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  • il y a 1 heure
Philippe Royer publie "Fils de paysan", un ouvrage qui sonne comme un rappel à l’essentiel dans une France en perte de repères. Né dans une petite exploitation agricole de l’Orne, l’auteur revendique l’héritage d’une sagesse simple, rude et efficace : le bon sens paysan ! À travers son parcours, de l’enfance rurale à la direction d’entreprises, il raconte la mutation profonde du monde agricole et ce qu’elle dit de notre pays. Son livre mêle récit autobiographique, réflexion politique, appel au réel et retour à la vérité des choses. Philippe Royer interroge notre rapport au travail, à la transmission, à la communauté, mais aussi à la foi catholique, qu’il assume comme boussole intime et qui l’a mené à présider l’association des Entrepreneurs chrétiens.
Dans un moment où la France doute, Philippe Royer propose une parole incarnée, ancrée dans le concret, loin du bavardage technocratique. Un témoignage, un avertissement, et peut-être un chemin de renaissance.

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Transcription
00:00Nous sommes à la croisée des chemins.
00:02TV Liberté n'a jamais été aussi puissante,
00:05mais les tentatives de nous anéantir n'ont jamais été aussi nombreuses.
00:09Alors que nous allons bientôt atteindre le million d'abonnés
00:11sur notre chaîne YouTube principale,
00:13nos contenus sont infisibilisés, cachés, étouffés
00:16pour minimiser notre force de frappe.
00:18Les ordres du pouvoir politico-financier pour nous priver de comptes bancaires
00:22ont dévoilé leur volonté de nous abattre.
00:25Le coup était dur, coûteux,
00:27et il est temps de montrer à présent au système et ses sbires
00:30que nous frapper, nous faire disparaître n'est plus une option
00:33parce que nous sommes trop nombreux,
00:35parce que nous sommes trop déterminés
00:37et qu'ensemble nous sommes plus forts.
00:39Ces attaques, aussi virulentes et basses soient-elles,
00:42trahissent en réalité leur peur.
00:44Emmanuel Macron consacre à présent des conférences entières
00:47à plaider pour un encadrement, une censure donc,
00:50des médias alternatifs.
00:51Ils ont peur que nous montrions le réel qui démonte leur narratif.
00:56Un exemple parmi d'autres, TVL n'a eu de cesse de dénoncer la corruption
01:00qui gangrène l'Ukraine et aspire l'argent des Français,
01:04bien loin des fables humanitaires.
01:06Ces derniers jours, un nouveau scandale de détournement de fonds
01:09de plusieurs centaines de millions d'euros a été révélé
01:11au cœur de l'affaire des proches de Zelensky.
01:15Certains ont même déjà fui le pays.
01:17Le monde imaginaire vendu par les médias est en train de s'effondrer.
01:20L'information libre portée par TV Liberté déferle sur leurs mensonges.
01:25La vague les submerge.
01:27C'est l'instant de vérité.
01:29Le système tombe et il faut encore le pousser.
01:33Mais malgré notre détermination, notre dévouement intact,
01:38les coups que l'oligarchie nous a portés ont eu des conséquences lourdes.
01:42La fermeture de nos comptes, la précarité bancaire
01:45et les obstacles administratifs auxquels nous sommes confrontés
01:48ont grévé nos budgets.
01:50Pour aborder 2026, non pas avec sérénité, mais avec assurance,
01:55vous devez vous tenir à nos côtés et nous soutenir.
02:00Nous sommes en première ligne pour vous, alors assurez nos arrières.
02:03Faites un don à TVL pour que vive l'information libre.
02:06Et n'oubliez pas que vous pouvez défiscaliser 66% de votre don de vos impôts.
02:11C'est le moyen le plus simple et le plus juste d'arrêter de financer
02:14ceux qui détruisent notre pays.
02:15Alors je compte sur vous.
02:25Alors, il combine connaissance du monde rural et vie de l'entreprise.
02:30Philippe Royer publie un ouvrage intitulé « Fils de paysans,
02:33notre bon sens commun ».
02:34C'est aux éditions Fayard et cet ouvrage est en vente dès maintenant
02:38sur le site tvl.fr.
02:40Vous allez dans la boutique de TVL pour acheter ce livre
02:43et beaucoup d'autres.
02:45Bonjour Philippe Royer.
02:46Bonjour Martial.
02:47Merci d'être votre présence sur TVL.
02:49Votre titre place d'emblée « Le bon sens paysan » au cœur de votre propos.
02:53Et qu'entendez-vous exactement par cette expression ?
02:55En quoi elle structure votre vision de la société ?
02:59Le bon sens paysan, pour moi, c'est la sagesse de milliers d'années.
03:03C'est cette capacité à vivre avec le temps et à vivre avec le temps long.
03:11Donc c'est cette capacité du rapport au temps.
03:13C'est cette capacité de l'observation.
03:16C'est cette capacité de savoir qu'il faut semer avant de récolter.
03:21C'est toute cette dynamique, cet ancrage rural.
03:24C'est cette société du lien.
03:25Dans une société, aujourd'hui, on a beaucoup de fractures.
03:28Donc c'est tout ce que j'ai vécu et sur lequel j'avais envie de m'appuyer sur ce livre.
03:31– On va le voir ensemble.
03:33Vous êtes né à votre domicile.
03:35C'est important, parce que ce n'est plus facile que ça.
03:36– Je fais partie des derniers qui sont nés à domicile.
03:41– À Montgarou, c'est dans l'Orne.
03:44À un vrai Montgaroufien, au sein d'une famille de modestes agriculteurs.
03:48En quoi votre enfance, qui joue un rôle central dans le livre,
03:51en quoi elle a façonné cette enfance que vous appelez votre parcours de vie ?
03:55– Elle a façonné mon parcours de vie parce que quand j'ai eu de la chance,
03:58et on en reparlera après, d'avoir une carrière où j'ai beaucoup évolué,
04:00mais quand j'ai relu ma carrière, je me suis rendu compte
04:04que j'avais reçu 80% de l'essentiel dans ce monde rural.
04:08Donc j'avais reçu l'amour de mes parents.
04:12J'ai eu de la chance d'avoir une famille aimante.
04:13J'ai eu une famille où il y avait beaucoup d'humour.
04:16J'ai vécu de manière modeste, mais j'ai vécu la sobriété heureuse.
04:21À l'époque, c'était les magasins bleus.
04:23C'était des camions ambulants qui passaient avec des vêtements.
04:28Et on changeait de vêtements quand l'autre était usé.
04:31Mais rien ne nous manquait, finalement.
04:34Et dans ce monde rural, même l'été, on avait les jeunes qui venaient de la région parisienne,
04:38dans les résidences secondaires.
04:40Ils venaient faire la moisson avec nous.
04:42Ils venaient travailler avec nous parce que c'était un moment de joie.
04:45Et le travail était associé à la joie.
04:47Et à la fin de la journée, on pouvait aller faire du foot et du vélo.
04:51Donc tout ça a été entremêlé.
04:53Et c'est un peu toute cette vie rurale que j'avais envie de mettre en avant.
04:56Vous entendez déjà, vous croyez, vos contempteurs qui vont dire
04:59qu'en parlant de tout cela, c'était mieux avant.
05:02La nostalgie, cette nostalgie de la terre, vous voyez.
05:04Oui, alors moi, je ne suis pas nostalgique.
05:07Autant je fais une relecture positive de ce que j'ai vécu,
05:11autant je reconnais que cet enracinement est certainement porteur de fruits aujourd'hui pour moi.
05:18Autant je suis quelqu'un qui me projette dans l'avenir.
05:20Et toute ma vie, j'ai été amené à m'engager et à me projeter.
05:24Par contre, il est important de savoir que, notamment par exemple,
05:28cette connexion à la terre, cette connexion à la nature,
05:31le fait d'aller à la chasse avec mon grand-père,
05:34ce lien intergénérationnel, c'est des points manquants
05:38pour redresser la situation en France et régénérer une société du lien.
05:42Entre la France rurale des années 60 et celle d'aujourd'hui,
05:45vous décrivez un basculement profond.
05:46Chacun constate cela, bien évidemment.
05:49Ce passage d'un monde de paysans structurés,
05:51une France rurale souvent désertée.
05:55Est-ce que tout cela, ce passage d'un monde à un autre,
05:59s'appuie sur une notion exclusive, celle des ressorts économiques ?
06:03Est-ce que c'est seulement pour des ressorts économiques ?
06:05– Je pense qu'il y a eu un mécanisme naturel d'évolution de carrière
06:11et d'évolution dans la vie parce qu'on était dans la sobriété heureuse.
06:15Mais il faut regarder les choses en face.
06:17Quand moi, je retournais au collège, à la rentrée, on n'avait pas pris de vacances.
06:22Et donc, il y avait en moi cette aspiration aussi.
06:26Moi, je fais partie des gens qui ont quitté le monde rural.
06:29Donc, je fais partie de ces gens-là.
06:31Mais qui sont restés en lien avec le monde rural.
06:34On a eu la chance, j'en parle dans le livre,
06:35que l'exploitation agricole soit reprise par mon beau-frère.
06:38Donc, on a eu la chance qu'il y ait la continuité.
