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  • il y a 2 mois
Cette semaine, on s'enflamme pour Walide Khyar ! Grand espoir du judo français, il dispute ses premiers Jeux Olympiques à Rio en 2016, à seulement 21 ans, quelques mois à peine après son premier titre de champion d'Europe à Kazan (-60kg). Après avoir échoué à participer aux Jeux de Tokyo, il change de catégorie, direction les -66kg. Depuis, il a remporté trois médailles de bronze, deux aux Europes et une au Mondial 2023. Et a remporté évidemment l'or par équipes lors des JO de Paris 2024.

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00:00Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien, je suis très très heureux de vous retrouver
00:00:21aujourd'hui, on s'enflamme pour Walid Kihar. Salut Walid, comment tu vas ? Vas-y, installe-toi.
00:00:28Je te remercie. Merci beaucoup Walid de t'être déplacé pour être l'invité de cette émission
00:00:33On s'enflamme, comment tu vas ? Ça va super bien. Je te présente rapidement quand même pour nos
00:00:37téléspectateurs, Walid, tu pratiques le judo, tu combats chez les moins de 66 kilos, tu es champion
00:00:42olympique par équipe mixte à Paris en 2024 et en individuel, champion d'Europe en 2016 et médaillé
00:00:47de bronze au championnat du monde 2023. Moi j'ai envie de dire Walid, le nom de l'émission On s'enflamme,
00:00:52ça correspond très bien à ton style de judo. Ouais carrément. T'as un showman toi, t'as de faire le
00:00:57spectacle. Un petit peu. A la base c'est pas volontaire de ma part mais les choses ont fait
00:01:01que mon judo est explosif. Ok, bon et nous on aime voir ça évidemment. Walid t'as 30 ans ?
00:01:07C'est ça. C'est ça. Comment on vit l'entrée dans la trentaine ? Je te pose la question parce
00:01:11que je vais avoir 28 ans donc je me prépare un petit peu. On commence par là. On commence par là,
00:01:14direct. Non je le vis pas mal, j'appréhendais avant d'avoir la trentaine. Maintenant que j'ai
00:01:1930 ans, ça va. Ça va, tranquille. Il y en a qui le vivent de manière un peu plus dure on va dire. Ouais,
00:01:25bon, en même temps t'es en forme. Ouais, c'est ça. Evidemment. Bon, la question que je pose à tous
00:01:29les invités, Walid, quelle est la dernière fois que tu t'es enflammé ? La dernière fois que je me suis
00:01:33enflammé ? Ça peut être n'importe quoi, pas obligatoirement sur un tatami. Je pense que c'est
00:01:38dernièrement sur, rien à voir avec le judo mais sur un sparring MMA où je me suis senti un peu
00:01:42trop fort et je me suis enflammé du coup. Ah oui, ok, tu t'es enflammé dans le mauvais sens.
00:01:46Ouais, c'est ça. Ok, ok. Bon bah écoute, nous on va pouvoir s'enflammer aussi, on va allumer le feu.
00:01:50Alors Walid, on va revenir un petit peu sur ton parcours. Evidemment, toi tu es né à Bondy, donc dans la même ville qu'eux. Attention, la liste est longue.
00:02:02Kylian Mbappé, Muriel Ortiz, Randall Kolomoany, William Saliba, Jimmy Vico, Audrey Chemeo. J'ai envie de dire, finalement on dit que l'INSEP est la fabrique des champions mais c'est plus Bondy en fait.
00:02:11C'est ça, je crois que c'est ça, ouais. C'est dingue. Il était comment le Walid Petit alors ? Le Walid Petit, il était très timide, super timide, un peu introverti dans son coin et tout et à un moment donné, le sport, le judo a fait que j'ai pris un peu confiance en moi et c'est là où j'ai changé on va dire.
00:02:30Ok, mais tu as fait beaucoup de sport toi, je crois, il y a foot, natation, athlétisme, ping-pong et donc judo. Comment ça se fait que c'est le judo qui est pris le dessus sur toutes les autres ?
00:02:38Alors la natation, j'ai voulu en faire mais j'ai été refusé. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, je ne sais pas pourquoi, je ne flottais pas sur l'eau. Je n'arrivais pas à faire les toiles de mer.
00:02:46Ah oui, c'est vrai qu'ils font des tests comme ça. Ouais, j'étais assez jeune, je crois que je devais avoir 4-5 ans, un truc comme ça. Et du coup on m'a dit non, on ne peut pas le prendre, ça. Et du coup j'ai fait du judo mais par pur hasard.
00:02:54D'accord, ok. Mais tu faisais du judo en même temps que du foot, de l'athlétisme, du ping-pong ? Toi en même temps ?
00:02:59Ouais, judo, foot, ping-pong en même temps. Athlétisme, j'en ai fait un peu à l'école, un peu dans ma ville mais pas vraiment, j'en ai fait un tout petit peu.
00:03:08D'accord. Mais ping-pong, judo et foot du coup en même temps.
00:03:12Ok, et le judo, tu as commencé à quel âge ?
00:03:14Judo, j'ai dû commencer à 7 ans, 7 ans à peu près. D'accord, à 7 ans. J'ai commencé le foot à 7 ans aussi à peu près.
00:03:19Ok, et qu'est-ce qui a fait que le judo ait pris le dessus sur le foot par exemple ?
00:03:23C'est super simple, c'est juste que je n'étais pas bon au foot et que j'étais bon au judo.
00:03:26C'est juste ça. Non, j'aimais beaucoup le foot. On fait du foot souvent pour revoir nos copains de l'école, etc.
00:03:32Moi j'avais tous mes copains qui faisaient du foot, aucun qui faisait du judo.
00:03:36Donc je faisais vraiment du foot pour être avec les copains. J'aimais bien aller au foot mais je n'avais pas de grandes ambitions au foot.
00:03:43T'avais les deux pieds ?
00:03:44Non.
00:03:45T'avais un pied ?
00:03:46J'en avais un approximatif.
00:03:49Et le judo par contre, tu as compris assez vite que tu avais des prédispositions pour cette discipline.
00:03:52J'ai commencé en mi-septembre, un truc comme ça de mémoire. Et j'ai fait une compétition très rapidement, au bout de 2-3 semaines.
00:03:57Et je gagne ma compétition. Et toute l'année, je gagne toutes les compétitions. Il y a dû en avoir 4-5.
00:04:03Et voilà, j'ai accroché directement. J'ai compris très rapidement que le judo, c'était le sport que je voulais faire.
00:04:10D'accord, on a une petite photo à te montrer. Regarde, parce qu'au judo, on tisse des liens aussi.
00:04:13Mais d'ailleurs, je ne sais même pas si c'est au judo.
00:04:15Incroyable !
00:04:15Tu vas nous expliquer un peu, c'est qui les gars sur la photo ?
00:04:19T'es où, toi, là ?
00:04:20Je suis en polo rose, moi.
00:04:22Ah oui, très beau polo, d'ailleurs.
00:04:24C'est incroyable ! Mon premier entraîneur, Cédric Margalejo.
00:04:27Incroyable ! Cette photo, je ne sais même pas où vous l'avez trouvée.
00:04:30C'est fou !
00:04:31Ouais, là, c'était à la fête du club.
00:04:32En fait, là, Cédric Margalejo qui est derrière avec le micro.
00:04:35Il récompense les meilleurs résultats de l'année.
00:04:37Et à ma gauche, il y a Ibrahim Keïta qui était en équipe de France avec moi
00:04:40et qui vient d'arrêter sa carrière dernièrement.
00:04:42Champion de France, etc.
00:04:44Et ouais, c'était une belle brochette.
00:04:46On était tous très bons.
00:04:47Et justement, est-ce que tu as un souvenir marquant, Wally, du judo quand tu étais petit ?
00:04:51Je ne sais pas, un passage de grade, une compétition, un déplacement avec tes potes ?
00:04:55Ouais, carrément.
00:04:56Alors, moi, ma première année de judo, je l'ai faite à Blanc-Ménil dans le 93, au Tilleul.
00:05:02Et en fait, chaque année, on a des passages de grade.
00:05:04Et je passe ma ceinture comme tout le monde.
00:05:06On est une trentaine dans le groupe.
00:05:08Donc, ceinture blanche à jaune ?
00:05:09Blanche jaune, c'est ça.
00:05:09Blanche jaune, je crois, ou jaune.
00:05:11Et sur les 30 enfants, il n'y a qu'une seule personne qui n'a pas sa ceinture blanche jaune, et c'est moi.
00:05:16Alors que j'avais gagné toutes mes compétitions cette année-là, et je ne sais pas pourquoi.
00:05:21Et je l'ai souvent croisé après cet entraîneur qui s'appelle Laurent Joano.
00:05:25Et à chaque fois, je lui demandais et il ne se souvenait pas.
00:05:28Et l'année d'après, je change de club, du coup.
00:05:30J'ai déménagé, je change de club et j'arrive dans un club où je leur dis que je suis de ceinture blanche.
00:05:33Et ils me donnent une ceinture encore meilleure que la ceinture que j'aurais dû avoir.
00:05:37Ah ok, direct.
00:05:37Ils m'ont donné une meilleure ceinture, donc j'ai été gagné en fin.
00:05:39Bon, nickel, tout s'est bien passé finalement.
00:05:41Il y a une personne aussi qui a été et qui est toujours super importante pour toi, c'est ta maman.
00:05:46Qui t'a toujours soutenue, qui est ta fan numéro un, qui va sur toutes les compétitions encore maintenant, je crois.
00:05:51À fond, oui.
00:05:51Est-ce que tu peux me parler un peu de la relation que tu as avec elle depuis tout petit et maintenant que tu es professionnel ?
00:05:57Alors déjà, toutes les compétitions, toutes ces compétitions-là dont je te parle quand j'ai commencé, je partais en compétition avec ma mère.
00:06:03C'était toujours des moments très privilégiés avec elle où on partait, des fois on partait de nuit,
00:06:07on prenait des bus des noctiliens de nuit pour arriver, les pesées étaient très tôt le matin.
00:06:13Et c'était toujours des moments du coup très privilégiés avec ma mère et c'était incroyable.
00:06:18Et maintenant avec du recul, je le dis, c'était des magnifiques, c'était limite mes plus beaux souvenirs de judo étant petit.
00:06:25Et tout ça, on l'a gardé, elle aimait beaucoup le judo, elle aimait pas trop le foot, pas les autres sports,
00:06:31mais elle aimait le judo, elle était présente à toutes mes séances de judo, de mémoire lundi, mercredi, samedi,
00:06:35elle était au bord du tapis, c'était la seule maman qui était présente.
00:06:37C'était l'une des seules mamans et elle était là, elle lisait ses petits livres, elle écoutait quelque chose
00:06:41et elle était toujours avec moi, toujours, toujours, toujours et elle est encore avec moi et j'espère le plus longtemps possible.
00:06:46Et c'est fou, elle a toujours été présente depuis jeune.
00:06:50Elle n'a jamais donné de conseils judo, mais juste sa présence...
00:06:54T'as de la famille qui est dans le judo ?
00:06:55Non, j'ai été un oncle qui a fait du judo à peu près en même temps que moi,
00:06:59mon frère qui a fait du judo, qui est ceinture noire, qui est mon grand frère.
00:07:02Mes deux frères ont fait du judo, mais un qui a arrêté très vite,
00:07:04et mon autre frère est ceinture noire et on a fait du judo ensemble.
00:07:09Et ta maman, quand je suppose que ça a déjà dû arriver quand même,
00:07:12une ou deux fois où elle ne peut pas être sur une de tes compètes, tu le sens ?
00:07:15Tu sens qu'il y a un petit boost qui te manque ?
00:07:19En fait, pas vraiment parce que je sais qu'elle est là.
00:07:22Je ne ferai pas l'expliquer, mais je sais que même s'il y a un décalage horaire de 6 ou 7 heures,
00:07:27je sais qu'elle sera réveillée, qu'elle regardera mes combats,
00:07:30et qu'elle est à jour, et qu'elle regarde le tirage au sort.
00:07:32Je sais qu'elle est là.
00:07:34Moi, ma mère, quand elle vient en compétition, elle prend un siège,
00:07:36elle ne bouge pas jusqu'à la fin de la journée.
00:07:38Elle ne bouge pas, elle reste à la même endroit,
00:07:39elle garde son siège où elle voit bien mon tapis.
00:07:42Elle est à fond et elle aime beaucoup ce sport.
00:07:44Elle aime énormément.
00:07:45Je suis un bousiller de judo, j'aime le judo, mais elle l'est autant que moi.
00:07:48Des fois, c'est elle qui m'apprend des news.
00:07:50T'as vu, cette compétition, elle est branchée.
00:07:53C'est top, parce que ça doit faire partie un peu de tes routines aussi.
00:07:57Tu te sens bien quand tu sais qu'elle est là.
00:07:59Ça crée équilibre.
00:08:00Ça apporte un équilibre, que ce soit elle, mes frères.
00:08:03C'est un équilibre supplémentaire dont on a tous besoin, je pense.
00:08:05Oui, carrément.
00:08:07J'aimerais revenir sur une date avec toi,
00:08:09une date qui va te parler, forcément, Walid.
00:08:11Été 2008, je crois que tu as 13 ans à ce moment-là.
00:08:15Cet été-là, se sont déroulés les JO de Pékin.
00:08:17Bolt fait son triplé, 100, 200 relais.
00:08:21Phelps remporte 8 médailles d'or en natation.
00:08:23Les experts du honte s'imposent.
00:08:24Ça, c'est vraiment les premiers JO que tu suis, Walid ?
00:08:27Les premiers JO que je suis, c'est 2008.
00:08:29Pékin 2008, je me rappelle, j'étais au Maroc.
00:08:31L'été, je découvrais un peu.
00:08:33Je savais que tel jour, il y avait telle personne qui combattait.
00:08:36Je voulais suivre et je ne comprenais pas pourquoi les tirages n'étaient pas à jour.
00:08:39En fait, j'ai découvert là qu'il y avait des décalages horaires.
00:08:41Oui, OK.
00:08:41Je ne comprenais pas, j'étais là.
00:08:43Je me disais, il est 19h, ce n'est toujours pas fini.
00:08:46Je ne comprenais pas.
00:08:47Et du coup, c'est les premiers JO que j'ai suivis.
00:08:50J'avais suivi Dimitri Dragin en moins de 160 kg qui finit 5e.
00:08:55Benjamin Darbelet qui est finaliste.
00:08:57C'est ça.
00:08:58Il doit être champion olympique.
00:08:59Moins de 113, Danny Fernandez qui est devenu mon entraîneur par la suite.
00:09:03Lucie Decosse.
00:09:03Lucie Decosse qui fait 2e.
00:09:05J'ai Vrizemann.
00:09:05Teddy Riner qui fait sa première médaille olympique.
00:09:07Tout Mathieu D'Affreville qui fait 5e.
00:09:11Je pourrais tous te les citer.
00:09:12Mais voilà, c'est la première vraie expérience JO que je vois.
00:09:16Et que je comprends qu'en fait, il y a plein de sports en même temps.
00:09:18C'est nouveau pour moi.
00:09:19On n'était pas aussi branchés.
00:09:21C'était pas aussi 2008.
00:09:23Il n'y avait pas tous les réseaux et tout.
00:09:25Donc, on n'avait pas accès à ce genre d'informations très rapidement.
00:09:29Et voilà, c'était des beaux moments.
00:09:32Je m'en souviens.
00:09:33C'est un très bon souvenir.
00:09:34Et c'est à partir de ce moment-là que toi, tu te dis, OK.
00:09:36Les Jeux Olympiques, ça devient un rêve.
00:09:39Ouais, ouais, c'est ça.
00:09:40À cette période-là, à 13 ans.
00:09:41Juste après, quand j'arrive, là, c'était été 2008.
00:09:44Je me rappelle qu'en septembre, j'arrive dans mon dojo au club à Châtenay-Malabry.
00:09:49Et je vois un poster de Lucie Decosse qui fait 2e du coup.
00:09:52Et je dis, ah, elle fait 2e et tout.
00:09:53Enfin, je le savais et tout.
