"Plan de paix" en Ukraine: "Si l'objectif est clair, les moyens pour y parvenir sont un peu zigzagants", observe Michel Goya, historien militaire

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Le président russe Vladimir Poutine a estimé vendredi 21 novembre que le plan proposé par les États-Unis pour l'Ukraine peut "servir de base à un règlement définitif" de la guerre, menaçant de conquérir plus de territoire si Kiev venait à le rejeter.

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00:00Est-ce que selon vous, Coulonel Michel Goya, la solution à la paix en Ukraine se trouve dans ce plan de paix ?

00:06Et pourquoi cette réactivation soudaine des discussions ?

00:11Alors la réactivation des discussions, oui, alors c'est pas une surprise.

00:15On sait très bien qu'il y a une volonté, au moins de la part de Donald Trump,

00:18d'aboutir le plus vite possible à quelque chose qui ressemble à la paix.

00:22Maintenant, si l'objectif est à peu près clair, cet objectif,

00:27les moyens pour y parvenir sont quand même un peu zigzagants.

00:31Donc il y a encore quelques semaines, il y en était à mettre la pression sur Vladimir Poutine.

00:34C'était Vladimir Poutine qui ne jouait pas le jeu, d'une certaine façon.

00:38Et puis là, d'un seul coup, on revient un petit peu à forme de casse-départ

00:41où, de fait, ce plan demande une capitulation de l'Ukraine.

00:44On revient à ça.

00:46Donc ce plan aurait pu être dicté pratiquement par la Russie,

00:51en lui ajoutant des cadeaux aux États-Unis.

00:53Et avec cette idée, voilà, maintenant, on remet la pression sur Volodymyr Zelensky

00:58et on le met dans un dilemme impossible.

01:02Soit tu acceptes ce plan qui est, encore une fois, une capitulation,

01:06soit on lâche tout, soit tu perds, ce que disait Volodymyr Zelensky,

01:11tu perds un allié essentiel.

01:14Encore, je dis allié, maintenant, je ne sais pas si on peut encore même parler

01:16d'utiliser ce terme.

01:18Donc c'est une situation impossible.

01:20Ce plan est inacceptable pour les Ukrainiens.

01:22C'est inconcevable.

01:24Inconcevable qu'ils acceptent de la démilitarisation,

01:26qu'ils acceptent de céder le territoire de Donetsk,

01:29sur lequel ils se battent depuis trois ans,

01:31dans lequel des dizaines de milliers de soldats sont tombés,

01:35comme ça, pour un échange de garanties de papier

01:39qui n'a absolument aucune valeur.

01:41Donc en l'État, pour vous, c'est inacceptable pour Kiev.

01:44Lorsque le président russe dit ce soir et souligne

01:47que ce projet soumis aux Ukrainiens par les États-Unis

01:49n'a pas été discuté au préalable avec les Russes,

01:52c'est faux ? C'est impossible ?

01:54C'est vraiment faux.

01:55Ça ressemble tellement aux demandes, aux exigences russes

01:58que c'est évidemment faux.

01:59De toute façon, il a été a priori concocté,

02:01notamment par Steve Wiktok,

02:03qui est l'envoyé spécial de Donald Trump sur ce dossier.

02:07Et bien sûr, c'est presque un texte à la dictée.

02:14On a l'impression qu'il y a les Russes qui ont fait la dictée,

02:16mais Trump qui est arrivé, il disait

02:17« il faut faire un peu de business pour vous ».

02:18Les Américains le disent d'ailleurs,

02:20que Kyril Dmitriev, qui est le représentant de Vladimir Poutine

02:24pour les négociations, était le co-auteur de ce plan

02:27avec Steve Wiktok, dont Michel Goya parlait à l'instant.

02:30École Goya parlait à l'instant.

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