06:41Mais j'ai ce double regard et j'ai développé une activité économique
06:45au service de l'agriculture qui a fait que je suis retourné très régulièrement
06:49dans les exploitations agricoles.
06:51Et ce monde-là, par contre, ce qui est sûr,
06:53c'est qu'on a vu son nombre d'agriculteurs diminuer.
06:56Et on en parlera aussi plus tard.
06:58Dans la même proportion que le nombre d'agriculteurs diminuait,
07:02le nombre de fonctionnaires du ministère de l'Agriculture doublait.
07:06– Philippe Proyer, vous me dites que la vie et l'amour,
07:09ils sont dans le pré.
07:10Mais vous, vous avez fait quand même un choix,
07:11c'est de ne pas reprendre l'exploitation agricole.
07:13– Oui.
07:13– Vous l'avez laissé au beau-frère, mais vous êtes parti.
07:15– Alors, l'explication, j'ai pourtant fait
07:19des…
07:20Un, j'aime l'agriculture, et je l'assume.
07:23Je reste un amoureux de l'agriculture.
07:25J'ai fait des études agricoles,
07:27à la fois un revêt de technicien et un BTS agricole.
07:31Et il se trouve que je me suis marié avec une citadine.
07:33Au même moment où mon beau-frère me disait
07:36qu'il ne pouvait pas reprendre son exploitation familiale dans l'Aisne
07:39et qu'il avait vraiment envie de la reprendre.
07:41Donc, il y a eu une conjonction d'éléments
07:43qui a fait que j'ai été très en paix avec ça.
07:45Et moi, j'ai vu, pour mes parents,
07:47la chance, mon papa est décédé maintenant depuis 9 ans,
07:50mais ma maman, qui est encore vivante, qui a 92 ans,
07:53la joie pour elle de voir son gendre
07:56et maintenant ses deux petits-enfants reprendre la ferme.
07:59– Tout au long de vos pages,
08:00vous pratiquez une rhétorique du réel.
08:03Un langage direct, concret, enraciné, on le voit bien,
08:07bienveillant, on le verra au fur et à mesure de cet entretien.
08:09Certains diraient une rhétorique bisounours.
08:12Je vous dis cela parce que la question est de savoir
08:15si cette rhétorique du réel, que je dis de bisounours,
08:18mais qui est une rhétorique du travail, de la responsabilité,
08:21est-ce qu'elle peut encore porter dans le débat public ?
08:23Ou est-ce que ce n'est pas anachronique ?
08:25– Ce qui est anachronique, et là vous avez raison de le saluer,
08:30c'est qu'aujourd'hui, il est plus facile de poser une position d'extrême,
08:34que ce soit à gauche ou à droite, qu'une position responsable.
08:40Mais moi, face au chaos du monde, j'ai fait le choix de la responsabilité.
08:45J'ai fait le choix de la sagesse.
08:48J'ai fait le choix des émergences.
08:51Et par rapport à ça, c'est un choix assumé.
08:54Je préfère perdre un peu d'impact,
08:57mais de proposer quelque chose qui soit réellement possible.
09:00Parce que pourquoi on a un tel rejet ?
09:02C'est qu'on a proposé aux gens des illusions, des rêves et des illusions,
09:07qui ne se sont pas réalisés.
09:08Et donc, ça amène à ce qu'il y ait une remise en cause des élites.
09:12Et les gens ont justement soif de ce réel,
09:15et soif de ce réel évoqué avec simplicité.
09:19Je pense qu'une de mes forces dans mon parcours,
09:21c'est d'avoir la capacité à comprendre la complexité du monde,
09:24mais d'en parler aussi simplement à un ouvrier
09:28qu'un cadre supérieur, qu'un ministre que j'ai eu l'occasion de rencontrer.
09:33Vous dites en substance dans l'ouvrage,
09:35c'est quasiment à toutes les pages,
09:37que la France ne sait plus ce qu'elle est, ce qu'elle veut et où elle va.
09:41Les derniers événements ne vont pas venir vous contredire, ça c'est sûr.
09:44Mais cette situation vous amène à vouloir agir en proposant votre propre vision.
09:48Une vision qui tient absolument compte de votre expérience,
09:51alors cette fois-ci de chef d'entreprise.
09:53Est-ce qu'on peut diriger avec le cœur d'un paysan,
09:56manager avec le cœur d'un paysan ?
09:58Oui, on peut manager avec le cœur d'un paysan,
10:01parce que cette âme paysanne, je l'ai développée tout au long de ma carrière,
10:06et j'ai pris une société en 1998,
10:09qui en 25 ans a été multipliée par 20 en termes d'activité économique.
10:15Donc j'en assume avec joie à la fois le développement que ça a généré,
10:20en termes d'emploi, la performance économique,
10:24et le fait d'avoir pu y gagner très correctement ma vie.
