Marion Gagnot, journaliste, pour son livre «L'envers du micro»

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00:00Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média dans un instant.

00:03Nous recevrons Faudel qui fait son grand retour ce matin sur Europe 1.

00:07Mais d'abord, j'accueille une collègue qui se lève très très tôt le matin

00:12et qui a veillé pour venir nous voir.

00:14Bonjour Marion Gagnon.

00:15Bonjour Thomas, bonjour à tous.

00:17Merci d'être là. C'est vrai que vous êtes l'une des voix d'Europe 1.

00:19Bonjour, de 5h à 7h sur Europe 1.

00:23Vous vous levez à quelle heure le matin ?

00:24C'est tôt, 3h.

00:25À 3h ?

00:26Là, ça commence à piquer un peu.

00:27On est en milieu de journée.

00:28On est en rechute.

00:28Et alors, vous publiez aujourd'hui ce livre, L'envers du décor.

00:33Du micro.

00:34Oui, mais c'est la même chose.

00:35Oui, bien sûr, L'envers du micro.

00:37Vous vous livrez sur votre parcours à la radio avec des tas d'anecdotes

00:41parce que vous avez bossé sur plusieurs radios, à la fois généralistes et musicales,

00:45avec des animateurs comme Nikos, Coë, Cartman, Mickaël, Kev Adams ou même Jean-Pierre Foucault.

00:51C'est vrai, récemment, oui.

00:53Sur Culture Média.

00:53Et alors, vous commencez la radio sur un poste très formateur.

00:57J'ai adoré cette anecdote au standard d'une émission de libre antenne de 21h à minuit.

01:02Et votre rôle, c'était de filtrer les appels des auditeurs.

01:05Et alors, vous tombez sur des gens quand même très particuliers.

01:07Oh là là.

01:07Mais oui, c'est vrai qu'on est un peu en rempart quand on est au standard.

01:10Donc, tous les gens qui veulent passer à l'antenne passent par le standard.

01:14Et c'est vrai qu'ils ont des anecdotes s'écorsées parfois.

01:16Et puis, surtout, moi, je faisais des émissions tard le soir.

01:18Oui, donc on pouvait tout dire, quoi.

01:19Il n'y avait pas de tabou.

01:20On pouvait tout dire.

01:21Et puis, les gens pensaient que je pouvais tout entendre.

01:23Donc, on me livrait des fantasmes, plein de choses.

01:25Mais c'est ça, le standard.

01:26Des gens qui miaulent.

01:27Des gens qui miaulent, oui.

01:28Par exemple.

01:29Des gens qui miaulent dès que vous décrochez.

01:31Non, mais c'est quand même particulier.

01:32Oui, c'est spécial.

01:33Un fétichiste du cuir aussi, qui appelait presque tous les jours.

01:35Ah, tout le temps.

01:36Et alors, dès que je mettais un perfecto, je recevais des tas de messages.

01:39C'était extrêmement gênant.

01:40Ah oui.

01:40Ah oui, oui, ce genre de choses.

01:41Et un autre, j'ai bien aimé celui-là aussi.

01:43Il appelait incessamment pour demander à ce que je m'assoie sur lui en K-Way.

01:47C'était son fantasme.

01:47On voulait savoir pourquoi.

01:48Non, mais il y a quand même des gens.

01:49Vous savez qu'on a fini par le faire.

01:51C'est-à-dire qu'on l'a fait venir chez K-Way à l'époque.

01:54Et alors, ce n'est pas moi.

01:55C'est la co-animatrice de l'époque, Julie, qui l'a fait.

01:57On a réalisé son rêve.

01:58Elle s'est assise sur lui.

01:59Elle était dans le public en K-Way.

02:01Ah, mais c'était une autre époque.

02:02D'ailleurs, il y a un chapitre qui s'appelle comme ça dans le livre.

02:04C'est vrai qu'on ne pourrait plus forcément faire ce genre de choses.

02:07Déjà, sur ce premier poste au standard d'une radio musicale,

02:10vous êtes amené à faire de l'antenne,

02:11à devenir l'un des personnages de l'émission,

02:14à raconter aussi des détails personnels de votre vie.

02:17Et on sent que vous avez dû très tôt mettre un peu votre amour propre de côté.

02:21C'est compliqué.

02:22C'est-à-dire que maintenant, je n'ai plus honte de rien.

02:24Il peut tout m'arriver.

02:25C'est vrai que c'est ce qu'on m'a appris dès le début.

02:29On m'a dit déjà qu'il n'y a plus de pudeur.

02:30Il faut vraiment se livrer aux auditeurs.

02:32Dans les émissions qu'on fait actuellement, non.

02:35Parce que là, c'est sérieux.

02:36Mais à l'époque, c'était de la libre-antenne.

02:38Et en fait, les gens avaient besoin de s'identifier.

02:40Et ils avaient besoin de connaître notre vie.

02:41Donc, il fallait se lâcher.

02:42Mais ça devient dur à des moments, non ?

02:43On doit prendre sur soi à des moments.

02:44En fait, c'était dur parce que je me disais ma famille.

02:46Ils disaient, honte, mais pas.

02:48Et c'est ça qui était dur pour moi.

02:49C'était juste ma barrière.

02:50Mais sinon, non.

02:51Moi, ça m'a très vite amusée, justement, de me livrer.

02:53Et j'ai très vite compris que c'était le jeu.

02:57Et puis, c'est cool aussi de partager tout ça avec les auditeurs.

02:59Après, on devient une grande famille.

03:00Donc, non, c'était chouette.

03:02Et alors, vous allez participer à une autre émission du soir

03:04dans laquelle il y avait des défis en tout genre

03:06pour tous les membres de l'équipe.

03:07Du style manger des yeux de poisson, par exemple.

03:10Ça, c'était la base.

03:12Mais parfois, ça allait vraiment très loin.

03:14Vous avez quand même fini aux urgences, une fois.

03:15Oui, par exemple.

03:16Parce que c'est vrai qu'on a fait un défi.

03:17Alors, à ne pas refaire et tout.

03:19Nous, on était un peu, tu sais, les jacasses.

03:21Oui, c'est ça.

03:21Pardon.

03:22Les jacasses, à l'époque, on teste tout.

03:24Voilà, on teste tout, on faisait des défis.

03:26On allait toujours plus loin, en fait.

03:28Et un jour, j'ai mangé une cigarette.

03:30L'intérieur d'une cigarette.

03:32Ce qui est très toxique.

03:32Ne le faites évidemment jamais.

03:34Et on se rend compte, à ce moment-là,

03:36pour les fumeurs, que c'est extrêmement toxique.

03:38En quelques minutes, j'avais des vertiges, malaise.

03:40Et donc, j'ai fini à l'hôpital, aux urgences.

03:42Les pompiers m'ont conduit.

03:44Et le fait est que ça s'est très bien terminé pour moi.

03:47Mais j'ai quand même dû passer un examen psychologique.

03:50Oui.

03:50Oui, madame, vous mangez des clopes.

03:52Il y a un problème.

03:52Donc, psy, ils m'ont pas laissé sortir avant quelques heures.

03:55Non, c'était compliqué.

03:56Et vous racontez aussi que parfois,

03:57il y a des choses qui sont un peu surjouées.

03:59Il y a des choses où, voilà,

04:00on donne l'impression que c'est improvisé,

04:02souvent, à la radio,

04:03alors que c'est pas toujours le cas.

04:05Il y a des choses qui sont très préparées, en fait.

04:07Mais c'est très préparé, c'est bossé, en fait.

04:08C'est la radio.

04:09Et c'est vrai qu'on s'imagine pas forcément ça

04:12en tant qu'auditeur.

04:13Mais il y a de l'impro,

04:14et c'est ce qui fait le charme de la radio, je pense.

04:16Mais il y a aussi beaucoup de travail derrière.

04:17Il y a beaucoup de choses écrites,

04:19ça c'est vrai, je le dis.

04:20Il y a beaucoup de choses préparées.

04:21Il y a parfois des choses scénarisées aussi,

04:23parce qu'on propose un show aux gens,

04:25et on a envie qu'il se passe quelque chose.

04:26Donc, quand il se passe rien, c'est pas marrant.

04:28Donc oui, c'est vrai que ça fait partie des...

04:29Donc, quand on vous met des serpents chez vous,

04:32par exemple, dans votre vrai appart,

04:33ou encore qu'on vous détruit votre appart,

04:35ça, ça a été fait aussi à l'antenne.

04:37Tout ça, vous le saviez avant ?

04:38Alors, je le savais,

04:39mais ça reste quand même impressionnant.

04:41C'est-à-dire que les serpents, par exemple,

04:42c'est ma vraie phobie.

04:43Mais donc, je savais qu'on allait les mettre chez moi,

04:45on les a mis chez moi,

04:46on m'a envoyé chez moi avec les serpents.

04:48Mais c'est vrai que j'avais accepté.

04:49J'avais accepté, et ça a été quand même...

04:51Et quand on détruit votre appartement, par exemple,

04:53pour une séquence, pour un happening,

04:54on le détruit vraiment ?

04:56Vraiment.

04:57Vous avez tout perdu ce soir-là ?

04:58J'ai tout perdu, sauf que derrière,

05:00ce que les auditeurs ne savent pas,

05:01c'est qu'il y avait un deal

05:02avec des magasins d'ameublement,

05:04et qu'ils m'ont repayé mon appartement.

05:07Évidemment, on ne vous laisse pas comme ça.

05:08Non, sinon, je n'aurais même pas pu dormir le soir-même.

05:11Et c'est vrai que vous racontez des choses incroyables

05:13dans ce livre, Marion Gagnot,

05:15des séquences vraiment qui paraissent d'une autre époque.

05:17Vous racontez avoir pris une cuite en direct

05:19avec un chanteur, par exemple,

05:21M. Pokora.

05:23Il y a une séquence qui vous a fait connaître aussi,

05:25c'est Marion, teste ton mec.

05:27Et alors ça, c'est vraiment votre hit,

05:29on peut le dire, c'est votre tube.

05:31Parce que c'était des auditrices

05:32qui appelaient pour savoir

05:33si leurs compagnons étaient fidèles

05:34et vous deviez tenter de leur faire

05:37comme ça, du rentre-dedans,

05:38pour savoir s'ils allaient résister

05:39à vos avances ou pas.

05:41Ça aussi, ça ne passerait pas aujourd'hui.

05:43Mais à l'époque, ça cartonnait.

05:45Et personne ne vous disait rien.

05:46Personne ne nous disait rien.

05:47Les gens en redemandaient en plus.

05:49C'est des séquences, ça les teste ton mec,

05:50parce qu'il y a d'autres personnes

05:51qui les ont incarnées que moi.

05:53C'est des séquences qui ont fait

05:54des centaines de millions,

05:55voire des milliards de vues maintenant,

05:56sur YouTube,

05:57et qui tournent encore aujourd'hui.

05:58Vous n'arrivez pas à retirer d'ailleurs ?

05:59J'ai fait le ménage,

06:00mais le problème,

06:00c'est qu'une fois que les gens les ont,

06:02c'est compliqué.

06:03Et oui, ça amusait beaucoup les gens à l'époque,

06:06alors un peu moins les couples qui passaient.

06:08Mais oui, c'est vrai qu'on se dit

06:10mais comment on a pu faire ça ?

06:12Comment ?

06:12Mais c'était une autre époque.

06:13Vous savez, quand moi j'ai commencé la radio,

06:15c'était la grande époque des canulars,

06:17des défis, de tout ça.

06:18C'est vrai que ce n'est plus du tout tendance aujourd'hui

06:19d'embêter les gens chez eux.

06:21Personne ne fait ça.

06:22Mais à l'époque, c'est ce qui plaisait.

06:24Et puis vous racontez aussi,

06:25on va terminer avec ça,

06:26un souvenir plus récent à Europe 1,

06:27en avril dernier,

06:28dans ce studio,

06:29où vous avez remplacé Anissa

06:30pendant que Jean-Pierre Foucault me remplaçait.

06:32Et lors de la première émission,

06:34tout ne s'est pas vraiment passé comme prévu.

06:36Maintenant, première émission,

06:37première fois que je travaille avec Jean-Pierre,

06:39première fois que je remplace Anissa,

06:41on fait un quart d'heure d'émission

06:42et là, on me dit en régie,

06:44le pape est mort, le pape est mort.

06:46C'est terrible.

06:47C'est terrible déjà.

06:48J'étais derrière ma radio, je vous plaignais.

06:51pauvre Jean-Pierre.

06:52Et puis alors là, on est sur Europe 1,

06:54donc bouleversement des programmes,

06:55forcément, il faut suivre l'actu.

06:57Et donc moi, je ne vais pas vous mentir,

06:58je n'y connais pas grand-chose sur le pape.

07:00Sur la papauté.

07:01Sur la papauté.

07:02Donc c'est vrai que je n'ai pas servi à grand-chose,

07:04mais c'était impressionnant de voir comment ça se passe,

07:06comment les programmes justement sont changés,

07:08les envoyés spéciaux,

07:09c'était une expérience.

07:11Il y a toute une machine qui se met en route.

07:12Et c'est vrai qu'on connaît l'ADN de Culture Média,

07:14donc d'un coup, là,

07:15on se retrouve à faire ce qu'on n'a pas l'habitude de faire.

07:21Je vous emmène avec moi.

07:23C'est comme une immersion.

07:24C'est très intéressant pour tous les auditeurs, vraiment.

07:27L'envers du micro,

07:28écrit avec la complicité de Gaët Tanseret,

07:31ça vient de sortir tout juste aujourd'hui.

07:32Il est tout chaud, ce livre, signé Marion Gagnot.

07:35Merci Marion d'être venus par toi.

07:36Merci à vous et longue vie à cette émission que j'adore.

07:38Merci Marion.

07:40Et à demain 5h sur Europe 1.

07:41Allez, je vais me coucher.

07:42Allez faire une sieste.

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