- il y a 10 heures
BFMTV fête ses 20 ans ce jeudi 27 novembre. 20 ans qui ont changé l’info avec des événements inscrits à jamais dans la mémoire des Français. Ce jeudi 27 novembre, Alain Marshall et Olivier Truchot présentent une grande soirée spéciale “BFMTV, 20 ans d’info” pour revenir sur ces deux décennies d’actualité en compagnie de grands témoins de ces évènements historiques et de personnalités emblématiques de la chaîne.
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00:00...
00:00L'information vient tout juste de nous parvenir.
00:08Priorité au direct.
00:10Nous sommes en édition spéciale.
00:12C'est l'actualité de la nuit.
00:14On retrouve en direct notre envoyé spécial.
00:18...
00:19Je pense que la place de la politique sur l'antenne,
00:23c'est la même place que la politique dans la vie des Français.
00:25Et pour moi, le débat Royal-Bayrou, c'est complètement BFM.
00:31C'est exactement ce que nous, on est.
00:39Des coulisses en cours avec le gouvernement sur cette fameuse phrase.
00:46BFM TV.
00:47L'événement de la journée sur BFM TV, c'est bien sûr l'organisation du débat Bayrou-Royal.
00:52Il aura lieu demain sur BFM TV.
00:59C'est bien le Royal, c'est qualifié pour le deuxième tour face à Nicolas Sarkozy.
01:03Et François Bayrou arrive en troisième position avec presque 7 millions d'électeurs.
01:08Ce qui n'est pas rien.
01:10Et donc on se dit à BFM, ça serait intéressant d'organiser un débat entre Bayrou et les deux finalistes.
01:18Nicolas Sarkozy a rejeté cette possibilité immédiatement.
01:21D'un côté de Ségolène, l'accord est intervenu très rapidement.
01:27François Bayrou, ça a été plus long.
01:29Et finalement, il a accepté parce qu'il voulait montrer aussi à son électorat qu'il y avait les possibilités quand même d'avoir une vie politique un peu plus moderne.
01:39Et non plus de confrontation bloc contre bloc.
01:42On en parle bien sûr ce soir avec Alain Veil, bonsoir.
01:46Bonsoir.
01:46C'est un débat qui va être présenté par Olivier Mazerolle et Jean-Jacques Bourdin avec des questions posées par les journalistes de la chaîne.
01:54Nous, on considérait qu'en tant que chaîne d'information, il était dans notre mission, dans notre job de diffuser ce débat.
02:00Aucune règle du CSA ne l'empêchait.
02:02On nous dit, bah non, d'habitude, les grands débats, c'est uniquement les deux du deuxième tour.
02:08Bah non, pourquoi ?
02:09Les règles telles qu'elles ont été définies avant, on peut encore les changer.
02:11Et il y avait là les confrères de la presse nationale et régionale qui étaient venus pour assister à quelque chose de très inusité et très inhabituel.
02:26C'est une situation inédite dans l'histoire de la Ve République car jamais jusqu'à présent, dans une élection présidentielle, le second du premier tour, on avait débattu avec le troisième de ce premier tour.
02:37Mais nous avons organisé ce débat tout simplement parce qu'à vous deux, vous représentez plus de 16 millions d'électeurs.
02:46Il y a quand même un esprit de responsabilité à ce moment-là.
02:49Ça se tient dans une grande salle d'un grand hôtel parisien.
02:54Ça a été organisé en très peu de temps.
02:56Je me souviens de la petite nappe blanche, du côté un peu artisanal.
03:02C'est parfait.
03:03Quels sont vos objectifs à travers ce débat ?
03:06Je ne demande pas à François Bayrou de dire aujourd'hui, de me soutenir ou de se prononcer pour un quelconque ralliement.
03:12Je ne vais pas me rallier à Ségolène Royal et Ségolène Royal, j'imagine, ne va pas se rallier au centre.
03:19Ce n'est pas ça le sujet.
03:20Ce qui a été marquant, c'est ça en réalité.
