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Avec Charlotte d'Ornellas, journaliste au JDD, co-auteur de "Jusqu'où peut on accueillir les migrants ?" éd. Desclée de Brouwer

Retrouvez La France dans tous ses états avec Périco Légasse du lundi au jeudi de 12h à 14h sur #SudRadio.

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##LE_FACE_A_FACE-2025-11-26##

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Transcription
00:00Il est 13h03, vous êtes sur Sud Radio avec Perico Légas et nous allons débattre d'un sujet très important, très sensible et très noble en soi, qui est l'accueil des migrants.
00:13On se souvient de la phrase désormais historique du Premier ministre Michel Rocard en 1991,
00:19la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde et on oublie de préciser même si elle doit faire en sorte de pouvoir le faire.
00:25C'est un sujet aujourd'hui qui est au cœur de l'actualité politique, économique, sociale.
00:30Qui est d'ailleurs à mon avis le thème qui va être au cœur de la prochaine campagne présidentielle de 2027.
00:37Et on voit aujourd'hui chaque fois qu'il y a un drame, il y a un lien direct ou indirect avec l'immigration.
00:42Et évidemment, lorsque l'on est chrétien, catholique en particulier, on est interpellé puisque le Christ, les Saintes Écritures ont approché ce sujet.
00:51C'est un thème ancien d'accueillir l'autre, le voisin.
00:55Aimer son prochain comme soi-même, c'est aussi accueillir des migrants.
00:58Et nous avons en studio Charlotte Dornelas, on entend sa voix sur Europe 1 et sur CNews, journaliste au journal du dimanche.
01:07Absolument.
01:07Voilà, donc vous êtes une journaliste qui s'est penchée sur cette question.
01:11On va dire franchement, vous êtes d'obédience plutôt de droite conservatrice.
01:15Absolument.
01:15Ce qui peut intervenir ou pas, ce qui ne change rien à l'humanité dont on peut faire preuve et l'approche.
01:21Et vous avez donc ce dialogue dans le cadre du couvent des Bernardins, qui est une institution catholique de l'Église.
01:28Vous avez échangé dans cet échange passionnant, jusqu'où peut-on accueillir les migrants ?
01:36Avec Mgr Olivier Leborgne, évêque d'Arras, dans le Pas-de-Calais, sur un évêché, un diocèse,
01:45qui est touché notamment avec les migrants qui sont accalés à Boulogne, à Dunkerque, par cette tragédie des migrants.
01:54Alors, Mgr Leborgne n'est pas là, je ne vais pas le remplacer, je ne prétends pas, je n'ai pas de vertu épiscopale,
02:00je suis petit-neveu d'évêque, neveu d'archevêque, voilà, j'ai des cousins qui sont dans l'Église,
02:06je suis moi-même, j'ai été formé par les jésuites, et formaté, je dis même, et c'est très important.
02:11Et pour moi, ça reste quelque chose d'essentiel dans ma façon de vivre.
02:13Voilà, Chalot dans Nélas, jusqu'où peut-on accueillir les migrants ?
02:17Vous, vous dites, à un moment donné, il y a un seuil au-delà duquel cet acte de fraternité,
02:25cet acte de fraternité peut poser problème au bien commun,
02:28alors que Mgr Leborgne dit, il faut toujours rester fidèle aux principes de l'Église
02:32et ouvrir la porte de la maison.
02:34Qu'en est-il en réalité ?
02:35Oui, absolument, alors, l'histoire, on va dire, de ce qui est devenu un livre,
02:40c'était vraiment une volonté du Collège des Bernardins de provoquer un échange sur ce sujet,
02:46parce que même au sein de l'Église, vous l'avez dit, c'est un sujet qui est omniprésent, on va dire,
02:50dans notre débat public, et au sein de l'Église, ça fait débat aussi,
02:56et ça fait débat notamment sur le terrain, vous disiez, de la charité, en fait,
03:01justement, où et envers qui doit s'exercer cette charité ?
03:06Alors, je pense que ce qui était intéressant dans ce débat,
03:09c'est qu'il y avait une volonté d'avancer sur le sujet,
03:12une estime entre nous deux,
03:15et une volonté d'avancer sur le sujet.
03:17Or, c'est un sujet qui est souvent un peu miné,
03:19parce qu'on considère qu'il y a les gentils et les méchants,
03:21d'un côté comme de l'autre, des micros en général.
03:24Là, ce n'était pas le cas, et j'ai trouvé intéressant, justement,
03:27de discuter de cette notion de charité.
03:28Envers qui doit-elle s'appliquer ?
03:29Moi, je pense qu'il y a, et d'ailleurs, dans l'enseignement de l'Église,
03:33vous le disiez, l'écriture dit d'accueillir l'autre,
03:36elle dit d'accueillir très précisément, et le mot, c'est son prochain,
03:39et donc de prendre en considération le prochain.
03:42Le mot signifie qu'il y a la proximité quand même dedans.
03:45Et dans l'accueil des migrants, il y a la question, justement,
03:47de la préservation de, en l'occurrence, pour ce qui concerne la France,
03:53de l'unité aussi nationale sur le plan culturel,
03:56de la préservation d'un minimum de, comment dire,
04:00de subsistance même économique pour les personnes en France,
04:04et puis la question de l'harmonie.
04:06Moi, je pense que la première mission du politique,
04:08c'est la paix et la justice.
04:10S'il y a des sujets qui contreviennent à la paix et à la justice,
04:13alors la question doit se poser.
04:15Or, l'accueil des migrants, aujourd'hui,
04:17qui a été fait et largement fait en France ces dernières années,
04:21arrive à un stade où ça bouscule à peu près tous les sujets de notre vie politique.
04:26Notre vie politique au sens noble du terme, au sens large du terme.
04:29Et donc, moi, je pense qu'il faut se poser la question,
04:31non pas en ne prenant en compte que la charité individuelle
04:34envers la personne migrante, en l'occurrence,
04:37mais ce n'est pas son identité, la personne qui est en face de soi.
04:40Ça, c'est une charité individuelle avec laquelle je n'ai aucun problème.
04:43Simplement, le politique se doit de considérer,
04:45un, les masses, entre guillemets,
04:47quand elles ont des conséquences culturelles, économiques,
04:51ou même identitaires, d'ailleurs, ces dernières années,
04:53et la préservation aussi de l'histoire de la nation.
04:57Il y a aussi une théologie des nations dans l'enseignement de l'Église
04:59qui n'a jamais rejeté, justement, ce niveau-là, on va dire, de la vie en commun.
05:04Donc, moi, je pense qu'en effet, il faut trouver la limite,
05:06ce qui n'empêche jamais la charité individuelle,
05:09mais la charité politique s'exerce parfois un peu différemment.
05:12C'est-à-dire que si la charité et la compassion
05:14risquent de porter préjudice à la capacité de céber,
05:18au bien commun,
05:18et nuire, justement, à cette façon de vivre ensemble,
05:22alors, on n'est plus dans la charité,
05:25on n'est plus dans la compassion.
05:26On passe à un autre sujet.
05:28L'Église se penche depuis longtemps sur cette question.
05:31Il me semble qu'une des premières encycliques de Jean XXIII,
05:33un Pachem Interis,
05:35il commence déjà à aborder,
05:36parce que les phénomènes commencent à se présenter,
05:38et c'est mondial, à l'époque,
05:39ce n'est pas spécifiquement européen.
05:41Et puis, bon, ensuite, il fait une constitution
05:43qui s'appelle Gaudium et Spes,
05:45là aussi, il le reprécise.
05:46Et puis, Paul VI, alors là, va encore un peu plus loin,
05:49avec Pastoralis Migratorium en 1969,
05:52donc là, on sent bien que l'Église catholique,
05:54confrontée à cette réalité,
05:57est obligée de prendre position,
05:59de rappeler certains fondamentaux de l'Église.
06:00L'Évangile est très clair là-dessus,
06:03et pourtant, dans la lecture de l'Évangile,
06:05il y a effectivement ce dialogue que vous avez avec Mgr Leborg.
06:08C'est vrai qu'on peut,
06:09alors, j'allais dire en jésuite,
06:11si on tend les formules latines,
06:13on peut les interpréter d'une façon ou d'une autre,
06:16mais vos deux points de vue sont fondés.
06:18Vous n'êtes pas dans une restriction protectionniste
06:20de la lecture de l'Évangile,
06:22et il n'est pas non plus dans une ouverture totale des portes ?
06:25Non, non, c'est vrai qu'il a...
06:27Enfin, moi, je reconnais...
