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  • il y a 22 heures
L'info du jour, ce vendredi 21 novembre 2025... et/ou suite du feuilleton *Jean-René Bernaudeau via un communiqué de presse reçu ce vendredi : "La SA Vendée Cyclisme confirme Jean-René Bernaudeau à sa tête pour la saison 2026. Faisant suite à l’information parue initialement dans les pages de Ouest-France et relayée dans les médias, la SA Vendée Cyclisme confirme la présence de Jean-René Bernaudeau à sa tête pour une vingt-septième année. Afin d’anticiper les enjeux majeurs qui attendent le Team TotalEnergies dans les mois à venir, une réflexion approfondie est en cours pour renforcer les forces vives de l’entreprise. Aucune décision n’a toutefois été arrêtée à ce stade."

Contrairement ce qu'a annoncé jeudi Ouest-France... information dont Cyclism'Actu avait également entendu parler mais avait préféré attendre une communication officielle des protagonistes concernés, l'équipe TotalEnergies ne va pas tourner tout de suite une page majeure de son histoire. À la tête de l'équipe, *Jean-René Bernaudeau, ne va pas quitter la direction de la formation vendéenne cet hiver. Il fera une 27e année et fêtera ses 70 ans en 2026 en tant que patron le l'équipe TotalEnergies.

Fondateur de la structure à travers Vendée U en 1991 puis artisan de son passage dans les rangs professionnels en 2000, il continuera d'accompagner l’équipe. Son successeur pressenti, Stéphane Heulot, qui était le manager de la Lotto et champion de France 1996, et qui a contribué au retour de l’équipe belge en WorldTour, devra donc patienter. Ou peut-être et sans doute, Stéphane Heulot va être aux côtés et aider Jean-René Bernaudeau à "anticiper les enjeux majeurs qui attendent le Team TotalEnergies dans les mois à venir."

*Jean-René Bernaudeau nous avait fait la visite du siège course de ses équipes... fin 2021.

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Sport
Transcription
00:00Bienvenue au siège de la SA Vendée Cyclisme, qui est l'équipe TotalEnergie et le Vendée U.
00:13C'est là que ça se passe, c'est là qu'on prépare la saison.
00:16C'est là que tout se fait, c'est pas que la saison, c'est le préparatif, des courses, des stages,
00:21enfin tout ce qui se fait dans une équipe, dans une petite entreprise de 60 personnes.
00:26Une vieille image intemporelle, c'est Pierre Roland, Thomas Boclert, c'est...
00:30Quand vous voyez cette image-là, vous vous dites quoi aujourd'hui ?
00:33On a voulu la garder parce qu'elle représente ce qu'il y a de plus fort,
00:36c'est le travail d'un grand lieutenant avec un grand leader, parce que Thomas incarne beaucoup pour nous.
00:41C'est là que tout se décide.
00:42C'est là.
00:45Voilà, c'est 10 secondes.
00:48Donc Corinne, la responsable directrice des opérations, Benoît, directeur du score.
00:53Voilà, c'est ici que tout se décide.
00:57Jean-René Bernodeau, merci de recevoir Cyclisme Actu dans votre entre.
01:02C'est la première fois que Cyclisme Actu vient vous voir au château des Essars.
01:06C'est quoi ? Expliquez-nous, c'est le siège.
01:08Oui, bienvenue, bienvenue.
01:09C'est le siège historique puisque depuis 2000, nous sommes dans ces murs,
01:12au cœur des autoroutes, au carrefour des autoroutes en Vendée,
01:15à une demi-heure de Nantes, donc un bel emplacement pour développer l'équipe.
01:19Donc le manoir a une histoire, une histoire qui est la continuité du Vendée-U avec Saint-Maurice-Gérard.
01:25Donc voilà, c'est le cœur, le cœur du dispositif, vous y êtes.
01:28Donc bienvenue, qu'on vous fasse découvrir cet endroit atypique,
01:34qu'il y a une âme, qu'il y a des chambres, les stages se déroulent là.
