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  • il y a 19 heures
Le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême a été annulé suite au retrait d'auteurs et de grands éditeurs. 300 autrices de bande dessinée avaient en outre signé une tribune appelant au "girlcott" de la société organisatrice du festival.

Retrouvez « Le billet de Sophia Aram » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00Et salut Sonia De Villers ! Salut à tous ! Tout à l'heure c'est la grande matinale qui
00:07continue avec vous et avec votre portrait à 9h20. Sortez les strass, sortez les boas,
00:13la cage au folle est de retour, triomphe du théâtre puis du cinéma populaire dans les années 70.
00:18Cette comédie française est devenue une comédie musicale à Broadway et c'est dans cette version
00:24danser et chanter que les Français n'ont jamais vu qu'elle nous revient. Alors qui pour reprendre
00:29le rôle cultissime de Michel Serrault qui, pour beurrer la biscotte, Laurent Laffitte avec un sacré truc en plume.
00:40Grand portrait à 9h20.
00:42Super, à tout à l'heure et bonjour Sophia Aram !
00:45Dans ma bouche ce matin, il y a un « girl coat ». Un mot nouveau apparu en marge de l'annulation hier
00:57de l'édition 2026 du festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Une annulation qui fait suite
01:02au retrait d'auteurs et de grands éditeurs comme Dargaux et Casterman ainsi qu'à la tribune de 300 autrices
01:09de bande dessinée appelant au « girl coat » de la société organisatrice du festival qu'elles accusent,
01:14je cite, « de n'être toujours pas à la hauteur sur les questions de violences sexistes, sexuelles, racistes,
01:20solidistes et LGBTphobes ». Alors, le « girl coat », mais qu'est-ce que donc se faire pour ?
01:26Eh bien, il s'agit d'un néologisme militant, désignant l'action de « boycotter », en l'occurrence un festival,
01:32tout en soulignant par le re-genrage d'un mot qui n'est pourtant pas genré, l'importance des femmes
01:37participant à ce « girl coat » et qui, j'imagine, se sentirait invisibilisée par un mot comme « boycott »,
01:42commençant, comme chacun peut le constater, par « boy ». Et c'est là qu'il faut bien vous accrocher pour faire face à la révolution
01:49langagière qui s'en vient pour tout re-genrer, même ceux qui ne l'étaient pas.
01:53Et je vous préviens, si à ce stade vous n'arrivez pas à suivre, vous risquez rapidement d'être complètement merdue
01:59ou très « merturbée ». Vous avez compris ? Et ne venez pas me parler de malaise, enfin de fémelèse,
02:06pour arrêter cette révolution féministe. Une déconstruction du langage qui irait donc bien au-delà de l'idée très contestable
02:12que le re-genrage des mots permettrait de combattre le sexisme puisqu'il s'agit maintenant d'éradiquer tout ce que des militantes
02:18pourraient considérer, à tort, comme un mot genré au masculin. Plus question d'aller à New-York sans visiter
02:23« womanathan » par exemple, ou d'aller faire vos courses ailleurs que dans un « sumer-marché » !
02:28Au nom du fait que quelques-unes ne voient pas d'un très bon œil la présence d'un père dans le super-marché
02:33ou d'un man dans « mannathan » ! Et ce n'est là qu'un tout petit amersu des « a-ou-management » qu'il va falloir omérer.
02:39La difficulté sera de mermuter un nombre de mots considérables dont, au passage, la féminisation n'est assurément pas considérable,
02:48la féminisation, ce n'est pas considérable, sinon ce serait trop simple.
02:51Je vois que je suis en train de vous faire merdre tous vos remers, j'arrête donc avec mes méripéties
02:57pour laisser la place à ce que je continuerai, envers et contre toustes, à appeler…
03:01Mais voyons, Sophia, aussi merspicace que soient vos chroniques, ne doit-on pas rappeler que
03:10« boycott » est une antonoma, c'est-à-dire la transformation d'un nom propre en nom commun
03:14ou en verbe, comme on utilise « pasteurisé » en référence à Louis Pasteur, par exemple ?
03:19Absolument, Benjamin ! C'est extrêmement bien vu ! Vous êtes brillant ! Et ce qui rend le procédé
03:26d'autant plus fémélésant, c'est que le boy de « boycott » ne vient pas de garçon,
03:31les deux Charles Cunningham boycottent, un tendant anglais boycotté par des partisans
03:34de l'ouest de l'Irlande. Mais aussi parce que l'idée qu'il suffirait de re-genrer
03:37les mots pour en finir avec les violences faites aux femmes est fausse. Parce que si c'était
03:41le cas en Iran, par exemple, où le farsi est une langue quasiment dépourvue de genre
03:45grammatical et dont les adjectifs ne s'accordent pas en genre, les femmes devraient être mécaniquement
03:50bénéficiaires d'un traitement totalement égalitaire et absent de toute forme de violence
03:55et de sexisme. Alors que tout le monde sait que ça n'empêche absolument pas les mollas
03:59de les mersécuter.
04:00Merci Sophia Aram, on a appris des trucs, la suite de la grande matinale avec Sonia
04:05De Villers dans un instant.
04:06Merci.
04:07Merci.
04:08Merci.
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