C’était le soir du dernier espoir, ou presque, celui où les grands joueurs devaient entraîner tout un peuple dans leur sillage, un match où, penchés sur un fil en équilibre au-dessus du vide, les Olympiens n’avaient d’autre choix que vaincre pour y croire encore et faire vibrer l’un des plus beaux publics d’Europe, qui a rarement sous les yeux l’une des meilleures équipes du continent. Ce mardi soir, l’OM, faute d’une maîtrise constante, n’a pas joué comme un candidat à la victoire finale en C1, ce qu’il fut il y a 35 ans. Mais il a prouvé qu’il avait sa place en Ligue des champions, pas seulement contre l’Ajax, risée de la compétition, mais aussi en tenant tête à un solide membre de Premier League, vainqueur de Manchester City samedi. Et mieux que ça, grâce à un superbe doublé de son grand attaquant Pierre-Emerick Aubameyang, un doublé qui a fait plier les Magpies et trembler le Vélodrome, comme au printemps de 2004, l’une des plus grandes soirées européennes de l’OM au XXIe siècle quand Didier Drogba et sa bande filaient vers la finale de Ligue Europa en écartant Newcastle. Le succès de ce mardi ne peut être classé dans la même catégorie, une victoire en poules n’étant qu’un triomphe à crédit tant que le ticket pour le manège suivant n’est pas validé, mais après avoir craint le pire une mi-temps, les hommes de Roberto De Zerbi peuvent à nouveau envisager le meilleur. Ce n’était pas gagné à la pause donc ; le compteur était désespérément bloqué à trois unités depuis le 30 septembre et encore plus depuis la 6e minute en raison d’un but précoce de Barnes, qui profitait de la naïveté, encore, d’un Olympien, Timothy Weah en l’occurrence qui couvrait largement du hors-jeu le centreur, Tonali. Une fois (Madrid), deux fois (Lisbonne), trois fois (Bergame), la thèse de l’accident ou de la malchance ne tenait plus et à la mi-temps, les bagages étaient prêts dans l’entrée, destination finale la dernière classe de la phase de poules de Ligue des champions, celle des cancres, loin des rêves de grandeur, ou au moins, de barrages. Malgré une nette domination, seulement concrétisée par trois occasions d’Auba sur des services de Mason Greenwood et une simulation de Darryl Bakola, l’on était le plus souvent plus proche du 2-0 pour les Anglais que du 1-1, mais il faut croire que les circonstances défavorables qui ont empêché l’OM de prendre des points contre le Real, le Sporting et l’Atalanta n’étaient pas invitées cette fois. Merci Geronimo Rulli, qui a encore permis aux siens de conserver l’espoir à plusieurs reprises, aux supporters, qui ont récompensé les leurs à la pause par des encouragements plutôt que des sifflets malgré le score défavorable, et à un gigantesque Aubameyang.
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