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[#Exclusif] Geoffroy Foumboula Libeka, acteur civique et ancien député de la transition

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00:00Loi de finances législatives, violence sur les réseaux sociaux, c'est le grand retour d'interviews exclusives après plusieurs mois de vacances.
00:21Et ce soir, nous avons l'honneur de recevoir Geoffroy Foumoula, l'Ibeka Makosso, acteur civique et ancien député de la transition.
00:30Bonsoir, M. Foumoula et merci d'avoir accepté notre invitation.
00:33Toujours un plaisir d'être sur GMT.
00:37Alors, vous sortez là fraîchement de l'Assemblée nationale, je veux dire, après deux ans d'activité en qualité de député de la transition.
00:47Comment vous vous sentez une fois sorti de là ? Je veux dire, comment sortons-nous de là moralement ?
00:54Moralement, on sort de là satisfait parce qu'on a eu à renforcer nos capacités pendant nos deux ans.
01:06Plus satisfait parce qu'on s'est rendu utile pendant ces deux ans.
01:10Le travail du parlementaire consiste à voter des lois, consentir l'impôt, contrôler l'action du gouvernement et évaluer les politiques publiques.
01:20Donc, au bout de deux ans, quand vous avez pu faire passer trois lois, ce n'est pas rien.
01:26Sur les huit ou les dix propositions de loi adoptées par les députés de la transition, vous en avez trois.
01:34Ce n'est pas rien. C'est quelque chose d'assez satisfaisant, même si au premier ou au second tour, on a été copieusement bastonné par mes frères de l'UDB, que je salue au passage.
01:45Mais il faut dire que ça a été une très belle expérience.
01:47J'ai eu au sein de l'Assemblée nationale, on va dire, à découvrir un autre environnement.
01:55Loin des caricatures.
01:56Oui, loin des caricatures. Parce qu'il faut dire quand même que de l'extérieur, on a juste l'image des politiciens.
02:03Mais de l'intérieur, on se rend compte qu'au-delà du fait que ce soit des politiciens, notamment ceux du PDG, nous avons des techniciens.
02:11Et moi, j'ai appris auprès de bon nombre de ces techniciens, je pense au président de la commission des finances, le président Ruffin-Pakom-Hundzunga, auprès de Jean-Valentin Léyama, c'est vrai, qui a été de temps à autre président des commissions à DOC.
02:27Il y a eu beaucoup de choses positives quand on sort de là-bas.
02:32Alors, merci bien. On va évoquer, si vous voulez bien, la question du projet de loi des finances, qui est désormais la loi des finances, puisqu'elle a été adoptée en des termes identiques au Sénat à la suite de l'Assemblée nationale.
02:47De prime abord, alors les députés de la transition ont rendu leur tablier, pour essayer un peu de comprendre ce point précis,
02:56les députés de la transition ont rendu leur tablier le 17 novembre, alors même que le Sénat poursuivait toujours l'examen du projet de loi.
03:06Comment est-ce possible ? Parce que si le Sénat avait adopté en des termes différents, ça veut dire qu'il aurait fallu aller en commission mixte paritaire.
03:15Quels sont les députés qui allaient justement aller à cette commission ?
03:19Ceux de la transition ou ceux nouvellement élus qui ne sont même pas encore en fonction ?
03:23Il n'y a pas là une incohérence ?
03:25Oui, il y a eu une incohérence, parce que ce sont ces observations que nous avons toujours soulevées,
03:32s'agissant du calendrier de fin de transition.
03:36Bon, là tout se passe bien, parce que le Sénat a adopté en des termes identiques.
03:40Mais si le Sénat aurait adopté en des termes non identiques, il n'aurait pas pu avoir une commission mixte paritaire.
03:46Et la loi de finances aurait été bloquée quand on sait que c'est le document cadre du pays, tant pour définir la trajectoire économique, sociale et autres de notre pays,
03:57mais aussi pour lever les fonds auprès des bailleurs que nous sollicitons.
04:01Donc les autorités, la République a pris un risque.
04:05Dieu merci que ça ait été adopté en des termes identiques.
04:10Mais je disais, c'est un risque.
04:11Si on voulait bien faire les choses…
04:12Mais comment on l'a expliqué ?
04:14Bon, mais c'est le calendrier.
04:15Le gouvernement, le président de la République a voulu rester fidèle au calendrier de la transition.
04:23– Les techniciens qui travaillent aux côtés du chef de l'État ne lui ont pas expliqué que c'était un peu plus compliqué ?
04:28– Bon, mais non, je ne sais pas qu'est-ce que je peux vous dire, parce que nous, de l'extérieur, nous attirons l'attention.
04:38Bon, maintenant, ceux qui sont autour, chacun doit jouer son rôle.
04:42Mais je dis encore une fois de plus, Dieu merci, que nous ne sommes pas arrivés à la commission mixte paritaire.
04:48– Alors, le projet de loi des finances, il a suscité de vivre critique, notamment au regard de son caractère inédit.
04:55C'est plus de 7 300 milliards dans la version initiale, avec plus de 3 000 milliards d'investissements.
05:02Une pression fiscale importante quand même sur les ménages.
05:06Est-ce que le gouvernement et les parlementaires, dont vous qui avez travaillé sur ce texte, êtes insensibles à la détresse des Gabonais ?
05:13– Oui, mais comme vous le savez, je fais partie des trois parlementaires ayant voté contre ce texte.
05:20Et j'ai été ce parlementaire qui a porté une réserve que j'ai eu à lire pour présenter, justement,
05:27ce qui apparaissait à mes yeux comme étant une catastrophe sociale par rapport aux projections pour l'année 2026.
05:35– On comprend la volonté du gouvernement de pouvoir attraper tout ce retard en matière de développement,
05:43mais à côté également, on doit tenir compte des priorités, des réalités sociales de nos compatriotes.
05:49Il faut qu'on arrive à trouver le juste milieu, et c'est la raison pour laquelle Réves voté contre,
05:54parce que j'estimais que ce juste milieu n'était pas trouvé.
05:57Trop de pression fiscale sur une population qui subit déjà assez, avec un taux de chômage qui est quand même important.
06:09Le taux de chômage à lui seul traduit tous les effets sociaux néfastes derrière.
06:16Aujourd'hui, le gouvernement veut rentabiliser sur la fiscalité, on a des nouveaux impôts.
06:22Comme vous le savez, il y a la CFU, la Contribution Offensière Unique,
06:28qui fera en sorte que tous ceux qui s'en soient locataires ou qui sont détenteurs d'un titre offensé
06:34puissent payer cette contribution et tout ce qui s'en suit.
06:37On a la suppression de beaucoup d'avantages sociaux, beaucoup d'acquis sociaux.
06:43Je pense au financement qui était réservé aux altes garderies supprimés.
06:47Je pense au fait qu'on ait supprimé la gratuité sur le transport,
06:53mais à côté de ça qu'on ait supprimé également la subvention sur les produits pétroliers
06:59qui permettait de maintenir les prix au niveau du carburant,
07:03notamment pour permettre à ce que les prix en matière de transport ne puissent pas grimper.
07:08Donc il y a eu beaucoup d'acquis sociaux qui ont été supprimés,
07:11au-delà du fait que dans ma réserve, par exemple, et dans les amendements proposés qui ont été rejetés,
07:18je proposais de pouvoir rééquilibrer quand même le budget,
07:23de façon à ce qu'on puisse quand même avoir une enveloppe conséquente
07:28pour les questions notamment sociales.
07:33On a plus de dépenses pour ce que j'ai défini comme étant des dépenses de prestige.
07:39Exactement, et on a le sentiment que ce budget qu'on veut record
07:43pèse davantage sur les ménages les plus fragiles que sur ceux qui ont déjà des moyens.
07:49C'est là toute la complexité autour de ce budget.
07:55Quand on a une population comme la nôtre, avec un taux de chômage aussi important,
08:00nous voyons les conditions dans lesquelles nous évoluons chaque jour,
08:04je pense que ce serait assez risqué de compter sur les poches de ceux-là qui n'en ont pas déjà assez
08:15pour pouvoir reprendre à ces exigences budgétaires.
08:19Mais bon, on attend de voir ce que ça va donner.
08:21Nous, on a fait notre part en ce qui me concerne.
08:24J'ai présenté les limites qu'il y avait dans ce budget.
08:26J'ai fait des propositions en matière d'amendements qui ont été rejetées.
08:29Bon, le budget, il a été adopté en des termes identiques.
08:32On attend de voir comment est-ce qu'il va être exécuté.
08:35Alors, parmi les points qui ont quand même fait débat,
08:39c'est la question liée à la subvention au carburant.
08:42Je vais revenir sur la question de fonds, mais peut-être apporter une précision là-dessus.
08:47L'Assemblée nationale avait voté la suppression de cette subvention.
08:53Le gouvernement annonce après qu'il y a le retour de la subvention.
08:57et le Sénat l'a acté.
08:59Comment expliquer qu'on nous dise après que le budget a été voté en des termes identiques
09:04alors que le Sénat a voté justement le retour de cette subvention ?
09:13Bon, en fait, ce qu'il faut dire, c'est que vous faites bien de le souligner.
09:16L'Assemblée nationale reçoit le projet de loi de finances 2026.
09:19Au sein de ce projet de loi, le gouvernement décide de supprimer la subvention au produit pétrolier.
09:24Donc, le budget qui est voté à la majorité de loi par les députés
09:31consacre le fait qu'on supprime cette subvention.
09:35Le budget est transmis au niveau du Sénat.
09:39Et avant que le Sénat ne rentre en examen à son tour,
09:43le gouvernement annonce qu'ils vont ramener cette subvention.
09:48Donc, la logique est que le budget adopté par le Sénat ne puisse plus être en des termes identiques,
09:54d'autant plus que ce budget-là doit prendre en compte la subvention qui a été réintroduite.
09:59Mais je pense que les sénateurs, en adoptant des termes identiques,
10:04et en adoptant des termes identiques, ils ont également consacré la suppression de cette subvention.
10:09et que l'annonce du gouvernement qui intervenait entre l'examen d'une loi de finances
10:16fera peut-être l'objet d'une autre mesure,
10:19qui sera peut-être une mesure, peut-être un décret ou un arrêté,
10:25où le gouvernement va justement acter cette décision visant à supprimer,
10:30à réintroduire cette subvention du pouvoir.
10:32Donc là, concrètement, actuellement, avec le texte qui a été voté,
10:36la suppression de la subvention est actée ?
10:39Elle est actée du point de vue juridique, du point de vue budgétaire.
10:42La subvention sur les produits pétroliers est actée,
10:46quoique l'annonce du gouvernement allait dans le sens contraire en la réintroduisant.
10:52Sûrement que ce gouvernement, au cours de son prochain Conseil de ministre,
10:57prendra une disposition pour pouvoir matérialiser sa volonté
11:00de pouvoir maintenir cette subvention.
11:03Alors là aussi, Geoffrey Fumola, pardonnez-moi,
11:05mais comment expliquer que le gouvernement acte le retour de la subvention
11:10alors que la Banque mondiale alerte ?
11:13C'est une subvention qui profite davantage aux plus nantis qu'à ceux qui en ont besoin.
11:18Et la Banque mondiale demande, par exemple, de cibler cette subvention
11:21vers ceux qui en ont le plus besoin.
11:24Transport en commun, ceux qui font le temps des marchandises, etc.
11:28N'est-ce pas là une proposition raisonnable qui permet aussi à l'État d'engranger quand même des revenus ?
11:36Exact. Parce que ce qu'il faut dire, c'est que moi, dans la proposition des amendements,
11:45je n'étais pas partant pour la suppression de la subvention,
11:49mais par contre pour une réorientation de cette subvention,
11:53dans le sens que vous êtes en train de définir.
11:57Mais il faut aussi dire, d'une part, que les inquiétudes exprimées par la Banque mondiale,
12:04le FMI et autres, qui n'aident pas d'aujourd'hui,
12:07sont des observations qui sont légitimes, mais il y a également un risque social.
12:13Mais les gouvernements précédents, j'ai vu et j'ai essayé de revoir un peu,
12:18les lois de finances 2022, y compris celle de 2023,
12:21ils avaient considérablement réduit ces subventions.
12:26Ils avaient, par exemple, supprimé ça pour certains secteurs.
12:29Non, à ma connaissance, il n'y a pas eu un texte spécifique.
12:34Non, dans la loi de finances 2022, si vous regardez,
12:37vous verrez que la subvention a considérablement baissé,
12:41y compris celle de 2023 avant le coup d'État.
12:44Oui, c'est-à-dire qu'après le coup d'État...
12:48Et c'est reparti à la hausse après le coup d'État.
12:50Effectivement, il y a eu une augmentation de cette subvention
12:55et les explications données en ce temps par le ministre tenaient,
12:59dans le sens où, contrairement aux prévisions antérieures,
13:04qui n'étaient pas réalistes.
