00:00Alors qu'on continue de suivre sur BFM TV la visite d'Emmanuel Macron en Chine, on parle ce matin avec vous Emmanuel, des déséquilibres commerciaux.
00:07La Chine est le pays avec lequel la France a les échanges commerciaux les plus déséquilibrés.
00:11Oui, comme beaucoup d'ailleurs de pays développés depuis que la Chine est entrée dans l'OMC en 2001.
00:17Songez qu'à l'époque l'économie chinoise en taille, c'est à peu près l'équivalent de l'économie française et notre déficit commercial avec Pékin est d'une dizaine de milliards d'euros.
00:2725 ans plus tard, la Chine pèse 6 fois plus que la France dans l'économie mondiale.
00:33Notre déficit commercial avec Pékin a voisine la cinquantaine de milliards d'euros.
00:37C'est à lui tout seul la moitié de tout le déficit commercial français vis-à-vis du reste du monde.
00:43Qu'est-ce qu'on vend et qu'est-ce qu'on achète à la Chine ?
00:45Alors il y a 25 ans, on achetait du textile, des jouets, des gadgets électroniques, de l'électroménager bon marché, des articles de sport, bref du basique pas cher.
00:55On vendait des produits chimiques et pharmaceutiques, des machines outils, de l'agroalimentaire, des cosmétiques, des parfums, déjà quelques Airbus.
01:02Aujourd'hui, on importe surtout de la technologie, des smartphones, tout notre matériel informatique, des PC jusqu'aux serveurs les plus sophistiqués,
01:10des robots, des panneaux solaires, des batteries, des pièces de voitures électriques, le textile, les jouets, les gadgets bon marché,
01:16qui composent quand même l'essentiel des 2 à 3 millions de petits colis qui arrivent chaque jour en France et dont on parle tant.
01:24C'est 10% seulement de nos achats à la Chine.
01:28Et l'essentiel de nos ventes, c'est des Airbus, des sacs Hermès et Vuitton et du cognac.
01:32Comment tenter de rééquilibrer cette balance ? Est-ce qu'il est possible déjà de rééquilibrer nos relations commerciales ?
01:37Alors, je ne sais pas si vous vous rappelez de cette note qui avait fait beaucoup de bruit au moment du sommet franco-allemand à Toulon,
01:42il y a quelques semaines, on en avait parlé, qui disait qu'il y a plein de secteurs dans lesquels c'est inutile de courir après la Chine.
01:49Et donc, la Chine est tellement montée en gamme, en fait, dans certains secteurs, que c'est nous qui avons besoin de transferts de technologies.
01:55Le cas le plus spectaculaire, c'est l'automobile. Il y a 10 ans, on exportait plus qu'on ne vendait à la Chine.
02:01Aujourd'hui, on achète 10 fois plus qu'on ne vend.
02:03Et c'est Luca Demeo, l'ancien patron de Renault, qui disait, avant, on venait pour vendre.
02:07Aujourd'hui, on vient pour apprendre quand on va en Chine.
02:09La Chine, c'est le numéro 2 mondial des dépenses de recherche et développement, il faut le rappeler.
02:14Et que dans beaucoup de secteurs, la qualité des produits chinois, aujourd'hui, c'est la même que celle des produits européens, 30% moins cher.
02:20Donc, l'objectif d'Emmanuel Macron, oui, c'est de rééquilibrer nos échanges.
02:24Et il a déjà obtenu quelques succès sur le secteur agroalimentaire.
02:28Mais c'est surtout de faire venir les entreprises chinoises en Europe, en France.
02:32Il y en a déjà 250 qui ont des filiales en France.
02:35Et surtout, ça n'empêche pas non plus de tenter de rééquilibrer les échanges avec des protections quand même commerciales.
02:42Rappelez-vous la citation spectaculaire de Nicolas Dufourque, le patron de BPI, qui dit,
02:46« Si l'Europe ne se protège pas, il n'y aura plus une PME industrielle de la Pologne à la Bretagne en Europe. »
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