10:27Et ça, ça a été quelque chose de bien,
10:29parce qu'il ne faut pas avoir peur d'afficher qu'on gagne correctement sa vie.
10:32La question c'est qu'est-ce qu'on en fait derrière ?
10:35Et moi j'ai toujours eu cette double branche,
10:37j'ai été toujours sur une jambe entrepreneuriale,
10:40qui m'a amené à entreprendre tout au long de ma vie,
10:43et une jambe sociale, culturelle,
10:45qui m'a amené à être acteur auprès de prisonniers,
10:49qui m'a amené à reprendre une librairie,
10:52qui m'a amené, là, qui m'amène cette année à m'occuper de plus fragiles,
10:55et d'emmener 1500 personnes exclues à Rome pour un jubilé des pauvres.
11:00Donc j'ai toujours eu cette double notion,
11:03et ça fait partie de moi.
11:04Parce que cet autre atout dans la vision que vous élaborez,
11:07c'est la foi, vous avez été président national des entrepreneurs et dirigeants chrétiens,
11:11la foi comme boussole, vous revendiquez votre foi chrétienne
11:15comme partie intégrante de votre action, de votre pensée.
11:18Est-ce qu'on peut concilier cette fois-ci foi, action et responsabilité publique,
11:23presque politique, ne pas séparer la sphère privée de la sphère publique ?
11:27Est-ce que c'est possible ?
11:28Parce que je serais François Bayrou en sein Premier ministre,
11:30je vous disais que ce n'est pas possible.
11:31– Alors moi je dis que c'est possible, c'est même l'inverse.
11:35– Tu n'as pas été cherché aux extrêmes, vous voyez, j'ai cherché au centre.
11:37– Non, non, et je vais répondre avec simplicité.
11:39Et pour moi, il est évident que le problème de notre monde, c'est sa schizophrénie.
11:46C'est-à-dire qu'il faudrait qu'on soit telle personne à un instant,
11:49à titre professionnel, une autre personne à titre familial,
11:52encore une autre personne à titre spirituel.
11:54Non, il ne faut pas confondre le fait d'avoir son unité,
11:58son unification de personnes.
12:00Moi ça m'amène une grande paix, une grande joie.
12:02Et en plus je suis très à l'aise, parce que j'ai eu une foi qui a été nourrie dans ma jeunesse,
12:07je m'en suis écarté pendant presque une quinzaine d'années pour y revenir.
12:10Donc je ne suis pas non plus quelqu'un qui a toujours été baigné dans ça,
12:14donc j'y suis revenu parce que j'ai senti que ça me faisait du bien par rapport à ça.
12:19Après, une fois qu'on est animé de sa foi,
12:21on vit dans un monde laïque que je respecte pleinement.
12:25– Alors à quoi ça sert d'être un dirigeant chrétien par rapport à un dirigeant normal ?
12:28Qu'est-ce qu'est la valeur ajoutée ?
12:29– Alors je vais vous dire que la première valeur ajoutée,
12:34peut-être égoïstement, elle était pour moi,
12:36d'avoir une grande paix intérieure et une grande joie profonde
12:39d'être cette même personne dans toutes les dimensions.
12:42Après, je pense que ça a nourri,
12:44parce qu'effectivement nos fondamentaux doivent nourrir notre action,
12:48on le disait juste avant,
12:49et ça a nourri mon action auprès des plus précaires.
12:52Mais ça aussi me nourrit mon action d'entrepreneur,
12:55d'oser prendre des risques,
12:57et j'ai toujours considéré l'argent comme un moyen.
13:01Donc je suis très à l'aise dans le rapport à l'argent,
13:03mais quand il s'agit de mettre de l'argent pour reprendre une librairie
13:07dont je savais que ça me coûterait plus d'argent,
13:09que ça me générait de bénéfices,
13:11je le fais, et je le fais avec joie.
13:14– Et vous en donnez le mode d'emploi.
13:15– Oui, et j'en donne le mode d'emploi,
13:17et en plus ce qui est intéressant,
13:18c'est que dans une société qui est dans la tyrannie de l'avoir et de la volonté,
13:22moi je dis non, l'enjeu c'est d'être.
13:24L'enjeu c'est d'être.
13:25Il faut revenir à cette capacité intérieure à être ce que l'on est,
13:30pour pouvoir se déployer à l'extérieur,
13:33en étant cette personne qui assume le fait qu'il y a des enjeux matériels,
13:37et que bien sûr il faut une volonté pour pouvoir se déployer.
13:39– Philippe Royer, quand on se dit dirigeant chrétien,
13:41vous avez été président de cette association,
13:43qu'il est l'obligation ?
