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00:00Générique
00:00Bienvenue dans le débat, ce 25 novembre c'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
00:10L'occasion d'évoquer le masculinisme, l'idéologie qui légitime la haine des femmes et qui se propage sur les réseaux sociaux.
00:18Selon les Nations Unies, les plateformes numériques sont devenues l'un des principaux vecteurs de violences sexistes dans le monde.
00:24La série britannique Adolescence le révèle très bien, un adolescent radicalisé par les sites masculinistes finit par assassiner une camarade de classe.
00:33Cette série est d'ailleurs montrée dans les écoles en Grande-Bretagne comme un outil de prévention.
00:38En France, le 27 juin dernier, un adolescent de 18 ans a été arrêté pour un projet d'attentat inspiré par le masculinisme.
00:45Il est soupçonné d'avoir projeté d'attaquer des femmes au couteau.
00:48Et le 1er juillet dernier, pour la première fois, le parquet national antiterroriste a mis un jeune homme en examen pour projet d'attentat lié à la communauté incel.
00:58Une contraction en anglais de involuntary celibate, c'est-à-dire le célibataire involontaire,
01:04qui se caractérise notamment par la haine des féministes accusées d'entraver leur acte, leur accès sexuel aux femmes.
01:10Alors de quoi le masculinisme est-il le nom ? Est-ce une idéologie, un mouvement ?
01:15Comment finalement les réseaux sociaux le rendent-ils plus visible, plus attractif aussi ?
01:20Et puis comment lutter, le masculinisme, une dérive explosive ?
01:23On pose ces questions à mes invités.
01:24Véronique Arioton est avec nous ce soir.
01:26Bonsoir.
01:26Vous êtes députée Ensemble pour la République.
01:29Merci d'être là.
01:30En face de vous, nous avons Laure Salmona.
01:32Bonsoir.
01:33Directrice de Féministes contre le cyberharcèlement.
01:36Bienvenue également.
01:37Alice Apostoli est avec nous ce soir.
01:39Bonsoir.
01:40Vous êtes cofondatrice et co-directrice de l'Institut du genre en géopolitique.
01:45Et puis Muriel Reus est avec nous ce soir.
01:47Bonsoir.
01:47Vous êtes présidente de l'association Femmes Avec et également cofondatrice de MeToo Média.
01:54Avant de démarrer cette discussion, je vous propose de faire un point en image justement
01:57sur l'essor du masculinisme sur les réseaux sociaux avec Julien Chiida.
02:03Sur les réseaux sociaux, certains influenceurs prônent des idées masculinistes.
02:08Une idéologie apparue dans les années 1980 en Amérique du Nord.
02:13Elle a pour but de défendre les hommes, considérés comme opprimés et victimes des avancées féministes.
02:18Des discours qui portent et trouvent des adeptes chez les jeunes, notamment en France.
02:22C'est ce qu'indique le rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes de janvier 2025.
02:28Il existe une polarisation croissante d'une partie de la jeunesse,
02:31avec d'un côté des femmes plus sensibles au féminisme
02:34et de l'autre une partie des jeunes hommes plus sensibles à des positions sexistes,
02:39très dures, aux discours masculinistes et aux mouvements réactionnaires et politisés.
02:43Une radicalisation des discours conservateurs sur la place des femmes
02:46qui se traduit en chiffres dans l'enquête qui a permis d'établir le rapport.
02:5045% des hommes de moins de 35 ans estiment qu'il est difficile d'être un homme dans la société actuelle.
02:57C'est plus 19% en deux ans pour les 15-24 ans.
03:01Autre sentiment qui ressort de cette enquête,
03:0313% des 25-34 ans estiment qu'il est difficile d'être un homme, mais facile d'être une femme.
03:09Les idées masculinistes infusent aussi sur le comportement que les jeunes hommes adoptent.
03:14Chez les moins de 35 ans, 53% pensent qu'il faut savoir se battre
03:18et 46% qu'il ne faut pas montrer ses émotions.
03:22Le Haut Conseil pour l'égalité préconise la mise en place d'un programme de sensibilisation pour tous les jeunes,
03:27notamment sur le respect des autres et la prévention des violences sexistes et sexuelles.
03:31Alice Apostoli, on voit un peu ces stéréotypes.
03:36Le masculinisme, c'est d'abord un discours, une idéologie née aux Etats-Unis ?
03:40Voilà, surtout qui a été créée en Amérique du Nord.
03:45C'est un courant qui repose sur l'idée qu'aujourd'hui, la masculinité, elle est attaquée
03:48et qu'elle soit en crise et qu'elle est attaquée par toutes les avancées pour l'égalité des genres.
03:57Donc les enjeux de crise de masculinité, elles ont toujours existé.
04:00En revanche, dans sa forme contemporaine, elle date surtout des années 80,
04:03en réaction notamment aux lois qui sont passées pour assurer le versement des pensions alimentaires.
04:09Donc le masculinisme, on en entend beaucoup parler sous le prisme des réseaux sociaux,
04:12sous le prisme de la jeunesse.
04:14Le masculinisme, c'est une idéologie bien plus large,
04:16avec différentes offres idéologiques pour les jeunes à travers les réseaux sociaux,
04:20mais aussi les hommes plus mûrs.
04:22Et à la base, le masculinisme tel qu'on le connaît aujourd'hui,
04:26il existe à travers un plaidoyer politique pour lutter, saper, tout avancer pour l'égalité des genres,
04:34notamment tout ce qui est à la base l'autonomisation des femmes.
04:38Et petit à petit, aujourd'hui, on se rend compte que les enjeux de sexualité,
04:41les enjeux de droit à la santé sexuelle et reproductif
04:45et la destruction des normes de genre sont des sujets particulièrement prisés.
04:51Ils font partie de leur discours.
04:52Alors Salmona, il y a plusieurs communautés.
04:53La communauté incel, on en parlait, qui est une branche du masculinisme,
04:57les célibataires involontaires.
04:59Il y a aussi une autre communauté qui s'appelle les myctos.
05:02Donc ça, ce sont les men going their own way,
05:05les hommes suivant leur propre voie.
05:07Qu'est-ce qui les unit, toutes ces communautés de masculinisme ?
05:10La haine des femmes ?
05:11Je pense que oui, ils sont unis dans la misogynie, dans la critique aussi du féminisme.
05:16Parce que le féminisme, c'est un danger pour eux.
05:19C'est finalement l'émancipation des femmes les menace.
05:23Il y a vraiment cette idée-là qu'ils vont perdre du pouvoir si les femmes accèdent à l'égalité.
05:29Et pour eux, en fait, elles n'accèderaient pas à l'égalité.
05:31Elles leur feraient perdre du pouvoir.
05:33C'est un peu cette vision-là.
05:35Après, ils sont aussi, pour beaucoup d'entre eux, aujourd'hui, sur les réseaux sociaux,
05:42unis par une dimension assez économique.
05:47C'est-à-dire que tous les contenus qui vont être proposés aux jeunes
05:51et qui vont vendre une idéologie masculiniste,
05:56en général, sont aussi des contenus qui génèrent énormément de revenus
05:59pour les personnes qui les créent.
06:00Donc il y a un business model.
06:02Parce qu'il y a du flow.
06:04Il y a des gens qui regardent, il y a des adeptes.
06:07Et donc c'est ça qui fait le business.
06:10Ça fait beaucoup d'audience, ça fait beaucoup de vues.
06:12Et ce sont des contenus qui sont monétisés le plus souvent par les plateformes.
06:16C'est des gens qui vendent des formations pour mieux séduire,
06:19pour se muscler, pour devenir un « vrai homme ».
