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  • il y a 2 jours
En déplacement officiel, en Guadeloupe après Saint-Martin et avant la Martinique, le ministre de la justice, -Gérald Darmanin-, a marqué une étape importante de sa tournée ce dimanche 7 décembre 2025 en Guadeloupe, avec l’inauguration de la nouvelle maison d’arrêt de Basse-Terre.
Interview Richard GARNIER

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Transcription
00:00...
00:00Monsieur le garde des Sceaux, vous avez donc visité cette nouvelle prison ici à Bastien.
00:08Vous savez que l'ancienne, on l'a appelée la Ronde de la République.
00:10Est-ce que celle-là sera la fierté de la République ?
00:13D'abord, une prison, c'est toujours un endroit difficile,
00:16difficile pour les agents pénitentiaires qui font un travail courageux,
00:19valeureux, entre la sécurité et l'humanité et l'écoute des détenus.
00:24Je suis très fier que la République ait pu donner des moyens
00:26pour pouvoir leur donner un cadre de vie professionnelle acceptable.
00:31Et puis bien sûr, pour les détenus, dans l'administration pénitentiaire,
00:35chez les gardiens de prison, on n'est pas là pour rejuger des gens
00:38qui sont déjà jugés par les magistrats.
00:40On est là pour qu'ils puissent purger leur peine
00:42et puis possiblement, demain et après-demain, se réinsérer.
00:46Et c'est plus facile de se réinsérer lorsqu'on est dans des conditions dignes.
00:50Et aujourd'hui, la prison que nous constatons ici à Bastien est une prison digne,
00:54digne pour les agents pénitentiaires, digne pour les détenus et digne pour la République.
00:59Donc la République y a mis beaucoup de moyens.
01:01Il faut continuer à en donner.
01:04C'est le cas dans la deuxième partie de la prison qui doit se construire encore.
01:08D'ici deux ans, puisque les travaux commenceront en janvier,
01:10on aura donc l'intégralité de ce site.
01:13C'est aussi le cas, tout à l'heure, je me rends dans une autre partie de la Guadeloupe
01:17pour constater les travaux et les extensions possibles.
01:20Et c'est aussi le cas à Saint-Martin, puisqu'aujourd'hui, il y a une centaine de détenus saint-martinois
01:25qui ne peuvent pas voir leur famille et qui occupent des places en Guadeloupe.
01:29Et donc c'est l'objet de la construction de la prison que j'ai annoncée à Saint-Martin.
01:32Donc il y aura 350 places supplémentaires en tout ici en Guadeloupe dans moins de deux ans, deux ans et demi.
01:38C'est un très bon point pour la bonne restation des détenus,
01:41parce que quand on était 14, 15, 16 dans un dortoir,
01:44dans des conditions de sécurité et de dignité extrêmement délabrées,
01:47on ne peut pas bien évidemment se réinsérer.
01:50C'est bien pour les familles, c'est bien pour les agents pénitentiaires et c'est bien pour la république.
01:54Déjà, votre UFAP, le syndicat UFAP, a vu votre conseiller
01:57et lui a expliqué qu'il y a déjà aujourd'hui 158% de surpopulation carcérale.
02:04Ils avaient demandé 110 agents, ils en ont plus 99.
02:06Et il y a 10 matelas à terre déjà.
02:08Alors, est-ce que ce n'est pas inquiétant quand même de dire que ce bâtiment est à peine livré,
02:12qu'il est déjà un peu trop petit ?
02:14Alors d'abord, il n'est pas livré complètement, il y a une deuxième phase de travaux.
02:18Deuxièmement, je rappelle que dans le ressort de la cour d'appel,
02:21Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, il y a quatre crimes commis par jour.
02:25Et il y a aussi beaucoup de personnes qui sont condamnées
02:28et qui n'exécutent pas leur peine en prison.
02:30Et souvent, ce sont des personnes qui récidivent.
02:33D'abord, et ce sera l'objet de mon déplacement de demain ici en Guadeloupe,
02:36il y a un important travail contre les homicides qui sont liés au narcotrafique.
02:42Un tiers des morts qui sont ici commis, c'est en lien avec la drogue.
02:48Et puis la deuxième difficulté, c'est évidemment les violences faites aux femmes et aux enfants.
02:52Je rappelle que nous avons des taux très importants de violences faites aux femmes ici.
02:57Et donc notre difficulté, c'est qu'évidemment, l'administration pénitentiaire, les prisons,
03:01elle a sous sa main les personnes que les magistrats ont condamnées.
03:06Et les personnes qui sont condamnées, c'est parce qu'elles ont commis des crimes et des délits.
03:09Donc construire des prisons, c'est important pour la dignité des personnes,
03:12pour la réinsertion et pour les agents pénitentiaires,
03:14mais ce n'est pas un but politique en soi.
03:16Le but politique en soi, c'est d'avoir des services enquêteurs de police et gendarmerie
03:19qui font leur travail, des services de prévention.
