
07:26comme à nos compétiteurs qui nous observent
07:28et pour leur montrer que dans nos divisions éventuelles,
07:32nous nous retrouvons sur l'essentiel,
07:34c'est-à-dire la sécurité et l'indépendance nationale.
07:39L'accélération de notre réarmement
07:42par une augmentation des crédits de 6,7 milliards d'euros en 2026
07:46se traduit par des chantiers prioritaires
07:48qui consacrent 14 enjeux majeurs
07:52pour préserver la crédibilité opérationnelle des armées françaises.
07:56Mesdames les ministres,
07:58Monsieur le ministre,
07:58permettez-moi de les détailler devant vous
08:00sous couvert de votre travail, par transparence et rigueur
08:04devant l'Assemblée nationale.
08:06Le premier défi pour l'année 2026
08:08sera incontestablement celui des munitions.
08:12Trop de fois par le passé,
08:13nos militaires sont partis en mission
08:15sans un stock de munitions toujours suffisant
08:17pour accomplir leur mission en sécurité et dans la durée.
08:22Ce tabou doit être brisé pour de bon.
08:24Il y a donc urgence à reconstituer nos stocks
08:27tant pour les missiles complexes que les obus
08:30ou les petits calibres.
08:32Le projet de budget prévoit une commande d'un niveau inédit
08:35qui doit engager les industriels
08:36dans une transformation profonde de leur outil de production
08:39pour produire plus vite et en plus grande quantité.
08:42Au total, nous vous proposons
08:44plus d'un demi-milliard d'euros de commandes
08:46de munitions supplémentaires.
08:48Le deuxième défi pour 2026
08:51sera aussi celui d'un passage à l'échelle
08:53pour la production en masse de drones.
08:55Cette rupture technologique vient transformer les conflits armés.
08:58On le voit en Ukraine et au Proche et au Moyen-Orient.
09:01Cela est vrai pour les États
09:02mais aussi pour les groupes terroristes.
09:05Les technologies évoluent en permanence.
09:07Elles deviennent obsolètes en à peine deux à trois mois.
09:11L'enjeu est donc double.
09:13D'abord d'être en capacité de produire des drones
09:15qui sont à jour technologiquement
09:17et d'autre part de les produire en masse
09:19pour saturer le ciel
09:20et permettre la pénétration d'une ligne ennemie
09:23par certains drones ou des missiles plus complexes.
09:27En 2026, les crédits de la mission défense
09:29prévoiront le lancement d'une filière industrielle
09:31de production de drones pour 150 millions d'euros.
09:34Je veux remercier les industriels français
09:36qui ont pris le risque de relever ce défi
09:38en lien notamment avec nos amis ukrainiens.
09:41La défense surface-air et la lutte anti-drone
09:45constituent un troisième défi.
09:48La protection de notre ciel est la troisième urgence
09:51qui justifie l'augmentation des moyens.
09:53Les survols de drones de sites stratégiques
09:55sur le territoire national
09:56sont venus encore le confirmer il y a quelques jours.
10:00Le projet de budget prévoit l'achat de radars et de brouilleurs
10:03qui doivent protéger notre ciel
10:04contre les missiles longues portées
10:06mais aussi contre les drones.
10:09L'industrie française produit le Santé
10:12qui protège nos bases
10:13qui est actuellement déployé en Ukraine.
10:17Sa nouvelle version pour laquelle nous fondons beaucoup d'espoir
10:19connaît un premier succès à l'export.
10:22Il va vite s'imposer.
10:23Comme au Danemark, il sera un outil reconnu
10:25encore plus efficace que le patriote américain.
10:30Quatrième défi, la guerre dans le champ électromagnétique
10:33qui est devenue une composante incontournable
10:36des opérations dans les trois milieux.
10:38Elle impose de pouvoir surveiller, se défendre
10:40et attaquer dans ce champ de conflictualité.
10:43Le segment de l'attaque électromagnétique
10:45délaissé depuis la fin de la guerre froide
10:47sera renforcé pour équiper nos armées
10:49de moyens de brouillage, de leurage,
10:51d'interception et d'action électromagnétique
10:53allant de la faible à la forte puissance.
