Emission TV : C A Vous (Extrait d'émission, France, 2022) Invité Didier Deschamps mythique joueur et sélectionneur de l'Equipe de France
Historique et descriptif de l'émission TV C à vous est une émission de la télévision publique nationale française. Produite par la société de production privée 3e Œil Productions appartenant à l'homme d'affaires Pierre-Antoine Capton, le programme est diffusé sur la chaîne nationale publique France 5, depuis le 7 septembre 2009 et initialement présenté par Alessandra Sublet (2009-2013) puis par Anne-Sophie Lapix (2013-2017). Depuis 2017, l'émission est animée par Anne-Élisabeth Lemoine et diffusée du lundi au vendredi en direct de 19 h à 19 h 55 à la suite de l'émission C dans l'air puis de 20 h à 20 h 55, sur France 5. De 2017 à septembre 2023, le présentateur de C l'hebdo Ali Baddou durant cette période, devient le remplaçant officiel d'Anne-Élisabeth Lemoine, lors de ses absences ou de ses congés. Après le départ du journaliste de l'émission en septembre 2023, la journaliste Aurélie Casse assure depuis lors, ce remplacement.
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Site officiel de C A Vous : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/
00:00Le jeune Didier Deschamps, il disait, voilà, c'est une chance unique d'être champion du monde.
00:04Ce qui est dingue, c'est que vous, ça n'a pas été unique.
00:07Vous l'avez vécu deux fois, ce truc de la guerre.
00:09Oui, mais quand on a la possibilité de l'être une fois, il ne faut pas la laisser passer.
00:13Parce que tant mieux si le train, il repasse, mais on n'est jamais sûr qu'il repasse deux fois.
00:16C'est pour ça que les finales, quels qu'elles soient, il vaut mieux les gagner parce qu'il y a un titre.
00:20Si on a la possibilité d'en rejouer, tant mieux, mais sur le moment, on ne sait pas.
00:25Mais j'en ai eu la possibilité en club aussi, différentes compétitions.
00:30Cette sensation d'être sur le toit du monde, vous l'avez vécu deux fois en 98 et aux côtés d'une nouvelle génération, les Bleus de 2018.
00:55Ça, c'est des images que nous a confiées Olivier Giroud quand il est venu sur le plateau de C'est à vous il y a quelques semaines.
01:07Qu'est-ce qui vous procure le plus de bonheur ? De gagner la Coupe du Monde comme joueur ou comme sélectionneur ?
01:12Ce n'est pas pareil ?
01:13Il n'y a pas de différence. Non, ce n'est pas pareil. La plus belle vie, et je vous le dis comme je l'ai déjà dit, c'est la première quand on est acteur.
01:21Non pas que la deuxième n'est pas belle, elle est très belle aussi, mais on vit à travers les autres.
01:25La victoire, elle vient toujours, c'est le mérite des joueurs.
01:29Parce que ce sont les acteurs, le staff, le sélectionneur, évidemment qu'ils ont un rôle important, mais la victoire en 2018, je l'ai connue grâce et à travers la victoire des joueurs.
01:46Mais je ne veux pas comparer un plus un, ça fait deux. On essaye des fois de vouloir opposer ces deux générations qui ont connu le succès. Il n'y a rien qui est au-dessus d'une Coupe du Monde.
01:59À chaque fois que l'équipe de France a marqué l'histoire, vous étiez là. Mondial 98, Euro 2000, Mondial 2018. Une seule fois, à l'Euro 96, la France a perdu un seul match pendant l'Euro 96. Vous n'y étiez pas.
02:13J'étais blessé, oui. Je ne suis pas capable de changer tout à moi tout seul. Il ne faut pas y voir un signe.
02:21En étant factuel, je ne vais pas dire que j'ai eu la chance, mais il faut se retrouver aussi. Parce qu'il y a de très grands joueurs qui ne se sont pas retrouvés au bon moment, au bon endroit.
02:32Moi, je me suis retrouvé très souvent au bon endroit, au bon moment.
02:36C'est votre bonne étoile.
02:38Oui, étoile, j'en ai deux.
02:39Non, mais...
02:43C'est mieux, au cas où celui-ci ne suffit pas.
02:47Voilà, mais c'est OK. Je sais ce qui s'est passé, mais c'est derrière pour moi.
02:52Je ne regarde pas ça tous les jours. Je ne regarde jamais, d'ailleurs.
02:56Moi, le plus important, c'est aujourd'hui et demain.
02:59Et le meilleur est à venir.
03:00Et le meilleur reste toujours à venir.
03:02Ça fait dix ans que vous êtes à la tête de l'équipe de France.
03:04Dix ans quasiment qu'avec des victoires et des progressions pour les Bleus.
03:07Quasiment.
03:08Quasiment, notamment en 2018.
03:10On parle souvent de Didier Deschamps à la tête des Bleus avec ce qui s'est passé avant.
03:15Mais ce qui y arrive, c'est une Coupe du Monde.
03:17Oui.
03:18La deuxième avec vous.
03:19La troisième avec vous à la tête des Bleus.
03:222014, 2018, 2022.
03:24Surtout, vous pouvez devenir le seul entraîneur, joueur à avoir gagné deux Coupes du Monde et une Coupe du Monde en tant que joueur.
03:31Il n'y en a que trois dans le monde.
03:32C'est Zagallo et Beckenbauer.
03:34On est trois.
03:34On est à la table à trois pour le moment.
03:36Mais ce n'est pas quelque chose qui anime mon esprit.
03:39Je ne suis pas là pour battre des records.
03:42Évidemment, je suis là pour gagner des titres, avoir le plus de succès parce que je suis dans le très haut niveau.
03:50C'est la compétition et cette adrénaline-là.
03:53J'en ai besoin.
