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Marion Marécha, députée européenne et président d'Identité-Libertés, était l'invitée de BFMTV ce mardi 2 décembre.
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00:00On va recevoir notre invité maintenant dans cette deuxième partie d'émission, la députée européenne, présidente d'Identité et Liberté, Marion Maréchal.
00:06Bonsoir.
00:07Merci d'être avec nous, avec Amandine Attalaya. Bonsoir Amandine.
00:11Dans les dernières nouvelles de l'actualité, il y a la déclaration il y a quelques minutes de Vladimir Poutine.
00:15On va en parler, c'était au Kremlin, avant qu'il ne commence les discussions avec les représentants du président Trump.
00:21Vladimir Poutine qui cible l'Europe.
00:24Nous ne prévoyons pas de combattre l'Europe, je l'ai déjà dit cent fois.
00:28Mais si l'Europe décide soudainement de nous faire la guerre et la commence, nous sommes prêts dès maintenant.
00:35Il ne peut y avoir aucun doute là-dessus.
00:38Si l'Europe choisit de déclencher une guerre, la situation peut très vite arriver à un point où il ne restera plus personne avec qui négocier.
00:51Ah bah c'est tout le drame si vous voulez de cette situation.
00:53C'est le risque qu'à un moment donné, à travers l'Ukraine, l'escalade verbale entre d'un côté l'Union Européenne et la Russie aboutissent à un moment donné à une escalade guerrière et nucléaire.
01:02Donc c'est la faute de la France ?
01:04Non, c'est la faute si vous voulez du fait qu'à un moment donné, quand on a l'opportunité, et ça je m'en félicite, de pouvoir réfléchir à un plan de paix,
01:11ce qui n'avait pas été le cas jusqu'ici avec des parties prenantes qui du moins acceptent de discuter,
01:16même si ensuite on peut rentrer dans le détail des points qui ont été proposés par Donald Trump et qui ne sont pas absolument idéals, j'en conviens,
01:22eh bien il faut tendre vers cette solution diplomatique.
01:25Et que eux, ceux qui aujourd'hui veulent par principe fermer la porte à un plan de paix, par principe refuser de discuter autour des propositions...
01:31Qui fait ça ?
01:31Vous savez, dans la vie politique française, il y a un certain nombre de responsables politiques, à gauche et d'autres, par exemple Raphaël Glucksmann,
01:37qui considèrent par principe qu'il faut aller se battre jusqu'au dernier ukrainien.
01:41Et or, on sait aujourd'hui, et tous les experts le disent, moi je ne suis pas une experte militaire, je m'en remets aux analyses de ceux qui connaissent bien le sujet,
01:49qui expliquent qu'aujourd'hui c'est très compliqué pour l'Ukraine d'imaginer pouvoir remporter la victoire.
01:53Donc il faut signer la paix et donner les territoires à Poutine ?
01:55Sauf si, une fois de plus, l'Europe et les pays européens et les Français rentraient directement en guerre, envoyaient des hommes,
02:02ce que, objectivement, je crois, personne ne souhaite vraiment, parce que ça n'est pas notre guerre directement, bien sûr.
02:07Il faut signer une paix, une capitulation et donner les territoires à Vladimir Poutine ?
02:10Il faut permettre évidemment à l'Ukraine d'obtenir les meilleures conditions possibles,
02:13mais quand un pays perd la guerre, il ne faut pas imaginer, malheureusement,
02:16que les conditions de sortie de cette guerre soient absolument identiques à celles de l'entrée en guerre.
02:21Elle doit accepter, par exemple, de perdre la base, la Crimée, il faut qu'elle accepte en tout cas des abandons territoriaux pour vous.
02:27Madame, moi je ne suis pas en train de souhaiter que l'Ukraine ait réussi ou cela.
02:30Ce que je vous dis, c'est que moi je suis une Française.
02:33Il n'y a pas 36 solutions, je veux dire.
02:34Vous savez aujourd'hui combien la France et l'Europe se sont investis dans cette guerre.
02:37Ce sont plus de 100 milliards d'euros qui ont été donnés à l'Ukraine.
02:41Nous avons formé des hommes, nous avons envoyé des armes.
02:44La solution supplémentaire, et à laquelle personne ne veut aboutir,
02:48c'est d'envoyer des Français sur le territoire.
02:50Mais pas seulement des Français, des Européens en général, s'il vous plaît à bout.
02:53Même si ce sera pour maintenir un cessez-le-feu, si un jour il y a un cessez-le-feu ?
02:57Et faire cela, c'est évidemment entrer en guerre directement avec la Russie.
03:00Non, mais si c'est pour maintenir un cessez-le-feu, c'est pour garantir la sécurité.
03:02Si on est rentré ensuite dans un plan de paix et dans le cadre de l'organisation d'un cessez-le-feu,
03:05c'est une toute autre chose.
03:06Et évidemment que là, on peut imaginer la présence de casques bleus ou autre chose
03:09pour garantir la sécurité et le respect surtout des accords de paix.
03:13Mais je crois néanmoins qu'à un moment donné, il faut être lucide sur la situation
03:16et comprendre que oui, nécessairement un plan de paix implique des concessions,
03:19aussi malheureuses soient-elles.
03:20Quand le général Mondon, le chef d'état-major des armées, dit
03:23« Soyons prêts à sacrifier nos enfants », comment vous avez réagi ?
03:27J'en étais étonnée parce qu'en général, un chef d'état-major ne peut pas faire
03:30une déclaration aussi tonitruante sans avoir l'aval de la présidence.
03:34Donc on est presque à se demander si ce n'est pas le président
03:37qui, à travers son chef d'état-major, a voulu tester l'opinion.
03:42Il faut quand même avoir conscience que moi, je suis de fait pour l'esprit patriotique
03:47et je trouve très beau qu'on puisse se sacrifier pour l'intérêt de sa nation,
03:50mais vouloir faire croire aux Français qu'aujourd'hui, l'intérêt souverain de la nation
03:54et du territoire français, c'est potentiellement d'envoyer des Français,
03:59soldats ou pas d'ailleurs, sur le sol ukrainien.
04:02Bon, je ne crois pas que les Français aujourd'hui soient prêts à mourir pour l'Ukraine.
04:05Alors on peut trouver ça lamentable et déplorable, mais c'est quand même compréhensible.
04:09Vous ne croyez pas à l'analyse du chef d'état-major des armées
04:11qui pense que la Russie pourrait attaquer les pays baltes,
04:15enfin certains pays européens, d'ici trois à cinq ans ?
04:18Je pense qu'il y a une différence entre l'Ukraine et un certain nombre d'autres nations.
04:22La première étant que, en ce qui concerne la Pologne et d'autres,
04:26nous sommes face à des pays qui sont membres de l'OTAN
04:28et qu'à ce titre, elle bénéficie de la solidarité militaire induite par le traité
04:33et que si évidemment la Russie s'aventurait à attaquer l'un de ces pays,
04:36mécaniquement, ça engendrerait une solidarité militaire.
04:39Et de ce point de vue-là, quand on regarde aujourd'hui l'état d'armement humain de la Russie
04:45et qu'on voit l'extrême difficulté qu'elle a, malgré tout,
04:49à arriver au bout de cette guerre qui traîne en Ukraine,
04:52j'ai quand même du mal à imaginer qu'elle puisse aller jusqu'à affronter l'OTAN dans son ensemble
04:57avec évidemment la force américaine qui serait derrière.
04:59Alors, en attendant, en France, on s'interroge sur l'idée de labelliser les médias,
05:06peut-être distinguer les médias qui donnent une information sérieuse des autres,
05:09notamment sur les réseaux sociaux.
05:10C'est une idée qui, visiblement, séduit le président de la République,
05:13puisqu'on en a parlé publiquement deux fois.
05:15Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:16Est-ce qu'il faut effectivement inventer ou reprendre un label qui existe déjà
05:19pour faire cette distinction entre médias ?
05:23Je trouve ça terrifiant.
05:24Et je trouve que l'explication du président de la République
05:27et d'un certain nombre de ses portes parlantes n'est pas du tout rassurante.
05:29Parce que, voyant l'opinion s'agiter, on nous explique
05:31« Non, non, mais rassurez-vous, ça n'est pas l'État directement
05:34qui labelliserait en gros la bonne ou la mauvaise information. »
05:36Mais vous savez, en URSS…
05:37Il n'y aura pas de ministère de la Vérité.
05:39Oui, sauf qu'en URSS, figurez-vous, ce que je vais vous dire est vrai,
05:43ça n'était pas non plus ni le président ni le parti
05:45qui décidaient qu'un livre pouvait être publié
05:49ou qu'un journal pouvait être édité.
05:50C'était, ça va vous faire rire, des associations professionnelles bidons.
05:55Je pense notamment à…
05:56Ça s'appelait l'Union des écrivains soviétiques
05:58et l'Union des journalistes du RSS
05:59et qui, précisément, estampillaient ceux qui avaient le droit d'eux.
06:02Alors, évidemment, la forme serait différente.
06:04Excusez-moi, mais ce qu'on est en train de nous expliquer,
06:07c'est qu'en fait, demain, on mettrait en place
06:10une pseudo-autorité indépendante avec un socialiste à la tête,
06:14qu'on mettrait en place une organisation professionnelle
06:15avec des journalistes de Mediapart, de Libération, du Nouvel Obs,
06:18et qui aurait expliqué toute la journée
06:19que la presse d'opinion de droite fait des face news.
06:23Donc, en fait, c'est une attaque contre le groupe Bolloré, par exemple ?
06:27Ça me paraît absolument manifeste.
06:29Voilà, j'ai le sentiment qu'aujourd'hui,
06:30il y a un certain nombre de libérations de la parole,
06:32un pluralisme qui déplaît.
06:34Et moi, je pose une question encore plus centrale.
06:35Là, vous écrivez un scénario de fiction destiné à Sherpaer
06:38en disant, attention, le soviète suprême va se mettre en place en France.
06:41Excusez-moi, quand je vois aujourd'hui ce que s'autorise…
06:43On est dans une démocratie, il y a des contre-pouvoirs.
06:45Quand je vois comment se comporte l'ARCOM,
06:48le deux poids de mesure que l'on voit sur l'ARCOM,
06:50qui est extrêmement pointilleuse et extrêmement dure en termes de sanctions
06:54lorsqu'il s'agit de traiter CNews et les groupes Bolloré,
06:57et qui ferme totalement les yeux sur le manque de pluralisme
07:00aujourd'hui dans le service public français…
07:01C'est pas vrai, l'ARCOM a désavoué une émission d'enquête du sein subic récemment.
07:05Eh bien, c'est heureux, mais au-delà de ça,
07:07on aimerait par exemple qu'elle se penche sur le fait,
07:09ça c'est une étude de Thomas More qui a révélé cela,
07:11qu'aujourd'hui, 66%, par exemple, du temps d'antenne
07:15de France Culture et 60% du temps d'antenne de France Inter
07:19est consacrée à de la parole de gauche.
07:21Mais je vais vous dire, je vais au-delà de ça,
07:22parce qu'allons au bout du sujet.
07:24Qu'est-ce qu'une fausse information ?
07:25Parce que moi, je vais vous dire, je l'ai vécu en direct,
07:27à l'époque du Bataclan, on a commémoré malheureusement ce drame
07:31il n'y a pas très longtemps, il y avait un certain nombre
07:33de responsables politiques dont je faisais partie
07:34qui expliquaient qu'il y avait un risque d'infiltration
07:36des terroristes parmi les migrants.
07:38Une grande partie de la presse expliquait que c'était une fake news.
07:42Moins longtemps, on expliquait que la répartition des migrants
07:45qui était à l'époque dans le 93 sur l'ensemble du territoire
07:48était là encore une fake news.
07:50Tout cela s'est avéré vrai.
07:51Mais vous savez, il y a même parfois des mensonges d'État.
07:53Quand Laurent Nunes, par exemple, explique au départ
07:55dans une émission qu'il y a 200 000 clandestins,
07:57qu'il finit par avouer qu'il y en a 700 000
07:58quand la journaliste lui met la pression,
08:00quand Gérald Darmanin explique au moment des émeutes
08:02du Stade de France que ce sont les supporters anglais
08:04qui ont commis évidemment ces émeutes.
08:06Donc moi, je vous le dis juste que...
08:07Là, c'est souvent les responsables politiques.
08:09Oui, d'accord, mais donc on peut avoir une parole d'État
08:11qui ment et on peut avoir à un certain moment donné...
08:14Je pourrais vous multiplier les exemples.
08:14Vous voulez un label pour les politiques ?
08:16Donc moi, je suis...
08:17Parfois, je pense que ce serait une bonne chose.
08:20Mais donc le vrai sujet, et je conclue par là,
08:22c'est que le rôle de l'État, ça n'est pas de certifier la vérité.
08:25Le rôle de l'État, c'est de garantir le pluralisme.
08:27Et là, de ce point de vue-là, on aimerait que l'État
08:28soit plus actif sur le service public.
08:31Ce matin, Marine Le Pen était l'invité de BFM TV et DRMC.
08:35Marine Le Pen bien décidée à aller à la présidentielle
08:40si la justice le lui permet.
08:41Mais aujourd'hui, la dynamique, elle est plutôt en faveur de Jordan Bardella.
08:44Donc le candidat, c'est Jordan Bardella pour le Rassemblement national ?
08:48Écoutez, en ce qui concerne Marine Le Pen,
08:50on a assisté ces derniers mois à une élimination judiciaire.
08:53On est en train d'assister à une élimination sondagière.
08:57Et maintenant, on me demande de participer
08:59à une élimination médiatique.
09:01Moi, je ne me prêterai pas à ce jeu-là
09:02parce que je continue de penser qu'il est honteux
09:05que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter à l'élection présidentielle.
09:07Et jusqu'à preuve du contraire, elle l'a dit sur votre antenne tout récemment,
09:11et c'est d'ailleurs aussi la position de Jordan Bardella,
09:13elle est candidate à l'élection présidentielle.
09:15Donc à partir de là, ne me demandez pas de jouer à un scénario
09:18dont moi-même, d'ailleurs, je ne suis pas directement responsable
09:22puisqu'il s'agit de la candidature du Rassemblement national
09:24auquel je suis alliée, mais dont je ne fais pas directement partie.
09:26Donc je ne vais pas commencer à rentrer dans ce récit
09:29de qui est mieux placé ou de qui est moins bien placé.
09:32On peut poser la question différemment.
09:33– Non, puisqu'aujourd'hui, c'est elle la candidate officielle.
09:35– D'accord, mais vous portez le projet de l'Union des droites.
09:38– Oui, absolument.
09:38– Quelle est la meilleure personnalité pour porter ce projet ?
09:43Jordan Bardella ou Marine Le Pen ?
09:44– Je porte.
09:45– Marine Le Pen qui dit « je ne suis ni de droite ni de gauche »,
09:47donc qui rejette cette idée de l'Union des droites.
09:49– Vous savez que c'est un désaccord plus général, d'ailleurs,
09:51que j'ai avec le Rassemblement national.
09:52– Parce que Jordan Bardella ne serait pas plus proche de vos idées là-dessus.
09:56– Bien au-delà de Marine Le Pen, pour l'instant, de fait,
09:59je considère que cette alliance ne va pas assez loin.
10:01D'ailleurs, quand bien même Jordan Bardella serait aujourd'hui président du parti,
10:05et je pense qu'on devrait être beaucoup plus ambitieux
10:06et ouvrir bien au-delà de la simple alliance avec l'UDR d'Éric Ciotti,
10:10mais aller, je l'ai dit à de nombreuses reprises,
10:12j'ai compris jusqu'ici, au LR de Bruno Retailleau,
10:16jusqu'à Nicolas Dupont-Aignan et même à Reconquête,
10:19parce que je pense que c'est le seul chemin aujourd'hui
10:22pour permettre d'atteindre les 50 plus 1.
10:24– Voilà, je n'en démore pas, de fait, j'ai obtenu une petite victoire symbolique,
10:29peut-être qu'on me l'accordera, puisqu'il y a quelques mois de cela,
10:31je plaidais pour une alliance qui aille même jusqu'à une partie d'horizon.
10:35On me regardait avec des yeux ronds en me disant c'est n'importe quoi,
10:37et c'est cette majorité qui a permis de remettre en cause
10:40à l'Assemblée nationale les accords de 68, il y a quelques semaines de cela.
10:44Donc c'est possible, il y a du chemin jusqu'en 2027,
10:46et je compte bien contribuer à ce que cette coalition se fasse d'ici là.
10:51– Il faut un candidat ou une candidate pour porter cela.
10:52– Mais une fois de plus, de toute façon il y aura un candidat du camp national,
10:55quoi qu'il arrive, une fois de plus, permettez-moi de ne pas être l'homme de main
10:58des juges politisés qui ont selon moi disqualifié de manière…
11:02– Donc il y a une justice politique qui tente d'éliminer…
11:04– Vous avez parlé d'élimination judiciaire.
11:06– Je considère, pour parler du sujet sur le fond,
11:09je considère que tout indique dans cette affaire qu'il y a une dimension politique…
11:11– Et si elle est relaxée en appel ?
11:13– Que ce soit dans les réquisitions qui ont été faites,
11:14– Écoutez, si elle est relaxée en appel…
11:16– C'est ce que vous diriez, finalement la justice n'est pas si pétite que ça ?
11:18– Ce sera, me semble-t-il, peut-être qu'elle aura pris conscience
11:20de l'indignité de cette décision, pas trop tard pour…
11:24– Elle est innocente ?
11:25– … révéler une erreur.
11:26– Ce qui est sûr, c'est que moi je considère que la lecture qui est faite aujourd'hui
11:29de l'utilisation de ses assistants parlementaires est une mauvaise lecture,
11:33puisqu'il n'y a pas d'enrichissement personnel,
11:35donc on est sur une affaire qui relève de l'arbitrage politique.
11:39– Est-ce que pour vous, le pays est prêt à un président,
11:43potentiellement Jordan Bardella, si l'on en croit aujourd'hui
11:46les sondages qui est bien placé et s'il était candidat,
11:48à un président aussi jeune que l'est Jordan Bardella ?
11:51Ou est-ce qu'il y a toujours une prime à l'expérience,
11:54comme celle de Marine Le Pen, qui serait une meilleure candidate ?
11:56– Moi je suis désolée, je veux bien qu'on passe l'émission
11:59sur la perspective de Jordan Bardella, président de la République et candidat,
12:02mais à l'heure où je vous parle, lui-même…
12:03– C'est un scénario qui existe quand même.
12:05– À un moment donné, lui-même refuse de rentrer dans ce scénario.
12:07– Non, le scénario existe, puisque Marine Le Pen elle-même
12:11l'a mis sur la table en disant que ce sera soit moi, soit lui.
12:13– Jordan Bardella lui-même aujourd'hui refuse de rentrer
12:15dans l'hypothèse de sa candidature, tant qu'on n'a pas la décision définie.
12:18– Il se prépare quand même.
12:20– Non mais vous pourriez dire qu'il est un aussi bon candidat
12:23que Marine Le Pen, si vous en êtes certain.
12:24– Au moment, si vous voulez, où la candidature de Marine Le Pen,
12:28si par malheur elle n'était pas confirmée,
12:30devait amener à transférer la main,
12:32et à ce moment-là, construire un nouveau leadership.
12:34– Il faut attendre.
12:36– D'ici là, c'est tabou.
12:37– On ne va pas évoquer le sujet.
12:38– Mais pas du tout, d'ici là, Marine Le Pen est candidate,
12:41et donc on construit cette candidature,
12:43et moi je plaide pour, comme je vous le disais,
12:45une coalition des droites plus large avec elle,
12:48et je tâche d'y contribuer à mon niveau,
12:50et vous poserez toutes ces questions le moment venu,
12:52mais je ne suis pas sûre que ce soit ça qui passionne les Français.
12:53– Mais quant à vous, pas de campagne élyséenne, pas de candidature ?
12:58– Non, pas de candidature.
12:59– C'est sûr ?
12:59– Oui, oui, c'est tout à fait sûr.
13:01Moi je suis là, une fois de plus, pour rassembler un maximum de Français,
13:05je ne suis pas avec mon mouvement Identité Liberté pour apporter de la division,
13:08mais au contraire pour incarner une ligne qui est singulière,
13:12on va vous surprendre, plus libérale sur les questions économiques,
13:15plus conservatrice sur les sujets de société,
13:17parce que je considère qu'elle n'est pas absolument représentée ailleurs,
13:20mais une fois de plus, les coalitions s'y additionnent les singularités.
13:23– Vous pourriez être dans un gouvernement de Jordan Bardella, président ?
13:25– Mais moi, mon objectif, ce n'est pas moi pour moi-même,
13:27mon objectif, c'est que la ligne…
13:28– Si, parce que vous dites que vous êtes allié, vous voulez être utile au pays…
13:31– Mon objectif, c'est que la ligne que je porte soit représentée d'une façon ou d'une autre.
13:34Et donc, évidemment, je souhaite qu'elle soit représentée partout où elle peut être représentée.
13:38Ensuite, la question de l'incarnation, ça c'est un autre sujet.
13:41– Il y a la Cour des comptes qui vient de publier un nouveau rapport
13:44concernant la chute de la natalité,
13:46et les sages s'inquiètent de ce vieillissement de la population
13:50qui va avoir forcément des conséquences sur les finances publiques,
13:53puisque l'objet de la Cour des comptes, c'est de regarder les finances publiques.
13:57C'est votre combat, le réarmement démographique.
14:00– Oui.
14:00– Visiblement, la Cour des comptes, et comme vous, elle s'inquiète.
14:02– Oui, oui, nous faisons en effet un colloque à ce sujet
14:04parce que je suis assez interpellée par le fait que ce soit un des grands absents,
14:08par exemple, de la question budgétaire.
14:10Or, c'est un sujet absolument central,
14:12on va refaire le diagnostic,
14:14mais il n'y a jamais eu aussi peu d'enfants en France depuis 1945.
14:16Il y a plus de personnes aujourd'hui qui meurent
14:19que d'enfants qui naissent dans notre pays.
14:20– On a une population qui vieillit, donc il faut aussi…
14:22– Il y a plein de sujets évidemment qui touchent à la solidarité,
14:24il n'y a jamais eu autant de migrants en parallèle qui rentraient dans notre pays.
14:27Donc ça pose des questions évidemment culturelles, identitaires,
14:30ça pose la question des retraites,
14:32qui est quand même un sujet absolument central,
14:34celui en effet de la solidarité entre les générations,
14:36et un angle dont on parle beaucoup moins,
14:38que vous venez d'évoquer,
14:39qui est celui, si on suit la trajectoire actuelle d'après l'INSEE,
14:42on perdrait entre 3 et 5 points de PIB d'ici 2050.
14:47Donc c'est spectaculaire.
14:48Donc ça devrait être une obsession aujourd'hui du politique,
14:51pas seulement de limiter la casse,
14:53mais de permettre que les Français qui ont un désir d'enfant
14:56de 2,4 enfants par femme,
14:57je rappelle qu'on est aujourd'hui à 1,50,
14:59puissent avoir ces enfants et les moyens de faire ces enfants.
15:02– Qu'est-ce qui manque ?
15:02– Et donc il manque une ambition,
15:04parce que c'est vrai que depuis les socialistes…
15:05– Et ça passe par des aides ?
15:07– Des aides au logement, des primes, des créatifs au zéro ?
15:10– Ça passe par une politique cohérence.
15:11– En Italie par exemple, c'est une prime de 1000 euros pour les mamans.
15:14– Absolument, et je vais vous dire,
15:16il y a un modèle qui est intéressant,
15:17qui est le modèle hongrois,
15:18qui depuis une dizaine d'années maintenant a obtenu des résultats,
15:21puisque de mémoire on est passé de 1,3 à 1,5 enfants,
15:25où on a par exemple des mesures extrêmement ambitieuses,
15:27comme typiquement le fait qu'une mère qui a plus de 3 enfants
15:30ne paye plus d'impôts sur le revenu.
15:31Et donc je pense qu'il faudrait avancer vers des mesures,
15:34en effet, dans le cadre de l'accès au logement,
15:36dans le cadre des avantages fiscaux qui peuvent être accordés,
15:40qui donnent de l'oxygène à ces familles.
15:41Et puis j'ai envie de vous dire,
15:42c'est presque aussi une rupture philosophique,
15:45c'est-à-dire qu'il faut à un moment donné
15:47que l'État n'ait plus de complexe
15:50à pouvoir aussi valoriser ce modèle familial.
15:52Ça veut dire qu'on est face aujourd'hui à des idéologies,
15:56y compris jusque dans le service public,
15:57qui sont des idéologies quasiment no-kids.
15:59Ça veut dire qu'il y a eu une inversion de la charge de l'égoïsme.
16:01C'est-à-dire que pendant très longtemps,
16:03je parle pour les gens évidemment qui peuvent en faire, bien sûr,
16:06les égoïstes étaient ceux qui ne voulaient pas faire d'enfants
16:08parce que finalement, c'était des gens qui voulaient
16:11simplement être dans leur plaisir immédiat,
16:14ne pas s'ennuyer avec ce sujet,
16:15et qui desservaient la société pour toutes les raisons que je viens de vous donner.
16:17Aujourd'hui, on a quasiment inversé la chose.
16:19C'est-à-dire que c'est les gens qui font des enfants
16:20qui seraient des égoïstes parce que, vous comprenez,
16:22l'avenir va mal, le bilan carbone des enfants.
16:26Et donc je crois qu'il faut réussir à mener un combat culturel
16:29qui restaure l'idée que des parents,
16:31qui sacrifient leurs loisirs,
16:33qui investissent dans les nouvelles générations,
16:36qui consacrent du temps,
16:37ils rendent un service pour la vie en général, bien sûr,
16:39mais même pour l'avenir donné à la société
16:41et donc de réhabiliter finalement ce modèle.
16:43Vous êtes Macroniste, vous voulez le faire comme le président de la République ?
16:45Oui, enfin...
16:45S'il disait ça en 2024 ?
16:46Le seul problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'en effet,
16:48il y a six mois, il a découvert le réelment.
16:50Petite archive.
16:51Il ne s'est rien passé depuis.
16:52C'est il y a deux ans.
16:53Il ne s'est rien passé depuis.
16:55Votre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité.
17:01Nous étions jusqu'à récemment un pays dont c'était la force,
17:04sans doute la singularité en Europe, quand on se comparait aux voisins.
17:07Et c'est moins vrai depuis quelques années.
17:09Je crois profondément que la mise en place d'un nouveau congé de naissance
17:12sera un élément utile dans une telle stratégie.
17:16Les mœurs se changent.
17:18On fait des enfants de plus en plus tard.
17:20L'infertilité masculine comme féminine a beaucoup progressé ces dernières années
17:25et fait souffrir beaucoup de couples.
17:27Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé
17:30pour permettre justement ce réarmement démographique.
17:34Voilà.
17:34Le congé de naissance, notamment pour ce réarmement démographique,
17:37ça va dans le bon sens ?
17:38Vous savez, moi j'étais députée entre 2012 et 2017
17:41et à cette époque-là, c'était François Hollande qui était à la tête
17:43et son ministre de l'économie s'appelait Emmanuel Macron.
17:46Et c'est précisément durant cette période que la politique familiale française,
17:49qui était un des grands modèles en Europe, a été détricotée,
17:52avec notamment, et pas seulement, la fin de l'universalité des allocations familiales.
17:56Donc si vous voulez, moi je veux bien qu'on écoute...
17:58On avait raboté aussi le quotient familial.
17:59... le président de la République, mais depuis qu'il est aux affaires,
18:02nous n'avons rien vu de ce point de vue-là.
18:04C'est que de l'ACOM, là ?
18:05Oui, bon, ça ne nous surprend pas.
18:07On finit par être habitués.
18:08Est-ce que, comme le dit Gabriel Attal, il faut, par exemple,
18:10dès la naissance, mettre 1 000 euros sur un compte ?
18:12Est-ce que ça peut aider ou pas ?
18:13Est-ce que c'est une bonne proposition ?
18:14Je ne suis pas sûre que ça passe nécessairement
18:16par une redistribution directe de ce point de vue-là.
18:18Je pense que ça passe par facilité sur le plan, par exemple,
18:21parce que, vous savez, je pense qu'il faut une politique cohérente,
18:24notamment sur les questions d'assistanat.
18:26Donc, je crois que c'est important de toujours faire en sorte
18:29que les gens qui travaillent soient aussi les premiers favorisés
18:33par rapport aux familles.
18:34Et donc, je crois que l'un des angles prioritaires serait d'abord
18:37et avant tout de revoir les avantages fiscaux
18:39sur la part de l'IR, notamment sur le quotient familial.
18:42Je vous ai parlé de ce modèle, on croit qu'il y a aussi un modèle à creuser.
18:46Et puis, vous avez raison de le rappeler, la question du logement social.
18:49Parce que quand on fait des logements sociaux aujourd'hui,
18:51on se rend compte que la part dans la construction accordée
18:53aux logements familiaux n'est pas aussi importante
18:56que celle qui devrait l'être.
18:57Mais il faut être cohérent aussi.
18:58La réforme des retraites, le Rassemblement national, par exemple,
19:02était contre la dernière réforme, celle d'Emmanuel Macron,
19:04qui tendait à faire travailler les gens un peu plus longtemps
19:06puisqu'il y a ce vieillissement de la population.
19:08Je ne vous apprends pas que ma position n'est pas celle
19:10du Rassemblement national sur la question des retraites.
19:13Je fais partie de ceux qui plaident depuis très longtemps déjà,
19:15même pour une ouverture de parts à la capitalisation.
19:19Et donc, bien sûr que...
19:20Il faut partir à quel âge, alors ?
19:21Non, mais je considère qu'il faut aujourd'hui
19:24allonger la durée de cotisation.
19:25Mais idéalement, c'est quel âge ?
19:27Mais c'est plus d'ailleurs une question de durée de cotisation.
19:30Mais en tout cas, ce qui est sûr,
19:31c'est que le statu quo aujourd'hui n'est pas possible.
19:33Donc il faut travailler plus longtemps.
19:34Parce que, de fait, l'espérance de vie s'allongeant
19:37et le nombre de cotisants pour le nombre de retraités
19:39se réduisant comme peau de chagrin.
19:41Aujourd'hui, expliquer aux Français
19:42qu'ils peuvent continuer dans ce modèle
19:45sans aggraver le déficit,
19:47c'est malheureusement un mensonge.
19:48Maintenant, ce que j'entends de la part des Français,
19:49et je le partage, c'est le sentiment de dire
19:51« Oui, oui, d'accord, mais c'est toujours au même
19:53qu'on demande des efforts, quoi. »
19:54C'est-à-dire, les Français qui bossent
19:56et qui portent tout à bout de bras,
19:57qui doivent être les premiers, finalement,
19:59à faire des sacrifices.
19:59Donc je crois qu'avant cette réforme,
20:01il s'agit d'abord de s'attaquer
20:03à un certain nombre de sujets
20:04que les Français considèrent comme injustes,
20:06notamment la question aujourd'hui
20:07des largesses de la politique sociale
20:08liée à l'immigration,
20:10la question des dérives de l'assistanat.
20:12Est-ce qu'aujourd'hui,
20:12qu'on a un RSA qui coûte 15 milliards d'euros par an,
20:14il n'y a pas des priorités à avoir
20:16sur le fait de favoriser les gens qui travaillent ?
20:18Vous parliez d'aider les jeunes.
20:19Le Rassemblement national proposait,
20:20lors de ses dernières campagnes,
20:22d'exonérer les moins de 30 ans
20:23de tout impôt sur le revenu.
20:24Ça, vous n'y êtes pas favorable.
20:26Il me semble qu'ils sont revenus dessus depuis.
20:27Oui.
20:28Et vous, vous trouvez que c'était une mauvaise idée ?
20:30Non, moi, je suis à la limite,
20:31s'il devait y avoir une exonération d'impôt sur le revenu,
20:33je vous l'ai dit tout à l'heure,
20:34je serais plus pour les mères de famille
20:35qui ont au-delà de trois enfants.
20:36Donc, voilà.
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