13:05C'est-à-dire que dans le budget, on va dire la subvention,
13:08elle est de 50 000 francs, mais la réalité nous a menés à en consommer 80.
13:13Donc, dans la loi de finances 2024, le ministre de l'Économie,
13:16à l'époque, voulant avoir un budget qui est plus proche de la réalité,
13:22avait jugé utile d'aligner les valeurs réelles de cette subvention,
13:27d'où cette augmentation.
13:29Mais cette situation également l'est pour beaucoup d'autres secteurs,
13:32à l'époque, où on minimisait effectivement les prévisions,
13:36alors que les réalisations étaient plus importantes.
13:39Mais, sur ce que vous êtes en train de dire,
13:43la subvention, il faut qu'on arrive à l'équilibrer.
13:47Il faut vraiment qu'on mène une étude approfondie là-dessus.
13:49Parce que même, quand le gouvernement décide de supprimer la subvention,
13:54il n'y a pas une étude, en fait, ça ne repose pas sur une étude réelle.
13:58On supprime pourquoi ?
13:59Est-ce qu'on va juste supprimer parce que le FMI,
14:01la bande mondiale demande de supprimer,
14:03sans pour autant mesurer les conséquences,
14:05où doit-on d'abord mener une étude pour pouvoir faire le tout,
14:09évaluer les incidences, que ce soit positif,
14:12ou les incidences positives ou négatives,
14:15liées justement à cette suppression ?
14:17Donc, je pense qu'aujourd'hui,
14:20entre le gouvernement qui veut réintroduire la subvention
14:24et le Parlement qui l'a supprimée,
14:27ces deux positions doivent conduire,
14:28ils doivent pouvoir être conciliés.
14:30À réfléchir, à mener une étude.
14:32Et à trouver le juste milieu.
14:34Voilà, c'est la situation dans laquelle nous sommes.
14:36Alors, la question du budget, c'est aussi la rigueur budgétaire.
14:40Et la question de la dette est essentielle.
14:43On s'étend un peu trop pour le pays.
14:46Alors, l'Assemblée nationale a eu à examiner
14:48le projet de loi de finances en vue du règlement du budget
14:51de l'exercice 2024.
14:54Alors, Gabo Megatime a eu accès au rapport
14:56de la Cour des comptes à ce sujet
14:58et qui pointe un certain nombre d'incohérences grossières.
15:04Un exemple des irrégularités soulevées par la Cour des comptes,
15:10les données issues de la Balance générale des comptes
15:12au 31 décembre 2024 fixent la dette à 7 824 milliards de francs CFA.
15:20Or, la Direction générale de l'économie établit cette dette
15:23à 7 133 milliards, soit une différence de plus de 691 milliards.
15:29Elle échangera de la dette.
15:32La Direction générale de l'économie fixe un montant très inférieur.
15:39Il y a quand même un gap, une différence de 691 milliards.
15:42Est-ce que l'Assemblée nationale a validé un tel règlement
15:45au regard justement d'un tel montement ?
15:48D'accord. Non, mais en fait, ce qu'il faut dire,
15:50c'est que l'Assemblée nationale adopte le rapport
15:53de ces travaux en commission.
15:57Et ce rapport, par exemple,
16:00c'est, je pense, l'une des rares lois de règlement
16:02qui n'a pas reçu le quitus de l'Assemblée nationale
16:05et le quitus de la Cour des comptes.
16:08Oui.
16:09Parce que la Cour des comptes exige d'avoir justement
16:11que cela soit ajusté,
16:14que les éléments puissent être complétés
16:17parce que la Cour des comptes se prononce
16:20sur ce qui est factuel.
16:21Exactement.
16:21La Cour des comptes,
16:23quand il s'agit de justifier le budget,
16:25la Cour des comptes attend les justificatifs.
16:27Mais si le gouvernement n'envoie pas ces justificatifs,
16:31et même quand le gouvernement envoie ces justificatifs,
16:33si ces justificatifs-là ne répondent pas
16:35à l'orthodoxie financière,
16:37il n'y a pas forcément eu, je veux dire,
16:40un détournement proprement dit des fonds,
16:43mais il peut avoir un non-respect des lignes.
16:46Je dis n'importe quoi.
16:47Nous sommes à GMT.
16:48À GMT, nous avons Verbatim.
16:51Nous avons le canapé rouge.
16:53Il y a peut-être 5 000 francs
16:55pour le financement du Verbatim,
16:5610 000 francs pour le canapé rouge.
16:59Et on se retrouve dans une situation
17:00où on prend dans les 10 000 francs du canapé rouge
17:033 000 qu'on vient compléter.
17:05Donc on voit que ça viole les règles.
17:07Justement, et la Cour des comptes a aussi soulevé
17:09ce type d'irégularité.
17:11Vous, lors de l'examen,
17:12ce que je voudrais savoir,
17:13c'est comment le gouvernement l'a justifié
17:15lors des débats ?
17:17Le gouvernement n'a pas pu justement le justifier.
17:19C'est pour cela que nous, dans notre rapport,
17:22nous n'avons pas accordé le quitus.
17:24Comme on dit, nous ne sommes pas d'accord.
17:25Et là, dans ces conditions,
17:27qu'est-ce qui se passe ?
17:29Comment on sort de là ?
17:30Mais dans ces conditions,
17:31c'est au gouvernement
17:32de mettre en œuvre les recommandations du Parlement.
17:35Ces recommandations
17:36invitaient le gouvernement
17:38à pouvoir justifier,
17:40notamment auprès de la Cour des comptes,
17:41d'envoyer les éléments
17:42demandés par la Cour des comptes
17:45pour pouvoir...
17:45Est-ce que le gouvernement est tenu de le faire ?
17:47Mais c'est une obligation.
17:49C'est une obligation constitutionnelle.
17:51C'est une obligation législative.
17:53Le gouvernement a l'obligation
17:55de pouvoir justifier l'exécution de ce budget.
18:00Mais il faut surtout dire
18:02que cela doit interpeller les gouvernants acteurs.
18:04Parce qu'on parle là quand même
18:05du tout premier budget de la transition.
18:08Exactement.
18:08Et pour éviter de nous retrouver
18:10dans les mêmes situations
18:11ayant conduit au procès
18:12auquel nous avons assisté,
18:14de Nouridine et autres,
18:16il est important que le président de la République,
18:18et à la fois aussi le chef du gouvernement,
18:20c'est bien d'avoir des techniciens,
18:23d'avoir des érudits
18:24dans le domaine de l'économie
18:26et de la finance,
18:28mais la réalité est que
18:28quand il y a des membres comme cela,
18:30c'est lui qui est le premier indexé.