03:26L'un comme l'autre, il y a un moment donné, on a démontré qu'on pouvait ne pas trahir son camp, mais que l'on pouvait quand même se parler, chercher des points de convergence et approfondir la conversation.
03:40Je suis en désaccord avec l'orientation économique défendue par Ségolène Royal.
03:43Non, non, non, non, on n'est pas en désaccord sur ce point.
03:46Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont en accord profond et moi, je suis en désaccord.
03:52C'était un événement.
03:53Et donc, ça a donné une image d'indépendance de la chaîne, de crédibilité, parce que ce n'était pas gagné d'avance que les deux acceptent de venir.
04:01Et oui, ça a installé BFM à un autre niveau dans l'opinion publique et permis à BFM d'avoir une autre stature.
04:18Je suis à Washington, je suis en route pour aller au cinéma.
04:26Et je reçois une alerte du New York Times disant qu'il y a eu une arrestation à l'aéroport de Dominique Strauss-Kahn.
04:36J'appelle ici, il est donc minuit 45, presque une heure du matin.
04:40Et je tombe sur une personne de garde dans la rédac.
04:43Et je lui dis, il faut vraiment agiter tout le monde.
04:45Et ce qui est décidé, c'est d'ouvrir non pas à 6 heures du matin, à l'époque on prenait l'antenne à 6 heures du matin, heure française, mais de la prendre dès 5 heures du matin.
04:52Bonjour à tous, bon réveil, bonjour Hôtel-Krieff, édition spéciale sur BFM TV avec un vrai coup de tonnerre.
04:59Le mot n'est quand même pas galvaudé puisque Dominique Strauss-Kahn devrait être inculpée pour agression sexuelle, pour tentative de viol et pour séquestration.
05:09Il était 13 heures, heure locale.
05:11Dominique Strauss-Kahn était au Sofitel de Times Square, entre les rues 44e et 45e.
05:17Une femme de chambre qui est venue faire le ménage dans la chambre de Dominique Strauss-Kahn.
05:21Il raconte qu'il est sorti nu de la salle de bain, qu'il a ensuite traversé toute la suite pour aller la chercher dans l'entrée, l'entraîner vers la chambre.
05:28Là, il aurait commencé à l'agresser sexuellement.
05:31C'est donc moi qui donne l'information pour la première fois en France.
05:34Toutes les autres télés et radios n'ouvrent qu'à 6 heures du matin avec.
05:37Donc on est vraiment les premiers à avoir donné l'information aux Français.
05:40L'image de la nuit parce que Dominique Strauss-Kahn est sortie il y a moins d'une heure du commissariat de Harlem, menottée dans le dos, entourée par deux fonctionnaires de police.
05:53Dernière image, elle nous est parvenue il y a quelques minutes.
05:56L'image de l'arrivée au tribunal où Dominique Strauss-Kahn doit être présentée à un juge.
06:02On découvre en ce moment même les images de Dominique Strauss-Kahn qui se présente devant la juge.
06:07Ce sont des images saisissantes, des images qu'on ne verrait pas en France.
06:13C'est très important de comprendre que Dominique Strauss-Kahn, à ce moment-là, c'est le grand favori pour l'élection présidentielle de l'année 2012.
06:20Ce presque prochain président de la République française se retrouve accusé de viol.
06:27C'est juste sidérant.
06:28Je fais la queue dès 4h du matin devant le tribunal puisque le nombre de places sont extrêmement limité.
06:36C'est là que moi je crée par exemple mon compte Twitter pour informer en temps réel de ce qui se joue à l'intérieur de la salle du procès.
06:44C'est le début du BFM TV réflexe. On a le réflexe info.
06:48On a découvert à ce moment-là que les choses pouvaient évoluer d'heure en heure et qu'on pouvait les suivre en temps réel sur BFM TV.
06:58Moi je pars au moment où on apprend que DSK va être incarcéré à la prison de Rikers Island qui est une prison très connue aux Etats-Unis, qui est sur une île.
07:14Donc il y a en fait dès le départ beaucoup de choses à raconter.
07:17On va revenir sur cette prison avec vous Julia Delage. Vous avez un peu vécu cette incarcération de l'extérieur.