03:55Mais je ne fais pas une course pour être plus reconnu ou pour avoir plus de succès.
04:01Mais je vais tout faire comme j'ai l'habitude, avec l'aide de mon staff, bien évidemment, pour se préparer et aller défendre notre triteau de champion du monde.
04:10Paradoxalement, vous prenez un risque.
04:11Vous en avez gagné déjà deux.
04:13Moi, je ne prends pas de risque.
04:14Vous pouvez partir.
04:15Non.
04:16Oui, j'ai cette liberté-là, mais ce n'est pas prendre du risque.
04:18C'est du plaisir, de l'excitation.
04:21Il n'y a rien qui est au-dessus dans le football, rien qui est au-dessus de jouer une Coupe du Monde.
04:27En tant que joueur, j'aurais pu en jouer plusieurs.
04:30Les deux premières, on n'était pas qualifiés, donc je n'ai pas pu y aller.
04:33J'en ai joué une.
04:34Je l'ai gagnée avec mes partenaires, bien évidemment.
04:38Là, il y en a une autre qui se présente à nous.
04:40Évidemment, c'est très difficile parce que statistiquement, et vous savez ce que c'est,
04:45le champion sortant a d'énormes difficultés à être performant,
04:51mais la détermination sera à son maximum et l'ambition surtout aussi.
04:56Et l'ambition pour les Bleus, c'est une ambition qui nous est décrite par Patrice Evra.
05:00Il était l'invité de cet avou hier.
05:02L'équipe de France, on a besoin de leur dire que c'est les plus nuls au monde.
05:05Mais on ne peut pas parce que c'est la meilleure équipe du monde.
05:09On a même sur le banc des réserves incroyables.
05:11Moi, quand je suis à l'étranger, tout le monde me parle de l'équipe de France.
05:13Ils sont déjà favoris pour la prochaine Coupe du Monde.
05:17Donc, voilà, attention.
05:19J'espère que les leaders qui sont dans le vestiaire, il y a beaucoup de rappels à l'ordre.
05:23Mais j'ai confiance à Didier.
05:24Il va falloir faire attention.
05:25Mais je répète, je ne vois pas qui peut déranger l'équipe de France.
05:29En fait, c'est simple.
05:30On va être champion du monde si on entend la position.
05:31Oui, mais bon, on peut tout le monde.
05:33D'ailleurs, on ne devrait même pas jouer les matchs.
05:36Peu importe l'adversaire.
05:37Avant même de rentrer sur le terrain, on a déjà gagné 5-0.
05:40D'accord.
05:40Si c'était aussi simple que ça.
05:42Mais après, je vais élargir par rapport au sport français en général.
05:48C'est toujours une posture qui n'est jamais bonne.
05:50Quand on part pour une compétition en ayant un statut, en pensant qu'on est déjà arrivé,
05:56c'est un long parcours difficile.
05:59Il y a quelques embûches aussi.
06:01Et il faut faire preuve de suffisamment d'humilité, de lucidité aussi.
06:07Évidemment que l'équipe de France est très compétitive par rapport aux autres nations.
06:12Mais ce n'est pas pour autant que ça va nous garantir le succès.
06:17Il faudra aller le chercher.
06:18Alors moi, on va charger de la rubrique ennuis.
06:20Babette et Mohamed se sont gardés les chapitres succès.
06:24Moi, j'ai les ennuis.
06:26Bienvenue, M. Larré.
06:26Pour les ennuis, est-ce qu'il vous est arrivé de penser que sélectionneur de l'équipe de France,
06:34c'est le pire job du monde, selon l'expression, la formule qu'avait employé Emmanuel Macron ?
06:40Dans les moments difficiles.
06:41Non, non, je ne veux pas me plaindre, il y a toujours des moments difficiles.
06:45La particularité dans le sport, et surtout dans le football, qui est le sport le plus populaire,
06:51quand il y a une situation de contre-performance, on peut dire échec, j'ai peur du mot,
06:57il y a tout qui est remis en cause.
06:59Mais ça part sur des choses qui n'ont aucune importance.
07:02Aucune importance quand il y a la victoire.
07:04Parce qu'il y a des choses qui se sont passées, puisqu'on ne va pas y revenir trop longtemps.
07:08Cet été, avec notre élimination prématurée face à la Suisse.
07:13Mais ces choses-là se sont passées en 2018 aussi.
07:16Mais la victoire, elle gomme tout.
07:19Et après, ça part dans des...
07:21Et donc là, vous avez coupé court, après la Suisse, en disant, je suis le seul responsable.
07:26Non, mais je le pensais, et c'est mon rôle.
07:28C'est mon rôle, et je l'assume.
07:30Mais vous le pensez.
07:30Je le pense.
07:31Vous êtes le seul responsable.
07:32Je suis le seul responsable.
07:33Et je l'ai dit devant les joueurs.
07:35Ils ont acquiescé, les gars.
07:37Ils ont dit oui, oui.
07:38Oui, bien sûr.
07:40Mais il n'y a pas de souci.
07:41Moi, je suis là pour les défendre.
07:44Je suis là pour eux, avec eux.
07:46Mais voilà, je l'ai dit, ce n'est pas pour faire belle figure.
07:50Ce n'est pas ce que je le pense.
07:52Et c'est ma fonction d'être sélectionneur.
07:55Quand ça se passe bien, c'est merveilleux.
07:57C'est plus leur victoire que la mienne.
07:59Mais je suis associé à leur victoire.
08:00Mais dans ce cas, il faudrait négocier que vous soyez le seul gagnant en cas de victoire.
08:04Il n'y a que vous qui touchez la coupe.
08:05On est dans un sport collectif.
08:07Et dans la notion de groupe, évidemment, la force collective, elle sera toujours plus importante que la force individuelle.
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