13:44S'il y avait une seule obligation à retenir ?
13:46Qu'est-ce qui vous oblige ?
13:47– Qu'est-ce qui m'oblige ?
13:49C'est de privilégier cette question de l'être,
13:55et de ne pas être en addiction avec l'argent.
14:00Vraiment pour moi ça a été quelque chose,
14:02quand à chaque fois je me suis libéré de mes euros,
14:06pour pouvoir les mettre au service du bien commun,
14:10à chaque fois je vais sentir une grande liberté.
14:13Et aujourd'hui on est dans un monde,
14:14j'explique bien sûr qu'il faut retrouver un projet pour la France,
14:18pour notre pays,
14:19mais il faut aussi que chaque personne comprenne
14:22que le monde changera si on fait un pas de côté.
14:24Or on est dans un monde où les gens voudraient que le monde change,
14:27mais ils voudraient que ce soit les autres qui changent.
14:29Moi toute ma vie, ma foi,
14:32mais aussi tout ce qui m'animait au-delà de ma foi,
14:36m'a invité à faire les pas de côté
14:38et à garder cette profonde liberté.
14:41Et je peux dire que je suis quelqu'un de libre.
14:43Et cette liberté, je pense l'avoir traduit tout au long de ma carrière.
14:47– Et vous considérez que donner un élan à nos vies,
14:49c'est au préalable remettre en ordre et debout la nation.
14:52Le premier défi étant, vous le dites,
14:54de conjuguer tradition et progrès avec conservatisme et innovation.
14:58Et vous dites, depuis de nombreuses années,
15:00plusieurs décennies même, on fait l'inverse,
15:01on déconstruit les fondements de la société.
15:03– Oui, on déconstruit, c'est-à-dire qu'on a pensé
15:06qu'en coupant les racines, il allait pousser quelque chose de nouveau.
15:12On était aussi à l'ère de la réalité virtuelle,
15:14quelque chose de virtuel qui serait beaucoup mieux que l'ancien.
15:18C'est-à-dire qu'on pense qu'on va mettre 2000 ans d'histoire de côté
15:23et qu'on va inventer.
15:25Et tout ça, ça fait pchit.
15:26Et l'autre point, c'est qu'on a fait croire
15:30qu'on pourrait toujours travailler de moins en moins,
15:34voire qu'il y a eu même des propositions,
15:36on pourrait ne plus travailler
15:37et qu'on aurait tous une allocation pour vivre en société.
15:42Non, moi qui accompagne les plus fragiles,
15:44quand j'accompagne des gens qui sortent de la rue,
15:46je peux vous promettre que quand ils trouvent un job,
15:48même des fois simplement 10 heures par semaine au début,
15:51parce qu'ils ne peuvent pas faire plus,
15:52je vois que ça rétablit leur dignité, leur fierté de contribuer.
15:57Il n'y a rien de pire dans notre société,
15:59et je pense qu'il faut vraiment là changer de modèle,
16:01c'est de dire à quelqu'un,
16:03on te donne de l'argent mais on n'a pas besoin de toi.
16:05Je crois que c'est vraiment tout l'inverse de ce qui m'anime.
16:10– Vous avancez aussi un second défi,
16:12celui d'être pleinement nous-mêmes en assumant nos valeurs.
16:15Mais vous ajoutez, sans basculer dans l'identitarisme.
16:18– Oui.
16:19– Et je me suis dit, défendre son identité,
16:20est-ce que c'est basculé dans l'identitarisme ?
16:22À quel moment tombe-t-on dans l'identitarisme ?
16:25– Alors, c'est intéressant.
16:26Moi, je crois que l'identité,
16:28et on doit justement se reconnecter à ses racines,
16:32il faut assumer cette identité.
16:34Et donc ça, pour moi, c'est quelque chose de fondamental.
16:36Mais on a aujourd'hui deux grands déviateurs
16:39qu'on observe dans la société,
16:41et qui sont peut-être majoritaires.
16:42C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait un courant majoritaire
16:44qui émerge, qui est un courant de l'identité
16:47nourri de l'altérité.
16:48Mais je parle des deux déviateurs.
16:51Le premier, c'est la fuite en avant
16:53dans laquelle on ne veut plus être d'identité.
16:56Et là, on a des êtres invertébrés
16:58qui ne savent plus où est-ce qu'ils vont.
16:59On crée des zombies.
17:00Donc, moi, je ne suis pas pour qu'on crée des zombies.
17:03Et quand on voit que 20% des jeunes,
17:06aujourd'hui, ont des problèmes psychologiques,
17:09voire ont des anxiolytiques,
17:10ce n'est pas du tout le type de société
17:12que je veux offrir aux jeunes.
