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  • il y a 1 semaine
Cette semaine, on s'enflamme pour Azeddine Habz ! Demi-finaliste lors des JO de Paris 2024, l'athlète français, spécialiste du 1500m, a battu cette saison le mythique record de France de Mehdi Baala (3'27"49 contre 3'28"98), faisant de lui le sixième meilleur performeur de l'histoire sur la distance. Quelques semaines plus tard, il a malheureusement été éliminé dès les séries lors des championnats du monde de Tokyo.

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Sport
Transcription
00:00:00Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien, je suis très très heureux de vous retrouver.
00:00:22Aujourd'hui on s'enflamme pour Asdin Habs.
00:00:25Salut Asdin, ça va tu vas bien ? Ouais ça va, nickel.
00:00:27Petite entrée sur du Adèle pour toi, une musique que t'aimes bien.
00:00:33J'aime bien écouter cette musique avant les courses pour vraiment entrer dans ma bulle,
00:00:40quand je suis dans le bus pour aller en stade.
00:00:44Pour te matrixer un petit peu avant la course.
00:00:46Exactement, ça calme, ça fait redescendre un petit peu la pression.
00:00:51Je te présente Asdin pour nos téléspectateurs, tu pratiques l'athlétisme et tu brilles sur
00:00:55une distance mythique, le 1500 mètres.
00:00:58Tu es recordman de France, sixième meilleur performeur de l'histoire.
00:01:01Également triplo champion de France Elite, deux victoires en Ligue de Diamant, vice-champion
00:01:05d'Europe en salle et ça juste sur 1500 mètres.
00:01:08C'est déjà un beau palmarès ça.
00:01:09Oui, merci.
00:01:10Qui va encore être étoffé évidemment.
00:01:12J'espère.
00:01:13Bah oui, je l'espère aussi pour toi.
00:01:15Si tu devais décrire le 1500 mètres en quelques mots, tu dirais quoi Asdin ?
00:01:20Je dirais que c'est un mélange d'endurance et vitesse et beaucoup de lactique.
00:01:26Et beaucoup de lactique.
00:01:26Beaucoup trop de lactique ?
00:01:28Le dernier 200 mètres, oui.
00:01:30Oui, le dernier 200 mètres.
00:01:31Ce qui est l'une de tes forces d'ailleurs.
00:01:32Toi, tu finis fort souvent tes courses.
00:01:34Je finis fort souvent quand je suis vraiment bien, que je suis à 100% de mes capacités.
00:01:39Bon, on est dans une émission qui s'appelle On s'enflamme.
00:01:41Est-ce que Asdin, toi, tu es du genre à t'enflammer sur tes courses ?
00:01:44En fin de course, oui, je m'enflamme.
00:01:48Et ça m'arrive aussi de m'enflammer sur tes courses.
00:01:52Je n'ai pas très bien géré, mais c'est comme ça, c'est le jeu.
00:01:56Bon, pour nos téléspectateurs, vous allez halluciner chez vous devant votre écran.
00:02:01Tu cours le 1500 mètres en 3 minutes, 27 secondes et 49 centièmes.
00:02:05Donc plus de 26 kilomètres en moyenne.
00:02:07Pour vous donner un petit ordre d'idée, tu es en ville, tu suis quasiment les scooters, globalement.
00:02:11Oui, c'est à 1500 mètres, pas plus.
00:02:13Pas plus.
00:02:14Non, mais c'est quand même hallucinant.
00:02:16Je pense que les gens se rendent compte un petit peu chez eux.
00:02:19Essayez, si vous avez une salle de sport, vous mettez sur un tapis de course.
00:02:22Déjà, juste à 15 km heure, je pense que c'est compliqué.
00:02:25Donc 26 km heure, c'est complètement dingue.
00:02:29Je ne me rends pas compte, mais je pense que oui.
00:02:32Tu dois t'en rendre compte peut-être quand tu en parles aux gens qui ne sont pas dans le milieu, non ?
00:02:35Oui, quand on parle avec les gens qui ne sont pas dans le milieu, justement, ils disent « Ah ouais, c'est hallucinant, 26 km à l'heure ». C'est incroyable.
00:02:44Toi, c'est devenu une habitude ?
00:02:46Non, pas une habitude, mais c'est juste que je connais et ça devient normal, je pense, pour moi, de courir à cette vitesse et à 1500 mètres.
00:02:58Oui, c'est devenu un automatisme. Est-ce que tu serais capable, toi, même sans chrono, sans montre, de savoir à la vitesse à laquelle tu cours, tellement tu as imprimé l'allure avec tous les entraînements que tu as fait, etc.
00:03:07Oui, avec mes coachs, on travaille ça.
00:03:12C'est-à-dire des lignes droites, par exemple, il m'annonce un chrono, par exemple, 14 secondes au 100 mètres, c'est 3,30.
00:03:19Et il m'a dit « 14 », il faut vraiment être le plus proche à 14 secondes. Et ça m'arrive souvent de faire vraiment 14-0-0, en fait.
00:03:30Ah ouais, ok. Tellement tu te connais, tu connais ton corps, tes sensations.
00:03:34Exactement. Et aussi, grâce à l'entraînement et la répétition, c'est comme un pianiste, à force de jouer, à un moment, il ne regarde plus les touches.
00:03:46C'est pareil, moi, je ne regarde plus, je gîte à la sensation et souvent, ça marche bien.
00:03:52Alors, la petite question traditionnelle que je pose à tous les invités qui sont dans ce canapé à ta place, quelle est la dernière fois que tu t'es enflammé, Asdine ?
00:03:59Ça peut être en course ou complètement ailleurs.
00:04:02Alors, la dernière fois où je me suis enflammé, je pense que c'était au Championnat de France cet été.
00:04:09Et on était sept athlètes à avoir réalisé les minima pour les championnats du monde.
00:04:15Il n'y avait que trois places.
00:04:18Et je suis arrivé sur la course et je me suis enflammé.
00:04:23Je suis parti devant, j'ai dit, je vais voir ce que ça va donner, mais je vais aller, je vais mener la course.
00:04:32Et je me suis mis devant et finalement, ça va être très bien passé.
00:04:39Je vais te poser plein de questions dans cette émission, Asdine, on a du temps ensemble.
00:04:43Mais la toute première question, ce n'est pas moi qui vais te la poser, ce sont ces deux femmes.
00:04:47Regarde.
00:04:48Coucou, Coucou, Asdine.
00:04:51Du coup, on voulait te poser une question parce qu'on sait que t'aimes bien ça et que ça nous fait beaucoup rire.
00:04:56Quelle est ton expression française préférée ?
00:05:02Alors déjà, Asdine, est-ce que tu peux nous dire qui sont ces deux jeunes femmes et après répondre à la question ?
00:05:07Alors, ces deux jeunes femmes, déjà, c'est un des meilleurs athlètes, c'est le 1500 et c'est le 800 mètres femmes.
00:05:16Donc, Anaïs Bourgouin et Bérénice Cléard.
00:05:20Et c'est mes potes parce qu'on se connaît depuis un moment et on aime trop, en fait, répéter des expressions françaises.
00:05:32Et chaque fois en stage, on note ça et c'est notre jeu.
00:05:38Donc, j'en ai plein et même Anaïs aussi et Bérénice.
00:05:43Donc, la préférée, c'est laquelle ? C'est la question.
00:05:47Ma préférée, c'est celle de Anaïs pour dire que quelqu'un, il se prend pour un prince.
00:05:58Elle dit qu'il roule du mécanique, je pense.
00:06:04C'est ma préférée parce qu'elle le dit souvent et elle répète souvent.
00:06:08Là, c'est pas mal. On les salue et je les remercie.
00:06:10Je remercie Anaïs qui m'a été d'une grande haine, médaillée de bronze européenne quand même sur 800, demi-finaliste aussi des JO de Paris.
00:06:16Tu sais quoi, Asdine ? On va s'enflammer tous les deux ensemble, OK ?
00:06:19Allez, c'est parti.
00:06:19C'est parti.
00:06:20On va allumer le feu.
00:06:21Alors, dans cette séquence, on va en apprendre un peu plus sur toi, Asdine.
00:06:29Toi, tu es né et tu as grandi au Maroc, dans une famille d'agriculteurs.
00:06:33Donc, on est loin de l'histoire du gamin repéré très, très tôt qui allait dans un club structuré.
00:06:38Tu as commencé quand même sur le tard.
00:06:40Au début, c'était juste les crosses scolaires comme beaucoup de monde.
00:06:42Tu n'étais pas un fanatique de course à pied ?
00:06:45Non, en fait, j'ai essayé plein de sports en équipe.
00:06:50Donc, handball, volleyball, basket.
00:06:54Et je me suis rendu compte vite que je n'ai pas une personnalité pour jouer dans une équipe parce que je n'aime pas perdre.
00:07:02Et souvent, à l'époque, je m'embrouille avec mes potes de classe quand on perd.
00:07:08Et j'ai commencé à chercher.
00:07:11Et comme au Maroc, on n'a pas souvent beaucoup de stades, beaucoup de moyens pour faire d'autres sports,
00:07:18j'ai choisi le sport le plus simple à pratiquer.
00:07:21C'est la course à pied.
00:07:23Et ça, c'est venu après la finale du 1500 m à Athènes de Elguerrouge contre Bernard Lagatte.
00:07:32Et quand j'ai vu cette ligne droite, je me suis dit, en fait, c'est ça que je voulais faire.
00:07:39Et à partir de là, j'ai commencé à vraiment courir déjà en cross scolaire.
00:07:47Ça a commencé comme ça.
00:07:48Et après...
00:07:49Tu sens tout de suite que tu as des prédispositions, que tu peux exceller dans ce domaine quand tu fais les crosses scolaires ?
00:07:55Non, non, non.
00:07:56Vraiment, j'ai mis deux ans pour intégrer l'équipe du collège.
00:08:03Parce qu'il faut savoir qu'au Maroc, tous les jeunes, ils ont du talent, en fait.
00:08:08Et moi, je me souviens, je faisais six kilomètres aller, six kilomètres retour.
00:08:15Donc, ça fait dans la journée 24 kilomètres en vélo.
00:08:18OK.
00:08:19Et on fait de la course avec mes potes pour aller vraiment au collège.
00:08:26Et tous les athlètes, tous les enfants, ils sont forts, ils sont talentueux.
00:08:31Oui, c'est un moyen de déplacement, quoi.
00:08:33Exactement.
00:08:34Et j'ai mis deux ans pour intégrer l'équipe du collège.
00:08:38Donc, ce n'était pas vraiment facile.
00:08:39Et c'est parti de là, vraiment l'amour à la course à pied.
00:08:45Et après, une fois, je suis arrivé en France en 2012 pour rejoindre ma mère, qui est installée toujours dans la région parisienne.
00:08:54J'ai pris une licence course à pied et c'est parti comme ça.
00:09:01Je me dis, il y a quand même des enfants qui étaient au collège avec toi qui doivent se dire à l'heure actuelle, moi, au collège, j'étais devant Asdine.
00:09:08Ça, c'est quand même pas mal de pouvoir le dire.
00:09:11Il a galéré pour intégrer l'équipe et moi, j'étais devant.
00:09:13Bon, maintenant, c'est plus le cas.
00:09:15Ça m'arrive de les croiser quand je visite à ma famille au Maroc.
00:09:22Et maintenant, c'est des pères de famille.
00:09:24Ils ont pris du poids.
00:09:27C'est un peu différent.
00:09:30Et oui, ils regardent mes courses à la télé et tout.