06:24Et donc ça va générer énormément de revenus et tout un business.
06:27Muriel Reus, vous êtes fondatrice de MeToo Media et plus directrice,
06:34mais fondatrice toujours.
06:35Est-ce que c'est justement une réaction au mouvement MeToo, à votre avis, le masculinisme ?
06:38C'est aussi une réaction au mouvement MeToo.
06:40Oui, bien sûr, c'est un mouvement de backlash, si vous voulez, à ce que MeToo a provoqué.
06:45Mais enfin, le masculinisme, ça existe depuis longtemps.
06:48Ça se met en mouvement chaque fois que les femmes gagnent des droits.
06:50Mais c'est un mouvement, ce n'est pas un épiphénomène.
06:54C'est un mouvement structuré.
06:56C'est un mouvement structurant de l'antiféminisme.
06:59En fait, si vous voulez, c'est les masculinismes, ça lutte contre le féminisme.
07:04Et donc c'est un courant structuré de l'antiféminisme.
07:07C'est un réflexe de défense du patriarcat.
07:10On dit aujourd'hui, on entend beaucoup, les hommes sont en crise.
07:13C'est à cause des femmes et des féministes.
07:15C'est à cause d'une féminisation de la société.
07:17Mais en fait, c'est surtout un mouvement de lutte contre toutes les avancées féministes.
07:22Vous êtes d'accord, Véronique Riotton, vous qui êtes la femme politique de ce plateau.
07:27Est-ce que c'est un discours politique, le discours masculiniste ?
07:29C'est surtout une idéologie qui viendrait du fait que les hommes seraient victimes finalement
07:36de...
07:39C'est un retournement du discours féminisme.
07:41et que les hommes seraient victimes de tout ce qui est prôné pour l'égalité.
07:48Donc c'est un backlash, vous diriez aussi.
07:50C'est aussi.
07:51C'est aussi un backlash.
07:53Et puis c'est un mouvement qui est international.
07:55On le voit quand on est dans des instances de multilatéralisme.
07:59On voit bien que les mouvements sont organisés
08:02et qu'on les a partout dans le monde aujourd'hui.
08:06Et d'ailleurs, c'est le premier masculiniste à avoir assassiné six personnes.
08:12Elliot Rodger, on voit encore d'ailleurs sa vidéo sur les réseaux.
08:16Il a tué six personnes à Istavista.
08:2014 blessés également.
08:21C'était en Californie en 2014.
08:23C'est le fondateur de Incel, lui, Alice Apostoli.
08:27Alors, c'est pas vraiment un fondateur,
08:29mais c'est plus une icône.
08:32Il a été érigé presque en martyr
08:33dans l'idée que, voilà, on lui avait volé une sexualité,
08:40on lui avait volé une vie amoureuse
08:41parce que, voilà, les femmes ne voulaient pas de lui
08:44et que ce n'était pas de sa faute.
08:46C'était la faute de la société,
08:48la faute des femmes de ne pas vouloir lui accorder de l'attention.
08:53Et c'est d'ailleurs ce qu'il a dit dans son manifesto avant de mourir
08:55et blâmer ouvertement les femmes dans leur généralité.
08:58Mais on peut dire que c'est un peu le premier, tout de même,
09:00à être allé aussi loin dans le discours, dans l'idéologie
09:03et ensuite de passer à l'acte ?
09:05Alors, pas forcément dans les discours et dans l'idéologie
09:07puisque, voilà, on peut trouver des discours particulièrement cruels en ligne.
09:11En revanche, oui, c'est le premier à aller passer à l'action
09:12dans un objectif d'attentat,
09:14donc un acte de violence politisé, revendiqué pour une idéologie.
09:18Et là, ce n'était pas le dernier.
09:20Et ce n'était pas le dernier, donc il y en a un autre, en tout cas.
09:23En France, cette fois, Michael Filetas qui a tué sa femme en janvier 2020
09:26en région parisienne de 80 coups de couteau.
09:29Laure Salmona, donc exactement dans le même setting, si je puis dire.
09:34Et puis, on retrouve toujours tout de même ce langage.
09:36Par exemple, tu dois choisir de prendre la pilule rouge.
09:39En fait, ils évoquent des Matrix,
09:41qui est quand même un film des années 80
09:42où on prend Matrix, où il fallait prendre la pilule rouge
09:46pour sortir de l'illusion,
09:47ou la pilule bleue pour rester en illusion.
09:49Ils utilisent ces codes.
09:50Toute cette idéologie est très codifiée, finalement.
09:54Et elle utilise des stéréotypes déjà très anciens en même temps.
09:58Oui, et puis c'est une culture qui est partagée.
10:01Il y a aussi, on va dire, une forme de mémification de la violence.
10:05C'est-à-dire, finalement, on a beaucoup tendance à parler de troll
10:10ou à voir des blagues misogynes aussi sur Internet.
10:14C'est-à-dire qu'il y a toute une idéologie qui va passer,
10:17qui va être lissée par l'humour,
10:22par cette forme d'humour très spécifique à Internet
10:25que sont les mèmes, des sortes de private jokes,
10:29de détournement d'images, par exemple,
10:32ou de détournement de codes.
10:34Et tout Internet va être bombardé de ça.
10:36Et en fait, il y a une espèce de soft power à ça.
10:41C'est-à-dire que ça permet aussi de diffuser un projet politique
10:46sans trop en avoir l'air.
10:48Et de toujours, si les contenus sont signalés,
10:52de faire passer ça pour de l'humour
10:55et de contester tout ce qui est signalé.
10:58Mais c'est un peu comme les campagnes de cyberharcèlement.
11:00On l'a vu dans le cas Amber Heard et Johnny Depp
11:03où il y a vraiment eu une forme de mémification,
11:06de lolification du cyberharcèlement.
11:09Et sous couvert du mur, Mur El-Reus,
11:11est-ce que ça n'est pas vraiment de la propagande ?
11:12Finalement, on retrouve un petit peu les mêmes mécanismes,
11:16même que dans l'islamisme, propagande...
11:18D'ailleurs, il reproche aux femmes de soutenir l'islamisme,
11:22les masculinistes.
11:24En fait, je crois que ce qui est très important,
11:25c'est de comprendre que c'est un groupe structuré,
11:27que ce sont des groupes structurés,
11:28et que c'est un écosystème.
11:30Et qu'on les retrouve partout.
11:31On les retrouve dans l'asperte privée.
11:33On les retrouve beaucoup dans les groupes de pères divorcés
11:35qui mettent en avant énormément de jugements,
11:39qui reprochent les jugements de gardes d'enfants, etc.
11:43qui prônent l'aliénation parentale,
11:44qui est ce concept que les mères et que les juges, d'ailleurs,
11:48commencent à refuser de façon extrêmement forte.
11:49Qu'est-ce que vous appelez, l'aliénation parentale ?
11:51C'est la manipulation des mères qui influence des enfants
11:54au décrément des pères, pour faire un petit résumé.
11:56Donc c'est ce que eux disent ?
11:58C'est ce que disent, oui, bien sûr.
11:59On retrouve aussi ces groupes dans les retraites d'hommes virils.
12:02Vous en avez parlé tout à l'heure.
12:03Des hommes qui se retrouvent ensemble,
12:04qui se baignent dans des eaux à moins 10 degrés,
12:08ou à moins 15 degrés,
12:09qui se roulent dans la neige,
12:11qui refusent la masturbation,
12:12qui disent qu'il faut être complètement sains pour être virils.
12:17On le retrouve aussi chez Mark Zuckerberg,
12:20qui, dernièrement, a dit qu'il fallait viriliser les entreprises américaines
12:23et que la chasse aux sangliers lui avait redonné une forme de virilité.