01:38C'est d'après tous les nouveaux coureurs qu'on a depuis quelque temps,
01:41c'est quelque chose d'assez particulier.
01:43Alors c'est là que sont passés des Thomas Waukler, Sylvain Chavanel, pour ne citer qu'eux.
01:47Et à partir de la fin de l'année 2021, il y a un certain triple champion du monde,
01:51Peter Sagan, qui va se retrouver là pour préparer sa saison 2022, c'est ça ?
01:55Oui, le premier rassemblement se fait historiquement au siège, puisqu'on fêtera la fin d'année.
02:01On aura quelques réglages pour les nouveaux,
02:04mais on a quand même déjà des bien avancés pour préparer 2022,
02:07puisque les positions sont déjà en route.
02:09Mon Peter n'est pas très concerné, puisque la marque de vélo le suit.
02:14Donc voilà, il y aura des réglages mécaniques pour quelques-uns.
02:17Mais le premier stage où Peter sera présent, ça sera un événement.
02:20D'où vient l'idée de faire venir en Vendée Peter Sagan ?
02:24D'abord, on voulait se renforcer, on a besoin d'attractivité,
02:28on a besoin de faire envie aux jeunes de venir dans cette belle usine à champions,
02:32puisqu'une centaine de coureurs sont passés professionnels chez nous.
02:35Ensuite, le World Tour nous a un petit peu mal menés,
02:38puisqu'on a fait ce qu'on a, mais on a fait du bon boulot.
02:41On ne remerciera jamais assez nos sponsors d'avoir cru dans cette histoire.
02:45Aujourd'hui, on est bien vivant avec un vrai projet.
02:47Et Sagan est là comme accélérateur, un vrai accélérateur avec sa dimension,
02:51avec son expertise, avec l'envie qu'il va le donner,
02:54puisque Sagan, c'est d'abord un grand coureur,
02:56mais c'est surtout un accélérateur de projet.
02:58Comment ça s'est fait, concrètement ?
03:00Ça fait partie de mon job depuis toujours, d'aller chercher des coureurs.
03:04J'ai eu beaucoup de relations avec Julien Alaphilippe depuis des années,
03:06ça n'a pas pu se faire.
03:08Peter Sagan s'est retrouvé sur le marché,
03:10son côté anticonformiste, un peu comme le mien.
03:13Il faisait que, pourquoi pas, il faut oser.
03:15Et puis, ça a bien accroché.
03:17J'ai eu un appui très fort de Roberto Amadio,
03:20qui l'a connu chez l'Ikigas,
03:21qui lui a dit à Peter,
03:23c'est une équipe où tu te sentirais bien.
03:24Donc, il y a beaucoup, beaucoup eu de difficultés pour finir ce contrat,
03:29mais il n'y a jamais eu vraiment d'obstacle.
03:30Il y a eu des choses intéressantes qui m'ont bien enrichi
03:34sur une négociation qui a duré trois mois.
03:36Mais un jour, vous vous levez, genre on est,
03:38et vous vous dites, je vais Peter.
03:40Non, pas du tout, pas du tout.
03:42Il y a Peter, il y a d'autres coureurs,
03:43il y a plein de coureurs en fin de contrat.
03:45Et mon job de manager, c'est de donner,
03:48de remplir des cases vides dans un dispositif de groupe,
03:51parce que c'est aussi un sport collectif.
03:54Quoi faire ? Qu'est-ce qui manque dans un groupe ?
03:56Qu'est-ce qui fait que l'équipe peut être meilleure ?
03:58Peter Sagan paraissait au départ inaccessible,
04:01mais les obstacles ont été franchis.
04:03Et je suis très heureux d'avoir réussi ce coup
04:05avec Daniel Hauss et Bob Nahr,
04:07qui est quand même un grand rouleur,
04:08c'est des coureurs expérimentés.
04:10Puis j'ai appris plein de choses sur sa façon de vivre.
04:12Il est très respectueux de ses origines, comme moi.