06:28En fait, je pense que le vrai, la vraie différence,
06:31on va dire,
06:32c'est la distinction que, moi, je pense absolument nécessaire
06:35entre, encore une fois, la charité individuelle
06:38et la question quand elle se pose au niveau politique,
06:40parce qu'en effet, les papes se sont penchés
06:42quand la question s'est posée vraiment très précisément,
06:44mais même, et d'ailleurs, dans le livre,
06:46on aborde la question de saint Thomas.
06:48Moi, j'ai une formation très thomiste.
06:50Saint Thomas d'Aquin se penche sur cette question-là,
06:52sur les échanges entre...
06:53Alors, initialement, il parle des dangers du libre-échange.
06:57Saint Thomas, c'est le XIIIe siècle,
06:58mais c'est des textes absolument scupéfiants.
07:00J'ai lu une citation de saint Thomas.
07:02« La fréquentation des étrangers
07:04corrompt fortement les mœurs des citoyens,
07:07selon l'enseignement d'Aristote dans sa politique,
07:10parce qu'il doit nécessairement arriver
07:12que des étrangers élevés sous des lois
07:14et des coutumes différentes
07:16agissent en bien des cas
07:18autrement que l'exigent les mœurs des citoyens.
07:20De telle sorte que,
07:21tandis que les citoyens sont poussés par l'exemple
07:24à agir d'une façon semblable,
07:25la vie sociale est perturbée. »
07:27Ça, c'est du XIIIe siècle.
07:28Oui, absolument.
07:29Vous voulez dire que les situations
07:31se présentaient déjà comme telles à l'époque ?
07:33Mais je pense qu'en tout cas,
07:34ce qui est sûr, c'est que
07:35si on réfléchit à partir de la nature humaine,
07:37elle n'a pas changé tant que ça, finalement,
07:38à travers les siècles.
07:40Il y a des permanences, on va dire,
07:42dans la nécessité de l'homme,
07:43notamment celle de l'enracinement
07:45et donc celle des mœurs.
07:46Non pas par amour des mœurs en eux-mêmes,
07:48simplement parce que l'incarnation,
07:50et le catholicisme est une religion de l'incarnation,
07:53elle ne le rejette évidemment pas,
07:54l'incarnation permet précisément
07:56d'accéder à l'universel,
07:57qui pour l'Église est Dieu.
07:59L'universel...
07:59Encore, Jean-Claude Madaquin
08:00n'est pas du tout un théologien conservateur.
08:03Pour l'époque, il est même révolutionnaire.
08:05Oui, oui, absolument.
08:06Je crois qu'il y a un moment donné,
08:08à la tyrannie, on a le droit de répondre
08:09par la violence.
08:10Oui, absolument.
08:10Donc, il n'est pas soupçonnable, au contraire.
08:13Donc, si il prend cette position,
08:14c'est qu'il est déjà conscient
08:15des rives qu'il peut y avoir.
08:17Exactement.
08:18Et c'est d'ailleurs dans la foulée,
08:19quand il étudie justement
08:20la question de la tyrannie,
08:21la question du bon prince,
08:23la question même des modèles politiques,
08:25il parle de la question de la souveraineté,
08:27il parle de la question de la démocratie,
08:28c'est-à-dire de la place du peuple
08:29dans les décisions,
08:30c'est des textes qui sont stupéfiants
08:31de modernité.
08:32Vraiment, quand on les lit aujourd'hui,
08:34on n'a pas l'impression
08:34de plonger dans des archives historiques
08:37qui n'ont plus rien à nous dire.
08:39Et c'est vrai qu'il aborde la question
08:41justement sur le côté
08:42quelle est la conséquence
08:43de l'immigration
08:45pris comme un phénomène
08:46qui se pose aux politiques.
08:48Donc, ce n'est pas juste une question
08:50de personnes individuelles
08:51parce qu'il y a une chose
08:52sur laquelle on s'est entendu
08:53évidemment avec Mgr Le Borne,
08:55c'est qu'individuellement,
08:56les personnes,
08:57il évoquait la situation évidemment à Calais,
08:58avant de personnes qui veulent partir
08:59pour la plupart d'entre elles
09:01en Grande-Bretagne,
09:02mais c'est vrai partout ailleurs,
09:03individuellement,
09:04les situations sont absolument
09:05toutes compréhensibles,
09:06on ne part pas de chez soi par plaisir.
09:07Il y a un arrachement
09:09qui est douloureux
09:10et c'est des histoires
09:11qui sont à la fois compréhensibles
09:13et qui individuellement
09:13peuvent nous toucher
09:14et nous pousser
09:15à cet élan du cœur.
09:17Simplement, à l'échelle d'un pays,
09:18et on le voit,
09:19je reprends ce que vous disiez
09:20tout à l'heure,
09:21les conséquences que ça a
09:22dans le débat public,
09:23ce sont des conséquences,
09:25finalement,
09:25on en arrive à des choses
09:26extrêmement charnelles.
09:28C'est-à-dire,
09:28est-ce que nous sommes encore
09:29capables de tous manger ensemble ?
09:31Est-ce que nous sommes capables
09:32de nous habiller de la même manière ?
09:34Est-ce que nous sommes capables
09:35d'avoir le même rapport au monde ?
09:36C'est-à-dire, par exemple,
09:37dans l'échange
09:38entre les hommes et les femmes,
09:39la place de l'un et de l'autre.
09:40Donc, c'est des choses
09:41extrêmement concrètes
09:42qui interrogent
09:44notre vie en commun.
09:45Ça n'est pas rien
09:46sur le terrain politique.
09:47Est-ce qu'on peut communier ?
09:47Exactement.
09:48Est-ce qu'on peut communier ?
09:49Et moi, je pense
09:50que cette question-là
09:51relève profondément
09:52de la charité aussi.
09:54De la charité
09:54que les hommes politiques
09:55doivent exercer
09:56envers les personnes
09:57dont ils ont premièrement la charge,
09:59en l'occurrence,
10:00les Français
10:00ou ceux qui vivent
10:01régulièrement en France.
10:03Et si la question
10:04du phénomène migratoire,
10:06responsabilité individuelle
10:08des uns ou des autres
10:08ou de jeter l'opprobre
10:09sur qui que ce soit,
10:10si le phénomène migratoire
10:12met en danger
10:13la cohésion,
10:14donc l'harmonie,
10:15donc la paix
10:16et donc la justice
10:17dans la société,
10:18alors c'est une question
10:19à prendre avec
10:19énormément de prudence.
10:21Et je crois que
10:22le prendre comme ça
10:23ne contrevient absolument pas
10:24aux écritures
10:26qui, la plupart du temps,
10:28d'ailleurs,
10:29les écritures
10:29ne sont pas
10:30un programme politique.
10:31Parce que j'ai l'habitude
10:32de prendre...
10:33C'est Laurent Dandrieux
10:33qui est un journaliste
10:35avec qui j'ai travaillé
10:36à Valeurs Actuelles.
10:36du service culturel.
10:38Voilà, culturel.
10:39Et qui a écrit un livre
10:40sur justement
10:41l'église et l'immigration,
10:42le grand malaise,
10:43le titre parle de lui-même.
10:44Et il avait pris un exemple
10:45une fois qui m'avait
10:46beaucoup marqué.
10:47Il m'avait dit,
10:47écoutez,
10:47si les évangiles
10:48sont un programme politique,
10:50alors il faut payer
10:51l'ouvrier de la dernière heure
10:52au même prix
10:52que l'ouvrier
10:53qui a bossé
10:53toute la journée.
10:54Bon, ben ça va être
10:54un petit peu compliqué
10:55d'expliquer ça
10:56à tout le monde.
10:57donc les évangiles
10:58sont un modèle
11:01ou un enseignement
11:03ou même parfois
11:03une consigne,
11:05le mot est peut-être
11:06un peu fort,
11:06mais un encouragement
11:08à l'exercice des vertus
11:10individuellement.
11:11C'est-à-dire
11:11convertis-toi toi-même
11:12dans tes actes,
11:13dans tes personnes.
11:14Ne manque jamais
11:15de charité envers la personne
11:16qui est en face de toi,
11:17quelle que soit évidemment
11:18sa situation administrative,
11:19ça va sans dire,
11:20mais simplement
11:21les questions à l'échelle
11:22d'un pays
11:22se posent évidemment différemment.
11:23On y revient tout de suite
11:24Charlotte Dornelas,
11:26jusqu'où peut-on accueillir
11:27les migrants ?
11:28On en discute avec vous
11:29et on se retrouve
11:29dans quelques instants
11:30tout de suite.
11:31Sud Radio.
11:32Sud Radio.
11:33Parlons vrai.
11:33Parlons vrai.
11:34Sud Radio.
11:35Parlons vrai.
