00:00Mais d'abord des auteurs, qu'ils soient écrivains, journalistes, avocats, philosophes ou même rappeurs,
00:04tous nous regardent droit dans les yeux.
00:07Élise à haute voix un texte écrit pour les téléspectateurs de la grande librairie d'Augustin Trappnard.
00:13Je pressentais que je n'étais pas seul, mais j'ignorais que nous étions si nombreux.
00:20Si nombreux à vivre avec une maladie mentale, si nombreux à nous taire, à raser les murs, mortifiés par la honte.
00:29Nous sommes collectivement responsables de la vitalité du langage, de sa précision, de sa justesse.
00:35Toutes les dictatures, on le sait, commencent par détruire le pouvoir de vérité de la langue.
00:41Non, affirmer ses convictions ne mérite pas la prison.
00:44Non, l'agressé n'est pas l'agresseur et il ne fait pas beau quand il pleut.
00:48J'ai beaucoup lutté dans mon domaine d'élection, la justice, pour qu'elle soit plus humaine.
00:56Au soir de ma vie, j'ai réussi, l'heure du bilan est le moment de vérité, aux jeunes de prononcer le verdict.
01:07Salut Augustin Trapenard.
01:10Salut Babette.
01:10On a ravi de parler ce soir de ce recueil de 98 textes tous inédits, lus à l'occasion de cette séquence qui clôt depuis maintenant 3 ans la Grande Librairie.
01:20Une séquence qui est devenue culte, qui cartonne sur les réseaux sociaux et dont vous revendiquez très fièrement la paternité.
01:26En fait, quand j'ai repris la Grande Librairie, quand François Bunel me l'a si gracieusement offerte quelque part, je me suis rendu compte que les écrivains ne produisaient pas de littérature dans l'émission.
01:36C'est-à-dire qu'ils parlaient magnifiquement de leurs livres, mais il n'y avait pas de création littéraire.
01:39Et je trouvais ça magnifique que dans une émission littéraire, il y ait de la création justement.
01:42Donc j'ai demandé à un écrivain par émission effectivement de nous proposer un texte inédit qu'il lirait droit dans les yeux.
01:48C'est une idée qui m'est venue de Brut, où j'ai travaillé pendant un temps, où les mômes de Brut, c'était un dinosaure pour eux, me disaient
01:53« Non, non, on n'a pas besoin de drones, on n'a pas besoin de caméra partout. Je suis dit de prendre ton téléphone et de te regarder comme ça, d'être sincère. »
01:58Et je me suis dit, en fait, avec cette séquence-là, si ça se trouve, on atteindra un autre public.
02:02Et c'est le cas.
02:03Un public plus large.
02:04Et c'est le cas.
02:05J'espère, je le crois. En tout cas, là, vous avez passé cette belle séquence de Robert Badrater qui s'adresse aussi à la jeunesse.
02:11C'est un peu ce qu'a fait Margaret Atwood aussi la semaine dernière.
02:13Ça sert à dire le prochain tome de la Grande Librairie, des droits dans les yeux de la Grande Librairie, je le crois.
02:18Et effectivement, quand on voit les scores absolument monumentaux de certaines de ces séquences, on se doute bien que ce n'est pas que les téléspectateurs de la Grande Librairie.
02:26Oui, puis c'est vraiment un appel à « Allez-y, vous aussi écrivez, lisez. »
02:31Oui.
02:32Et c'est ce qui fait de la Grande Librairie une espèce d'émission de résistance, ça vous aimez à le dire.
02:36C'était un très beau droit dans les yeux d'Anne Bérès, justement, qui disait, en fait, en substance,
02:40« Écrivez, écrivez-moi mémoire, interrogez vos proches, écrivez quelque chose pour que ça reste. »
02:45Et c'est un petit peu ça, la mission de service public de la Grande Librairie.
02:48C'est aussi, effectivement, d'inciter les gens à l'écriture, à la lecture et à partager ce qui fait aussi quand même notre identité française.
02:55Je le rappelle toujours, la Grande Librairie, c'est quand même la seule émission en prime time entièrement dédiée à la littérature au monde, effectivement.
03:02Nous, on en est fiers.
03:02Celui-ci, comme Margaret Atwood, n'était pas dans le livre, puisque c'est un droit dans les yeux de cette saison, du 19 septembre dernier,
03:11qui nous a sacrément émus et qu'on voulait revoir avec vous, Augustin, quand François Morel adresse face caméra un mot à son épouse décédée.
03:19« Je voulais te donner des nouvelles et dire que je pensais à toi, que je pensais à toi tout le temps, peut-être encore plus que quand tu étais là.
03:28Je pense à toi tout le temps.
03:29Et lorsque j'ai reçu le message de la Grande Librairie qui m'invitait à parler d'art,
03:34j'ai pensé au soir où tu avais voulu m'accompagner parce que sur le plateau, tu savais qu'il y aurait François Scheng.
