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00:00Europe 1, la start-up de la France Bouge.
00:03Hicham, vous avez 33 ans.
00:05Exactement.
00:06C'est ça, Kunto est né en 2021 à Grigny dans l'Essonne.
00:10On a tout dit quand on dit ça, non ?
00:12Plus ou moins, oui.
00:13Grigny, bah oui, par rapport à notre thématique de ce soir dans la France Bouge.
00:18Vous êtes parmi nous ce soir, je rappelle que c'est une France Bouge dédiée à l'entrepreneuriat dans les quartiers.
00:23C'est la fin d'une tournée, 12 étapes où se sont rencontrés des porteurs de projets, des financeurs.
00:28Donc Hicham, Kunto, c'est né en 2021.
00:35Pourquoi vous avez créé Kunto ? Que s'est-il passé ?
00:38Je sais que vous avez énormément déménagé dans votre vie, donc vous avez vu beaucoup de choses.
00:42Totalement.
00:43Racontez-nous un petit peu.
00:44Eh bien écoutez, la raison pour laquelle on a créé Kunto sont des raisons logiques et personnelles.
00:48Les raisons logiques, c'est qu'on s'est rendu compte tout simplement qu'il y a beaucoup de solutions de bien-être,
00:53de manière générale, qui sont créées, qui sont à disposition de Monsieur Tout-le-Monde,
00:57mais très peu sont personnalisées en fonction d'une déficience, en fonction d'une vulnérabilité,
01:01pour des personnes qui ont des fragilités, tout simplement, qui ont des singularités.
01:05Donc de ce constat-là, en 2020, lorsqu'on a été confinés, on s'est demandé comment on faisait tout simplement
01:11les personnes en situation de handicap pour faire du sport à la maison,
01:15pour juste sortir, avoir un service de bien-être comme tout le monde, gérer son alimentation.
01:22On s'est rendu compte que très peu de solutions étaient personnalisées pour les personnes ayant des déficiences.
01:26Donc ça, ça a été, on va dire, le constat logique.
01:29Un constat aussi lié à votre passion pour la santé, parce que vous, au début, vous êtes dirigé vers des études de médecine.
01:34Oui, totalement, vous avez totalement raison. J'ai commencé par des études de santé, je n'ai pas été classé pour être médecin.
01:39Je me suis réorienté en génie mécanique, j'ai fait un double diplôme au Canada.
01:43Ensuite, je me suis réorienté encore dans la data science.
01:45Et aujourd'hui, je mets au service de la santé une technologie.
01:48C'est génial. Tout est lié, finalement.
01:50Tout est lié, finalement.
01:51Et pour terminer sur ce constat logique, j'aimerais parler aussi beaucoup d'un sujet qui parlera à Frédéric,
01:58parce que c'est vraiment...
02:00Fabrice Marcella.
02:01Fabrice, pardon.
02:02C'est pas grave.
02:02C'est Frédéric Mazella.
02:03C'est Frédéric Mazella qu'on en brate.
02:06Pas de Blablacar.
02:08Totalement.
02:08On adore Blablabacar.
02:10Je disais, c'est qu'en fait, on voit souvent la vulnérabilité comme une niche,
02:13or qu'on ne se rend pas compte que tout le monde est touché de près ou de loin par le handicap ou la fragilité,
02:16ne serait-ce pas par l'aidance.
02:18Donc, on connaît tous de près ou de loin une personne qui est en situation de vulnérabilité.
02:21Et quand on regarde les chiffres, l'OMS recense une personne sur six avec une fragilité.
02:25Donc, en fait, ça concerne tout le monde.
02:28Merci.
02:29Et d'un point de vue personnel, moi, ma maman, l'année d'après le Covid, elle a eu un cancer du sein.
02:34Donc, elle a sublime une ablation partielle.
02:37Ça réduit la motricité au niveau du haut du corps pour les femmes atteintes de ce cancer.
