Passer au playerPasser au contenu principal
[#Reportage] IST fermé : impayés, colère et un entrepreneur à bout

Pourquoi l’Institut Supérieur de Technologie se retrouve-t-il soudainement fermé, laissant près d’un millier d’étudiants sans cours ?
Nous avons enquêté sur la situation : un complexe entièrement rénové et adapté à l’accueil des étudiants, un contrat signé avec l’État… mais plus d’un an sans paiement, selon l’entrepreneur qui a décidé de fermer les portes.

Dans ce reportage, nous revenons sur les faits, les explications de l’entrepreneur, le fonctionnement administratif en cause, et les conséquences pour les étudiants comme pour les infrastructures.
Un document qui permet de comprendre, étape par étape, ce qui a conduit à cette situation inattendue. Découvrez ce qui s’est réellement passé derrière cette fermeture.



📱066441717 📞 011775663

̂ :

🔗 https://lc.cx/9dgPhl

#GMTTv
#GMT
#Gabon



Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Souvenez-vous, nous étions en début d'année 2024, un incident qui s'était déroulé à l'Institut supérieur de technologie à Ondimba dans la zone d'Oloumi.
00:10Le plafond qui s'était effondré sur un apprenant, ce qui avait engendré un mouvement d'humeur de la part des étudiants.
00:18L'État a pris la mesure de l'urgence et donc a délocalisé le site vers un complexe privé.
00:25Nous sommes ici au complexe universitaire de technologie de Bikele, qui abrite le nouveau siège de l'IST.
00:35Ici, habituellement, c'est un site qui grouille d'apprenants.
00:41Nous sommes arrivés ce matin, portail fermé, salle de classe vide.
00:50Nous avons tenté de comprendre ce qui se passe.
00:54Suivez-nous.
00:56Ici, dans ce bâtiment principal, nous avons 12 salles de classe en bas, nous avons 12 salles de classe en haut, 24 salles de classe.
01:05Nous avions en bas un bloc sanitaire, nous avons une salle de prof à gauche.
01:14En haut, nous avons une salle de reprographie et tout en haut, au fond, nous avons une salle multimédia.
01:23Voici M. Epiémende Ogoulet-Pierre. Il est l'entrepreneur qui a construit ce complexe, un site de presque un hectare comprenant plusieurs bâtiments.
01:34En 2024, il en a loué les locaux à l'Institut supérieur de technologie.
01:40Ce jeudi 20 novembre 2025, il a décidé d'en interdire l'accès aux étudiants, faute de paiement de la part de l'État.
01:47Nous avons voulu comprendre les raisons de cette décision.
01:52On a signé ce premier contrat le 24 mars, je crois, de 2024.
01:58Les enfants sont installés.
02:00J'ai mis, j'ai dû mettre de l'argent, encore près de 80 millions, pour que les enfants puissent s'installer déjà.
02:05L'école était faite, bon, mais ce n'était pas fait, fini, fini, pour pouvoir encaisser les gens.
02:13Donc j'ai dû mettre des fonds pour que les enfants puissent s'installer.
02:17Donc de 2024 à 2025, jusque-là, je n'ai même pas obtenu, même la caution, ni l'avance sur le loyer.
02:27Je n'ai rien reçu, même pas un centime, jusqu'à ce jour.
02:32J'ai essayé, et donc l'année dernière, oui, ça va faire un an, là, j'ai dû m'endetter parce que il fallait,
02:45cette année, il devait y avoir 1 000 élèves, je crois, 1 000 ou 1 200 élèves,
02:49il fallait multiplier la capacité d'accueil.
02:55J'ai dû m'endetter pour ce bâtiment à hauteur de 400 millions, ce bâtiment.
03:04Donc 400 millions, j'ai mis, c'était 10 salles de classe en bas, 10 salles de classe en haut,
03:11pour une capacité de près de 1 000 élèves.
03:15Avec le DG, non, mais on a besoin de grandes salles pour faire des amphis et tout,
03:18donc on a dû modifier le bâtiment pour faire une salle de près de 200 ici
03:23et une salle de près de 300 là-bas, avec 11 bureaux et une salle d'incubation en bas.
03:32Les enfants sont à l'intérieur.
03:35Tout ça là, je n'ai même pas encore reçu un centime.
03:37Donc le contrat 2024, l'année 2024 a arrivé à sa fin, en 2025.
03:46De 2025, de mars 2025 à ce jour, je ne sais pas si l'année 2025 a été engagée.
03:54Le seul engagement qu'on a eu, c'est 2024, où j'ai l'OP, qui devait être payé en juin 2024.
04:03Jusqu'en novembre 2025, je n'ai toujours pas reçu un centime.
04:08Et quelles sont les démarches que vous avez entrepris par la suite pour rentrer dans votre dû ?
04:16Je me suis rapproché du patrimoine, parce que nous avons signé le contrat avec le patrimoine de l'État.
04:22Au niveau du patrimoine, ils ont fait leur travail, c'est au niveau du trésor public.
04:27J'ai écrit, j'ai écrit au ministre, j'ai écrit au ministre d'État, l'actuel, toujours pas de réponse.
04:40Il y a trois semaines, j'ai écrit au vice-président, chargé du gouvernement.
04:45Je n'ai toujours pas de réponse.
04:48Donc, j'ai dit, je ne vais pas continuer.
04:50Apparemment, je n'ai plus d'interlocuteur de l'autre côté.
04:53Donc, je fais quoi ?
04:54Je ferme, peut-être qu'il y aura des gens qui vont réagir.
04:57Donc, ce matin, vous confirmez que l'établissement est bien vide, les apprenants ont été renvoyés chez eux ?
05:06Aujourd'hui, M. Ogoulet est un homme profondément éprouvé.
05:13Le défaut de paiement dont il est victime l'a placé dans une situation intenable.
05:18Les banques qui lui avaient accordé ses prêts ont déjà bloqué ses comptes
05:22et menacent désormais de saisir l'ensemble de son patrimoine.
05:26Pour cet entrepreneur qui a investi toutes ses économies dans ce complexe,
05:32la pression financière et personnelle est immense.
05:35Une réalité qui illustre à quel point les retards de paiement peuvent briser des initiatives privées,
05:41pourtant essentielles au pays.
05:43Si je ne perds pas dans les délais, ils vont vendre, ils vont récupérer tout le complexe,
05:51ils vont le vendre et ils vont récupérer leurs sous.
05:55S'il reste de la monnaie, ils vont me restituer.
05:57S'il ne reste pas, si le brade, ça veut dire que peut-être que c'est moi encore qui va,
06:01qui restera le jour de vape.
06:04Voilà, le risque sur lequel je me suis engagé.
06:07Et aujourd'hui, quel message vous souhaitez passer aux autorités ?
06:12Le message que je souhaite, c'est que l'État, les responsables publics, me payent.
06:19C'est tout ce qu'on veut, qu'ils me payent,
06:22que moi je puisse honorer mes engagements près de la banque, qu'ils m'accompagnent.
06:27Face à cette situation, c'est désormais près d'un millier d'étudiants
06:31de l'Institut supérieur de technologie qui se retrouve privé de cours.
06:36Un simple défaut de paiement de la part de l'État entraîne ainsi un double impact.
06:42Il compromet l'apprentissage de jeunes Gabonais en quête d'avenir
06:46et fragilise un entrepreneur local qui se retrouve aujourd'hui au bord du précipice.
06:52Une réalité qui pose des questions sur les délais administratifs de l'État payeur
06:57et sur la capacité du pays à accompagner dans la durée
07:01ceux qui construisent ces infrastructures et participent à la formation de la jeunesse.
07:07Sous-titrage Société Radio-Canada
07:11Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations