Le directeur général du CHU de Caen, Frédéric Varnier, était l'invité d'ici Normandie ce mercredi 10 décembre 2025 alors que SOS médecins va tenir une permanence directement à l'hôpital. L'occasion de faire le point sur la situation compliquée des urgences du CHU de Caen qui font face au manque d'urgentistes et à l'absence des internes en médecine faute d'encadrement suffisant.
00:00Bonjour Frédéric Varnier, on en parle dans nos journaux ce matin, SOS Médecin quand va s'installer à partir d'aujourd'hui aux urgences de votre hôpital.
00:06Pourquoi se renforce directement dans les locaux du CHU ?
00:09Alors c'est effectivement une offre qu'on avait auparavant avec SOS Médecin, on a un partenariat de longue date
00:13et ça permet très simplement que les patients qui peuvent être pris en charge par médecin généraliste en ville
00:18et qui se présentent aux urgences soient réorientés. C'est le dispositif qu'on a mis en place il y a quelques mois maintenant.
00:23Auparavant, cette réorientation se faisait dans les centres SOS Médecin existants.
00:27Donc le patient reprenait sa voiture ou un moyen de transport et se rendait au centre.
00:32Aujourd'hui ce qu'on propose à partir d'aujourd'hui, cet après-midi, à 14h, c'est que SOS Médecin soit présent dans nos murs.
00:38Donc ils ont des locaux dédiés et donc le patient a une facilité à être réorienté puisqu'il peut aller directement voir le médecin généraliste d'SOS Médecin.
00:45Donc les 35 praticiens de SOS Médecin vont se relayer du lundi au vendredi. Le dispositif va rester actif combien de temps ?
00:51Alors c'est un dispositif qu'on teste, donc je ne peux pas vous dire combien de temps ça va durer.
00:54Peut-être pour toujours si le dispositif est concluant, on pense qu'on aura entre 10 et 15 patients par jour des après-midi pour ce dispositif.
01:03Donc on teste et ensuite on évalue s'il faut l'augmenter, le diminuer, etc.
01:07Est-ce qu'on peut dire que c'est un pansement de plus sur la blessure bléant des urgences du SAJU après l'instauration de la régulation médicale pour accéder aux urgences ?
01:14Ça fonctionne d'ailleurs cette régulation ?
01:15Alors on a pris effectivement plusieurs mesures. La régulation fonctionne. La régulation c'est quoi ?
01:19Et je le redis d'ailleurs, je repasse un message à vos auditeurs, j'en profite.
01:22Il faut appeler le centre 15 avant de venir aux urgences pour être certain qu'on a besoin de recourir aux urgences
01:28et donc d'avoir la meilleure prise en charge, la mieux organisée possible.
01:31Ce dispositif fonctionne. On avait entre 160 et 170 passages par jour aux urgences du SAJU auparavant,
01:38dont certains patients qui pouvaient relever de la médecine de vie.
01:40Aujourd'hui, on est autour d'une centaine de passages, 100 à 110 passages par jour.
01:45Ça fait une baisse de 30%.
01:46Donc le filtrage est efficace ?
01:48C'est très significatif et ça montre qu'on a cette possibilité d'agir sur le volume d'activité aux urgences
01:53en passant les bons messages à la population et en les orientant vers les bons professionnels.
01:57Justement, qu'en est-il du flux de patients ces derniers jours aux urgences ?
02:00Vous l'avez un peu évoqué, Frédéric Varnier. On sait que l'épidémie de grippe est forte en ce moment ?
02:05On est en phase épidémique depuis une quinzaine de jours. La semaine du 24 novembre a été déclenchée.
02:09La Normandie a été déclenchée au titre du seuil épidémique.
02:13Ça veut dire que concrètement, le début de la vague épidémique commence.
02:16Aujourd'hui, ce n'est pas quelque chose qui déstabilise l'activité aux urgences.
02:20C'est à peu près 10% de l'activité. Donc on voit que ça monte.
02:22On devrait être dans une zone moins confortable, pour dire les choses ainsi,
02:27à la fin de l'année, début janvier, comme tous les ans.
02:31Notre invité ce matin, Frédéric Varnier, le directeur général du CHU.
02:34Une question, Frédéric Varnier. Est-ce que les habitants du département sont en danger ?
02:38S'ils se retrouvent en situation critique aujourd'hui, est-ce que vous garantissez une prise en charge optimale,
02:42qu'on soit le jour, la nuit, la semaine, le week-end ?
02:45Alors, effectivement, il y a un dispositif qui ne repose pas d'ailleurs que sur le CHU de corde.
02:49Il y a plusieurs sites d'urgence autorisés dans le Calvados.
02:52Et il y a un dispositif de SAMU et de SMUR.
02:54Lorsque vous appelez le 15 et que vous avez une urgence, vous avez une réponse sur l'ensemble du territoire,
02:58avec des lignes de SMUR implantées sur l'ensemble du territoire.
03:00Donc, il ne faut pas qu'il y ait d'inquiétude dans la population.
03:02Ce dispositif fonctionne tout à fait normalement, pour ce qui est du SAMU et du SMUR,
03:06pour ce qui est des urgences, qui a beaucoup fait parler ces dernières semaines.
03:10Je veux rappeler un premier message, c'est que les urgences du CHU de corde n'ont pas fermé.
03:14Est-ce que parfois elles ont risqué de fermer ?
03:16Est-ce que vous vous êtes retrouvé, un médecin à devoir trouver, je ne sais pas, dans les heures suivantes,
03:20parce qu'il peut y avoir des absences, c'est classique aussi ?
03:21Est-ce qu'il y a eu des situations de tension comme celle-ci ces dernières semaines ?
03:24Les situations de tension existent, c'est pour ça qu'on en a beaucoup parlé,
03:28mais je veux repasser le premier message, que les urgences du CHU de camp font partie des seules urgences
03:32qui n'ont jamais fermé sur le territoire, donc vous pouvez compter sur les urgences du CHU de camp.
03:38Deuxièmement, on a eu des difficultés sur le reste du territoire également.
03:41Donc l'enjeu, c'est quoi ?
03:42C'est que de façon coordonnée, sur l'ensemble des sites d'urgence du Calvados,
03:45on soit capable, entre nous, de nous organiser pour offrir une offre à la population qui était là-haut.
03:51S'il y a un site en difficulté, il faut qu'un autre puisse prendre le relais, c'est ce qu'on a organisé.
03:54Et ça fonctionne plutôt bien.
03:55Sans fragiliser l'hôpital qui, par exemple, le médecin de Lisieux qui va venir à Caen,
03:59il n'y aura pas de souci pour cet hôpital-là ?
04:01Ça existe déjà aujourd'hui, on a déjà des praticiens qui viennent de Lisieux à Caen,
04:05de Caen à la Côte-Fleurie ou à Bayeux,
04:07et qui s'entraident pour que les sites d'urgence soient maintenus ouverts.
04:11Quel est votre travail, celui de votre direction des ressources humaines aussi aujourd'hui, Frédéric Varnier,
04:14pour convaincre des médecins de rejoindre les urgences de Caen,
04:16et aussi pour conserver ceux qui y travaillent ?
04:19C'est un vrai sujet, mais ça me permet quand même de faire une petite ainsi, si vous le permettez,
04:22c'est que vous savez qu'on a des services d'urgence qui aujourd'hui ont doublé leur activité en 30 ans.
04:26C'est un vrai sujet partout en France.
04:28Et qu'on a dans le même temps une pénurie médicale.
04:30Donc au-delà de ce qu'on peut faire à Caen et au CHU de Caen,
04:33il y a un vrai sujet, puisqu'on a une activité qui augmente,
04:36et on a des médecins en nombre insuffisant.
04:38Comment vous les trouvez alors les médecins qui sont en nombre insuffisant en France ?
04:40Et comment on les trouve ?
04:42Ce qu'il faut qu'on fasse, c'est d'abord,
04:44qu'on arrive à maintenir ce qu'on a évoqué tout à l'heure,
04:47c'est faire baisser l'activité.
04:48Parce qu'aujourd'hui, une des grosses difficultés dans les services d'urgence
04:50qui pénalise notre activité, c'est la charge de travail.
04:53Quand vous avez, comme je le disais tout à l'heure,
04:55170 patients par jour et que vous n'êtes pas assez nombreux,
04:57ça rend le travail beaucoup plus pénible.
05:00Donc le travail de la régulation de la réglementation, ça marche.
05:03Et puis deux, miser sur les jeunes.
05:05Et aussi maintenir ces médecins qui sont là.
05:06On a eu des témoignages ces dernières semaines aussi,
05:09sur le Sénat-Lemandie, de médecins qui ont travaillé aux urgences,
05:10qui ont quitté le service d'urgence, qui avaient alerté aussi.
05:13Ça aussi, ceux-là aussi, il faut les garder.
05:14Oui, il faut les garder, mais ça implique.
05:15C'est pour ça que j'évoque beaucoup la régulation.
05:18C'est parce qu'il faut, dans le temps long,
05:19être capable de réguler cette activité.
05:22Plus dans le temps long, on arrivera à maintenir une activité raisonnable aux urgences,
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