18:32Donc il faut qu'il arrive à taper
18:33du point sur la table
18:35de façon à ce que l'exécution du budget,
18:38qui n'est pas le budget du président,
18:40qui n'est pas le budget de la présidence,
18:42qui n'est pas le budget des membres du gouvernement
18:44et leurs collaborateurs,
18:46c'est le budget de la République.
18:47Et la République est encadrée par des règles.
18:52C'est pour cela que nous avons la loi faible,
18:54qui est la loi,
18:55qui encadre la conception et l'exécution
19:00des lois de finances.
19:01Il faut s'en tenir à ça,
19:02parce que l'excuse trouvée pendant la transition,
19:05c'est que nous sommes en situation d'urgence.
19:07Et à cause de cette urgence,
19:10beaucoup se sont permis de gérer
19:12les finances du pays,
19:14comme ils l'entendaient,
19:15prétextant l'urgence.
19:16Mais il faut qu'on arrive, déjà,
19:19à faire toute la lumière sur cette exécution-là,
19:23si on a vraiment envie de rassurer les compatriotes
19:25sur la volonté du gouvernement
19:27d'avoir un budget 2026
19:29qui puisse reprendre nos normes.
19:30Alors, rassurer les compatriotes,
19:32avant de marquer une pause,
19:33très rapidement,
19:34avant de rassurer les compatriotes,
19:36c'est aussi jouer la transparence.
19:37On a comme le sentiment
19:39que ces documents sont cachés
19:42dans des couloirs
19:43au sein des administrations.
19:45Pourquoi ils ne sont pas mis
19:46à la disposition des Gabonais
19:48pour que chacun s'imprègne
19:49de comment a été géré
19:51le budget de l'État ?
19:52Là, je salue d'une autre part
19:54la volonté actuelle du gouvernement
19:57justement de digitaliser
19:58l'administration en espérant
20:00que cette digitalisation permettra
20:03à tous les citoyens
20:04de savoir où part le moindre franc.
20:07Parce que je le dis encore,
20:09le budget, c'est le budget des Gabonais.
20:11Et les Gabonais sont en droit de savoir
20:13où part chacun des francs
20:15qui votaient par eux.
20:16Parce que les parlementaires représentent
20:18ces populations.
20:19Voyez-vous que même nous,
20:21au niveau du Parlement,
20:22on a souvent des difficultés
20:23à avoir accès
20:24à certains documents demandés ?
20:26Comment l'expliquer ?
20:27Comment l'expliquer ?
20:28Mais bon,
20:29c'est ce que je peux définir
20:30comme étant l'indiscipline
20:32en matière de gouvernance.
20:34On n'arrive pas à accorder
20:37à chaque institution
20:38le respect qu'il est dû.
20:41Est-ce qu'il n'y a pas là aussi
20:42une forme d'impunité
20:44du fait que ces personnes
20:45sont conscientes
20:46qu'il faut rendre public
20:47certains rapports,
20:48mais ils ne sont quand même
20:49pas rendus publics
20:50et il n'y a pas de sanctions derrière ?
20:52Il y a tout ça.
20:52C'est pourquoi je parlais
20:53d'indiscipline en matière
20:54de gouvernance.
20:56Il faut ramener la rigueur
20:58en matière de gouvernance.
21:00Je vous prends un cas simple.
21:01Nous, nous sommes par exemple
21:02en tant que parlementaires
21:03censés avoir des rapports
21:06trimestriels,
21:07semestriels,
21:08de l'exécution
21:08de la loi de finances.
21:11Mais des rapports
21:11que nous peinons à avoir.
21:13Et pourtant,
21:13c'est une exigence.
21:15Non, c'est l'urgence.
21:18Là, nous sommes dans
21:19telle mission avec le président.
21:20Alors que la loi,
21:21elle est claire.
21:21Vous savez,
21:23le Parlement,
21:24c'est la maison du peuple.
21:26Et la loi est claire.
21:27C'est-à-dire,
21:28les convocations
21:28au Parlement
21:30priment sur
21:31toute forme d'activité.
21:34C'est-à-dire,
21:34même si vous avez
21:35le conseil de ministre.
21:37Mais si le Parlement
21:37vous convoque
21:38le jour du conseil
21:39des ministres,
21:40vous êtes tenu d'abord
21:41de rependre
21:42à la convocation
21:43du Parlement
21:43et ensuite d'aller
21:44regagner votre conseil
21:45des ministres.
21:46Mais nous sommes
21:47dans un environnement
21:49où, malheureusement,
21:50et c'est la triste réalité,
21:52on a le sentiment,
21:53même aux yeux
21:53de l'opinion,
21:55que le gouvernement
21:56est au-dessus
21:58de tout.
21:59Et c'est une fausse,
22:00c'est une fausse lecture.
22:02Il faut que chaque pouvoir
22:04puisse jouer le rôle
22:05qui est le sien.
22:07C'est ainsi que la République
22:08arrive à fonctionner.
22:09Merci.
22:10Normalement.
22:10Merci, Geoffrey Fomoulard.
22:11On va marquer une courte pause
22:13et on revient juste après
22:14pour poursuivre cet échange.
22:15Durant 15 ans,
22:27j'ai été acteur
22:28dans plusieurs films
22:29faits au Gabon,
22:31mais j'étais toujours figurant.
22:33Pendant 15 ans,
22:34avant d'avoir un rôle
22:35où je parle,
22:37c'est dans cette colère-là
22:38que pourquoi on ne me donne
22:39pas des rôles
22:39où je parle ?
22:41C'est là où j'ai créé
22:41la série télévisée
22:42Chanisse.
22:45Pati Bouheme,
22:47c'est mon réalisateur,
22:49mais non pas seulement
22:50un réalisateur,
22:50mais il est quand même
22:51papa pour moi
22:52parce que des erreurs
22:54qu'on fait,
22:55il nous reproche,
22:56toujours tenter
22:56de nous reprocher,
22:58de nous guider
22:58sur le bon chemin.
23:00C'est quelqu'un
23:00de rigoureux.
23:02Il est en même temps
23:04travailleur,
23:05quel que soit le temps.
23:07Il sait blâmer
23:08quand il le faut.
23:09Il sait sanctionner aussi.
23:10C'est quelqu'un qui est vrai.
