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  • il y a 2 jours
À 19 ans, Alizée apprend qu’elle est atteinte d’un diabète de type 1, une maladie auto-immune irréversible. Malgré tout, elle devient championne du monde de karaté et transforme cette contrainte en force. Elle nous raconte son parcours pour en arriver là.
Transcription
00:00Ce qui peut être compliqué avec le diabète de type 1, c'est que c'est 24h sur 24, 7 jours sur 7.
00:05Je m'appelle Aliza Gier, j'ai 31 ans.
00:07Je suis sportive de haut niveau en karaté, mais aussi diabétique de type 1, depuis l'âge de 19 ans.
00:11Alors j'ai découvert ce diabète de type 1 d'une façon assez particulière,
00:14puisqu'à 18 ans, lors d'examens sanguins, ça a révélé que mon taux de sucre était encore correct, mais un petit peu élevé.
00:20Donc mon médecin a eu le réflexe de m'emmener vers un endocrinologue,
00:23qui m'a fait faire d'autres examens pour me dire,
00:26« Alizé, tu seras diabétique, mais on ne sait pas quand ».
00:28Tous les trois mois, je faisais une prise de sang.
00:30Jusqu'au jour où, officiellement, donc à 19 ans, je suis devenue diabétique de type 1.
00:34Alors ça a été une façon assez particulière de l'apprendre.
00:36Je n'ai pas eu les signes qu'on peut voir sur un début de diabète de type 1,
00:40notamment aller beaucoup griner, une envie fréquente de boire de l'eau et une perte de poids excessive.
00:46Donc de mon côté, ça s'est fait plutôt en douceur,
00:48même si malgré tout, ça reste un grand chamboulement dans la vie.
00:51Le diabète de type 1, c'est une maladie où mon corps attaque mon pancréas qui produit l'insuline,
00:57donc je n'en produis plus du tout.
00:58Et j'ai besoin d'un traitement à vie pour pouvoir réguler mon taux de sucre dans le sang.
01:02Le diabète de type 2, qui est parfois associé ou mal compris par rapport au diabète de type 1,
01:08c'est que c'est une maladie qui atteint généralement les personnes plutôt d'un certain âge
01:13et qui ont eu parfois un rythme de vie pas forcément toujours équilibré.
01:17Et dans leur côté, ils ont une grande résistance à l'insuline,
01:20donc parfois ils nécessitent un traitement différent d'une autre.
01:23Mais vraiment, eux, ils produisent encore de l'insuline, mais pas aussi efficace.
01:26La première fois qu'on m'a dit, Alizé, tu seras diabétique, on ne sait pas quand,
01:29je me suis d'abord posé quelques questions sur ce qu'était cette maladie,
01:33parce que j'en avais entendu parler, mais pas spécialement en détail.
01:37Puis voilà, je continuais ma vie tout à fait normalement, malgré les examens assez fréquents.
01:41Et vraiment, le jour où on m'a appris la maladie, je me suis dit,
01:45bon, qu'est-ce que ça va donner, niveau sportif, niveau professionnel, dans mes projets.
01:48Côté sportif, j'ai tout de suite été rassurée par le corps médical.
01:51Et puis, je savais que j'avais quand même une force de caractère
01:53qui ferait que, malgré tout, je me battrais pour mes objectifs sportifs.
01:57Et côté professionnel, je ne savais pas trop ce que ça allait donner
01:59à cette époque que je voulais rentrer dans la police.
02:01J'ai finalement passé le concours, que j'ai réussi.
02:04En fait, au moment de la vie médicale, j'ai été recalée à cause de ce diabète de type 1.
02:08Mais j'ai quand même fait un recours devant le tribunal administratif,
02:10parce que je n'étais pas d'accord avec cette décision.
02:12Au bout de deux ans et demi de procédure, on m'a donné raison,
02:15donc j'aurais pu rentrer dans la police.
02:16Donc, ça a été déjà une belle avancée.
02:19Et finalement, ce qui en ressort, c'est que je n'ai pas été jugée
02:21sur mes capacités réelles à exercer la fonction.
02:23Et c'est ce que je retiens.
02:24Néanmoins, j'ai repris les études en attendant.
02:26J'ai un travail qui me permet d'allier sport et milieu professionnel,
02:30mais aussi de pouvoir avoir un bon rythme de vie,
02:34puisque le karaté, je ne peux pas en vivre,
02:35et d'être sereine sur mon côté avenir professionnel.
02:38Ce qui peut être compliqué avec le diabète de type 1,
02:41c'est que c'est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
02:44Vraiment, nuit et jour, la glycémie fluctue.
02:47Et sur le long terme, les difficultés pour moi,
02:49c'est les baisses de régime,
02:50dans le sens où, par moments, la motivation est un peu plus basse que d'habitude.
02:55Les glycémies ne sont pas conciliantes, malgré les efforts.
02:58Mais j'ai toujours tenu à ce que ça ne m'empêche pas à faire mon activité,
03:02tout en ne me étant pas en danger, évidemment.
03:05Je suis championne de karaté, je suis championne du monde,
03:06en individuel et par équipe, et deux fois championne d'Europe.
03:08Je dirais que la rigueur que m'impose le sport de haut niveau,
03:11je l'ai retranscrite du côté diabète.
03:14Ce rythme de vie, cet équilibre que j'ai grâce au sport,
03:16est totalement bénéfique sur ma gestion de la glycémie,
03:19sur ma santé, sur ma santé mentale aussi.
03:22J'en parle beaucoup, mais c'est aller faire ma passion.
03:24Le moment où je mets mon kimono, je monte sur le tatami,
03:27et voilà, même si j'ai vérifié ma glycémie juste avant,
03:30je sais que je connais mon corps, je connais les ressentis,
03:34je me fais confiance, et je peux profiter de cet instant-là.
03:36Donc vraiment, quand je fais du karaté, c'est un moment où je me retrouve juste à liser,
03:41et pas forcément à liser diabétique de type 1.
03:44Depuis début juillet, je suis ambassadrice de la nouvelle poupée
03:46qui présente les caractéristiques d'un diabète de type 1.
03:49J'en suis très fière et honorée.
03:50Ça me permet de porter un beau message d'inclusion, de sensibilisation,
03:54mais aussi de rêve pour petits et grands.
03:56Le moment de jeu, c'est un moment de partage,
03:58un moment d'évasion qui permet de croire en ses rêves.
04:01Et la poupée Barbie qui présente les caractéristiques d'un diabète de type 1
04:04à les dispositifs, mais c'est aussi aller au-delà de ça,
04:08sans s'arrêter au fait qu'elle soit diabétique de type 1.
04:11Voilà, un enfant qui vient d'être diagnostiqué va à l'école avec cette poupée Barbie,
04:16va pouvoir peut-être plus facilement l'expliquer à ses copains de classe,
04:19qui seront plus peut-être bienveillants, parce qu'ils comprendront ce qui se passe.
04:22Le message que je souhaiterais de faire passer aux jeunes
04:24qui viennent d'être diagnostiqués d'un diabète de type 1,
04:27c'est de toujours croire en leurs rêves.
04:28Il y aura des moments compliqués, mais il y aura surtout des moments de joie et de bonheur.
04:31Et surtout, parlez-en autour de vous.
04:33N'hésitez pas à faire comprendre ce que vous vivez, vos émotions.
04:36Battez-vous pour vos rêves et vous allez voir, tout ira bien.
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