04:16Il a besoin de gens qui l'entourent
04:18avec de la sincérité, comme moi.
04:21Donc voilà, il a envie de prendre du plaisir,
04:24il a envie de voir ce monde qui change,
04:26avec peu d'obstacles.
04:28Et moi, je suis pour, sur ce monde qui change,
04:31avec un cyclisme de demain
04:33qui va être sans doute un petit peu différent.
04:35Alors Peter n'arrive pas tout seul ?
04:37Il arrive avec des gens qu'on a besoin,
04:38puisque d'abord, on a quelques cases vides
04:41dans cette équipe Total Energy.
04:43C'était renforcer le dispositif directeur sportif.
04:45Donc son directeur sportif, bienvenue.
04:48On était très heureux d'avoir cette place.
04:51Donc il n'y a pas eu beaucoup d'obstacles.
04:52Quand on a eu, écrit, dit des choses complètement fausses,
04:56l'arrivée de Peter, ce n'est pas un groupe qui rentre dans mon groupe.
04:59C'est un grand coureur qui va nous aider à remplir un dispositif
05:04pour être opérationnel.
05:05Donc c'est exactement ça.
05:07Ce n'est pas du tout ce qui a pu être écrit par certains concurrents, d'ailleurs.
05:10Justement, c'est ce que je voulais savoir.
05:12Qu'est-ce que ça va changer, l'arrivée de Peter Sagan pour l'équipe Total Energy ?
05:17Beaucoup plus d'attractivité.
05:20D'abord, ce qui compte, c'est que les jeunes aient envie de venir chez nous.
05:22Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on a pris du retard.
05:24On est beaucoup moins attractifs qu'à la grande époque de Thomas Vauclair,
05:27Sylvain Chavanel, que vous avez cité.
05:28On avait un coup d'avance.
05:30Nous étions le premier sport-études de France.
05:31Nous étions l'équipe qui recrute exclusivement dans son réservoir.
05:35D'autres l'ont fait aujourd'hui avec d'autres moyens et des moyens que je n'ai pas.
05:39Donc aujourd'hui, Peter va nous remettre dans l'actualité avec, j'espère,
05:43des recruteurs de mon groupe qui vont faire un travail de fond
05:45sur aller chercher les talents de demain.
05:47Est-ce que c'est par exemple la solution pour ne pas prendre la licence World Tour
05:52et s'assurer, grâce à Peter Sagan, d'être invité sur les principales courses du calendrier ?
05:57D'abord, le World Tour, il faut le revoir.
05:59Donc moi, je m'en fiche un peu du World Tour, je l'ai bien dit.
06:01Le World Tour, c'est une conséquence.
06:03C'est la première division pour moi.
06:04Et la première division, c'est du sport.
06:06Ce n'est pas une ligue fermée, ce n'est pas tout ce qui a pu être fait
06:08avec des licences achetées et vendues, ça ne me plaît pas.
06:11Aujourd'hui, le World Tour, enfin la première division, dans ma tête,
06:14elle doit être une conséquence d'un rendement.
06:16Donc Sagan arrive avec une dimension, avec un groupe qui va être tiré par le haut.
06:21Et la première division nous attendra si on le mérite.
06:23Toute l'énergie dans le World Tour, ce n'est pas pour de suite ?
06:26Ça viendra quand ça viendra.
06:28Mais aujourd'hui, c'est que du sport.
06:29J'aimerais bien que le sport redevienne le cœur du projet du sport.
06:33Parce qu'on parle beaucoup d'argent, on parle de licence, on parle de circuit fermé.
06:37Et je pense beaucoup à des sports que j'adore, comme le volet, le hand, l'athétisme,
06:42où on parle de millions dans ces sports.
06:44Et ces gens-là qui sont des champions du monde dans leur catégorie,
06:46ils en pensent quoi ?
06:47Je pense qu'aujourd'hui, le sport a une place dans la société,
06:50qu'il est en train de perdre, avec le trading, avec les achats, avec l'argent.
