L'Australie a-t-elle raison d'interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de 16 ans ? Ce qui est sûr, c'est que scroller de façon abusive sur TikTok ou Instagram n'est pas sans risque sur la santé des jeunes. Le "deepscrolling", cette pratique qui consiste à regarder des vidéos à la chaîne pendant plusieurs heures, peut causer des troubles de la concentration, une diminution du sommeil ou encore des troubles anxieux. On vous explique.
Retrouvez toute l’actualité, les reportages, les enquêtes, les opinions et les débats du « Nouvel Obs » sur notre site : https://www.nouvelobs.com
00:00J'ai voulu faire une pause de 5 minutes sur TikTok et ça fait 45 minutes que je scrolle.
00:04Et ça, c'est un des nombreux effets de l'appli sur notre cerveau et sur notre santé mentale.
00:08Je t'explique.
00:09D'abord, consommer des vidéos à la chaîne peut perturber les capacités de concentration.
00:14De passer d'un contenu émotionnellement chargé à un autre contenu, le cerveau ne retient plus.
00:19Il est sans arrêt en train de zapper à la recherche de stimulation, donc de dopamine.
00:23Et pour obtenir cette même dose de l'Hormone du Bonheur, il faut consommer toujours plus de vidéos.
00:28Et ça, ça a un impact direct sur l'hygiène de vie.
00:30Puisque le temps passé sur les plateformes remplace les heures d'activité sportive ou de sommeil.
00:35Et d'après l'Institut du Sommeil et de la Vigilance, 75% des personnes en dépression ou souffrant de maladies psychiques ne dorment pas suffisamment.
00:43De plus, les réseaux sociaux peuvent être à l'origine d'une addiction au like.
00:46On est dans une piège parce qu'on est dans une forme de récompense aléatoire, un peu comme dans les machines à sou.
00:50Comme le cerveau ne sait pas trop ce qui marche ou ce qui ne marche pas, il va toujours être un peu en affût.
00:54On va vérifier sans arrêt si on a des notifs et créer une forme de dépendance.
00:58Et ce système de like, il a un autre désavantage, c'est qu'il entretient une forme de comparaison avec les autres et peut diminuer la confiance en soi.
01:05Les contenus partagés sur les réseaux sociaux sont souvent une version améliorée du quotidien.
01:10Ils provoquent de l'envie, voire de la frustration chez les jeunes followers, qui peuvent ensuite développer des troubles du comportement.
01:15C'est le cas de certaines jeunes filles qui tombent dans l'anorexie par volonté de ressembler à leur modèle virtuel.
01:20Et les risques peuvent aller encore plus loin et ça à cause de l'algorithme.
01:24Car les plateformes, elles ont tendance à proposer le même type de vidéos que celles précédemment likées.
01:28De fait, un jeune qui s'intéresse à des contenus sombres ou violents comme la dépression peut se retrouver bloqué dans cette spirale.
01:34C'est ce qu'on appelle le sad talk, c'est-à-dire qu'à un moment, si on regarde des vidéos sur la dépression, on va ne voir que ça.
01:41Ça peut entraîner là encore une espèce de banalisation de la dépression et enfermer la personne dans quelque chose de très négatif.
01:48Mais attention, les réseaux sociaux sont aussi une plateforme d'informations importante pour les jeunes et notamment sur les sujets de santé mentale.
01:56En revanche, il est important d'en parler à son entourage, d'abord pour éviter les erreurs d'auto-diagnostic et surtout pour être bien accompagné.
Écris le tout premier commentaire