Présent sur le plateau de CNEWS, le directeur général de Contribuables Associés, Benoît Perrin, a estimé qu' «on ne fait que pousser la poussière sous le tapis».
00:00Alors c'est vrai qu'on peut spontanément se réjouir d'un compromis, mais il faut bien comprendre quand même que c'est un prix très cher, c'est-à-dire très concrètement il y a des augmentations d'impôts, il faut bien comprendre ça, notamment une augmentation de la CSG sur les placements financiers, notamment les actions et les dividendes, et je pense notamment aux petits chefs d'entreprise qui ont l'habitude de se verser des salaires relativement bas et en fin d'année, s'ils ont assez d'argent, de se verser des dividendes, et bien eux ils vont être vraiment impactés par cette augmentation d'impôts.
00:25Il y a une augmentation d'impôts sur les mutuelles, donc les mutuelles qu'est-ce qu'elles vont faire ? Elles vont répercuter le prix sur leurs clients, donc là aussi on va payer plus cher, et puis à quel prix ? Au prix de l'absurdité, parce qu'il faut bien comprendre aussi qu'un certain nombre de députés ont voté justement sur cette partie parce qu'ils savent très bien qu'on va revenir sur cette fameuse réforme des retraites.
00:44Et il faut bien comprendre que tout est lié. Si en fait, puisqu'on a décidé, enfin le gouvernement a décidé de mettre en jeu la suspension de la réforme des retraites, il faut qu'on trouve des ressources ailleurs, d'où ces fameuses augmentations d'impôts.
00:54Et ce qui me gêne beaucoup dans cette histoire, c'est qu'aujourd'hui, et la Cour des comptes l'a très bien expliqué encore cette semaine, on est dans un système évidemment de population vieillissante.
01:04Donc on va avoir de moins en moins d'actifs et de plus en plus d'inactifs. Et l'enjeu de notre système de protection sociale, c'est son financement.
01:12Moi j'aurais souhaité qu'on ait des débats de fond sur la retraite, sur la famille, sur la branche autonomie, sur la maladie.
01:18Vous voyez, sur l'ensemble des composantes de la sécurité sociale, sur le sujet central, c'est comment on va faire pour financer la sécurité sociale.
01:24Et là on ne règle aucun problème, on ne fait que pousser la poussière sous le tapis avec des déficits qui vont continuer à s'accentuer, 20 milliards.
01:31Et il faut le rappeler quand même, une dette de l'assurance de la sécurité sociale d'à peu près 250 milliards d'euros.
01:38Inutile de vous dire que rien n'est réglé du tout.
01:39Alors justement, moi je me mets à la place des téléspectateurs. Je suis toujours dans ce prisme-là.
01:44Et je vous donnerai la parole ensuite, Yohann et Geoffrey, il y a que la parole pour vous écouter et les uns et les autres sur ces calculs politiques.
01:50Mais concrètement, c'est quoi les conséquences, en deux mots, pour les Français qui nous regardent ?
01:55Quels sont les impacts ? C'est ça, parce que je me dis que les téléspectateurs, on leur parle de budget,
01:59mais parfois c'est le décroler quand même, même pour nous c'est difficile.
02:02Mais je me mets à la place des téléspectateurs qui nous regardent. Quels sont les impacts potentiels ?
02:06Bon, là en tout cas ce qui est certain, c'est les augmentations dont je viens de parler.
02:11Après il y a quand même quelques bonnes nouvelles.
02:12La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de gel du barème de la CSG.
02:17Donc s'il y avait eu ce gel, il y aurait eu une augmentation d'impôt pour un certain nombre de citoyens.
02:21Donc il n'y aura pas ça. Il n'y a pas de taxe sur les tickets restaurants.
02:24Vous savez, l'idée c'était aussi de se dire, on va taxer les entreprises avec une taxe à 8% pour leur prendre de l'argent justement sur des avantages qu'ils donnent aux salariés.
02:32Il n'y aura pas d'augmentation des franchises médicales qui était un sujet vraiment central.
02:37Il faut simplement rappeler que vous savez aujourd'hui, quand on va chez le médecin, qu'on achète des médicaments, on est remboursé par la Sécurité sociale.
02:43Mais il y a une petite partie qui ne vous est pas remboursée, ce qu'on appelle la franchise médicale, avec un plafond d'à peu près 50 euros par an.
02:49Ce qui n'est pas énorme. Et l'idée, c'était de doubler cette franchise médicale, de la faire passer de 50 à 100 euros.
02:54Ça, ce n'est pas voté. Donc vous voyez, il y a quand même des bonnes nouvelles.
02:58Et la dernière bonne nouvelle, et c'est très important parce qu'on sait qu'on a un certain nombre de problèmes économiques en France.
03:04Et un des problèmes, c'est qu'on n'a pas assez de jeunes, vous savez, qui sont en emploi.
03:07On a un taux d'emploi des jeunes très bas.
03:10Et du coup, le gouvernement, et ça c'est à mettre au crédit des dernières années, a mis le paquet sur l'apprentissage.
03:15Et l'idée du gouvernement, c'était de se dire, on va mettre fin aux exonérations de cotisations sociales, salariales sur les apprentis.
03:24Ce qui fait qu'aujourd'hui, les apprentis paient, finalement, ont un net assez important parce que leurs cotisations sont, finalement, relativement réduites.
03:31Et là, le projet du gouvernement, c'était de dire, on va mettre fin à cette exonération.
03:35Et du coup, ça aurait eu un impact non négligeable sur le salaire que touchent les apprentis.
03:40Et donc, très concrètement, ils auraient gagné moins.
03:41Donc, il y a quand même quelques bonnes nouvelles dans cette histoire.
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