12:27On les retrouve dans les causes de séduction,
12:29ce que l'on appelle les pick-up artistes,
12:31et dans les influenceurs,
12:33et aussi dans l'extrême droite.
12:35Donc c'est pour ça que c'est aussi un mouvement politique.
12:37Et les incels dont vous parliez tout à l'heure,
12:38c'est peut-être le groupe le plus dangereux aujourd'hui, d'ailleurs,
12:41en Grande-Bretagne.
12:42Un fameux célibataire volontaire.
12:43Un célibataire involontaire qui reproche aux femmes
12:45de ne pas les avoir choisis,
12:46parce que pas assez de 10 ans pour être choisis.
12:49Et au Canada et en Grande-Bretagne,
12:51c'est considéré comme une atteinte à la sécurité nationale,
12:53ces groupes-là.
12:54Pourquoi sont-ils les plus dangereux ?
12:56Parce qu'ils passent à l'acte.
12:57C'est ça, les deux dont on parlait étaient des célibataires involontaires.
13:00Oui, ils passent à l'acte et ils tuent des femmes.
13:02Et ils tuent des jeunes femmes, des jeunes filles.
13:05Parce qu'ils ont l'impression d'être mis au banc de la société,
13:08parce qu'ils n'ont pas été choisis pour des qualités physiques,
13:11la plupart du temps, intellectuelles,
13:13par des femmes qui préfèrent que les hommes beaux.
13:15On s'est complètement construits sur des stéréotypes.
13:19Véronique Ruyenton, est-ce que finalement,
13:20la désinhibition de quelqu'un comme Trump,
13:23de cette mouvance maga,
13:25incite finalement à un essor du masculinisme ?
13:29Je ne sais pas si c'est cette dimension trumpiste,
13:32mais ce qui est sûr, c'est que c'est très insidieux.
13:35Et tout l'enjeu, c'est de permettre de les découvrir
13:39et de nommer les choses
13:41et d'arriver à cartographier ces mouvements masculinistes
13:46pour pouvoir les démasquer en réalité.
13:49Ils sont de plus en plus puissants, on peut le dire ce soir ?
13:51Ils sont de plus en plus présents.
13:53Et donc, d'où l'importance de cartographier.
13:55Il y a actuellement une action interministérielle
13:57qui vise à les repérer,
13:59qui vise à coordonner l'action internationale.
14:04Et puis, tout ça, ça a une visée de transformation vers nos jeunes.
14:07Parce qu'il faut démonter cette structuration
14:10et puis aller sur une dimension d'éducation vers nos jeunes,
14:14principalement nos jeunes garçons.
14:16Donc, on a des enjeux éducationnels importants.
14:18Avec les réseaux sociaux,
14:19le masculinisme est devenu une sorte d'écosystème,
14:21vous le disiez, avec des forums in-cell,
14:23des vidéos d'influenceurs.
14:25Le masculiniste Alex Hitchin a été auditionné d'ailleurs
14:28à l'Assemblée nationale sur les effets.
14:30C'était une assemblée nationale qui était réunie,
14:33une commission réunie sur les effets psychologiques de TikTok.
14:36Je vous propose de regarder un extrait de son audition.
14:39C'est un échange tendu entre lui,
14:41donc le masculiniste Alex Hitchin,
14:43et le député socialiste Arthur Delaporte,
14:45qui est président de la commission d'enquête TikTok.
14:47Quand vous dites,
14:49vous prenez son téléphone,
14:51si elle refuse, c'est une pute fin de relation.
14:53Ou encore, la majorité des femmes,
14:55énormément de P-U-T-E-S,
14:57peu de filles, bien.
14:58Ça, c'est des choses que vous avez dites.
15:01Déjà, vous vous remplacez pute par P-U-T-E-S,
15:04c'est pour échapper à la modération.
15:06Est-ce que les propos que je viens de citer
15:07vous semblent contrevenir aux conditions générales
15:10d'utilisation de la plateforme,
15:11et plus largement à la loi ?
15:13Je pense que vous vous avancez un peu trop.
15:15Étant donné que ces propos...
15:17Je vais terminer, s'il vous plaît.
15:19Parce que ces propos ont été prononcés dans un web YouTube,
15:21pas à la TikTok.
15:22Vous avez pris 10 secondes de mon propos,
15:25vous l'avez isolé,
15:25et vous venez de me le balancer à la gueule.
15:27C'est pas une petite...
15:28Je vous le balancer à la gueule, excusez-moi,
15:29mais vous prenez son téléphone,
15:30si elle refuse, c'est une pute fin de relation,
15:32c'est pas moins problématique.
15:32Je vous demande de me laisser finir.
15:34C'est moi qui mène l'audition.
15:35Je suis président de la commission d'enquête.
15:36Je vous demande de me laisser finir.
15:38Non, je vous lis.
15:39Je suis président.
15:40Excusez-moi.
15:41Excusez-moi, on va couper le son de M. Etchen.
15:43S'il vous plaît, si vous continuez.
15:44Je vous le couper.
15:45Je finis mon propos, s'il vous plaît.
15:48Je vous disais...
15:49Au revoir, monsieur.
15:49Bonne journée.
15:50Je finis mon propos.
15:54Alexi Chen a donc disparu de l'écran.
15:56Alice Apostoli,
15:57est-ce qu'ils ont, ces influenceurs,
15:59des stratégies, justement ?
16:01On sait qu'ils organisent des événements,
16:02vous le mentionniez tout à l'heure.
16:03Est-ce qu'ils ciblent des internautes
16:05peut-être plus fragiles ?
16:06Est-ce qu'ils embrigadent
16:08à l'aide d'un brainwashing ?
16:09Comment ça marche ?
16:10Comme l'avait mentionné
16:12Laure Salmona à l'instant,
16:14c'est un enjeu de profit, surtout.
16:16Il faut créer du contenu
16:19sur les réseaux sociaux,
16:21plus ils engagent les internautes,
16:23c'est-à-dire plus il est controversé,
16:25plus il crée de l'engagement,
16:26plus il est profitable
16:27et pour la personne qui crée le contenu
16:28et pour la plateforme.
16:29Et c'est pour ça qu'on a un problème
16:30au niveau de la responsabilité des plateformes
16:32parce que c'est un enjeu économique.
16:35Il se trouve que les grandes figures
16:37de la tech et les patrons
16:39de ces plateformes-là,
16:40on mentionnait Mark Zuckerberg,
16:41on peut mentionner aussi Elon Musk,
16:44Ils incarnent ce masculinisme, finalement.
16:46Ils adoptent aussi certains de leurs codes,
16:48en parlant de viriliser le travail,
16:51à travers les vêtements,
16:53la pratique des sports de combat aussi,
16:54beaucoup on retrouve ça.
16:56Et il se trouve que ces personnes-là
16:58vont aussi se positionner
17:00contre le fact-checking,
17:02qui permet la désinformation,
17:03vont se positionner contre la modération
17:05au nom de la liberté d'expression.
17:06Et en fait, on se retrouve
17:07avec un inversement des valeurs,
17:08on va prôner la liberté d'expression,
17:11le droit à l'anonymat sur Internet,
17:12pour pouvoir diffuser
17:15des discours de haine,
17:19des discours faux et des narratifs
17:20qui sont complètement fausses.
17:23Voilà.
17:24Selon un rapport de l'IRIS,
17:25le masculinisme,
17:26d'ailleurs ça c'est le titre de ce rapport,
17:28le masculinisme,
17:29outil d'influence antidémocratique
17:30partout dans le monde,
17:31il faut moins de 30 minutes
17:33pour que les algorithmes
17:34recommandent les forums incels
17:36aux jeunes internautes masculins.