11:36Tous les jours,
11:37rendez-vous midi 14h.
11:39Sud Radio,
11:40la France dans tous ses états.
11:43Vous êtes sur Sud Radio
11:44avec Péricolegas
11:45et nous recevons
11:46Charlotte Dornelas
11:48pour jusqu'où peut-on accueillir
11:50les migrants édités
11:51chez Desclés
11:52de Rebouwer.
11:53Surtout appelez-nous
11:54parce que beaucoup d'entre vous
11:56sont des chrétiens
11:57et des catholiques
11:58fervents certainement
11:59et vous êtes certainement
12:00interpellés
12:01par ce sujet déchirant.
12:03Vous appelez Sud Radio
12:04au 0826 300 300
12:06et Emmanuel Galasso
12:08prendra votre appel
12:09et nous le transmettra.
12:10On serait ravis
12:11de débattre avec vous
12:12parce que je suis persuadé
12:13que vous avez une opinion
12:14très précise là-dessus.
12:16Charlotte Dornelas,
12:17les médias dans ce rôle
12:20qui ne sont pas restés neutres.
12:23Il y a l'Église catholique,
12:25il y a la conférence épiscopale
12:26qu'on a senti évoluer
12:28sur le discours
12:29au fur et à mesure
12:30de la gravité des sujets.
12:33La position de l'Église catholique
12:34française aujourd'hui
12:35est tranchée là-dessus
12:36ou il y a un débat
12:37à l'intérieur de l'Église ?
12:39Alors, la position
12:40de l'Église catholique
12:40par le biais de la conférence
12:41des évêques de France
12:42est relativement tranchée.
12:44On va dire qu'on est
12:45sur un discours globalement,
12:47je ne vais pas prendre
12:47les évêques individuellement,
12:48mais la conférence elle-même
12:49a plutôt un discours
12:50qui ressemble à celui
12:51du pape François.
12:53Qui lui-même est évolutif
12:54par rapport à ses prédécesseurs.
12:55Jean-Paul II avait rapproché
12:57la question, bien sûr.
12:58Le pape François va un peu plus loin,
12:59il interpelle carrément la société.
13:01Absolument.
13:01Il a été sur un terrain
13:02vraiment politique,
13:03encore une fois au sens
13:04pas partisan, mais politique.
13:05Et il a surtout,
13:08on sentait une...
13:09Alors, obsession,
13:10le mot est assez péjoratif.
13:11Il parle de la mondialisation
13:11de la méfiance.
13:12Voilà, c'est ça, exactement.
13:13Et puis, il a été extrêmement loin.
13:15Il a expliqué que la sécurité
13:16individuelle des migrants
13:17devait primer
13:18sur la sécurité nationale.
13:19Enfin, des choses
13:20qui, pour le coup,
13:21contrevenaient à l'enseignement
13:23de l'Église,
13:24qui est plus...
13:25Je vais utiliser le mot prudent,
13:26mais...
13:26Plus timorée.
13:27Oui, voilà.
13:28Plus prudent.
13:29Mais il y a, c'est vrai,
13:30je reprends le mot
13:30de Laurent Dandrier
13:31que je citait tout à l'heure,
13:32mais il y a un malaise
13:33dans...
13:34Même chez les prédécesseurs.
13:36Parce qu'il y a cette...
13:37Cette illustration,
13:39on va dire,
13:39Benoît XVI,
13:40Jean-Paul II
13:41ont tous comparé
13:43la figure du migrant
13:44à celle du Christ.
13:45J'étais seul
13:45et vous m'avez visité.
13:47J'étais nu
13:47et vous m'avez habillé.
13:48J'avais faim,
13:49vous m'avez donné à manger.
13:50Et en même temps,
13:52il y a,
13:53notamment chez Jean-Paul II,
13:54je vous parlais tout à l'heure
13:54de la théologie des nations,
13:55mais il a parlé
13:56de la destinée spirituelle
13:57de la nation,
13:58de la nécessité de l'enracinement,
14:00de la nécessité
14:00de préserver
14:01même l'identité nationale.
14:02Il accordait,
14:03Jean-Paul II dans les textes,
14:04il avait écrit un livre
14:05qui s'appelait
14:05Mémoire et identité.
14:06Il accordait une valeur spirituelle
14:08à l'enracinement
14:08et à la préservation de l'identité.
14:10Donc vous voyez,
14:11il y a toujours un peu
14:11cette apparente contradiction
14:14que moi,
14:14je ne vois pas forcément
14:15comme une contradiction
14:15dans la mesure où,
14:16en effet,
14:17quand le Christ dit
14:18j'étais nu
14:18et vous m'avez habillé
14:19ou j'avais faim
14:20et vous m'avez donné à manger,
14:21encore une fois,
14:21il dit
14:22j'étais là,
14:23moi,
14:23en face de vous
14:23et moi,
14:24quand j'ai une personne
14:25en face de moi,
14:25je sais que l'exercice
14:26de la charité
14:27me pousse à lui donner à manger
14:28si elle a faim.
14:29Ce n'est pas une question,
14:29encore une fois,
14:30de gestion,
14:31on va dire,
14:31du peuplement
14:31d'une nation
14:32avec ses conséquences,
14:34encore une fois,
14:34culturelles,
14:35économiques,
14:36économiques qu'on le voit
14:36notamment ces derniers temps.
14:39Donc évidemment
14:39que l'immigration
14:40n'explique pas tout,
14:41ni les problèmes,
14:43ni les bienfaits
14:43de la société,
14:44mais pour répondre
14:45à votre question
14:45sur au-delà
14:46des évêques,
14:48oui,
14:48vous disiez,
14:49pardon,
14:49je suis un peu décousue,
14:50mais vous disiez
14:51les évêques ont évolué un peu.
14:52Il est vrai
14:53que je trouve,
14:53moi,
14:54la conférence des évêques de France,
14:56ensuite,
14:56il y a eu une évolution,
15:00je pense,
15:01dans la prudence,
15:02dans la manière
15:02d'aborder ce sujet.
15:03Il y a pendant des années,
15:04on a dit,
15:05l'immigration est une chance,
15:06vous parliez des médias,
15:07c'était un peu cette rhétorique,
15:08et bon,
15:09circuler,
15:09il n'y a rien à voir,
15:10c'est bien d'accueillir les gens.
15:11Simplement,
15:12aujourd'hui,
15:13on le voit de plus en plus,
15:14il y a d'abord
15:15les conséquences de l'immigration
15:16se posent à la société,
15:17quoi qu'on en pense,
15:18il y a des conséquences,
15:19évidemment,
15:20à cette immigration
15:20qui occupe nos débats
15:21tous les jours,
15:22et il y a aussi,
15:23je pense,
15:24un fossé qui s'est creudé,
15:25vous savez,
15:26on parle beaucoup du fossé
15:27entre les élites et le peuple,
15:28et bien c'est vrai,
15:29un peu aussi dans l'Église,
15:30il y a eu un fossé
15:31entre les beaucoup,
15:33on va dire,
15:33de catholiques pratiquants
15:35qui ont interpellé leurs évêques
15:36en disant,
15:36mais il y a une chose
15:37que vous oubliez de signifier
15:38dans votre discours
15:39sur l'immigration,
15:40c'est qu'il n'y a pas simplement
15:41des personnes
15:42du côté des migrants,
15:43il y a aussi des personnes
15:44qui composent le peuple accueillant,
15:46on va dire,
15:46le peuple français,
15:47et que cette immigration
15:49a des conséquences
15:50et que parfois
15:50elles sont perçues
15:52et reconnues
15:53comme négatives
15:54pour ces personnes-là
15:55qui elles aussi
15:56ont le droit d'accès
15:58à la charité,
15:58à la considération,
15:59à la sécurité
16:00et à la préservation
16:01de ce qu'elles sont.
16:03Donc il y a un peu
16:03une évolution là-dessus
16:04et il y a aussi
16:05une différence générationnelle,
16:06mais là c'est vrai aussi
16:07dans tout le pays,
16:08on voit des jeunes prêtres
16:09qui prennent beaucoup plus
16:10en considération
16:10justement les inquiétudes,
16:12les angoisses
16:12de la population française,
16:14beaucoup plus que leurs aînés
16:15pour qui la question
16:16de l'immigration
16:16se posait différemment.
