Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 jours
"Si le budget et le budget de la Sécurité sociale sont adoptés, je considérerai que c'est une défaite pour le pays", estime Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de La France Insoumise. Selon lui, en votant pour, les socialistes "ont rejoint les rangs de la Macronie".

Retrouvez « L'invité de 7h50 » de Benjamin Duhamel sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:007h49 sur Inter, votre invité Benjamin Duhamel est député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de la France Insoumise.
00:07Bonjour Manuel Bonpart.
00:08Bonjour.
00:09Merci d'être avec nous ce matin sur France Inter.
00:11Au lendemain donc de l'adoption du budget de la Sécurité Sociale à 13 voix près,
00:15je vous ai écouté à la télévision lundi soir, à la veille du vote,
00:18donc vous disiez la chose suivante, ouvrez les guillemets,
00:20mon premier objectif c'est de battre le budget et le budget de la Sécurité Sociale,
00:24mon deuxième objectif c'est de faire tomber le gouvernement.
00:26C'est pas un franc succès.
00:27Alors d'abord je veux quand même faire remarquer que s'il y a eu effectivement un vote hier à 13 voix d'écart à l'Assemblée Nationale,
00:34c'est pas la fin du processus législatif, y compris sur le budget de la Sécurité Sociale.
00:39Il faut que les gens qui nous écoutent le comprennent.
00:40C'est-à-dire qu'il faudrait pour ça que les députés qui ont voté pour ou se sont abstenus changent d'avis ?
00:44Bah évidemment il va y avoir un...
00:44Sur la tête qui ne va pas bouger ?
00:46Bah évidemment puisque le Sénat, selon toute vraisemblance, va rejeter ce budget de la Sécurité Sociale,
00:52en tout cas il l'a rejeté en première lecture, et donc ça va revenir à l'Assemblée Nationale mardi prochain.
00:55Donc moi d'abord je vous dis que la bataille n'est pas terminée,
00:59et moi j'appelle les députés qui se sont abstenus à quelques jours d'écart.
01:03Bah si, il y a des raisons, parce que peut-être qu'un certain nombre d'entre eux n'ont pas compris ce qu'il y avait à l'intérieur.
01:07Quand j'entends par exemple les représentants du groupe écologiste à l'Assemblée Nationale
01:11expliquer que le budget de la Sécurité Sociale va permettre d'augmenter les moyens sur la santé,
01:15c'est complètement faux.
01:16Donc ce budget de la Sécurité Sociale, par exemple, c'est près de 4 milliards d'euros en moins pour les dépenses de santé l'année prochaine.
01:22Il faut expliquer que sur les 4 milliards, c'est par rapport à ce qu'on appelle un tendanciel,
01:25c'est-à-dire une augmentation qui permet de suivre les besoins de la population.
01:28Non mais attendez, c'est essentiel.
01:29Si l'année prochaine vous avez deux personnes à soigner, mais vous n'avez pas deux fois plus de moyens pour le faire,
01:33bah à la fin vous avez moins d'argent pour soigner les gens.
01:35On va parler dans un instant des socialistes et des écologistes, mais je parlais juste là de vous.
01:38Ça fait depuis septembre que vous nous dites, motion de destitution pour qu'Emmanuel Macron quitte l'Elysée,
01:45motion de censure pour renverser le gouvernement, le budget ne sera pas adopté, on va se battre pour.
01:49Vous avez échoué.
01:49Mais non, précisément, on n'est pas à la fin du processus budgétaire, je vous l'ai dit.
01:53Par ailleurs, après le budget de la Sécurité Sociale, il y a le budget de l'État.
01:56Et à la fin, M. Duhamel, moi, mon sujet, c'est pas moi,
01:58mon sujet, c'est de savoir si ce budget ou ce budget de la Sécurité Sociale sont bien pour les Françaises et les Français, pour le pays.
02:04Je dis que ce budget de la Sécurité Sociale est catastrophique.
02:07Et je dis que si le budget de l'État devait être adopté, ça se traduira par davantage de souffrance pour les Françaises et les Françaises.
02:13Je sais que c'est pas facile, puisque c'est pas l'option politique que vous préconisez.
02:16M. Duhamel, si à la fin du processus, le budget et le budget de la Sécurité Sociale sont adoptés,
02:23alors je considérerais effectivement que c'est une défaite pour le pays.
02:26J'ai pas de problème.
02:26Et pour la France Insoumise ?
02:27Mais la France Insoumise, son objectif, c'est de défendre les gens.
02:30Donc mon sujet, c'est est-ce que les gens vont ressortir avec un budget qui va permettre de répondre davantage aux besoins du pays ou pas ?
02:37Bon, donc moi je me bats pour ça.
02:38Maintenant, c'est à la fin du processus qu'on verra si M. Lecornu a réussi complètement son pari.
02:43Et s'il ne l'a pas réussi, la conclusion, c'est qu'il n'y aura pas de changement possible dans ce pays
02:48sans changement de majorité politique et qu'il faudra se battre aux prochaines élections pour les battre.
02:52Et on vous réinvitera. Si le budget de la Sécurité a été voté, c'est donc notamment grâce au vote pour des socialistes
02:56et à l'abstention d'une très large majorité des députés écologistes,
02:59votre camarade insoumise Mathilde Panot a réagi hier soir en disant
03:02« Ce vote confirme le changement d'alliance du PS ».
03:05Ça, c'est une façon d'éviter de dire que vous êtes isolé à gauche, Manuel Bonpas ?
03:09Alors non, on n'est pas isolé à gauche parce que si vous prenez l'ensemble des députés élus sous l'étiquette du nouveau Front Populaire,
03:14le plus grand nombre de députés ont voté contre.
03:16Donc c'est une conception bizarre d'être isolé.
03:19Les socialistes ont voté pour, les écologistes sont majoritairement absolus.
03:22Il y a eu davantage à gauche de voix contre le budget de la Sécurité sociale que de voix pour.
03:26Donc ne me dites pas que je suis isolé. Je suis isolé avec un plus grand nombre de députés.
03:30Vos principaux partenaires au sein du nouveau Front Populaire, c'était les socialistes et les écologistes.
03:33Ensuite, la question du changement d'alliance.
03:36Évidemment, ça a été dit d'ailleurs par M. Cohen dans son édito à l'instant.
03:40La réalité, c'est que quand vous êtes un groupe d'opposition, vous ne votez pas le budget du pouvoir en place.
03:44Parce que quand vous votez le budget du pouvoir en place, vous rejoignez les rangs de la majorité.
03:48Et c'est quoi ? Ce sont des prêtres, les socialistes, les écologistes ?
03:51Ils ont choisi. D'abord, il faut distinguer la position de vote des socialistes et des écologistes.
03:55Les socialistes ont voté pour.
03:56Donc en votant pour, évidemment, ils ont confirmé ce changement d'alliance.
03:59Et ils ont rejoint les rangs de la Macronie agonisante et finissante.
04:03Ça, c'est clair.
04:04Quant aux écologistes, par leur abstention, ils ont laissé passer ce budget de la Sécurité sociale.
04:08Moi, je les invite d'ici au vote de la semaine prochaine à se ressaisir.
04:11Parce que ce n'est pas le mandat que leur ont donné les électrices et les électeurs.
04:13Juste pour rester, parce qu'au fond, l'accusation de traîtrise vis-à-vis des socialistes, c'est un...
04:16Ça, c'est le terme que vous, vous avez employé.
04:18Vous avez vu, moi, je ne l'ai pas employé.
04:19Donc précisément, pour ne pas tomber dans le piège que vous essayez de me tendre.
04:22D'accord.
04:22Donc moi, ce qui m'intéresse, c'est savoir...
04:23L'accusation de changement d'alliance est un leitmotiv assez fréquent à la France insoumise.
04:28Les écologistes, vous êtes alliés avec eux aux municipales.
04:32Ils s'abstiennent.
04:33On est alliés où avec eux aux municipales ?
04:34Il n'y aurait pas de liste commune entre les Français insoumises et les écologistes ?
04:37Mais dans la plupart des villes, pour l'instant, la France insoumise va se présenter sur ses propres couleurs.
04:42Elle a bien raison de le faire au vu de l'absence de cohérence et de classer des autres formations politiques.
04:45Est-ce que quand vous entendez hier Cyriel Chatelain à la tribune de l'Assemblée qui dit
04:48« Mon cœur me dit de voter contre, mais quand je vois ce qu'on a réussi à obtenir, on s'abstient ».
04:52Est-ce que ça ne vous fait pas, à un moment donné, dire que peut-être c'est une stratégie plus efficace que la vôtre ?
04:56A obtenir, M. Duhamel, 3,6 milliards de coupes dans les dépenses de santé, une augmentation d'une taxe sur les mutuelles
05:03qui va se traduire sur les assurés sociaux de plus de 1 milliard d'euros.
05:07Qu'est-ce qu'elle a réussi à obtenir ?
05:08Le fait qu'il y ait, ce matin, si ce vote doit aller au bout, 1,5 personnes en France qui sont atteintes de diamètre,
05:13qui vont être moins indemnisées.
05:14On prend un exemple, Emmanuel Bonpas ?