00:09:54Et quand j'ai vu son poster, j'ai dit, moi aussi, j'ai envie d'avoir mon poster comme ça.
00:09:57Et c'est à partir de là, ouais, que j'ai compris qu'il y avait des Jeux Olympiques, etc.
00:10:03Et le rêve va devenir réalité quelques années plus tard, alors 8 ans plus tard, en 2016 à Rio.
00:10:08Déjà, avant de parler de la compétition, parle-moi de l'ambiance, du cadre.
00:10:12Des Jeux ?
00:10:12C'est la découverte, ouais.
00:10:13J'ai eu une première découverte, en fait, en 2011.
00:10:15J'ai fait les Jeux Olympiques de la jeunesse.
00:10:16Ouais, c'est vrai.
00:10:17En Turquie.
00:10:18Donc, j'ai eu ce petit truc de cérémonie d'ouverture, cérémonie de fermeture, équipement olympique,
00:10:22toutes ces choses-là, plein de sports en même temps et tout.
00:10:25Et c'est un petit avant-goût, entre guillemets.
00:10:27C'est un petit avant-goût.
00:10:27Quand tu arrives sur les vrais Jeux, c'est quelque chose.
00:10:29Mais c'était quand même un beau, bel événement quand même.
00:10:32Ouais, ouais.
00:10:33Et en plus, je les gagne.
00:10:33C'est ma première Marseillaise et tout.
00:10:36Et donc, à partir de là, je me dis, je veux encore mieux.
00:10:43Et 2016, ouais, ça s'est fait très vite, en fait.
00:10:45Je me suis qualifié en très peu de temps.
00:10:47J'ai participé aux Jeux très jeune.
00:10:48Je crois que je devais avoir 20 ans.
00:10:50Et ouais, toutes ces choses-là, on apprend sur le tas, en fait.
00:10:54J'avais la tête dans le guidon.
00:10:55Je fonçais.
00:10:55Je sortais des juniors.
00:10:56J'arrive en senior.
00:10:56Je fais les Jeux Olympiques.
00:10:57C'est allé super vite.
00:10:59Ouais, c'est allé super vite.
00:11:00Tu fais de la cérémonie ou pas ?
00:11:01Non, j'ai fait aucune cérémonie.
00:11:03Ah bah oui, à chaque fois, c'est au début en plus.
00:11:05Donc, tu ne peux pas trop.
00:11:06Mais l'ambiance, la découverte aussi du village olympique, je sais que c'est quelque
00:11:09chose d'extraordinaire pour les athlètes.
00:11:11Je ne sais pas, t'as croisé des athlètes.
00:11:14Premier jour, on va manger au réfectoire.
00:11:16Je croise Raphaël Nadal.
00:11:17De loin, on voit Usain Bolt, tout ça.
00:11:20Roger Federer aussi.
00:11:22C'est des choses incroyables.
00:11:23Après, Simon Bills, tout ça.
00:11:25Je ne sais pas si je le prononce bien.
00:11:27Biles.
00:11:27Biles.
00:11:28Et toutes ces choses-là, du coup, au fur et à mesure, on se rend compte
00:11:31qu'on est aux Jeux Olympiques.
00:11:33Après, moi, j'ai essayé vraiment de me couper de tout ça.
00:11:36Je ne voulais pas trop m'enflammer.
00:11:38Tu n'es pas en mode, je vais demander une photo.
00:11:39Non, Nadal, oui.
00:11:40Je n'ai pas pu m'en empêcher parce qu'il mangeait derrière moi.
00:11:43Je ne faisais que de le regarder.
00:11:44Je me dis, bon, allez, je vais faire une photo avec lui.
00:11:45Allez, il me soule, je vais aller prendre la photo.
00:11:48Mais voilà, sinon, non.
00:11:49Toutes ces choses-là, elles se sont faites très vite et tout.
00:11:52Et oui, il y avait la famille qui était présente.
00:11:54C'est incroyable.
00:11:55Et le Walid qui arrive au jeu de Rio, c'est le Walid qui vient d'être champion d'Europe
00:12:00aussi.
00:12:00C'est le Walid jeune, 20 ans, tu l'as dit.
00:12:03Le Walid sans complexe, qui a les dents qui rayent le parquet.
00:12:06C'est ça, Walid ?
00:12:06Oui, c'est ça, c'est ça.
00:12:07Mais c'est peut-être qu'il m'a porté défaut ce genre-là.
00:12:10Oui, on le voit justement avec cette photo.
00:12:12Tu te fais éliminer dès le deuxième tour par le Brésilien, Felipe Kitadaï, dans
00:12:15les dernières secondes du combat.
00:12:18Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
00:12:19Parce que ce combat, tu l'avais en main.
00:12:20Il y a beaucoup de frustration.
00:12:21C'est un peu un monde qui s'écroule.
00:12:25À ce moment-là, moi, je ne me rends pas vraiment compte de ce qui va se passer.
00:12:27Comment je vais le vivre à ce moment-là, dans la suite ?
00:12:31En fait, je mène mon combat, moi, tout le combat.
00:12:33Je l'avais battu trois mois avant.
00:12:35Brésilien à domicile, j'entendais pas mon coach.
00:12:38Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de bruit.
00:12:39Les tribunais tremblaient et tout.
00:12:41Et en fait, j'ai envie de trop en faire.
00:12:43Trop en vie.
00:12:44J'ai envie de le faire tomber.
00:12:45J'ai envie de le faire tomber.
00:12:46Et du coup, dernière seconde, je tombe sur la tranche.
00:12:49Je prends un petit yuko.
00:12:50Et ouais, je perds aux Jeux Olympiques alors que j'étais vraiment venu avec une quête
00:12:54d'être champion olympique.
00:12:55Mais on le voit, est-ce qu'on peut remettre la photo, s'il vous plaît, les gars en régie
00:12:58de Walid qui perd contre le Brésilien ?
00:13:02On voit ton visage, tu as l'air choqué.
00:13:05Tu as un peu l'impression que tu ne sais pas ce qui vient de se passer, en fait.
00:13:07Je n'arrive pas à y croire.
00:13:08Je me dis peut-être qu'ils vont l'annuler, peut-être qu'ils vont revenir dessus ou quoi.
00:13:14J'ai du mal à y croire à ce moment-là.
00:13:16Et même en sortant du tapis, je mets du temps avant de me rendre compte que c'est fini.
00:13:21Avec les JO, ce qui est dur, Walid, je pense que tu vas partager ce que je vais dire,
00:13:24mais c'est qu'avant les JO, si tu es attendu, on parle beaucoup de toi.
00:13:28Après les JO, si tu as fait médaille, on parle beaucoup de toi.
00:13:31Par contre, après les JO, si tu n'as pas performé, tu deviens un fantôme.
00:13:34Oui, c'est ça.
00:13:35Il n'y a plus rien.
00:13:36C'est totalement ce que j'ai vécu.
00:13:37Tu étais préparé à ça ?
00:13:39Non, du tout.
00:13:39Tu l'avais anticipé ?
00:13:40En fait, je ne l'ai pas anticipé longtemps à l'avance, mais deux, trois jours avant les JO, je m'entends super bien avec l'arbi Ben Boudaoud,
00:13:48qui est vice-champion olympique, champion du monde.
00:13:50Et en fait, on est en train de discuter au village, en train de marcher et tout.
00:13:53Il me dit, tu vois là tout ça, strass, paillettes et tout ça, si tu perds, tu es un fantôme.
00:13:58Et il me le dit et du coup, je m'en rends compte.
00:13:59Tu tombes dans l'oubli un peu.
00:14:01Mais c'est deux jours avant la compète.
00:14:03Et du coup, en deux jours, je me suis peut-être préparé un petit peu, mais sans avoir cette volonté de gagner quand même.
00:14:11Mais du coup, après, ces mots ont eu un sens dans ma tête.
00:14:15Mais c'est totalement la réalité.
00:14:17Malheureusement, mais c'est le sport.
00:14:18C'est comme ça.
00:14:18Et tu peux nous expliquer un peu comment ça se concrétise dans la vraie vie, cet oubli ?
00:14:25Il y a un fantôme, mais ce n'est pas que personne ne calcule.
00:14:28Tu n'es pas invité dans les médias.
00:14:30Oui, c'est ça.
00:14:31Grosso modo, c'est ça.
00:14:32Moi, je fais champion d'Europe.
00:14:34J'ai 19, 20 ans.
00:14:35Je suis le deuxième plus jeune champion d'Europe avec Teddy Riner.
00:14:40Je fais champion d'Europe.
00:14:42Je découvre un nouveau monde, entre guillemets, qui est stylé en vrai.
00:14:47Et ensuite, au fur et à mesure, on parle beaucoup de moi.
00:14:49On m'annonce comme première médaille de ses Jeux Olympiques pour la France.
00:14:55J'aimais bien ce statut-là.
00:14:56Mais derrière, après, c'est vrai, je me suis dit, ça change.
00:15:00Il n'y a plus rien.
00:15:02D'un côté, je l'ai mal vécu, mais j'ai la chance d'avoir...
00:15:07Il y avait ma famille qui était là.
00:15:08J'étais avec ma famille, donc on a relativisé.
00:15:11Ma mère, une heure après les Jeux, ne me parlait plus des Jeux.
00:15:14Elle me parlait d'autres choses.
00:15:15Venez, on va manger ensemble.
00:15:17Mes frères qui rigolaient, ça jouait au ping-pong et tout.
00:15:19Ils sont dégoûtés pour moi.
00:15:21Je le sais, mais ils ne me le montrent pas.
00:15:23Ils ne me le montrent pas.
00:15:24Et après, l'erreur la plus fréquente dans ces moments-là aussi, Walid,
00:15:27c'est de se noyer un peu dans l'entraînement.
00:15:29Toi, je sais, c'est un peu ce que tu as fait aussi.
00:15:32Tu es reparti très fort, très vite.
00:15:34Et c'est un peu là que les galères ont commencé.
00:15:36Ouais, tu es super bien renseigné.
00:15:39Non, la vérité, c'est que j'ai voulu repartir trop vite
00:15:42parce que j'avais ce truc de...
00:15:43Ah, j'ai envie de gagner tout de suite maintenant.
00:15:44Ouais, c'est ça.
00:15:45Mais normal, je comprends.
00:15:46Tu avais encore la dalle.
00:15:47Ouais, j'avais compris.
00:15:47C'est comme si on t'amène un énorme plat.
00:15:49Ça te donne hyper envie.
00:15:50Ça te fait saliver.
00:15:51Mais tu as juste touché.
00:15:52Tu as juste pris une fourchette.
00:15:53C'est ça.
00:15:53Et après, tu n'as plus le droit de...
00:15:54Ouais, ça m'a donné très faim.
00:15:56Encore plus.
00:15:57C'était particulier comme moment.
00:15:58Je voulais y retourner très rapidement.
00:15:59Donc, j'ai repris l'entraînement très tôt.
00:16:01Je n'ai quasiment pas coupé.
00:16:02Je crois que j'ai coupé deux semaines.
00:16:03Mais pour un post-jeux olympique, c'est très court.
00:16:06Bien sûr.
00:16:08Voilà, j'ai repris.
00:16:09Et j'ai repris la compétition très tôt.
00:16:11J'ai fait un tournoi fin septembre.
00:16:12Les Jeux, c'était mi-août.
00:16:15Fin septembre, j'étais déjà sur un tournoi en Espagne.
00:16:17Dans la catégorie du dessus que je gagne.
00:16:19Je repars très, très rapidement.
00:16:20J'enchaîne les tournois et tout.
00:16:22J'enchaîne beaucoup de contre-perfs aussi.
00:16:24Comment tu les expliques, ces contre-perfs ?
00:16:26C'est parti.
00:16:28Je ne saurais pas les expliquer.
00:16:30Je pense que trop de précipitations.
00:16:32C'est un peu trop flou encore dans ma tête.
00:16:33Je n'ai pas encore...
00:16:34Je me rends compte.
00:16:35Là, avec le temps, je peux te le dire.
00:16:37En fait, je n'avais pas du tout encaissé ma défaite au jeu.
00:16:39Je pensais l'avoir encaissé, mais en fait, non.
00:16:42Tu as vu quelqu'un après la défaite à Rio ou pas ?
00:16:44Non, j'ai commencé après.
00:16:45Après ?
00:16:46Un an et demi après.
00:16:47Un an et demi après, tu as vu un psychologue, un préparateur mental.
00:16:50Qui est toujours mon préparateur mental.
00:16:51D'accord, ok.
00:16:53Et au fur et à mesure de ces galères, j'ai enchaîné des contre-perfs.
00:16:58Beaucoup de contre-perfs.
00:16:59Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:17:01Trois, quatre de suite à peu près.
00:17:03Et au bout de la quatrième, boum, je me blesse.
00:17:05Parce que j'enchaîne trois compétitions de suite.
00:17:08Et donc voilà, je me blesse.
00:17:09Je reviens sur un championnat du monde pas du tout préparé.
00:17:112017, pas du tout préparé.
00:17:12Et je pensais que c'était bon.
00:17:14Et en fait, non.
00:17:15Et à partir de là, c'est là où j'ai commencé à être accompagné.
00:17:18Et il n'y a pas un moment où la fédération aussi te dit,
00:17:20bon, Walid, là, tu enchaînes peut-être un peu trop.
00:17:23Non, au contraire.
00:17:23Calme-toi.
00:17:24T'encourages à y aller.
00:17:26Ils m'ont poussé à faire cet enchaînement de compétition.
00:17:28Ah ouais, à fond.
00:17:29D'accord.
00:17:29À fond.
00:17:30Ils ont dit, moi, je me rappelle d'une discussion que j'ai eue avec l'entraîneur en chef
00:17:35à ce moment-là.
00:17:36Donc, début 2017.
00:17:38Ils me regardent comme ça, droit dans les yeux.
00:17:39Ils me disent, ouais, là, les cartes, elles sont redistribuées.
00:17:41Je dis, mais attends, il y a moins d'un an, je gagne les championnats d'Europe.
00:17:44Je suis numéro un.
00:17:45Je suis top.
00:17:45Je devais être septième ou huitième mondial à ce moment-là.
00:17:48Je dis, comment ça, les cartes, elles sont redistribuées ?
00:17:49Les compteurs sont à zéro.
00:17:51C'est quoi, c'est une volonté de toujours vous maintenir dans la concurrence ?
00:17:55C'était, franchement, c'était nul de sa part.
00:17:57Oui, je suis d'accord.
00:17:59Moi, aujourd'hui, si je prends sa place, entre guillemets, je ne ferais pas ça à un athlète.
00:18:05Pas du tout.
00:18:06Surtout pas après ce qu'il a vécu et tout.
00:18:08Je ne lui en veux pas.
00:18:10Il a fait son taf.
00:18:11Mais au final, au bout de trois semaines de suite, en fait, j'enchaîne trois semaines
00:18:15de compétition de suite, donc trois régimes de suite.
00:18:17Et au bout de la troisième, en quart de finale, limite ma meilleure compétition, je
00:18:21me pète à la cheville, je me fais opérer une semaine après et voilà.
00:18:25Ok, donc il y a cette phase très compliquée.
00:18:28Donc, au jeu de Rio, après les jeux de Rio, tu n'es pas sélectionné pour les jeux
00:18:31de Tokyo.
00:18:32Est-ce qu'il y a un moment, Walid, où tu te poses et tu te dis, je ne sais pas, j'ai
00:18:35envie d'arrêter.
00:18:36À un moment, tu vois, j'en ai marre.
00:18:38Non.
00:18:39Aucun moment ?
00:18:39Ça ne m'a jamais traversé.
00:18:40Même traversé l'esprit ?
00:18:41Jamais.
00:18:41Ok.
00:18:42À aucun moment.
00:18:44Et je pense que j'ai cette chance-là.
00:18:45J'ai cette chance-là de, je ne sais pas, je suis persuadé qu'à un moment
00:18:49donné, ça va le faire.
00:18:52Ouais.
00:18:52Ça, c'est une certitude que j'ai dans ma tête et au plus profond de moi.
00:18:57Et je sais que tout est fait de mon côté pour que je puisse réussir.
00:19:01Juste une question de temps après.
