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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:06A la une ce soir, l'opposition n'est pas un crime, c'est au cri de ce slogan qu'une manifestation s'est tenue à Tunis ce samedi.
00:14Après plusieurs coups durs pour l'opposition où les arrestations des figures de pro se multiplient,
00:19le dernier en date, le vétéran de la politique, Ahmed Neji Chébi, 82 ans, est condamné à 12 ans de prison
00:26dans le méga-procès du complot contre la sûreté de l'État.
00:30Nous irons sur place dès le début de ce journal.
00:34On parlera aussi de la Coupe du Monde.
00:37Maintenant que les neuf équipes africaines confirmées connaissent désormais leurs adversaires,
00:41des tirages difficiles pour certains.
00:44À ceux qui discuteront leur premier mondial, nous entendrons la réaction des fans.
00:50Et puis elle a quitté Wall Street pour pointe noire après une carrière brillante dans la finance internationale.
00:56Le journal Joël Ipoua Oona mise sur la télémédecine pour transformer l'accès aux soins en Afrique
01:02en créant la plateforme Afriwell Health.
01:05Elle incarne cette nouvelle génération d'entrepreneurs du continent qui innove pour le bien commun.
01:13On ouvre ce journal par la Tunisie où l'opposition accuse un nouveau coup dur.
01:17Ce jeudi, c'est le vétéran de la politique, Ahmed Neji Chébi, qui a été arrêté.
01:21Il avait été condamné à 12 ans de prison dans le méga procès du complot contre la Sûreté de l'État.
01:28Malgré cette arrestation, qui s'ajoute à celle de deux autres opposants dans le même procès,
01:32des jeunes militants de la société civile continuent de mener le combat dans la rue.
01:36Une manifestation sous le slogan « L'opposition n'est pas un crime ».
01:41C'est tenu à Tunis ce samedi.
01:42Nos correspondants Hamdi Thili et Lilia Blaise y étaient.
01:47Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Tunis et scandent des slogans
01:51contre le président Qaï Saïed et son gouvernement.
01:55Pour eux, la répression a atteint un seuil critique, selon les communiqués de diverses ONG,
02:01notamment avec l'arrestation cette semaine des trois derniers opposants
02:05qui étaient en liberté provisoire dans le méga procès du complot contre la Sûreté de l'État.
02:11Aujourd'hui, dans les premiers rangs de cette manifestation,
02:14beaucoup de jeunes, les enfants des prisonniers politiques qui poursuivent le combat,
02:18mais aussi des militants de la société civile auxquels se sont joints les partis politiques.
02:22Nous, notre message au pouvoir, celui de la part d'Ahmed Nejib Chébi,
02:29d'Ayashi Hamami, de tous les autres emprisonnés et des jeunes,
02:33notre message, c'est faites attention, les jeunes sont là, les jeunes manifestent.
02:39Nous sommes dans la rue, ce n'est pas à nous d'avoir peur du pouvoir, mais l'inverse.
02:44Moi, en tant que Tunisien, je me bats au quotidien pour la liberté socio-économique
02:48et je pense que la démocratie est un moyen d'arriver à l'égalité et la justice sociale.
02:52Ce n'est pas une fin en soi, et c'est ça le message qui reste encore brouillé en Tunisie.
02:56Il y a un clivage pour la démocratie ou contre la démocratie,
02:58parce que certains voient que la démocratie est une fin,
03:01alors que non, la démocratie n'est juste qu'un moyen d'arriver à plus de justice et d'équité.
03:04Cette protestation se déroule dans un climat d'autant plus tendu
03:08que sur le plan économique et social, la centrale syndicale, l'UGTT,
03:13a décrété une grève générale pour le 21 janvier prochain.
03:16Elle dénonce depuis plusieurs mois l'absence de dialogue social avec le gouvernement.
03:20A titre d'exemple, la loi des finances a été adoptée par le Parlement cette semaine,
03:25sans grande consultation avec les acteurs syndicaux.
03:29Une nouvelle tuerie en Afrique du Sud.
03:3112 personnes, dont 3 mineurs, ont été abattues dans un foyer de travailleurs à Pretoria.