10:57Autre urgence, l'alerte avancée
10:59qui sera un cinquième chantier pour nos armées.
11:02C'est une des grandes leçons de cette nouvelle donne.
11:07Il faut être conscient que la capacité à détecter
11:09et suivre la trajectoire des missiles
11:11qui ciblerait le sol européen
11:13est actuellement fournie par les seuls Etats-Unis d'Amérique,
11:17par le système Sioux.
11:19Ne nous mentons pas.
11:20Cette dépendance n'est plus acceptable.
11:22Aussi, nous portons pour ambition
11:24que toutes les composantes soient rapidement développées
11:26pour surveiller en autonomie les approches de l'Europe
11:28et contribuer à leur défense.
11:30Un système d'alerte avancée permanent
11:32sera acquis d'ici 2035.
11:34Le démonstrateur de radars transhorizon Nostradamus,
11:37unique en Europe,
11:39sera porté à maturité opérationnelle,
11:41constituant ainsi la première brique d'alerte avancée
11:44d'ici 2030.
11:46La sixième urgence qui est devant nous
11:48est évidemment le spatial militaire.
11:51Des investissements majeurs ont aussi été engagés
11:54pour assurer notre indépendance.
11:56La menace se durcit dans l'espace
11:58avec des puissances qui visent nos satellites
12:01et d'autres qui portent des projets inquiétants
12:03d'armes nucléaires embarquées dans l'espace,
12:06qui menaceraient des milliers de satellites en même temps
12:08et créeraient un grand black-out spatial.
12:11En 2026, le budget prévoira la commande
12:14de quatre satellites en orbite basse
12:16pour la revisite et la résilience,
12:18ainsi que des satellites patrouilleurs
12:20qui assurent la protection de nos infrastructures spatiales.
12:23Au-delà, un quasi-doublement du budget
12:26pour le spatial de défense est proposé d'ici 2030,
12:29le portant par rapport à celui initialement prévu
12:32dans la LPM à près de 10 milliards d'euros.
12:35L'innovation opérationnelle est la septième urgence.
12:38L'intelligence artificielle est une technologie
12:41qui bouleverse le combat moderne,
12:42notamment pour déployer des flottes de robots,
12:45automatiser des attaques,
12:46repenser en temps réel des stratégies de défense
12:48sur un champ de bataille comme dans le cyberespace.
12:51Nous avons créé l'Agence ministérielle
12:53pour l'intelligence artificielle pour la défense
12:55pour répondre à ce défi technologique
12:57qui vient d'être doté d'un supercalculateur
12:59le plus puissant d'Europe
13:01pour le traitement des données classifiées.
13:03Ce modèle d'agence doit nous inspirer aujourd'hui
13:06pour l'ensemble de l'État
13:08dont la modernisation passe à coup sûr
13:10par l'intelligence artificielle.
13:12Et bien sûr, il y a le quantique autre défi
13:16sûrement encore plus brutal d'ailleurs
13:19que nous relevons avec nos ingénieurs,
13:21nos start-up, la DGA
13:22et les grandes entreprises françaises.
13:24Nous n'avons pas à rougir.
13:26La France est au rendez-vous des grandes puissances
13:28sur ce sujet
13:28avec un laboratoire qui sera créé en 2026
13:31au sein du ministère des Armées
13:32pour fédérer l'ensemble des acteurs.
13:34Il permettra de développer des technologies
13:36qui seront embarquées demain
13:37sur notre futur porte-avions
13:38ou dans nos sous-marins
13:40pour les rendre notamment encore plus discrets.
13:43Mesdames et Messieurs les députés,
13:44d'autres chantiers sont à traiter
13:46au cours de l'année prochaine.
13:48Je ne les développerai pas ici.
13:49La ministre des Armées
13:50et la ministre déléguée y reviendront.
13:53Citons la préparation opérationnelle,
13:55les feux dans la profondeur,
13:56l'engagement terrestre,
13:57le combat naval,
13:58l'aviation de combat,
13:59l'aviation de transport
14:00et la contribution de nos armées
14:02à la cohésion nationale.
14:04Sur ce dernier point,
14:06le service national
14:07annoncé par le Président de la République,
14:08le 27 novembre dernier,
14:10accueillera 3 000 jeunes Français
14:12dès l'été prochain.