00:19:02Voilà, c'est ça.
00:19:03Bon, il n'y a pas beaucoup de temps non plus, mais je sais qu'à un moment donné, ça
00:19:06va le faire.
00:19:07J'en suis persuadé.
00:19:08Ça, c'est une certitude.
00:19:09Mais c'est vrai que là, quand tu viens de me poser cette question, à un moment donné,
00:19:12il y a eu une bascule, c'était 2018.
00:19:14Ok.
00:19:14Fin 2018, à partir de là, j'ai dit qu'il n'y a plus possibilité que le projet, je
00:19:19ne l'ai plus en main.
00:19:20C'est moi qui prends mes décisions.
00:19:21C'est moi qui décide ce que j'ai envie de faire.
00:19:23S'ils ne sont pas contents, c'est pareil.
00:19:25Moi, je leur prouverai qu'en fait, c'est comme ça que je dois faire.
00:19:27S'ils ne sont pas contents, la fin.
00:19:28Ouais, ou les entraîneurs ou quoi.
00:19:30Au final, on a trouvé un accord.
00:19:33En fait, ils étaient d'accord avec moi.
00:19:35Je leur ai proposé le projet que je voulais, la planif, les compétitions que je voulais
00:19:38faire, etc.
00:19:38Moi, je vois les choses comme ça.
00:19:40Comme ça, on a eu une discussion qu'on n'avait jamais eue avant.
00:19:42Mais au final, tant mieux.
00:19:44Les choses, elles ont repris.
00:19:44Mais j'ai perdu deux ans, deux ans et demi.
00:19:46Non, mais ce qui est fort, c'est que justement, quand tu n'es pas sélectionné pour les Jeux
00:19:48de Tokyo, au lieu de t'effondrer, tu décides de tout remettre à zéro, de repartir
00:19:52à zéro, en fait.
00:19:53Bah, j'ai changé de catégorie.
00:19:54En fait, je suis… c'est particulier à dire, mais moi, 2020, je fais les Jeux.
00:19:59S'il n'y a pas le Covid.
00:20:00Bah oui, c'est ça.
00:20:01C'est important de le préciser, tu as raison.
00:20:03Je fais les Jeux, je suis le seul qualifié.
00:20:05Donc, je suis le numéro un, etc.
00:20:07Et voilà, après, il y a le Covid qui arrive, des contre-perfs des deux côtés.
00:20:12Ça t'a mis un coup, ça, ce report ?
00:20:15Pas sur le coup, pas sur le coup.
00:20:17Pas sur le coup, mais après, genre deux, trois semaines après.
00:20:19Le jour même, je me suis dit, c'est bien, un an de plus pour me préparer.
00:20:21Comme ça, je serais prêt.
00:20:22Mais en fait, courant 2021, trois mois, quatre mois avant les Jeux Olympiques, je me blesse.
00:20:27Je me pète à la cheville.
00:20:28Et du coup, pendant deux mois et demi, trois mois, je suis à l'écart pendant que mon concurrent, il fait des compétences.
00:20:33Donc, on arrive, on se tire la bourre.
00:20:36Un qui fait une médaille, l'autre qui fait une médaille, l'autre qui fait une médaille.
00:20:38Franchement, c'était une belle...
00:20:38Tu peux dire ton...
00:20:39Luka Meketze.
00:20:40Et c'était une belle concurrence.
00:20:42Franchement, elle était scène de fou.
00:20:43Entre vous, c'était...
00:20:44Ah ouais, c'était incroyable.
00:20:45Il y avait du respect, quoi.
00:20:46Il a gagné cette concurrence.
00:20:48Ouais.
00:20:49Clairement, tu vois.
00:20:49Ouais, ouais.
00:20:50Mais c'était sain, c'était propre, c'était clean.
00:20:53Ok.
00:20:53Ce qui n'est pas toujours le cas.
00:20:56C'était ça, et respect à lui, à fond.
00:20:57Et derrière, il fait une médaille olympique.
00:21:00Donc, c'est incroyable.
00:21:01Moi, je ne pensais pas qu'il allait faire une médaille olympique.
00:21:03Je me suis dit, ah, ils ont fait le mauvais choix et tout.
00:21:04Et au final, il m'a montré que j'avais tort.
00:21:07Mais question pour toi, quand même, Walid.
00:21:08Parce que même si c'était très sain, il y avait beaucoup de respect entre vous deux,
00:21:11est-ce que quand Meketze fait médaille...
00:21:14Ah non, je suis dégoûté.
00:21:15Voilà.
00:21:15C'est la question de j'ai...
00:21:16Le compétiteur, forcément, est dégoûté.
00:21:20Sur le coup, je suis dégoûté.
00:21:23Parce qu'en fait, trois semaines avant les...
00:21:25Allez, un mois avant les Jeux, je fais un championnat du monde.
00:21:27Où j'arrive en demi-finale.
00:21:29Voilà, revanche, lui, je savais qu'il était sélectionné.
00:21:31Revanche à prendre et tout, je veux être champion du monde.
00:21:33J'arrive en demi-finale, donc pour aller en finale.
00:21:36On m'annonce vainqueur de cette demi-finale.
00:21:39Donc, je suis en finale des mondes.
00:21:40Ça faisait 30 ans qu'il n'y avait pas eu de médaille mondiale et tout.
00:21:42Je me dis, ah, c'est bon, j'ai ma revanche.
00:21:44Maintenant, il faut que je gagne.
00:21:44Et en fait, ils reviennent sur la décision.
00:21:46Et la séquence d'après, c'est incroyable.
00:21:48Moi, j'ai vécu des choses que personne n'a vécu.
00:21:51Par contre, c'est le cas de le dire.
00:21:53Ascenseur émotionnel.
00:21:54Du coup, je ne fais pas en finale des mondes et je finis cinquième.
00:21:57C'est horrible.
00:21:58C'est horrible.
00:21:58Franchement, je...
00:21:58L'ascenseur émotionnel.
00:21:59Je le dis avec le sourire, mais c'est limite nerveux.
00:22:01Mais voilà, c'est la vie.
00:22:01C'est la carrière d'un sportif et tout.
00:22:03J'en ai tiré des bonnes leçons et ça m'a rapporté dans la suite.
00:22:07Et derrière, je décide de monter en 66.
00:22:09Et tu fais bien parce que, regarde, j'ai une petite photo à te montrer
00:22:12qui va sûrement te rappeler quelques bons souvenirs.
00:22:15Il y a deux médailles pour Walid.
00:22:17On est en 2023.
00:22:17Il y a les championnats d'Europe et les championnats du monde.
00:22:20Est-ce qu'on peut parler des médailles de la résilience et de la régularité, j'ai envie de dire, Walid ?
00:22:25Ouais, carrément.
00:22:26À ce moment-là, ça commence à s'enchaîner et tout.
00:22:27C'est cool.
00:22:30C'est cool.
00:22:30Ça commence à prendre forme et tout.
00:22:33Je suis content, en vrai.
00:22:35Je suis content.
00:22:36Je touche du bout des doigts ce que j'ai vraiment envie d'atteindre.
00:22:40Mais je m'approche au fur et à mesure.
00:22:412023, je fais une très belle saison.
00:22:43Très, très belle saison.
00:22:44Où j'enchaîne beaucoup de médailles.
00:22:46Et je ne perds que contre les meilleurs.
00:22:48Et ce qui est marrant, c'est qu'on est quand même passé d'un Walid avant Rio
00:22:51qui affirmait sans détour vouloir devenir une star, vouloir être champion olympique.
00:22:56Je me rappelle que tu avais même dit une phrase,
00:22:58on en parlera quand je serai champion olympique, au Média,
00:23:01à un Walid avant Paris qui explique que ce serait trop simple
00:23:04de juste dire que tu veux être champion olympique
00:23:05mais qu'il faut se concentrer plutôt sur le chemin pour le devenir.
00:23:09Oui, totalement.
00:23:10Donc, on voit clairement à travers ces propos que tu t'as gagné en maturité.
00:23:15Il y a un gros changement d'état d'esprit.
00:23:16Mais c'est fort, tu vois, de voir aussi une évolution comme ça.
00:23:19Mais c'est le vécu, c'est les leçons.
00:23:21Comme je l'ai dit juste avant, j'en ai tiré de très bonnes leçons.
00:23:24Je suis reconnaissant de tout ce qui m'arrive.
00:23:26Je vis un rêve, entre guillemets.
00:23:30Je peux dire que je vis de ma passion.
00:23:34Je voyage dans le monde entier, toutes ces choses-là.
00:23:36À un moment donné, je fais voyager ma famille avec moi.
00:23:38Je vis des moments incroyables et tout.
00:23:40Tout ça, dans le contexte actuel et tout, je suis très reconnaissant.
00:23:46Je suis content de ce que je vis et je kiffe.
00:23:47Et tant que je kiffe et tant que je suis performant, je continuerai.
00:23:49Les yeux de Paris.
00:23:51On va revenir ensemble sur ces fameux Jeux Olympiques à Paris.
00:23:54On en a énormément parlé.
00:23:56Comment toi, en tant que judoka, t'as appréhendé cet événement, Walid ?
00:24:00Je ne l'appréhendais pas de manière négative.
00:24:02Au contraire, c'était très, très, très positif.
00:24:04Je ne voulais pas trop m'exciter dans ma tête, m'enflammer du coup.
00:24:07Mais ça arrivait tellement vite.
00:24:10Olympiade de trois ans.
00:24:11On a fait une Olympiade de cinq ans.
00:24:14On en fait une de trois ans.
00:24:15C'est super court.
00:24:16Au bout d'un an, en 2022, on est déjà sur la course olympique.
00:24:21Au bout de six mois, on est sur une course olympique.
00:24:23Nous, c'est deux ans avant.
00:24:24Ça allait super vite.
00:24:26Moi qui monte de kt et tout.
00:24:27Et puis, c'est tellement au judo.
00:24:28C'est tellement dur, ce truc.
00:24:29La catégorie de concurrence jusqu'au dernier moment.
00:24:33La manière aussi d'apprendre si tu es au jeu ou pas.
00:24:36C'est très compliqué.
00:24:37On a eu la chance de pouvoir avoir les Jeux à Paris.
00:24:39Et le fait que ce soit les Jeux à Paris,
00:24:41on a eu aussi la chance de pouvoir savoir notre sélection très tôt.
00:24:46Là, comme je te parlais de 2021,
00:24:48on l'a su six semaines avant les Jeux.
00:24:51Et là, juste après cette médaille du coup de championnat d'Europe,
00:24:54deux semaines après, en novembre,
00:24:57fin octobre, début novembre,
00:25:00on apprend notre sélection.
00:25:01On a huit mois pour préparer, sept, huit mois pour préparer les Jeux.
00:25:05C'est presque un luxe.
00:25:06Oui, franchement.
00:25:07Déjà, on a le temps d'encaisser.
00:25:08Il faut savoir encaisser.
00:25:092016, je pense ne pas avoir encaissé ma sélection.
00:25:13Pareil, ça allait trop vite.
00:25:16Un mois et demi avant, on apprend notre sélection.
00:25:19Là, on a eu la chance de pouvoir l'apprendre très tôt.
00:25:22Et on a pu bien préparer cette compétition.
00:25:25Et tu me disais qu'à Rio,
00:25:27tu as eu un travail avec un préparateur mental seulement après.
00:25:30Est-ce que là, à Paris,
00:25:32tu as bossé beaucoup justement avec ton prep mental
00:25:34pour anticiper aussi peut-être tous les scénarios
00:25:36qui pourraient se passer à Paris ?
00:25:38Dès le lendemain des Jeux de Tokyo.
00:25:40Ok.
00:25:40Ah oui.
00:25:40On a déjà commencé à bosser dessus.
00:25:42D'accord.
00:25:43Et c'était quoi les axes de travail ?
00:25:45Tout ce que j'ai fait avant,
00:25:47tirer les bonnes leçons.
00:25:48Oui.
00:25:48Et savoir se préparer de la meilleure des façons
00:25:50pour être prêt ce jour-là.
00:25:51D'accord.
00:25:52Et c'était quoi ?
00:25:53Je ne sais pas si c'est peut-être confidentiel,
00:25:55ce que tu fais avec lui,
00:25:55mais tu peux nous donner deux, trois tips,
00:25:57ce qu'il t'a donné,
00:25:58ce que toi t'appliques,
00:25:59ce que tu as appliqué.
00:26:00Moi, j'ai besoin d'être à 100% de mes capacités
00:26:03dans le moment présent.
00:26:04Oui.
00:26:04Tout de suite, maintenant,
00:26:05ne pas calculer ce qui se passe autour,
00:26:06d'être vraiment focus sur moi, mon adversaire.
00:26:09Qui n'était pas facile à Paris, pour le coup,
00:26:10avec le week.
00:26:11Voilà, c'est ça.
00:26:12C'est ça, ne pas s'exciter,
00:26:13ne pas s'enflammer.
00:26:14Je ne fais que l'utiliser.
00:26:15Ah mais je te dis,
00:26:15on a choisi le bon nom d'émission, je pense.
00:26:17Et toutes ces choses-là font qu'on s'est préparé
00:26:21de la meilleure des façons.
00:26:22En tout cas, je sais que je suis arrivé
00:26:23sur ces Jeux Olympiques qu'il a au top de ma forme.
00:26:26Au top de ma forme,
00:26:27les choses ont fait que je n'ai pas atteint
00:26:28l'objectif pour lequel j'étais venu.
00:26:31Mais par rapport à des choses,
00:26:33peut-être, qui n'étaient pas encore réglées.
00:26:35Et ce qui n'était pas réglé,
00:26:36ce n'est pas ce problème de concentration,
00:26:38c'est parfois, je me sens tellement bien
00:26:40que j'ai envie de trop en faire.
00:26:42D'accord.
00:26:43Et c'est ce qui s'est passé
00:26:44aux Jeux Olympiques de Paris.
00:26:45On va en parler.
00:26:46Moi, avant, j'aimerais te montrer une autre image
00:26:48avec un mec qui...
00:26:49Bon, sur la photo, elle a l'air très cool.
00:26:51Vraiment, chill, les doigts comme ça, c'est top.
00:26:55Mais ce gars-là, il s'appelle Ifumi Abe.
00:26:57C'est un Japonais
00:26:58et c'est tout simplement un tueur à gage.
00:27:01Explique-moi, Walid,
00:27:03ce qu'il rend si fort, si spécial,
00:27:04ce Ifumi Abe.
00:27:06Il est fort.
00:27:07C'est un très, très bon judoka.
00:27:08De toute façon, son palmarès
00:27:10parle à sa place.
00:27:13Il fait très peu de compétitions.
00:27:15Par contre, quand il fait les compétitions,
00:27:16il les gagne.
00:27:17Parfois, ça arrive pour lui
00:27:19de faire une seule compétition par an.
00:27:21Bon, là, il est un peu moins performant.
00:27:22Il reste très performant.
00:27:23Il a fini troisième au Championnat du Monde.
00:27:25Mais c'est fort ce qu'il fait.
00:27:29Dans son judo,
00:27:29qu'est-ce qu'il rend différent ?
00:27:30Qu'est-ce qu'il rend si dominant ?
00:27:32Si dominant,
00:27:33il a des attaques très fortes.
00:27:36Quand il fait ses attaques,
00:27:37quand il attaque,
00:27:38c'est pour faire tomber.
00:27:39Il n'attaque pas pour attaquer.
00:27:40Il attaque vraiment
00:27:42pour chercher le hippon,
00:27:43la grosse boîte,
00:27:44comme on dit.
00:27:47C'est fort ce qu'il fait.
00:27:48Et quand un mec comme ça
00:27:49domine autant dans une KT,
00:27:51je suppose qu'on a...
00:27:51On a envie de l'éclater.
00:27:52Voilà, on n'a qu'une seule envie,
00:27:53c'est de le battre.
00:27:53Est-ce que ça devient presque obsessionnel ?
00:27:55Est-ce que tu penses en mangeant,
00:27:56en dormant ?
00:27:56Tu te dis, putain,
00:27:57il faut que je trouve un plan anti-foumi.
00:27:58C'est totalement ça.