16:17Alors on y vient,
16:18on y vient justement,
16:19on suppose que le clergé
16:21et le français,
16:22la France et la fille
16:23elle est de l'église,
16:24donc il y a une longue histoire
16:25et le rôle du clergé
16:27malgré la pragmatique
16:28sanction de Bourges
16:29qui stipule
16:30que le pouvoir séculier
16:31doit être séparé
16:33du pouvoir spirituel,
16:34le rôle de l'église
16:35est là,
16:36la séparation
16:36de l'église et d'État
16:37en 1905,
16:38il y a un clergé
16:39on va dire progressiste,
16:41un clergé conservateur
16:42sans dire un clergé de gauche
16:43et un clergé de droite,
16:44on a eu quelques grands pays
16:45là quand même
16:45à la tête de l'épicopat français,
16:47Monseigneur Ducourteret,
16:49le cardinal Lustiger,
16:50Bernard Nicolas Auberta,
16:51archevêque de Tours
16:52qui sont positionnés
16:53qui étaient plutôt
16:54sur une position
16:55d'ouverture,
16:55de tolérance,
16:56de fraternité,
16:57de générosité
16:57et puis des évêques
16:59confrontés quelquefois
16:59à des situations
17:00plus concrètes
17:01qui plus discrètement
17:02disaient oui
17:02mais il y a une limite
17:03auxquelles on ne peut pas franchir
17:04parce qu'on va sortir
17:05des limites du christianisme
17:06et on va engendrer
17:07une animosité
17:08qui est contraire
17:09au précepte de l'évangile.
17:11Où est le juste milieu
17:12quand on est un chrétien ?
17:14Alors est-ce qu'il faut parler
17:15en tant que chrétien
17:15j'allais dire universel ?
17:18Où est-ce que le catholicisme
17:19a une lecture plus précise
17:21là-dessus par rapport
17:22à des protestants
17:22qui vont être peut-être
17:23plus ouverts
17:24ou des orthodoxes
17:25au contraire
17:25qui vont être
17:26le clége orthodoxe
17:27c'est très très strict
17:28là-dessus.
17:29Mais je pense que justement
17:31cette question de l'universalité
17:32qui se pose d'ailleurs
17:33dans notre rapport
17:34même
17:35enfin le
17:37comment dire
17:38dans notre discours
17:38notre philosophie républicaine
17:40on parle beaucoup
17:40d'universalisme
17:42d'universalisme des valeurs
17:43dans la religion catholique
17:45il y a la question
17:46de l'universalité
17:47elle est en Dieu
17:48c'est-à-dire
17:49si je résume
17:49assez simplement
17:50tous les hommes
17:51si je parle avec le langage
17:53de l'église
17:53on va dire
17:54tous les hommes
17:54parce qu'ils sont hommes
17:55sont des enfants de Dieu
17:57donc ils ont une égale dignité
17:59dans leur nature humaine
18:00évidemment
18:01vis-à-vis de Dieu
18:02et donc la charité
18:03venant de Dieu
18:04et s'exerçant envers les autres
18:05ils méritent la charité
18:06de la même manière
18:07ça c'est entendu
18:08mais cette universalité
18:09est en Dieu
18:10c'est aussi une religion
18:11de l'incarnation
18:12quand Dieu envoie son fils
18:13Jésus
18:14et là je parle encore une fois
18:15dans le giron
18:17on va dire de l'église
18:18quand Dieu envoie son fils
18:19il l'incarne
18:20dans un pays
18:21avec une langue
18:22quand dans les apparitions
18:23par exemple de la Sainte Vierge
18:24moi ça m'a toujours frappé
18:25depuis très longtemps
18:26la Sainte Vierge apparaît
18:27vêtue des costumes traditionnels
18:29elle s'adresse aux enfants
18:30ou aux personnes
18:31à qui elle apparaît
18:32dans leur langue natale
18:33ou même le patois
18:34parfois local
18:35donc il n'y a absolument
18:37aucun rejet
18:38de l'incarnation
18:39pourquoi ?
18:39parce que par l'incarnation
18:41on accède précisément à Dieu
18:42de la même manière
18:43qu'un enfant découvre
18:44ce qu'est l'amour
18:45par l'amour de sa mère
18:46dans la plupart des cas
18:47il envoie son fils
18:49qui est pauvre
18:50c'est un fils de charpentier
18:51il naît dans une étable
18:53dans une crèche à Bethléem
18:54au moment d'un recensement
18:55et tout son ministère
18:57au Christ
18:59est dans la pauvreté
19:00dans le dénouement
19:01il se fâche
19:02contre les marchands du temple
19:04voilà
19:04il dit aux jeunes mariés
19:05abandonne tout est bien
19:06et surtout
19:07et c'est ce qui va lui valoir
19:08sa crucifixion
19:09il dit aux juifs
19:10nous n'avons pas
19:11le monopole
19:12de la bonne nouvelle
19:13de la parole divine
19:14au contraire
19:15ça appartient à toute l'humanité
19:16nous sommes tous frères
19:17aimez-vous les uns les autres
19:18voire tendez la joue gauche
19:20quand on vous a donné une juive
19:21sur la joue droite
19:21donc effectivement
19:22il y a aussi
19:23dans les principes de l'évangile
19:24j'allais dire
19:25une tendance plutôt
19:26à l'ouverture
19:26et on sent que saint Paul
19:28quand il réinterprète
19:29les évangiles
19:30qui n'a pas connu le Christ
19:31il les rend conforme
19:33j'allais dire
19:33au droit romain
19:34à la puissance romaine
19:36et d'ailleurs ça va aboutir
19:37puisque l'empereur Constantin
19:38fera du christianisme
19:39la religion officielle
19:40mais entre le texte
19:41de l'évangile
19:42initial
19:43fondamental
19:45du Christ
19:45qui est très progressiste
19:47certains marxistes
19:49vous disent
19:49on s'est inspiré
19:50de la parole du Christ
19:51pour créer
19:52ils ont simplement oublié
19:53de mettre Dieu
19:53dans l'équation
19:54et puis ce même texte
19:56va servir
19:57quelque part
19:58à l'inquisition
19:59et aux exactions
19:59de l'église catholique
20:00jusqu'à la plus grande tragédie
20:02qui est la guerre des religions
20:03ou appartenant à la même texte
20:04donc voilà
20:05si c'est le Christ pur
20:06on a plutôt tendance
20:08à ouvrir la porte de la maison
20:09oui mais encore une fois
20:10ouvrir la porte de la maison
20:11vous avez remarqué
20:12que tous les gens
20:13qui prônent l'accueil
20:14en général d'ailleurs
20:15n'ouvrent pas la porte
20:16de leur maison
20:16déjà pour commencer
20:17c'est vrai
20:18donc la charité
20:18ne s'exerce pas
20:19à ses propres dépens
20:20entre guillemets
20:21parce que dans la charité
20:22il y a quelque chose
20:22qui est donné
20:22et donc quelque chose
20:23qui est perdu
20:24pour le bien de l'autre
20:25en l'occurrence
20:26c'est pas exactement
20:26comme ça qu'elle est exercée
20:27ces derniers temps
20:29et par ailleurs
20:29je regrette justement
20:31que sur le sujet
20:32de l'immigration en particulier
20:33la pauvreté
20:34qui est extrêmement importante
20:36dans l'évangile
20:37ne soit associée
20:38qu'à cette question
20:38de l'immigration
20:39parce que par exemple
20:40il y a un autre passage
20:41de l'évangile
20:42qui dit
20:42il est plus difficile
20:44à un riche
20:44d'entrer dans le royaume de Dieu
20:45qu'à un chameau
20:47de passer dans le chat
20:47d'une aiguille
20:48donc moi je pense
20:49que la pauvreté
20:50qui permet d'accéder à Dieu
20:52donc qui permet
20:52de purifier son cœur
20:53et donc d'être bon
20:54envers Dieu
20:55mais donc avec les autres
20:56est vraiment un message
20:57qui s'adresse à tous
20:58ça n'est pas qu'une question
21:00d'argent
21:00il y a bien sûr
21:01vous avez raison
21:01il est né dans une crèche
21:02et non pas dans un palais
21:03plein de dorures
21:04pour signifier qu'il était venu
21:06en effet pour tous
21:07et qu'on ne peut pas servir
21:08Dieu et l'argent
21:09Chantal Dornas
21:09on va y revenir
21:10il y a Patrick qui va nous appeler
21:12qu'on va prendre
21:12après une petite pause
21:13et on va continuer
21:15ce débat passionnant
21:16sur la signification sociale
21:18j'allais dire
21:19de la doctrine sociale
21:20de l'église
21:21n'oublions pas
21:21que la tunique
21:22qu'il avait sur son corps
21:23quand il a été crucifié
21:24ne lui appartenait pas
21:25exactement
21:26Vous êtes sur Sud Radio
21:32il est 13h32
21:33avec Perico Légas
21:35et nous recevons
21:35Charlotte Dornelas
21:36avec laquelle
21:38nous réfléchissons
21:39sur le point
21:41de savoir
21:41si un chrétien
21:42doit ouvrir
21:43sa porte
21:43de sa maison
21:44en permanence
21:45ou si à un moment donné
21:46l'accueil des migrants
21:47peut créer
21:48une souffrance
21:49ou un déséquilibre
21:50contraire au bien commun
21:51nous sommes en ligne
21:52avec Patrick
21:53qui nous appelle
21:54de Paris
21:55bonjour Patrick
21:56bonjour
21:57c'est un thème
21:58qui vous interpelle
21:59oui tout à fait
22:00parce que