23:12Il ne mange pas ses mots,
23:13il dit ce qu'il lui a lieu
23:14de faire.
23:15Alors s'il n'est pas
23:15d'accord avec toi,
23:16il te le dit.
23:17Donc il ne faut pas
23:18l'embêter.
23:18Quand il travaille,
23:20il travaille à fond,
23:21il se met à fond.
23:23Silence plateau,
23:24moteur.
23:24Plateau.
23:25Action.
23:27Vous êtes plus actifs
23:28que tous.
23:31Je pense que vous êtes
23:32plus actifs que tous.
23:33On l'enchaîne
23:34une bonne fois.
23:36Tu vois les enfants ?
23:37Oui.
23:37Coupez, coupez,
23:38on le prend.
23:39Tout en parlant.
23:40On doit faire la peine
23:41pour le faire.
23:41C'est un débat.
23:42C'est un débat.
23:42C'est un débat.
23:42C'est un débat.
23:44C'est un débat.
23:44Tu es un débat.
23:45Tu es un débat.
23:45– Sous-titrage Société Radio-Canada
24:15– Sous-titrage Société Radio-Canada
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25:49– Sous-titrage Société Radio-Canada
25:51– Sous-titrage Société Radio-Canada
25:53– Qui ont justement adopté des comportements contraires à la loi ?
25:57– C'est un peu facile.
25:59– Sous-titrage Société Radio-Canada
26:01– Sous-titrage Société Radio-Canada
26:03– Sous-titrage Société Radio-Canada
26:05– Sous-titrage Société Radio-Canada
26:07– Oui, on a suivi plusieurs irrégularités justement, dans plusieurs circonscriptions.
26:11– Dans plusieurs circonscriptions.
26:13– Le transport de masse d'électeurs.
26:15– Achat des cartes…
26:17– Les achats du cartes d'électeurs.
26:19– Moi-même, dans ma circonscription, vous avez pu suivre quelques vidéos où on a arrêté,
26:23on avait interpellé certains en train de se lancer dans cette pratique
26:29avec des lots du cartes d'électeurs.
26:31Donc, comme on dit non, il faut introduire des recours à la cour, je dis non,
26:34ce serait faire trop d'honneur, il faut laisser les choses se développer comme telles
26:40et c'est à nous maintenant de prendre conscience.
26:42– Alors, avec du recul, au regard de ces irrégularités qui sont arrivées,
26:48malgré qu'on a vendu aux Gabonins une constitution qui viendrait révolutionner
26:53et une loi électorale qui viendrait révolutionner la démocratie gabonaise.
26:57Est-ce qu'avec du recul, vous ne vous dites pas, on s'est un peu trop avancé ?
27:02– Non, mais en fait, la constitution et le code électoral n'ont rien à voir sur les pratiques.
27:07Ce sont les mentalités.
27:09La constitution, le code électoral va vous dire ne vendez pas votre voix
27:13parce que c'est une infraction.
27:15Ne vendez pas votre carte d'électeur.
27:16C'est écrit dans le code électoral.
27:18Mais le citoyen, lui, prend sa carte, il la vend.
27:21Est-ce que c'est le problème du code électoral ? Non.
27:24Pendant les débats sur la constitution, il y a des arguments qui allaient dans le sens de dire
27:33« nos textes n'ont aucun problème, c'est la mentalité ».
27:36Sauf que l'autre camp d'en face disait « non, les textes ne sont pas bons, il faut les changer ».
27:40Mais tous les textes sont perfectibles.
27:45Il n'y a aucun texte qui est parfait.
27:47Même la constitution américaine continue de subir des amendements.
27:50Quand on dit « l'amendement tel », c'est la modification de la constitution américaine.
27:54Toutes les constitutions évoluent, elles sont modifiées, on change de régime à gauche à droite.
27:59Mais là n'est pas le souci. Le problème d'abord, c'est la mentalité.
28:02C'est d'abord la mentalité. Beaucoup de ceux qui portent effectivement ces observations légitimes,
28:09ce sont malheureusement les mêmes personnes qui versent dans ces pratiques-là.
28:12Comment expliquer, on est là, comment expliquer qu'hier on criait sur les PDG en 2023
28:20et qu'aujourd'hui, près de 80% de ceux qui ont été élus, qui reviennent du PDG,
28:28ont été élus par cette même population au motif qu'ils sont maintenant dans le parti du président.
28:32Est-ce que c'est parce qu'ils sont maintenant dans le parti du président que la mentalité a changé ?
28:37Est-ce que vous diriez qu'avec du recul, le problème, ce n'était pas le PDG, mais c'est le Gabonais en général ?
28:43Oui, mais le problème a toujours été d'abord nous-mêmes.
28:46C'est d'abord le citoyen de façon globale.
28:48Le PDG, je ne dis pas qu'il n'a pas sa part de responsabilité.
28:51Il a sa part de responsabilité dans tout ce qui est fraude, dans tout ce qui est détournement de fonds.
29:00Tout ça, oui, parce que ce sont des cadres de ce parti qui était aux affaires qui ont opéré ça.
29:04Mais moi, je parle du citoyen lambda, celui qui vit comme moi à Kingélé, dans les Pékin, ainsi de suite,
29:11qui se lève pour aller vendre sa voix pour un 2 000, pour un 3 000.
29:16Vous voulez que j'incrimine le PDG avec un immense...
29:19Alors là aussi, c'est quand même posé la question de l'impunité, toujours l'impunité.
29:25On a vu dans certaines commissions des présidents des bureaux de vote qui se sont donnés à des pratiques pas acceptables.
29:36Et ils ont pour certains été suspendus, mais au-delà de la suspension, rien derrière.
29:41Est-ce que là aussi, l'État n'entérine pas l'impunité face aux tricheurs ?
29:45Alors, malheureusement, il faut faire preuve de rigueur, comme je le disais tout à l'heure.
29:54Il faut faire preuve de rigueur.
29:56On sort d'une élection, oui.
29:58Il y a eu des faits, des présomptions de corruption.
30:02Certains faits documentés.
30:04Vous l'avez dit, certains ont été suspendus.
30:06Mais aujourd'hui, quelle est la communication ?
30:08On voit par exemple au concours de la police, où on avait eu des gendarmes, soi-disant, assignés en résidence, ainsi de suite.
30:16Et on n'en parle plus.
30:17On n'en parle plus.
30:18Mais on ne peut pas transformer un pays, ça ne fait pas preuve de rigueur.
30:21Là, c'est la responsabilité de l'État.
30:24Et l'exécutif.
