26 mai 1993 : le crâne de Boli C'est, bien sûr, le geste le plus célèbre de l'histoire de l'OM : un coup de casque de Basile Boli juste avant la mi-temps pour donner la première victoire d'un club français en Ligue des champions face à Milan. Le défenseur, devenu par la même occasion légende olympienne grâce à cette action, était parvenu à se faire un chemin entre les géants Franco Baresi et Frank Rijkaard pour tromper Sebastiano Rossi. Pourtant, Boli était blessé et avait demandé à sortir, requête refusée par Raymond Goethals et Bernard Tapie. Il terminera le match en souffrant, comme tout le peuple olympien, mais sans larmes, contrairement à la finale de Bari perdue aux tirs au but contre Belgrade. C'est, jusqu'à Real Madrid-OM, le dernier match de l'OM en C1. À 1-1 à la 88e minute contre Tottenham, les hommes d'Igor Tudor, qui avaient battu deux fois le Sporting, ont une balle de qualification en 8es par Sead Kolasinac. Mais contrairement à son glorieux aîné Boli, le Bosnien ne cadrait pas alors qu'il semblait plus dur de gâcher l'offrande de Cengiz Ünder que de marquer. Virtuellement reversé en Ligue Europa avec un nul, l'OM se sabordait tout seul dans les arrêts de jeu en attaquant sans filet de sécurité, laissant un certain Pierre-Emile Hojbjerg donner la victoire à Tottenham et ses supporters dans le plus profond désarroi. Évidemment, le passage de Bernard Tapie comme patron du club restera entaché de l'affaire de corruption VA-OM dans laquelle il a été condamné par la justice. Mais sans lui, sa vision -et son argent, tout de même-, l'Olympique n'aurait probablement jamais remporté la Ligue des champions. Le tacticien belge Goethals a aussi joué un rôle majeur dans les deux finales de C1 de l'OM, même s'il était passé à côté de son rendez-vous en 1991. Deux ans plus tard, Raymond la Science réussissait son pari et devenait le premier entraîneur à faire gagner une coupe d'Europe à un club français. Il y a eu Maradona et l'autoproclamée main de Dieu lors du Mondial 1986, et il y eut son équivalent en coupe des clubs champions quatre ans plus tard, geste surnommé, lui, la main du diable. Le diable, c'est Vata, attaquant angolais de Benfica, qui, avec son but tardif à La Luz accordé malgré une faute de bras flagrante, élimina à lui tout seul un OM qui n'avait pas su se mettre à l'abri malgré un match extraordinaire et une dizaine d'occasions franches en demi-finale aller (2-1). Le club dirigé par Bernard Tapie avait payé pour voir et il réussira à atteindre la finale deux fois lors des trois éditions suivantes avec des équipes peut-être moins fortes que celle de 1989-90.
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