22:01bon je dirais
22:03presque
22:03en illustration
22:05de la fameuse parole
22:06de Chesterton
22:07qui disait
22:08que le monde contemporain
22:09enfin moderne
22:10était plein de vertus
22:11chrétiennes
22:12devenues folles
22:12on peut se demander
22:14à quel moment
22:15notamment en France
22:16on a considéré
22:18qu'on pouvait
22:20accueillir
22:21des gens
22:22de toute civilisation
22:23de toute religion
22:24au point
22:25qu'à un moment donné
22:27on peut se poser la question
22:28si la France
22:29serait encore la France
22:30si on était
22:31à la moitié
22:32avec une population
22:33à moitié
22:34ou aux trois quarts
22:34musulmanes
22:35par exemple
22:35ce qui risque
22:36de nous arriver
22:37dans 20 ou 30 ans
22:38et donc
22:41à partir de quel moment
22:42on ne mélange pas
22:44les cartes
22:44et les concepts
22:46avec
22:46en mélangeant
22:48je dirais
22:49l'humanisme
22:50et le racisme
22:51l'identité
22:53et
22:54l'exclusion
22:55de l'autre
22:56enfin bon
22:56à un moment donné
22:58on perd un peu
23:00la tête
23:00je crois
23:00Chantal Dornelas
23:01qu'est-ce qu'il faut
23:02rendre à Dieu
23:02ce qui est à Dieu
23:03et que rendre à César
23:05de ce qui lui appartient
23:06c'est intéressant
23:07bonjour monsieur
23:08c'est intéressant
23:10parce que
23:10en effet
23:11il y a la question
23:11au nom de quoi
23:12accueillons-nous
23:13et qu'est-ce qu'on donne
23:14aux personnes
23:15que l'on accueille
23:15si on prend le mot
23:16accueil au sérieux
23:17ça nécessite
23:18une implication
23:19d'accueillir
23:20et on voit
23:21en effet
23:21dans le discours
23:22que nous ne préservons pas
23:24les raisons
23:24pour lesquelles
23:25nous voulons accueillir
23:26on dit
23:27mais ce sont nos valeurs
23:28par exemple
23:28on dit en permanence
23:29ce sont nos valeurs
23:30l'accueil
23:30ce sont nos valeurs
23:31et donc
23:33on va sur ce terrain là
23:35et on dit
23:36aux personnes
23:37qui arrivent
23:37vous pouvez rester
23:39telles que vous êtes
23:40puisque votre différence
23:41notamment sur le terrain culturel
23:43est une richesse
23:43pour nous
23:44mais donc
23:45quand vous accueillez
23:46beaucoup de gens
23:46cette richesse
23:48devient une vraie donnée
23:50dans votre vie sociale
23:51et on le voit
23:52quand on parle
23:52de séparatisme
23:53quand on parle
23:54de gens
23:54qui vivent différemment
23:56c'est exactement
23:56ce que l'on dit
23:57il y a des sociétés
23:58de civilisation étrangère
23:59qui se reconstituent ici
24:01il n'y a pas de jugement moral
24:02ni de jugement de valeur
24:03c'est au nom des valeurs
24:04universelles de la république
24:05les déclarations
24:06des droits de l'homme
24:07qui sont d'obédience chrétienne
24:09on ne peut pas dire
24:09oui sans Dieu
24:10donc moi ça me pose
24:11toujours un problème
24:12oui mais enfin
24:12ces valeurs là
24:13les mots
24:14de la déclaration
24:15des droits de l'homme
24:16ils sont en partie
24:16dans l'évangile
24:18oui mais ça fait
24:19une petite différence
24:20de dire que vous exercez
24:21la charité en votre nom propre
24:22au nom de votre humanisme
24:23ou au nom de la vraie source
24:26de l'amour
24:26qui est Dieu
24:27ça fait une différence
24:28on va dire
24:28dans l'organisation
24:29et surtout dans la limite
24:31quand je dis
24:32les droits de l'homme
24:34sont une version
24:35en effet du christianisme
24:36sans Dieu
24:37mais c'est ce que citait
24:38monsieur avec Chesterton
24:39c'est les vertus chrétiennes
24:40devenues folles
24:41à force d'être déliées
24:43et c'est important
24:44dans cette phrase
24:44à force d'être déliées
24:45mais elles ne sont plus déliées
24:46parce qu'elles n'ont plus
24:47de principe ordinateur
24:48ces vertus
24:49si je suis
24:50le maître
24:51de la définition
24:52que je donne à l'humanisme
24:53aux vertus
24:54et si je suis le principe
24:56de la charité que j'exerce
24:57ou de la solidarité
24:58pour reprendre un mot
24:58plus moderne
24:59si je suis moi-même
25:01le vecteur
25:03et le principe
25:04de cette charité
25:05alors il n'y a plus de limite
25:06et c'est là
25:07où nous peinons
25:08à trouver la limite
25:09si je reconnais
25:10que je ne suis qu'un homme
25:11on va dire
25:11dans un ordonnancement
25:13où Dieu est au-dessus de moi
25:15en tout cas il y a quelque chose
25:16au-dessus de moi
25:16alors je sais que j'ai des limites
25:18et j'ai des limites
25:19par exemple
25:20dans la préservation
25:21de l'harmonie et de la paix
25:22mais on ne peut pas reconnaître
25:23le droit aux personnes
25:24qui arrivent
25:25d'être ce qu'elles sont
25:26parce que c'est important
25:27on nous dit
25:27c'est une telle violence
25:28de réclamer l'assimilation
25:30parce qu'ils ont le droit
25:31de préserver leur identité
25:32mais nous ne prenons pas en compte
25:34le fait que le nombre
25:35risque de déstabiliser
25:37notre propre identité
25:38au nom de laquelle
25:39nous sommes censés accueillir
25:40il y a quelque chose
25:41d'extrêmement contradictoire
25:42Pour autant, Charles Donnellas
25:43je veux mettre les pieds
25:44dans le bénitier
25:45est-ce que l'église catholique
25:48et pas le christianisme
25:49est-ce que l'église catholique
25:51a toujours pris soin
25:52de condamner
25:53de dénoncer
25:54de s'opposer
25:54aux phénomènes
25:55qui ont conduit
25:56à cette migration
25:57à cet enrichissement
25:58les marchands du temple
25:59ont pris possession du monde
26:00la mondialisation
26:01c'est des marchands du temple
26:02généralisés
26:03ils ont engendré
26:04ces grands mouvements migratoires
26:05créés de la détresse
26:06et de la souffrance
26:06qui fait que les pauvres
26:08viennent dans les endroits
26:09où ils vont avoir
26:09la sensation
26:10de pouvoir subvenir
26:11à leurs besoins
26:12et de survivre
26:12même si parmi ces pauvres
26:14il y a des gens
26:15qui n'ont rien de chrétien
26:16et qui conchient l'église
26:18le christianisme
26:19pour autant voilà
26:20est-ce que l'église
26:21a toujours joué son rôle
26:22ou est-ce qu'elle s'est
26:23quelquefois trouvée
26:23du côté du manche
26:24du côté du pouvoir
26:25du côté des riches
26:26du côté des puissants
26:27qui ont créé
26:27ces déséquilibres
26:28et ces souffrances
26:29sur la planète
26:29oui bien sûr
26:30c'est arrivé
26:31je tempérerai
26:33on va dire ce procès
26:34en un que l'église
26:35s'est aussi beaucoup impliquée
26:36notamment par le biais
26:37de missionnaires
26:37et c'est encore vrai
26:38aujourd'hui d'ailleurs
26:39par le biais
26:40des communautés religieuses
26:41qui s'occupent
26:42des plus pauvres
26:43parmi les plus pauvres
26:43dans les pays
26:44les plus pauvres du monde
26:45je vous disais
26:45que j'étais jésuite
26:46que le film mission
26:47est dit bien
26:48que l'église
26:49était du côté des pauvres
26:50et que ce sont
26:50d'autres chrétiens
26:51qui l'auront tiré dessus
26:52parce qu'ils étaient
26:53en dissidence
26:53par rapport aux intérêts
26:54de l'état
26:55il y a par ailleurs
26:56la question de l'enseignement
26:57et la question de l'église
26:58en tant qu'institution
27:00avec son enseignement
27:01et donc l'église sainte
27:02et puis il y a l'église
27:03qui est faite d'hommes
27:04qui est faite de décisions
27:06qui parfois sont mauvaises
27:07et qui est faite
27:08en effet de chrétiens
27:09qui étaient parfois
27:10des deux côtés
27:11du fusil
27:12et on a vu
27:13vous avez parlé tout à l'heure
27:14des affrontements
27:15entre religions
27:15il y a malheureusement
27:16des affrontements
27:17entre chrétiens
27:18qui existent
27:19et qui jalonnent
27:20l'histoire de l'humanité
27:21bien sûr
27:21donc qu'il y ait des choix
27:22qui soient mauvais
27:23qu'il y ait des erreurs
27:24qui soient faites
27:25sur le terrain politique
27:26il n'y a absolument aucun doute
27:27maintenant la question
27:28c'est aussi
27:29elle se pose
27:30par rapport à aujourd'hui
27:31les gens qui peuplent
27:32la France aujourd'hui
27:33la population française
27:35aujourd'hui
27:36est-ce qu'elle doit voir
27:37le phénomène de la migration
27:38que comme une conséquence
27:39des mauvais choix
27:40de ses aînés
27:41je pense que ça participe
27:42aussi d'un discours
27:43qui est imposé aujourd'hui
27:45alors c'est vrai