07:25Quatre nuits passées dans cette prison. Une prison une des plus grandes du monde.
07:32Il avait une cellule de 12 mètres carrés certes mais pour lui tout seul.
07:36Et ensuite on a continué la mission. D'abord devant l'immeuble où il y avait son appartement, où on avait réussi à entrer.
07:46Il y avait un des propriétaires qui nous avait fait visiter son appartement mais vraiment celui juste en dessous.
07:52Donc ça pouvait donner une idée un petit peu de quelle allait être sa vie ensuite.
07:59Les appartements du 5ème je connais parce que j'avais vécu là pendant un mois à peu près.
08:03Et la hauteur du peu près à peu près le double de ceux-ci.
08:06Donc à l'année dernière et demi vous avez effectivement un petit loft juste en dessous.
08:08Donc forcément je sais que les appartements en termes de superficie peuvent varier.
08:12Je suppose que là où il est c'est plus grand.
08:14Mais c'est quand même de très beaux appartements.
08:15Et puis ensuite il y a eu cette fameuse planque que tous les journalistes français ont fait devant la maison.
08:24Toutes les 10 minutes, des vacanciers français s'arrêtent avec leur téléphone.
08:28Concours du meilleur cliché.
08:31Ouais ça nous plaît, voilà, belle photo.
08:32Certains journalistes tentent un dialogue avec Dominique Strauss-Kahn en déposant dans sa boîte aux lettres une enveloppe avec des questions.
08:38Mais il est quasi certain que l'ancien président du FMI ne dira pas un mot.
08:45Il y avait des livreurs qui arrivaient de temps en temps.
08:48Donc soit c'était pour livrer de la nourriture, soit une fois ils étaient arrivés avec des ballons, avec des requins.
08:54Enfin voilà, c'était le grand cirque de cette mission.
09:01On raconte ces journées qui sont faites d'allers et venues, d'audience et de moments parfois plus légers.
09:08Il y en avait un qui évidemment avait marqué tout le monde.
09:11C'est qu'il profite d'un moment de calme pour aller au restaurant avec Anne Sinclair.
09:16Et il retourne devant sa maison, où je l'attends avec quelques camarades.
09:23Il met la clé dans la sirop de sa maison et il n'arrive pas à rentrer chez lui.
09:26Et on est tous à côté de lui, à côté d'Anne Sinclair.
09:35Il y a un photographe qui est là qui propose de l'idée, il lui dit « bah donne-lui la clé ».
09:39Et on vit cette séquence absolument incroyable, où finalement le journaliste prend la clé de la maison de Dominique Strauss-Kahn,
09:50trifouille la serrure et finalement on arrive à ouvrir la porte et il rentre chez lui.
09:54Et à la une, cette exclusivité BFM TV sur l'affaire DSK, nous dévoilons aujourd'hui les images inédites des caméras de vidéosurveillance du Sofitel.
10:09C'est Sarah Lou Cohen-Bakry, qui était donc la chef du service police-justice, qui obtient ces images.
10:16Je me souviens très bien aussi du récit qu'elle me fait de cette recherche des images.
10:2212h27, Dominique Strauss-Kahn sort de l'un des trois ascenseurs du Sofitel.
10:27Il vient de quitter la suite, 2806.
10:30Sa valise à roulettes à la main, il se dirige vers la réception pour régler ses formalités de départ.
10:35À 13h04, Nafis Atou Diallo décrit enfin son agression à un agent de l'hôtel, Adrian Branche.
10:40Il est dans le local de sécurité situé à droite de l'écran, on ne le verra jamais sur ces images.
10:46On découvre à ce moment-là le côté tout à fait disruptif de BFM TV.
10:51On a fait découvrir aux Français ces images en exclusivité.
10:56Jérôme Cahuzac, il est le ministre des Comptes publics, c'est-à-dire qu'il est celui qui est chargé à Bercy de faire en sorte que les finances de l'État soient en ordre, mais qui est aussi le chef des impôts en quelque sorte.