00:28:01Et c'est peut-être
00:28:02ce qui m'a porté préjudice
00:28:04sur pas mal de...
00:28:05À chaque fois qu'il a été en compétition avec moi,
00:28:07je l'ai pris en compétition,
00:28:08sauf au jeu.
00:28:08D'accord.
00:28:09Quand je sais qu'il est dans la compétition,
00:28:11je suis tellement excité,
00:28:11j'ai envie de le prendre.
00:28:12D'accord, ok.
00:28:13Donc...
00:28:14Il est peut-être trop même centré sur lui.
00:28:15Oui, je veux le battre.
00:28:17D'accord.
00:28:18C'est toujours le cas.
00:28:19Ok.
00:28:20Et voilà, ce truc-là,
00:28:22peut-être parfois,
00:28:23sur certaines compétitions,
00:28:24ça m'a trop...
00:28:24trop matrixé entre guillemets,
00:28:27j'ai envie de le prendre,
00:28:27j'ai envie de le prendre, j'ai envie de le prendre.
00:28:28Tu veux que je te donne la photo,
00:28:29tu l'installes dans la salle,
00:28:30si tu veux, comme ça, tu peux te...
00:28:32Non, tu l'as déjà...
00:28:33Mais du coup, ouais,
00:28:34c'est obsessionnel
00:28:35parce qu'on a envie de battre les meilleurs
00:28:36et lui, aujourd'hui,
00:28:37on peut le dire que c'est...
00:28:38c'est l'un des meilleurs.
00:28:40Et même si on remonte un peu plus haut,
00:28:44on va prendre d'autres japonais.
00:28:45Il y a d'autres japonais
00:28:45qui sont très, très forts.
00:28:46Aujourd'hui, ça fait depuis 2013...
00:28:49Ouais, ça fait depuis 2013
00:28:50que c'est un japonais
00:28:52qui gagne les championnats du monde.
00:28:53Oui, c'est fou.
00:28:54Et même avant,
00:28:55enfin, il y a eu d'autres...
00:28:56Mais même en 2011, je crois.
00:28:58C'est fou.
00:28:59C'est fou.
00:29:00Bon, en tout cas,
00:29:01j'espère qu'un jour, ça le fera.
00:29:03On va justement revenir sur ton parcours au jeu.
00:29:05Tu l'as dit,
00:29:05tu étais en mission,
00:29:06prêt pour aller te défier.
00:29:08Il faut m'y aller en finale.
00:29:09Bon, ça ne s'est pas passé comme ça.
00:29:10Ton parcours s'est arrêté avant.
00:29:11Mais il est intéressant, ton parcours, quand même.
00:29:13Le premier combat,
00:29:14c'est contre Mohamed Rachnonézade
00:29:15de l'équipe des réfugiés.
00:29:17Premier combat, c'est toujours spécial,
00:29:18je suppose,
00:29:18surtout là, à la maison, à Paris.
00:29:21Comment t'as appréhendé tout ça ?
00:29:22Le public, l'ambiance ?
00:29:24Tu sais que le judo, c'est cruel aussi.
00:29:26Sur une fraction de seconde,
00:29:27tout peut s'effondrer.
00:29:28Comment tu le gères, tout ça ?
00:29:29Alors déjà, il faut savoir que
00:29:31moi, ça faisait à peu près
00:29:32un an et demi, deux ans
00:29:32que j'étais tête de série
00:29:33sur quasiment toutes les compétitions.
00:29:35Donc, en plus, l'étiquette...
00:29:36Voilà, c'est ça.
00:29:37Et j'arrive au jeu,
00:29:39pas tête de série.
00:29:40Parce qu'on a essayé
00:29:41de chercher des points
00:29:41à un moment donné
00:29:42où c'était peut-être pas
00:29:43le bon moment
00:29:44et je n'ai pas réussi
00:29:46à avoir les points
00:29:46qu'il me fallait
00:29:47pour être top 8.
00:29:48Donc, je sais que
00:29:49je vais potentiellement
00:29:50avoir quelqu'un
00:29:51avant mon quart de finale
00:29:52qui est dans le top 8.
00:29:53Donc déjà, à partir de là,
00:29:54on sait qu'avant d'arriver
00:29:56au quart de finale,
00:29:56ça va être du solide d'entrée.
00:29:58Donc, il y a cette personne
00:30:00de l'équipe réfugiée
00:30:02que je prends au premier tour
00:30:03particulière.
00:30:04Déjà, mais c'est bien,
00:30:05c'est particulier d'un côté,
00:30:06mais c'était bien de l'autre
00:30:08parce que j'ai pris connaissance
00:30:09du truc.
00:30:10Oui, de l'arène à Jean-Marc.
00:30:12C'est ça.
00:30:12Et Luca, la veille,
00:30:13quand il est rentré,
00:30:14il est venu me voir directement
00:30:15très gentil de sa part.
00:30:16En plus, il m'a dit
00:30:17« Gros, c'est un truc de fou.
00:30:19C'est du jamais vu
00:30:20ce qui se passe dans la salle. »
00:30:22C'était le cas
00:30:23parce que je suppose
00:30:23que tu t'es imaginé
00:30:24des millions de scénarios.
00:30:25Je me suis imaginé
00:30:26quelque chose de moins que ça.
00:30:28En fait, quand tu rentres
00:30:29et qu'ils disent
00:30:30« Walid Kiyar »
00:30:31et que ça commence à vibrer.
00:30:32Les grosses têtes.
00:30:33Ça, je l'ai vu à la fin.
00:30:34Je ne l'ai pas vu directement.
00:30:36Mais c'était fou
00:30:39et je pense que c'est ce qu'il a fait
00:30:40après la compétition
00:30:41où je me suis dit
00:30:41« On ne revivra pas
00:30:43un truc comme ça. »
00:30:44C'est clair que c'était dingue.
00:30:45C'était dingue.
00:30:45Ce premier combat, ça passe
00:30:46et tu l'as dit,
00:30:47huitième de finale,
00:30:48ça devient tout de suite
00:30:49très intéressant
00:30:49puisque ton adversaire,
00:30:51c'est Vachat Vélachvili.
00:30:53Tu as vu, c'est pas mal
00:30:54la prononciation.
00:30:55Le vice-champion olympique
00:30:55en titre.
00:30:56Le public te transcende.
00:30:58Tu gagnes avec deux oisari
00:30:59dans les 30 dernières secondes.
00:31:01C'est à ce moment-là
00:31:01que tu as un petit déclic
00:31:02et tu te dis
00:31:02« Ok, là aujourd'hui,
00:31:04je peux faire de grandes choses. »
00:31:06Ou tu le sentais
00:31:08le premier combat.
00:31:09Non, je le savais.
00:31:10Je le savais.
00:31:12Je n'étais pas là
00:31:12pour venir faire
00:31:13une figuration
00:31:14ou quoi que ce soit.
00:31:15J'étais là vraiment
00:31:16pour être champion olympique
00:31:17et pour battre AB en finale.
00:31:18Parce que là,
00:31:18tu as un vrai message.
00:31:19Oui, c'est ça.
00:31:20Tu bats le vice-champion olympique
00:31:21en titre.
00:31:21Oui, qui est médaille mondiale
00:31:22juste avant et tout.
00:31:24Qui est champion d'Europe
00:31:24cette année-là.
00:31:25C'était le top.
00:31:26Il était troisième
00:31:27ou deuxième mondial.
00:31:29Donc, tête de série 2.
00:31:30Après, je l'avais très
00:31:34beaucoup étudié.
00:31:36On s'était déjà appris
00:31:37pas mal de fois.
00:31:37C'était un très beau combat.
00:31:39Et derrière, en plus,
00:31:40il m'envoie un message
00:31:40où il me dit
00:31:41« Tu étais super fort aujourd'hui. »
00:31:42Trop bien.
00:31:43Je pense que ça fait plaisir
00:31:44quand un concurrent
00:31:45dit « C'était fort. »
00:31:47Et tu dis que tu l'as
00:31:48beaucoup étudié.
00:31:49Comment ça se passe pour toi ?
00:31:50J'ai le souvenir
00:31:50dans l'ancienne émission
00:31:52Sportstream,
00:31:53avoir reçu Romain Valadier-Picard.
00:31:54Il m'expliquait
00:31:55qu'il prenait des notes
00:31:56sur ses sensations
00:31:56mais aussi sur tous ses adversaires.
00:31:59Toi, comment tu procèdes
00:32:00est-ce que pareil,
00:32:01tu as un petit carnet de notes ?
00:32:02Est-ce que c'est là-dedans ?
00:32:02Oui, ça dépend.
00:32:03Il y a des personnes
00:32:04qui ont besoin de noter les choses.
00:32:05Moi, je n'ai pas ce besoin-là.
00:32:06J'ai une mémoire très visuelle.
00:32:08Donc, quand je vois les choses,
00:32:09je les mémorise.
00:32:11Après, j'ai besoin de les faire.
00:32:13Et à partir de là,
00:32:13ça y est, c'est ancré dans ma tête.
00:32:15Je n'ai pas besoin de noter et tout.
00:32:17Quand je note, limite,
00:32:18je les oublie les choses.
00:32:19Donc, j'ai besoin de beaucoup voir.
00:32:20Voir, voir, voir.
00:32:21Donc, c'est là où j'étudie.
00:32:22Je regarde les actions
00:32:2315, 20, 30 fois.
00:32:30Des attitudes,
00:32:32des profils similaires
00:32:33aux gens qu'on va retrouver
00:32:34à l'étranger.
00:32:35Mais on a quand même la chance
00:32:37d'avoir un très beau tapis
00:32:38à l'INSEP et tout.
00:32:38Donc, on trouve des personnes,
00:32:39des gauchers, des droitiers
00:32:40qui font le judo comme ça, comme ça.
00:32:42Et voilà.
00:32:43En plus, on va pas mal à l'étranger.
00:32:44On trouve les profils
00:32:45qui nous conviennent,
00:32:46qui nous dérangent.
00:32:47On trouve des solutions, etc.
00:32:48C'est ça aussi
00:32:49qui est beau dans le judo.
00:32:52Totalement.
00:32:52Donc, il y a 7 très belles victoires
00:32:53face au Vicham olympique en titre.
00:32:54Et puis derrière, en quart,
00:32:56tu t'inclines
00:32:56contre Guzman Kyrgyzbaïev.
00:32:59On rappelle, donc, voilà,
00:33:00au judo,
00:33:01qu'il se passe en une journée.
00:33:01Comment t'arrives, là,
00:33:02tout de suite,
00:33:03à faire le deuil, finalement,
00:33:04en très peu de temps,
00:33:05de la médaille d'or,
00:33:06du potentiel combat
00:33:08qui t'attend
00:33:09contre cet homme en finale ?
00:33:10Ouais, c'est dur à ce moment-là.
00:33:12Franchement, c'est dur
00:33:13parce que je mène le combat,
00:33:14encore une fois,
00:33:15largement.
00:33:16Je suis largement au-dessus
00:33:17et lui, il voit pas le ballon,
00:33:20il a mal au genou,
00:33:21il regarde à gauche, à droite.
00:33:22Et là, je fais une erreur d'attaque.
00:33:24Mais c'est relou de dire
00:33:25que tu fais une erreur
00:33:26aux Jeux Olympiques, en vrai.
00:33:28Parce que derrière,
00:33:28c'était...
00:33:30Je prenais un Brésilien
00:33:31que j'avais déjà battu trois fois.
00:33:33Il y a de fortes chances
00:33:34que j'allais en finale
00:33:34sur Ufumabé.
00:33:36C'était la mission,
00:33:37c'était l'objectif.
00:33:38Mais voilà, c'est comme ça.
00:33:39Il faut se remobiliser.
00:33:41C'est là où je bosse
00:33:42en prépa mental aussi.
00:33:43On bosse ce genre de choses.
00:33:45Tout est possible,
00:33:46tout est envisageable.
00:33:48Non, mais il faut se préparer
00:33:50à toute éventualité.
00:33:51Et si tu perds,
00:33:51il faut se remettre dedans directement.
00:33:53J'ai vite basculé à autre chose.
00:33:55Et comment t'as fait ?
00:33:55Comment t'as fait concrètement ?
00:33:56On se remet dans la journée,
00:33:58tu perds.
00:33:59Qu'est-ce qui se passe après ?
00:34:00Je me mets dans une pièce
00:34:00tout seul.
00:34:02Mon entraîneur,
00:34:03du coup, Danny Fernandez,
00:34:04qui ferme la porte à clé.
00:34:05Il dit, prends ton temps.
00:34:07Prends le temps qu'il te faut.
00:34:08Je prends le temps qu'il me faut,
00:34:0910-15 minutes.
00:34:10Je me vide.
00:34:11Je fais ce que j'ai à faire.
00:34:13Je crie.
00:34:14Je fais ce que j'ai à faire
00:34:15pour aller mieux.
00:34:16J'extériorise.
00:34:17J'extériorise.
00:34:19Je demande d'avoir
00:34:19mon prépa mental qui est présent.
00:34:21Je sors de la salle,
00:34:23je le vois deux minutes.
00:34:24passer le message
00:34:26qu'il a à me faire passer.
00:34:27Je retourne à la salle
00:34:28et je me prépare
00:34:29pour ma finale de repêche.
00:34:31D'accord.
00:34:32Oui, donc finalement,
00:34:32le switch...
00:34:33Il faut aller vite,
00:34:33il n'y a pas le temps.
00:34:34Il y avait quand même
00:34:35une pause à ce moment-là
00:34:36après le quart de finale.
00:34:36Il y a une pause.
00:34:37Oui, ça ne reprenait
00:34:37qu'en fin d'après-midi, je crois.
00:34:39Il y avait à peu près
00:34:402h, 2h30.
00:34:41Donc, j'ai fait une petite sieste.
00:34:43Voilà, je suis reparti
00:34:44sur la finale de repêche.
00:34:45D'ailleurs, on le voit,
00:34:46sur la finale de repêchage,
00:34:47tu gagnes,
00:34:48il n'y a pas
00:34:48d'excès de joie.
00:34:51Tu es en mission.
00:34:51Tu es déterminé.
00:34:52Il y a un regard froid.
00:34:54En fait, ce qui est le plus dur,
00:34:55c'est de se dire que
00:34:56à ce moment-là,
00:34:57c'était beaucoup plus simple
00:34:58pour moi d'aller en finale
00:34:59que de gagner la place de 3.
00:35:01De faire bronze.
00:35:02Parce que les mecs,
00:35:03ils ont perdu.
00:35:04Oui, le tableau,
00:35:04c'était un peu ouvert.
00:35:06Je prends un mongol
00:35:07en finale de repêche.
00:35:08Voilà, c'est dur à dire
00:35:11que le chemin était plus simple
00:35:11pour aller en finale
00:35:12que de faire 3e.
00:35:13C'est fou.
00:35:13Tu le remates, des fois,
00:35:15ce combat en quart de finale ?
00:35:17Non, une seule fois,
00:35:17je les ai vus.
00:35:18Une seule fois
00:35:18et après, au placard.
00:35:20Comme les jeux de Rio.
00:35:22D'accord.
00:35:23Je les ai vus une fois
00:35:24pour bosser.
00:35:27Comment ?
00:35:27Tu n'as pas besoin de plus.
00:35:29Des fois, tu peux rester
00:35:30un peu fixette
00:35:31sur ce qui s'est passé.
00:35:32Que ces combats-là,
00:35:33je n'ai pas réussi
00:35:33à les revoir encore.
00:35:36Mais toutes les autres compétitions,
00:35:37je revois mes combats
00:35:37tout le temps.
00:35:38Mais là, l'événement fait que…
00:35:40Émotionnellement, c'est…
00:35:41Oui, c'est…
00:35:43Non, mais je comprends.
00:35:44J'ai du mal à les revoir.
00:35:46J'avais du mal
00:35:47à les revoir, les combats.
00:35:48Mais bon,
00:35:49il faudrait que je les ai revus
00:35:50une seule fois.
00:35:51Et donc, il reste un combat
00:35:52pour le bronze
00:35:52face à Denise Vierroux.