03:21Demain, j'irai voir la maison de protection des femmes,
03:25mais aussi la lutte contre les addictions.
03:26Moi, je suis très frappé par la consommation de drogue très importante
03:30et les maladies psychiatriques.
03:32Ici, il y a 25% de détenus qui ont des maladies psychiatriques.
03:35En prison, on accueille des personnes qui devraient être en hôpital psychiatrique.
03:38Et ça, c'est une indignité pour la République.
03:41Et donc on voit bien que construire des prisons en soi n'est pas un but.
03:44Il faut construire des prisons dignes.
03:46Ce qu'il faut, c'est surtout travailler très en amont
03:48pour lutter contre les addictions, les maladies psychiatriques,
03:51la consommation de drogue et les violences vides aux femmes.
03:53Il faut être dans cette prison.
03:54Il n'y a pas d'unité spécialement pour recevoir des détenus
03:57qui ont des soucis psychiatriques et des détenus qui sont contraints d'être avec les autres.
04:02De manière générale, nous souffrons en France de difficultés autour de la psychiatrie.
04:08Parce que s'il manque des prisons et s'il manque des agents pénitentiaires,
04:11effectivement, il y aura davantage d'agents pénitentiaires, j'y reviendrai,
04:14nous manquons de médecins psychiatriques
04:15et nous manquons d'infirmiers ou d'infirmières spécialisées dans la psychiatrie,
04:19partout en France.
04:20Et donc, pour construire des unités,
04:22il faut encore que nous ayons des professionnels de santé,
04:25parce que ce n'est pas le travail des agents pénitentiaires,
04:27ce n'est pas leur formation, pour pouvoir accompagner ces personnes.
04:30Donc moi, je travaille avec le directeur de l'administration pénitentiaire,
04:33avec le ministère de la Santé,
04:35à des établissements partout en France,
04:37et évidemment aux Antilles,
04:38qui seraient des endroits,
04:40comme ça existe dans certains bâtiments d'Île-de-France,
04:43où on a des hôpitaux, si, prisons,
04:44qui permettent de pouvoir accueillir des détenus,
04:48et pour les suivre,
04:49dans leurs difficultés extrêmement fortes,
04:51leurs pathologies extrêmement fortes,
04:52qui sont violents contre eux-mêmes,
04:53violents contre les autres détenus,
04:55et violents contre les agents pénitentiaires.
04:56Et souvent, lorsqu'ils sont remis en liberté,
04:59ils recommencent, parce qu'ils sont pris d'addiction,
05:01et qu'ils ne sont pas suivis psychiatriquement.
05:02Donc, ce n'est pas un problème de politique carcérale,
05:04ce n'est pas un problème du ministère de la Justice, simplement,
05:07c'est aussi un problème du ministère de la Santé,
05:08et j'y travaille avec les ministres de la Santé.
05:10Pour en parler des agents pénitentiaires,
05:12oui, il manque des agents pénitentiaires partout en France,
05:14il en manque à peu près 4000,
05:16et donc il en manque évidemment en Guadeloupe,
05:18d'autant plus que moi je remercie,
05:20et je présente tous mes respects aux agents pénitentiaires,
05:23dont une très grande partie,
05:24parfois plus de 50% des promotions de formation
05:27des agents pénitentiaires viennent d'outre-mer,
05:29donc je sais ce que nous devons aux familles,
05:32aux agents pénitentiaires qui sont d'outre-mer
05:34pour servir la République partout dans les prisons,
05:37c'est un métier magnifique, mais c'est un métier très difficile,
05:39nous avons 1000 recrutements supplémentaires l'année prochaine.
05:43Donc il y a 2700 départs à la retraite,
05:44ils seront tous remplacés,
05:46et par ailleurs nous recrutons 1000 personnes de plus
05:48dans la pénitentiaire.
05:49Donc il y aura plus d'agents pénitentiaires l'année prochaine
05:51partout en France, et notamment en Guadeloupe,
05:54encore faut-il qu'on ait un budget,
05:55et donc moi j'encourage tous les parlementaires,
05:57quelque soit leur bord politique, à voter ce budget.
05:59Parce qu'on ne peut pas à la fois dire
06:00qu'il manque des agents pénitentiaires,
06:02on ne peut pas à la fois être d'accord avec les syndicats pénitentiaires,
06:04je suis d'accord avec eux,
06:06il faut dire qu'il faut des agents pénitentiaires,
06:081000 agents supplémentaires,
06:09c'est très très positif pour notre administration,
06:11on n'a jamais connu ça,
06:12on a écouté les syndicats,
06:13et pas voter un budget,
06:14et risquer d'être sans recrutement l'année prochaine.
06:17En ne votant pas le budget,
06:18en fait on handicape beaucoup les fonctionnaires,
06:20comme ici très courageux,
06:22à la maison d'arrêt de Basse-Therm,
06:25de pouvoir faire correctement leur travail.
06:26Sous-titrage Société Radio-Canada
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