00:09:35Ils sont juste impressionnés.
00:09:38Mais je pense qu'ils ont continué aussi à s'entraîner.
00:09:44Ils ont fait pareil, je pense.
00:09:46Donc, l'arrivée en France, en effet, là, tu prends ta première licence.
00:09:48Tu découvres aussi, finalement, ce qu'est un club structuré, les planifications d'entraînement et tout ça.
00:09:53Ça, c'est une découverte pour toi ?
00:09:55C'est une découverte.
00:09:56Et en même temps, je suis arrivé.
00:10:00Je suis arrivé.
00:10:02Pour moi, déjà, d'avoir un stade, d'avoir une piste, c'était incroyable.
00:10:06Parce que, je pense, quand j'étais au Maroc, j'ai fait une fois où j'ai couru sur une piste.
00:10:11C'était un championnat scolaire, c'est-à-dire 1000 mètres.
00:10:15Et c'est partir de là où j'ai intégré une équipe.
00:10:20On avait un coach, des entraînements.
00:10:23Et au fur et à mesure, j'ai progressé.
00:10:25Et un sport aussi qui t'a permis d'apprendre la langue.
00:10:28Parce que là, c'est hyper impressionnant.
00:10:30Mais ce qu'il faut savoir, c'est que quand tu es arrivé en 2012, tu ne parlais pas un mot de français.
00:10:33Quand je suis arrivé en 2012, oui, je ne parle pas un mot de français.
00:10:36J'ai essayé de...
00:10:38Je me suis inscrit à l'université par 8 pour continuer mes études après mon bac.
00:10:45Mais je n'ai pas réussi parce que la barrière de la langue, elle était importante.
00:10:49Et je me suis dit, j'ai cherché, j'ai trouvé un travail alimentaire pour aussi être autonome et sortir de chez ma mère.
00:11:02Et à partir de là, ça m'a permis déjà de voyager, de rencontrer d'autres personnes.
00:11:09Parce que quand je suis arrivé en France, j'ai laissé toute ma vie au Maroc.
00:11:14J'avais 19 ans, j'ai tous mes potes au Maroc.
00:11:18Là, il faut... Je parle de zéro.
00:11:21Il faut tout construire.
00:11:23Il faut apprendre la langue et il faut aussi s'intégrer dans la société française.
00:11:29Et il y avait...
00:11:30J'ai fait des progrès et la course à pied, ça m'a vraiment beaucoup, beaucoup aidé.
00:11:36Et pourquoi tu as fait ce choix, juste du coup, de quitter le Maroc pour arriver en France ?
00:11:39Là, tu me dis que tu quittais un peu tout le monde, tous tes amis.
00:11:42Alors, le choix, il était pour rejoindre ma mère et aussi pour continuer mes études parce que j'ai eu mon bac, elle, en Maroc.
00:11:55Et je voulais vraiment changer, voir autre chose.
00:12:01Et aussi, je me suis dit, peut-être, je vais... Peut-être en France, je vais reprendre la course à pied.
00:12:07Ah, c'était déjà dans la camp de ta tête, quand même ?
00:12:08Oui, j'ai dit, peut-être, comme là-bas, ils ont les moyens, peut-être je vais reprendre la course à pied.
00:12:14Alors, toi, tu as une trajectoire assez spéciale, Asdine.
00:12:17Parce que d'habitude, quand on commence l'athlétisme, on démarre sur la piste.
00:12:20Puis après, un peu plus tard, on va sur la route, on fait du lit de kilomètre, du semi, du marathon.
00:12:24Toi, tu as plutôt commencé par la route.
00:12:27Tu es champion de France, d'ailleurs, de semi-marathon en 2018.
00:12:30Et puis après, tu vas découvrir la piste.
00:12:33Oui.
00:12:34J'ai commencé dans un club dans le 93, vraiment en 2013.
00:12:42Ma deuxième naissance, parce que la première, c'était dans le 92, où je ne suis pas resté longtemps.
00:12:46Et je suis tombé dans un club où l'hiver, c'est les crosses, l'été, c'est la route et semi-marathon, 10 kilomètres.
00:12:55Et en fait, moi, je ne connais pas cette piste.
00:12:57Oui, on ne te propose même pas la piste, en fait.
00:12:59Non, c'est comme ça.
00:13:01C'est un club et depuis 20 ans, c'est comme ça.
00:13:05Et moi, je suis arrivé, je fais ce qu'ils font les autres et c'est comme ça.
00:13:11Et mon objectif, c'était vraiment de faire une sélection en équipe de France.
00:13:17Et en 2018, j'étais naturalisé.
00:13:21En octobre, j'étais champion de France sur semi-marathon.
00:13:27Et en 2019, c'est là où vraiment tout a changé.
00:13:32J'ai essayé de mettre 500 mètres et j'ai vraiment aimé.
00:13:35Qu'est-ce que tu as aimé ?
00:13:36J'aimais cette sensation de vitesse et aussi, ça ne dure pas longtemps.
00:13:41Et dans un endroit où vraiment il y a de l'ambiance, alors que c'est un semi-marathon,
00:13:45on part, on sort de la ville, on revient.
00:13:48C'est sûr, oui.
00:13:49Et en 2019, j'intègre le groupe Demi-Fonds à l'ICEP.
00:13:55Et je rejoins mon ancien coach et mon coach actuel aussi, Philippe Dupont.
00:14:03Et à partir de là, je commence à progresser.
00:14:08Et en 2019, je suis arrivé avec 3'38 sur 1'500 mètres.
00:14:14Et maintenant, 3'27 mètres.
00:14:17Donc, j'ai progressé.
00:14:18Oui, tu avais déjà beaucoup de...
00:14:20Parce que je crois que ton tout premier 1'500 avec un peu d'entraînement, c'était en France d'ailleurs.
00:14:24À Lyon, tu fais 3'40.
00:14:253'40, oui, voilà.
00:14:26Ce qui est...
00:14:27Les gens ne se rendent peut-être pas compte, mais c'est déjà assez extraordinaire.
00:14:30En plus, c'était à l'époque où il n'y avait pas de pointe carbone.
00:14:34Donc, et mon deuxième, 3'38, c'était à Marseille.
00:14:38Oui, donc...
00:14:40Non, non, c'est...
00:14:41Oui, c'est costaud.
00:14:42Et c'est à ce moment-là, Asdine, que tu te dis, OK, moi, je pense, en tout cas,
00:14:46j'ai l'ambition de devenir un champion et pas juste un bon coureur.
00:14:50Non, quand j'ai fait 3'38, je savais que je n'avais pas de niveau mondial.
00:14:56Je regardais à l'époque...
00:14:57Dans ta tête, quoi, dans l'objet de l'ambition.
00:14:58Oui, mais je voulais progresser, mais je n'ai jamais pensé courir au moins de 3'30.
00:15:03J'ai dit un jour, peut-être, même quand j'ai parlé la première fois avec mon coach
00:15:08pour intégrer à l'INSEP, j'ai dit, ouais, tu en penses quoi ?
00:15:12Il m'a dit, tu fais combien ?
00:15:13J'ai dit, bah, 3'38.
00:15:15Et il m'a dit, bon, avec l'entraînement, je pense qu'on peut s'approcher en 3'34.
00:15:19Et aujourd'hui, même lui, il est impressionné.
00:15:21Il m'a dit, vraiment, c'est incroyable ce que tu le fais.
00:15:25Et pourtant, il a vu des athlètes.
00:15:28Il a coaché des athlètes des médailles, Mickissi, Macloffi, des athlètes vraiment de haut niveau.
00:15:35Pierre Amboisebos, c'est un 800 m.
00:15:37En tout cas, à cette période-là, tu ne te dis pas, je vais être un champion.
00:15:43Mais un champion, tu as énormément inspiré.
00:15:45Et Thomas Hineki va nous en parler dans cette émission tout de suite.
00:15:48Merci pour les applaudissements.
00:15:51Sous les applaudissements, c'est que ce n'est pas mal.
00:15:53Bonsoir, Asdin.
00:15:54Bonsoir.
00:15:55Bonsoir, Thomas.
00:15:55Oui, alors, un champion.
00:15:57Bon, si on cherche le plus grand athlète de l'histoire du 1500 m.
00:16:00Alors, je savais que je ne prenais pas beaucoup de risques, déjà, a priori, si je te demandais.
00:16:03Mais alors, est-ce que tu viens de dire il y a quelques minutes, j'en prends encore moins.
00:16:06Asdin, le plus grand athlète de l'histoire du 1500 m, c'est ?
00:16:09Hicham El-Guerouge.
00:16:10Évidemment, Hicham El-Guerouge, voilà.
00:16:11Un vrai parallèle, bien sûr, entre vous deux, puisque vous êtes tous les deux nés au Maroc.
00:16:16Alors, si je te demande quelle est la plus grande course de l'histoire, je ne prends pas beaucoup de risques non plus.
00:16:20Pas beaucoup plus.
00:16:20Ce que tu viens aussi d'en parler, selon toi, c'est, tu confirmes ?
00:16:23C'est la finale à Athènes, c'est 1 500 m.
00:16:26Des JO 2004.
00:16:28Oui, il gagne sa première médaille d'or au jeu.
00:16:32Parce qu'il était, avant, il était champion du monde plusieurs fois.
00:16:35Et je pense que c'est le contraire de Jacob.
00:16:37Jacob, il est champion olympique, mais il n'est pas champion du monde.
00:16:41C'est 1 500 m et El-Guerouge, c'était...
00:16:43Jacob Ingebrigtsen, le norvégien.
00:16:45Le norvégien, oui.
00:16:45La dernière chance du roi Hicham, à l'époque.
00:16:48C'est ça, on le voyait vraiment comme la dernière chance face à Bernard Lagatte.
00:16:51Alors, le reste, en vrai, ne se passe pas de commentaire, parce que celui de Patrick Montel nous met toujours autant de frissons.
00:16:56Allez réécouter la course, vous la trouvez facilement sur YouTube et autres, c'est encore exceptionnel.
00:17:01Ça met les poils.
00:17:02Ah oui, franchement, la dernière ligne droite commentée par Patrick Montel, c'est vrai.
00:17:05Oui, mais quand il dit Hicham est grand, Hicham est très grand.
00:17:09La résistance dans la dernière ligne droite et comment il la commande, c'est fabuleux.
00:17:13Fabuleux.
00:17:13Je pense qu'il se souvient, en fait, des autres courses où il a perdu, je pense.
00:17:19Et là, il a mis le dernier kick qu'il avait pour vraiment prendre sa première médaille et c'est 1500 m au jeu.
00:17:30Et moi, j'étais gamin.
00:17:32Je ne savais même pas, en fait, le 1500 m, mais comme il était Hicham et représente tous les Marocains, on était tous derrière Hicham.
00:17:40Et d'un point de vue technique, cette résistance sur la dernière ligne droite, parce qu'on le voit, la gâte va passer.
00:17:46La gâte va passer, il va encore rater.
00:17:50Et qu'est-ce que tu peux nous dire ?
00:17:51Qu'est-ce que ça t'inspire, toi, quand tu vois cette dernière ligne droite ?
00:17:54Parce que, clairement, il résiste.
00:17:55Là, il ne va pas justement le dépasser.
00:17:57Il résiste, il résiste, il résiste.
00:17:58En fait, je pense que ça se joue déjà mentalement avant le physique.
00:18:03Physiquement, on est tous au bout parce que la ligne droite, on vient de faire 1400 m à fond.