05:14Non, mais ça c'est des exemples.
05:15Prenons un exemple concret de budget de la Sécurité Sociale.
05:18Ça c'est des victoires, M. Duhamel.
05:19400 000 assurés au moins qui pourront partir plutôt à la retraite grâce au texte.
05:23Concrètement, ça veut dire que ceux qui sont nés entre janvier 1964 et mars 1965
05:26pourront partir à 62 ans et 9 mois au lieu des 63 ans prévus par la réforme, c'est-à-dire 3 mois plus tôt.
05:30Ça, pour ceux qui nous écoutent ce matin et qui peut-être sont concernés, c'est concret.
05:34Oui, c'est très concret.
05:35Comment c'est financé, M. Duhamel, dans le budget de la Sécurité Sociale ?
05:37Ça, c'est 300 millions l'année prochaine.
05:39En correspondance de cette mesure, il y a 1,1 milliard d'augmentation d'une taxe sur les mutuelles
05:47qui va être répercutée sur les assurés sociaux.
05:48On verra si c'est répercuté.
05:49Est-ce que oui ou non, il y a des gens qui partiront 3 mois plus tôt à la retraite ?
05:52Attendez, M. Duhamel, on vous donne 1 euro et on vous en reprend 4.
05:56Si vous appelez ça une victoire, allez-y.
05:58Allez convaincre les gens que quand on vous donne 1 euro et qu'on vous en reprend 4, vous êtes victorieux.
06:02Allez-y, faites-le.
06:03C'est votre analyse.
06:03Est-ce que oui ou non, il y a des...
06:05C'est très concret, c'est ce qu'il y a dans le budget de la Sécurité Sociale.
06:07300 millions qui est rendu aux gens parce qu'ils vont partir pour certains d'entre eux 3 mois plus tôt à la retraite
06:12et 1 milliard qui leur est repris à travers une taxe sur les mutuelles.
06:15Si vous trouvez que c'est super et que c'est une grande victoire, allez-y.
06:18Mais moi, je ne le crois pas.
06:18M. Duhamel, M. Duhamel, les faits, les faits...
06:20Ah, c'est très factuel ce que je suis en train de vous dire.
06:22C'est que 400 000 personnes vont partir plus tôt à la retraite du fait de cette suspension d'écalage
06:25selon la façon que vous voulez la payer.
06:26Non, pas 400 000 personnes.
06:27C'est ce que dit le patron de l'assurance vieillesse.
06:30Ah oui ?
06:30400 000 assurés.
06:31Alors expliquez-moi, s'il vous plaît, 300 millions de personnes.
06:34Expliquez-moi en faisant, on ne va pas faire de calcul ce matin,
06:37en divisant par le nombre de personnes qui en bénéficient, comment vous financez la mesure ?
06:40Ce n'est pas vrai.
06:40L'année prochaine, il n'y aura pas 400 000 personnes qui vont partir plus tôt à la retraite.
06:43Il y a une mesure qui a été prise, qui est un décalage d'un an de la montée en puissance
06:48vers l'âge de départ à la retraite à 64 ans.
06:50Moi, je suis contre la retraite à 64 ans.
06:52Donc, je souhaite son abrogation.
06:53Et il y a une majorité de députés à l'Assemblée nationale qui sont favorables à l'abrogation.
06:57Alors, laissez voter l'Assemblée nationale et la retraite sera abrogée.
07:00Pas besoin de combinaison pour laisser passer ce budget et sauver la chronique.
07:03Mais sur la suspension, vous avez été battu.
07:05Juste maintenant, il se passe quoi sur le budget de l'État ?
07:07La semaine prochaine ?
07:07C'est une bonne question.
07:08Les socialistes disent là pour le coup, il n'y a pas de chemin.
07:10Est-ce qu'il faut un 49-3 ?
07:11Est-ce qu'il faut une loi spéciale ?
07:12Est-ce qu'il faut, voilà, au fond de considérer que maintenant les débats budgétaires,
07:16il faut laisser les Français tranquilles et partir tranquillement fêter les vacances à Noël ?
07:19Qu'est-ce qui se passe pour le budget de l'État ?
07:20Moi, je suis pour battre le budget de l'État, vous l'avez dit tout à l'heure.
07:23Pourquoi ? Parce que ce budget de l'État, c'est une catastrophe.
07:25Enfin, peut-être un sujet dont personne ne parle jamais.
07:28Prenons la question de la transition écologique nécessaire.
07:31Est-ce que vous croyez que face à l'urgence climatique,
07:34on va fêter à la fin de la semaine les 10 ans des accords de Paris ?