14:13Il viendra pleinement faire évoluer
14:15notre modèle d'armée
14:16en permettant à une classe d'âge
14:18de connaître une sensibilisation
14:19qui ne pourra qu'être utile
14:20à leur vie de citoyen,
14:21mais aussi à la montée en puissance
14:23de nos réserves
14:24et même des recrutements pour l'actif.
14:27Ce service sera volontaire,
14:29il sera rémunéré
14:30et se déroulera sur le territoire national.
14:33Car ce réarmement
14:34ne peut être uniquement militaire,
14:36capacitaire, budgétaire ou technologique,
14:39il est aussi moral et humain.
14:41Je veux remercier les jeunes Françaises
14:43et les jeunes Français
14:44qui feront le choix
14:45de s'engager pour leur pays.
14:48Mesdames et Messieurs les députés,
14:49ces moyens supplémentaires
14:51impliquent une mobilisation totale
14:52de nos industriels de la défense
14:54pour répondre à cette accélération,
14:56mais aussi à nos ambitions
14:57à l'exportation.
14:59C'est aussi un sujet
15:00que nous devons porter
15:01avec nos partenaires européens,
15:03car certains problèmes
15:04peuvent et doivent trouver
15:05des solutions mutualisables
15:08sans faire offense
15:09à notre souveraineté.
15:11La montée en cadence
15:11de la production d'armes
15:13ne concerne pas uniquement
15:14les pays en guerre
15:15ou les régimes autoritaires,
15:17mais désormais
15:17toutes les grandes puissances démocratiques.
15:20Le premier enjeu de notre stratégie
15:22vise à relocaliser
15:23des lignes de production,
15:24notamment pour la production
15:25de munitions.
15:26C'est ce que nous avons déjà accompli
15:28pour la poudre explosive
15:30avec Eurinco à Bergerac
15:31et que nous continuons de porter
15:33pour les munitions de petit calibre
15:35avec un soutien financier
15:37comme normatif de l'État.
15:40Demain,
15:40de plus en plus d'acteurs financiers privés
15:42devront investir
15:44dans cette filière
15:45qui retrouve un avenir.
15:47Produire plus,
15:48c'est aussi assurer
15:48notre approvisionnement
15:49en matière première,
15:51notamment en poussant
15:51les industriels
15:52à constituer des stocks
15:53pour être résilients
15:55dans le cadre
15:55de ruptures d'approvisionnement
15:56pour des raisons géopolitiques.
15:58De manière plus globale,
16:00soulignons que des résultats
16:01importants
16:02ont été obtenus
16:03sur le temps de production
16:04de nombreux armements.
16:06Mais il reste encore
16:07beaucoup à faire,
16:08notamment concernant
16:09les missiles complexes.
16:11Nous n'y sommes pas encore.
16:12Des enseignements
16:13sont attirés
16:14des industries civiles
16:15qui maîtrisent
16:16la capacité
16:16de produire en masse.
16:18Le gouvernement
16:19se félicite
16:20du rapprochement
16:21de plusieurs acteurs
16:21de l'automobile français
16:22avec notre industrie
16:24de défense
16:24pour partager
16:25leur expertise
16:26en matière
16:27de processus
16:27industriels
16:28permettant
16:29la production
16:29de masse
16:30et l'optimisation
16:31des coûts.
16:32Mesdames et Messieurs
16:33les députés,
16:34le renforcement
16:34de la base
16:35industrielle
16:35et technologique
16:36de défense,
16:37c'est aussi un enjeu
16:38pour nos voisins
16:38européens.
16:40Aujourd'hui,
16:41près de 65%
16:42des équipements
16:43européens
16:43sont achetés
16:44à l'extérieur
16:45de l'Union européenne,
16:47essentiellement
16:47aux Etats-Unis.
16:49Ce n'est pas ainsi
16:49que l'on construit
16:50l'autonomie stratégique
16:51nécessaire en la matière.
16:52C'est pourquoi la France
16:54se bat pour obtenir
16:55le respect d'une règle
16:55simple et de bon sens.