00:18:09Et la dernière ligne droite, je pense que ça se joue vraiment en mental parce que tu sens la présence de la personne.
00:18:16Tu mets le dernier kick, tu remets encore.
00:18:19Et en fait, à la fin, tu espères juste que la personne ne revienne pas.
00:18:22Et alors, en plus, au niveau mental, la folie, puisque 96, la chute, 2000, la deuxième place.
00:18:29Et là, après, 2004, enfin, mais dans cette dernière ligne droite, qu'est-ce qui doit se passer dans sa tête ?
00:18:35On ne va pas se demander de te mettre à sa place, mais ça doit être absolument fou quand même.
00:18:40Je pense qu'il a travaillé, je pense, moi, je n'ai pas eu l'occasion de...
00:18:47On s'est déjà croisé, on a discuté à Bruxelles l'année dernière.
00:18:50Mais je n'ai pas eu l'occasion vraiment de discuter plus avec lui, c'est-à-dire ça.
00:18:56Mais je pense qu'il a travaillé sur le mental pour ne pas vraiment penser à ça, c'est-à-dire la dernière ligne droite.
00:19:02Parce qu'on voit 2000, tout le monde dit, Hicham, il va gagner.
00:19:08Et le retour de Nguyen, je pense, le Kenyan, ça l'a assommé, en fait.
00:19:15Et alors, vous vous êtes déjà rencontré, tu disais, justement.
00:19:18Oui, on a un ami en commun et on s'est déjà rencontré.
00:19:22On s'est croisé l'année dernière à Bruxelles, il est venu à la Daimon League de Bruxelles.
00:19:27Et on a discuté un petit peu, mais je ne voulais pas vraiment...
00:19:31Il était sollicité et moi aussi, je viens de finir une course où j'étais vraiment mort.
00:19:37Mais je pense qu'on aura vraiment l'occasion de discuter plus tard.
00:19:41Ça devait être fou pour toi quand même, c'est la première fois que tu le croisais ?
00:19:43C'était la première fois où on se croise.
00:19:47Maintenant, il n'est plus dans la course à pied, il est vraiment dans les affaires.
00:19:54Et là, il est venu, on s'est croisés, on a discuté un petit peu.
00:19:58Ça va, tu as réussi à...
00:19:59Ce n'était pas l'idole, je n'ai pas réussi à lui décrocher un mot.
00:20:03Tu as réussi à...
00:20:04Non, non, non, non, non.
00:20:05Il n'était pas en bloc.
00:20:06Au contraire, comme on parle la même langue, c'était simple.
00:20:11Et vraiment, moi, je le vois, je le respecte beaucoup parce qu'avec tout ce qu'il a fait,
00:20:18ça m'a beaucoup...
00:20:19Ça m'a inspiré et ça a inspiré même d'autres jeunes aussi pour faire le mi-500 mètres et l'athlétisme.
00:20:27Et non, je n'étais pas plus apprécié que ça.
00:20:30Bravo, ce n'est pas forcément facile.
00:20:33Si on revient à 2004, je ne me trompe pas, quelques jours plus tard, en plus, c'est l'apothéose avec le doublé sur 5000 mètres.
00:20:40Le seul après Pavot-Nurmi.
00:20:43Alors, c'est l'année ?
00:20:43Paris 24, mais Paris 1924.
00:20:47Voilà, donc, Asdine, tu seras le troisième peut-être à faire doubler 15 000, 1500, 5000, pardon.
00:20:54Ce n'est pas dans les projets, mais pourquoi pas ?
00:20:56Oui, non, mais ça t'as fait quelque chose.
00:20:58Il est visionnaire, quand tu dis quelque chose, ça sera à l'île.
00:21:00Ça arrive, ok, bon, on va faire.
00:21:01Tu le vois pour 2000, peut-être même 32, allez.
00:21:05La prise bad.
00:21:07Ça t'inspire un peu à doubler sur 5000 ou pas forcément pour les JO ?
00:21:11Oui, oui, pourquoi pas.
00:21:13Cet hiver, j'ai doublé sur 1500, 3000.
00:21:16Ça a réussi, j'ai fait deux médailles.
00:21:17Donc, pourquoi pas.
00:21:20Maintenant, plus en plus d'athlètes doublent.
00:21:22Et s'il y a de la place, parce qu'en France aussi, on est bon, c'est 1500 et 500, il y a des athlètes, ils sont vraiment forts.
00:21:30Donc, si je ne prends pas la place d'un autre athlète, pourquoi pas ?
00:21:35Si on finit sur le roi Hicham, on est aussi obligé de mentionner, six ans plus tôt, l'incroyable millésime 1998.
00:21:42Alors, 98, c'est les bleus champions du monde de foot.
00:21:45C'est la naissance de Lucien Jarom.
00:21:46Et quand même.
00:21:46Et c'est le record du monde de Hicham El Guérouge à Rome.
00:21:49À Rome, oui, 3,26 euros.
00:21:513,26 piles, ça c'est beau aussi, 3,26 piles.
00:21:55Cet écart visuel phénoménal, j'ai encore revu ça.
00:21:59Qu'est-ce que cette course-là, ce record, cette impression vraiment dans l'immensité du Stadio Olimpico, la caméra qui se recule et un écart.
00:22:09J'ai regardé cette course plusieurs fois, mais je pense que c'est juste un jour où toutes les plaies sont alignées.
00:22:20En fait, on ne peut pas l'expliquer, comme moi, cet été à Paris, à Charlyti, ou quand j'ai fait le record de France.
00:22:29En fait, ça ne s'explique pas.
00:22:31C'est juste un jour où...
00:22:33On était dans la zone.
00:22:34Oui, on était vraiment dans la zone et ça marche.
00:22:37C'est un record du monde qui tient du XXe siècle.
00:22:41Est-ce que tu sais, Asdine, sur les huit courses olympiques sur piste,
00:22:46100, 200, 400, 800, 1500, 3000, 5000, 10000, combien tiennent encore du XXe siècle, comme Hicham El Guérouge ?
00:22:56Comme Hicham, 82... Non, je pense que c'est... Il y a le 400 aussi, non ?
00:23:05C'est le seul. C'est le seul. Hicham El Guérouge, c'est le seul qui tient encore du XXe siècle, sur les huit disciplines olympiques de course sur piste.
00:23:13C'est-à-dire la portée énorme de l'exploit.
00:23:16Tu penses qu'il sera battu un jour ?
00:23:17Pourquoi pas.
00:23:19Parasimab.
00:23:20Pourquoi pas. Je ne suis pas loin, je suis à une seconde et demie, donc encore plus de travail.
00:23:25Et oui, pourquoi pas. Mais c'est... C'est dur, mais...
00:23:32Pourquoi pas. Pas de limite, oui.
00:23:33Pas de limite.
00:23:34Alors, je vais revenir dans quelques années pour parler de Asdine Habs, aux successeurs d'Asdine Habs, comme on a parlé d'Hicham El Guérouge.
00:23:41Et tu seras le bienvenu, Thomas.
00:23:42Le défi est lancé.
00:23:43Voilà, super.
00:23:44Moi ou quelqu'un d'autre, parce qu'il y a aussi d'autres athlètes dans le monde qui sont forts, qui s'approchent encore plus que moi.
00:23:50Les athlètes, ils ont couru les 3,26.
00:23:52Oui, mais nous, on voudrait que ce soit toi. Pourquoi pas.
00:23:55Au revoir, Thomas.
00:23:56Moi aussi, je veux que ce soit moi.
00:23:57Avec nous. Merci beaucoup, Thomas.
00:23:59Merci à vous.
00:24:00Allez, bonne continuation.
00:24:01Merci, Asdine.
00:24:02Merci.
00:24:02A la prochaine, Thomas. Merci beaucoup pour cette petite chronique très intéressante.
00:24:06En effet, on a parlé des JO 2004. Je sais que les jeux, c'est très important pour toi.
00:24:10D'ailleurs, tu as un tatouage, tu t'es fait tatouer les anneaux, je crois, sur le bras droit, il me semble.
00:24:15Oui.
00:24:15Qu'est-ce que ça représente, voilà, magnifique.
00:24:17Qu'est-ce que ça représente pour toi, Asdine, les jeux, mais avant même de les avoir disputés ?
00:24:22Bah, ça représente, déjà pour moi, c'était un rêve parce que c'est le rêve de tous les athlètes, c'est d'un jour de faire les Jeux Olympiques.
00:24:34Et aussi, c'était vraiment, en fait, le jour où je suis vraiment rentré dans ce stade, c'était à Tokyo en 2021.
00:24:47C'était vraiment un moment juste incroyable.
00:24:51Je dis, enfin, j'ai réussi à réaliser mon rêve d'être vraiment une équipe de France et aux Jeux Olympiques de Tokyo parce que ce n'était pas gagné.
00:25:01Deux ans plus tôt, j'étais en 3-38, les minimas, c'était 3-35-0-0 et je voyais ça comme un… je voyais vraiment ça impossible à réaliser.
00:25:16Mais avec le travail, avec l'équipe qui m'a suivi ces deux ans-là, j'ai réussi à réaliser ce rêve.
00:25:25Alors, tu as eu la chance, Asdine, d'être double Olympien.
00:25:28On peut voir, d'ailleurs, sur ce petit visuel, Tokyo 2021, tu en parlais.
00:25:33Et puis, Paris 2024, alors à chaque fois, tu es éliminé en demi-finale.
00:25:38On va parler de Tokyo, en effet, ses premiers Jeux.
00:25:40Mais ce qui est dingue, Asdine, c'est que c'est ta première compétition internationale et ce sont les Jeux Olympiques.
00:25:46Tu commences, tu fais le plus gros d'entrée, toi, en fait.
00:25:48C'est assez exceptionnel, quand même, de commencer par les Jeux pour ta première.
00:25:52Oui, pour ma première, j'ai commencé déjà ma première sélection, c'était à Toronto, au championnat d'Europe en salle.
00:26:02Mais ma première compétition internationale, c'était les Jeux Olympiques à Tokyo.
00:26:08Et vraiment, j'avais rien à perdre, en fait.
00:26:13Je suis allé comme ça, on voyait, je courais avec le champion olympique en titre.
00:26:18Centrovitz et il y avait aussi d'autres athlètes forts.
00:26:23J'étais éliminé en demi-finale.
00:26:26Pour moi, c'était un peu logique parce qu'ils ont couru sur les bases de mon record.
00:26:35Et on vit l'envite et ça m'a un peu cassé les jambes.
00:26:41Ça m'a un peu cassé les jambes.
00:26:42Mais j'étais quand même content pour ma première participation aux Jeux d'être en demi-finale.
00:26:51Moi, tu as parlé tout à l'heure de cette entrée dans le stade de Tokyo.
00:26:55On sait qu'aux Jeux Olympiques, ça commence par les séries.
00:26:58Moi, je voudrais que tu me parles du moment juste avant le départ.
00:27:01J'ai reçu Pierre-Ambroise Boss, que tu connais bien, champion du monde du 800 mètres en 2017 à Londres.
00:27:08Et Pierre-Ambroise m'expliquait qu'avant le départ, c'est un sentiment assez spécial.
00:27:13En même temps, c'est plaisant, mais en même temps, on ressent un peu un vide.
00:27:16Toutes les émotions se mélangent.
00:27:18Est-ce que toi, Asdine, juste avant le départ, tu ressens tout ça aussi ?
00:27:21Oui, pareil.
00:27:24C'est un moment où on est vraiment...
00:27:28Un peu suspendu dans le temps, non ?
00:27:30Suspendu dans le temps.
00:27:31Et en plus, nous, on avait un faux départ.
00:27:33Un faux départ parce que je pense qu'un quignon a posé le pied sur la ligne.
00:27:41Et du coup, il y avait un faux départ.
00:27:43Et ce moment, il est vraiment stressant, en fait.
00:27:49On est là, on pense à la course, on dit, prends la dernière respiration.
00:27:56La prochaine, ça va être en 3 minutes 30 ou 30 minutes 40.
00:28:02Il y a un peu de plaisir à ce moment-là ou pas du tout ?
00:28:05C'est que le stress qui prédomine et la montée d'adrénaline et la peur d'échouer ?
00:28:10En rentrant, après la course, oui, il y a beaucoup de plaisir parce qu'on dit,
00:28:14enfin, c'est fait, passage à la télé et tout.
00:28:20Mais avant, moi, je ne sens pas vraiment du plaisir.
00:28:23J'ai beaucoup de stress qui domine.
00:28:26C'est ce moment-là, oui.
00:28:27Donc Tokyo 2021, en effet, dans une course très relevée, tu es éliminé en demi-finale.
00:28:31Après Tokyo, combien de temps tu mets pour switcher sur Paris 2024 ?
00:28:35Est-ce que très vite, ça devient une obsession déjà dans ta tête ou tu laisses le temps faire les choses ?
00:28:40Direct, en fait, je me souviens, on a discuté un petit peu avec mon coach et il m'a dit,
00:28:47écoute, il faut switcher vite.
00:28:51Et maintenant, la prochaine étape, c'est Paris 2024.
00:28:55Mais avant, il y a d'autres championnats.
00:28:57Il y avait Budapest, les championnes du monde.
00:28:59Il y avait les championnats d'Europe à Munich.
00:29:01Et après, on n'a pas vraiment parlé de Paris, mais c'était toujours un sujet où, de temps en temps, on parle.
00:29:12Paris, c'est à la maison et c'est comme c'est à la maison.
00:29:16Et vraiment, c'est parce que j'ai commencé l'athlète à Saint-Saint-Denis.
00:29:21Et vraiment, à domicile, je suis à 3-4 kilomètres du stade où j'ai commencé l'athlétisme, le stade de France.
00:29:30Donc, pour moi, c'était un rêve aussi d'aller, de faire les Jeux à la maison et j'hésitais pas à gagner d'avance.
00:29:38Alors, tu sors des Jeux de Tokyo 2021.
00:29:41Forcément, on commence déjà à parler des Jeux de Paris.
00:29:44Mais plus la date se rapproche, plus on en parle.
00:29:47On, je m'inclus dedans.
00:29:48Les journalistes aussi, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:29:50Dès qu'on te voit, alors, t'es prêt ?
00:29:51Paris, ça arrive bientôt, constamment.
00:29:53Est-ce que tout ça, ça crée une petite pression ?
00:29:56Ou est-ce que c'est que de l'excitation pour toi, Azine ?
00:29:59Pour moi, il n'y avait pas vraiment de pression.
00:30:01Plus de l'excitation, plus de l'envie vraiment d'y être.
00:30:05Et avant, on savait qu'il y avait d'autres étapes.
00:30:09Avant, vraiment, déjà, il faut réaliser les minimas.
00:30:12Il faut...
00:30:14C'est peut-être ça le plus stressant, d'ailleurs, non ?
00:30:16Je me dis, tout le processus aussi de qualification.
00:30:19Oui, parfois, c'est stressant.
00:30:23Cette année, comme je l'ai dit tout à l'heure, on essaie d'avoir réalisé les minimas.
00:30:28Donc, il faut faire un podium au championnat de France
00:30:32pour vraiment être sûr d'aller en grand championnat.
00:30:38Donc, ça, c'est la partie la plus stressante.
00:30:40Et tant mieux, en fait, on a le niveau...
00:30:45La densité.
00:30:45Au niveau densité, on est les premiers au monde, c'est 1 500 m.
00:30:50Et tant mieux, vraiment, moi, ça me...
00:30:52Oui, ça te tire vers le haut aussi.
00:30:54Ça me tire vers le haut et ça fait des belles championnats de France,
00:30:58comme cette année où ça a gagné en 3-33.
00:31:00C'était jamais vu.
00:31:02Et il y a aussi des jeunes qui arrivent.
00:31:05Et ça fait rêver.
00:31:08Bah oui.
00:31:09Paris 2024, c'est complètement fou, le scénario.
00:31:11Toi, tu es à deux doigts de sortir en série.
00:31:13Tu finis 9e de ta série.
00:31:15Tu dois donc passer par un repêchage.
00:31:17Tu parviens à te qualifier en demi-finale.
00:31:19Comment tu as géré tout ça, à se dire, émotionnellement ?
00:31:21Ça fait beaucoup.
00:31:22En plus, les courses s'enchaînent.
00:31:23C'est 3 courses en 3 jours.
00:31:24Alors, en fait, déjà, ça a commencé avant Paris.
00:31:30Ça a commencé à Rome, où ma FED a oublié de me...
00:31:34Oui, c'est vrai.
00:31:35Et m'a oublié de m'inscrire au championnat d'Europe,
00:31:38alors que j'avais le deuxième meilleur temps.
00:31:40Et c'était une semaine de stress.
00:31:43C'était une semaine où, vraiment, je n'étais pas bien.
00:31:46Enfin, on a réussi à être inscrit.
00:31:50Et derrière, juste après la course au championnat d'Europe,
00:31:55où je perds la médaille aux derniers 40 mètres,
00:31:58deux jours après, je me blesse,
00:32:00parce qu'il y avait vraiment beaucoup de stress.
00:32:04Et à un moment, je pense, physiquement, on paye ça, vraiment.
00:32:11Et j'avais une blessure au dos qui m'a vraiment empêché,
00:32:15à partir de Rome, de vraiment être à 100%.
00:32:18Championnat de France, je finis 3.
00:32:21Et à partir de là, c'était vraiment un moment de galère.
00:32:24Mais j'ai...
00:32:25En fait, je voulais quand même faire ces jeux.
00:32:28C'était à la maison.
00:32:29Même si je sais que je n'étais pas à 100%,
00:32:31mais je voulais quand même...
00:32:33Il y avait ma famille qui sont venues au stade.
00:32:36Il y avait ma mère qui était présente aussi au stade.
00:32:42Mes deux coachs.
00:32:44Et je tenais vraiment à faire ces championnats.
00:32:49Même si je sais d'avance que ça va être compliqué d'être en finale.
00:32:53Mais je croyais vraiment...
00:32:55J'ai été persuadé.
00:32:56J'ai dit, cette année, j'ai couru en 3.29.
00:32:59Je suis capable...
00:32:593.30.
00:33:00Je suis capable d'aller en finale.
00:33:02Mais finalement, la blessure et le physique, ça me rattrape.
00:33:09Moi, je voudrais juste que tu me parles de cette course de repêchage.
00:33:12Alors, c'est évidemment une situation très complexe.
00:33:15C'est soit tu survis, soit c'est terminé pour toi.
00:33:19Le dernier 400 mètres, porté par tout le stade de France,
00:33:22en fusion, acquis à ta cause.
00:33:24Est-ce que tu peux me décrire ce moment, Asdine ?
00:33:27C'était juste un moment incroyable.
00:33:33Je l'ai revu une deuxième fois à Paris,
00:33:37quand j'ai fait le record de France.
00:33:38Le dernier 400 mètres.
00:33:39Le lièvre, il s'écarte.
00:33:41Et là, je suis devant.
00:33:43Et là, tous les Français sont enlevés comme ça,
00:33:46parce que je suis Français.
00:33:48On est dans un stade, dans une démonique.
00:33:50Et c'est pareil, ça m'a vraiment porté.
00:33:57Je ne sentais plus mes jambes.
00:33:59Je me suis enflammé, je pense.
00:34:01Je pense que c'est à ce moment-là où je me suis enflammé,
00:34:05comme au repêchage.
00:34:06J'avais la douleur au dos.
00:34:08J'en peux plus, mais j'ai dit,
00:34:11en fait, pour ces 80 000 Français
00:34:14qui sont présents aujourd'hui,
00:34:15qui sont levés pour moi,
00:34:16même si je sais, même on perd, on gagne.
00:34:19Il était vraiment gentil avec nous
00:34:21et il ne s'éporte tout le temps.
00:34:24Je l'ai fait.
00:34:24Je finis deux.
00:34:26Il faut être dans le top 3.
00:34:27Et après, la demi-finale,
00:34:30ça ne passe pas.
00:34:32Ça ne passe pas, parce que,
00:34:33déjà, il y avait un enchaînement.
00:34:35Et en plus, je n'étais pas à 100 % de mes capacités
00:34:39et ça n'a pas passé.
00:34:44Là, on parle du sportif, de Tokyo, à Paris.
00:34:48Moi, j'aimerais parler un peu des à-côtés,
00:34:49parce que les Jeux, c'est aussi une expérience olympique.
00:34:51On peut le qualifier comme ça.
00:34:53Le village olympique, la cérémonie aussi.
00:34:55Est-ce que tu peux me décrire ces moments
00:34:57qu'à Tokyo, c'était un peu fade avec le Covid,
00:35:01pas d'ambiance.
00:35:03Là, c'était différent.
00:35:04C'était Paris, c'était chez toi,
00:35:05c'était la magie des Jeux.
00:35:07C'était la magie des Jeux.
00:35:08On voyait les Jeux partout.
00:35:09Ça a commencé déjà à l'INSEP,
00:35:11parce que moi, je m'entraîne à l'INSEP.
00:35:14On voyait partout les anneaux.
00:35:18On voyait aussi les pubs,
00:35:20à la télé aussi,
00:35:22des émissions par rapport à ça.
00:35:25Et aussi la visite au Stade de France,
00:35:27parce que nous, on avait de la chance
00:35:28de visiter le Stade de France
00:35:30avant la course.
00:35:32Donc, on n'avait pas cette peur
00:35:34quand tu rentres dans le stade,
00:35:35tu vois les gens, tu vois la...
00:35:37Donc, ça, c'était...
00:35:39On avait l'avantage de faire ça.
00:35:42Et c'était juste...
00:35:46C'était juste incroyable, je pense,
00:35:48cette sensation d'arriver au village olympique,
00:35:50parler français,
00:35:51parce qu'à Tokyo,
00:35:54il faut parler anglais avec les Japonais
00:35:56et manger aussi français,
00:35:58parce qu'on avait l'habitude
00:35:59de rester à la maison
00:36:05et de manger français aussi.
00:36:07C'est un avantage, je pense.
00:36:08Tu as goûté le fameux muffin du village ou pas ?
00:36:11Oui.
00:36:11Après la course, oui.
00:36:12Oui, il est vraiment super bon.
00:36:15Il est vraiment super bon, oui.
00:36:17Non, mais c'est vrai que les Jeux,
00:36:18c'était extraordinaire.
00:36:20Et tu parlais de cette ambiance folle
00:36:21dans le Stade de France.
00:36:22C'est quelque chose
00:36:23qu'on ne peut pas vraiment préparer.
00:36:24On peut se le visualiser,
00:36:25on peut tenter.
00:36:27C'est très, très dur
00:36:27à se l'imaginer vraiment ce que c'est.
00:36:29Je pense que ça a dépassé
00:36:31toutes tes attentes.
00:36:32Est-ce que quand même,
00:36:33il y a eu un travail fait en amont ?