27:45en Occident de manière générale
27:46mais particulièrement en France
27:48où on se dit
27:49dans votre histoire
27:50nous allons retenir
27:51que ce qu'il y a de mauvais
27:52à retenir
27:52c'est-à-dire
27:53c'est toute la question
27:54de la rependance
27:54mais notamment sur ce terrain-là
27:56même la migration
27:57est une conséquence
27:58des mauvais choix
27:58qu'ont fait vos aînés
27:59donc vos aînés
28:00il n'y a rien à préserver
28:01sauf ce qui est mal
28:03et donc vous devez
28:03en assumer les conséquences
28:04je pense que c'est une réduction
28:06très claire de l'histoire
28:07que l'Occident
28:08a fait des bêtises
28:10et l'Église
28:11avec lui parfois
28:12il a aussi apporté
28:13beaucoup de choses bonnes
28:14il a aussi eu
28:16et la France en particulier
28:17d'ailleurs par rapport
28:17à d'autres pays d'Occident
28:18il a eu aussi la volonté
28:20justement
28:20de préserver les peuples
28:21et à l'époque
28:22quand les missionnaires
28:23sont envoyés
28:24c'est le pape
28:25c'est Alexandre VII
28:25si je ne dis pas de bêtises
28:26quand il envoie les missionnaires
28:28il leur dit
28:28n'apportez pas vos pays
28:30n'apportez pas vos cultures
28:32apportez la foi
28:33je ne dis pas
28:33que ça s'est toujours fait comme ça
28:35je dis simplement
28:35que dans l'enseignement
28:36non mais c'est important
28:37c'est exactement comme
28:38l'histoire de la pédophilie
28:39ça n'a rien à voir
28:40avec ce dont on parle
28:40mais quand
28:41aujourd'hui
28:43la purge nécessaire
28:44sur la question de la pédophilie
28:45dans l'Église
28:46n'empêche pas de remarquer
28:47que jamais
28:49l'enseignement de l'Église
28:50ni d'aucun pape
28:51n'a prôné
28:52ou n'a relativisé
28:53le drame et le péché
28:54qu'est la pédophilie
28:55donc ce sont deux choses différentes
28:57il y a des hommes
28:57qui se comportent
28:58extrêmement mal
28:59notamment des hommes d'Église
29:00là en l'occurrence
29:01de manière criminelle
29:02mais il y a un enseignement
29:04de l'Église
29:04qui est différent
29:05or cette préoccupation
29:06pour les personnes
29:07quelles qu'elles soient
29:08a toujours été le cœur
29:10et le fondement
29:10évidemment de l'enseignement
29:11de l'Église
29:12donc oui
29:13bien sûr
29:14je ne conteste absolument pas
29:15ce que vous faites remarquer
29:16simplement je pense
29:17que c'est une lecture
29:18qui ne peut pas servir
29:20à expliquer
29:21que désormais
29:21en gros il faut payer
29:22pour ce qui a été fait de mal
29:23vous dites pas d'expiation
29:25le mea culpa existe
29:26la confession existe
29:28reconnaître ses torts
29:30et la confession est personnelle
29:31est personnelle
29:32voilà
29:32mais reconnaître ses torts
29:34au nom des valeurs de l'Évangile
29:35quand on estime
29:36qu'on a dévié
29:36et qu'on a péché même
29:38et qu'on a trié
29:39l'enseignement
29:39de la parole du Christ
29:40c'est une réalité
29:41pour autant
29:42mettre en péril
29:44l'équilibre
29:45d'une société
29:45et en faisant croire
29:47à des gens
29:48qu'on va les rendre heureux
29:49en les faire venir ici
29:50ce n'est pas conforme
29:51aux valeurs de l'Évangile non plus
29:52c'est les tromper
29:53c'est satisfaire à une idéologie
29:55voilà
29:55et le contradit
29:57sur la France insoumise
29:58c'est quand ils disent
29:59il faut ouvrir les portes
29:59de la France
30:00nous pays capitalistes
30:01opulents, riches
30:02ouvrons les portes
30:04de la France
30:04à la misère du monde
30:05tout en disant
30:06à la phrase d'avant
30:07on fait venir les immigrés
30:08pour les exploiter
30:08parce que c'est une bien d'oeuf pas cher
30:09elle est où la vérité ?
30:11absolument
30:12voilà il y a une contradiction
30:13qui est en effet
30:14stupéfiante
30:15d'ailleurs le patronat
30:16avait précédé
30:18la France insoumise
30:19dans son discours
30:19c'est assez original
30:20comme succession
30:20mais c'est quand même
30:21la stricte vérité
30:22de ce qui s'est passé
30:23on va dire
30:23dans la défense acharnée
30:25de cette immigration
30:26et là
30:27sur le terrain
30:28évidemment
30:28de l'économie
30:30c'est assez stupéfiant
30:31et moi ça me fascine
30:32enfin ça me fascine
30:33ça me fait de la peine
30:33mais il y a un côté fascinant
30:35de voir en effet
30:36des personnes
30:37qui souvent
30:38s'étiquettent
30:39elles-mêmes
30:39enfin se revendiquent
30:40de gauche
30:41arriver sur les pâteaux
30:42en disant
30:42mais il y a
30:44les fameux métiers
30:45en tension
30:45il y a des travaux
30:46que les français
30:47les fameux travaux
30:48que les français
30:48ne veulent pas faire
30:49et on se dit
30:50mais jamais vous vous êtes posé
30:51la question de savoir
30:51pourquoi est-ce que
30:52ces travaux peinaient
30:53à trouver des vocations
30:55pourquoi est-ce que
30:56le rapport au travail
30:57précisément
30:57était dans certains
30:58domaines d'activité
30:59aussi problématique
31:01et vous vous êtes dit
31:02on va faire venir
31:03des esclaves
31:03qui vont accepter
31:04ces métiers-là
31:05qui vont rester
31:05puis au bout de quelques années
31:07qui vont vouloir
31:07eux aussi changer
31:08parce qu'en réalité
31:09les conditions
31:10d'exercice du travail
31:10ne sont pas dignes
31:13bon bah cette question
31:14n'est jamais venue
31:14à l'esprit de personne
31:15apparemment
31:15je trouve ça assez stupéfiant
31:17qu'on finisse par se dire
31:18c'est pas grave
31:18on va en faire venir d'autres
31:19ils sont pas pénibles
31:21quand ils arrivent
31:21ils demandent rien
31:22c'est une manière
31:23de concevoir
31:24la fameuse dignité
31:25des personnes
31:25que l'on est censé accueillir
31:26de manière très originale
31:28me semble-t-il
31:28et je n'y vois pas
31:29une immense charité
31:30pour tout dire
31:32et pour reprendre
31:33votre exemple
31:33de la confession
31:35qui est très belle
31:36en effet la confession
31:37je disais
31:38elle est personnelle
31:39parce que souvent
31:40on a tendance
31:40à s'excuser
31:41pour le voisin
31:41on a toujours
31:42plus de mal
31:43à demander pardon
31:44pour ses propres fautes
31:45mais la confession
31:46elle a pour but
31:46de dire
31:47vous demandez pardon
31:48et derrière
31:49on vous promet
31:49la rédemption
31:50va en paix
31:51et ne pêche plus
31:51certes
31:52mais va en paix
31:53tu as demandé pardon
31:54va en paix
31:55et poursuis le bien
31:56et là aujourd'hui
31:57on se dit
31:57quand on doit reconnaître
31:59les fautes
31:59souvent on reconnaît
32:00les fautes
32:00de l'autre
32:01ou de l'autre
32:02qui nous a précédé
32:03ou de l'autre
32:04qui est à côté de nous
32:04exactement
32:06et on s'excuse
32:07pour les fautes
32:08de l'autre
32:08en se disant
32:09finalement j'ai demandé pardon
32:10mais du coup
32:11je vais provoquer
32:11mon suicide
32:12mais c'est pas du tout
32:13du tout
32:14du tout
32:14le sens de la confession initiale
32:16et je pense que ça n'est pas
32:17exactement la définition
32:18de l'espérance
32:19donc il y a
32:20il y a un moment
32:21où il faut reconnaître
32:22simplement
32:22et je pense que c'est d'ailleurs
32:23le vrai sujet
32:25de ce débat
32:26je pense qu'il faut accepter
32:27que nous avons des limites
32:28moi aussi je vous disais
32:30tout à l'heure
32:30à l'intermède
32:31que je rêverais
32:32de pouvoir sauver le monde
32:33j'en rêverais
32:34simplement j'ai conscience
32:35de mes limites
32:35et j'ai conscience même
32:36des limites nationales
32:37c'est à dire
32:37à l'échelle de mon pays
32:38c'est impossible
32:40de sauver le monde
32:41tel qu'il est aujourd'hui
32:42de sauver les personnes
32:43individuellement
32:44en préservant
32:45un système économique
32:46qui ne soit pas
32:47totalement une exploitation
32:49abusive des personnes
32:51de préserver
32:52une harmonie culturelle
32:54qui ne soit pas
32:55une manière
32:55que nous ne soyons plus
32:58que des particules
32:59déliées les unes des autres
33:00et pour revenir
33:00à la question de la pauvreté
33:01je refais le lien
33:02avec tout à l'heure
33:03mais vous savez
33:04on dit souvent
33:04qu'en effet
33:05pour les plus pauvres
33:06l'appartenance à la nation
33:07et donc l'appartenance nationale
33:09est la vraie richesse
33:10pourquoi ?