06:55Et aujourd'hui, on veut faire quelque chose qui soit quelque chose d'humain,
06:59quelque chose qui donne envie aux jeunes de s'épanouir.
07:02Le sport, ce n'est pas du professionnalisme, c'est de l'élite.
07:05Et l'élite, c'est le devoir d'être exemplaire.
07:08Moi, mon père spirituel m'a dit des choses qui me sont ancrées en moi profondément.
07:12Plus on est haut, moins on a de droits.
07:14Plus on est haut, plus on a de devoirs.
07:16Alors, voilà, il y a un système qui est arrivé.
07:18Le monde économique évolue.
07:20Moi, je suis en relation et j'ai eu la chance ou la malchance.
07:22Mais moi, je le prends comme une chance d'avoir été au démarchage de sponsors régulièrement.
07:27Aujourd'hui, on a un maillot, on a une fierté, on a une marque à porter,
07:31avec de l'envie, avec de la fierté, rendre des comptes.
07:34Et aujourd'hui, on n'est pas du tout dans cette démarche de sport de haut niveau
07:36où on est en train d'acheter, d'acheter.
07:39Le terme acheter existe dans le sport de haut niveau.
07:42Ce n'est pas normal qu'on en soit là.
07:44Aujourd'hui, on fait des spéculations sur des jeunes.
07:46Ce n'est pas normal.
07:47Aujourd'hui, c'est un accélérateur social, le sport.
07:50Moi, j'en suis le meilleur exemple.
07:52Je suis un fils d'agriculteur.
07:54J'ai eu croquer la vie à Belden pendant ces dix années.
07:57Ce n'est pas grand-chose dans une vie, dix années.
07:59Mais ces dix années doivent construire, en faire des hommes.
08:02Et je ne suis pas là pour en faire des types qui vont sortir dans la vie professionnelle,
08:07la vraie vie, qu'on va dire,
08:08avec pas des bases, des bases, des bases acquises,
08:10dans un passage où tout est bon.
08:14Tout est bon.
08:15On ne peut pas ne pas savoir le prix du carburant, le prix du pain.
08:18On ne peut pas perdre ça.
08:20Et aujourd'hui, le sport de haut niveau, c'est une dérive.
08:23Et je suis là, à mon petit niveau,
08:25pour être le garant de cette dérive qu'elle n'existe pas chez moi.
08:28Alors, si on écoute les midisans, Jean-René,
08:29parce qu'il faut en parler,
08:31il y a eu Nikita Strasse, ça n'a pas trop marché,
08:32Wasson Hagan, ça n'a pas trop marché.
08:34Est-ce qu'il n'y a pas cette crainte de...
08:35Ou que ça ne marche pas ?
08:36Non, c'est les réseaux sociaux que je...
08:37D'abord, moi, les réseaux sociaux ne me dérangent pas.
08:40On en a besoin.
08:41Ce que je n'aime pas, c'est les pseudos derrière pour casser.
08:45En réalité, ils sont très peu nombreux.
08:46Et c'est vrai que je n'ai pas besoin de m'occuper de ceux qui critiquent.
08:49Nikita Strasse, c'est un grand champion qui nous a apporté beaucoup.
08:52Il a eu trois accidents très, très graves en deux ans.
08:55Qui peut, aujourd'hui, dire qu'avec trois accidents en deux ans,
08:58on peut juger quelqu'un ?
09:00Wasson Hagan, deux chutes très graves.
09:02Une à Bessej pour sa première course.
09:04Une à Argovy, juste avant le Tour de France.
09:05On lui a fait confiance pour le Tour.
09:06On n'aurait peut-être pas dû.
09:07Mais quand on tombe deux fois, est-ce qu'on peut juger quelqu'un ?
09:10Moi, Edvald Bosson Hagan, c'est quelqu'un de formidable,
09:12qui a amené de la sérénité à Anthony Turgis dans les Flandriennes.
09:15Nikita Strasse a amené cette crédibilité.
09:17Et je ne juge pas les gens quand ils ont des accidents.