00:36:34Je ne sais pas si toi,
00:36:35tu bosses au niveau
00:36:35de la préparation mentale
00:36:36pour gérer un peu tout ça.
00:36:40Alors, j'ai travaillé.
00:36:42Comme tu l'as dit,
00:36:43on peut préparer,
00:36:46on peut tout faire en amont.
00:36:49Mais en fait, la réalité,
00:36:50c'est autre chose.
00:36:52Une fois que je suis rentré dans le Stade,
00:36:54c'est...
00:36:55Pendant 10 secondes,
00:36:58j'étais un petit peu perdu.
00:36:59Après, j'ai dit,
00:37:00allez, on reconcentre.
00:37:02Concentre-toi.
00:37:03Tu verras ça plus tard,
00:37:05après les séries.
00:37:07Et je me suis ressaisi.
00:37:11Et oui, sinon,
00:37:13oui, j'ai travaillé ça
00:37:14avec ma prépa mentale
00:37:15pour vraiment préparer ça.
00:37:19En équipe de France,
00:37:20il y avait Medibala
00:37:23qui a intervenu
00:37:23par rapport à Paris 2003
00:37:25parce qu'il a vécu la même chose.
00:37:28Il nous a préparé.
00:37:29Il nous a dit,
00:37:30soyez vraiment prêts
00:37:31parce que ça va être...
00:37:32L'ambiance,
00:37:33ça va être vraiment folle.
00:37:35Il nous a dit que lui,
00:37:37en 2003,
00:37:37quand il est rentré,
00:37:38le stade bougeait
00:37:39tellement les Français
00:37:40étaient derrière lui.
00:37:42Ça, tu l'as senti aussi, toi ?
00:37:43Je l'ai senti, oui.
00:37:44Je l'ai senti vraiment.
00:37:45C'est une ambiance incroyable.
00:37:47En plus, la piste,
00:37:48elle était rapide.
00:37:51Et en fait,
00:37:52tout est héé.
00:37:53sauf que malheureusement,
00:37:55la blessure m'a un peu empêché.
00:37:58Mais ce n'est pas grave.
00:37:59Je l'ai vécu à 100%.
00:38:03Je me suis dit,
00:38:04en fait,
00:38:05ce n'est pas grave,
00:38:06il faut faire avec.
00:38:08Et j'étais à 100%
00:38:10dans ces jeux-là.
00:38:12Oui, et puis la frustration,
00:38:13entre guillemets,
00:38:14aussi des jeux,
00:38:14tu l'as transformée en force
00:38:15puisque un peu moins d'un an
00:38:17après les jeux,
00:38:18le 20 juin 2025,
00:38:19tu remportes donc le 1500
00:38:20du meeting de Paris,
00:38:22la Ligue de Diamants,
00:38:22en établissant le record de France
00:38:24détenu avant par un certain
00:38:26Mehdi Bala.
00:38:27Tu en as parlé.
00:38:28Donc, tu réalises
00:38:28un chrono stratosphérique,
00:38:303 minutes 27 secondes
00:38:31et 49 centièmes.
00:38:33Mehdi Bala, lui,
00:38:33c'était 3 minutes 28 secondes
00:38:35et 98 centièmes.
00:38:36C'était en 2003,
00:38:37justement,
00:38:37qu'il l'avait fait.
00:38:38Moi, je me dis quand même,
00:38:39quand j'ai préparé l'émission,
00:38:40Asdine,
00:38:41dans toute l'histoire de la France,
00:38:43personne n'a couru plus vite
00:38:44que toi sur cette distance
00:38:45et dans le monde,
00:38:47seulement 5 mecs.
00:38:48Est-ce que ça,
00:38:49tu le réalises, toi ?
00:38:50Je pense que je ne le réalise
00:38:51toujours pas.
00:38:52Moi, c'est un chrono qui...
00:38:57C'est un chrono...
00:38:59Tu n'as même pas les mots,
00:39:01quasiment.
00:39:01Oui, je n'ai même pas les mots.
00:39:03En France,
00:39:04on n'est que deux
00:39:04à avoir couru moins de 3.30.
00:39:06Donc, Mehdi Bala et moi,
00:39:09et comme tu l'as dit,
00:39:10au moment,
00:39:11je suis le sixième.
00:39:13Ils sont là,
00:39:14les cinq autres.
00:39:15Tu vois ?
00:39:16J'aimerais 3.26.0,
00:39:1820.34.
00:39:18Allez,
00:39:18qui tu peux aller chercher,
00:39:19là, Asdine ?
00:39:20Est-ce que déjà...
00:39:22Moi, je me dis,
00:39:22tu as fait 3.27.49.
00:39:24Tu ne t'attendais pas
00:39:25à faire ce chrono-là,
00:39:26c'est extraordinaire.
00:39:27Mais est-ce qu'au fond de toi,
00:39:29tu te dis,
00:39:30je peux faire mieux,
00:39:30j'ai mieux dans les jambes ?
00:39:32Moi, j'ai envie de faire mieux
00:39:37et je vis ça cette année.
00:39:41D'accord.
00:39:42Avec plus d'entraînement
00:39:43et pourquoi ne pas courir en...
00:39:45Déjà courir en 26
00:39:47et après,
00:39:48voir courir...
00:39:50Après,
00:39:51une fois,
00:39:52une fois,
00:39:53une fois,
00:39:54une fois,
00:39:55j'ai réalisé 3.26.
00:39:56À partir de là,
00:39:57on va voir,
00:39:58c'est pour le recours
00:39:59de France.
00:40:02Et,
00:40:02c'est reçu le meeting,
00:40:04j'avais écrit,
00:40:05c'est à la point,
00:40:063.28.
00:40:06Voilà.
00:40:073.28 parce que je voulais
00:40:09faire le recours de France,
00:40:10mais je n'ai jamais pensé
00:40:11faire...
00:40:12C'est quand même fou
00:40:12parce que tu es quelqu'un
00:40:13qui a énormément d'ambition
00:40:14et tu en as eu
00:40:15en écrivant 3.28
00:40:16sur tes chaussures.
00:40:17Oui.
00:40:17Mais quand tu as vu le chrono...
00:40:19Parlons un peu
00:40:19de la dernière ligne droite.
00:40:20Est-ce que tu vois tout de suite
00:40:22que tu as fait un truc de dingue
00:40:24ou ça met un peu de temps à arriver ?
00:40:25Tu sais,
00:40:26le chrono qui s'affiche.
00:40:28Comment ça se passe ?
00:40:29Déjà,
00:40:31le passage en 3,
00:40:33au 2,
00:40:3419,
00:40:34au 1000 mètres,
00:40:35je savais qu'on était
00:40:36sur des bases folles
00:40:38et je me sentais vraiment bien.
00:40:43J'ai même,
00:40:43commencé à dépasser le lierre
00:40:45parce que j'avais vraiment
00:40:46les gens qui brûlent.
00:40:49J'ai envie juste de finir
00:40:50ce 1500 mètres.
00:40:52Je voyais la lumière.
00:40:53Je ne voyais plus la lumière
00:40:54parce que le recours de France,
00:40:57c'était la verte.
00:40:58Je ne la voyais plus
00:40:59et j'ai pensé
00:41:00qu'il y avait une panne
00:41:02de la wavelength,
00:41:03mais en fait,
00:41:03j'étais juste devant.
00:41:05Et le dernier 150 mètres,
00:41:07j'ai senti le Kenyan
00:41:09revenir sur moi.
00:41:09C'est un jeune,
00:41:10je pense qu'il a 17 ans
00:41:11et il est revenu sur moi
00:41:12et j'ai dit,
00:41:13j'ai envie quand même
00:41:15de gagner cette course.
00:41:16On est à Paris,
00:41:17j'ai gagné Rome
00:41:18il y a deux semaines.
00:41:20J'ai envie de gagner
00:41:20cette course
00:41:21et au passage,
00:41:24j'ai passé la ligne d'arrivée,
00:41:27le chrono s'affiche directement
00:41:29et là, je pense qu'il y a des photos
00:41:31où j'étais.
00:41:32Ouais.
00:41:33What ?
00:41:34Comment ça arrive en fait ?
00:41:36Je ne réalise pas en fait.
00:41:40Ça m'a pris, je pense,
00:41:42une semaine avant de vraiment réaliser
00:41:44que j'ai fait 3,27.
00:41:45Tu vois, c'est marrant parce que tout à l'heure,
00:41:48Thomas Sineki est venu nous parler
00:41:49d'Hichamel Guérouge,
00:41:50de son fameux record du monde
00:41:51en 98 qui tient toujours 3,26,0,0.
00:41:54Tu parlais d'un Hichamel Guérouge
00:41:56dans la zone tout simplement
00:41:58où rien ne peut lui arriver.
00:41:59Toi, c'est exactement ce que tu as ressenti
00:42:01pendant cette course.
00:42:02C'est un sentiment de puissance absolue,
00:42:05de légèreté.
00:42:07Personne, où tu es inatteignable,
00:42:08où personne ne peut même,
00:42:10ne serait-ce que t'inquiéter un tout petit peu.
00:42:12Alors, avant la course,
00:42:14je suis à bouger.
00:42:16On a, comme tout le monde,
00:42:17j'avais vraiment les jambes lourdes.
00:42:19J'ai dit, allez, je vais faire quelques lignes droites.
00:42:22Il y avait Mehdi qui est venu.
00:42:23Il m'a dit, tu peux le faire.
00:42:25Il m'a encouragé.
00:42:27Ça, ça te donne un boost supplémentaire
00:42:29quand l'actuel, avant la course,
00:42:31détenteur du record de France te dit,
00:42:32tu vas battre mon record de France.
00:42:34Tu vas le faire.
00:42:35Ça m'a donné vraiment, ça m'a boosté.
00:42:39Et Mehdi, j'ai toujours une relation
00:42:41et une super relation avec lui.
00:42:43C'était un super athlète
00:42:46et aussi un super directeur d'équipe de France.
00:42:50Et il nous encourage à faire tous les courses.
00:42:52Dans les moments où on est vraiment bien
00:42:55et aussi dans les moments durs,
00:42:57il a les mots parce qu'il a vécu ça.
00:42:59Et avant cette course, il est venu vraiment,
00:43:01il m'a dit, Asdin, tu peux le faire.
00:43:03Et il est parti.
00:43:04C'était les mots.
00:43:06Donc, il m'a dit, on se verra après la course.
00:43:10Et après la course, on a pris la photo acte du panneau.
00:43:14C'est un souvenir gravé à jamais.
00:43:18Trois mois plus tard, place au championnat du monde,
00:43:21à Tokyo, dans le stade olympique.
00:43:23En plus, les souvenirs des Jeux qui reviennent.
00:43:26Sur le papier, tu arrives pour jouer la médaille.
00:43:27Tu es le meilleur performeur mondial de l'année.
00:43:30Tu termines septième de ta série,
00:43:31alors que seuls les six premiers vont en demi-finale.
00:43:35J'aimerais bien, Asdin, te demander les raisons
00:43:37de cette contre-performance.
00:43:39Mais est-ce qu'il y en a vraiment ?
00:43:40Est-ce que tu es à même de l'expliquer ?
00:43:43Ou encore, pour toi maintenant,
00:43:44quelques mois plus tard,
00:43:45c'est encore une incompréhension ?
00:43:47Je t'avoue, c'est encore une...
00:43:50Je ne comprends toujours pas.
00:43:52J'avais des super sensations.
00:43:55La dernière ligne droite, j'ai bien remis.