02:43Et on lui a apporté tous les jours des conseils nutritionnels, sportifs, psychologiques,
02:48qui lui ont permis de mieux vivre avec sa maladie,
02:52qui l'ont aidé dans sa convalescence.
02:53Et on ne trouvait pas normal que tous ces conseils ne soient pas accessibles
02:56à toute personne comme elle qui en ont le besoin.
02:58Donc, on a décidé de créer Kunto pour répondre à cet enjeu.
03:00Eh bien, justement, vous allez pitcher Kunto, K-U-N-T-O,
03:03même si vous avez dit beaucoup de choses.
03:06Mais allez, en une minute, on pitch Kunto.
03:08On vous écoute, Hicham.
03:09Alors, Kunto, c'est assez simple.
03:12C'est une solution de sport santé assez révolutionnaire
03:14qui personnalise des parcours de sport et nutrition en fonction d'une déficience.
03:18Donc, pour tout le monde, c'est une solution inclusive.
03:21On intervient dans les entreprises sur des sujets de prévention
03:26pour que tous les citoyens français ne tombent pas malades.
03:29Mais dans le cas où ils ont une fragilité,
03:31on accompagne aussi les patients à l'hôpital
03:35pour améliorer les parcours de soins.
03:38Eh bien, voilà.
03:38Moins d'une minute, mais bon, on a déjà bien compris.
03:42Ça veut dire quoi, Kunto, K-U-N-T-O ?
03:43Ça veut dire bien-être en finnois.
03:45Donc, on est parti un petit peu...
03:46On est allé loin.
03:47On est parti un peu plus haut.
03:49Un peu au nord de Grigny.
03:52Un tout petit peu au nord de Grigny.
03:54Non, en fait, ça veut dire bien-être en finnois.
03:57Les pays nordiques sont très sensibilisés au sujet de bien-être.
04:00Il y a même des entreprises qui imposent des temps
04:02pour que les salariés puissent préserver leur capital santé.
04:06Vous pensez qu'on devrait le faire en France, ça ?
04:09D'imposer un temps quotidien ?
04:12Peut-être pas imposer, mais à minimal mettre un créneau
04:15à disposition des salariés pour qu'ils puissent s'ils le souhaitent y aller.
04:18Je pense que tout le monde devrait le faire totalement.
04:21En fait, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
04:23Quand on fait de la prévention, on évite de tomber malade.
04:25Ça, c'est un vrai sujet.
04:27Et en plus de ça, ça permet aussi d'éviter les récidives.
04:32Aujourd'hui, il est prouvé, par exemple en cancérologie,
04:34un sujet qu'on connaît bien, c'est que quand on a un cancer,
04:38quand on pratique une activité physique pendant sa thérapie,
04:41pendant son traitement, on évite qu'elle retombe malade.
04:44Ça lui permet de créer une routine pour éviter de retomber malade.
04:46Donc là, si je comprends bien, c'est une appli...
04:49Tiens, tour de table. Tu l'as testé, Fabrice ?
04:52Non, pas encore, mais j'aimerais bien. Pourquoi pas ?
04:54Non, mais le prix, tu le connais, là.
04:57Non, pas si simplement que ça, le prix.
04:58C'est vrai.
04:59C'est combien ?
05:00Merci beaucoup.
05:01Nous, on a un business model qui est en B2B.
05:04Nous, on vend aux entreprises pour fournir la solution.
05:07Merci, ça. C'est vrai que c'est pas si simple.
05:09Donc, ça n'aurait pas été si simple.
05:11Non, non, c'est entre...
05:12Même Moniky, c'était en B2B.
05:15Ah oui, c'est un tarif qui est dégressif en fonction du volume.
05:18Donc, c'est entre 5, même 4 et 7 euros par mois, par salarié, pour une entreprise, dépendamment du volume.
05:26Donc, vos clients, c'est quoi ? C'est des laboratoires, des hôpitaux ?
05:29Totalement. Hôpitaux privés, laboratoires, entreprises ou mutuelles.
05:33Votre regard.
05:33Marie-Adeline Pex.
05:35Bon, Hicham, vous en parlez depuis le début de l'émission.
05:38Ah mais Hicham, c'est un coup de cœur.
05:40C'est un coup de cœur.
05:42Mon regard, c'est ce que je trouve formidable, c'est ce pont entre tous les mondes.
05:49Le monde de la santé, le monde de la tech, Grigny et la Finlande.
05:54C'est essentiel et ça montre, une fois encore, la très grande diversité de cet entrepreneuriat dans les quartiers
06:06qu'on a assez vite fait de réduire au chauffeur Uber
06:10et qui est beaucoup, beaucoup plus puissant et beaucoup plus large que ce qu'on pense.
06:17Donc là aussi, ça va à l'encontre de tous les préjugés, les idées reçues et les clichés que l'on peut avoir.
06:23Benjamin ?
06:24Très belle initiative.
06:25Est-ce que vous avez un exemple, par exemple, si une personne est atteinte d'un cancer ?
06:29Comment ça se passe ? Qu'est-ce que je vais retrouver sur l'application ?
06:32Oui, totalement.
06:33Alors, on va y retrouver vraiment, on va l'accompagner par des vidéos qui ont été tournées
06:37sur des exercices qu'ils doivent réaliser au quotidien pour préserver leur capital santé.
06:42Donc très clairement, on va leur proposer, par exemple, du yoga pilates,
06:45des exercices de respiration, des exercices de renforcement musculaire.
06:49Donc vous travaillez avec des coaches sportifs ?
06:50Totalement, des coaches spécialisés qui s'appellent des enseignants en activité physique adaptée,
06:54mais aussi des comités scientifiques qui sont sélectionnés pour la création de nos contenus,
06:59la validation thérapeutique.
07:01Mais par rapport à ce que vous demandez, Benjamin, est-ce qu'il y a une spécificité ?
07:05Par exemple, pour un cancer, on va proposer tel ou tel programme, pour une autre pathologie,
07:11ce sera un autre programme.
07:13Est-ce que c'est ciblé ?
07:14Oui, totalement.
07:14C'est très ciblé.
07:15En fait, je vais donner un exemple très concret.
07:18Par exemple, il y a certains cancers, l'oncopoumon, par exemple,
07:22où pendant la thérapie, on prend des médicaments qui induisent la prise de masse grasse.
07:28Donc là, on va aller étudier toutes les problématiques qu'ont les personnes qui ont le cancer du poumon,
07:35et on va lui établir un programme sur mesure, donc sur trois mois, six mois, un an,
07:39pour pouvoir réduire la masse grasse du patient, par exemple.
07:42Ça, c'est un exemple concret.
07:43On a d'autres exemples.
07:44Si vous êtes parmi nous ce soir, c'est parce qu'il y a des besoins, des besoins de conseils.
07:49Je crois que le premier, c'est pour lever des fonds.
07:51Fabrice, rapidement, et après, on fait une petite pause et on fera la suite après.
07:56Rapidement, déjà, ce que je voulais dire, c'est que, comme tous les entrepreneurs, tu rayonnes.
08:01On lui donne plein d'énergie.
08:02Voilà, plein d'énergie.
08:03C'est ce qui me fait lever le matin, c'est cette énergie des entrepreneurs.
08:06Ce que je trouve intéressant, en tout cas, c'est que ton entreprise répond à une vraie problématique des entreprises.
08:1140% des maladies sont issues de troubles musculosquelétiques.
08:15Les fameuses TMS.
08:16L'arrêt maladie coûte 3 800 euros à une entreprise.
08:20Donc, on voit qu'il y a un enjeu de pouvoir faire en sorte qu'il y ait un bien-être aussi des collaborateurs
08:25pour réduire notamment ces coûts.
08:27Ce que je trouve intéressant aussi, c'est que tu t'attaques à un angle mort.
08:30C'est un angle mort qui est celui de la santé durable et inclusive,
08:39à la différence des autres applications qui sont uniquement sur le sujet du bien-être.
08:44Donc, tu apportes vraiment quelque chose en plus et de très différenciant.
08:47T'attraction est démontrée, je crois que c'est 7000 utilisateurs aujourd'hui.
08:51Combien d'entreprises ? Une vingtaine d'entreprises.
08:53Voilà, donc on voit que la mécanique est en marche et il est temps pour toi d'aller justement attaquer d'autres entreprises.
09:00Et je me suis dit, en allant sur le site web, en comparant de ce qui se faisait le mieux dans ton secteur,
09:04il y a peut-être des choses à retenir sur lesquelles tu pourrais capitaliser.
09:07Déjà, c'est d'avoir des personnages qui sont davantage exprimés,
09:11tels que vous êtes DRH et voilà ce que je peux vous apporter.
09:14Vous êtes médecin du travail et voilà ce que je vous apporte.
09:17Vous êtes dirigeant et voilà ce que je vous apporte.
09:19Et pour tout ça, ce qui serait intéressant, je trouve,
09:21c'est de pouvoir mesurer la preuve sociale et impact de ce que tu apportes au travers de business case,
09:28en tout cas d'études de cas concrets, en mettant en avant aussi, je pense,
09:34le nombre de salariés qui sont aujourd'hui couverts par ta solution,
09:38le nombre d'ateliers que tu mets en place.
09:40Donc tous ces éléments-là sont autant d'éléments, me semble-t-il,
09:43sur lesquels tu vas pouvoir t'appuyer pour aller chercher des invités.
09:46Et nous sommes avec Hicham Housseni, le cofondateur de Kunto,
09:49cette application de sport santé qui propose des parcours personnalisés
09:53à destination notamment de personnes qui ont des handicaps visibles mais aussi invisibles.
09:57Parmi vos besoins, et on le disait tout à l'heure,
10:01il y a cette notion de lever des fonds.
10:05Fabrice ?
10:05Oui, la première question pour démarrer, c'est juste,
10:08tu dois lever combien ? Tu cherches à lever combien et pour faire quoi ?
10:11Oui, alors là aujourd'hui, on est en train de lever 500 000 euros,
10:13on a sécurisé 260 000 auprès de réseaux de BA, une ETI et une boîte privée.
10:20Nous, ce qu'on cherche à faire, c'est maximiser notre impact dans le secteur de la santé,
10:24ce fameux pivot qu'on a pris cette année.
10:26C'est la création de contenu, donc continuer de créer du contenu sur mesure
10:30en fonction de différentes déficiences, ça c'est vraiment un de nos objectifs.
10:33La technologie, donc améliorer la tech, ça c'est un vrai sujet.
10:37Donc le produit finalement, pour maximiser l'adhérence à la solution digitale,
10:41vous savez, ça c'est un vrai problème, on ne va pas se mentir.
10:44On met à disposition une solution, mais encore faut-il que tout le monde s'entraîne
10:46et dans la durée.
10:48Donc ça, c'est un vrai sujet.
10:49Ensuite, ce sera du marketing, marketing institutionnel.
10:52Nous, on pense qu'on est assez reconnu de l'écosystème du sport santé.
10:56En plus, adressé à des personnes qui ont des fragilités,
10:58continue à être les leaders sur le sujet.
11:00Et donc, moi ce que je souhaite te proposer dans ce cas,
11:03c'est un, repasser en revue bien sûr, si tu souhaites ton support investisseur,
11:08mais surtout te mettre en relation avec d'autres investisseurs
11:11qui ne seraient pas ceux qui participent déjà à ta levée.
11:13De fait, mon métier m'amène à faire le lien entre les startups que j'accompagne
11:18et les autres financeurs des startups.
11:21Et donc, parmi ceux-là, il faut qu'on regarde ensemble tout simplement ce...
11:25Vous allez prendre un café, je crois.
11:26Voilà, j'ai besoin de ça pour vous dire.
11:28Mais voilà, j'ai les éléments qu'il faut pour te mettre en relation.
11:30C'est formidable.
11:31Qu'est-ce que ça vous a apporté ?
11:33C'est quoi votre plus, Isha Mousseni ?
11:35On disait qu'Ounto est né à Grigny.
11:38On est dans cette émission avec Marie-Hélène Peix,
11:43directrice exécutive de la BPI,
11:45sur cet entrepreneuriat dans les quartiers sensibles.
11:49Ça vous apporte quoi ?
11:50C'est quoi votre plus d'avoir été dans les quartiers
11:53et d'avoir une entreprise qui est née à Grigny, dans l'Essonne ?
11:57Je pense que c'est une soif de réussir, une détermination.
12:00Je pense que ça se voit quand je m'exprime.
12:02On a vraiment envie de réussir plus que tout.
12:05Plus que les autres ?
12:07Plus que les autres, peut-être plus que les autres.
12:09Pourquoi ?
12:09Parce qu'en fait, finalement,
12:11on n'a pas le même environnement social et économique.
12:16Il y a peut-être plus de fragilité à ce niveau-là.
12:18Et on a beaucoup envie de s'en sortir
12:21pour pouvoir outrepasser tout ce qui a été vécu.
12:24Pour certains, je caricature pas du tout tout le monde.
12:26Mais voilà, des fois, il y a eu des difficultés.
12:28On parlait tout à l'heure d'éducation financière.
12:30Peut-être qu'il y en a qui ont vécu dans certaines précarités.
12:32Et tout le monde a envie de sortir de cette précarité économique.
12:35Donc oui, on est déterminé à s'en sortir
12:37et à tirer tout le monde vers le haut.
12:39Donc moi, je pense qu'il y a une grosse forme de détermination.
12:43Il y a un sujet aussi d'émancipation sociale et économique,
12:47comme je viens de le dire,
12:48qui passe aussi par des moyens
12:49qui sont fournis par la BPI ou par d'autres acteurs.
12:52On a cité tout à l'heure les déterminés avec Moussa Kamara.
12:55On a cité le Pascrea.
12:57Je peux citer, nous, on a été accompagné par le Diversidays
12:59et Anthony Babkin.
13:00On a été accompagné par d'autres accélérateurs.
13:02Tout ça, ça permet de favoriser l'environnement
13:06en tout cas manquant dans les quartiers
13:09pour pouvoir monter des boîtes et puis voilà.
13:12Et s'élever.
13:14Et s'élever, merci.
13:15Est-ce que quand on vient des quartiers,
13:18je me tourne vers vous, Marie Adeline Pex,
13:20est-ce qu'on monte sa boîte et qu'on réussit ?
13:22Est-ce qu'on revient dans le quartier ?
13:24Au contraire, on le fuit ?
13:27Ça dépend.
13:28Et moi, j'ai envie de vous dire,
13:30il faut laisser de la liberté aux gens.
13:32Non, mais de ce que vous constatez.
13:33Il y a effectivement...
13:35Franchement, je pense que ça...
13:37Est-ce qu'on a envie de quitter son quartier
13:38une fois qu'on est lancé ?
13:39Ça dépend parce que vous avez un certain nombre de...
13:41Il y a cette réalité-là,
13:43qui est...
13:44Et d'ailleurs, c'est une réalité
13:45qui dépasse l'entrepreneuriat.
13:46Il y a un turnover, entre guillemets.
13:50On peut parler de la politique de la ville,
13:52mais c'est l'histoire de la politique de la ville.
13:53Mais il y a aussi des gens
13:56qui développent des activités entrepreneuriales
13:59justement pour rester dans les quartiers,
14:03pour y rester et pour y développer
14:05de l'activité et l'économie du territoire.
14:09Il y a beaucoup de choses autour de la franchise,
14:11par exemple,
14:12où les gens vont reprendre
14:14ou acquérir une franchise
14:16justement pour développer une activité économique
14:18dans le territoire d'où ils viennent.
14:21Donc, il n'y a pas, je pense...
14:23Là encore, moi, je ne crois pas
14:24à une espèce de déterminisme
14:25qui fait que vous entreprenez dans les quartiers.
14:28Eh bien, tant pis, Hicham.
14:28T'es né à Grigny, tu resteras ici.
14:30Non, mais c'est par rapport à ma question,
14:31ça porte sur ce que vous, vous constatez.
14:33Moi, ce n'est pas...
14:34Ce qu'on constate, c'est que
14:35dans l'entrepreneuriat comme ailleurs,
14:38les gens qui évoluent
14:39dans l'échelle sociale,
14:41en général, quittent les quartiers.
14:43Hicham, ce sera votre cas ?
14:45Il a déjà assez déménagé dans sa vie.
14:47Oui, voilà, j'ai déjà beaucoup déménagé.
14:49Non, mais en fait, moi,
14:49je ne me pose même pas forcément
14:50cette question-là aujourd'hui.
14:53Si jamais c'est favorable
14:54pour mon environnement social,
14:56je quitte.
14:57Si jamais ce n'est pas favorable,
14:58je...
14:58Voilà.
14:59En fait, ça dépend juste
15:00de comment je peux y vivre
15:01et avec qui je peux y vivre
15:03et est-ce que c'est bénéfique
15:03pour ma famille, tout simplement.
15:05Et pour l'entreprise.
15:06Et aujourd'hui, c'est bénéfique
15:08pour vous, pour votre vie,
15:10de rester à Grigny ?
15:11Alors, moi, j'habite à Tismons maintenant
15:13et puis pour l'activité économique,
15:17oui, c'est bénéfique.
15:17Pourquoi ?
15:18Parce que tout simplement...
15:19On a plus de facilité
15:20quand on choisit de monter sa boîte,
15:22de créer des emplois
15:23quand on est en banlieue ?
15:25Oui, il y a plus de facilité.
15:27Aujourd'hui, il y a plus de facilité
15:28parce qu'il y a dans certaines communes,
15:30en tout cas,
15:31les politiques de la ville
15:32permettent...
15:34L'installation.
15:35Voilà, favorisent l'installation.
15:37Et puis, nous,
15:38ça nous tient à cœur aussi,
15:39tout simplement,
15:40de permettre à d'autres
15:41qui sont dans notre entourage
15:42d'atteindre certains métiers,
15:47de les recruter,
15:48de travailler ensemble,
15:49ce côté partage, finalement,
15:53avec les personnes
15:54avec qui on a vécu,
15:54monter ensemble,
15:55c'est quelque chose
15:56qui nous tient à cœur, tout simplement.
15:57Puis, vous y avez
15:57des réseaux professionnels,
15:58il y a dit...
15:59Moi, j'ai l'exemple
15:59d'une lauréate talent des cités
16:02d'il y a 3 ou 4 ans,
16:03qui, en l'occurrence,
16:05était originaire de la Courneuve,
16:06a déménagé à Paris 19e.
16:08C'était une entreprise de transport
16:10portée par une femme.
16:13Et elle recrutait
16:13des salariés
16:17issus de la Courneuve.
16:20Donc, on n'est pas forcément
16:22obligé de rester
16:24tanqué
16:25dans un territoire
16:26ou dans un autre.
16:27Au contraire,
16:28on peut utiliser
16:29et créer une nouvelle opportunité
16:31pour ceux qui y sont encore.
16:32C'est ça, exactement.
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