09:20Aujourd'hui, j'ai une équipe qui a huit coureurs à l'arrêt.
09:22Huit coureurs.
09:23Je pense à Alexis Villermoz, qui est très malheureux.
09:26Qui a un accident très, très grave.
09:27Mais ils sont huit dans son cas, à ne pas courir.
09:29Et on ne juge pas les gens qui sont à l'hôpital qui ont des accidents.
09:32Donc voilà, les réseaux sociaux, la jeunesse, chez la maison de retraite.
09:36J'entends ça, je le lis, mais ça ne me touche pas.
09:39Ça ne me touche pas.
09:39Je ne vais pas reprendre une expression de Jacques Chirac,
09:42où il disait que ça m'en touche une sans un.
09:44Mais ça, c'est un petit peu vrai.
09:45Je fais mon travail.
09:46Et j'adore Nikita Strasse.
09:48J'adore ce qu'il a fait chez nous.
09:49Edvald Bosson Hagan, il n'a pas trouvé son plein rendement avec deux accidents.
09:53Alors voilà, nous on travaille.
09:54Et aujourd'hui, on a besoin d'un groupe qui a un petit peu de réussite.
09:57Mais le travail est beaucoup plus important que la chance ou la malchance.
10:01Donc, j'ai de vous poser la question.
10:02On arrive fin août.
10:04Le recrutement est fini pour 2022.
10:06Quid, Adrien Petit, Damien Gaudin.
10:08C'est une nouvelle page se tourne ?
10:10Absolument pas.
10:11On est au mois d'août.
10:11Et au mois d'août, la saison est presque moitié faite.
10:14Un petit peu plus sans doute.
10:16Mais les années Covid ont fait qu'il y a des reports.
10:18Il y a plein de choses à faire.
10:19Aujourd'hui, on parle de contrat.
10:20Mais on parle aussi, il faut terminer l'exercice.
10:22Pourquoi aujourd'hui, moi, je donnerais des garanties à des coureurs au mois d'août,
10:26alors qu'il y a un gros mois de septembre, un gros, gros mois d'octobre à faire ?
10:30Aujourd'hui, je ne peux pas parler de toutes ces prolongations aujourd'hui.
10:34Vous n'avez pas officialisé, par contre, si je ne m'abuse, le petit frère de Peter, il sera bien là ?
10:38Absolument pas.
10:39On n'en a pas discuté pour l'instant.
10:40D'accord.
10:41Donc, rien n'est fait concernant le petit frère ?
10:44Aujourd'hui, on est en août.
10:46Et aujourd'hui, la construction de 2022, elle n'est pas terminée.
10:48Je ne sais pas comment, mais je demande à mes coureurs d'avoir ce respect du maillot,
10:53de finir leur saison et de parler de prolongation, de contrat ou pas.
10:57Mais aujourd'hui, on ne peut pas, dans le sport de haut niveau, dans le travail qu'on a à accomplir,
11:01avec des marques derrière nous qui croient avant nous, le travail est prioritaire.
11:05Donc, aujourd'hui, on n'est pas à une date de donner des garanties à 100%.
11:08Vous l'avez dit, la fin de saison, la saison 2021 n'est pas encore terminée.
11:11Si on peut dresser un premier bilan de cette saison 2021 pour Total Énergie ?
11:16Période de classique exceptionnelle.
11:18La meilleure équipe française de très loin, avec la révélation d'Anthony Thurgis.
11:22Donc, c'est une très, très belle chose.
11:24C'est vrai que les Flandriennes, on a une culture avec Dominique Arnoux qui porte ses fruits.
11:28Il y a une culture, c'est une expérience.
11:30On ne débarque pas autour des Flandres sans une culture.
11:33On l'a.
11:33Aujourd'hui, cette équipe, elle est reconnue.
11:35D'ailleurs, ça m'a bien aidé pour recruter.
11:37Et ensuite, l'autre période, l'autre catégorie a beaucoup de faiblesse.