03:40Tu avais l'admiration précise et absolue.
03:42« Le jour où tu as rencontré Peter Brook, tu n'as su lui dire que j'aime beaucoup ce que vous faites et tu t'étais sentie bête.
03:50Pas si bête, après tout, de dire aux gens qu'on aime ce qu'ils font.
03:54Pas bête du tout de dire aux gens qu'on aime, qu'on les aime.
03:57Je voulais simplement te donner des nouvelles et dire que je pensais à toi. »
04:01Je ne pense pas qu'on puisse faire plus sobre, fort et bouleversant, mais quelle que soit leur adresse,
04:07tous ces textes sont étonnamment chargés d'émotions.
04:10– Oui, c'est très beau ce texte, effectivement.
04:13Et je me rends compte aussi que c'est un texte écrit et que la littérature peut aussi aider à dire le deuil.
04:19Moi, à chaque fois que j'ai vécu ce genre de choses, j'ai lu des livres,
04:23que ce soit des livres de John Didion ou d'autres.
04:27Je pense à l'année de la pensée magique, par exemple, qui est un livre qui m'a beaucoup aidé.
04:30Et là, ce texte-là, effectivement, la réception de ce texte,
04:32ça a été énormément de messages de gens qui nous disaient « C'est merveilleux, ça m'a aidé aussi un petit peu.
04:37Si la littérature peut encore permettre ça, Pierre, c'est merveilleux. »
04:39C'est bien, quand même.
04:40– Et il n'y a pas que des écrivains dans votre émission.
04:42Vous invitez aussi régulièrement des artistes à venir danser, lire des textes, chanter,
04:48ou lire, par exemple, cette poésie qu'a choisie Nathalie Portman.
04:53Elle récite un poème, c'était au lendemain de l'élection présidentielle américaine,
04:57« L'Italie pour la survie », Audrey Lorde, ça je pense bien.
05:01Audrey Lorde, voilà exactement Nathalie Portman qui est fan de l'émission, et de vous.
05:08– On a pu notamment apprécier vos prestations dans la grande librairie,
05:11la grande émission littéraire d'Augustin Trappnard.
05:13Je me demandais si vous n'auriez pas envie de prendre la place d'Augustin Trappnard.
05:17– Non, non, ce sont des légendes qu'il faut continuer à regarder.
05:27Je serais invitée chaque fois qu'on m'invite, je viendrais.
05:30J'aimerais qu'on ait quelque chose comme ça aux États-Unis.
05:33C'est vraiment un trésor.
05:36– Elle est sympa.
05:38– Elle parle de mieux en mieux français dans le privé,
05:40mais elle a la coquetterie de ne pas vouloir le faire sur les plateaux.
05:43– Vous savez que le lendemain de ce « C'est à vous »,
05:47j'ai reçu un coup de fil de RTL qui me proposait une émission.
05:49Donc comme quoi, ça aide aussi un petit peu d'avoir à Nathalie Portman qui faisait…
05:52– Ah, c'est le jour le lendemain !
05:54Alors ils m'ont dit « ça n'a rien à voir, on vous adore, Augustin ».
05:56– Ah oui, RTL c'est tout ce qui brille alors !
05:58– Ça s'appelle variété sur RTL, à des grands entretiens, et c'est le samedi.
06:03– C'est le samedi à 13h30 exactement.
06:05Et je suis hyper fier, hyper heureux d'être aussi dans une chaîne joyeuse
06:08qui me fait énormément de bien moi aussi, et de retrouver la radio, c'est une joie.
06:12– Droit dans les yeux, préfacé par Augustin Trappnard.
06:14C'est disponible, et quand on achète ce livre, on fait une bonne action
06:17parce qu'on soutient Bibliothèque Sans Frontières.
06:19– Exactement, dont je suis le parrain depuis 8 ans,
06:22qui promeut l'accès à l'éducation, l'information et la culture en France
06:25et dans le monde entier, auprès des personnes vulnérables.
06:28Un quart de nos programmes sont en France, et effectivement,
06:30tous les bénéfices de ce livre-là, et peut-être d'un autre dont on parlera plus tard,
06:33vont à Bibliothèque Sans Frontières.
06:35– C'est les années boomerangs, référence à une émission de radio
06:37sur le service public sur France Inter, avant d'être maintenant sur RTL le samedi à 13h30.
06:43– Bah dis donc !
06:44– Dans un instant, Hugh Jackman à vos côtés.
06:48– Oh là là, je suis trop content.
06:50Je suis trop content parce que c'est Jean Valjean.
06:52Vous savez que moi j'ai une passion pour Les Misérables
06:54et pour la comédie musicale de Claude-Michel Schoenberg.
06:56Pour moi c'est Jean Valjean, j'espère qu'il va chanter un peu.
06:58– Non je pense pas, c'est pas le… on sait pas, on sait pas, on va voir, on va voir.
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