17:13À l'inverse, je vois des personnes
17:16qui ont de l'identité, qui, devant cette fuite en avant
17:20et ce côté liquide de plus en plus de la société,
17:23sont en train de se rigidifier
17:24et être guidées par la peur.
17:29Et pour moi, on bascule de l'identité à l'identitarisme
17:33quand la peur peut éveiller.
17:36Je pense qu'elle a un bon côté, au début, la peur.
17:39Mais quand on est dominé par la peur.
17:41Et quand on est dominé par la peur,
17:43on est absorbé par le chaos.
17:46Et c'est-à-dire qu'on est soi-même,
17:48à sa manière, acteur du chaos.
17:49Alors que quand on a le droit d'avoir peur d'une situation,
17:53de se mettre en mouvement,
17:55et c'est là où l'identité doit amener
17:58au respect de l'altérité.
17:59Et cette identité au respect de l'altérité
18:01n'empêche pas que ça soit avec autorité.
18:04– La peur répond peut-être aussi à une préoccupation normale.
18:08Je veux dire, à partir du moment où son identité est attaquée,
18:10soit par des formes de submersion migratoire,
18:13soit sous des formes de violence.
18:15Par exemple, vous êtes catholique,
18:16vous dites que vous êtes catholique.
18:17Aujourd'hui, les églises sont prises à partie.
18:19Les gens peuvent avoir peur.
18:20– J'assume complètement que la peur,
18:24je dis d'ailleurs dans le livre,
18:25que le besoin de sécurité,
18:28c'est le début du pacte social
18:30entre une nation et des personnes.
18:32Donc, c'est-à-dire que je ne suis pas du tout
18:35dans la négation que les gens puissent avoir peur,
18:37voire aient raison d'avoir peur.
18:39Et par rapport à ça,
18:40il est normal qu'un État protège ses concitoyens.
18:45Sinon, on arrive à la violence sauvage.
18:47Si vous ne vous sentez plus protégé par votre État,
18:50ça veut dire que le pacte social de protection de l'État
18:53vis-à-vis de vous n'est plus opéré.
18:55Donc, il est normal que chacun se défende.
18:57Et là, on arrive à la violence,
19:00on arrive au fait que chacun veut être armé.
19:02Et on arrive dans une société que je ne souhaite pas sur ça.
19:05Par contre, je ne suis pas du tout naïf
19:07quand je parle de la partie de migration et de l'immigration.
19:12Je dis que dans le livre,
19:14je propose qu'on puisse suspendre le fait que,
19:18je pense qu'on a beaucoup à faire
19:20dans le fait d'intégrer et d'assimiler des gens
19:22qui nous ont rejoints en France,
19:24on a donné beaucoup de droits à ces gens.
19:28Je pense qu'il faut mettre beaucoup de devoirs.
19:30Je dis qu'un des personnages qui, pour moi, est marquant,
19:34c'est le général de Gaulle
19:34parce qu'il a cet amour de la France.
19:37Et pour moi, c'est quelque chose de fondamental.
19:40C'est qu'il faut qu'on aime ce pays.
19:44Soit parce qu'on est Français de souche,
19:47soit parce qu'on a décidé de rejoindre la France.
19:49Mais si on a décidé de rejoindre la France
19:51mais qu'on n'aime pas la France,
19:52il faut aller à un endroit qu'on va aimer.
19:56Et ça, je pense que,
19:58même si je suis d'un tempérament plutôt modéré,
20:02je suis très ferme sur ces questions-là
20:03parce qu'il n'y a pas d'ambiguïté
20:05sur le fait que le cadre,
20:08c'est le cadeau qu'on fait aux personnes
20:10pour pouvoir s'insérer.
20:11Si ce cadre ne leur convient pas,
20:13par exemple, le fait de pratiquer la langue française.
20:17J'ai des amis qui sont au Rocher,
20:19qui ont été au Rocher à Marseille,
20:20et qui ont été au Rocher à Bondy.
20:22Ils disent, si les gens ne parlent pas la langue,
20:25la maman ne peut pas aller rencontrer les parents d'élèves.
20:29Et c'est le début de la fin.
20:30C'est le début de la fin.
20:31Donc, il y a une exigence évidente
20:34qu'on n'a pas osé mettre,
20:36qu'il faut mettre.
20:36Et je pense qu'on a un gros travail
20:38d'intégration et d'assimilation.
20:41Par contre, je pense qu'il y a aussi
20:42un principe de réalité.
20:44C'est peut-être mon principe de réalité terrien.
20:46C'est que les gens qui sont sur le territoire
20:48et qui sont de nationalité française,
20:50autant leur proposer un projet attractif
20:53pour qu'ils aiment la France.
20:54– Au milieu de l'ouvrage,
20:56vous faites une proposition.
20:57Voilà la raison, peut-être,
20:58que je propose pour notre pays.
21:00Je ne vais pas la citer en entier.
21:02Je vais choisir une phrase
21:03et ça m'a laissé un peu songeur.
21:05Et c'est pour ça que je voulais vous en parler.
21:06La France est une nation leader en Europe
21:08qui s'attache à ce que chaque citoyen
21:10puisse être protégé et vivre les valeurs
21:13de liberté, d'égalité et de fraternité.
21:17Et je me suis dit, M. Royer,
21:19est-ce suffisant pour redresser le pays
21:22que ces valeurs qui n'ont pas empêché
21:24dans l'histoire les injustices, la servitude,
21:28voire même si on remonte aux origines, la terreur ?
21:30– Oui, alors sur ça, je vais être très clair.
21:32C'est que je dis d'abord que la France
21:35doit devenir une nation leader en Europe.
21:38Je suis pour une Europe des nations.
21:41Je suis plutôt pour une Europe
21:43dans laquelle on y mène des projets concrets
21:45et on arrête avec la normalisation
21:48et la bureaucratisation
21:49dont tout le monde est épuisé par rapport à ça.
21:53Donc ça, c'est quelque chose.
21:54Après, la liberté, l'égalité, la fraternité.
21:58D'ailleurs, j'explique que la liberté…
22:00– Ce n'est pas un peu court ?
22:00– Non, non, alors…
22:01– Ce n'est pas un peu court.
22:01– Vous n'avez pas lu toute la raison d'être.
22:04Donc si vous complétez des autres…
22:06– Je reste complété, je reste complété.
22:07– Si vous rajoutez les autres éléments,
22:09vous allez voir qu'elle est beaucoup plus complète
22:11et que vous ne pouvez pas la réduire à cette phrase.
22:14Et donc par rapport à ça,
22:15simplement, je voudrais rebondir sur les trois termes.
22:18Liberté, liberté d'entreprendre.
22:20Pour moi, je vais beaucoup plus loin
22:21que la simple liberté.
22:23La liberté, chacun est invité à entreprendre sa vie.
22:27Si chaque Français entreprenait sa vie,
22:29que ce soit comme infirmier,
22:30comme journaliste, comme entrepreneur,
22:34comme pompier, ça serait super.
22:36J'explique que l'égalité, pour moi,
22:39est plus une question d'équité.
22:42Je pense que l'égalité qui a voulu être normative,
22:45qui a été animée par le communisme,
22:47on a vu l'impasse, on a vu les goulags,
22:49et ça ne peut pas être le modèle.
22:50Donc à chaque fois, j'utilise ces termes pour les commenter
22:52et pour expliquer ce qu'il en est.
22:54Et la fraternité, je pense que la fraternité,
22:57elle est indispensable.
22:58indispensable, c'est comment je rebâtis une société du lien
23:02par rapport à ça,
23:04dans lequel chacun est appelé à ses devoirs.
23:07Mais je pense qu'on a besoin de fraternité sur ça.
23:11Et autant, je pense qu'il faut être exigeant,
23:14on l'a dit tout à l'heure,
23:15je pense qu'autant il faut recadrer beaucoup de choses en France,
23:18autant il faut diminuer plein d'allocations
23:20qui sont allouées à mauvais escient,
23:22mais autant, je pense que je suis pour une radicalité
23:27de transformation de la France,
23:29mais je souhaite qu'elle soit animée par l'amour,
23:31pas par la haine de l'autre,
23:32et ça c'est quelque chose qui me caractérise.
23:35Je souhaite simplement que nous réveillons,
23:37et que nous nous réveillons,
23:38et que nous sortions de la place dans laquelle la France est engagée,
23:41et vous dites à votre lecteur que tout cela nécessitera
23:43de la persévérance,
23:44effectivement, à l'issue de l'ouvrage,
23:46il y a beaucoup de pistes qui sont données,
23:49beaucoup de persévérance,
23:50et est-ce qu'il faut ajouter,
23:51alors vous l'avez dit,
23:52mais pour l'amoindrir déjà,
23:54est-ce qu'il faut ajouter ce mot,
23:55une radicalité ?
23:57Vous l'avez dit,
23:57mais vous l'avez amoindri,
23:58la radicalité de l'amour.
24:00Je dis radicalité de transformation,
24:03donc radicalité,
24:05sans ambiguïté,
24:06et j'ai dit pas de l'amour,
24:08animé par l'amour,
24:09c'est-à-dire que mon exigence,
24:12c'est la radicalité qu'a un parent vis-à-vis de ses enfants,
24:15on ne laisse pas faire n'importe quoi à nos enfants,
24:18parce qu'on les aime.