00:43:59Mais je pense, ce jour-là,
00:44:02le Sudaf qui a fini sixième,
00:44:05il a fait la course de sa vie.
00:44:06On a analysé la course derrière.
00:44:08Il a fini en, je pense, moins...
00:44:10Il a fini en douze et quelques.
00:44:13Et moi, je finis en 13,50.
00:44:15Donc, c'est la dernière ligne droite.
00:44:17Ce n'est pas ma plus grosse perversaire,
00:44:21la dernière ligne droite.
00:44:23Mais quand même, je finis vite.
00:44:25Je ne ralentis pas.
00:44:25Et je n'arrive pas vraiment à l'expliquer.
00:44:31Mais maintenant, je me projecte pour le futur.
00:44:37Et c'est une déception.
00:44:39Et je pense, dans le sport de niveau,
00:44:40on a plus de déceptions que des victoires.
00:44:42Et je me sers de ça pour vraiment d'aller...
00:44:47Pour avoir plus de l'envie d'aller chercher
00:44:50une medal la prochaine fois
00:44:52et donner tort à gens qui disent
00:44:54qu'il n'est pas bon au championnat.
00:44:56Ça t'a fait souffrir, ça, justement.
00:44:58Tu parles des gens qui te disent,
00:44:59qui disent sur les réseaux ailleurs,
00:45:02« Ah ben, Asdin, en championnat, il n'y arrive pas. »
00:45:04Est-ce que ça, ça t'affecte ?
00:45:06Oui, ça m'affecte.
00:45:07Parce que les gens, ils ne se rendent pas compte
00:45:09que c'est une course parmi...
00:45:14J'ai couru, je pense, 15 fois cette année.
00:45:17C'est en 1500 mètres.
00:45:19Et on regarde le pourcentage
00:45:21de, on va dire, les courses où j'ai perdu
00:45:27et les courses que j'ai gagnées.
00:45:29Je pense que j'ai gagné.
00:45:31J'ai été parmi les trois premiers
00:45:33dans les 80 % des courses que j'ai faites.
00:45:36Mais je pense que certains retiennent juste
00:45:39les moments où on ne sait pas.
00:45:42Oui, tu sais, c'est très...
00:45:44Malheureusement, c'est un peu humain,
00:45:45j'ai envie de dire, où on retient.
00:45:47Tu vas faire plein de bonnes perfs,
00:45:48on va retenir le seul moment
00:45:49où ça s'est mal passé.
00:45:51Le seul moment.
00:45:51Et même moi, pour moi,
00:45:53c'était une grosse déception.
00:45:55J'ai pris beaucoup de temps à me remettre
00:45:58parce que j'ai...
00:46:02La dernière fois où j'étais au champion du monde,
00:46:05j'étais en finale.
00:46:06J'ai fini 11e.
00:46:07Là, j'arrive avec plus d'ambition,
00:46:09avec un chrono solide,
00:46:11avec plus de régularité.
00:46:13Donc, je courais en 3'29,
00:46:153'29, 3'30 réguliers.
00:46:17Et j'avais des ambitions.
00:46:22Et là, c'était un échec.
00:46:26C'était un moment dur.
00:46:28Oui, un moment dur,
00:46:29mais tu as cette capacité aussi, toi,
00:46:31à basculer, à switcher,
00:46:32à repartir de l'avant.
00:46:34Alors, dans ces championnats du monde,
00:46:35il y a eu évidemment des déceptions.
00:46:36Il y a eu aussi des choses extraordinaires
00:46:38qui se sont passées,
00:46:38notamment le titre de Jimmy Gressier
00:46:40sur 10 000 mètres,
00:46:42ce qui est tout simplement fabuleux.
00:46:44Est-ce que tu penses, toi,
00:46:45que son titre,
00:46:46ça peut changer quelque chose
00:46:47dans la manière
00:46:47dont on est perçu, peut-être,
00:46:49à l'international ?
00:46:50On se dit, OK,
00:46:51on a un coureur français
00:46:52qui est capable de gagner,
00:46:54de gagner une médaille mondiale
00:46:55sur 10 000.
00:46:56Est-ce que tu penses
00:46:57qu'on va peut-être nous prendre
00:46:58plus au sérieux qu'avant,
00:46:59après cette performance
00:47:00de Jimmy Gressier ?
00:47:02Je pense que, déjà,
00:47:07on prend déjà au sérieux
00:47:08au niveau international.
00:47:10On avait déjà des grands champions
00:47:12comme Renault à la perche.
00:47:15Plus sur les courses de fond,
00:47:16je parle.
00:47:17Ah, les courses de fond,
00:47:18oui, ça dépend
00:47:19du schéma de course.
00:47:20Ça dépend du schéma de course
00:47:22et c'est une course tactique.
00:47:24Tous les athlètes,
00:47:25ils ont leur chance
00:47:25vraiment de gagner,
00:47:27que ce soit des Français
00:47:28ou des Européens
00:47:30ou autres.
00:47:32On l'a vu,
00:47:32on l'a vu,
00:47:33c'est ce championnat
00:47:34où aussi,
00:47:35le Suidois aussi,
00:47:35il fait deux,
00:47:36je pense,
00:47:36ou trois.
00:47:38Et l'année dernière,
00:47:39on l'a vu aussi
00:47:40au championnat du monde,
00:47:43aux Jeux Olympiques
00:47:44ou à Grandes Fichières,
00:47:45il a fini,
00:47:46il a fait deux médailles.
00:47:48Non, mais maintenant,
00:47:48ça a changé.
00:47:50Les courses de fond
00:47:51et demi-fond,
00:47:52ça a changé.
00:47:55Et c'est plus que des Kenyans
00:47:57ou des Africains
00:47:58qui gagnent maintenant.
00:47:59Les Européens,
00:48:00ils arrivent à se placer
00:48:03devant et être champion du monde
00:48:05ou champion olympique.
00:48:06Oui,
00:48:07et puis je pense que
00:48:08des athlètes comme Jimmy,
00:48:09comme toi aussi
00:48:10avec vos parcours de vie,
00:48:11vous êtes des duromals aussi.
00:48:13Ça inspire la nouvelle génération
00:48:15qui vous regarde
00:48:16et qui se disent
00:48:17bon,
00:48:17ok,
00:48:17on peut le faire aussi.
00:48:19On peut s'inscrire
00:48:20dans des clubs d'athlétisme,
00:48:22progresser,
00:48:23s'accrocher
00:48:23et peut-être un jour
00:48:24aller décrocher aussi
00:48:25des médailles mondiales,
00:48:26européennes,
00:48:27voire olympiques.
00:48:28Ça commence comme ça.
00:48:30Moi,
00:48:30quand j'étais petit,
00:48:31parce que j'ai vu
00:48:32un athlète
00:48:33gagner aux Jeux Olympiques,
00:48:35ça m'a inspiré.
00:48:38J'avais 11 ans
00:48:39et j'espère,
00:48:40j'espère,
00:48:41on inspire des athlètes,
00:48:44des jeunes,
00:48:45déjà pour faire du sport,
00:48:48pour quel sport ?
00:48:50Soit l'athlétisme,
00:48:51soit le basket
00:48:52ou le ping-pong,
00:48:53tant que sortir de chez soi,
00:48:55vraiment d'aller faire un sport.
00:48:58et j'espère,
00:49:00on inspire plus
00:49:01pour faire de l'athlétisme
00:49:02parce que c'est mon sport préféré
00:49:03et je vais avoir plus de monde,
00:49:06c'est à 1500 mètres
00:49:07et sur mon athlétisme,
00:49:10c'est à 1500 mètres.
00:49:11Et toi,
00:49:11on te retrouvera,
00:49:12Asdin,
00:49:12sur 1500 mètres
00:49:13dans quelques temps.
00:49:14Pas si longtemps que ça,
00:49:15finalement.
00:49:15Los Angeles 2028,
00:49:16ça arrive très vite,
00:49:17on en parle dans le show de vent.
00:49:18Alors,
00:49:24Asdin,
00:49:25en quoi le Asdin Habs de 2028
00:49:27sera différent
00:49:28de celui de 2021
00:49:29et de 2024 ?
00:49:32Alors,
00:49:33je pense,
00:49:33il aura plus d'expérience
00:49:34et il aurait travaillé
00:49:35ses points faibles.
00:49:38Qui sont ?
00:49:39Qui sont pas mal.
00:49:43C'était quelques-uns,
00:49:44des axes d'amélioration.
00:49:46Des axes d'amélioration,
00:49:47je pense que c'est plus
00:49:49comme ça.
00:49:53C'est bien.
00:49:54Non mais attends,
00:49:54si tu cherches,
00:49:55c'est que c'est bien.
00:49:56Oui,
00:49:56non,
00:49:56mais il y a très peu
00:49:59d'axes d'amélioration
00:50:00et c'est ça en fait.
00:50:01C'est des détails.
00:50:02C'est des détails.
00:50:04En sport de haut niveau,
00:50:06c'est des petits détails
00:50:07qu'il faut encore travailler
00:50:08et retravailler.
00:50:10Et donc,
00:50:122028,
00:50:13plus d'expérience,
00:50:16au moins,
00:50:17moins de difficultés
00:50:21à passer
00:50:22les séries.
00:50:25Oui,
00:50:25série de millions,
00:50:26on espère.
00:50:27La finale,
00:50:27alors les compétitions
00:50:28d'athlétisme,
00:50:28elles auront lieu
00:50:29dans un très beau lieu
00:50:30à Los Angeles
00:50:30au Memorial Coliseum.
00:50:32On a quelques photos
00:50:33à te montrer,
00:50:33Asdine,
00:50:34pour peut-être te projeter.
00:50:35C'est magnifique.
00:50:36Là,
00:50:37je suppose que tu t'y vois déjà,
00:50:38c'est un lieu
00:50:39assez exceptionnel quand même.
00:50:42Oui.
00:50:42Qu'est-ce que t'en penses ?
00:50:46Je pense que c'est un des plus beaux
00:50:48stades au monde,
00:50:51stades d'athlétisme.
00:50:51Oui.
00:50:52J'espère être en 2028
00:50:55et défendre le drapeau français,
00:51:00défendre mes chances aussi de médailles,
00:51:03c'est-à-dire 1500 mètres.
00:51:04Les États-Unis,
00:51:05j'ai envie de dire,
00:51:05ça te réussit plutôt bien.
00:51:06Asdine,
00:51:07en février 2025,
00:51:08que toi t'es parti une semaine,
00:51:09t'es revenu avec
00:51:10quelques records de France
00:51:11dans les bagages,
00:51:12celui du 3000 mètres
00:51:13en 7'31'50,
00:51:15réalisé à Boston.
00:51:16Il a été battu depuis par Jimmy Gressier
00:51:17quelques jours après d'ailleurs.
00:51:18Et puis quelques jours plus tard,
00:51:19celui du Mile,
00:51:20donc le 1609 mètres,
00:51:22c'est la distance du Mile,
00:51:23à New York en 347'56,
00:51:25un record que t'as amélioré
00:51:27encore une fois,
00:51:28ou ça,
00:51:28aux États-Unis,
00:51:29à Eugene.
00:51:30Donc j'ai envie de dire,
00:51:31il se passe à chaque fois des trucs
00:51:32quand tu vas aux États-Unis.
00:51:34Maintenant,
00:51:34Los Angeles,
00:51:35c'est pour toi.
00:51:35Chaque fois,
00:51:39je cours aux États-Unis
00:51:39et j'ai fait des belles courses.
00:51:41J'espère que je vais continuer
00:51:43sur cette lancée
00:51:45et oui,
00:51:47de réaliser,
00:51:48d'avoir ma médaille
00:51:49à Los Angeles.
00:51:51Aux États-Unis,
00:51:51il se passe plein de trucs.
00:51:52Et figure-toi,
00:51:52Asdine,
00:51:53que mon envoyé spécial
00:51:54nous a tout révélé.
00:51:56On l'écoute.
00:51:57Je vous raconte
00:51:58une petite anecdote
00:51:58sur Asdine
00:51:59qui pour moi
00:51:59le définit super bien.
00:52:01Il faut savoir
00:52:02que du coup,
00:52:02Asdine,
00:52:03il était aux États-Unis
00:52:04l'année dernière
00:52:05pour la saison indoor.
00:52:07Il y a fait des miles
00:52:08et des 3000.
00:52:10Et du coup,
00:52:11il s'est retrouvé
00:52:12au même meeting
00:52:13qu'un de ma copine.
00:52:15Et j'appelle ma copine
00:52:16tranquille.
00:52:17Je lui dis
00:52:17alors,
00:52:17Asdine,
00:52:18est-ce que ça va ?
00:52:19C'était juste avant,
00:52:2040 minutes avant le 3000.
00:52:22Il s'avère
00:52:22qu'il n'était pas parti
00:52:23s'échauffer.
00:52:24Je ne sais pas
00:52:24ce qu'il faisait.
00:52:25Mais en tout cas,
00:52:26après,
00:52:27il s'est motivé
00:52:27en sachant que 40 minutes,
00:52:29du coup,
00:52:29c'est très très court
00:52:30juste avant une course
00:52:31pour nous.
00:52:31et après ça,
00:52:33il bat le record
00:52:34de France du 3000
00:52:35tout seul
00:52:36comme un bonhomme.
00:52:38Et franchement,
00:52:38pour moi,
00:52:39ça a été un des moments
00:52:39où il m'a le plus impressionné,
00:52:41mais parmi tant d'autres moments.
00:52:43Mais qui,
00:52:45je trouve,
00:52:45le définit super bien.
00:52:47Il est toujours
00:52:47hyper détendu
00:52:49et il arrive à gérer
00:52:49tous les problèmes,
00:52:50etc.
00:52:51Donc franchement,
00:52:52ça m'a forcé le respect.
00:52:53Et voilà,
00:52:54c'était un des moments
00:52:54que j'ai trouvé super marquants.
00:52:56En tout cas,
00:52:56gros bisous à tous les deux
00:52:57et bon courage.
00:52:58Paul Hanselmini,
00:53:00spécialiste de 800 mètres
00:53:01que tu connais très très bien.
00:53:02Alors,
00:53:03il dit que tu es détendu
00:53:03avant les courses.
00:53:04Tranquille.
00:53:05Oui,
00:53:06j'étais,
00:53:07c'est vrai,
00:53:08à Boston,
00:53:09j'étais vraiment détendu.
00:53:13Il faut être détendu,
00:53:14je pense,
00:53:15parfois,
00:53:15parce qu'on est tellement stressé
00:53:17avant les courses,
00:53:19avant les championnats
00:53:20que ce jour-là,
00:53:21je suis arrivé,
00:53:22je lui ai dit,
00:53:23c'est un 3 mi,
00:53:23j'ai le temps.
00:53:24C'est 15 tours de piste.
00:53:27Donc,
00:53:27j'ai plus de temps
00:53:28que c'est un 1 500 mètres.
00:53:30Et,
00:53:31ouais,
00:53:32c'est un pote à moi,
00:53:34vraiment.
00:53:34J'aime trop ce jeune,
00:53:36il est talentueux
00:53:37et intelligent,
00:53:41super simple.
00:53:43Bon,
00:53:43l'athlétisme,
00:53:44on le sait,
00:53:44c'est un sport dur,
00:53:46très dur même.
00:53:47Et on va en parler
00:53:47tous les deux,
00:53:48Asdine,
00:53:48dans une séquence
00:53:49un peu plus intimiste
00:53:50de l'émission.
00:53:50Je vais venir dans le canapé
00:53:51avec toi.
00:53:52C'est Au coin du feu.
00:53:53Allez,
00:53:58la petite place
00:53:59qu'avait Thomas Sinecki.
00:54:01Je suis un peu plus léger,
00:54:02ça tombe bien,
00:54:02un peu plus de place
00:54:03à côté de toi.
00:54:04Moi,
00:54:04je voudrais,
00:54:04Asdine,
00:54:04que tu me décrives
00:54:05un peu la relation
00:54:06que tu entretiens
00:54:07avec la course à pied.
00:54:08D'accord.
00:54:10Qui,
00:54:10parfois,
00:54:10est très complexe.
00:54:11Est-ce que tu peux
00:54:12m'expliquer un peu ?
00:54:13Moi,
00:54:13je qualifierais ça de,
00:54:15j'ai couru un petit peu,
00:54:15évidemment pas au niveau,
00:54:17mais je qualifierais ça
00:54:18de relation un peu toxique,
00:54:20parfois.
00:54:20En même temps,
00:54:22tu y vas,
00:54:22tu sais que tu vas souffrir,
00:54:24tu sais que ça va être dur,
00:54:25tu y retournes toujours.
00:54:27Des fois,
00:54:27il y a des échecs,
00:54:28c'est très très dur,
00:54:28c'est un sport
00:54:29où à l'entraînement,
00:54:30tu peux vomir,
00:54:32ou parfois,
00:54:33comme tu dis,
00:54:34tu as parlé d'acide lactique
00:54:34en début d'émission,
00:54:36la souffrance est très présente.
00:54:38Est-ce que du coup,
00:54:38toi,
00:54:38tu peux me décrire
00:54:39la relation actuellement
00:54:40que tu entretiens
00:54:41avec la course ?
00:54:43Alors,
00:54:43en ce moment,
00:54:44c'est plus une relation
00:54:45de plaisir,
00:54:46de prendre beaucoup
00:54:46de plaisir à courir.
00:54:48C'est une période
00:54:50dans l'année
00:54:52où vraiment,
00:54:52on fait beaucoup de foncier.
00:54:54Donc,
00:54:56vraiment,
00:54:57là,
00:54:57c'est plus,
00:54:58retrouver juste le plaisir
00:54:59de courir,
00:55:00d'être léger,
00:55:01d'avoir les sensations.
00:55:03Mais bientôt,
00:55:05ça va,
00:55:06je pense en janvier,
00:55:07ça va,
00:55:07on va bousculer
00:55:09sur la prépa lactique
00:55:11et là,
00:55:12ça va devenir
00:55:13une relation
00:55:13comme tu as dit,
00:55:14toxique.
00:55:15Oui,
00:55:15il y a des moments
00:55:16au cours d'une séance
00:55:17où tu te dis,
00:55:18mais qu'est-ce que je fous là ?
00:55:19Qu'est-ce que je fais là ?
00:55:20Ce n'est pas qu'une séance,
00:55:22toutes les séances en fait.
00:55:22Oui,
00:55:23les séances,
00:55:23juste avant de commencer,
00:55:25je regarde,
00:55:26je dis,
00:55:26en fait,
00:55:27qu'est-ce que je fais là ?
00:55:28Je vais sourire encore
00:55:29pour la,
00:55:30je ne sais pas combien de fois
00:55:31de l'année.
00:55:32Mais,
00:55:32on retourne toujours
00:55:34parce que,
00:55:34j'aime ça
00:55:36et c'est le seul endroit
00:55:38où je me sens vraiment bien
00:55:40malgré la souffrance
00:55:42de l'entraiment,
00:55:43malgré que c'est dur,
00:55:46c'est très,
00:55:47très,
00:55:47très dur.
00:55:47C'est une espoir,
00:55:48je pense,
00:55:49où on tient longtemps
00:55:52le max
00:55:53de notre fréquence cardiaque.
00:55:57Donc,
00:55:58non,
00:55:58moi,
00:55:58je suis bien.
00:56:00Tu penses quand tu cours ?
00:56:01Moi,
00:56:01je me demande,
00:56:02tout à l'heure,
00:56:02en arrivant dans nos locaux,
00:56:04tu m'as dit,
00:56:04il n'y a pas longtemps,
00:56:05je me suis fait un 6 fois 1500
00:56:07sur tapis.
00:56:09Est-ce que ton cerveau
00:56:10est complètement déconnecté ?
00:56:11Est-ce que,
00:56:12justement,
00:56:12tu as le temps,
00:56:13en enchaînant les kilomètres,
00:56:14de penser à plein de choses ?
00:56:15Comment ça se passe ?
00:56:16En fait,
00:56:17ça dépend de la vitesse.
00:56:18Quand on court à 800 mètres,
00:56:19on n'a pas le temps
00:56:20de réfléchir,
00:56:21on n'a pas le temps
00:56:22de faire 1500 aussi.
00:56:24Mais,
00:56:24plus c'est long,
00:56:27plus,
00:56:27ouais,
00:56:28je pense,
00:56:28on peut penser.
00:56:30Par exemple,
00:56:30sur les footings et tout,
00:56:31moi,
00:56:31je filme à tous des listes,
00:56:34je dis,
00:56:34allez, tiens,
00:56:35je vais faire ça,
00:56:36conjointe,
00:56:36il faut que je pense à ça.
00:56:38Et ça m'aide aussi
00:56:39à ranger un peu mes idées.
00:56:42Mais,
00:56:42sinon,
00:56:43c'est dans les séances
00:56:44où ça va vraiment vite,
00:56:45ben non,
00:56:45on n'a pas le temps.
00:56:46En fait,
00:56:46on se concentre vraiment
00:56:48pour aller vite.
00:56:50Moi,
00:56:50j'aimerais parler d'une chose
00:56:51avec toi,
00:56:51Asdine aussi,
00:56:52et ça m'a parlé aussi
00:56:52aux coureurs amateurs,
00:56:53je pense,
00:56:53c'est le chrono,
00:56:54la montre.
00:56:55parce que c'est dur,
00:56:56on est dans un sport
00:56:57où le chrono,
00:56:58il ne ment pas.
00:56:59Il est dur avec toi-même,
00:57:01si tu te plantes,
00:57:02tu le sais tout de suite.
00:57:03Tu regardes la montre
00:57:04et tu sais que tu t'es planté.
00:57:05Est-ce que toi,
00:57:06parfois,
00:57:06tu as pu être un peu
00:57:07enfermé,
00:57:08prisonnier
00:57:09du chronomètre ?
00:57:11Parfois,
00:57:13mais maintenant,
00:57:14je vais essayer avec le recul,
00:57:15j'essaie vraiment
00:57:16d'être vraiment détaché
00:57:18de ça,
00:57:20de courir plus
00:57:21avec les sensations,
00:57:23c'est-à-dire des footings,
00:57:24quand même c'est-à-dire des séances,
00:57:25par exemple,
00:57:26à la fin.
00:57:27Je lance le chrono au début
00:57:29et je le regarde à la fin
00:57:30juste pour savoir
00:57:31si vraiment j'ai des bonnes sensations.
00:57:34Mais sinon,
00:57:35oui,
00:57:35j'essaie le max
00:57:36vraiment d'être détaché de ça.
00:57:39Alors, Asdine,
00:57:39je pense aussi
00:57:40que parfois,
00:57:41il y a des séances
00:57:41où tu passes à côté.
00:57:42Oui, ça arrive.
00:57:43Tu n'es pas dans les temps
00:57:44ou tout simplement,
00:57:46ça ne va pas bien,
00:57:47tu n'as pas les jambes.