33:11parce que ça permet
33:12un enracinement
33:12et une appartenance
33:14Charlotte Dornelas
33:16on va venir au sujet
33:16l'application
33:17de ce débat
33:18chrétien
33:19dans la vie politique
33:20française
33:20avec ses conséquences électorales
33:22vous restez avec nous
33:23vous nous appelez
33:24au 0826 300 300
33:26ou Emmanuel Galasso
33:27vous recevra
33:28avec grande attention
33:29et on poursuit
33:30ce débat passionnant
33:31qui synthétise
33:32j'allais dire
33:33toutes les souffrances
33:33de la société française
33:34à tout de suite
33:35la France dans tous ses états
33:37jusqu'où peut-on accueillir
33:38les migrants ?
33:40c'est la question
33:40que se pose
33:41Charlotte Dornelas
33:42avec Mgr Olivier Leborg
33:44évêque d'Arras
33:46dans un ouvrage
33:47édité
33:47chez Desclés
33:48de Brouvert
33:48voilà
33:49comment les chrétiens
33:49doivent-ils approcher
33:50la question
33:50de l'immigration
33:51on est au cœur du sujet
33:53Charlotte Dornelas
33:54prodigieuse encyclique
33:57les Rom Nova Rom
33:58de Léon XIII
33:59en 1891
33:59qui voit arriver
34:00le marxisme
34:01se rend compte
34:02peut-être que l'église
34:03n'a pas toujours été
34:03du côté des pauvres
34:04comme il le fallait
34:05et qu'il faut faire
34:06un sursaut
34:06aujourd'hui
34:07on est dans une réalité politique
34:09en France
34:09une réalité électorale
34:10les partis d'extrême droite
34:13qui étaient considérés
34:14alors jamais anti-chrétiens
34:16mais qui étaient plutôt
34:17du côté
34:17de l'attention
34:18de la dénonciation
34:21de l'étranger
34:21sont aujourd'hui
34:22plébiscités
34:23électoralement
34:24selon un sondage de l'IFOP
34:25que vous en suivez en livre
34:2642% des catholiques
34:28ont plutôt tendance
34:29à voter pour des partis
34:30ressemblationnels
34:31cette mouvance
34:31avec Zemmour
34:32comment s'est faite
34:33cette évolution
34:34politique
34:35dans la mentalité
34:36des chrétiens
34:37qui ont peut-être compris
34:38c'était plutôt du côté
34:39de ces partis-là
34:40que les valeurs chrétiennes
34:40étaient défendues
34:41et pas tellement
34:42dans les partis de gauche
34:43qui sont censés être
34:43plus évangélistes
34:44c'est un immense paradoxe
34:45philosophique
34:46au cœur de la société française
34:47C'est vrai que je pense
34:49que la question de la pauvreté
34:50est une question
34:51qui moi me passionne
34:52parce que d'abord
34:53il y a différentes sortes
34:54de pauvreté
34:55on connaît tous
34:56on a déjà rencontré
34:57des gens qui ont beaucoup d'argent
34:58mais qui nous semblent très pauvres
34:59Et les pauvres et les ouvriers
35:01votent à droite aussi
35:02non seulement les chrétiens
35:03mais en plus
35:03l'ancien électorat socialiste
35:05communiste
35:05vote aussi pour l'Assemblée nationale
35:07Qu'est-ce qui s'est passé là ?
35:08Je pense qu'il y a
35:10outre la question
35:11du domaine social
35:13et du domaine économique
35:14parce que le Rassemblement national
35:16a un discours là-dessus
35:17qui est audible
35:18par beaucoup
35:18de ces personnes-là
35:20de considération
35:21on va dire
35:21justement
35:22de la réalité économique
35:24et parfois vraiment difficile
35:25d'une large partie
35:26de leur électorat
35:27qui autrefois
35:28votait à gauche
35:29On est très loin
35:30du sauver sauver la France
35:31au nom du Sacre de Cœur
35:32que chantait l'Église Taty
35:33sous le maréchal Pétain
35:34C'était quand même
35:34l'Église catholique
35:35Elle n'était peut-être pas
35:36du beau côté du Manche
35:37à ce moment-là
35:37L'évolution est très nette
35:39Oui, il y avait
35:39tellement de gens du Beauvais
35:41que...
35:42Mais ce qui est sûr
35:44c'est qu'aujourd'hui
35:45je pense que
35:45la considération politique
35:47des conséquences
35:49de l'immigration
35:50vous savez
35:50c'est toujours plus difficile
35:52sur le terrain politique
35:52de prévenir
35:53que de constater
35:54Or je pense que
35:55les discours précédents
35:57qui prévenaient
35:58ou en tout cas
35:59qui voulaient prévenir
36:00des conséquences
36:01qu'il fallait prendre en compte
36:03d'une immigration
36:03importante
36:05étaient assez peu audibles
36:08mais d'ailleurs
36:08par pas grand monde
36:09Aujourd'hui
36:10on a des débats
36:10qui sont sans cesse
36:12et encore une fois
36:12quoi qu'on en pense
36:13personne ne peut nier
36:16que ça occupe énormément
36:17de notre temps
36:18Ensuite c'est ajouté
36:19et ça c'est plus récent
36:20la question de l'islam
36:21évidemment
36:22dans cette immigration
36:23et je pense
36:25qu'il y a
36:26la question de l'islamisme
36:27pour le coup
36:28qui taraude
36:30on va dire
36:30une partie de cette immigration
36:31islamique
36:32est importante
36:34dont les tenants
36:34aïssent profondément
36:36le christianisme
36:37Ah oui ça c'est sûr
36:37c'est peu de le dire
36:38Il faut les recevoir quand même
36:40on t'en a joué gauche
36:41Non mais justement
36:43là il y a la question
36:44aussi de la prudence
36:45et de savoir
36:45pourquoi on accueille
36:46et je pense d'ailleurs
36:47que cette mouvance
36:48ce mouvement
36:49on va dire électoral
36:50vers le rassemblement national
36:52et vers d'autres
36:52est très intéressant
36:54à analyser dans le détail
36:55sur la question migratoire
36:56qui nous occupe aujourd'hui
36:57pourquoi ?
36:57Parce que même
36:58sur la question de l'immigration
36:59et sur la question
37:00des conséquences de l'immigration
37:01quand vous détaillez
37:02dans tous les partis
37:03même à gauche
37:04et même à l'extrême gauche
37:06la gauche radicale
37:07appelons-la comme on veut
37:08même là
37:09il y a une forte partie
37:11de l'électorat
37:11voire majoritaire
37:12qui dit attention
37:14attention
37:14mais pourquoi ?
