Plan «zéro portable» dans les prisons : les annonces Gérald Darmanin, ministre de la Justice

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il y a 8 heures

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé une série de mesure pour lutter contre l'utilisation et la détention de téléphone portable dans les prisons françaises. Mille agents pénitentiaires devraient être recrutés.

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00:006 établissements qui sont complètement étanches aux téléphones portables.

00:04Alors en effet, à mon arrivée au ministère de la Justice, voilà moins d'un an,

00:09j'ai mis l'amélioration du fonctionnement de nos prisons françaises

00:16comme étant mon objectif principal numéro 1.

00:19D'abord pour soutenir les agents pénitentiaires qui font un travail extrêmement difficile,

00:24un travail de fermeté pour mettre de l'ordre dans les prisons

00:28et un travail d'humanité pour accompagner les détenus.

00:31Au lendemain, lors de ma nomination, du drame d'Incarville

00:34qui a vu l'assassinat par des commandos armés de deux agents pénitentiaires

00:40et il fallait absolument que la République réagisse.

00:44J'ai donc décidé, proposant au Parlement lors de la loi narcotrafic,

00:49un nouveau régime carcéral inspiré de la loi antimafia italienne,

00:53d'où Vendin-Levieille qui a été fait en 6 mois,

00:55avec une grande efficacité de l'administration pénitentiaire,

00:58désormais qu'on est sur Sartre, qui voit arriver ces détenus,

01:01et l'idée générale qu'il fallait distinguer les personnes qui étaient dans des prisons françaises,

01:08non pas selon leur statut juridique,

01:10jusqu'à présent les gens qui étaient en détention provisoire,

01:13qui étaient mis en examen, ils allaient dans les maisons d'arrêt,

01:15et puis les gens qui étaient condamnés définitivement à plus de deux ans de prison

01:18et dans les prisons pour peine,

01:19mais selon la dangerosité du détenu.

01:23Et ce que nous souhaitons,

01:24ce que j'ai demandé au directeur de l'administration pénitentiaire,

01:26c'est de changer la politique carcérale du pays

01:27en classant les détenus selon leur dangerosité

01:30et donc en les mettant dans des établissements différents,

01:34selon leur dangerosité.

01:35Nos amis allemands, nos amis anglais font ça depuis très longtemps.

01:38Ça permet de pouvoir concentrer les moyens de sécurité,

01:40ça permet de concentrer les moyens de lutte contre la récidive,

01:43ça permet de concentrer les moyens de lutte contre les addictions, par exemple,

01:47avec cinq catégories d'établissements différents

01:49pour cinq catégories de détenus différents

01:51classés selon du plus dangereux au moins dangereux.

01:53Tous les établissements pénitentiaires n'ont pas besoin de Mirador,

01:57mais certains établissements pénitentiaires ont besoin d'une sécurité absolument renforcée,

02:01on l'a vu dans le cadre de l'affaire Amra.

02:02Donc, nous avons commencé par les personnes les plus dangereuses

02:05et je pense que l'actualité très récente à Marseille

02:08nous démontre que nous avions raison de mettre en place

02:10ces établissements de haute sécurité qui ont été encore une fois mis en place en quelques semaines.

02:16Et nous devons, une fois que nous avons fait ça

02:17et que nous avons lancé ces quartiers de lutte contre la criminalité organisée,

02:21de lutte contre les personnes les plus dangereuses,

02:23nous devons nous intéresser aux autres établissements,

02:26les maisons d'arrêt, et les maisons d'arrêt,

02:29il y en a beaucoup sur le territoire national,

02:31qui connaissent bien sûr une surpopulation carcérale qu'il faut combattre,

02:35pour les agents pénitentiaires eux-mêmes, mais aussi pour les détenus,

02:38et surtout pour lutter contre une forme de désordre,

02:40qui s'est installée dans les prisons françaises,

02:42du fait de cette surpopulation, mais du fait aussi de bâtiments extrêmement vétustes,

02:46mais aussi de pratiques peut-être un peu naïves et anciennes.

02:50A la fois modifier la sociologie, les personnes qui sont dans ces maisons d'arrêt,

02:56y mettre les gens les moins dangereux,

02:58de pouvoir renforcer de manière extrêmement forte les technologies

03:01et la sécurité physique de ces établissements,

03:04et puis aussi changer la façon dont la direction, les agents pénitentiaires travaillent,

03:09avec un peu plus, me semble-t-il, de fermeté sur ce qui est actif.

03:16On vous l'a dit, 80 000 ont été saisies l'année dernière,

03:19mais également de la drogue.

03:21Tout à l'heure, les agents pénitentiaires me disaient qu'au moins 2 tiers des personnes

03:25qui sont par exemple ici à Paris de la Santé consomment du cannabis en cellule.

03:27Les Français, et je pense que c'est le cas d'une immense majorité de Français,

03:32comme les agents pénitentiaires d'ailleurs, ne comprennent pas comment en prison,

03:35on peut téléphoner avec un téléphone portable et on peut fumer du shit en prison.

03:40C'est tout à fait inacceptable, d'abord pour les victimes et pour la société.

03:45Alors nous allons commencer, et je remercie M. le Premier ministre et M. le Président de la République,

03:49dans des conditions budgétaires très difficiles.

03:51Le ministère de la Justice avec le ministère des Armées est le seul qui ne connaisse aucune économie

03:55et qui connaît même une progression de plus de 300 millions de son budget.

03:58Nous allons recruter 1000 agents pénitentiaires supplémentaires l'année prochaine.

04:01C'est le plus fort recrutement de toutes les administrations.