00:57:48Comment on fait
00:57:48après ces séances-là
00:57:49pour ne pas perdre confiance,
00:57:50pour tout de suite se dire
00:57:51c'est qu'une séance,
00:57:53la prochaine,
00:57:53ça ira mieux.
00:57:54Là, maintenant,
00:57:55avec l'expérience,
00:57:55je suppose que c'est plus simple
00:57:56pour toi,
00:57:57mais est-ce que dans tes jeunes années
00:57:58d'athlète,
00:57:58parfois,
00:57:59ça a pu un peu te plomber,
00:58:01de rater des séances ?
00:58:03Oui,
00:58:04quand on est jeune
00:58:04avec moins d'expérience,
00:58:06quand on rate une séance,
00:58:09ça nous met un coup dur.
00:58:11On se dit,
00:58:11en fait,
00:58:12je ne suis pas bien.
00:58:13Mais maintenant,
00:58:14au contraire,
00:58:16c'est normal,
00:58:17en fait,
00:58:17de rater des séances.
00:58:19C'est normal,
00:58:20mais pas beaucoup.
00:58:22Mais de temps en temps,
00:58:23comme ça,
00:58:23ça peut arriver,
00:58:24un manque de sommeil,
00:58:25un problème personnel,
00:58:27ça peut vraiment jouer sur ça
00:58:29et on peut rater des séances.
00:58:33Mais pour moi,
00:58:34ça reste juste
00:58:34l'entraînement.
00:58:35Mais par contre,
00:58:37en compétition,
00:58:38je suis à 100%
00:58:40pour ne pas rater des séances.
00:58:44Dernière question
00:58:44avant de passer
00:58:45à la dernière séquence.
00:58:46Asdine,
00:58:47l'athlétisme prend énormément
00:58:48de place dans ta vie.
00:58:49Est-ce que tu parviens facilement
00:58:50à séparer l'athlète,
00:58:52le sportif,
00:58:53de l'homme ?
00:58:54J'essaie,
00:58:56j'essaie au nom de Max,
00:58:58comme il a dit Paul,
00:58:59je suis détendu
00:59:00et j'essaie vraiment
00:59:02de,
00:59:03dès que je sors
00:59:04de l'entraînement,
00:59:05de laisser ça de côté
00:59:06et de faire autre chose,
00:59:08d'avoir d'autres patients
00:59:09pour vraiment
00:59:10et faire d'autres choses
00:59:14avec ma compagne
00:59:16qui est en dehors
00:59:17de l'athlétisme.
00:59:18Mais ça aussi,
00:59:18ça m'aide
00:59:19pour faire autre chose
00:59:22et vraiment sortir
00:59:23de cette routine
00:59:24de l'entraînement,
00:59:25de compétition,
00:59:26de chrono.
00:59:27Et c'est vraiment important
00:59:29même pour que ça soit
00:59:31amateur ou professionnel,
00:59:33il faut vraiment couper
00:59:34de temps en temps
00:59:35de ça
00:59:36et ne pas être
00:59:37à 1000%
00:59:38dans l'athlétisme
00:59:40ou dans n'importe quel sport.
00:59:41Parce que je pense
00:59:42que c'est un problème
00:59:43de tous les sportifs
00:59:44d'être tout le temps
00:59:45dans leur sport,
00:59:46de parler de sport,
00:59:47de manger sport.
00:59:48Je suis identitaire un peu.
00:59:49Oui, je pense, oui.
00:59:50Tu sais quoi,
00:59:50nous, on va faire
00:59:51un peu autre chose.
00:59:52Ça te dit ?
00:59:52Allez.
00:59:52On a assez parlé à l'athlétisme.
00:59:53C'est parti.
00:59:54Allez, c'est parti
00:59:54pour le tout feu, tout flamme.
01:00:01Alors, une petite tier liste.
01:00:03Asdine, donc,
01:00:04cinq catégories.
01:00:05Flamme olympique,
01:00:06feu de camp,
01:00:06briquet, allumette, cendre.
01:00:08Cendre, c'est nul.
01:00:09C'est des trucs que tu n'aimes pas.
01:00:10Flamme olympique,
01:00:11c'est le top du top.
01:00:12Il y a plusieurs éléments
01:00:12sur cette petite tablette
01:00:13que je vais te passer
01:00:14et tu vas les classer
01:00:16selon tes préférences.
01:00:17Tu me dis tes choix,
01:00:18tu nous expliques un petit peu.
01:00:20D'accord ?
01:00:20OK.
01:00:21Allez, c'est parti.
01:00:29Alors, c'est quoi ?
01:00:30Attends.
01:00:30Alors, l'acide lactique.
01:00:31Oui, l'acide lactique.
01:00:32Ah, tu mets flamme olympique ?
01:00:33Flamme olympique,
01:00:34c'est le meilleur.
01:00:34C'est le top du top.
01:00:36C'est...
01:00:36Tu le mets en meilleur,
01:00:38l'acide lactique ?
01:00:40Les interclubs.
01:00:42Les interclubs.
01:00:43Donc, c'est...
01:00:44Voilà, quand on est en athlétisme,
01:00:45c'est un petit événement
01:00:46qui arrive au mois de mai,
01:00:47à peu près,
01:00:48où tous les clubs se réunissent
01:00:49et on fait une compétition.
01:00:50Interclubs, d'où le nom.
01:00:52Coup de pointe,
01:00:53donc, sans...
01:00:54Tu en as déjà pris,
01:00:56pas mal, des coups de pointe ?
01:00:57Ouais.
01:00:59Beaucoup.
01:01:01Ouais, je dirais...
01:01:02Strava.
01:01:02Strava, feu de camp.
01:01:03Feu de camp, ouais.
01:01:04Donc, il y a une application célèbre
01:01:05de course à pied.
01:01:06T'es dessus, toi ?
01:01:06T'es beaucoup dessus ?
01:01:08Oui, bah, j'essaye de partager
01:01:09beaucoup sa réapplication.
01:01:12Bah, Zidane,
01:01:13flamme olympique, évidemment.
01:01:14Flamme olympique,
01:01:15il regarde,
01:01:15on a dégoté une petite photo
01:01:17de toi avec la légende.
01:01:18Ah oui.
01:01:19Zidane.
01:01:19J'avais la chance
01:01:20de le rencontrer
01:01:20avec mon partenaire,
01:01:23avec mon sponsor Adidas.
01:01:25Il t'a dit quoi ?
01:01:26Vous avez parlé un petit peu ?
01:01:26Vous avez discuté ?
01:01:27On a discuté un petit peu.
01:01:28En fait, il n'y avait pas
01:01:31beaucoup d'athlètes.
01:01:32On a été invités une dizaine.
01:01:34Oui.
01:01:34Et on a pris un moment
01:01:36avec lui,
01:01:36discuté deux, trois minutes
01:01:39et c'est déjà...
01:01:40Oui, tu m'étonnes.
01:01:41C'est un grand rencontre
01:01:41et une légende.
01:01:42Tu m'étonnes.
01:01:44Le trail, ouais,
01:01:45je dirais feu de camp.
01:01:46Ah, d'accord.
01:01:47Donc, quand il y aura
01:01:49un Asdin un petit peu plus vieux
01:01:51peut-être que le trail
01:01:52ou ça peut potentiellement
01:01:53être quelque chose qui...
01:01:53Pourquoi pas ?
01:01:54Ouais.
01:01:55J'aime bien la nature,
01:01:56j'aime bien courir longtemps.
01:01:58Zanzibar, ouais,
01:01:59je dirais...
01:02:00J'étais à Zanzibar,
01:02:01j'ai trop aimé.
01:02:02Flamme Olympique, Zanzibar.
01:02:04Les séanceurs-pistes.
01:02:06Sur tapis.
01:02:07Ouais, sur tapis.
01:02:08Faites quand, ouais.
01:02:09Faites quand.
01:02:09Ça va, il n'y a pas
01:02:10beaucoup de trucs
01:02:10qu'il n'aime pas, Asdin.
01:02:11C'est bien.
01:02:12Les lasagnes épinards-chèvres,
01:02:14moi, je dirais plus
01:02:15des lasagnes...
01:02:17Je sais que ton plat préféré,
01:02:19c'est les lasagnes.
01:02:20Les lasagnes épinards-chèvres,
01:02:21ça divise un petit peu.
01:02:22Ouais, je ne sais pas.
01:02:25Handball, j'ai essayé,
01:02:27je dirais briquet.
01:02:28Briquet, moyen.
01:02:30Ferenc Gump, ouais.
01:02:31Ah, Ferenc Gump.
01:02:33C'est...
01:02:33Flamme Olympique.
01:02:34Flamme Olympique.
01:02:35Céline Dion.
01:02:36Moi, je ne suis pas
01:02:36trop fan.
01:02:38Ah ouais ?
01:02:38Pourtant, t'aimes bien Adèle.
01:02:39Moi, je me suis dit,
01:02:40Adèle, c'est une voix,
01:02:41tu vois, Céline Dion,
01:02:42c'est quand même aussi...
01:02:43La cantine de Licep,
01:02:46ça dépend les jours.
01:02:48Ouais, je pense,
01:02:49allumettes.
01:02:50Oula, ouais, moyen.
01:02:52Les bingues de glace,
01:02:55j'aime bien Faut-de-camp.
01:02:56Ah, t'aimes bien.
01:02:57Ok.
01:02:57Donc, maintenant,
01:02:58Asdine, pour terminer
01:02:59cette séquence,
01:03:00entre l'acide lactique,
01:03:01Zidane, Zanzibar
01:03:02et Forrest Gump,
01:03:03pour toi,
01:03:03le meilleur truc,
01:03:04c'est quoi ?
01:03:05Je dirais l'acide lactique.
01:03:06L'acide lactique, ouais.
01:03:07Vous voyez,
01:03:08on parlait de la relation
01:03:09un peu complexe
01:03:10qu'on peut avoir
01:03:11avec la course à pied.
01:03:12T'en as le parfait exemple.
01:03:13Je te demande la meilleure chose,
01:03:14c'est l'acide lactique.
01:03:15Bah voilà.
01:03:16Mais bon,
01:03:16c'est vrai que l'acide lactique,
01:03:17parfois,
01:03:17ça montre qu'on a travaillé
01:03:18et ça procure
01:03:19quelques sensations sympas
01:03:20quand même.
01:03:20Oui, ça montre
01:03:22qu'on a travaillé
01:03:22et ça donne
01:03:23plus de la confiance,
01:03:25je pense,
01:03:27du travail réalisé.
01:03:28Ouais,
01:03:28le travail réalisé,
01:03:29tu vas encore
01:03:30en faire,
01:03:31en bouffer,
01:03:31des entraînements,
01:03:32mais tout ça
01:03:32pour décrocher
01:03:33des très belles médailles
01:03:34et faire plein de records.
01:03:36Merci beaucoup, Asdine.
01:03:36Merci pour l'invitation.
01:03:38Et puis,
01:03:38je te souhaite
01:03:38une très bonne continuation.
01:03:40Moi,
01:03:40je vais remercier
01:03:40toute l'équipe en régie
01:03:41autour de Julien Perronnet
01:03:42à l'édition,
01:03:43François Caudal
01:03:43à la réalisation
01:03:44et Clémoriteur,
01:03:45au son,
01:03:46passez une excellente soirée
01:03:47et je vous dis
01:03:48à la semaine prochaine
01:03:48pour un nouveau numéro
01:03:49d'On s'enflamme.
01:03:50Salut tout le monde.
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