03:37Les assaillants ont ouvert le feu dans un bar clandestin à l'aube.
03:40Le pays est confronté à une vague inquiétante de fusillades de masse.
03:43On écoute les détails avec ce lieutenant-police.
03:49Environ 3 individus se sont approchés de la pièce et ont commencé à tirer.
03:56Parmi les personnes présentes, 10 personnes ont succombé au bal.
04:0315 personnes ont été transportées à l'hôpital pour y être soignées.
04:06Parmi elles, un enfant de 3 ans qui est malheureusement décédé à l'hôpital.
04:11On déplore un total de 11 victimes et 14 blessés.
04:16C'est vraiment un accident tragique.
04:17À 6 mois de la Coupe du Monde et depuis les tirages au sort des poules,
04:26les 9 équipes africaines déjà confirmées connaissent désormais leurs adversaires.
04:30Des tirages difficiles pour certains.
04:32Le Sénégal se retrouve dans le groupe I, dit de la mort, face à la France et à la Norvège.
04:37Tandis que le Cap Vert, qui disputera son premier mondial cet été,
04:40se retrouve face à l'Espagne et à l'Équateur.
04:43Donc, deux anciens champions du monde.
04:46Malgré cela, les fans des lions de la Teranga et les requins bleus ne lâchent rien.
04:52Clémence Valère.
04:55À Dakar, les Sénégalais n'ont qu'une hâte.
04:59Montrer au monde entier de quoi leur équipe est capable lors du mondial de 2026.
05:04Ils se retrouvent dans le groupe I face à la Norvège d'Erling Haaland,
05:07une équipe barragiste à déterminer, ainsi que l'équipe de France menée par Kylian Mbappé.
05:12Pour les supporters des lions de la Teranga, affronter les bleus est l'occasion rêvée de rappeler aux Français leur défaite de 2002.
05:20On aura à cœur d'aller chercher cette victoire une deuxième fois pour les Français.
05:24Ce ne sera pas facile.
05:26Ce n'est pas la France ni la Norvège qui vont nous arrêter.
05:28S'ils comptent sur Mbappé et Haaland, ils ne peuvent rien contre nous.
05:31Nous avons Sadio Mane et Ilimandiaï.
05:33Cependant, pour certains fans, la prudence reste de mise.
05:37Les adversaires des équipes africaines restent redoutables.
05:41Le Maroc devra batailler contre le Brésil,
05:43tandis que la Côte d'Ivoire, championne d'Afrique en titre, devra affronter la Mannschaft.
05:48C'est des poules difficiles, mais bon.
05:50Maintenant, tout le monde sait jouer au foot.
05:52Le foot, c'est du 11-11.
05:54À quelques kilomètres de la côte ouest, au Cap Vert, l'heure est à l'espoir.
05:592026 verra les requins bleus disputer leur première Coupe du Monde face à l'Espagne et l'Uruguay.
06:05Un moment historique pour l'archipel et ses habitants.
06:08On s'est qualifiés.
06:09Ça n'arrivera pas tous les jours.
06:11La prochaine fois qu'on se qualifiera, on ne sera peut-être pas là.
06:14Donc allons-y cette année, maintenant, parce que c'est maintenant qu'il faut les aider.
06:18L'Afrique compte sur ses représentants pour briller.
06:20Dans cette Coupe du Monde qui verra pour la première fois 48 équipes s'affronter pour le titre.
06:27Allez, on passe à notre focus de ce samedi soir qui s'intéresse à une femme qui a changé de vie
06:32pour répondre à un défi crucial en Afrique, l'accès aux soins de santé.
06:37Joël Itoua Oona, Cameruno, congolaise, qu'elle aime qu'on dise les deux,
06:41diplômée du MIT, ancienne banquière d'affaires à New York et a fondé Afriwell Health.
06:46Sa plateforme numérique connecte les patients à des médecins généralistes et spécialistes du Congo au Cameroun
06:52en passant par Madagascar.
06:53Une trajectoire impressionnante entre Wall Street et les cliniques virtuelles du continent.