00:35:54Là aussi,
00:35:55je pense que tu vas me le dire,
00:35:56mais un combat un peu frustrant
00:35:58pour toi ?
00:35:58Parce que…
00:35:59Pareil,
00:36:00tu l'as en main,
00:36:01ce combat.
00:36:02Est-ce que,
00:36:03Walid,
00:36:03sans faire injure à Vierroux,
00:36:04qui est un très grand judoka,
00:36:05mais est-ce que tu dirais
00:36:06que ce combat,
00:36:06c'est plus toi qu'il perd
00:36:08face à toi-même
00:36:09que lui qu'il gagne,
00:36:10entre guillemets ?
00:36:11Il a été opportuniste
00:36:12sur une action
00:36:13à 15 secondes de la fin
00:36:14où, pareil,
00:36:15encore une fois,
00:36:16je suis en train de mener
00:36:16le combat
00:36:17à deux pénalités à zéro.
00:36:19Je suis au-dessus,
00:36:20il est numéro un mondial.
00:36:23Voilà,
00:36:23cette action-là.
00:36:24Où c'est moi
00:36:24qui vais le chercher.
00:36:25En fait,
00:36:26il ne fait pas grand-chose.
00:36:26Il me retombe juste dessus.
00:36:29Mais voilà,
00:36:29ça marque.
00:36:30Ça marque
00:36:30et du coup,
00:36:31il garde,
00:36:33il perd du temps et tout.
00:36:34où je me relève,
00:36:34il reste 10 secondes.
00:36:36Je ne sais pas
00:36:36si je perds contre moi-même.
00:36:37C'est lui qui gagne,
00:36:38en tout cas.
00:36:38C'est la seule chose
00:36:40dont je suis sûr.
00:36:41Et les secondes,
00:36:42les minutes,
00:36:43juste après,
00:36:44où tu sais que,
00:36:45voilà,
00:36:45tu étais venu pour l'or,
00:36:46il n'y aura pas de médaille.
00:36:48Est-ce que tu fais un peu pareil
00:36:50qu'après ta défaite en quart,
00:36:51tu t'enfermes,
00:36:51t'extériorises ?
00:36:52Est-ce que tu appelles quelqu'un ?
00:36:53Est-ce que tu vas tout de suite
00:36:54rejoindre tes proches ?
00:36:56Comment ça se passe ?
00:36:57À ce moment-là,
00:36:58de mémoire comme ça,
00:36:59c'est flou.
00:37:04Je retourne dans la salle
00:37:06d'échauffement,
00:37:07je fais ma valise.
00:37:08Je pense que j'appelle
00:37:09mon frère ou ma mère
00:37:10et je vais les retrouver.
00:37:14Je parle un peu
00:37:15avec mon coach,
00:37:16qui était très…
00:37:17Baptiste Leroy,
00:37:18qui était directeur
00:37:19de l'équipe de France masculine,
00:37:21qui était très dégoûté,
00:37:23moi aussi.
00:37:25Et du coup,
00:37:25je retourne voir ma famille
00:37:28directement.
00:37:28Et je passe à autre chose.
00:37:30Je passe à autre chose.
00:37:31Tu as quand même
00:37:31cette capacité.
00:37:32Je ne l'avais pas avant.
00:37:33Je ne l'avais pas du tout.
00:37:34Oui, voilà,
00:37:34c'est ça.
00:37:35Avec tout ce que tu as vécu,
00:37:37tout ce que tu as acquis
00:37:37aussi comme expérience
00:37:38dans la doubleur finalement,
00:37:39c'est ça qui te permet
00:37:40maintenant de relativiser
00:37:42plus facilement,
00:37:43de faire ce switch
00:37:44plus facilement.
00:37:45Oui, parce que j'ai vécu
00:37:46des Jeux de Rio
00:37:47où je me suis enfermé.
00:37:48J'ai vécu deux Jeux olympiques
00:37:49totalement différents.
00:37:50Je me suis enfermé,
00:37:51je ne voulais pas parler
00:37:52à personne,
00:37:53j'ai éteint mon téléphone
00:37:53pendant une semaine,
00:37:55je ne répondais à personne,
00:37:56je ne me suis mis
00:37:56dans ma bulle
00:37:56et là,
00:37:57je ne voulais pas revivre
00:37:57la même chose.
00:37:58j'ai mes proches
00:37:59qui sont venus,
00:38:00qui étaient tous présents,
00:38:00qui étaient contents
00:38:01d'être là.
00:38:02Je ne voulais pas arriver
00:38:02et faire la grimace
00:38:04par respect pour eux
00:38:06et même pour leur faire vivre
00:38:07quelque chose de beau.
00:38:08Je voulais le vivre
00:38:08avec eux encore et encore
00:38:10et du coup,
00:38:10ils étaient contents
00:38:11d'être là.
00:38:12Je voulais être content
00:38:12d'être là aussi.
00:38:13Même si j'étais dégoûté,
00:38:15moi, il y a le coach,
00:38:16je suis avec toute ma famille,
00:38:17on est une quinzaine
00:38:17autour d'une table
00:38:19comme ça,
00:38:19à côté de la salle
00:38:21et il y a le coach
00:38:22de Denise
00:38:23qui vient me voir
00:38:23et qui me dit
00:38:24cette médaille,
00:38:25elle est à tous les deux.
00:38:26Je dis non,
00:38:26elle est autour de ton cou.
00:38:28Mais il me fait
00:38:28une petite remarque
00:38:29comme ça,
00:38:29tu la mérites autant que lui.
00:38:30C'est beau.
00:38:31C'est gentil de sa part.
00:38:32Il y a l'air d'avoir
00:38:32une belle ambiance finalement.
00:38:34C'est un peu une petite famille.
00:38:36Le judo ?
00:38:36Oui.
00:38:37Comme ça,
00:38:38il y a des temps
00:38:38que tu as donné.
00:38:39Là, c'est vrai
00:38:39qu'il y a eu
00:38:40Marc Velashvili
00:38:42qui m'envoie un message
00:38:42et le coach de Denise
00:38:44qui me dit ça.
00:38:46Il y a du respect.
00:38:47Il y a beaucoup,
00:38:47beaucoup de respect
00:38:48entre certains judokas.
00:38:50Il y en a qui...
00:38:51Voilà.
00:38:52Mais c'est vrai
00:38:53que pour certaines personnes,
00:38:55il y a du respect
00:38:55qui est accordé
00:38:56plus que d'autres.
00:38:57C'est sûr.
00:38:57Et je pense que moi,
00:38:59le respect en toute humilité,
00:39:00je l'ai gagné depuis un moment
00:39:01et c'est la vérité.
00:39:03Enfin, en toute humilité.
00:39:04Vraiment,
00:39:04c'est un respect
00:39:05que j'ai mérité
00:39:06et les gens me respectent
00:39:08pour qui je suis
00:39:08et ce que je fais sur le tapis.
00:39:10Par équipe ?
00:39:11Donc toi,
00:39:12tu ne vas pas combattre
00:39:12mais par contre,
00:39:13il y a un scénario de dingue.
00:39:14Final,
00:39:15France-Japon,
00:39:16le remake de Tokyo,
00:39:17la revanche peut-être
00:39:18des Japonais.
00:39:19Gaba,
00:39:19Johan Benjamin Gaba
00:39:20affronte Ifumi Abe
00:39:21en moins de 73 kilos.
00:39:23Ifumi Abe qui monte d'une 4T.
00:39:24La France est menée 3-1,
00:39:25je crois,
00:39:26si ma mémoire est bonne.
00:39:27Si Gaba Pair,
00:39:28c'est terminé.
00:39:28Terminé.
00:39:29Simple,
00:39:29combat décisif.
00:39:30Je disais tout à l'heure
00:39:31et tu le disais aussi
00:39:32que tu avais un plan
00:39:33anti-Ifumi Abe.
00:39:35Je voulais monter
00:39:36sur cette finale.
00:39:36Ben oui,
00:39:37je me doute bien.
00:39:37À mort.
00:39:38Je voulais trop monter
00:39:39sur cette finale.
00:39:40J'ai saoulé mon coach.
00:39:41Je lui ai dit,
00:39:41laisse-moi,
00:39:42s'il te plaît,
00:39:42je vais le battre.
00:39:43Et à un moment donné,
00:39:44il s'est tendu.
00:39:45Il m'a dit,
00:39:45laisse-moi tranquille.
00:39:47Et voilà,
00:39:48après,
00:39:48c'était égoïste de ma part
00:39:49ce que je faisais.
00:39:50Oui.
00:39:50Parce que je voulais combattre.
00:39:51Je voulais faire.
00:39:52C'était ton moment.
00:39:52C'était ce que tu as toujours rêvé.
00:39:54Oui,
00:39:54je comprends.
00:39:55Et avec du recul maintenant,
00:39:56je me dis,
00:39:56non,
00:39:57là,
00:39:57on parle équipe de France.
00:39:58On parle d'une équipe.
00:39:59Il faut faire les choix
00:40:00qu'il faut pour gagner
00:40:01la rencontre.
00:40:03Et voilà,
00:40:04c'était un moment particulier.
00:40:05Et Gaba,
00:40:06alors quand il s'apprête
00:40:07à affronter Ifumi Abe ?
00:40:08Je lui dis 2-3 choses.
00:40:09Tu lui dis,
00:40:10écoute,
00:40:10j'ai à te parler,
00:40:10j'ai un plan.
00:40:11À la salle d'échauffement,
00:40:12oui.
00:40:12Qu'est-ce que tu lui dis exactement ?
00:40:13Je lui dis de mémoire,
00:40:15je lui dis un truc.
00:40:17Je ne sais plus ce que je lui dis,
00:40:18mais je lui parle
00:40:18d'une jambe devant,
00:40:19avancée.
00:40:20Ok.
00:40:20Je lui parle de sa jambe avancée.
00:40:22Et je lui dis,
00:40:23tant qu'il n'a pas
00:40:23cette jambe avancée
00:40:24et que tu la racèles,
00:40:25tu la racèles sur cette jambe-là,
00:40:26il ne va pas pouvoir
00:40:26tourner le dos.
00:40:27Il va s'accroupir.
00:40:28Et je me rappelle,
00:40:29c'est ce qu'il a fait.
00:40:30Et je lui avais donné
00:40:31un seul conseil.
00:40:32Je lui avais juste dit ça.
00:40:33Après,
00:40:34il a fait le taf,
00:40:34il a fait ce qu'il fallait,
00:40:35mais c'était un combat.
00:40:36C'était un combat de fou,
00:40:37quasiment neuf minutes de combat.
00:40:38Malade mental.
00:40:39Il y a ce mouvement d'épaule
00:40:40kata-gourouma.
00:40:42C'est ça.
00:40:42Il a travaillé
00:40:43trois semaines avant,
00:40:45je crois.
00:40:45C'est fou.
00:40:46Non, mais le scénario
00:40:46est digne d'un film.
00:40:47C'est les jeux.
00:40:47C'est ça, les jeux.
00:40:48Est-ce que tu as eu la sensation,
00:40:50Walid,
00:40:51que finalement,
00:40:52cette victoire de Gabba,
00:40:53donc de l'équipe de France
00:40:54dont tu fais partie,
00:40:55c'était aussi un peu
00:40:55une victoire pour toi,
00:40:56un peu une victoire
00:40:57par procuration,
00:41:03Non, après,
00:41:04ça se trouve que
00:41:05si je ne lui avais rien dit,
00:41:05il aurait peut-être
00:41:07gagné le combat
00:41:07avant le Golden.
00:41:08Je ne sais pas.
00:41:09Non, mais tu vois,
00:41:09quand tu vois que Gabba
00:41:12gagne ce combat,
00:41:12est-ce que tu as
00:41:13ce petit sentiment
00:41:14presque aussi fort
00:41:15que quand toi,
00:41:15tu gagnes ?
00:41:16J'étais tellement content
00:41:17pour lui.
00:41:17En fait,
00:41:19non, je ne vais pas dire
00:41:19que j'aurais préféré
00:41:19le battre moi.
00:41:20Ce serait de ma part
00:41:22de dire que je suis aussi content.
00:41:23Non, j'aurais préféré
00:41:24gagner ce combat-là moi.
00:41:25Mais c'est vrai
00:41:26que quand il le gagne
00:41:27et la façon dont il le gagne
00:41:28et le visage qu'il montre
00:41:30à ce moment-là,
00:41:31j'étais trop content pour lui.
00:41:32C'était incroyable.
00:41:33En fait,
00:41:34moi, Johan,
00:41:35je le côtoie depuis
00:41:35super longtemps.
00:41:37Je sais qui il est.
00:41:39Je sais ce qu'il faisait
00:41:40sur le tapis.
00:41:41Mais personne ne le savait.
00:41:42Enfin, personne.
00:41:43Le grand public.
00:41:44Les gens ne le savaient pas.
00:41:45Moi, je me rappelle.
00:41:46Je retombe sur Johan rapidement.
00:41:48On était au Japon
00:41:49et on est en train
00:41:50de discuter en stage
00:41:51quatre mois avant
00:41:52les Jeux Olympiques.
00:41:52Et je lui dis,
00:41:53si tu continues
00:41:54de t'entraîner comme ça,
00:41:55tu vas faire médaille olympique.
00:41:57Il avait une médaille
00:41:58sur le circuit
00:41:59à ce moment-là.
00:42:00Et en fait,
00:42:00à ce moment-là,
00:42:01quand il bat à B,
00:42:02je suis content.
00:42:03Mais ce n'est pas fini
00:42:04parce qu'on n'est qu'à 3-2.
00:42:05Bien sûr.
00:42:06Il faut que Clarisse gagne.
00:42:07Voilà.
00:42:08Et la suite,
00:42:08on la connaît.
00:42:09Clarisse gagne.
00:42:09Et ensuite,
00:42:10la roulette.
00:42:11Ça tombe sur la catégorie
00:42:13de Teddy Riner.
00:42:14Le scénario est digne d'un film.
00:42:16Clairement.
00:42:16Nous, on s'est tous dit ça.
00:42:17Je me rappelle,
00:42:18on l'a vu au Club France
00:42:19avec tous les autres médias,
00:42:20tout le public.
00:42:21Et on s'est dit,
00:42:21c'est obligé
00:42:22que ça se passe comme ça.
00:42:23Toi, tu l'as vécu pareil
00:42:24là-bas à l'aréna ?
00:42:25En fait,
00:42:25déjà,
00:42:26on se retrouve à 3-1.
00:42:28Mais on n'aurait jamais
00:42:28dû se retrouver à 3-1.
00:42:29Moi,
00:42:30j'avais dit qu'on allait mettre
00:42:314-2 très rapidement.
00:42:34On allait finir,
00:42:35on ne va même pas aller jusqu'au bout.
00:42:36J'étais persuadé de ça.
00:42:38Je me suis dit,
00:42:38même s'il y a un tirage au sort,
00:42:39que ça retombe sur Romane,
00:42:40que ça retombe sur Sarah,
00:42:41que ça retombe sur Johan,
00:42:42que ça retombe sur Clarisse,
00:42:44Marie et Evouté,
00:42:45on va gagner.
00:42:46Le tirage au sort,
00:42:47il était grave à notre avantage.
00:42:49Donc,
00:42:49il n'y avait pas eu de...
00:42:50Après,
00:42:50que ça tombe sur Teddy,
00:42:51c'est fou.
00:42:51C'était dingue.
00:42:53Mais c'est là où tu vois le statut
00:42:54que Teddy c'est un champion.
00:42:57Le regard qu'il a,
00:42:58il y retourne.
00:42:59Et il sait qu'il va ramener le point.
00:43:00Il doit le ramener.
00:43:01Dernier combat des Jeux,
00:43:03en judo,
00:43:05il faut qu'il gagne ce point.
00:43:05Il le gagne.
00:43:06Oui,
00:43:07vraiment,
00:43:08tu vois à ce moment-là
00:43:08que c'est le patron.
00:43:10La salle.
00:43:11Mais ce qui est fou,
00:43:11c'est qu'il y a eu plus de bruit
00:43:13au moment où le tirage au sort
00:43:16tombe sur plus de 100
00:43:17qu'au moment où il gagne.