37:15Parce que si on accueille
37:16au nom de valeur
37:17que l'importance
37:19de l'immigration
37:19risque de s'embouler
37:22c'est-à-dire que demain
37:23je reprends votre auditeur
37:24tout à l'heure
37:25qui disait
37:26mais si dans 30 ans
37:27il y a une majorité
37:28de la population
37:29qui se revendique islamique
37:30et donc avec d'autres mœurs
37:31avec d'autres modes de vie
37:34on va dire une majorité
37:34de la population musulmane
37:36si c'est ça
37:37mais alors
37:37les valeurs
37:38la manière d'être au monde
37:40ne sont plus les mêmes
37:41donc nous aurons accueilli
37:42au nom de valeurs
37:43qui auront donc disparu
37:44par le biais de notre accueil
37:45pourtant c'est le même dieu
37:47en principe
37:47que voulons-nous
37:48je pense
37:50alors là
37:50c'est sur le terrain de la foi
37:51alors c'est une autre lecture
37:52bien entendu
37:52le Coran n'est pas l'évangile
37:54c'est pourtant un monothéisme
37:56est-ce que le monothéisme
37:58ne conduit pas quelque part
37:59comme c'est une religion révélée
38:01et le christianisme en est une
38:03est-ce qu'on n'a pas tendance
38:03à dire
38:04j'ai la vérité avec moi
38:05au contraire
38:06les polythéistes
38:06c'est assez tolérant
38:07on pouvait prier
38:08tous les dieux
38:09qu'on voulait
38:09dans Rome
38:09c'était un petit peu
38:11la pagaille théologique
38:13et là
38:14le fait de dire
38:14c'est moi
38:15qui ai la vérité incarnée
38:16le christianisme
38:17l'a utilisé
38:17ce sens de la vérité absolue
38:19et si tu ne crois pas
38:20à mon dieu
38:20je t'élimine
38:22absolument
38:23simplement
38:23je pense que la différence
38:25c'est qu'on a tendance
38:26à dire
38:26c'est les religions du livre
38:27le catholicisme
38:28n'est pas une religion du livre
38:29c'est une religion d'une personne
38:30il y a l'incarnation
38:31sur un texte quand même
38:32sur un texte bien sûr
38:34mais ce que je veux dire
38:34c'est que l'exemple
38:35c'est l'imitation de Jésus-Christ
38:37c'est pas les textes à la lettre
38:38c'est pas une religion littéraliste
38:40d'ailleurs c'est pour ça
38:41que ces débats sont possibles
38:42et que personne
38:43peut-être cinq
38:44avec Alexandre Saint-Thomas
38:46et qu'il n'y a pas de menace
38:48d'excommunication
38:48sur des désaccords politiques
38:50ou d'interprétation
38:51en tout cas aujourd'hui
38:52ce qui est quand même important
38:54et ce qui fait aussi
38:56une différence
38:57c'est précisément
38:58cette incarnation
38:58et donc il n'y a pas de peur
39:00il n'y a pas de différence
39:02totale
39:02entre le ciel et la terre
39:04il y a un trait d'union
39:05qu'il faut trouver
39:06et il y a simplement
39:07moi ce que je crains
39:08et d'ailleurs c'est quelque chose
39:09qu'on aborde
39:10c'est l'eschatologie terrestre
39:12c'est-à-dire finalement
39:12on va chercher le royaume de Dieu
39:14ici
39:14et alors là
39:15on ne prend pas en compte
39:16nos limites
39:17Dieu n'a pas de limites
39:18et pour répondre
39:19à votre question de la vérité
39:20moi je ne pense pas
39:21détenir la vérité
39:22en revanche
39:23ma foi
39:24me pousse à dire
39:25que la vérité est une
39:26et qu'elle est Dieu
39:28et qu'elle est amour
39:29et qu'elle est amour
39:30évidemment
39:30mais ce sont deux choses
39:32différentes que de dire
39:33je crois
39:34du verbe croire vraiment
39:37donc sur le terrain de la foi
39:38je crois que la vérité
39:40est Dieu
39:40que Dieu est la vérité
39:42donc qu'elle existe
39:42et qu'elle est une
39:43mais elle est extérieure à moi
39:45donc je l'approche
39:46en parlant
39:46j'essaye avec vous
39:48ce matin
39:48avec Mgr Le Borne
39:49dans ce livre
39:50avec tous les gens
39:50que je croise
39:51j'essaye avec nos intelligences
39:53nos cœurs
39:53nos volontés respectives
39:55d'approcher de cette vérité
39:56donc je ne dis pas
39:57que je la détiens
39:58je dis qu'elle existe
39:59et qu'elle est une
40:01et qu'elle n'est pas relative
40:02c'est ça qui m'oppose
40:03au relativisme
40:04en revanche
40:05il y a évidemment
40:06et c'est tous les fanatismes
40:07d'ailleurs
40:08et c'est évidemment
40:09la question de l'islamisme
40:10aujourd'hui
40:11il y a des gens
40:11qui pensent détenir
40:13eux la vérité
40:14et donc leur interprétation
40:15pousse à tuer
40:16la personne qui est en face
40:17c'est ça évidemment
40:18la menace aujourd'hui
40:19par essence
40:19même si beaucoup
40:21de chrétiens
40:21et de prélals
40:22n'ont pas respecté
40:23ce principe
40:24c'est une des premières
40:25des valeurs
40:26dans la compassion
40:27et dans la charité
40:28la tolérance
40:29est fondamentale
40:29mais là encore une fois
40:31la définition de la tolérance
40:32est importante
40:32puisque dans la continuité
40:33les mots ont un peu
40:34perdu leur sens
40:35l'église catholique
40:36demande de tolérer
40:37plus que de tolérer
40:38d'aimer
40:39parce qu'on tolère un mal
40:40la plupart du temps
40:41l'église demande
40:42d'aimer les personnes
40:43tout en ne tolérant pas
40:45les actes
40:46pourquoi ?
40:47pourquoi cette distinction
40:48est importante
40:49quand on dit
40:49cet acte là
40:50est intrinsèquement mauvais
40:51la personne n'est pas mauvaise
40:53l'acte qu'elle pose
40:54peut l'être intrinsèquement
40:56et nous le disons
40:57précisément par charité
40:58parce que je vous aime
40:59je vous dis que l'acte
41:00que vous posez est mauvais
41:01pour vous
41:02et pour les autres
41:03éventuellement
41:03donc c'est une différence
41:05qui est importante
41:06et on peut en effet
41:07poser des actes mauvais
41:08mais avoir toujours
41:09de la considération
41:10pour les personnes
41:11et je pense que cette distinction
41:12n'est pas seulement importante
41:13elle est absolument nécessaire
41:15et on la perd parfois
41:16ces derniers temps
41:17Jusqu'où peut-on accueillir
41:18les migrants ?
41:19C'est un dialogue
41:20entre Mgr Olivier Leborgne
41:22évêque d'Arras
41:23et Charlotte Dornelas
41:25journaliste au JDD
41:26dans un ouvrage publié
41:27par Desclay de Brouwer
41:29où les chrétiens
41:30pourront trouver
41:31les éléments de réflexion
41:32et quelque part
41:34même j'allais dire
41:35de décision
41:36à prendre dans sa vie quotidienne
41:38par rapport au problème
41:40de l'immigration en France
41:40qui divise et qui déchire
41:42notre société
41:43voilà
41:44vous étiez sur
41:45vous êtes sur Sud Radio
41:46vous êtes toujours
41:46vous allez retrouver
41:47Brigitte Laé
41:48qui va pas nous parler
41:50de migrants
41:50mais va quand même
41:51nous parler d'amour
41:52et de fraternité
41:53et moi je vous dis
41:55rendez-vous à demain midi
41:56et je remercie
41:57Julien Delmas
41:59pour la qualité des sons
42:00qu'il nous a émis
42:01Emmanuel Galasso
42:04qui a reçu nos auditeurs
42:05et mon infirmière
42:07Maud Coffler
42:08qui m'a pas fait baptiser
42:10mais qui veille sur moi
42:11comme une mère
42:12on vous retrouve tous demain
42:14on est ravis de vous accueillir
42:15et là on vous laisse
42:16dans les bras
42:17de la belle Brigitte Laé
42:19pour des émois sensoriels
42:21sans limite
42:21mes frères
42:22allez en paix
42:23dans la paix du Seigneur
42:24la baisse est dite
42:25Sud Radio
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