11:21Jérôme Cahuzac, je m'en souviens, parce que c'était un homme qui passait pour être très très compétent sur le plan économique,
11:32qui avait des idées qui étaient révolutionnaires à l'époque, qui voulaient notamment que tous les Français, où qu'ils résident, soient amenés à payer l'impôt sur le revenu comme le font les Américains.
11:44Et puis après, on découvre que finalement, ils faisaient le contraire en privé de ce qu'ils disaient publiquement.
11:51L'affaire Cahuzac, ça se corse pour le ministre délégué au budget.
11:56Une enquête préliminaire a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale.
12:00Mediapart affirme que Jérôme Cahuzac a détenu un compte bancaire caché en Suisse jusqu'en 2010.
12:05– Jérôme Cahuzac a toujours démenti les accusations du site Mediapart.
12:10– La parole est au ministre délégué chargé du budget, Jérôme Cahuzac.
12:15– Je n'ai pas, monsieur le député, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant.
12:22– Il va bec et ongles se défendre publiquement en disant qu'il est parfaitement irréprochable
12:30et qu'il n'a commis aucun délit vis-à-vis du fisc.
12:35– Les yeux dans les yeux, est-ce que vous avez eu un compte en Suisse ou pas ?
12:42– Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte en Suisse Jean-Jacques Bourdin.
12:46– A aucun moment ?
12:47– Et la réponse…
12:48– A aucun moment ?
12:49– A aucun moment.
12:49– Et finalement, au bout d'un moment, il va se faire prendre,
12:55il va être obligé de reconnaître qu'effectivement, il est coupable de fraude fiscale.
13:01– Ce soir, Jérôme Cahuzac va sortir de son silence.
13:05L'ancien ministre du budget s'exprime pour la première fois à 18h en exclusivité sur BFM TV.
13:12– Et il choisit effectivement l'antenne de BFM TV et ce face-à-face avec Jean-François Aquili.
13:16– Jérôme Cahuzac, bonjour.
13:18– Bonjour, Jean-François Aquili et merci de m'accueillir.
13:21– Il reconnaît ses fautes qui sont évidemment terribles.
13:25– Ce que j'ai fait ne correspondait pas à ce que la morale élémentaire m'aurait commandé de faire.
13:33Aujourd'hui en conscience, j'estime que la gravité de cette faute ne me permet pas de rester parlementaire
13:39et j'ai donc décidé de démissionner de ce mandat.
13:42– On peut dire qu'avec cette affaire Cahuzac, BFM TV crante quelque chose.
13:49On est la chaîne qui devient le vecteur principal d'information
13:52quand quelque chose de fondamental se passe dans le monde politique.
13:56On se rend compte que BFM TV est en train de devenir un média prescripteur.
14:01C'est un média qui donne le ton.
14:02C'est la preuve que, en effet, BFM avait acquis une certaine notoriété
14:08et que ça comptait, bien sûr.
14:12– Du coup, à neuf, dans trois minutes.
14:19– Quand Patrick Balkany, le maire de Levallois-Péret, perd son sang-froid
14:23et s'en prend à notre caméra.
14:25– Ça franchement, c'est une des séquences les plus hallucinantes
14:30qu'on ait vues au service politique de BFM TV
14:33puisque Patrick Balkany, on connaît la nature un peu flamboyante,
14:37controversée du personnage.
14:40Donc on va faire un reportage et à un moment donné, il s'agace.
14:46– La campagne, elle est pas un peu difficile en ce moment, avec nos affaires ?
14:49– Je ne sais même pas de quoi vous parlez.
14:52Je ne sais pas si vous vous rendez compte même des questions que vous posez.
14:58– Je vais vous dire un truc, je ne sais même pas pourquoi je vous parle.
15:03Vous ne réfléchissez pas.
15:05Alors, monsieur, j'ai fini de vous parler.
15:07Maintenant, vous pouvez sortir et quitter ma permanence.
15:09– Bravo !
15:11– Cassez-vous, tirez-vous.
15:18– Je la garde, je la garde.
15:22– Et il prend la caméra de BFM TV et il part avec.
15:32– Non, je la garde.
