Plusieurs rassemblements sont prévus partout en France ce samedi 22 novembre en hommage à Mehdi, le frère du militant Amine Kessaci qui espère "des milliers de personnes" pour dire non au narcotrafic. À Marseille, où le jeune homme est mort, la manifestation va se dérouler sous haute sécurité et en présence de nombreuses personnalités politiques, allant de LFI à LR.
00:00Tout à fait, beaucoup de personnes rassemblées, à commencer par les personnalités politiques.
00:03Là vous voyez par exemple le maire de Marseille, Benoît Payan, qui est en train de discuter avec un peu plus loin Boris Vallaud,
00:08qui est un membre du parti socialiste. On a croisé aussi François Ruffin de Lappré.
00:13Beaucoup de personnalités politiques, tout le spectre politique est réuni avec aussi des personnalités à droite
00:17et des personnalités qui connaissent, qui sont en train d'interpeller aussi le maire.
00:23On est en train d'assister à des habitants qui sont en colère, en train d'interpeller le maire de Marseille.
00:27On va aller rejoindre Mohamed Benmedour, éducateur spécialisé, qui lui aussi nous confiait sa colère par rapport à la mort de Mehdi.
00:34Mehdi qui est mort le 13 novembre sur ce rond-point. C'était important pour vous Mohamed d'être ici présent aujourd'hui ?
00:41Bien sûr, c'est important pour moi d'être présent. J'habite à 1 km.
00:45Amine, on avait interpellé le président Macron ensemble le 1er septembre 2021.
00:49On lui avait fait des suggestions sur l'annonce du plan Marseille-en-Gran.
00:52On a milité, on a fait des marches ensemble et 4 ans après, on a enterré son frère.
00:59Moi, je n'aurais jamais pensé ça dans ma tête.
01:02Tu dis tout ça pour ça ?
01:03Tout ça pour ça. On n'y croit plus. Amine, il est puisé. Moi, je suis fatigué, j'en peux plus.
01:07Et je me dis, est-ce que ça vaut le coup de continuer ?
01:10Après, ce que dit la maman d'Amine, pardon, voici là, je suis là, je suis debout, franchement, ça m'encourage.
01:18Et là, je me dis, oui, moi, je suis là, je suis debout. Pour l'instant, je continue, mais il faut enfin qu'on nous prenne en considération.
01:25Amine l'a dit, Amine l'a dit. La milité, pendant des années, il n'a eu aucun moyen financier pour mener ses actions.
01:34Il a fallu qu'on tue son frère pour que la conscience collective et politique se réveille à peine.
01:40Là, c'est au moins la cinquième marche qu'on fait pour funéraire.
01:45Et là, on a l'ensemble...
01:46Il y avait eu la première marche lorsque Amine avait perdu son premier frère, Brahim, en 2020.
01:51Première marche blanche, là, c'est la deuxième pour son deuxième frère.
01:54Dans son livre, d'ailleurs, Amine qui s'assit, où il dit Marseille est suité l'arme, il écrit comment avancer quand on nous coupe une jambe.
02:01Là, il a les deux jambes brisées.
02:03Finalement, Mohamed, là, on se dit, c'est quoi l'après ?
02:07C'est ça, c'est quoi l'après ? Peut-être que demain, ça y est, on n'en parlera plus.
02:10Voilà, c'est la première fois parce que ça a pris un retentissement national qu'on a l'ensemble de la classe politique.
02:16Je rappelle qu'on a fait les marches précédentes, on avait à peine des élus locaux tout juste, quoi, et de certains bords politiques.
02:22Mais là, de voir toute la classe politique, même au-delà de la classe politique locale qui est là,
02:27finalement, tous les chiquiers politiques, sauf le RN, d'ailleurs, vous ne dites pas peut-être que ça peut changer les choses ?
02:33Moi, je me dis, peut-être que ça peut changer les choses, mais peut-être aussi que c'est de la récupération politique.
02:40Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on arrive aux échéances des municipales de 2026.
02:44Et ça, ce n'est pas très rassurant.
02:48Moi, ce que j'espère, c'est que, fait nouveau, il y a quand même un mouvement national aujourd'hui.
02:54Il y a Amine, mais il y a des mobilisations aussi dans toute la France, la France entière.
02:58Donc, si les Français et les Français se réveillent, tous ensemble, c'est le peuple, c'est le peuple qui a le pouvoir dans les mains.
03:05Donc, si on se lève tous ensemble, le gouvernement sera obligé de suivre.
03:09Il sera obligé.
03:10Regardez-moi, je suis là, je suis au contact des trafiquants de drogue, je vais dans les points de gîle, je fais de la médiation, je fais de l'accompagnement.
03:16Je suis là, je n'ai pas peur de parler.
03:18Alors que le frère d'un ami à moi a été assassiné, il faut que les gens aussi prennent cet exemple-là.
03:25Ils se disent, moi, j'ai un enfant, j'ai un frère, j'ai une sœur, il ne faut pas qu'on en arrive là.
03:30Il faut que les gens aussi se disent que, qu'est-ce qu'on va léguer ?
03:34Merci beaucoup Mohamed, on a entendu votre colère.
03:36Vous voyez, cette foule encore compacte, encore présente, ça commence à se disperser.
03:40Mais d'après la préfecture de police, il y a eu 6200 personnes réunies.
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