04:05Et nous pouvons regarder très concrètement, dès maintenant,

04:09puisque nous avons eu un dégel total de nos crédits,

04:12utiliser une première tranche de à peu près 30 millions d'euros,

04:15en prenant 6 établissements comme des appartements témoins,

04:18pour pouvoir expérimenter ce plan zéro portable,

04:21qui permettra de sécuriser totalement des prisons,

04:25qui sont parfois très anciennes, comme c'est le cas de Paris de la Santé,

04:28et qui connaissent des difficultés structurelles.

04:30Ici, pour les riverains de Paris de la Santé, on sait tous que les projections

04:33du fait des immeubles qui sont juste à côté,

04:36c'est-à-dire l'envoi de téléphones portables,

04:38l'envoi de cheats dans les cours,

04:41est un sport quotidien, gêne les riverains,

04:44et évidemment, handicapent beaucoup le travail des agents pénitentiaires.

04:47Donc la couverture des cours de promenade,

04:49qui n'a jamais été faite à Paris de la Santé,

04:51qui est difficile à faire, qui demande beaucoup d'argent,

04:54sera faite pour l'année 2026.

04:57On rentrait dans les prisons françaises jusqu'à présent,

04:59vous l'avez compris, sans aucun contrôle,

05:01comme on le fait dans les aéroports.

05:03Il était plus compliqué de prendre l'avion

05:05que d'entrer dans une prison.

05:06Nous allons installer, c'est le bon sens qui le commande,

05:09mais c'est 200 000 à 300 000 euros comme appareil,

05:11à la fois des scanners pour regarder les paquetages

05:15des détenus qui arrivent et qui partent des prisons,

05:19mais aussi les personnes qui passent ce portique

05:21pour aller au parloir, par exemple, rencontrer les détenus.

05:25Et nous allons déployer, j'en terminerai par là,

05:28des moyens technologiques de brouillage de téléphone

05:30extrêmement efficaces,

05:32même s'ils ne sont pas la panacée absolue,

05:34mais notamment par l'intermédiaire de balises

05:35qu'on pourra mettre dans chacune des ailes de détention,

05:38par exemple, pour ne pas générer les riverains

05:40et pour en même temps garantir zéro communication

05:42à l'intérieur de l'établissement.

05:44Donc on prend 6 établissements,

05:46on va commencer par eux,

05:47ça coûte entre 4 et 5 millions d'euros par établissement.

05:50En moins de 6 à 7 mois,

05:52tous ces travaux comme les prisons de sécurité seront réalisés.

05:55Et si les choses fonctionnent,

05:56et elles vont fonctionner, j'en suis certain,

05:58parce que les agents pénitentiaires

05:59et les moyens que met l'administration pénitentiaire

06:01sont très importants,

06:02nous arriverons à empêcher l'arrivée

06:05des téléphones portables dans les prisons,

06:06empêcher l'arrivée de drogues

06:07ou de couteaux en céramique dans les prisons,

06:10et nous généraliserons aux quelques 200 prisons

06:14ces établissements qui, les premiers, vont connaître,

06:18c'est ceux qui connaissent sans doute aujourd'hui

06:20le plus de difficultés,

06:21vont connaître un réarmement de leur sécurité.

06:23Pourquoi avoir choisi ces 6 prisons particulièrement ?

06:27D'abord, j'ai souhaité que ce soit

06:28sur l'ensemble du territoire national.

06:31Il y a des prisons qui connaissent des difficultés structurelles

06:34du fait de leur vétusté

06:35ou du fait de leur surpopulation carcérale

06:37ou du fait de leur implication dans la ville.

06:39C'est le cas ici à Paris-la-Santé

06:41où la prison n'est pas perdue dans la campagne.

06:44Elle est aux abords immédiats d'immeubles.

06:46Dans les cours des détenus,

06:48on voit les appartements.

06:50Il y a une école maternelle

06:51juste à côté de cet établissement

06:53où des personnes montent quotidiennement

06:56sur les toits de cette école

06:58et lancent des téléphones portables,

07:02lancent de la drogue

07:03de l'autre côté du mur d'enceinte.

07:06Donc il y a prison et prison.

07:07Il y a celle qui est perdue dans la campagne.

07:08C'est le cas, par exemple,

07:10si vous allez à Condé-sur-Sarthe,

07:12il y a beaucoup d'espace entre la ville et la prison.

07:15Et puis il y a des prisons qui sont dans la ville.

07:17Et c'est celles-là qu'il fallait regarder en premier.

07:18C'est les plus difficiles à sécuriser.

07:20Puis on le fait aussi pour les riverains.

07:22Et puis le sujet était sans doute

07:25de pouvoir déprendre des prisons

07:26à architectures différentes.

07:28La plupart des prisons françaises

07:29sont de vieilles prisons

07:30qui datent parfois de plusieurs dizaines d'années,

07:32parfois de plus d'un siècle.

07:33Et au moment où ça a été inventé,

07:36il n'y avait évidemment pas de téléphone portable,

07:37il n'y avait pas de drone.

07:39On a changé les choses

07:41lorsque les hélicoptères ont permis des évasions

07:43et donc il y a des filets anti-hélicoptères.

07:44Mais on n'a pas beaucoup progressé

07:46depuis les années 50, 60, 70

07:48dans l'architecture de nos vieilles prisons

07:51parce que ça demande énormément, énormément de moyens.

07:54Et donc on a pris des architectures de temps différents

07:56pour que quand on généralisera

07:58les plans zéro portables,

08:00on puisse savoir ce qu'il faut faire

08:01et ce qu'il ne faut pas faire.

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