11:40On vient de récupérer Pierre Latour, qui vient de passer deux ans avec des accidents très graves,
11:45qui vient de finir son Tour de France.
11:47Il est très heureux d'avoir repris de la caisse.
11:49Et Pierre Latour nous convient.
11:50Aujourd'hui, on a beaucoup d'envie, beaucoup d'espoir.
11:52Il a des lacunes avec ses accidents dans les descentes.
11:54On l'a vu à la télévision.
11:55Passer en tête au Tourmalet, se faire descendre, lâcher dans une descente.
11:58Il y a des choses à régler.
12:00On va les régler.
12:01Mais Pierre Latour est une bonne recrue pour l'avenir.
12:04Justement, je voulais vous en parler.
12:05Pierre Latour, ça fait du bien de le retrouver.
12:07On l'a vu sur le Tour de France.
12:08Il est sur la bonne ouvre, enfin.
12:10Pierre Latour, il ne peut pas faire ce qu'il a fait, faire tous les résultats qu'il a eus,
12:14et ne pas redevenir ce qu'il est.
12:16Puisqu'aujourd'hui, il a mûri, il a pris de l'épaisseur, il a pris de l'expérience.
12:22Changer d'équipe, c'est aussi quelque chose d'enrichissant parfois.
12:26Et on lui a trouvé un cadre où il s'épanouit.
12:28Je connaissais un petit peu ses attentes.
12:30D'ailleurs, c'est aussi pour ça que la signature s'est faite, pour pouvoir s'épanouir.
12:33Et aujourd'hui, on ne peut pas réussir dans le cyclisme, qui est un sport très dur,
12:37notamment les années Covid, où il y a de la violence, ça ne freine plus, ça tombe.
12:41Il y a un mélange culturel de Flandriens et de coureurs du Tour de France
12:44qui passent plus de temps à Ténérife que sur les Flandriennes.
12:48Donc voilà, il y a deux mondes qui se confrontent.
12:49Il y a Pierre Latour là-dedans qui doit reconstruire son fond de jeu.
12:53Et aujourd'hui, je n'ai aucune inquiétude.
12:54Peter Sagan, dans votre équipe, est-ce que c'est peut-être votre plus beau coup ?
13:01Moi, je ne parle pas du triple champion du monde.
13:04J'espère beaucoup qu'il nous ressemble, qu'il nous apporte ce que j'aime profondément.
13:08Moi, j'ai un parcours, je ne vais pas changer.
13:10J'ai envie de faire du bien.
13:11J'ai fait mon parcours, il est comme il est.
13:13Je n'ai pas triché.
13:14Et j'aimerais que demain, quand ça sera fini pour moi,
13:16qu'on dise que c'est un dirigeant qui a fait du bien.
13:18Je veux faire du bien.
13:20Je n'ai qu'une vie et j'ai encore ce rôle-là, à mon âge,
13:23de dire qu'on va faire comme ça.
13:25Et ceux qui ne veulent pas nous suivre, ce n'est pas grave.
13:27Mais quand on crée de l'émotion,
13:28et je pense beaucoup que Thomas Vauclair et Sylvain Chavanel,
13:31qui ont réussi leur vie avec leur vie en main, sans agent,
13:36quand on voit que le monde économique rationalise
13:39pour aller chercher 1% de marge,
13:42pour payer leurs ouvriers, payer des royalties,
13:44que ça marche et que le sport de haut niveau crée des intermédiaires,
13:48je pense qu'on doit faire attention.
13:50Jean-René, si on reprend l'histoire,
13:51bonjour, La Brioche, La Boulangère, Bouygues Télécom,
13:54Europecar, Direct Énergie, Total Énergie aujourd'hui,
13:57le cyclisme d'aujourd'hui, est-ce qu'il vous plaît ?
14:00Franchement, je vais dire non, il ne me plaît pas,
14:02il vaut mieux, il est en train de prendre une dérive avec l'argent.
14:07Et aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a un marché,
14:09ce n'est pas moi qui le crée, le marché des coureurs,
14:11ce n'est pas moi qui le crée, c'est l'offre et la demande.
14:13Mais aujourd'hui, la mondialisation est rattrapée par le Covid.
14:16Et aujourd'hui, on peut dire un grand merci à la vieille Europe
14:18qui a fait le cyclisme, où le cyclisme est né.
14:21Je pense que la mondialisation, elle fonctionne à petite vitesse.
14:25Je crois que l'Australie, à mon avis,
14:26c'est le seul bon exemple d'une mondialisation dans le cyclisme.
14:30Je crois beaucoup en Afrique.
14:32J'espère que les championnats du monde iront au Rwanda en 2025
14:35pour que ce continent explose,
14:37puisque la bicyclette en elle-même, c'est un bon moyen de locomotion,
14:40la mobilité urbaine, le développement durable,
14:42on est dedans, et ce sport a des atouts formidables
14:45qui ne le comprennent pas,
14:46parce qu'on parle beaucoup de trading,
14:49on parle de choses qui me déplaisent,
14:50et aujourd'hui, on doit penser aux bénévolats,
14:52on doit penser à ceux qui font le cyclisme.
14:55Moi, je connais plein d'organisateurs qui sont admirables,
14:57qui bossent toute l'année pour construire leurs épreuves.
15:00Ils ont très peu de têtes d'affiches, très très peu.
15:02Les stars du Tour de France ne viennent plus
15:04au circuit de la Sarthe, au boucle de la Mayenne,
15:07aux quatre jours de Dunkerque,
15:08qui est admirable, les quatre jours de Dunkerque,
15:10c'est l'essence même de...
15:11Il ne faut pas qu'on touche à ça.
15:13Il faut que ces courses-là méritent le respect
15:16d'avoir parfois des têtes d'affiches pour vivre.
15:19Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
15:20Donc, je le dénonce ouvertement.
15:22N'oubliez pas d'où on vient.
15:24Si on coupe nos racines, si on coupe tout ça,
15:26le cyclisme sera en grand danger.
15:28Et je l'affirme avec des preuves.
15:29Et ça fait des années, Jean-René,
15:31si je peux me permettre que vous tenez ce discours,
15:32que vous dites ce message-là.
15:34On a quand même la plus grande épreuve cycliste du Tour
15:36organisée par des Français à ESSO, le Tour de France.
15:39On a un président de la Fédération internationale de cyclistes,
15:42l'UCI, qui est français, David Lapartien.
15:44On a l'impression qu'en fait, on ne vous entend pas,
15:46on ne vous écoute pas.
15:47Comment on l'explique tout ça ?
15:48D'abord, il y a deux choses différentes.
15:50La société du Tour de France, ESSO, est admirable.
15:53Le Tour de France nous permet de maintenir notre sport
15:55au niveau, à son standing qu'il mérite.
15:58Et là, un organisateur comme ESSO,
15:59on peut lui dire merci,
16:01que ce Tour de France soit la vraie vitrine,
16:03la plus grande vitrine qui puisse nous être offerte.
16:06Deuxièmement, le gouvernement, c'est l'UCI,
16:08David Lapartien, posez-lui des questions.
16:10C'est à lui de diriger l'orientation de son sport.
16:13C'est lui qui est le garant du développement.
16:16Alors, on a acheté des licences,
16:17on a vendu des licences,
16:18on est en train de faire des choses qui me déplaisent.
16:20Et je n'ai pas honte de le dire, ça me déplaît.
16:22Je n'irai jamais demander au groupe Total Energy
16:25d'acheter une licence.
16:26Le sport, ça se mérite.
16:28Et aujourd'hui, on ne fait pas de marché,
16:29on n'achète pas.
16:30On n'achète pas dans le sport.
16:32Le sport, on donne de l'émotion,
16:34on donne du plaisir.
16:35C'est un pan de la société qu'il faut remettre à sa place.
16:38Le sport a besoin dans la société
16:40de retrouver une place
16:41qui permet aux jeunes de croire en leur avenir.
16:44Mais ce n'est pas l'argent.
16:45On ne peut pas tousser de footballeurs professionnels.
16:47J'ai beaucoup, beaucoup d'estime sur les sports,
16:49des beaux sports comme l'athlétisme,
16:52enfin tous les sports que j'ai cités tout à l'heure.
16:53Je pense beaucoup à eux
16:54qui doivent se sentir un petit peu
16:57pris pour des gens,
16:59voilà, on parle de millions, de milliards.
17:00Et puis, il y a un champion du monde
17:02de volet, de hand.
17:04Et c'est beau.
17:04Ça, c'est beau.
17:05Et on n'a pas beaucoup de respect pour ça.
17:07Donc, quand je vous dis
17:0936 millions pour Tatej Pogassar en 6 ans,
17:11ça vous gêne un peu ?
17:12Pas du tout.
17:13Il y a un groupe qui lui donne.
17:15C'est les Émirats.
17:16Mais maintenant, est-ce que le cyclisme
17:18avec les Émirats,
17:19c'est l'avenir du cyclisme ?
17:20C'est l'exposition,
17:21c'est d'aller au Tour de France,
17:22le gagner.
17:23Le gagner le Tour de France.
17:24Et ça, c'est le gâteau.
17:25Le gâteau que nous offre
17:26la société du Tour de France.
17:27Mais est-ce qu'on peut respecter aussi
17:29le cyclisme pyramidal ?
17:31Moi, que Pogacar gagne de l'argent,
17:32ça ne me dérange pas.
17:34Mais aujourd'hui, le cyclisme
17:35doit être fait avec du public,
17:36il doit être fait avec des bénévoles.
17:38Ça doit être une progression globale
17:39pour donner de l'envie.
17:40Et d'ailleurs, en Vendée,
17:41puisqu'on n'est pas forcément bien écouté,
17:43on va faire des choses formidables,
17:45mais des choses très simples.
17:46On va donner la chance aux jeunes
17:47de faire du sport.
17:49Qu'est-ce qu'il faudrait
17:49s'il y avait une chose à changer
17:50dans l'immédiat, concrètement ?
17:52Ça serait quoi ?
17:52D'abord, au niveau français,
17:54d'imposer au club
17:55d'avoir une minime et une cadet
17:56une fois par an.
17:57Il y a des clubs qui n'organisent pas
17:58de minime cadet
17:59parce qu'il n'y a pas de coureur.
18:00Mais quand il n'y a pas de course,
18:01il n'y a pas de coureur.
18:02Là, c'est la base.
18:03Il faut redonner de l'envie.
18:05Il y a des solutions.
18:05Je pense beaucoup
18:06au Grand Prix de Québec-Montréal
18:08qui est le modèle économique intéressant
18:10puisqu'il y a la jeunesse autour.
18:12Il y a des choses à faire.
18:13Je pense aussi aux zones artisanales
18:15qui sont désertes le week-end
18:16pour faire des circuits fermés
18:17pour les jeunes.
18:18C'est des choses très simples à faire.
18:20J'aimerais beaucoup
18:20un Grand Prix de Paris,
18:21un Grand Prix de Lyon,
18:22évidemment,
18:23avec tous ces gens
18:24qui ne pas les oublier.
18:26On oublie beaucoup, beaucoup
18:27ceux qui ont fait le cyclisme.
18:28On parle beaucoup
18:29du grand gâteau
18:30qui est le Tour de France.
18:31Et Pogacar, ça ne me dérange pas.
18:32Mais n'oublions pas d'où on vient.
18:34Rassurez-nous,
18:34vous n'êtes pas prêt
18:35de vous arrêter encore ?
18:36On va vous voir encore longtemps.
18:37Non, j'ai beaucoup d'envie.
18:38J'ai beaucoup d'envie.
18:39Je me sens bien.
18:40Et j'ai une dose de plaisir
18:41qui est supérieure à mes emmerdes.
18:43Tout pendant que c'est comme ça,
18:44il n'y a pas de souci.
18:45Merci à vous.
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