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00:00A Douma, dans la Routa orientale, les écoliers célèbrent le premier anniversaire de la chute du régime de Bachar Al-Assad.
00:16Dans ce bastion rebelle contre la dictature, ce qui n'a pas été bombardé a dans de nombreux cas été exproprié.
00:23Fares Mayassa est un ancien détenu de la prison de Sednaya.
00:26Je vais vous montrer l'appartement que j'ai acheté pendant la révolution, mais l'ancien propriétaire l'a revendu quand j'étais détenu et il me l'a confisqué.
00:35On essaye de le poursuivre en justice et on va voir comment ça va se passer.
00:41L'appartement est là, au quatrième étage.
00:48Il m'a dit, quand tu étais en prison, j'ai pensé que tu allais mourir.
00:52C'est pour cela que j'ai revendu l'appartement.
00:54Ça devrait être ma maison.
00:56C'est comme voir quelque chose et ne pas pouvoir le toucher.
00:59Ça serait un rêve pour moi d'entrer dedans.
01:03Fares est loin d'être un cas isolé.
01:06De 2012 à 2018, la route orientale a été aux mains des rebelles.
01:11Puis, lorsque le régime a repris le territoire,
01:14toutes les transactions immobilières réalisées du temps de l'opposition ont été annulées.
01:17L'ancien détenu est désormais vendeur dans cette petite épicerie.
01:23Avec l'effondrement de la livre syrienne, il faut une liasse de billets pour faire de petites courses.
01:27Pour Fares et son fils, le quotidien est une lutte pour survivre.
01:40Des fois, je me dis que j'aurais préféré rester en prison tellement je me sens étranglé par les besoins du quotidien.
01:44Vous vous rendez compte ?
01:45Privé de sa propriété, Fares doit louer cet appartement où il habite avec sa famille.
01:56On paye le loyer en faisant des économies sur la santé de nos enfants et de leurs études.
02:01Ma préoccupation est de payer 120 dollars de loyer.
02:04Ça me brise le dos.
02:04Pour assurer un avenir meilleur à ses enfants, Fares a un dernier espoir.
02:12Le conseil de réconciliation de Douma, le premier du genre en Syrie.
02:17Il était à Sednaya.
02:20Lui était en Égypte.
02:21Lui était déplacé dans le nord.
02:23On vient de partout.
02:25Les gens reviennent à Douma.
02:27J'espère qu'on va pouvoir reconstruire notre pays.
02:30Ici, sous l'égide de notables et de juristes, on tente de régler à l'amiable les contentieux.
02:37Quand tu étais en prison, ta famille est-elle allée voir le propriétaire pour récupérer l'appartement ?
02:41Oui, ils ont essayé.
02:43On va tenter de vous mettre d'accord et de vous rendre justice.
02:48Ils font de leur mieux, mais tout n'est pas en leur pouvoir.
02:51Tous ces dossiers, ce sont des cas d'expropriation et d'appartement qui ont été revendus plusieurs fois.
02:57Nous avons formé ce conseil après la chute d'Assad,
02:59car les tribunaux étaient à terre.
03:02Et pour permettre le retour des déplacés.
03:08Il est impossible de développer l'urbanisme ou de rénover les immeubles sans preuve de propriété.
03:15Or, le régime d'Assad a bouleversé toutes les notions de terrain, de logement et de propriété à travers ces lois.
03:24En attendant des réformes, les habitants de la Ruta réparent malgré tout ce qui peut l'être.
03:29A quelques kilomètres, la mairie d'Almorda Millie voit, elle, un défilé d'un nouveau genre au département du cadastre.
03:37La propriété inscrite ici est encore au nom de mon grand-père.
03:52Ça devrait être à mon nom aujourd'hui, mais le pouvoir déchu avait mis la main sur les propriétés de toute la société.
03:58Depuis les années 70, d'après le nouveau maire d'Almorda Millie, 85% de la superficie de sa ville a été amputée
04:09et les habitants dépossédés au profit du clan Assad, notamment par l'oncle de Bachar al-Assad.
04:15En 1982, Rifat al-Assad a construit une ville, Al-Somariye, pour loger ses soldats.
04:22Et il a pris une partie de la montagne pour installer des bases militaires.
04:26Ces registres sont la preuve que ces terrains appartiennent aux habitants de ma commune.
04:30Avant la chute du régime, personne n'osait s'informer sur ces propriétés, ils n'avaient pas d'espoir.
04:35Ils avaient été expropriés, c'était comme ça.
04:37Le maire tient à nous montrer cette réalité sur le terrain.
04:46À gauche, il y a Al-Somariye.
04:49Ils y ont construit de force les habitations des soldats.
04:53En ville, comme pour les terres agricoles, les propriétaires ont reçu des indemnisations dérisoires, voire aucune contrepartie.
05:02Toute cette zone a été accaparée par l'État.
05:04Avant, jamais de la vie on aurait pu arriver ici.
05:07Mais maintenant, grâce à Dieu, on peut venir et voir tous ces terrains.
05:12J'ai espoir que la population puisse en profiter de nouveau après toutes les souffrances qu'elle a endurées.
05:20Sauf qu'aujourd'hui, une partie de ces territoires est toujours habitée par les familles d'anciens fidèles du régime,
05:26comme cette femme alawite de Somarieye.
05:28L'accès à ce quartier sous tension nous a été refusé par les autorités.
05:32Nous l'avons donc rencontré à l'extérieur.
05:34Ils nous ont dit « Vous avez jusqu'à demain matin pour prendre vos affaires et dégager de Somarieye. »
05:43A l'été 2025, les nouvelles autorités ont tenté d'expulser ces familles, petites mains de l'ancien régime.
05:49« Ils sont venus me voir à la maison et m'ont demandé mon contrat.
05:55Je leur ai montré et ils ont dit qu'ils ne le reconnaissaient pas et qu'on avait jusqu'au lendemain pour partir.
06:00Je ne pouvais pas quitter la maison, je n'ai nulle part où aller.
06:03Si on avait de l'argent et si on pouvait partir, on l'aurait fait comme les anciens hauts dirigeants.
06:07C'est toujours sur les pauvres que ça retombe. »
06:13Face à ces pressions, de nombreux habitants de Somalie y ont enfui.
06:17Pour calmer les esprits, le gouverneur de Damas a affirmé que personne ne serait expulsé sans solution de relogement.
06:23« Le gouverneur de Damas a affirmé que personne ne serait expulsé sans solution de relogement.
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