30:25C'est à l'exécutif, justement, de sévir si cet exécutif-là veut lancer des signaux rassurants auprès de la population.
30:33Donc, je suis totalement d'avis avec vous.
30:34Alors, parlons de votre cas personnel.
30:37Vous étiez candidat au deuxième siège du troisième arrondissement de la commune de Libreville.
30:42Et vous avez échoué au second tour de cette élection.
30:46Est-ce que vous vous en êtes remis déjà ?
30:49Écoutez, premièrement, je ne suis pas un acteur politique.
30:53Je suis un acteur civique.
30:56C'est-à-dire, l'acteur de la société civile, tant qu'il y a des causes à défendre, il sera toujours en activité.
31:04L'acteur politique, s'il n'a pas un poste électif, il se rémet en cause parce que son activité, c'est la politique.
31:11Donc, l'acteur civique que je suis, n'ayant pas gagné à une élection, sachant que ce n'est pas mon activité, je ne suis pas un politicien, le lendemain, je serai parti dans mes activités citoyennes et tout ce qui s'ensuit.
31:26Donc, vraiment, de ce côté, il n'y a aucun souci parce que vous m'avez connu avant la transition.
31:33Je ne manque pas d'activité, j'en ai tellement.
31:36Et après la transition, j'en aurai toujours et toujours, que ce soit dans le cadre d'entrepreneuriat, que ce soit dans le cadre civique et autres.
31:45Donc, de ce point de vue, non, pas du tout, pas du tout choqué, je n'ai pas du tout été heurté.
31:51Je m'y attendais, mais j'ai peut-être eu la faiblesse de croire peut-être trop tôt que les mentalités pouvaient changer parce qu'en l'espèce…
32:03Alors, justement, quelle lecture vous faites de cette dissymétrie, pardon, entre votre engagement, on l'a vu au Parlement, en n'adoptant pas certains textes que vous jugiez contraires aux attentes des populations.
32:22Vous étiez très actif à l'Assemblée nationale et derrière, les Gabonais vous le rendent en vous faisant perdre cette élection. Comment vous l'interprétez ?
32:30Non, mais en fait, pour moi, c'est une question de logique. C'est logique. Je n'en veux pas. C'est logique. Je dis c'est logique parce que mon engagement porte sur l'éveil de conscience.
32:42Donc, quand vous décidez d'éveiller des consciences, c'est parce que vous êtes déjà conscient à la base qu'il y a des consciences qui sont endormies.
32:48Mais par contre, je me rejouis de me dire qu'il y a quand même eu une progression en matière de conscience parce que je suis désolé.
32:55J'ai en face de moi le parti au pouvoir qui est soutenu par la plupart des partis constituant dorénavant la galaxie présidentielle.
33:03Moi, je suis un candidat indépendant. Quels sont les atouts que j'ai pour arriver au second tour ?
33:09Donc, le fait simplement pour moi d'être arrivé au second tour est déjà un signal que les choses commencent à progresser.
33:16Mais ce n'est pas encore ça. On va continuer à mener ce combat. L'objectif, comment je me fixe ? Je le dis tout le temps quand vous lisez mes écrits.
33:27C'est d'arriver à faire en sorte que d'ici 10 ou 15 ans, on puisse avoir des Gabonais qui votent finalement de façon objective.
33:34Comme on le voit chez nos frères du Sénégal, de qui je m'inspire beaucoup en matière d'éveil de conscience.
33:41Donc, c'est mon engagement. Je ne suis pas encore à l'abri d'autres déceptions apparentes.
33:46Mais pour moi, ce ne sont pas des déceptions parce que je les ai déjà intégrées dans ma marche.
33:51Je sais peut-être que dans 5 ans, le score va peut-être augmenter.
33:55Et peut-être que c'est dans 10 ans, dans 15 ans qu'on pourra avoir.
33:58Donc, je me suis préparé pour ça.
34:00Je ne suis pas du tout...
34:01Alors, Geoffrey Fambula, vous êtes un acteur civique, je l'ai dit.
34:04Mais politiquement, où est-ce que vous vous situez ?
34:05Est-ce que vous êtes un allié du président de la République, un allié de sa formation politique concrètement ?
34:10Où est-ce qu'on vous situe politiquement ?
34:12Est-ce que vous êtes opposant ?
34:14Non, l'acteur civique ne peut pas être de la majorité.
34:16D'accord, mais vous êtes aussi un acteur politique.
34:18Non, du tout. Je ne parle à l'inverse d'acteur politique.
34:20Et c'est d'ailleurs pourquoi nous avons consacré dans la Constitution la démocratie pluraliste et participative.
34:27Pluraliste, réservé aux acteurs politiques, opposition, majorité ou du centre, participative.
34:33Est-ce qu'un peu facile, on a comme le sentiment que vous voulez cacher votre appartenance à un bloc ou à un autre ?
34:39Non, non, en fait. Nous, nous sommes au service, l'acteur civique est au service de la République.
34:44Est-ce que vous êtes un soutien du chef de l'État ?
34:46Soutien du chef de l'État, j'ai été le porte-parole du président de la République à la présidentielle.
34:52Je suis donc soutien, mais c'est clair, du sous-soutien du candidat que j'ai...
34:57Non, mais l'élection est terminée depuis.
34:59L'élection est terminée, mais l'élection est terminée.
35:02Le bilan et le projet de société pour lequel il a été élu, que nous avons défendu...
35:06Et en train d'être mis en œuvre.
35:07Donc, c'est pour cela que...
35:08Vous êtes un soutien du parti, du chef de l'État ?
35:11Non, pas du parti. Je ne suis pas un partisan du...
35:13Le président de la République n'a pas été élu pour le compte d'un parti.
35:15Mais pourquoi vous faites la nuance ?
35:18Non, le président de la République a été élu en tant que candidat indépendant.
35:22Le débat arrivait après.
35:24Donc, il ne faut pas me dire à moi que le fait d'avoir soutenu le président,
35:27je deviens soutien de son parti politique qui a été créé après la présidentielle.
35:31Que reprochez-vous à cette formation politique ?
35:34Mais je n'ai pas de reproche particulier.
35:35Je n'ai pas de reproche à faire à cette formation politique.
35:40C'est la formation politique comme toutes les autres formations politiques.
35:43Ce que je demande, simplement, c'est que tous les partis politiques puissent contribuer à l'édification d'une véritable démocratie.
35:50Travaillent dans le sens de conduire les citoyens à changer de mentalité,
35:55de mettre fin à ces pratiques que nous avons toujours reprochées autrefois.