07:37Est-ce que vous pensez qu'on a besoin d'un budget dans lequel on fait des coupes dans le ministère de l'Écologie ?
07:42Évidemment non.
07:42Donc, ce budget serait une catastrophe.
07:44Moi, je suis pour le battre, ce budget.
07:46Je suis pour censurer le gouvernement.
07:47On va voir sous quelle forme ça prend.
07:49239-3, évidemment, on va déposer une motion de censure.
07:51Si le gouvernement a l'intention de faire des ordonnances,
07:53évidemment, on déposera une motion de censure.
07:54Parce qu'il faut battre ce budget.
07:55Ce budget, il est très mauvais pour le pays.
07:57Un tout dernier mot, Manuel Bompard, sur un autre sujet.
07:59Est-ce que vous avez lu ou vu les dernières déclarations de Donald Trump sur Volodymyr Zelensky ?
08:04Je ne sais pas à quelle déclaration vous faites référence.
08:06Il considère que l'Ukraine n'est plus une démocratie,
08:08demande au président Zelensky d'organiser des élections au plus vite
08:10et lui reproche d'utiliser la guerre.
08:12Et ça m'a rappelé ce que Jean-Luc Mélenchon avait dit le 25 août dernier
08:14au sujet du président ukrainien.
08:19La même chose que Donald Trump sur l'Ukraine.
08:20Non, je ne crois pas qu'on puisse dire ça,
08:22mais est-ce que c'est vrai ou pas que son mandat est arrivé à son terme, M. Djamel ?
08:25Est-ce que vous, vous êtes favorable à ce que,
08:27quand le mandat du président de la République est arrivé à son terme,
08:30il continue sans qu'on retourne devant les électrices et les électeurs ?
08:33Est-ce que vous connaissez la constitution ukrainienne ?
08:37Pas en tout en détail, mais dites-moi.
08:38Il s'avère que la loi martiale interdit la tenue d'élection.
08:41Donc il ne peut pas y avoir des élections en Ukraine.
08:43Précisément, il y aura des élections.
08:44Et d'ailleurs, c'est prévu, y compris dans l'accord de paix.
08:46Non, mais attendez, M. Djamel, y compris dans l'accord de paix
08:49qui est proposé par les Européens,
08:51il est prévu des nouvelles élections présidentielles.
08:52Je vois, Manuel Bonpart, que ça vous met un peu mal à l'aise.
08:54Non, mais ne cherchez pas avec votre petite technique,
08:57ça ne me met pas du tout mal à l'aise.
08:58Dans l'accord de paix proposé par les Européens,
09:00il y a la tenue d'élection présidentielle en Ukraine.
09:02Est-ce que vous considérez ?
09:03Non, M. Djamel, c'est vrai ou pas ce que je suis en train de dire ?
09:04Que dans l'accord de paix des Européens,
09:07il est prévu une élection présidentielle en Ukraine.
09:08Si la guerre s'arrête, évidemment.
09:09Bah, évidemment, et qui a dit l'inverse ?
09:11Jean-Luc Mélenchon, le 25 août,
09:13le départ de Volodymyr Zelensky est la condition d'un éventuel accord de paix.
09:16Donc, il doit partir ?
09:17Non, mais l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle
09:20sera dans un accord de paix.
09:21Mais son départ, c'est une condition ?
09:23Non, mais c'est ce qui sera dans l'accord de paix
09:26qui va être signé.
09:27Puisqu'à partir du moment où il y a un accord de paix,
09:28il y a des nouvelles élections présidentielles.
09:30Donc, vous êtes en train de reprocher à Jean-Luc Mélenchon
09:32une position qui est précisément dans la proposition
09:34des Européens de l'accord de paix
09:35entre l'Ukraine et la Russie.
09:37Donc là, je pense que vous auriez mieux fait de vous taire
09:39et pas d'essayer de faire croire que j'étais mal à l'aise.
09:41Ça, c'est les petits arguments qu'on utilise à la fin
09:43quand on est un peu mal à l'aise.
09:44Merci beaucoup, Manuel Bopard, d'être revenu sur France Inter.
09:46Non, non, non, ne faites pas ce petit coup-là.
09:48Est-ce que dans l'accord de paix européen,
09:49il est prévu une nouvelle élection présidentielle en Ukraine ?
09:51On en parle.
09:52Alors, je vais juste préciser que le président Zelensky lui-même
09:55a assuré dans la nuit qu'il était prêt à organiser
09:58des élections présidentielles.
10:00Merci.
10:00Franchement, vous faites une très mauvaise polémique.
10:02Merci Benjamin Duhamel.
10:03France Inter, il est 7h59.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations