00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et tous, bienvenue, 7 minutes chrono, chaque jour la parole aux personnalités du département de la Loire.
00:20Nous parlons des municipales de 2026, les 15 et 22 mars prochains, il s'agira d'élire ceux qui dirigeront les villes et villages du département de la Loire.
00:27J'accueille Romain Brossard qui est avec moi aujourd'hui, qui est candidat, lutte ouvrière, le camp des travailleurs aux élections municipales pour Saint-Etienne.
00:34Romain Brossard, bonjour.
00:35Bonjour.
00:36On va faire un point avec vous sur ce que propose lutte ouvrière, le camp des travailleurs, à Saint-Etienne mais pas seulement.
00:43Je voudrais que nous soulignions la constance de votre engagement déjà Romain Brossard, troisième fois que vous vous présentez aux élections municipales à Saint-Etienne,
00:50militant de longue date à lutte ouvrière. Qu'est-ce qui motive cet engagement aujourd'hui ?
00:54Oui, moi ça fait 30 ans que je suis militant lutte ouvrière. Ce qui motive mon engagement comme ceux de tous mes camarades, en fait c'est la révolte.
01:02La révolte face à cette société. On est dans une société où les travailleurs, les retraités modestes, les chômeurs, on vit de plus en plus mal.
01:10Les fins de mois, on ne s'en sort plus. On est quand même dans une situation où quand les températures descendent de quelques degrés,
01:19c'est une catastrophe en fait pour des milliers de familles de cette ville parce qu'on a de moins en moins de quoi se chauffer.
01:27Le prix de l'énergie est devenu délirant. C'est ça aussi qui fait qu'il y a des charges dans les HLM qui prennent des 20 euros, des 30 euros, des 100 euros.
01:36Cette colère-là face à la situation de, en fin de compte, de millions de travailleurs dans ce pays,
01:42c'est ça qui motive l'envie de porter l'idée que c'est quand même dingue de vivre ça,
01:50alors qu'à l'inverse, dans cette société, il y a des milliardaires pour qui l'argent dégouline.
01:55Les Bernard Arnault qui ont des 150, 200, 230 milliards, jusqu'à des Elon Musk qui se sont fait voter des rémunérations de 1000 milliards.
02:05Voilà. C'est ce décalage-là qui fait qu'on continue à s'engager pour porter cette voie-là.
02:11Pour autant, on a l'impression malgré tout que ces travailleurs-là dont vous parlez ne se rapprochent pas forcément de l'Utouvrier aujourd'hui.
02:18On a un problème, vous avez un problème à mobiliser correctement les gens ?
02:22Vous savez, l'immense majorité des travailleurs avec qui on peut discuter tout du long de l'année, d'ailleurs,
02:27pas uniquement au moment des échéances électorales, ils partagent le constat qu'on peut faire.
02:34Ils partagent ce constat-là, évidemment.
02:35Ils ont du mal à s'engager à vos côtés ou à rejoindre ?
02:37Parce qu'on parle de vote contestataire, etc.
02:39On voit les poussées des listes d'extrême.
02:41On a l'impression que l'Utouvrier, malgré tout, n'arrive pas à mobiliser à chaque fois qu'il s'agit de voter.
02:45Mais ils partagent le constat qu'on peut faire parce qu'on le vit tous.
02:49Tous, on fait nos courses et tous, on ne s'en sort plus.
02:53Il y a de plus en plus de gens qui, du fait de l'inflation, se privent de manger pour pouvoir donner à manger à leurs gamins.
03:02Et eux, ils se privent de manger.
03:04Et eux, ils se privent des quelques rares loisirs qu'ils pouvaient avoir.
03:06Un petit cinéma de temps en temps, maintenant c'est fini pour beaucoup.
03:09Ça, ce constat-là, cette ville-là, on est nombreux, très nombreux à l'avoir.
03:13Alors voilà, oui, il y a un problème, c'est que beaucoup de travailleurs à qui on s'adresse sont aujourd'hui résignés, sont aujourd'hui fatalistes.
03:23Parce qu'on nous met dans la tête que cette situation, elle est peut-être triste, mais on n'y peut rien.
03:29Rendez-vous compte, c'est la crise.
03:30Rendez-vous compte, c'est la concurrence chinoise.
03:33Rendez-vous compte, c'est etc.
03:35Eh bien, nous, nous sommes là justement pour dire que ce n'est pas vrai.
03:38Nous, les travailleurs, on fait tout tourner dans cette société, on fait absolument tout.
03:42On produit les voitures, on conduit les trains, on soigne les patients, on donne des leçons aux enfants, on ramasse les poubelles, on fait le ménage.
03:49Donc c'est quoi ? C'est prenons le pouvoir ? Vu qu'on fait tout, prenons le pouvoir ?
03:52Prenons le pouvoir, car non seulement on en a la légitimité, vu qu'on fait tout dans la société,
03:57ceux aujourd'hui qui ont le pouvoir, c'est les financiers, qui sont des parasites, qui ne servent à rien.
04:02Enfin, pire qui ne servent à rien, c'est qu'en partie, l'inflation qui fait qu'on vit de plus en plus mal, c'est leur spéculation.
04:10À la bourse de Chicago, à la bourse de Paris, à la bourse de Londres, il y a des grands financiers qui spéculent et qui dégradent directement nos vies.
04:18Eh bien, nous, on en a la légitimité de prendre le pouvoir et c'est indispensable.
04:23– Et quel est le message, du coup, qu'on porte aux municipales, qu'on propose de Stéphanois ?
04:28Vous étiez candidat en 2014, puis en 2020, en 2026, bon, le constat, j'imagine, peut changer.
04:35Et qu'est-ce qu'on propose ? Quels doivent être les sujets de cette campagne électorale ?
04:41– Il faut à tout prix que les sujets de cette campagne électorale, ce soit les problèmes des travailleurs, des chômeurs, des retraités,
04:47les problèmes de fin de mois, les problèmes pour se chauffer, les problèmes pour se loger.
04:51Il y a de plus en plus de gens qui n'arrivent même pas, même en travaillant, à avoir un logement décent,
04:58qui n'arrivent pas à payer leur loyer ou qui doivent faire le choix entre payer le loyer ou payer la facture,
05:04qui doivent faire le choix entre remplir le frigo ou le réparer quand il tombe en panne.
05:09Eh bien, ça, ça doit être mis sur la table.
05:11Alors, le constat, il n'a pas changé depuis six ans.
05:13D'un certain point de vue, si, parce qu'il s'est considérablement aggravé.
05:16C'est de pire en pire pour des tas de gens.
05:19Et du coup, nous, ce qu'on fait, là, dans cette élection, c'est qu'on présente une liste de travailleurs.
05:26De travailleurs, de chômeurs, de retraités.
05:29Sur cette liste, il y a des postiers, il y a des femmes de ménage, il y a des retraités modestes,
05:35il y a des étudiants, il y a des bouquinistes, il y a des livreurs, il y a des enseignants.
05:40Il n'y a pas de grands patrons.
05:41Il n'y a pas de notables et il n'y a pas de politiciens professionnels.
05:44C'est-à-dire que, vraiment, cette élection-là, c'est l'occasion pour le camp des travailleurs de s'exprimer,
05:49pour montrer que, non seulement on existe, mais que c'est assez d'être à genoux, c'est assez de subir.
05:55Maintenant, on va relever la tête.
05:56Est-ce que, Romain Brossard, vous pourriez figurer sur une liste d'union à gauche ?
06:00On se souvient qu'André Moulin, candidat de lutte ouvrière, avait figuré, avait fait partie du mandat de Philippe Kizarian à gauche, à Saint-Chamon.
06:06Est-ce qu'on pourrait vous voir, vous, discuter avec, je ne sais pas, par exemple, l'union à gauche menée par Régis Joannico ?
06:13Il s'en est passé des choses depuis, c'était il y a longtemps, ce que vous indiquez.
06:17Mais c'était la seule fois où un élu lutte ouvrière, étiqueté comme tel, était aux manettes dans un exécutif ?
06:23Pas la seule fois.
06:24Alors, pas dans un exécutif, mais André Moulin avait été élu en 2001 sur une liste lutte ouvrière.
06:28Il était dans l'opposition.
06:29J'en profite pour dire d'ailleurs que moi, je suis candidat lutte ouvrière à Saint-Etienne.
06:33Et André Moulin, il sera tête de liste d'une liste lutte ouvrière à Saint-Chamon, encore cette fois-ci.
06:37Il me reste 30 secondes pour cette question.
06:41Aujourd'hui, Régis Joannico, il a été député sous Hollande.
06:45Il a voté les lois anti-ouvrières.
06:47Il est un grand ami de Pierrick Courbon, qui est aujourd'hui le député, qui a fait des grandes promesses
06:51et qui n'avait pas voté la censure à la cœur nu.
06:53Comment avoir confiance dans ces gens-là ?
06:55Tous ces politiciens-là, tous, qu'ils soient de gauche, de droite,
06:59ils ont des belles paroles pendant la campagne.
07:01Et une fois au pouvoir, c'est la politique des grands patrons, c'est la politique anti-ouvrière.
07:06Nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut que nous, les travailleurs, on s'occupe de nos problèmes nous-mêmes.
07:10Nous, nous sommes la liste de la riposte sociale, de la fierté ouvrière.
07:14Et il n'y a qu'en votant pour notre liste qu'on pourra exprimer ça.
07:17Merci beaucoup, Romain Brossard, d'être venu nous présenter votre candidature,
07:21donc lutte ouvrière, le camp des travailleurs municipales à Saint-Etienne.
07:24Merci beaucoup.
07:25Merci de nous avoir suivis.
07:26On se retrouve demain, même heure, pour un nouveau 7 minutes chrono.
07:29A demain.
07:31Sous-titrage Société Radio-Canada