24:18Et quand des gens n'ont pas le bon comportement en France,
24:22on ne les laisse pas faire n'importe quoi,
24:23parce qu'on les aime.
24:24Par contre,
24:25s'ils font n'importe quoi,
24:27il y a la case prison,
24:29et il doit y avoir d'autres cases à gérer,
24:31sans ambiguïté,
24:31je suis très à l'aise par rapport à ça.
24:33Quand on propose un schéma vertueux,
24:36on met chacun devant sa responsabilité de respecter la règle.
24:40Aujourd'hui, on est dans un schéma du pire,
24:42c'est-à-dire qu'on n'assume plus la vertu,
24:46et en plus, quand les gens fautent,
24:48il ne se passe rien.
24:50Il ne se passe rien.
24:50C'est-à-dire que,
24:51moi, on a repris une librairie,
24:54on a vu des jeunes
24:56qui sont venus dans la librairie
24:59faire des vols,
25:00pris en flagrant délit.
25:03Les policiers ont fait leur travail,
25:05ils ont instruit le sujet,
25:07donc on ne peut rien leur reprocher.
25:09Le soir, on avait ces jeunes
25:11qui étaient devant la porte avec un groupe
25:13pour menacer les salariés.
25:15Il faut que la peur change de camp.
25:16C'est Thibaut de Montbrial qui vient d'écrire sur ça.
25:19En parlant du choc nécessaire,
25:21je suis complètement d'accord
25:23qu'il faut que la peur change de camp.
25:26Et ça va nécessiter une fermeté,
25:29ça va nécessiter de la sécurité.
25:31Mais je souhaite que ça soit
25:32pour une vie économique prospère.
25:34C'est-à-dire que, pour moi,
25:35tout ça, c'est un préalable indispensable
25:37à ce que la vie économique puisse reprendre,
25:41que les gens aient envie de travailler,
25:43qu'ils soient même heureux de travailler.
25:45Quand on a de la chance d'avoir la carrière que j'ai,
25:49si je vais travailler,
25:51si demain je dois travailler jusqu'à 65 ans,
25:52je peux tout à fait travailler jusqu'à 65 ans.
25:54Je trouve beaucoup plus logique
25:56que quelqu'un qui a été charpentier
25:57ou qui a été exposé à être sur des toitures
26:01puisse avoir une retraite à 60 ou à 62 ans.
26:05Voilà.
26:06Donc ça, ça ne me choque pas.
26:07Mais le point, c'est qu'il faut remettre
26:09cette culture du travail.
26:09Quand je vois qu'on suspend la réforme des retraites
26:14alors qu'on est dans une impasse économique
26:16et on voit tous les autres pays
26:18qui ont des retraites à 67 ans,
26:20là, on se dit qu'il y a un truc qui bug.
26:22– La persévérance, je me suis dit, c'est le dernier mot,
26:25parce qu'il nous reste une minute.
26:26– Plus que la persévérance, je dirais le courage.
26:28– Le courage, la persévérance.
26:30Si j'ajoutais aussi l'espérance.
26:31– Oui, bien sûr.
26:32Alors, moi, je dis que j'ai fait une vidéo,
26:35un teasing pour lancer le livre
26:36et je termine par « Prenons le risque de l'espérance ».
26:40Je pense qu'on est devant une situation très compliquée
26:44et je pense qu'on n'est pas encore au bout du chaos.
26:46Je préférerais qu'on y soit.
26:48Mais je crois que malheureusement,
26:49on va vivre encore quelques mois
26:50où on va aller encore un peu plus bas
26:52parce que je ne vois pas une prise de responsabilité actuelle
26:55qui nous sortirait du chaos.
26:57Donc, ça veut dire qu'on va avoir un chaos plus fort.
26:59Seule l'espérance.
27:00L'espérance, c'est ce qui nous reste
27:01quand il n'y a plus d'espoir.
27:03Et c'est pour ça que moi, j'ai eu cette intuition
27:07quand Fayard est venu me chercher,
27:09cette intuition qu'il fallait porter ce livre
27:11et il arrive à point nommé.
27:13Il arrive à point nommé
27:14parce qu'on a besoin de redonner une espérance.
27:17On a besoin de redonner un élan à la vie des Français
27:19et on a besoin de redonner une chance à la France.
27:21– Et vous donnez un chemin.
27:22Je vous invite, j'invite chaque téléspectateur,
27:24à emprunter ce chemin et à se faire son propre avis.
27:27Fils de paysans, notre bon sens commun.
27:29Merci Philippe Royer.
27:29– Merci beaucoup, Martial.
27:32Sous-titrage Société Radio-Canada
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