16:58L'argent européen
16:59et donc du contribuable
17:01français
17:01doit servir
17:02les intérêts
17:03européens
17:04et donc
17:05les industries
17:05européennes.
17:07C'est ce qu'on appelle
17:07la préférence
17:09européenne.
17:11Nous sommes en train
17:12progressivement
17:13de gagner cette bataille
17:14comme le montre
17:15le bon atterrissage
17:16de négociations
17:17sur l'instrument
17:17SAFE
17:18qui prévoit
17:19à près de 150 milliards
17:20d'euros
17:20pour acquérir
17:21en commun
17:21des équipements
17:21militaires
17:22ou sur le texte
17:23EDIP
17:24qui définit
17:25un programme
17:25de moyens internes
17:26pour l'industrie
17:26de défense européenne.
17:28Le respect
17:28de la préférence
17:29européenne
17:30est également
17:30un enjeu majeur
17:31de la négociation
17:31qui vient de s'ouvrir
17:32sur le cadre
17:33financier pluriannuel
17:34de l'Union européenne
17:35pour la période
17:362028-2034.
17:38Les lignes
17:39bougent favorablement
17:40à Bruxelles
17:40mais notre vigilance
17:42pour ne pas dire plus
17:42doit rester totale
17:44car pour certains
17:45ce sujet continue
17:46à ne pas être
17:47une évidence
17:48sur une thématique
17:49qui reste
17:50la compétence
17:51des seuls Etats membres.
17:52Mesdames et Messieurs
17:53les députés
17:54nous devons donner
17:55aux armées de la France
17:56les moyens
17:56d'assumer son rôle
17:57de grande puissance
17:58de garantir
17:59notre sécurité
18:00et de défendre
18:00nos intérêts
18:01partout
18:01sur la planète.
18:03L'instabilité politique
18:04nous bouleverse
18:05au sein
18:06de cet hémicycle
18:07mais elle ne doit pas
18:08nous couper
18:09des réalités du monde
18:10et nous nous devons
18:11de répondre
18:11à l'inquiétude
18:12des Françaises
18:12et des Français.
18:13Il mesure
18:14l'engagement
18:14absolu
18:15de leurs militaires
18:16et compte sur eux
18:18pour les protéger.
18:19Le gouvernement
18:20appelle une majorité
18:21de députés
18:22à s'engager
18:22pour le réarmement
18:23de notre nation.
18:24Elle devra s'accélérer
18:25conformément
18:26aux annonces
18:26du chef de l'État.
18:28Pour y répondre
18:28le gouvernement
18:29je vous le disais
18:30présentera un texte
18:32d'actualisation
18:32en transparence
18:33de la programmation
18:34militaire
18:35au premier semestre
18:36de l'année prochaine.
18:37Alors
18:38où beaucoup
18:39pensent
18:40que tout
18:40peut s'écrouler
18:41que le déclin
18:42français
18:42est inéluctable
18:43personne pour autant
18:44ne songe
18:44à douter
18:45de nos armées.
18:46Ce sont
18:46elles qui ont
18:47porté
18:47les grands succès
18:48de la nation
18:48ce sont
18:49elles qui ont
18:49relevé
18:50le pays
18:50de ses plus
18:50grands périls
18:51ce sont
18:52nos anciens
18:52combattants
18:53qui ont tenu
18:53bon
18:53dans la moiteur
18:54d'une tranchée
18:55la fureur
18:56d'un champ
18:56de bataille
18:57dans les tempêtes
18:58des océans
18:58et des mers
18:59depuis les hauteurs
19:00d'un avion
19:00ou les profondeurs
19:01d'un sous-marin.
19:02Alors
19:02mesdames et messieurs
19:03les députés
19:04pour eux
19:05pour la France
19:06pour notre
19:07indépendance nationale
19:08le gouvernement
19:09vous demande
19:09de débattre
19:10et de voter
19:11pour approuver
19:12ou non
19:13le principe
19:14je dis bien
19:15le principe
19:15d'une augmentation
19:16du budget
19:17de la défense
19:17pour soutenir
19:18une montée
19:19en puissance
19:19plus rapide
19:20de nos forces armées
19:22dès 2026
19:23je vous remercie
Écris le tout premier commentaire