06:59Elle est aussi nommée Young Leaders de cette cohorte de cette année 2025.
07:03Joël Itoua Oona, merci d'être là et bienvenue dans votre JTA.
07:07C'est un plaisir de vous recevoir.
07:09Bonsoir Fatimata, merci pour l'accueil.
07:11Alors dites-nous, qu'est-ce qui vous a poussé à quitter la finance pour créer Afriwell Health ?
07:17Alors il faut savoir, déjà dans la finance, je couvrais déjà le secteur de la santé
07:21quand j'étais à New York en banque d'investissement sur les fusions d'acquisition
07:25ainsi que les mises publiques sur les marchés.
07:30Ce qui m'a poussé à quitter, c'est véritablement le constat qu'en Afrique, on a un véritable besoin.
07:35Alors nous avons voulu nous concentrer sur l'accès rapide et simple pour la patientèle en Afrique.
07:41Il faut savoir que durant mes années dans la santé, j'ai constaté que 4 patients sur 10 en Afrique
07:47n'avaient pas accès aux soins primaires.
07:49Et cela engendre le fait qu'un enfant sur 6 va mourir avant l'âge de 5 ans sur le continent.
07:56Nous avons aujourd'hui un docteur pour 5 000 patients en Afrique
08:01et si nous voulons rattraper des ratios européens voire américains, il nous faudra environ 200 ans.
08:08Sans une rupture technologique véritable, nous n'y arriverons simplement pas.
08:12Et donc nous avons voulu s'insérer dans cette brèche-là et créer la rupture technologique
08:18pour prodiguer un accès rapide et simple à la santé pour les patients en Afrique.
08:25Et vous, c'était une évidence de laisser New York derrière vous, d'aller à Pointe-Noire ?
08:30On peut se poser la question. Certains font le chemin inverse.
08:34Je suis désolée de poser la question comme ça.
08:37Comment est-ce que ça vous est venu ? Vous vous êtes dit qu'il faut y aller
08:40après ce constat fait sur les besoins de santé ?
08:44Alors cela me renvoie à un appel citoyen à cette époque.
08:49Il faut dire que j'avais aussi beaucoup profité de New York, évidemment,
08:52ceux qui voudraient faire le chemin inverse.
08:55Je ne leur en empêcherai pas.
08:57Mais j'ai toujours été engagée pendant mes études, à partir de mes études
09:01et au-delà, dans des associations qui prônaient le retour en Afrique.
09:06À l'ESCP, à Paris à l'époque, j'avais l'Africa Business Club, osé l'Afrique.
09:13Et donc je savais que c'était un appel auquel il aurait fallu que je réponde un jour ou un autre.
09:19Et le timing était simplement bon.
09:23Après le Covid, nous avons observé que certaines frontières étaient fermées,
09:29ce qui engendrait encore plus de difficultés pour certains Africains de sortir, se faire soigner, etc.
09:35Cela a créé en moi une nouvelle réflexion et ma situation familiale aussi a fait que cela était le bon timing.
09:44Et donc il a fallu, au bout d'un moment, manifester cet engagement citoyen que j'avais étudiante depuis plus d'une dizaine d'années
09:53et en tant que Young Leader professionnel, c'était le bon timing d'aller se confronter à la réalité
10:01plutôt que de se cacher derrière les statistiques et les rapports.
10:07Alors Young Leader, parlons-en à présent, vous faites partie de cette cohorte de cette année, Young Leader 2025.
10:15Donc ces profils, ces hauts profils de leaders africains qui sont, alors vous êtes plusieurs à venir à Paris cette semaine.
10:23Qu'est-ce que ça vous a apporté d'ailleurs de faire partie de cette cohorte de cette année ?
10:28Alors j'ai rejoint la promotion de Young Leader de la French African Foundation cette année en 2025.
10:35Et je rejoins, il faut savoir, je rejoins une cohorte d'alumni, d'à peu près 300 alumni depuis la création de la fondation en 2019.
10:42Et cette semaine, nous nous sommes tous retrouvés à Paris.