00:43:18C'est vrai.
00:43:19C'est ça qui est fou.
00:43:20C'est tellement...
00:43:21il faut avoir quelque chose
00:43:22pour instaurer cette confiance
00:43:24comme ça.
00:43:25C'est vrai qu'au moment
00:43:26où ça tombe sur sa...
00:43:27Oui,
00:43:27c'est ça,
00:43:27exactement.
00:43:28Comme s'il avait déjà gagné.
00:43:29Non,
00:43:29c'est pas gagné.
00:43:30Mais même pour lui,
00:43:30ça a dû être super dur.
00:43:31Je ne sais pas si vous avez eu...
00:43:32Si tu es très proche de lui ou pas,
00:43:34mais je ne sais pas si...
00:43:35Il est préparé à ça.
00:43:36Oui.
00:43:37Comme tout à l'heure,
00:43:37je te disais,
00:43:38on est préparé à toute éventualité.
00:43:39Lui,
00:43:39il est préparé encore plus.
00:43:41Il bosse avec une psy
00:43:41depuis qu'il a 15 ans.
00:43:42Miriam Salmi.
00:43:43Oui,
00:43:43c'est ça.
00:43:44Et il est préparé
00:43:45à toute éventualité.
00:43:46Il n'y a pas de...
00:43:46Ah,
00:43:47je n'avais pas prévu.
00:43:47Ça n'existe pas.
00:43:48Et nous aussi,
00:43:49on essaie du mieux qu'on peut
00:43:50de se préparer à toute éventualité,
00:43:51même si ce n'est pas simple.
00:43:53Mais voilà,
00:43:53il faut.
00:43:54Il faut.
00:43:55Et ça fait quoi
00:43:55de te dire que Pékin 2008,
00:43:58les premiers Jeux que tu suis,
00:43:59tu vois Teddy Riner
00:44:00prendre sa première médaille olympique,
00:44:02le bronze.
00:44:04Je suis très mauvais en maths,
00:44:04mais beaucoup d'années plus tard,
00:44:05on va dire 2024 à Paris,
00:44:07tu remportes une médaille
00:44:08parce que tu l'as aussi
00:44:09remporté cette belle médaille d'or
00:44:10avec Teddy Riner.
00:44:12Il y a un groupe aussi,
00:44:13il n'y a pas que Teddy.
00:44:14Bien sûr.
00:44:14Mais tu sais,
00:44:14la symbolique.
00:44:15Mais c'est vrai que c'est...
00:44:16Ouais,
00:44:16c'est beau.
00:44:17Honnêtement,
00:44:18je n'ai pas pensé à ça.
00:44:19Mais j'étais plus sur un truc
00:44:21où une bande de potes...
00:44:22Ouais,
00:44:22partageant ensemble.
00:44:23Ouais,
00:44:24une vraie bande de potes,
00:44:25pour le coup,
00:44:26et qui partage un moment incroyable
00:44:28et qui restera gravé en nous
00:44:30toute notre vie.
00:44:31Et j'étais plus focus là-dessus.
00:44:33OK.
00:44:34Et l'après-jeu,
00:44:35comment tu l'as vécu ?
00:44:36Là,
00:44:36on t'a vécu énormément
00:44:37de moments forts.
00:44:37Ouais,
00:44:38le soir même,
00:44:39j'ai un petit bad mood.
00:44:40Ouais.
00:44:41Ouais,
00:44:41de...
00:44:42Je ne me sens pas légitime.
00:44:44Ah ouais ?
00:44:44La vérité,
00:44:45à ce moment-là,
00:44:45ouais,
00:44:45attention.
00:44:46Le syndrome de l'imposteur ?
00:44:47Ouais,
00:44:47un peu.
00:44:48Un peu.
00:44:48Je ne me sens pas légitime
00:44:50parce que je n'ai pas combattu.
00:44:50Ouais.
00:44:51OK.
00:44:52Il faut dire la vérité.
00:44:53Je fais partie de l'équipe,
00:44:54mais je n'ai pas combattu.
00:44:55Et du coup,
00:44:56est-ce que cette médaille,
00:44:57je la mérite vraiment ?
00:44:58Ouais.
00:44:59Donc,
00:45:00voilà.
00:45:01Et comment tu as réussi après
00:45:02à l'apprécier à sa juste valeur ?
00:45:04Les discussions avec des gens,
00:45:05que ce soit avec Teddy
00:45:06ou avec d'autres personnes.
00:45:07Non,
00:45:08mais tu l'as mérité en indiv,
00:45:09tu l'as eu en équipe,
00:45:10c'est bien,
00:45:10c'est comme ça.
00:45:11Ouais.
00:45:12Tu repars avec une médaille et tout.
00:45:13Bien sûr,
00:45:14on est content,
00:45:15mais on aurait voulu combattre.
00:45:16Ouais.
00:45:16Et on est des compétiteurs,
00:45:17on est des athlètes,
00:45:18on a envie de...
00:45:19Donc,
00:45:19il y a eu un petit moment flou.
00:45:22Mais après,
00:45:23encore une fois,
00:45:24je suis très reconnaissant
00:45:25de ce qui m'arrive et tout.
00:45:26Et donc,
00:45:26on fait vite la bascule
00:45:27et on passe à autre chose.
00:45:30Allez,
00:45:30une petite dernière question,
00:45:31mais ce n'est pas moi
00:45:32qui vais te la poser,
00:45:33Walid.
00:45:36Salut mon frérot.
00:45:37Bon,
00:45:37écoute,
00:45:37je sais tout ce que tu as traversé
00:45:38pour en arriver là aujourd'hui
00:45:39et rien que d'y penser,
00:45:41ça me fait transpirer.
00:45:43J'aimerais que tu nous dises
00:45:44un petit peu,
00:45:44c'est quoi selon toi
00:45:45la plus grande leçon
00:45:46que tu as pu tirer
00:45:47de ton parcours jusqu'à aujourd'hui.
00:45:49Et je sais qu'il y a encore
00:45:50de très belles choses
00:45:51qui t'attendent.
00:45:52En tout cas,
00:45:53je suis très fier de toi
00:45:54et continue à montrer
00:45:55qu'avec du travail et du cœur,
00:45:58on est capable
00:45:58de faire de très belles choses.
00:46:00Voilà.
00:46:00Allez,
00:46:01je t'embrasse fort.
00:46:02C'est mon frère.
00:46:03C'est Louis Mazy.
00:46:04On est arrivé à l'INSEP ensemble.
00:46:06On était en chambre.
00:46:07Incroyable.
00:46:09Il faut que je réponde
00:46:10à sa question.
00:46:11Elle n'est pas facile.
00:46:11Elle n'est pas facile.
00:46:12Non,
00:46:12mais après,
00:46:12il a tout traversé avec moi.
00:46:13Il a toujours été présent et tout.
00:46:17La plus grande leçon,
00:46:19c'est que,
00:46:21malheureusement,
00:46:23c'est que
00:46:24on ne s'attache pas à toi
00:46:26dans le monde du sport
00:46:28pour la personne que tu es,
00:46:30mais plus pour le sportif
00:46:32que tu es.
00:46:33Et dès que j'ai compris ça,
00:46:35il y avait un avant et un après.
00:46:37D'accord.
00:46:38Je l'ai compris très rapidement.
00:46:39Donc,
00:46:40j'ai commencé à m'entourer
00:46:40de personnes de confiance.
00:46:42mais c'est surtout ça.
00:46:44C'est que
00:46:44on aime le sportif.
00:46:47On n'aime pas la personne.
00:46:48C'est vrai.
00:46:49Malheureusement.
00:46:50Et si un jour,
00:46:52ça change,
00:46:53tant mieux pour tout le monde.
00:46:54Mais on a trop besoin
00:46:56d'exister par rapport
00:46:57à nos résultats
00:46:58alors qu'en soi,
00:47:00on est sûrement
00:47:00de très belles personnes
00:47:01et tout.
00:47:02et ça manque de sincérité.
00:47:08Moi,
00:47:08et cette leçon,
00:47:09je l'ai apprise très tôt,
00:47:10très rapidement.
00:47:11Du coup,
00:47:11le lendemain
00:47:12des Jeux Olympiques de Rio,
00:47:14je me suis dit,
00:47:14en fait,
00:47:15c'était le Walid champion d'Europe,
00:47:17très jeune,
00:47:18qu'on aimait bien.
00:47:20Le Walid sportif judoka,
00:47:22enfin,
00:47:22la vraie personne Walid.
00:47:23Parce que je suis un mec grave drôle.
00:47:25Je veux dire,
00:47:26je ne suis pas un monstre ou quoi.
00:47:28Et pourquoi,
00:47:29à un moment donné,
00:47:30tu te dis,
00:47:31pourquoi ?
00:47:32En fait,
00:47:32c'est le champion d'Europe
00:47:33qu'ils aiment.
00:47:33Le vrai,
00:47:34ils l'aiment.
00:47:35C'est plus ça
00:47:35que j'ai compris très rapidement.
00:47:37Donc,
00:47:37j'ai commencé à m'entourer
00:47:38de personnes de confiance
00:47:39mais solide.
00:47:42Et j'ai commencé un peu
00:47:43à me protéger.
00:47:44Et je pense que c'est
00:47:46la meilleure leçon
00:47:47que j'ai pu tirer,
00:47:48que ce soit dans ma vie perso,
00:47:49dans ma vie sportive,
00:47:51dans ma vie professionnelle,
00:47:53dans tout.
00:47:54Il y a beaucoup d'intérêt
00:47:55dans le sport.
00:47:57Quand les gens ont besoin
00:47:58de quelque chose,
00:47:58c'est la vie,
00:47:59c'est comme ça.
00:48:00En tout cas,
00:48:01toutes ces personnes de confiance,
00:48:02tu vas les emmener avec toi
00:48:03pour les prochains jeux.
00:48:04Chaud devant
00:48:04pour Los Angeles 2028.
00:48:11Alors,
00:48:12Walid.
00:48:12Le Walid de 2024
00:48:13était bien différent
00:48:14de celui de 2016.
00:48:15En quoi le Walid de 2028
00:48:17sera différent
00:48:18de celui de 2024 ?
00:48:192028,
00:48:19ça sera l'apogée.
00:48:21L'apogée de Walid Kier.
00:48:22D'accord.
00:48:23En tout cas,
00:48:23je fais tout pour.
00:48:24Je fais tout pour,
00:48:25c'est l'objectif.
00:48:25Ok.
00:48:26Le Walid 2.0,
00:48:27enfin non,
00:48:27le 2.0,
00:48:28c'était celui de Paris.
00:48:293.0,
00:48:29encore la version supérieure.
00:48:32Donc,
00:48:32dans quoi ?
00:48:32Dans l'état d'esprit,
00:48:33dans le judo ?
00:48:34Manière de s'entraîner,
00:48:36manière d'aborder
00:48:37les compétitions,
00:48:38manière de s'entourer aussi.
00:48:40Les choses changent
00:48:41dans les staffs et tout.
00:48:44D'écouter encore plus,
00:48:46les bons conseils,
00:48:47même les mauvais,
00:48:49parfois,
00:48:49ça fait avancer aussi.
00:48:51Toutes ces choses-là
00:48:52qui vont faire
00:48:52que je vais arriver
00:48:53en 2028 prêt.
00:48:55Ok.
00:48:56Et comment va se passer
00:48:56ton Olympiade ?
00:48:57Ton Olympiade, pardon.
00:48:59Tes grands objectifs ?
00:49:00Les grands objectifs,
00:49:01c'est d'être encore une fois
00:49:03champion d'Europe,
00:49:04de gagner un titre mondial.
00:49:05Ça sera ça,
00:49:06les gros objectifs,
00:49:07de gagner un tournoi de Paris,
00:49:09toutes ces choses-là.
00:49:10Mais voilà,
00:49:11il y aura des événements clés.
00:49:12Ok.
00:49:13Je sais que tu adores voyager aussi,
00:49:14on en parlera un petit peu après.
00:49:16Los Angeles,
00:49:17c'est déjà coché ?
00:49:17Tu t'attends à quoi comme jeu ?
00:49:20Parce que moi,
00:49:21personnellement,
00:49:21je me dis,
00:49:22ça va être incroyable.
00:49:23Ça va être les jeux
00:49:24de la démesure.
00:49:25Ouais, c'est ça.
00:49:25La rican.
00:49:26Je ne peux pas dire
00:49:27ce que je pense vraiment,
00:49:28mais j'ai une image en tête.
00:49:30Moi, je regarde le Super Bowl
00:49:32une fois par an,
00:49:33du coup,
00:49:33je m'imagine à des trucs de fou.
00:49:36Mais je pense que ça sera ça.
00:49:37Je pense que ça sera ça
00:49:38parce que les US,
00:49:39c'est vraiment un pays de sport
00:49:40où le sport est respecté
00:49:42à sa juste valeur
00:49:43et tant mieux.
00:49:44Et toutes ces choses-là
00:49:45vont faire que les Jeux Olympiques
00:49:46de Los Angeles
00:49:48vont être des Jeux,
00:49:48je pense, réussis.
00:49:50Réussis,
00:49:51mais peut-être pas,
00:49:51sûrement pas meilleurs
00:49:52que les Jeux de Paris.
00:49:53Non, bien sûr.
00:49:53Paris, pour nous,
00:49:54ça sera les meilleurs.
00:49:54Ah bah oui,
00:49:55quand tu es français.
00:49:56Mais je suis persuadé
00:49:58que ça sera des beaux Jeux.
00:49:59De toute façon,
00:50:00ils savent organiser
00:50:00des événements sportifs,
00:50:01ça c'est clair.
00:50:02Donc là-dessus,
00:50:03on peut leur faire confiance.
00:50:04Tu me disais tout à l'heure
00:50:05qu'après les Jeux de Tokyo,
00:50:06très très vite,
00:50:07tu t'étais projeté
00:50:07sur ceux de Paris,
00:50:08notamment au niveau mental.
00:50:10Est-ce que là,
00:50:10c'est pareil ?
00:50:11Après ceux de Paris,
00:50:12très très vite,
00:50:12tu as commencé à tout mettre
00:50:13en place pour Los Angeles ?
00:50:14Très rapidement.
00:50:15J'étais déjà dedans avant.
00:50:17D'accord.
00:50:18Donc différemment,
00:50:20mais j'étais déjà dedans.
00:50:23Avant,
00:50:24je pensais,
00:50:24on parle beaucoup des Jeux,
00:50:25etc.
00:50:26Je ne vais pas dire
00:50:27que j'étais sur Los Angeles,
00:50:28j'étais focus sur Paris,
00:50:29mais j'avais ce truc
00:50:30de vouloir faire un doublé.
00:50:32Ok.
00:50:33Ça.
00:50:33Donc là,
00:50:34il y aura un single,
00:50:35or c'est l'objectif.
00:50:36Ça te fera quel âge ?
00:50:3733 ?
00:50:3732.
00:50:3832 ans, oui.
00:50:3932.
00:50:39Ça te paraît loin ?
00:50:41En fait,
00:50:41ça me paraît loin
00:50:42en termes de date,
00:50:42on est en 2025,
00:50:43se dire de 2028,
00:50:44mais je sais que ça va super vite.
00:50:47Ça va tellement vite,
00:50:48ça passe trop vite.
00:50:49C'est fou.
00:50:50Cette émission,
00:50:51elle passe vite aussi.
00:50:51On va devoir enchaîner
00:50:52avec une rubrique
00:50:53qu'on aime bien.
00:50:53On va complètement sortir
00:50:54du judo,
00:50:55de parler de tout d'ailleurs,
00:50:56sauf du judo avec toi,
00:50:57Walid.
00:50:58On va s'installer tranquillement
00:50:59au coin du feu.
00:51:05Bon, Walid,
00:51:06déjà parle-moi un peu
00:51:06du Walid de la vie
00:51:07de tous les jours.
00:51:08Globalement,
00:51:09comment il est,
00:51:10est-ce qu'il est très différent
00:51:10de celui qu'on trouve
00:51:11sur le tatami ?
00:51:13Walid,
00:51:13c'est un mec un peu,
00:51:14encore une fois,
00:51:15comme quand il était petit,
00:51:16un peu timide,
00:51:16dans son coin et tout.
00:51:17Ah ouais,
00:51:17t'as pas l'air timide.
00:51:18Très solide.
00:51:18Ouais,
00:51:19c'est le boulot.
00:51:20Non,
00:51:20je rigole.
00:51:21Non,
00:51:22je suis très,
00:51:23je suis un solitaire.
00:51:25Ok.
00:51:25j'aime passer du temps
00:51:29j'aime passer du temps
00:51:29avec mes frères,
00:51:30ma famille,
00:51:32mes amis d'enfance,
00:51:33pareil,
00:51:34avec qui on s'entend super bien.
00:51:36Les vendredis soir,
00:51:36on se retrouve,
00:51:37on joue aux cartes,
00:51:38etc.
00:51:38Donc,
00:51:39c'est cool.
00:51:40Voilà,
00:51:40c'est ça,
00:51:41le Walid de tous les jours
00:51:42qui est passionné de sport,
00:51:43qui suit un peu les actus,
00:51:45etc.
00:51:46Voilà,
00:51:47un Walid,
00:51:48c'est pas un truc de fou non plus.
00:51:49Tu ne le vends pas super bien.
00:51:52Non,
00:51:53on va entendre une petite musique,
00:51:54tu vas me dire
00:51:55ce qu'elle t'inspire,
00:51:56je suppose,
00:51:56plein de belles choses.
00:51:59En régie,
00:52:00ils vont aimer aussi.
00:52:04Le chant,
00:52:04évidemment,
00:52:05des supporters
00:52:06du Paris Saint-Germain,
00:52:07gros fan du PSG
00:52:08depuis tout petit.
00:52:09Depuis petit,
00:52:10ouais.
00:52:10Ouais,
00:52:11depuis petit,
00:52:11je suis bon.
00:52:12C'est vrai que depuis
00:52:13l'arrivée du Qatar,
00:52:15je suis beaucoup plus,
00:52:16mais je suivais,
00:52:17j'étais déjà un passionné
00:52:18de foot à ce moment-là,
00:52:19mon premier maillot
00:52:20de toute ma vie,
00:52:21c'est le maillot du PSG.
00:52:23Passionné,
00:52:24ouais.
00:52:24Bousillé du PSG,
00:52:25à fou.
00:52:26Ça devait être fou,
00:52:27par contre,
00:52:27de rejoindre le PSG judo.
00:52:28J'y étais,
00:52:28moi,
00:52:28à la finale de Champions League.
00:52:29Ah,
00:52:30tu y étais ?
00:52:30J'y étais,
00:52:30ouais,
00:52:31incroyable.
00:52:32Le président du PSG foot
00:52:33nous a invité,
00:52:34je suis au PSG judo.
00:52:35Ah bah oui,
00:52:36voilà,
00:52:36il nous a tous invités
00:52:37et incroyable,
00:52:38incroyable.
00:52:39Ça devait être fou,
00:52:39à vivre ça.
00:52:40C'était fou,
00:52:40c'était fou.
00:52:41L'ambiance,
00:52:42le scénario.
00:52:44C'était,
00:52:45je n'ai pas les mots,
00:52:46mais c'était fou
00:52:47parce qu'on est tous
00:52:47partis ensemble,
00:52:48toute la team PSG,
00:52:49tous les salariés et tout
00:52:50et on a vécu
00:52:51une soirée incroyable.
00:52:54C'était fou.
00:52:54Alors,
00:52:55un joueur marquant
00:52:55quand tu supportes le PSG,
00:52:56bon,
00:52:56qui n'est plus au PSG
00:52:57mais qui a été une figure
00:52:58emblématique du club,
00:52:59c'est Zlatan Ibrahimovic.
00:53:00Ouais.
00:53:01Zlatan,
00:53:02c'était aussi ton surnom,
00:53:03bon,
00:53:03plus maintenant.
00:53:04Et on va voir avec une image
00:53:05pourquoi on te surnommait
00:53:07Zlatan dans le milieu
00:53:08du judo.
00:53:09Tout simplement,
00:53:10parce que tu avais
00:53:10la coupe de cheveux.
00:53:12C'est le cas copié sur moi.
00:53:14Mais c'est plutôt stylé
00:53:14comme sur moi,
00:53:15Zlatan,
00:53:15encore plus
00:53:16quand tu es fan du PSG finalement.
00:53:18Moi,
00:53:19je n'étais pas fan de Zlatan
00:53:20pour être honnête.
00:53:21J'aimais bien sa manière
00:53:22de faire son football
00:53:24mais j'étais plus fan
00:53:25de la personne qu'il est.
00:53:28Je ne sais pas,
00:53:29l'aura qu'il avait,
00:53:30ce qu'il dégageait
00:53:31et tout,
00:53:31sa manière de parler,
00:53:33très sûr de lui et tout,
00:53:34j'aimais beaucoup ça.
00:53:35Tu te retrouvais un peu
00:53:36en lui à cette période-là
00:53:37parce qu'on en a parlé
00:53:38en 2016
00:53:39quand tu annonces aussi
00:53:40« Moi, je veux devenir une star,
00:53:42je veux être champion olympique. »
00:53:43Tu te retrouvais un peu
00:53:44dans ce que pouvait dire Zlatan
00:53:47d'affirmer vraiment ses ambitions ?
00:53:49Oui, oui, c'est possible.
00:53:51En tout cas,
00:53:51tu n'as pas le même niveau au foot.
00:53:53Du coup,
00:53:53on l'a compris.
00:53:55Par contre,
00:53:55s'il n'y avait pas eu le judo,
00:53:56tu aurais pu continuer dans le foot ?
00:53:58C'était vraiment un truc
00:53:59qui te plaisait énormément ?
00:54:00Je pense que j'aurais pu
00:54:01continuer dans le foot.
00:54:03Franchement,
00:54:05je pense que si j'avais mis
00:54:05tout l'investissement
00:54:06que j'ai mis dans le judo,
00:54:08si je l'avais mis dans le foot,
00:54:09je ne sais pas là où
00:54:11j'aurais pu finir,
00:54:11mais ça aurait pu...
00:54:15En faisant du judo,
00:54:16par contre,
00:54:17ça t'a permis de finir
00:54:17avec un terrain
00:54:18avec Thierry Henry,
00:54:20avec le maillot d'Arsenal.
00:54:21Tu as posé le maillot du PSG
00:54:22quand il y a Henry à côté,
00:54:24tu es obligé d'avoir Arsenal.
00:54:25Pour le match,
00:54:25il l'a signé à la fin.
00:54:27Et tu as joué une heure et demie
00:54:28avec lui, c'est ça ?
00:54:29Oui, j'ai joué deux fois avec lui.
00:54:30J'ai fait deux foot avec lui.
00:54:32Incroyable.
00:54:32Il est fort ?
00:54:33C'est la vieille question.
00:54:34Il ne marquait pas.
00:54:35Il ne marquait pas.
00:54:35Il ne marquait pas.
00:54:36Il ne voulait pas marquer.
00:54:37Il ne voulait pas marquer.
00:54:38Il faisait des passes et tout.
00:54:39Apparemment,
00:54:39les grands footballeurs,
00:54:41quand ils jouent comme ça
00:54:42entre potes et tout,
00:54:43il y avait Teddy.
00:54:43C'est Teddy qui nous a invité.
00:54:44En fait, c'est 2016.
00:54:45Il y avait l'Euro en France
00:54:45et commenté pour une chaîne anglaise.
00:54:48Et du coup,
00:54:49il nous a expliqué.
00:54:50Il a dit,
00:54:51quand on joue entre nous,
00:54:52je fais des passes.
00:54:53Je ne marque pas.
00:54:53En tout cas,
00:54:54tu as bien fait d'opter
00:54:55pour le judo.
00:54:56J'ai envie de dire,
00:54:56tu étais promis à la victoire.
00:54:58La transition est facile.
00:54:59Promis à la victoire de Kerry James.
00:55:01C'est la musique préférée de Walid.
00:55:02On écoute un petit bout.
00:55:08Je vais créer toutes les paroles.
00:55:10Un classique, Kerry James.
00:55:11Un poète.
00:55:12Incroyable.
00:55:13Je me rappelle,
00:55:14quand je suis arrivé en sport et cul,
00:55:15je la mettais dans mes oreilles.
00:55:19La musique que je mettais
00:55:20avant mes finales,
00:55:21avant mon dernier combat de la journée,
00:55:23c'était un petit ancrage mental.
00:55:25C'est toujours les mêmes musiques
00:55:26ou tu te renouvelles un peu ?
00:55:28Je pense que c'est très important,
00:55:29toi, la musique.
00:55:29Sur les compétitions ?
00:55:30Oui, sur les compétitions.
00:55:31Je n'écoute plus de musique en compétition.
00:55:31Ah, tu n'écoutes plus de musique ?
00:55:31Oui, je n'écoute plus de musique.
00:55:32OK.
00:55:33Pourquoi ?
00:55:34En fait, un jour,
00:55:35je n'avais plus de batterie
00:55:36sur mon téléphone.
00:55:37Je gagne ma compétition.
00:55:38J'ai dit,
00:55:38à partir de là,
00:55:38j'arrête d'écouter de la musique.
00:55:39Il y a des études qui montrent
00:55:42que la musique,
00:55:42parfois,
00:55:43ça peut avoir quelque chose
00:55:45au niveau de la tête,
00:55:46au niveau du cardio,
00:55:46au niveau de la réputation.
00:55:55On se met devant un petit film,
00:55:56devant une petite série.
00:55:57Les recommandations de Walid,
00:55:58on va commencer par les films.
00:56:00Walid vous propose deux films,
00:56:01Casino et Never Back Down.
00:56:03Yes.
00:56:04Là aussi,
00:56:04on est sur des classiques,
00:56:05Walid, clairement.
00:56:06Ah, Never Back Down,
00:56:07ce n'est pas trop un classique.
00:56:08Ah, Casino de Niro,
00:56:09tout ça,
00:56:10magnifique film.
00:56:11Mais Never Back Down,
00:56:12c'est l'un des premiers films de MMA.
00:56:17Il fout, ce film.
00:56:18J'ai l'ai vu voir 50 fois.
00:56:19Oui, il est bien.
00:56:19J'avoue qu'il est très, très bien.
00:56:21Ça change d'autres films
00:56:22qu'ont pu faire,
00:56:23notamment des combattants de MMA,
00:56:24comme un certain Conor McGregor.
00:56:25Je ne sais pas si tu as vu son film.
00:56:26Ah, oui, oui, oui.
00:56:27Ne le regarde pas.
00:56:28Voilà, un conseil.
00:56:29Et en série,
00:56:30là aussi,
00:56:31là, c'est...
00:56:31Alors, il y a deux séries quand même,
00:56:32donc Game of Thrones et Viking.
00:56:34Donc là,
00:56:34on est sur des séries,
00:56:35voilà, un peu sanglantes.
00:56:37Et H.
00:56:38H.
00:56:38H, mais H, là,
00:56:39c'est le classique des classiques.
00:56:42Donc,
00:56:43la série top 1,
00:56:44c'est H?
00:56:45Non, mais c'est différent, en fait.
00:56:46C'est comme un peu H,
00:56:48c'est différent.
00:56:49C'est Jamel Debbouze,
00:56:50Eric et Ramsey,
00:56:50c'est un trio de fous.
00:56:54Je les regarde encore de temps en temps.
00:56:56Mais ouais,
00:56:58Goth et Viking,
00:56:59c'est plus pour mettre une rage un peu.
00:57:03C'est Viking, surtout.
00:57:04C'est incroyable.
00:57:05Et ta série du moment, là ?
00:57:06Je ne sais pas,
00:57:06est-ce que tu es en train d'en battre une actuellement ?
00:57:08Là, je suis sur quoi ?
00:57:09Je suis sur une série
00:57:10de Sylvester Stallone.
00:57:13Comment ça s'appelle ?
00:57:14Je ne sais plus.
00:57:15C'est sa série à lui,
00:57:17qui est vraiment pas mal.
00:57:18Je n'ai plus le nom.
00:57:19Bon, magnifique.
00:57:19Tu as regardé aussi Les Louves,
00:57:21le documentaire qui a été fait ?
00:57:22Oui, j'ai vu.
00:57:23J'ai vu, j'ai vu.
00:57:24Sur les filles, oui.
00:57:24Oui, j'ai vu, j'ai vu.
00:57:25Il est top.
00:57:26Oui, il est très beau docu.
00:57:28Et la personne qui l'a fait
00:57:30et qui a fait un docu
00:57:31sur Sarah Ouramun à l'époque
00:57:32est vraiment pas mal.
00:57:34Non, franchement,
00:57:35il y a un très bon taf
00:57:35qui a été réalisé.
00:57:36Bon, la vie de judoka,
00:57:37tu l'as dit aussi tout à l'heure,
00:57:38Walid, on voyage beaucoup.
00:57:40C'est une des grandes forces
00:57:41des judoka.
00:57:42La Thaïlande,
00:57:43c'est ta destination préférée ?
00:57:45Oui, j'ai découvert ça
00:57:46il n'y a pas longtemps,
00:57:46il y a 3-4 ans.
00:57:47Et depuis,
00:57:48j'essaie d'y aller chaque année.
00:57:49OK, qu'est-ce qui te plaît là-bas ?
00:57:51La vie fait bon vivre là-bas.
00:57:53On mange bien.
00:57:56Il n'y a pas de tension.
00:57:57Ce n'est pas la vie parisienne.
00:57:58Non, la vie est top là-bas.
00:58:01C'est trop bien de vivre là-bas.
00:58:02Après, quand j'y vais,
00:58:02je vais beaucoup pour m'entraîner aussi.
00:58:05Je joue à l'utile à l'agréable.
00:58:06Et c'est cool, oui.
00:58:08J'aime beaucoup ce pays.
00:58:09La Thaïlande, le Japon, évidemment.
00:58:11Le pays roi,
00:58:11quand on est judoka,
00:58:12tu as dû y aller,
00:58:13je pense que tu comptes même plus
00:58:14les fois où tu es allé au Japon.
00:58:15Qui dit Japon,
00:58:16dit aussi manga.
00:58:17Qui dit manga,
00:58:18dit beaucoup de mangas,
00:58:19mais One Piece,
00:58:20qui est peut-être l'un des plus grands.
00:58:21Je sais que tu es un grand,
00:58:22grand fan de One Piece.
00:58:24L'esprit shonen,
00:58:25ça te parle aussi dans ta pratique,
00:58:27dans ta façon de penser ?
00:58:28Oui.
00:58:28C'est vrai que parfois,
00:58:30moi, j'ai regardé One Piece,
00:58:32je lisais les One Piece
00:58:32quand ça a commencé.
00:58:34Et c'est vrai que,
00:58:36dès petit,
00:58:37on se retrouve tous en Luffy.
00:58:39Quand on est sportif et tout,
00:58:41on se dit,
00:58:41ah, lui, lui,
00:58:42donc ça nous apporte
00:58:44un petit plus et tout.
00:58:45Et One Piece,
00:58:46c'est un très, très,
00:58:47très beau manga de toute façon.
00:58:48Ça continue encore.
00:58:49C'est fou encore.
00:58:50Je ne sais pas où ils en sont trop.
00:58:52J'ai arrêté avant la pause.
00:58:53Là, je suis à une dizaine
00:58:54d'épisodes de retard,
00:58:56mais incroyable.
00:58:58Et quand on est à la maison,
00:59:00on peut aussi jouer aux jeux vidéo.
00:59:01Forcément.
00:59:02Ton jeu vidéo préféré,
00:59:03là, tout de suite,
00:59:04comme ça ?
00:59:04Last of Us,
00:59:05je dirais GTA Last of Us.
00:59:06Je ne suis pas un grand expert
00:59:07de jeux vidéo.
00:59:07Je ne suis pas un très grand joueur
00:59:09de jeux vidéo.
00:59:10Je joue pas en réseau,
00:59:12mais que en les modes aventures.
00:59:14En même temps,
00:59:14il n'a pas le temps, Walid,
00:59:15parce qu'il fait plein
00:59:15de choses à côté,
00:59:16notamment des vlogs.
