Une semaine après l'assassinat de Mehdi Kessaci, frère du militant écologiste Amine Kessaci, Gérald Darmanin et Laurent Nuñez sont à Marseille pour réaffirmer leur engagement contre le narcotrafic.
00:00Les narcotrafiquants, ils sont rarement, en tout cas les dirigeants qui dirigent les points de deal et qui font commanditer ces assassinats,
00:08sont rarement dans les rues de Marseille, de Saint-Tropez, de Paris, tranquillement en train de boire un café.
00:12Ils sont dans deux endroits. Ils sont soit dans les prisons françaises, soit à l'étranger.
00:18Dans les prisons françaises, on a pris des dispositions que aucun pays au monde n'a pris avec ces prisons de haute sécurité.
00:24On verra ce que donnera les comptes rendus de l'enquête et le seul la Ginalco qui s'est saisie à Paris de cette affaire absolument horrible de cette semaine.
00:33Voir s'il y a un lien ou non avec quelqu'un qui serait déjà en détention et qui ne serait pas dans une prison de haute sécurité,
00:39ce qui justifierait très largement les dispositions extrêmement fermes que j'ai pu prendre et qui m'ont valu beaucoup d'attaques.
00:44Donc il faut d'abord nettoyer les prisons françaises.
00:47Nous avons, à ma demande, encore fait il y a deux jours au Bomet des perquisitions administratives, des fouilles chez les personnes qui sont au Bomet.
00:58On a trouvé par exemple 13 téléphones portables dans 11 cellules, ce qui montre le changement très important qu'on doit faire dans l'administration pénitentiaire
01:04et arrêter avec la naïveté pour exclure les téléphones portables de l'ensemble de France.
01:09Ça c'est le premier point parce que si quelqu'un est en prison pour pouvoir commanditer un assassinat, commanditer un point de deal, corrompre un agent,
01:18eh bien évidemment le travail des services de police ne sert à rien.
01:21Donc c'est ce que nous faisons, nous sommes en train de nettoyer les prisons françaises.
01:23Et ça prend du temps mais je pense qu'on voit qu'à Vendin et à Condé ça marche.
01:27Et puis le deuxième sujet c'est l'étranger.
01:30Je reviens des Émirats arabes unis, nous avons obtenu 17 extraditions depuis janvier dernier.
01:35Ça faisait 4 ans qu'on n'avait pas obtenu une extradition de Dubaï et des Émirats arabes unis.
01:39dont des responsables de l'ADZ mafia et des narcotrafiquants marseillais.
01:44Il nous en reste encore une trentaine à récupérer, si je veux dire, de nos amis émiratis que je remercie pour leur collaboration.
01:51Mais plus que ça, ce qui compte c'est les saisies et les confiscations.
01:54J'ai un cas particulier, notamment dans le sud de la France, où de sa prison, une personne gère une trentaine d'appartements à Dubaï,
02:01récupérant ainsi son argent et permettant de continuer à tenir en haleine son réseau.
02:07J'ai obtenu des Émirats arabes unis, la saisie pour la première fois sur le territoire dubaïotte,
02:13des appartements, des maisons, des villas, qui permettent de jouir de l'argent du trafic.
02:17Parce que la difficulté que nous avons, c'est que les personnes peuvent faire parfois 4 ans, 5 ans, 10 ans, 20 ans de prison.
02:22Mais si l'argent, le blanchiment qui sert à justifier le trafic de drogue continue à exister et n'est jamais saisi par la justice,
02:32du fait notamment des lois différentes entre les pays, cela ne sert pas à grand-chose.
02:38Et nous faisons beaucoup de saisies de drogue grâce au travail des services de police et des douanes.
02:41Nous faisons peu de saisies d'argent.
02:42Et c'est le changement qu'évoque l'obligation intérieure.
02:45Ce n'est pas seulement une question d'effectifs, c'est une question aussi de travail.
02:49Sur quoi on travaille ? On doit travailler autant sur l'argent, le blanchiment de l'argent, que sur les saisies.
02:55Et terminez par dire que la justice marseillaise est la société différente par la corruption,
02:59par le crime qui a sans doute eu lieu cette semaine,
03:01mais aussi par, malheureusement, et c'est à ça qu'on reconnaît une mafia, la rentrée dans l'économie classique.
03:06Il y a à Marseille, c'est pour ça qu'il y a un point de bascule possible,
03:10une possibilité de lien avec le modèle économique classique des commerces,
03:14de l'immobilier, comme on l'a connu parfois en Corse,
03:17et c'est ça la grande différence entre Marseille et le reste du territoire national,
03:20empêcher que l'argent sale ne rentre dans le monde économique classique.
03:25Et il y a, et c'est un point qu'il faut dire à la société marseillaise aussi,
03:28des personnes qui ont pignon sur rue, des responsables,
03:32on va dire qu'on pourrait qualifier de notabilité locale,
03:35qui peuvent avoir fermé les yeux sur l'arrivée de la mafia dans la vie économique et dans la vie sociale.
03:41Il appartiendra aux magistrats de le dire.
03:44Des enquêtes sont aujourd'hui instruites, c'est pas à moi de le dire,
03:49mais en tout cas il faut que chacun se réveille.
03:50Les consommateurs, l'État l'a dit, l'État,
03:53et évidemment l'État doit prendre son rôle,
03:56mais toute la société marseillaise également.
Écris le tout premier commentaire