10:46Nous avons pu discuter d'enjeux de souveraineté numérique, souveraineté énergétique, souveraineté alimentaire avec des décideurs français.
10:56Nous avons notamment rencontré le PDG de Total Energy, Patrick Pouyanné, avec qui nous avons discuté d'enjeux de transition énergétique.
11:05Nous avons discuté d'enjeux télécom avec la CEO d'Orange, Christelle Eidemann.
11:11Ce fut véritablement pour nous une occasion de construire des ponts entre nos différents pays,
11:17tout en prenant en compte la vision française des groupes qui sont très présents en Afrique.
11:23Donc la fondation nous a apporté du networking, de l'accès à la formation,
11:27ainsi que l'accès à de nouveaux marchés par les autres Young Leaders de notre cohorte.
11:32Oui, on comprend bien les liens qui sont possibles.
11:36Parlons à présent à nouveau de votre plateforme de Afriwell.
11:39En quelques mots, comment ça fonctionne ?
11:42C'est un peu comme Doctolib ici, parce que ceux qui sont en France connaissent Doctolib.
11:46Donc on peut s'enregistrer sur la plateforme pour trouver plus facilement un médecin disponible, c'est ça ?
11:52Alors vous avez trouvé exactement le même modèle.
11:56C'est un véritable parallèle avec Doctolib.
11:59En effet, un patient qui est posé à Pointe-Noire ou à Brazzaville peut se connecter sur la plateforme,
12:05créer un profil qui sera sécurisé en termes de RGPD.
12:11Il va conserver ses données de santé, etc.
12:13Exactement. Il va ensuite pouvoir sélectionner un médecin qui l'intéresse,
12:17que ce soit un gynécologue, un psychologue ou un dermatologue, un généraliste tout à fait,
12:23s'il n'y en aura pas.
12:24Et ce qui sera tout à fait persinant, même pour des touristes qui sont justement là pour un mois ou deux mois,
12:30qu'ils peuvent trouver facilement en quelques minutes,
12:33contrairement à ce qui se passait avant où il fallait demander pendant deux, trois jours dans la ville,
12:38bouche à oreille, exactement.
12:39Exactement. Et donc, à partir de là, il peut se connecter, il peut prendre rendez-vous,
12:43il peut y aller en présentiel ou il peut faire une téléconsultation,
12:46ce qui est intégré sur la plateforme.
12:48Donc, à partir de là, le médecin confirme son rendez-vous ou lui en donne un autre.
12:53Et à partir de là, cela suit son cours.
12:56Ce suit son cours. Alors, c'est un véritable succès.
13:00On l'a vu, votre plateforme, vous avez levé des fonds auprès de Google, de la Banque mondiale.
13:06Quels sont vos projets d'expansion ?
13:07Donc là, on a vu les pays sur lesquels vous êtes.
13:10Est-ce que vous avez envie, c'est tout le mal qu'on vous souhaite, Joël, de vous étendre sur plusieurs pays africains ?
13:17Oui, absolument. Nous avons voulu commencer au Congo pour avoir un projet pilote qui fonctionne.
13:23Nous envisageons de nous étendre sur toute l'Afrique francophone en passant d'abord par la RDC,
13:29ensuite par la CEAC et étendre sur l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.
13:34Et ensuite, si le projet continue de bien fonctionner, nous espérons avoir des partenariats en Afrique anglophone et s'étendre sur l'ensemble du territoire et être véritablement la référence pour la téléconsultation en Afrique.
13:48C'est tout le mal qu'on vous souhaite, vraiment.
13:51Félicitations, bravo, Joël, Itoua, Ouna.
13:55On reparlera évidemment de vous et vous reviendrez nous en parler quand vous aurez compi le reste du continent.
14:01Merci beaucoup, merci d'être venus.
14:03C'est la fin de ce journal.
14:04Merci à tous ceux qui nous ont suivis partout dans le monde et en particulier ce soir de Tunis à Kinshasa en passant par Pointe-Noire.
14:11Voilà, restez avec nous car l'actualité continue sur le bonnes cartes.
14:14Merci.
14:14Sous-titrage Société Radio-Canada
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