00:59:18Et ça, c'est excellent.
00:59:19Je vous invite à aller d'ailleurs
00:59:20voir la chaîne YouTube
00:59:21de Walid Kihar.
00:59:22Tu prends un peu
00:59:23tout ton quotidien,
00:59:24les stages au Japon.
00:59:26Et c'est vachement bien fait.
00:59:27C'est depuis quand
00:59:28que tu aimes faire ça ?
00:59:29Te prendre en vidéo,
00:59:30faire du montage vidéo également ?
00:59:32En fait, ça a commencé
00:59:33quand je partais en vacances
00:59:34à l'époque.
00:59:34Oui.
00:59:346 ans, 7 ans.
00:59:37Et en fait,
00:59:37à chaque fois que je rentrais
00:59:38en vacances,
00:59:38je montais des vlogs pour moi.
00:59:41Ok.
00:59:41Et je trouvais ça stylé.
00:59:42À un moment donné,
00:59:43je l'ai montré à un ami à moi.
00:59:44Il m'a dit,
00:59:44mais c'est trop bien.
00:59:45Mais il est sur YouTube.
00:59:46Et à partir de là,
00:59:48je suis parti en Ouzbékistan une fois
00:59:49et j'ai enchaîné sur le Japon
00:59:50et j'ai commencé à vlogger
00:59:51à partir de là.
00:59:51C'est trop cool.
00:59:52Vous êtes quelques-uns quand même
00:59:53à faire ça au judo
00:59:55dans l'équipe de France.
00:59:55Je crois que...
00:59:56Chérine le fait aussi.
00:59:57Oui, Chérine, elle le fait.
00:59:58C'est vrai.
00:59:58Je suis le meilleur.
01:00:00Tu passes bien la caméra.
01:00:01Tu as l'air à l'aise et tout.
01:00:02C'est gentil.
01:00:03Franchement,
01:00:03je vous invite vraiment
01:00:04à aller sur la chaîne YouTube
01:00:05de Walid Kiara.
01:00:07Walid,
01:00:08on l'a vu
01:00:08à travers toute cette séquence.
01:00:10Tu as plein d'autres centres d'intérêt,
01:00:12plein d'autres passions
01:00:12que le judo.
01:00:13Tu arrives justement
01:00:14à trouver un équilibre
01:00:15entre ta vie de judoka
01:00:16qui est très prenante
01:00:17et ta vie personnelle
01:00:18avec tout ce que tu aimes à côté.
01:00:20Oui.
01:00:20Alors,
01:00:21pour le coup,
01:00:22j'essaie de centrer
01:00:22au maximum le judo
01:00:24au cœur de tout.
01:00:25Tout se passe autour du...
01:00:26Je place le judo au milieu
01:00:27et tout le reste,
01:00:28c'est autour.
01:00:29C'est ma manière
01:00:30de voir les choses.
01:00:32Le judo passe toujours
01:00:33au premier plan.
01:00:34Il n'y a rien qui passe avant.
01:00:36Pour le moment.
01:00:36Après,
01:00:36on verra plus tard.
01:00:38Mais c'est comme ça,
01:00:38c'est important
01:00:39parce que c'est un sport
01:00:40qui est tellement dur,
01:00:41qui est tellement contraignant.
01:00:44C'est un sport qui est dur
01:00:45en vrai en soi.
01:00:45C'est clair.
01:00:46C'est tous les sports de combat
01:00:47et surtout les sports de combat.
01:00:50Et voilà,
01:00:50donc c'est important
01:00:50de recentrer les choses
01:00:51au cœur,
01:00:53le judo au milieu.
01:00:54Et on va finir
01:00:55par la dernière séquence
01:00:56de l'émission.
01:00:57Un petit quiz
01:00:57pour Walid.
01:00:58Tout fait,
01:00:59tout flamme.
01:01:04Très simple.
01:01:05Walid,
01:01:06tu vas avoir
01:01:06neuf questions au total.
01:01:07Trois questions tièdes,
01:01:08trois questions chaudes,
01:01:10trois questions brûlantes.
01:01:11OK.
01:01:11Il n'y a pas de tièges,
01:01:12tu verras.
01:01:12Enfin, peut-être,
01:01:13mais ça,
01:01:14c'est la surprise.
01:01:15On commence par les
01:01:15trois questions tièdes, OK ?
01:01:16Il y a quelqu'un
01:01:17qui a déjà fait neuf sur neuf ?
01:01:18Ce n'est pas des questions
01:01:19correctes ou pas correctes.
01:01:22Non, non.
01:01:23C'est des trucs sur toi,
01:01:24mais tu vas voir,
01:01:24c'est sympa.
01:01:25Première question,
01:01:25faire une séance
01:01:26avec les joueurs du PSG foot
01:01:28ou participer
01:01:29à Ninja Warriors ?
01:01:31PSG foot.
01:01:32PSG foot.
01:01:32Pourquoi j'ai hésité ?
01:01:34Ninja Warriors,
01:01:34c'est pas mal.
01:01:35C'est pas mal,
01:01:35Ninja Warriors.
01:01:36J'aimerais bien.
01:01:36Parce que tu as un petit talent
01:01:37caché et tu es un peu
01:01:38un ninja, toi.
01:01:38Oui, c'est vrai.
01:01:39Par contre d'obstacle et tout.
01:01:41Vraiment solide.
01:01:41Très solide.
01:01:43Quand même une séance
01:01:43avec les joueurs du PSG.
01:01:44Ça, ça pourrait se faire, non ?
01:01:46Oui, ça pourrait se faire.
01:01:47Il faut appeler Nasser.
01:01:48Il faut les travailler
01:01:49un petit peu au corps.
01:01:50Deuxième question,
01:01:51qui est pour toi
01:01:51le plus grand
01:01:52ou la plus grande
01:01:52athlète de tous les temps ?
01:01:55Il y en a deux.
01:01:56Vas-y,
01:01:57on va voir si je suis d'accord
01:01:57avec toi.
01:01:58Déjà, je place
01:01:58Cristiano Ronaldo,
01:01:59je suis obligé.
01:02:00Et moi,
01:02:00Médali.
01:02:01Moi, je mets Ali en 1
01:02:02et je mets Jordan en 2.
01:02:03C'est différent.
01:02:04Ah, Jordan ?
01:02:04Je ne suis pas hypé
01:02:06par le basket.
01:02:06Je ne regarde pas.
01:02:07Quelle honte.
01:02:08Tu mets Ronaldo en 1,
01:02:08toi ?
01:02:09Cristiano Ronaldo en 1.
01:02:10Moi, je ne vois pas,
01:02:11comme je te disais tout à l'heure,
01:02:12je ne vois pas que le sportif.
01:02:13Je vois tout ce qui se passe autour
01:02:14et la personne qu'il est
01:02:15et le sportif qu'il est
01:02:17fait que pour moi,
01:02:18à mes yeux,
01:02:18c'est le sportif phare
01:02:20de ces 100 dernières années.
01:02:22OK.
01:02:22Si tu n'avais pas été sportif
01:02:24de haut niveau,
01:02:24tu aurais fait quoi
01:02:25dans ta vie ?
01:02:27Je pense que
01:02:28je continue mes études.
01:02:30Oui ?
01:02:30Et pour aller dans
01:02:31quel secteur ?
01:02:32Je ne sais pas,
01:02:32j'ai arrêté trop vite.
01:02:33Oui ?
01:02:34J'ai arrêté après le bac
01:02:35du coup,
01:02:36enfin avec ma carrière.
01:02:37Et je ne sais pas,
01:02:38je pense plus dans
01:02:39de la compta ou quoi
01:02:40comme l'un de mes frères.
01:02:42OK.
01:02:42J'étais plus attiré
01:02:43par les chiffres.
01:02:43Tu y penses déjà là ?
01:02:44Tu as 30 ans
01:02:45et il te reste plein
01:02:46de super choses
01:02:46à vivre dans ta carrière
01:02:47mais tu penses déjà
01:02:48un petit peu à l'après ?
01:02:49Bien sûr.
01:02:50Depuis longtemps.
01:02:51Et tu as déjà
01:02:52des plans,
01:02:52des projets ?
01:02:53Beaucoup.
01:02:54OK.
01:02:55C'est top.
01:02:56Super.
01:02:56On peut en savoir
01:02:57un peu plus
01:02:57ou pas pour l'instant ?
01:02:58Pas pour l'instant.
01:02:59Pas pour l'instant.
01:03:00On te réinvitera
01:03:00pour en parler
01:03:01de ce projet.
01:03:02Allez,
01:03:02les trois questions chaudes.
01:03:04Si tu pouvais refaire
01:03:04un seul combat
01:03:05dans ta carrière,
01:03:06ce serait lequel
01:03:06et pourquoi ?
01:03:07Un seul combat ?
01:03:08C'est mon quart de finale
01:03:10aux Jeux de Paris.
01:03:11Quart de finale aux Jeux de Paris.
01:03:13Cette question
01:03:14qui a déjà un peu répondu
01:03:14malheureusement,
01:03:15mais CR7 ou Khabib
01:03:16dans Magomedov ?
01:03:19CR7 sur la longévité.
01:03:21CR7.
01:03:22100 judokas
01:03:22contre un gorille
01:03:23qui gagnent ?
01:03:24100 judokas
01:03:25contre un gorille ?
01:03:25Oui.
01:03:26Mais en 10,
01:03:2710 judokas
01:03:28battent le gorille.
01:03:2810 judokas
01:03:29contre un gorille
01:03:29battent le gorille.
01:03:30Si c'est moi
01:03:31qui ai choisi les judokas ?
01:03:32Fais-nous tes 10 là.
01:03:34Les 10,
01:03:34déjà tu mets les 10,
01:03:35tu mets tous les lourds,
01:03:36tu mets quelques moins de 100.
01:03:37Ça y est,
01:03:38le gorille,
01:03:39il est plus.
01:03:40J'aurais dû te dire
01:03:41100 judokas
01:03:42contre 20 gorilles.
01:03:43Tigorilles,
01:03:44ça se joue.
01:03:46Allez,
01:03:46les trois questions brûlantes.
01:03:47Le judokas français
01:03:48le plus sous-coté ?
01:03:50Selon toi ?
01:03:52Waouh,
01:03:53le judokas français
01:03:54le plus sous-coté ?
01:03:56C'est dur.
01:03:57Un mec,
01:03:57tu vois,
01:03:58dans le milieu,
01:03:58vous considérez peut-être
01:03:59que ça va être une pépite
01:04:00ou c'est déjà un peu une pépite
01:04:01et nous,
01:04:02dans les médias,
01:04:03on n'en parle pas,
01:04:04ils passent un peu inaperçus.
01:04:06Parce qu'il y en a un
01:04:06ou une d'ailleurs,
01:04:07comme ça.
01:04:07En fait,
01:04:09ils ont fait leur preuve
01:04:10maintenant les gars,
01:04:11donc c'est difficile de…
01:04:13C'est trop dur.
01:04:16Après l'émission,
01:04:17je vais me dire
01:04:17j'aurais dû…
01:04:19Je ne sais pas,
01:04:21franchement,
01:04:21je ne l'ai pas comme ça.
01:04:23Et le plus sur-coté ?
01:04:24Le plus sur-coté ?
01:04:25Je vais le mettre
01:04:26dans la sauce.
01:04:26Non,
01:04:28il y a des gens
01:04:29qui sont sur-cotés
01:04:29et des gens
01:04:30qui sont sous-cotés.
01:04:31Mais j'en ai pas,
01:04:34j'en ai pas,
01:04:34j'en ai pas.
01:04:35Joker,
01:04:36écoute,
01:04:36si tu as une idée,
01:04:37tu me leur dis.
01:04:38Attention,
01:04:38celle-là,
01:04:39elle est dure.
01:04:39Tu préfères être champion olympique
01:04:40mais devoir partir vivre à Marseille
01:04:43et devenir un ultra de l'OM
01:04:44ou être médaillé d'argent olympique
01:04:46et le PSG remporte
01:04:47une deuxième ligue des champions ?
01:04:48Champion olympique.
01:04:50Champion olympique
01:04:50et aller vivre à Marseille
01:04:51même toute ma vie.
01:04:52Et être ultra de l'OM.
01:04:53Non,
01:04:54ah,
01:04:54ultra de l'OM ?
01:04:54Ah oui,
01:04:54vice-champion olympique.
01:04:57Vice-champion olympique,
01:04:57j'avais pas compris,
01:04:58j'avais pas vu le...
01:04:59Direct,
01:05:00ça a pas été très long.
01:05:01vice, vice, vice,
01:05:01on s'arrangera après.
01:05:04Et dernière question,
01:05:05Walid Kiyar,
01:05:05combattant de MMA un jour,
01:05:07possible ou pas ?
01:05:08J'aime trop le judo.
01:05:10Ok.
01:05:10J'aime trop le judo.
01:05:11Après ta carrière,
01:05:12le judoka.
01:05:13J'aime trop le judo.
01:05:13Un combat en MMA.
01:05:14En fait,
01:05:15je respecte tellement le MMA,
01:05:16je respecte tellement ce sport
01:05:17qui fait que
01:05:18je peux pas dire comme ça
01:05:19ouais,
01:05:19je vais aller me lancer au MMA.
01:05:20Non,
01:05:20c'est pas vraiment,
01:05:21tu vois,
01:05:21mais je respecte tellement ce sport
01:05:24qui est pour moi
01:05:25le sport ultime.
01:05:26Ok.
01:05:27Qui est la succession logique
01:05:28de beaucoup de sportifs,
01:05:29de combattants.
01:05:30Oui.
01:05:31Et je pense que de dire
01:05:32ouais,
01:05:33ce serait irrespectuant
01:05:34envers ce magnifique sport
01:05:35que je respecte de fou.
01:05:36Mais même un combat amateur,
01:05:38tu vois,
01:05:38tu te dis juste un combat...
01:05:39Mais j'en pratique.
01:05:40Oui, voilà,
01:05:41c'est pour ça.
01:05:41J'aime beaucoup ça.
01:05:42Je suis à fond le MMA.
01:05:44Oui.
01:05:45J'aime ce sport,
01:05:46j'aime les combattants
01:05:47de ce sport.
01:05:47Pas tous,
01:05:48certains plus que d'autres.
01:05:49Et je trouve ça,
01:05:51je trouve ce sport incroyable.
01:05:52Il n'a pas fini d'être incroyable
01:05:54d'aller voir un combat
01:05:55à la Maison Blanche.
01:05:56C'est fou.
01:05:57Oui,
01:05:57c'est clair,
01:05:57c'est clair.
01:05:58Moi,
01:05:58je suis sûr qu'un jour,
01:05:59on te verra peut-être
01:05:59aller dans une cage,
01:06:00la faire un petit combat.
01:06:01J'ai vu que tu t'entraînais
01:06:02un peu avec Saladin Parnas
01:06:03et Hatch.
01:06:05C'était entre deux bonnes mains,
01:06:07Walid.
01:06:07Alors,
01:06:07merci beaucoup en tout cas
01:06:08d'être passé dans
01:06:09On s'enflamme.
01:06:10C'était vraiment un régal
01:06:10de discuter avec toi.
01:06:12C'était fluide,
01:06:13c'était top.
01:06:13Merci à toi.
01:06:19Jusqu'à Los Angeles
01:06:20et puis encore après
01:06:21Brisbane 2032
01:06:21et encore après peut-être.
01:06:23On verra où ça te mène tout ça.
01:06:24En tout cas,
01:06:24merci beaucoup Walid.
01:06:25Moi,
01:06:25je veux remercier aussi
01:06:26toute l'équipe en régie
01:06:27autour de Julien Perronnet
01:06:28à l'édition,
01:06:29Nicolas Bayer à la réalisation,
01:06:31Paul Le Vrette au son,
01:06:32Sandrine David au maquillage
01:06:33et Rose Hamon à la production.
01:06:34Merci à toutes et à tous.
01:06:35On se retrouve la semaine prochaine,
01:06:36dimanche prochain
01:06:37pour un nouveau numéro
01:06:38de On s'enflamme.
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