35:59Tout ce qui est à chaque conscience et tout ça.
36:01Parce qu'on va avoir une politique qui est vertueuse aujourd'hui.
36:05Vous diriez comme les autres, l'UDB, PDG ?
36:08L'UDB, PDG, jusqu'à ce que les choses changent, c'est le cas.
36:12Parce que le premier allié de l'UDB, c'est le PDG.
36:15Ils ont présenté des candidats ensemble.
36:17En tout cas, vous avez vu lors des législatives.
36:19De plus, bon nombre des candidats aujourd'hui qui le sont pour le compte de l'IDB,
36:24ce sont ceux-là qui étaient candidats pour le compte du PDG.
36:28On espère maintenant qu'avec peut-être la détermination du président et de ceux qui n'appartenaient pas au PDG autrefois,
36:38je pense à ceux de la société civile qui ont finalement fait le pas d'entrer en politique,
36:43je veux simplement espérer que ces derniers-là vont arriver à influencer ceux qui reviennent du PDG
36:50pour qu'ils puissent mettre en place un parti politique qui repose sur des valeurs,
36:56mais des valeurs et des principes qui sont totalement à l'opposé de ce qu'on a observé sur le PDG.
37:02Alors, Geoffrey Foumoula, j'aimerais qu'on évoque très rapidement un sujet qui touche aux violences sur les réseaux sociaux
37:09et à l'impunité qui entoure ce phénomène.
37:12Dernièrement encore, la première dame, Zita Oligin Gema, a fait une sortie
37:16où elle invitait les uns et les autres à la responsabilité
37:19et elle a fait l'objet d'une déferlante sur les réseaux sociaux
37:26et elle a fait une deuxième vidéo où elle essayait d'expliquer un peu
37:30ce que j'ai dénoncé dans ma première vidéo.
37:33Voilà, moi, du haut de mon statut, je suis victime aussi de ce phénomène.
37:37Comment expliquer cela ? Est-ce qu'il y a là aussi une faillite de l'État régalien ?
37:41Non, enfin, je tiens déjà, je rigole parce que j'ai beaucoup apprécié
37:45ce jeu de communication de son équipe.
37:49Parce que, pardon, vraiment désolé, parce qu'à travers ce jeu de communication,
37:56la démonstration a été faite en un laps de temps.
38:00Les hommes sont tombés dans le panneau.
38:02Première vidéo.
38:03C'était voulu ?
38:04Je pense peut-être que c'était voulu, même si ce n'était pas voulu.
38:07Mais la réaction immédiate de la première dame a donné sens à la première vidéo.
38:14Donc, vraiment, pour moi, c'était un coup de mètre de ce côté
38:17parce que ça démontre à suffisance la réalité, justement, de ces violences
38:21qui n'épargnent personne.
38:23Moi, on me dit souvent, je reçois beaucoup de gens, j'échange,
38:27mais comment vous faites ?
38:28Au-delà des insultes, tout ça, vous faites des choses pour des gens
38:31du point de vue social, vous n'avez pas été élus, même par les habitants
38:37des quartiers où vous investissez.
38:38On voit ce que vous faites ainsi de suite.
38:40Et on vous insulte et vous êtes toujours là.
38:42Moi, je le cardio.
38:44Je le cardio, quand je le dis, c'est pour dire, en fait, que ce sont des réalités.
38:49Aujourd'hui, les réseaux sociaux, dans notre environnement,
38:54c'est beaucoup de haine, en fait.
38:55C'est beaucoup de ressentis, mais vraiment véhiculés par bon nombre
39:02des leaders des réseaux sociaux, des activistes et autres.
39:06Quand vous avez en face de vous une génération qui est très connectée
39:09et qui a pour modèle majoritairement ceux qui passent le temps à insulter,
39:16à dénigrer, à invectiver, à diffamer,
39:20que voulez-vous avoir comme comportement venant de ces jeunes-là ?
39:24Ce sont ces mêmes réactions parce qu'ils estiment que quand ils voient
39:28l'un des leaders, l'un des activistes qu'ils apprécient
39:32insulter un chef d'État jusqu'en dessous de la ceinture,
39:36insulter une première dame, pour eux, c'est un buzz.
39:39Donc, ils adoptent ces comportements.
39:41Mais il faut effectivement qu'on arrive à mieux réguler ça.
39:44Il faut qu'on prenne davantage de textes,
39:47il faut qu'on soit davantage durs pour éviter que notre jeunesse ne somme.
39:51Alors, justement, cette deuxième sortie de la première dame
39:54est quand même révélatrice de quelque chose qui se passe
39:57si elle, du haut de son statut, elle fait l'objet d'une telle violence
40:01qu'en est-il de ces personnes dont les cas ne sont même pas relés dans les médias ?
40:06Est-ce qu'il y a, je veux dire, un problème profond ?
40:12Je veux dire même une question qui touche même au cœur de l'État
40:18et dont l'État devrait s'en saisir.
40:21C'est l'éducation. Il faut qu'on ramène l'éducation populaire.
40:24Il faut qu'on ramène l'éducation populaire.
40:27Je salue d'une part également le retour au service militaire.
40:32Je vous assure que nous sommes totalement en perdition.
40:37Ce qui ne fait pas attention, ce sera assez critique.
40:40Oui, les éléments que vous soulevez sont tout à fait fondés,
40:46mais derrière ça, il faut qu'il y ait une action conjuguée de tout le monde.
40:51Que cela soit les parents, que cela soit les éducateurs,
40:55que cela soit également vous, la presse.
40:59C'est important.
40:59Si on n'arrive pas ensemble à mener ce combat,
41:02c'est pas évident qu'on s'en sente.
41:04Et sur le plan répressif, on voit des budgets sans cesse en hausse
41:08des forces des défenses et des sécurités.
41:10Mais pourtant, sur le terrain, que ce soit en matière d'insécurité dans les quartiers,
41:15en matière d'insécurité sur les réseaux sociaux,
41:17on ne voit rien.
41:19Qu'est-ce qui se passe ?
41:20Il faut déjà que nous-mêmes également, en tant que parents, en tant que compatriotes,
41:25on puisse, comme je le disais, participer à cet effort.
41:27Je prends un cas simple.
41:28On a vu, par exemple, des jeunes.
41:32Il y avait la situation des jeunes, je pense, du côté de Port Gentil,
41:36qui avaient, je ne sais pas, ils avaient piétiné ou marché sur le tee-shirt du président.
41:42Quelque chose comme ça, vous vous rappelez ?
41:44Oui, oui.
41:44Mais qu'est-ce qu'on a observé, par exemple, sur la toile ?
41:47Les gens se sont enlevés pour dire, non, on ne va pas arrêter un enfant
41:49parce qu'il a marché sur l'image du président.
41:52Oh oui, c'est la dictature, ainsi de suite, ainsi de suite.
41:54C'est-à-dire qu'on veut d'une chose et de son contraire.
41:57Il faut que les parents, aujourd'hui, acceptent que lorsque un de leurs enfants
42:02est arrêté pour des faits de cette nature-là, il faut accepter que la loi s'applique.
42:08Alors là aussi, Geoffrey Fongla, j'aimerais vous reprendre.
42:11On a comme le sentiment aussi que les forces de sécurité et de défense
42:14sont plus à même de faire preuve de rigueur lorsqu'on s'en prend directement au chef de l'État.
42:20Est-ce qu'ils ne devraient pas adopter la même rigueur pour des simples Gabonais
42:25qui sont violentés sur les réseaux sociaux ?
42:27Oui. Dans ce cas, je pense qu'on n'aura plus de la majorité des jeunes
42:31qui vont se retrouver en prison.
42:32Il faudra davantage agrandir et construire des prisons.
42:36Parce que quand même, vous-même, sur GMT, quand vous faites un poste,
42:39regardez les réactions.
42:41Si on appliquait la loi sur chacun de vos propos,
42:43je suis sûr et certain qu'il y aurait peut-être une centaine de personnes
42:46qui se retrouveraient au tribunal à cause de la nature des propos qu'ils relaient.
42:52Je me dis que c'est parce qu'il y a encore beaucoup de tempérances,
42:55on essaie de comprendre, mais je crains qu'à cette allure,
42:58si on n'arrive pas à sévir, on ne va pas régler la situation.
43:03Regardez-moi, par exemple, je suis obligé d'adopter comme comportement
43:08le fait de bloquer ceux qui sont invectivants, insultants, diffamants.
43:11Alors que la logique voudrait que je fasse une capture écran,
43:16que j'envoie cela à un conseil et à un avocat,
43:19et qu'on puisse faire une procédure pour qu'ils se retrouvent au tribunal.
43:22Mais si vous le faites, surtout pour nous, on va dire oui,
43:25comme il est maintenant en haut, il envoie les gens en prison.
43:28Ce que je suis en train de dire, c'est que c'est une question de mentalité.
43:31Nous voulons d'une chose, en même temps nous voulons son contraire.
43:35Est-ce que les Gabonais sont aujourd'hui prêts à ce que,
43:37quand vous venez mettre un commentaire insultant, invectivant,
43:40que lorsqu'on va vous porter plainte, vous allez vous retrouver en prison,
43:44qu'ils ne puissent pas avoir des réactions allant dans le sens de dire non,
43:47mais est-ce que c'était nécessaire d'envoyer en prison ?
43:49Parce qu'il faut effectivement qu'on sache ce que l'on veut.
43:52Alors merci, merci Geoffrey Foumboula pour ces échanges enrichissants.
43:55Mais avant de nous séparer, j'ai quand même une petite question.
43:57Seriez-vous intéressé par un poste au gouvernement ?
44:00Pour ceux qui me suivent, depuis, je ne le cache pas,
44:04ils connaissent ma position.
44:06C'est laquelle ?
44:07Ma position, le gouvernement, non.
44:11Je l'ai toujours dit.
44:12Si on vous propose un poste au gouvernement, vous refusez.
44:15Je l'ai déjà dit autrefois.
44:17Oui.
44:18Pourquoi ? Parce qu'il faut savoir où vous êtes utile pour servir le pays.
44:21Je pense qu'au stade où je suis, je ne suis pas encore prêt à être dans un gouvernement.
44:25Je pense que je peux encore plus apporter ailleurs.
44:29Là où on peut aider à moraliser la société, pour le moment, c'est ça mon challenge.
44:37Peut-être dans 5 ans, dans 10 ans, je ne serai peut-être plus disposé lorsque j'aurai rélevé ce challenge à intégrer le gouvernement.
44:43Pas que le gouvernement est une mauvaise chose.
44:46Mais comme je vous ai dit, je pense, moi, que je me sentirais plus utile hors du gouvernement,
44:52où j'aurai cette liberté d'apporter des avis qui peuvent aller dans le sens de l'exécutif,
44:59comme dans le sens contraire, pour aider justement au débat.
45:02En ce moment, pour asseoir la Ve République, on a beaucoup plus besoin de débats, d'échanges, que de mutismes.
45:13Je connais que ma voix porte.
45:15Et je me dis, bon, au gouvernement, et c'est pourquoi je dis souvent aux gens,
45:19ne portez pas des grièves aux membres du gouvernement.
45:22Vous écoutez des gens qui vous disent, oui, mais il est maintenant ministre, il ne parle pas.
45:24Mais c'est normal, il est solideur.
45:26Un ministre ne parle pas.
45:27Celui qui parle est le parlementaire.
45:29Le ministre, lui, il exécute.
45:31Mais tout ça, il faut faire comprendre aux gens, il faut faire comprendre cette pédagogie.
45:35Merci. Merci encore d'être passé dans nos locaux pour ce grand retour d'interviews exclusifs.
45:40Mais j'aurais qu'à me souhaiter, si vous le permettez, en une minute.
45:43Très rapidement. 30 secondes.
45:45En 30 secondes.
45:49Nous amena à comprendre que ce que nous sommes en train de bâtir doit être une contribution de nous tous.
45:56J'insiste encore là-dessus.
45:58On doit tous s'investir.
46:00On ne doit pas tout attendre.
46:01De X ou de Y.
46:02Qu'on ne doit pas tout attendre de Karl.
46:04On ne doit pas tout attendre de Geoffroy.
46:06Il serait bien qu'on s'en inspire et qu'on voit comment apporter notre contribution auprès de ces personnes que nous avons identifiées
46:12pour être une masse encore un peu plus importante.
46:15Merci.
46:16Merci encore pour ces échanges enrichissants.
46:19Et je vous souhaite un bon retour dans vos activités.
46:22Merci à vos chers internautes de nous avoir suivis.
46:25et je vous donne rendez-vous la prochaine fois pour un autre numéro d'interview exclusive.
46:29Sous-titrage Société Radio-Canada
46:34Sous-titrage Société Radio-Canada
46:39Sous-titrage Société Radio-Canada
46:50Sous-titrage Société Radio-Canada
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