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  • il y a 2 jours
Anthony Morel vient à la table d'Estelle Midi pour nous faire découvrir les dernières innovations de la tech. Au menu aujourd'hui : Le "repurposing", c'est le fait d'inventer de nouveaux traitements à base de vieux médicaments. Il s'agit d'une grande tendance dans le monde médical.

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Transcription
00:00RNC, Estelle Midi, on n'arrête pas le progrès.
00:04Et Anthony, on parle de nouveaux médicaments.
00:07En fait, ce sont des nouveaux médicaments qui sont faits à base de vieux médicaments
00:11parce que ce sont dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes finalement.
00:13Exactement, c'est vrai aussi dans le domaine de la santé.
00:15C'est une grande tendance dans le monde médical.
00:17On appelle ça le repurposing, si vous voulez faire à l'anglaise,
00:20ou sinon c'est le repositionnement thérapeutique.
00:23Ça c'est le mot français, l'appellation française.
00:26Alors le principe c'est quoi ?
00:27C'est de dire que par exemple on va avoir un médicament qui sert à soigner la tension aujourd'hui
00:31et dont on va se rendre compte, souvent par hasard d'ailleurs,
00:34qu'il aide aussi à soigner la calvitie.
00:36Ou encore un antigrippal et on va se rendre compte qu'il a des effets sur la maladie de Parkinson.
00:41Ça c'est le principe du repositionnement thérapeutique.
00:44Alors l'exemple le plus connu, et là encore c'est un exemple accidentel, c'est celui du Viagra.
00:48Le Viagra, à l'origine, c'était pas du tout fait pour ça, figurez-vous.
00:51Le Viagra, originellement, c'était conçu, c'est un médicament qui a été pensé pour l'angine de poitrine,
00:56qui est un problème cardiaque, sauf que pendant les essais cliniques,
00:59ils se sont rendu compte qu'il y avait un effet secondaire un peu bizarre.
01:02Et donc ils se sont dit, c'était Pfizer à l'époque,
01:05ils se sont dit que le business est peut-être plus intéressant de ce côté-là que sur l'angine de poitrine.
01:09Et donc repositionnement thérapeutique.
01:11Mais il y a plein d'exemples.
01:12Un autre c'est le minoxidil.
01:13À la base, c'est un médicament pour la tension artérielle, d'accord ?
01:19Et là encore, pendant les essais cliniques, on s'est rendu compte que les gens auxquels on donnait le médicament,
01:22ils devenaient irsuts, ils avaient une pilosité complètement folle.
01:24Et on s'est dit, en fait, pour la chute de cheveux, c'est peut-être pas mal ce médicament-là.
01:28Voilà deux exemples, je vous en donne un dernier.
01:29C'est le médicament qui est le plus pris aujourd'hui pour la chute de cheveux.
01:32Peut-être que je devrais le tester aussi, moi, de mon côté.
01:34Ça ne marche pas sur ceux qui sont vraiment...
01:36Ah c'est vrai ?
01:36Je crois que c'est vraiment...
01:39Bon, ça va, je ne sais pas très grave.
01:40Je le vis assez bien.
01:41Ou alors, il y a l'amantadine aussi qui est un antigrippal.
01:43Et lui, on s'est rendu compte qu'effectivement, il avait des effets sur la maladie de Parkinson,
01:47sur certains symptômes en tout cas.
01:49Donc c'est intéressant.
01:49C'est souvent, c'est par hasard, en faisant les essais cliniques,
01:52ou alors c'est des médecins qui, dans leur pratique, vont prescrire un médicament pour une maladie.
01:56Et on va se rendre compte que c'est un autre aspect de la vie du patient qui va être impacté.
02:01Et ce qui est génial, c'est que ça va rendre les médicaments beaucoup moins chers en fait.
02:03Oui, parce que développer un nouveau médicament, ça coûte incroyablement cher.
02:06C'est des milliards d'euros à chaque fois.
02:08Il faut des lignes de production spéciales.
02:09Il y a de la recherche et développement, ça prend très longtemps.
02:11Là, on parle de médicaments qui existent déjà, qui sont déjà dans les armoires à pharmacie.
02:15On a déjà testé leurs effets secondaires.
02:16On a déjà les lignes de production.
02:18Il suffit juste de leur donner ce nouveau rôle.
02:21Et ça va être notamment intéressant de trouver la bonne dose.
02:23Absolument.
02:24Alors c'est intéressant notamment pour tout ce qui est maladies rares,
02:26parce que c'est des maladies sur lesquelles les labos n'ont pas forcément envie d'investir,
02:29parce que ça coûte encore une fois très très cher.
02:30Je vous donne un exemple.
02:31C'est le talibdomida.
02:34Alors moi, je ne connaissais pas ça, je ne suis pas médecin,
02:36mais c'est un médicament qui a été prescrit dans les années 50 et 60 aux femmes enceintes
02:39pour lutter contre les nausées.
02:41Sauf qu'il avait des effets secondaires terribles, et donc on l'a retiré du marché.
02:45Mais on s'est rendu compte plus tard que ce même médicament,
02:48il avait un impact sur certains cancers de la moelle osseuse.
02:52Et donc on s'en sert aujourd'hui pour les cancers de la moelle osseuse.
02:55Et c'est peut-être un médicament qu'on n'aurait jamais conçu
02:57si on l'avait dans un premier temps conçu pour la moelle osseuse.
03:02Parce qu'en fait, les laboratoires, ça ne les intéresse pas forcément,
03:04ces maladies rares qui ne rapportent pas forcément d'argent.
03:07Donc ça se trouve, dans nos trousses à pharmacie,
03:09on a plein de médicaments qui serviraient à plein d'autres choses.
03:11Exactement, et on va s'en rendre compte dans les années qui viennent.
03:13Notamment grâce à l'intelligence artificielle
03:14qui permet de multiplier les tests en mode virtuel
03:16et de tester plein de molécules avec plein de maladies.
03:19Merci beaucoup Anthony Morel.
03:20Tous les jours, midi 50, on n'arrête pas le progrès.
03:23Et puis en podcast, bien sûr, rmc.fr, l'appui rmc
03:26et toutes les plateformes de téléchargement.
03:28On parle de quoi demain ?
03:28Demain, on va parler de protoxyde d'azote.
03:30C'est vraiment un fléau.
03:33Je vais vous apporter le premier détecteur de protoxyde d'azote au volant.
03:37L'équivalent de l'étude test, mais pour le protoxyde d'azote,
03:39c'est l'innovation française.
03:40Et ça, c'est une très très bonne nouvelle.
03:41Merci beaucoup Anthony.
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