15:35– Ce qu'il n'a pas compris et ce qui va donner évidemment la nature extraordinaire de cette séquence,
15:40c'est que la caméra continue à tourner en fait.
15:42– Patrick, arrête !
15:43– Patrick, c'est grotesque !
15:45– Comment tu fais ?
15:45– Patrick, Patrick, arrête !
15:49– Elle tourne !
15:50– Elle tourne !
15:51– Il va nous emmener dans les archives.
15:55On voit des dossiers avec le nom de Nicolas Sarkozy
15:58et on entend Isabelle Balkany qui l'interpelle.
16:02– Non, tu arrêtes, tu fais des mots.
16:04– Non, j'ai fait des mots.
16:05– Fous-moi la fête !
16:07– Patrick, non, arrête, arrête, arrête !
16:09– Arrête, tu me coupe-le !
16:11– Non, non, tu arrêtes, tu arrêtes !
16:13– Tu te calmes !
16:14– Ça tourne, j'avais dû enlever…
16:18– Non, mais quel gâchis, Patrick !
16:20– Mais quel gâchis !
16:21– Je vais couper quand même !
16:23– Là, tout ce que vous faites, ça tourne.
16:25– Alors, tu arrêtes.
16:26Tu arrêtes.
16:27– Ils m'enverdent, ils me font chier, je veux lui enlever le…
16:32– Non, tu arrêtes !
16:33– Arrête, arrête.
16:34Il y a un disque dur.
16:35– Arrête, mais comment tu peux péter un plan comme ça ?
16:39– Ça se fait.
16:40– Tu peux pas éjecter comme ce soit.
16:43– Finalement, 5 minutes plus tard, c'est Isabelle Balkany qui nous rapporte notre caméra.
16:48– Je vous présente mes excuses sur le fait que mon mari se soit énervé
16:53et je trouve que, évidemment, vous faites votre métier.
16:57mais vous le faites d'une manière particulière avec, et tout le monde peut constater, un…
17:03vous savez, en anglais, ça se dit un bashing contre Balkany, en français, ça s'appelle un lynchage.
17:08– Rassurez-nous, on a récupéré la caméra ?
17:10– On a récupéré la caméra, le JRI va bien, tout va bien.
17:13– Il n'y a rien qui a été pris dans la caméra, il n'y a plus de bande.
17:15– En fait, ils n'ont pas pris, voilà.
17:16– Il faut rappeler, monsieur Balkany, qu'aujourd'hui, il n'y a plus de bande dans les caméras.
17:20– Tout est numérique, voilà.
17:21– Allez, cette fois-ci, on va sur l'extérieur 3.
17:27– Alors moi, je couvre la campagne de Nicolas Sarkozy, qui est le président de la République sortant.
17:36– Ça fait plaisir, non ?
17:38– En tout cas, on est en tout cas avec vous aussi, ça se dit.
17:40– Merci beaucoup.
17:41– Lorsqu'il annonce sa candidature, le premier déplacement qu'il fait, c'est à Annecy.
17:45Là, on l'accompagne.
17:48– L'une des premières boutiques dans lesquelles il rentre, c'est un charcutier traiteur
17:53qui s'avère être un fan de Nicolas Sarkozy.
17:55Et donc, il est couvert de compliments.
17:58– Je peux vous remercier d'avoir, à titre personnel, en tant que charcutier traiteur,
18:02d'avoir sauvé cette restauration.
18:04Ces trois dernières années, parce que baisse des taxes…
18:07– Évidemment, il est plutôt content.
18:09– Un petit peu de saucisse.
18:11– C'est très gênant, c'est que ça commence bien, cette campagne.
18:16– 3 kilos tous les jours.
18:18– Si vous croisez M. Hollande, Président, vous lui demanderez
18:21comment, en 35 heures, il peut faire campagne.
18:24Parce que vous allez voir que deux jours sont le terrain.
18:26– Bonne chance.
18:28– Il sort de cette boutique et son téléphone se met à vibrer sans arrêt.
18:33Il se tourne vers Franck Louvrier, qui est son conseiller en communication.