17:38Donc là, moins de 30 minutes,
17:41c'est rien du tout.
17:42Ça veut dire que n'importe quel jeune homme,
17:44mais manifestement les femmes aussi
17:46les reçoivent,
17:47ont accès tout de suite,
17:49en tout cas ont accès
17:50à ce discours masculiniste.
17:52Donc ça a un impact réel, immédiat ?
17:56Ça a un impact immédiat,
17:57c'est comme ça que les algorithmes
17:58de recommandation des plateformes fonctionnent,
18:00c'est-à-dire qu'ils vont montrer
18:01les contenus les plus clivants,
18:03les plus polarisants,
18:04les plus susceptibles
18:05de vous garder accroché
18:07sur le contenu que vous visionnez,
18:09le plus susceptible
18:10d'être commenté également,
18:12parce que tout ça
18:13garde l'utilisateur sur le contenu
18:15et ça permet de récolter
18:17plus de données
18:17et de lui vendre
18:18plus de produits,
18:20plus de publicités.
18:21Alors certains sont bannis
18:22de certains réseaux,
18:23par exemple Andrew Tate,
18:24qui est vraiment
18:24le masculiniste américain,
18:27il a été banni de Facebook,
18:29me semble-t-il,
18:30mais en revanche,
18:31le réseau X l'a récupéré.
18:33Après, il y a des questions
18:35de modération,
18:36c'est-à-dire qu'on voit bien
18:37qu'Elon Musk,
18:38il voit un peu la modération
18:40à sa sauce,
18:42c'est-à-dire qu'il voulait interdire,
18:43il a interdit d'ailleurs
18:44la fonction,
18:45on ne peut plus bloquer
18:46les personnes sur Twitter,
18:47donc il refait un peu X
18:48à son image
18:49et il a réinvité ses amis,
18:53en fait on peut dire ça,
18:54mais je dirais qu'il y a vraiment
18:56une entreprise,
18:57dans les contenus
18:57qui sont diffusés,
18:58de déshumanisation
19:00et de normalisation
19:02de cette déshumanisation,
19:03avec des concepts
19:05qui vont réduire,
19:07par exemple,
19:08les femmes à leurs
19:09interactions sexuelles,
19:10on parle beaucoup
19:10du body count en ce moment.
19:12Le body count,
19:12expliquez ce que c'est
19:13que le body count.
19:14Et le body count,
19:15en fait,
19:15au départ ça voulait dire
19:17le nombre de morts
19:18après un accident
19:19ou sur un champ de bataille,
19:21mais ça serait le nombre
19:22de partenaires sexuels
19:23qu'on a eu dans sa vie,
19:24et bien sûr,
19:25pour les masculinistes,
19:26ça fait baisser
19:27la valeur des femmes
19:28si elles ont un body count élevé.
19:30Mais vous savez,
19:31le contenu
19:34le plus trendy
19:35dans les sphères masculinistes
19:37sur Internet,
19:38sur les réseaux sociaux
19:39en ce moment,
19:40l'un des contenus
19:40les plus trendy,
19:42c'est le droit
19:43de vote des femmes.
19:45Donc ils sont en train
19:45insidieusement
19:46de normaliser
19:49un débat
19:51sur la question
19:52du droit de vote
19:52des femmes.
19:53Ça c'est quand même
19:53un sacré recul,
19:54Muriel Reussin,
19:55qu'on en vienne
19:56à remettre en cause
19:57le droit de vote
19:57des femmes.
19:58C'est pour ça
19:59que c'est extrêmement dangereux,
20:00quand on regarde
20:00les jeunes garçons
20:01qui consomment
20:02ce type de contenu,
20:0380-85% d'entre eux
20:05connaissent Andrew Tate.
20:06C'est quand même
20:07énorme.
20:08On a une explosion
20:09des contenus
20:10alpha-mal
20:11sur les réseaux.
20:12Mal-alpha aussi,
20:13ça c'est leur grand...
20:14Mal-alpha,
20:14parce qu'ils parlent
20:15toujours de mal-alpha.
20:16C'est-à-dire des hommes
20:17très carrés,
20:17la mâchoire extrêmement carrée.
20:18On voit bien aux Etats-Unis
20:19toutes les opérations
20:20pour ressembler
20:21à ces stéréotypes
20:22d'hommes
20:23extrêmement puissants,
20:24costauds,
20:25etc.
20:25Et puis,
20:26ce que je trouve
20:27très inquiétant,
20:28c'est qu'aujourd'hui,
20:29n'importe quel adolescent
20:30peut tomber sur un discours
20:32masculiniste,
20:32même avant son premier flirt.
20:34Donc vous voyez
20:34ce que ça présuppose
20:35de la normalisation
20:36des rapports
20:37entre les femmes
20:38et les hommes.
20:38Et on assiste aujourd'hui
20:39à une polarisation
20:41de plus en plus importante
20:42entre les filles
20:42et les garçons.
20:43On a des filles
20:44qui sont de plus en plus
20:45politisées,
20:46féministes,
20:48pardon,
20:49très tôt,
20:50et des garçons
20:50qui s'interrogent vraiment
20:51sur leur rôle
20:52et sur leur relation
20:53aux femmes.
20:54Ce sont quand même
20:55des dysfonctionnements
20:57majeurs
20:57dans notre société
20:58qui sont en train
20:59de s'instituer,
21:00de se mettre en place
21:02de façon forte
21:03et structurée.
21:05Finalement,
21:05ils ne peuvent plus
21:05communiquer.
21:06Qui ça ?
21:07Les hommes et les femmes
21:08que vous décrivez
21:08entre les féministes
21:09de plus en plus jeunes
21:10et de l'autre côté
21:11les masculinistes.
21:12En tout cas,
21:12ce qu'on constate
21:13au Conseil à l'égalité
21:15dont je fais partie
21:15puisque maintenant
21:16je suis coprésidente
21:17de la commission stéréotype
21:18du Haut Conseil à l'égalité
21:19et où on mène aujourd'hui
21:20un rapport sur le sexisme
21:22et on va interroger
21:23profondément
21:24les groupes masculinistes
21:25et leur incidence
21:26sur les jeunes
21:27et sur la société,
21:28on constate
21:29qu'il y a une très forte
21:29polarisation entre les jeunes
21:30filles et les jeunes garçons.
21:32Et cette polarisation ?
21:33Ce n'est pas que
21:33tous les jeunes garçons
21:34sont radicalisés
21:35ou sont en tout cas
21:36masculinistes,
21:37sauf qu'ils occupent
21:37tellement l'espace médiatique,
21:39ils occupent tellement
21:39l'espace sur les réseaux
21:40qu'en fait,
21:41le brouillage qu'ils créent
21:42est très très important.
21:44C'est ce que vous constatez
21:44aussi dans les commissions
21:46politiques,
21:47ce hiatus de plus en plus grand
21:49finalement entre ces jeunes filles
21:50et ces jeunes garçons
21:51dû justement
21:53à leur présence
21:54et présence des masculinistes
21:55sur les réseaux sociaux ?
21:56En fait,
21:56on a deux éléments.
21:57La première chose,
21:58c'est de l'observation.
21:59Moi,
22:00j'ai envie de dire
22:00que le numérique,
22:01ce n'est pas une zone
22:02de non-droit.
22:03En réalité,
22:04on a l'arsenal juridique.
22:07J'ai envie de dire
22:07que l'observatoire
22:09de la haine en ligne
22:09qu'on a instauré
22:10depuis 2020
22:11nous donne
22:12ces éléments chiffrés.
22:15Et puis,
22:15dans un deuxième temps,
22:18le fait de mettre en œuvre
22:20l'arsenal juridique,
22:21c'est de dire
22:21qu'on a une détermination politique
22:22et de dire
22:22nous,
22:23le job de législateur,
22:25c'est ce qui se condamne
22:27dans la vie réelle
22:28doit se condamner aussi
22:29dans l'univers numérique.
22:33C'est-à-dire
22:33ce qui est d'ordre pénal
22:33dans la vie réelle,
22:34d'ordre pénal sur les réseaux.
22:35Absolument.
22:36Et en fait,
22:36il ne s'agit pas de censurer,
22:37il s'agit juste de faire
22:38appliquer la loi
22:39puisqu'on a l'arsenal juridique,
22:41on a une police
22:42d'Internet
22:44qui est pharose
22:45et donc le retrait
22:46des contenus
22:47et ce que vous disiez
22:47tout à l'heure,
22:48la responsabilité
22:49des plateformes
22:50est engagée,
22:50c'est clair.
22:51Mais la responsabilité
22:52des plateformes
22:52est engagée,
22:53mais est-ce qu'elles agissent
22:54véritablement ?
22:55Est-ce qu'il faudrait
22:56une loi sur les influenceurs
22:57par exemple ?
22:58Une loi limitant
22:59ce qu'ils peuvent dire,
23:00pas dire ?
23:01Parce que ça aussi,
23:01c'est compliqué.
23:04Il y a déjà
23:04un corpus juridique
23:05qui existe justement
23:06en ce qui concerne
23:07ce qui est possible
23:08de dire sur un lieu public
23:08ou pas.
23:10Comme le dit
23:10Mme Riotton,
23:11l'enjeu c'est quand même
23:12de l'appliquer
23:13en ce qui concerne
23:13la responsabilité des médias.
23:14Donc rien de spécifique
23:15aux réseaux sociaux
23:16malgré la masse
23:19de messages
23:22et puis aussi la difficulté
23:24parce qu'il y a aussi
23:25tout un problème
23:26d'anonymat
23:26sur les réseaux sociaux.
23:28Donc comment là
23:29pour le coup
23:30le pénal
23:30dans la vie réelle
23:32est-ce qu'il s'applique
23:33aux réseaux sociaux
23:33lorsqu'on ne sait pas
23:34très bien
23:35qui va utiliser
23:35un discours masculiniste
23:37parce qu'en dehors
23:37des grands gourous
23:38il y en a beaucoup
23:39qui sont totalement anonymes.
23:41Alors il y a deux choses
23:41la première c'est que
23:42l'anonymat
23:42elle n'existe pas vraiment
23:44il y a toujours
23:45des adresses IP
23:45il y a toujours
23:46un moyen de retrouver
23:46un mari va les retrouver
23:48il y a des moyens
23:49techniques qui existent
23:50d'une part
23:52et de l'autre
23:52l'anonymat
23:53pour les personnes militantes
23:54c'est aussi quelque chose
23:55qui peut être précieux
23:56donc sur l'anonymat
23:58je ne serai pas trop rapide
23:59à l'attaquer
24:01et le deuxième élément
24:02c'est qu'au niveau européen
24:03on a aussi un enjeu à jouer
24:04on a tout un corpus juridique
24:07le Digital Service Act
24:08par exemple
24:09dont l'enjeu
24:10est de responsabiliser
24:12les plateformes
24:14et il y a des normes
24:14qui existent au niveau européen
24:15là l'enjeu aujourd'hui
24:16c'est de les appliquer
24:17de les renforcer
24:18Donc vous dites
24:19qu'elles ne sont pas appliquées
24:20si l'enjeu
24:21c'est de les appliquer aujourd'hui ?
24:22De les appliquer
24:23elles ne sont pas appliquées
24:24de manière homogène
24:25en fonction des plateformes
24:26et au niveau
24:26du bon vouloir
24:28des plateformes
24:28Il y a un enjeu aussi ici
24:30Beaucoup de plateformes
24:33par exemple
24:34aux Etats-Unis
24:35vont lutter
24:35ils vont complètement
24:37abandonner
24:37leur programme de fact-checking
24:38En Europe
24:38ils sont obligés
24:39d'avoir le minimum
24:40mais l'enjeu
24:40ça va être de le détricoter
24:42et avoir au cours
24:43des prochaines années
24:43si l'Union Européenne
24:44va tenir avec son corpus juridique
24:46ou si au contraire
24:47on va le détricoter
24:47au fur et à mesure
24:48C'est quand même la question
24:49est-ce qu'il faut
24:50une sorte d'arsenal juridique
24:52en tout cas
24:53il y a une proposition de loi
24:54sur la table
24:55en ce moment
24:55un projet de loi
24:56qui vise
24:57vraiment contre
24:58les violences faites aux femmes
24:59et qui inclut
25:00un petit peu
25:00je dirais
25:01tous les secteurs
25:02donc police, justice
25:03protection des enfants
25:04cyber-violence
25:05est-ce que l'approche globale
25:07est une bonne approche ?
25:08L'approche globale
25:09est forcément une bonne approche
25:10parce qu'il y a un continuum
25:11des violences
25:12et souvent
25:13les violences en ligne
25:14se poursuivent hors ligne
25:15pour 72% des victimes
25:17quand même
25:17on parlait de l'anonymat
25:19tout à l'heure
25:19mais dans deux tiers des cas
25:21les victimes
25:22elles connaissent l'identité
25:23des auteurs de violences
25:24comme pour
25:24les autres violences
25:26sexistes et sexuelles
25:27en fait
25:28le plus souvent
25:29ces violences
25:29elles ont lieu
25:30du fait de personnes
25:32de relations
25:33que la personne connaît
25:34que la personne victime connaît
25:35elles ont lieu au sein du couple
25:37etc
25:37mais il y a
25:40cette question
25:40de la responsabilité
25:41des plateformes
25:43et aujourd'hui
25:44clairement
25:45quand on lit
25:46les rapports
25:47de transparence
25:48sur les risques systémiques
25:49parce que les plateformes
25:49elles doivent lutter
25:50contre les risques systémiques
25:51qu'elles induisent
25:52pour leurs utilisateurs
25:53et utilisatrices
25:54mais ces rapports
25:55c'est beaucoup
25:56de gazlighting
25:58on va dire
25:59il y a énormément de pages
26:01pour ne pas dire grand chose
26:03quand on voit
26:04les rapports
26:04sur la modération
26:05c'est ça
26:07en gros ça tourne en rond
26:08quand on voit
26:09les rapports
26:09sur la modération
26:10on se rend compte
26:11que par exemple
26:11sur Meta
26:14il y a
26:14une personne francophone
26:16à la modération
26:17pour 250 000 utilisateurs
26:18et utilisatrices francophones
26:19donc on voit bien
26:20qu'il ne peut pas
26:21y avoir une modération
26:22humaine
26:23de qualité
26:24aujourd'hui
26:24sur les plateformes
26:25il n'y a pas de volonté
26:26il n'y a pas de volonté
26:28politique
26:28mais finalement
26:30ce sont des contenus
26:31qui leur font
26:31gagner de l'argent
26:32ça reste lucratif
26:34la logique
26:35est finalement
26:35mercantiliste
26:36c'est ça
26:37la seule chose
26:38qu'ils vont faire
26:39c'est éviter
26:40que tout le monde
26:41parte des plateformes
26:42donc il faut quand même
26:43réussir à garder
26:44l'endroit à peu près
26:46vivable
26:46parce que là
26:47on voit bien
26:47que X par exemple
26:49il y a quand même
26:50énormément d'utilisateurs
26:51qui sont partis
26:51parce que c'est devenu
26:52vraiment trop violent
26:53mais ils essayent
26:55de trouver la lutte
26:55il ne s'est pas corrigé
26:56pour autant
26:56oui
26:57non non non
26:58il a laissé
26:59ceux qui voulaient partir
27:00partir
27:00il en a fait son organe
27:02d'influence et de pouvoir
27:03en fait
27:04je pense
27:04c'est Elon Musk
27:05vous pensez
27:06qu'il faut une approche globale
27:07aussi Muriel
27:08pour lutter
27:10moi je pense
27:11qu'il faut absolument
27:11qu'on lutte
27:12contre la normalisation
27:13de la coercition
27:15que mettent en place
27:16les mouvements masculinistes
27:17parce que la lecture
27:19de la sexualité
27:20des rapports en femmes
27:21sous couvert de contrôle
27:22de jalousie
27:23d'humiliation
27:23et d'absence de consentement
27:25me paraît être
27:26une régression totale
27:27ensuite sur les plateformes
27:29on a une vraie difficulté
27:30c'est vrai qu'on a des lois
27:31et c'est vrai que les politiques
27:32essaient de faire au mieux
27:33de ce qu'ils peuvent
27:33mais quand les plateformes
27:34sont installées à l'étranger
27:35en tout cas hors
27:37Union Européenne
27:37ça devient extrêmement
27:39vraiment extrêmement compliqué
27:40et vraiment très très très difficile
27:42alors sur la loi
27:44oui pour répondre
27:45à votre question
27:46oui il y a un projet
27:47de loi
27:47de loi intégrale
27:49sur la lutte
27:50contre les violences
27:51sexuelles et sexistes
27:52portée à la fois
27:53par les parlementaires
27:54portée par les associations
27:55et par la ministre
27:56Aurore Berger
27:57qui prend en compte
27:58effectivement
27:58tous les aspects
27:59de la lutte
28:00contre les violences
28:01de l'accompagnement
28:02et de l'accompagnement
28:04de cette lutte
28:05oui on espère
28:06que cette loi
28:07si elle rentre
28:08en application
28:09et il va falloir
28:10un peu de temps
28:10pour que ça arrive
28:11on espère que cette loi
28:12va changer la donne
28:13oui
28:13parce que
28:14Véronique Ruyotan
28:15le parquet
28:16antiterroriste
28:18donc qui a agi
28:19qui a été
28:19pour la première fois
28:20donc a été
28:21saisi
28:21contre un adolescent
28:22de 18 ans
28:23qui était membre
28:24de la communauté
28:25Incel
28:25il n'y a pas de jurisprudence
28:27pour l'instant
28:27puisque c'est la première fois
28:28qu'il y a eu un cas
28:30de cette communauté
28:31et qui est
28:33effectivement
28:33où c'est le PNAT
28:34le parquet antiterroriste
28:35qui était compétent
28:36mais sur quelle jurisprudence
28:37peuvent-ils se baser
28:38c'est pas évident
28:39en tout cas
28:40en termes d'arsenal juridique
28:41on a tout ce qu'il faut
28:42à la fois
28:43le projet de loi
28:44de 2020
28:44sur la haine en ligne
28:45sur
28:46vous indiquez le DSA
28:48donc du projet de loi
28:49SREN
28:49qui datait de 2024
28:51on a l'arsenal juridique
28:53à la fois
28:53pour faire
28:54les retraits
28:55pour responsabiliser
28:56les plateformes
28:58et donc
28:58on est aussi
28:59sur un enjeu
29:00éducationnel
29:01Est-ce qu'il suffit
29:02l'arsenal juridique ?
29:04Il faut sanctionner
29:05puis ensuite
29:06il faut éduquer
29:07et quand on voit
29:08tous les chiffres
29:08qu'on a à disposition
29:10vis-à-vis de nos jeunes garçons
29:11l'enjeu de EVARS
29:13donc l'éducation
29:14à la vie affective
29:15relationnelle
29:16et sexuelle
29:16sur lequel on a
29:18aujourd'hui
29:18un programme
29:19qui est déployé
29:20oui
29:20il y a un enjeu
29:21que l'ensemble
29:22de ce programme
29:23soit fait sur l'ensemble
29:24du territoire
29:24pour permettre
29:26finalement
29:27la culture
29:27de l'égalité
29:28et tout simplement
29:29du respect mutuel
29:31et donc
29:31c'est ça aussi
29:32combattre le masculinisme
29:34Est-ce qu'il faut
29:34aller plus loin
29:35interdire les réseaux sociaux
29:36avant 15 ans
29:38ça c'est l'une des propositions
29:39d'Emmanuel Macron
29:40est-ce qu'il faut être aussi
29:41radical que cela ?
29:43Bah écoutez
29:44je ne sais pas
29:46si empêcher
29:47l'accès
29:48à des internautes
29:50de moins de 15 ans
29:51serait vraiment utile
29:52dans le sens où
29:53c'est un contenu masculiniste
29:55il ne touche pas seulement
29:56les internautes
29:57de moins de 15 ans
29:58ils ont une influence
29:59sur des personnes
30:00bien plus âgées
30:01donc prendre ce problème
30:03sur le prisme
30:04de la jeunesse
30:05ce ne serait peut-être
30:05pas la manière
30:06la plus efficace
30:09en revanche
30:09il y a un enjeu
30:10d'éducation
30:11oui
30:12il y a un enjeu
30:12de prévention
30:13et de lutte
30:14contre la désinformation
30:14notamment
30:15cultiver la culture
30:16de l'égalité
30:17l'éducation
30:18l'école
30:20ça permet de limiter
30:22la désinformation en ligne
30:23mais ce qui manque
30:23surtout à mon sens
30:24c'est une volonté politique
30:25de soutenir
30:26les associations
30:27féministes
30:27et de protection
30:29de droit
30:29des personnes
30:30LGBTQA+,
30:30qui sont en première ligne
30:31sur ces enjeux-là
30:32qui tirent la sonnette
30:33d'alerte
30:34depuis plus de 10 ans
30:35maintenant
30:36et vous avez l'impression
30:36qu'elles ne sont pas soutenues
30:37financièrement
30:38c'est toujours très compliqué
30:39il y a quand même
30:39une grande précarité
30:40parmi les associations
30:41féministes
30:41et LGBTQA+,
30:43et voilà
30:45il y a toujours un enjeu
30:46de diviser un petit peu
30:50au niveau d'enjeux
30:53qui
30:53voilà
30:54c'est une situation
30:55assez compliquée
30:56dans la sphère féministe
30:56ces temps-ci
30:57et le manque
30:57de soutien politique
30:59et le manque
30:59de soutien financier
31:00joue beaucoup je pense
31:01Véronée Créotan
31:01manque de soutien politique
31:02de ces associations
31:04enfin d'ailleurs
31:04elles sont en détresse financière
31:05une partie d'entre elles
31:06en fait
31:07le soutien politique
31:09on l'a
31:09Muriel témoignait
31:10le projet de loi
31:11je pense que
31:12c'est un soutien politique
31:13un soutien financier
31:15et c'est évident
31:16mais ça explose
31:18et le volume est tel
31:19que les moyens
31:20sont importants
31:21et oui
31:22ça passe par
31:23ce projet de loi
31:24de loi globale
31:26qui prenne
31:26à la fois
31:27l'accompagnement
31:29des victimes
31:30qui prennent en charge
31:31la formation
31:31du point de vue
31:33de l'ensemble
31:33de la chaîne
31:33des juges
31:34absolument
31:35en tout cas
31:36il y a une convergence
31:38politique
31:38je crois que
31:39le soutien politique
31:40il est présent
31:41à la fois
31:42du point de vue
31:42des parlementaires
31:43avec cette initiative
31:44transpartisane
31:45le projet de loi
31:46qui arrive sur la table
31:47donc non
31:47je crois que
31:48le soutien politique
31:49il est présent
31:50et que
31:51plutôt que de diviser
31:53moi je suis plutôt
31:54sur le fait
31:54de rassembler
31:55de soutenir
31:56évidemment
31:57les associations
31:58et de dire
32:00que tout ça
32:00ça converge
32:01et qu'une des solutions
32:02c'est l'éducation
32:03Alors Salmona
32:03alors l'éducation
32:04alors en Grande-Bretagne
32:05il montre justement
32:06cette série
32:07qui s'appelle
32:08Adolescence
32:08très très beau
32:09d'ailleurs
32:10très belle série
32:10très intéressante
32:11qui montre
32:12comment un jeune adolescent
32:13passe à l'acte
32:14en tuant
32:15en assassinant
32:16une de ses camarades
32:17de classe
32:18après avoir été
32:18embrigadée littéralement
32:20sur ses sites
32:21masculinistes
32:22dans cette communauté
32:22Incel
32:23et d'ailleurs
32:24avec des parents
32:24c'est quand même intéressant
32:25qui n'ont absolument
32:26rien vu
32:27qui ne se rendent pas compte
32:28puisque ça se passe
32:29entre l'adolescent
32:29et son ordinateur
32:30est-ce qu'il faudrait
32:31le visionner aussi
32:32dans les écoles françaises
32:34avoir ce type
32:34de projet éducatif
32:37autour de documentaires
32:38comme celui-là
32:38ou de films
32:39Alors déjà
32:40je pense que vraiment
32:41la série Adolescence
32:43ce n'est pas un support
32:44pédagogique
32:44enfin quand on la regarde
32:46en fait ça ne peut pas
32:47servir de support
32:48pédagogique
32:49Et pourquoi pas ?
32:50Parce que
32:52en tout cas
32:53c'est très dense
32:54on ne parle pas du tout
32:55on parle très peu
32:57des mouvements masculinistes
32:58dans cette série
32:58au final
32:59On comprend comment
33:02l'adolescent
33:02se retrouve
33:04à passer à l'accord
33:05C'est
33:06oui
33:07mais enfin
33:08disons que
33:09je ne pense pas
33:09que ce soit
33:10un support adéquat
33:11ce n'est pas
33:11un support pédagogique
33:12c'est un film
33:13c'est une série
33:14Alors quel type de support ?
33:16Mais
33:16moi je pense
33:18qu'il faut
33:19des ateliers de sensibilisation
33:20qui soient faits
33:21par des associations
33:23féministes
33:25qui soient faits
33:26dans une
33:27en fait
33:30aujourd'hui
33:30par exemple
33:31Mais si dans une classe
33:32justement
33:32un garçon dit
33:33mais c'est parce que
33:34vous êtes féministe
33:34que vous dites ça
33:35en fait
33:35ce n'est pas la vraie vie
33:36ça peut tout à fait
33:37être renvoyé ça
33:38à une association féministe
33:40qui va essayer
33:41de lutter
33:41contre le masculinisme
33:42Mais en fait
33:43quand on fait
33:43les ateliers de sensibilisation
33:44scolaire
33:45dans les classes
33:46il y a un dialogue
33:47les jeunes
33:49ils rêvent
33:50en fait
33:50de pouvoir débattre
33:51de pouvoir discuter
33:52c'est vraiment des espaces
33:53qui sont précieux pour eux
33:55et ce débat
33:56il peut avoir lieu
33:57justement
33:57et ça peut permettre
33:58de
33:59faire réfléchir
34:01les élèves
34:03sur certains stéréotypes
34:04qu'ils peuvent avoir
34:04de déconstruire
34:05ces stéréotypes
34:06de montrer aussi
34:07que le problème
34:08ça n'est pas qu'Internet
34:10le problème
34:11c'est qu'Internet
34:13c'est le reflet
34:13de la société
34:14peut-être avec un miroir
34:15amplifié
34:16peut-être amplifié
34:17mais au départ
34:18si on veut lutter
34:19contre cette déshumanisation
34:21qui est de plus en plus présente
34:23aujourd'hui
34:24sur les réseaux sociaux
34:25il faut lutter
34:25contre la déshumanisation
34:27dans la société
34:27et pour donner un exemple
34:29l'observatoire de la haine en ligne
34:30il n'y a pas
34:32d'organisation féministe
34:34dans l'observatoire
34:34de la haine en ligne
34:35pourquoi ?
34:36Je ne l'ai pas la réponse
34:39moi ce que je sais
34:40c'est qu'on ne luttera pas
34:41contre les violences
34:42faites aux femmes
34:42tant qu'on ne s'attaquera pas
34:43à la haine
34:44qui est diffusée à la fois
34:45sur les réseaux sociaux
34:46et tant qu'on laissera
34:47les enfants et les adolescents
34:49face à des discours unilatéraux
34:51Vous vous êtes pour l'interdiction
34:52par exemple des réseaux sociaux
34:53avant l'âge de 15 ans ?
34:54Non parce que ce qu'on est interdit
34:55est encore plus utilisé
34:56l'interdiction ça n'a jamais
34:58résolu les choses
34:59en revanche la régulation
35:00est absolument indispensable
35:01mais ce que je pense
35:02c'est qu'il faut aller rencontrer
35:03ces jeunes
35:03et je rejoins Laure
35:04si vous voulez
35:04la discussion elle est possible
35:06ce qui se passe aujourd'hui
35:07c'est qu'on a des jeunes
35:09qui sont face à des discours
35:10qui proviennent d'une seule source
35:12et tant que vous ne contrariez pas
35:13ces sources-là
35:14que vous n'apportez pas
35:15des éléments de réponse
35:16des éléments de réflexion
35:17autres que ceux qu'ils entendent
35:19moi je vois
35:21je donne beaucoup de formation
35:21en entreprise
35:22quand j'arrive dans ces entreprises
35:23il y a plein d'hommes
35:24il y a beaucoup d'hommes
35:25et au départ
35:26ils me regardent systématiquement
35:28en disant
35:28mais qu'est-ce qu'elle va nous raconter
35:29on ne peut plus rien dire
35:30enfin toujours les mêmes choses
35:31et à la fin les formations
35:32ils sont extrêmement ouverts
35:34heureux
35:35d'ailleurs
35:35je leur demande
35:36comment ils se sentent
35:36à la fin des formations
35:37ils sont heureux
35:38et reconnaissants
35:39qu'on ait pu ouvrir
35:40des sphères de réflexion
35:42différentes
35:42qu'on ait pu leur apporter
35:44des éléments
35:45de comparaison
35:46des éléments
35:46de discussion
35:47qu'ils interrogent eux-mêmes
35:49sur leurs propres pratiques
35:50et ils sont prêts
35:51à se remettre en cause
35:52sur ces pratiques
35:52mais si on ne leur propose
35:54pas ce schéma-là
35:55si on ne les ouvre pas
35:56sur un chemin différent
35:57ben finalement
35:58vous savez
35:58on va toujours
35:59sur ces zones de confort
36:00donc ça veut dire
36:01un dialogue
36:02du mât
36:02à être humain
36:03il faut sortir
36:04des réseaux sociaux
36:06qui alimentent
36:07en fait
36:07ce que vous voulez entendre
36:08rentrer dans le débat
36:10ça serait ça un peu
36:10vous n'êtes pas non plus
36:12pour que
36:12la projection de l'adolescence
36:14du film
36:14adolescence
36:15dans les classes en France
36:16vous n'ont plus
36:17donc vous pensez
36:18que ce n'est pas non plus
36:19vous n'ont plus
36:20en revanche
36:20le fait que
36:21l'interdiction
36:22que font les britanniques
36:23l'interdiction
36:24de l'accès
36:25aux réseaux sociaux
36:26à 15 ans
36:26c'est important
36:28que ça rentre
36:28dans le débat
36:29global
36:30et puis
36:31ce dont on vient
36:32de parler
36:32c'est vraiment
36:33ce qui est prévu
36:34dans le programme
36:35EVARS
36:36donc je redis
36:36éducation à la vie
36:37affective, relationnelle
36:38et sexuelle
36:38l'enjeu c'est vraiment
36:40de la maternelle
36:41au lycée
36:43de donner
36:44les clés de lecture
36:45pour favoriser
36:46l'égalité
36:47pour favoriser
36:48le respect
36:48récemment
36:49on a changé
36:51le code pénal
36:52pour introduire
36:52la notion
36:53du non-consentement
36:54dans la définition pénale
36:55du viol
36:55et en fait
36:56on vient de dire
36:57quelque chose
36:58avec la loi
36:59dans son côté expressif
37:01et de dire
37:02la loi
37:02elle doit aussi
37:03dire des choses
37:04elle n'a pas été votée
37:05cette loi
37:05sur le non-consentement
37:06non seulement
37:06elle a été votée
37:07mais il y a eu
37:07une belle unanimité
37:09à la fois à l'Assemblée
37:11sauf le RN
37:13dont on n'en attendait
37:14pas moins
37:14le Sénat
37:16et puis une CMP
37:17conclusive
37:18cette loi est promulguée
37:19depuis début novembre
37:20et en fait
37:21pour vous c'est un progrès
37:21c'est un progrès
37:22parce que cette notion
37:23du non-consentement
37:24qu'on a partout
37:25et bien maintenant
37:26est intégrée
37:27dans la définition pénale
37:28du viol
37:28on a une cohérence
37:29et donc ça va jusqu'à
37:31cette dynamique
37:32de l'éducation
37:33puisque l'idée
37:34c'est de dire
37:34dans cette notion
37:36du consentement
37:36mon corps m'appartient
37:39et personne n'a le droit
37:41de toucher mon corps
37:42si je ne le souhaite pas
37:44le masculinisme
37:45est-il un avenir ?
37:47parce qu'il nous reste
37:47cinq minutes
37:48idéalement non
37:50l'idée
37:51c'est de
37:52de lutter activement
37:54contre le sens
37:55de l'histoire
37:55voilà on revenait
37:56sur le droit de vote
37:57je vois très mal
37:59les femmes du monde entier
38:01rester les bras croisés
38:02dans le même temps
38:03que ces débats
38:04aient lieu
38:05et qu'il y ait des actions
38:05donc on est face à
38:07et puis les hommes
38:07certains hommes
38:08pourraient aussi aider
38:09les féministes
38:10en tout cas
38:12à interroger
38:13il y a eu une tribune
38:14en sens récemment
38:15qui a été publiée
38:17donc voilà
38:18à mon sens
38:19le sens de l'histoire
38:20il va quand même
38:20vers l'égalité des genres
38:21et que le masculinisme
38:22aujourd'hui
38:23c'est un sursaut
38:25de codes
38:26et de normes
38:27patriarcales
38:28qui se meurent
38:29en tout cas on l'espère
38:30ils se meurent vous pensez ?
38:31on a l'impression
38:32qu'au contraire
38:33en tout cas avec les réseaux sociaux
38:34on en parle de plus en plus
38:36il y a aussi d'ailleurs
38:37des courants politiques
38:38dans de nombreux pays
38:39qui reprennent
38:40tout ce discours
38:41très stéréotypé
38:42sur les femmes
38:42alors les réseaux sociaux
38:44sont une espèce
38:45de loupe
38:47en fait
38:47de grossissants
38:48de miroirs grossissants
38:49des choses
38:50les pires
38:51et les plus polarisantes
38:52qu'on va retrouver
38:52dans la société
38:53donc souvent
38:54il faut faire attention
38:55aux débats
38:55qu'il y a sur les réseaux sociaux
38:56parce que ça ne reflète pas
38:58forcément
38:59les débats
39:00qu'il y a
39:00parce que ce sont des débats
39:02aussi
39:02dans la vie
39:04matérielle
39:05mais en revanche
39:06tous ces débats
39:07ils ont une influence
39:08parce qu'ils sont repris
39:09par les journalistes
39:10parce qu'ils sont repris aussi
39:11par les politiques
39:12par les élus
39:13et ça va venir influencer
39:15le débat démocratique
39:17et il y a vraiment
39:18cette idée
39:19où internet
39:20c'est à la fois
39:21un peu le remède
39:21et le poison
39:22ça a donné la parole
39:23notamment aux femmes
39:24on peut penser à MeToo
39:25ça a donné la parole
39:27dans beaucoup de pays
39:28où d'ailleurs
39:28la parole est réprimée
39:29aux groupes minorisés
39:31qui ont pu
39:32finalement
39:33parler des atteintes
39:35qu'elles subissaient
39:37à leurs droits
39:37mais ça a aussi donné
39:39une tribune
39:40et la parole
39:41à des groupes
39:42uscules
39:43extrémistes
39:44et souvent d'extrême droite
39:47d'ailleurs aussi
39:48qui ont vu leurs propos
39:51normalisés
39:52banalisés
39:53et en fait
39:54c'est de la propagande
39:55qui fonctionne
39:55c'est insidieux
39:56et ça finit par empoisonner
39:58tout le débat public
39:59Donc ça peut avoir
40:01un avenir
40:01si
40:01Muriel Réus
40:03Moi je ne suis pas
40:04tout à fait optimiste
40:06je pense que c'est
40:08oui
40:09c'est que c'est compliqué
40:10les femmes
40:11se sont levées
40:12contre l'interdiction
40:14du droit à l'avortement
40:15elles se sont levées partout
40:16mais les pays
40:17qui l'interdisent
40:17sont nombreux
40:18et aux Etats-Unis
40:19de plus en plus
40:21d'états
40:21le maintiennent
40:23cette interdiction
40:24du droit à l'avortement
40:25donc ce débat
40:26qui vient de se nourrir
40:27de façon assez récente
40:29sur le droit de vote
40:30franchement
40:31c'est
40:31je veux dire
40:33c'est une planète
40:33qui nous tombe sur la tête
40:34comment on peut encore
40:36aujourd'hui
40:36se poser ce type de questions
40:38au plus haut niveau
40:39de l'Etat américain
40:40donc je pense
40:42qu'on ne peut rien lâcher
40:43et que chaque fois
40:44que les droits
40:44des femmes progressent
40:45il y a des mouvements
40:46de résistance très forts
40:47qui se mettent en place
40:48et que donc
40:49on doit être unis
40:50politiques
40:50forces politiques
40:52associations
40:52citoyens
40:53pour essayer
40:54de lutter
40:55contre une régression
40:56des lois
40:57qui arrangerait
40:57une régression
40:58des droits des femmes
40:59qui pourrait arranger
41:00certaines personnes
41:01oui
41:01merci
41:02ce sera le mot de la fin
41:03merci beaucoup
41:03Béronique Réus
41:04Véronique Riotton
41:05Laure Salmona
41:06merci Alice Apostoli
41:07d'avoir participé
41:08à cette émission
41:08merci à vous tous
41:09de l'avoir suivie
41:10vous la retrouvez
41:10sur les réseaux sociaux
41:12justement
41:12le débat
41:13à demain
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