00:00Comme chaque année, la revue indépendante Prescrire vient de publier sa liste noire des médicaments à éviter.
00:06Ce sont des médicaments qu'elle juge plus dangereux qu'utiles.
00:10Ce qui nous interpelle cette année encore, c'est qu'on trouve dans cette liste des médicaments très courants
00:15qu'on peut même très facilement se procurer en pharmacie.
00:17Oui. Alors, pour les nouveaux médicaments de cette liste, par contre, c'est des médicaments qui sont sur prescription.
00:22Vous allez en avoir trois. Un premier qui va être justement contre l'arthrose.
00:26Alors, celui-ci, ce qui est assez intéressant, c'est que l'idée, c'était de prendre un des composés qui est manquant dans le cartilage par la bouche.
00:33Bon, le problème, c'est qu'on n'a jamais vraiment démontré que ça finissait dans le sang, puis que ça finissait dans le cartilage.
00:37Ça n'a pas beaucoup d'effets secondaires, mais finalement, ça ne sert pas à grand-chose.
00:40Donc, celui-là, on a dit, attention, il faut s'en méfier. C'est la chondroitine.
00:43Le second, c'est pour les femmes ménopausées qui peuvent avoir des bouffées de chaleur.
00:47On voulait un traitement qui n'était pas un traitement hormonal.
00:51Là, le problème, c'est que ce traitement-là, il a des effets secondaires au niveau du foie.
00:54Et puis, on a voulu un troisième traitement. Cette fois-ci, un troisième traitement qui était justement contre la toux chronique.
01:01Et ce traitement-là, l'idée, c'était que ça permette d'endormir un petit peu les nerfs responsables de la toux.
01:06Sauf que la toux, c'est quelque chose de naturel.
01:08Et que si vous empêchez de tousser, vous allez avoir une stase au niveau des glaires.
01:12Ça va être un bon foyer pour que les bactéries se développent.
01:14Donc, il y a plus de pneumonie.
01:15Il y a aussi un risque de calcul accru et ça fait des troubles du goût.
01:19Donc, ça, c'est les trois nouvelles molécules commercialisées en France.
01:21Il y en a une autre, mais qui n'est pas commercialisée en France.
01:23Ça, c'est vraiment des traitements spécifiques.
01:25Mais il y a aussi des médicaments qu'on a tous dans nos armoires à pharmacie.
01:29Oui, d'ailleurs, je vous invite à goûter ce que je vous ai amené.
01:31Est-ce que vous reconnaissez ce petit goût-là ?
01:32Ce n'est pas du Smecta ?
01:33Allez-y, vous me direz.
01:34Vous reconnaissez l'odeur ?
01:35C'est du Smecta.
01:36Eh bien, vous reconnaissez le goût ?
01:37Oui, c'est du Smecta.
01:39Ce goût farineux, là.
01:40Eh bien, c'est le goût du plomb.
01:43C'est vraiment pour ça.
01:44Il y a du plomb dans le Smecta.
01:46Oui, c'est pour...
01:47Il nous empoisonne en direct ?
01:48Non, mais en fait, c'est de l'argile.
01:50Et le truc, c'est que l'idée, c'est que dans l'argile, malheureusement, il y a du plomb.
01:53L'idée, c'est de protéger l'intestin.
01:55Et le problème, c'est que finalement, il y a d'autres solutions thérapeutiques.
02:00Et au final, il y a du plomb.
02:02Donc, il y a un risque avec le plomb.
02:03Donc, on se dit finalement, est-ce qu'il ne faut pas partir sur d'autres molécules ?
02:06Et puis, par exemple, pour ceux qui sont traités par le finastérite,
02:08je ne sais pas si vous voyez cette molécule qu'on prescrit pour les hommes
02:11qui souffrent de perte de cheveux due à la production.
02:15En fait, la testostérone peut être dégradée en une métabolite
02:19qu'on appelle la dihydrotestostérone.
02:20Donc, on va vous donner une molécule qui va inhiber la production
02:24de ce produit de dégradation de la testostérone.
02:27Sauf qu'en fait, le problème, c'est que la dihydrotestostérone,
02:29ça ne sert pas qu'à la perte de cheveux.
02:31En fait, le problème, c'est que ça peut occasionner des troubles érectiles,
02:35des troubles de la libido, et donc, pareil, on déconseille le finastéride.
02:38Et puis, dans des choses assez drôles, des choses même un peu...
02:41On se dirait que ça ne coûte rien.
02:43Le ginkgo bilboa qu'on peut prescrire pour des gens qui ont des troubles neurologiques,
02:46au final, ça peut faire des hémorragies, ça peut faire plein de choses.
02:49Alors, évidemment, c'est très rare, mais c'est juste que vu que ça ne sert à rien,
02:52on se dit que ça ne vaut pas le coup.
02:53Le médicament est anodin, finalement.
02:55Exactement.
02:55Ça faisait longtemps que je n'avais pas goûté le smecta, c'est toujours aussi mauvais.
02:58Par contre, c'est une certitude.
03:00Un petit mot, quand même, parce que ce que je ne comprends pas,
03:01c'est que si la revue Prescrire décide que ces médicaments sont dangereux,
03:05les classes comme dangereux, pourquoi, à ce moment-là,
03:07ils ne sont pas retirés du marché ?
03:08En fait, il faut bien comprendre que la revue Prescrire, c'est une approche globale.
03:11C'est-à-dire qu'un médicament, on va regarder, quand il y a des effets négatifs,
03:14hop, ça va être envoyé à la pharmacovigilance,
03:16et quand ils sont vraiment négatifs, dans ce cas-là, on les supprime du marché.
03:18Mais Prescrire, ils se disent deux choses.
03:20La première, c'est un médicament qui ne sert à rien,
03:22ça a des effets secondaires, donc en fait, il faut arrêter de le prescrire,
03:24même si on recherche un effet placebo.
03:26La seconde, c'est lorsque vous avez deux molécules,
03:28exemple le kétome, le kétoprofène qu'on met en gel.
03:31Eh bien, le problème, c'est que vous avez des AINS,
03:33donc des anti-inflammatoires non stéroïdiens,
03:35qui sont équivalents en efficacité, qui ont moins d'effets secondaires.
03:38Et c'est là, en fait, qu'ils ont une approche plus globale,
03:39et ils vous disent, parfois, il y a des solutions autres,
03:41et parfois, il y a des molécules qui ne servent juste à rien.
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