18:36Il lui dit, mais qu'est-ce qui se passe ?
18:38Et Franck Louvrier lui dit, tu étais en direct sur BFMTV.
18:42Et à ce moment-là, le Président Sarkozy, il comprend le poids, l'impact
18:47que vont avoir ces chaînes d'information dans cette campagne.
18:49– Vous sentez impatience de rentrer en campagne quand même ?
18:52– Bon, impatience, c'est pas la question.
18:55Il y a moins de, si vous voulez, de protocoles, de lourdeur, même vous vis-à-vis de moi.
19:03– Dans cette campagne, il y a beaucoup de choses qui sont nouvelles,
19:07en raison du travail des chaînes d'information qui font vivre beaucoup de séquences en direct.
19:11– La campagne de François Hollande, je la couvre, il faut l'imaginer,
19:14à l'époque, souvent avec un sac à dos.
19:16Dans ce sac à dos, il y a ce qu'on appelait à l'époque une Navy West.
19:18Une Navy West, c'est une sorte de satellite portatif
19:21qui permet de jouer les images en direct.
19:24– C'est le direct qui change tout.
19:28La campagne présidentielle, on la joue en direct.
19:31– Les jours passent, les jours défilent.
19:34On voit bien que la dynamique, elle est plutôt en faveur de François Hollande.
19:38Et évidemment, du côté de Nicolas Sarkozy, c'est donc de plus en plus tendu.
19:42Dans un contexte où il considère que les médias lui sont hostiles,
19:47que les journalistes font campagne contre lui.
19:49– Monsieur le Président, sur BFM TV.
19:51– On sent une forme de tension, non seulement de l'équipe de campagne,
19:55mais aussi du public dans les meetings avec les journalistes.
19:59– C'est chaud, hein ?
20:00– Ça sera serré, mais il peut y avoir un sursaut, justement.
20:03On fera la différence.
20:04– Il nous dit, voilà, vous êtes des gauchistes,
20:07vous faites la campagne de François Hollande.
20:09Et cette hostilité, évidemment, elle s'incroît à mesure qu'on approche de l'échéance.
20:14– On en a marre ! – C'est pas bien ce coup.
20:16– On en a marre ! Il n'y a que de la presse à gauche !
20:18– Madame, on fait un salon, on le met à leur niveau, c'est pas bien.
20:20– On l'écoute ! Il met ton langue sur lui et l'écran !
20:24– Allez ! – C'est du nom !
20:25– Allez !
20:26– On est vraiment dans l'un des derniers meetings de la campagne de Nicolas Sarkozy.
20:30Ça se passe à Toulon.
20:32Et là, plus que suivre le meeting en lui-même,
20:34on avait installé une sorte de mini-plateau avec Routel-Krieff.
20:38On recevait des invités.
20:40Il y a un petit groupe de spectateurs qui se rassemblent autour de nous,
20:44puis qui commencent à nous insulter.
20:46– Ils font leur métier, monsieur. Ils font leur métier.
20:48– Ils sont à gauche, monsieur.
20:50– On en a marre ! Routel-Krieff !
20:52– Ça suffit, Madame !
20:54– Beaucoup de passion dans cette campagne, évidemment, chez les supporters.
20:58– Ah, euh...
21:00Alors là, on est en train de recevoir des projectiles.
21:03– On a été obligés, au bout d'un moment, assez bref finalement,
21:06de rendre l'antenne.
21:08Lorsqu'il sort du meeting, Nicolas Sarkozy vient me voir.
21:11Il est désolé de ce qui s'est passé.
21:13Et il ajoute une formule qui m'est restée. Il dit, c'était pas pour vous.
21:17Et au fond, on peut comprendre qu'il était pas forcément totalement fatigué.
21:23qu'on s'en soit un peu pris aux journalistes.
21:26Et que, d'une certaine manière, de son point de vue,
21:28c'était pas injuste ou injustifié.
21:30– Sous-titrage Société Radio-Canada –
21:31– Sous-titrage Société Radio-Canada –
21:35– Sous-titrage Société Radio-Canada –
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