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  • il y a 2 jours
Déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes estime qu'il faut agir à la racine pour faire progresser la cause des femmes. La formation, la parité, mais aussi des choses simples comme les horaires de travail en sont l'exemple.

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Transcription
00:00Dans la somme, 97% des postes d'aide à domicile sont occupés par des femmes.
00:05C'est 1% dans l'électronique et même 0% dans l'énergie.
00:09C'est cette réalité qui accueille la ministre déléguée chargée de l'égalité femmes-hommes.
00:14Elle est en visite dans le Vimeu aujourd'hui pour évoquer la féminisation des métiers industriels.
00:19Et elle répond à vos questions, Céline Autain.
00:20Bonjour Aurore Berger.
00:21Bonjour.
00:22Vous choisissez le contre-exemple en allant cet après-midi à Ambreville,
00:25chez un sous-traitant verrier qui compte 80% de femmes dans ses effectifs.
00:30Pourquoi aller au plus simple ?
00:31Pas aller au plus simple.
00:32Elle est là où les entreprises justement se sont adaptées.
00:35Preuve que c'est possible.
00:36Preuve que quand on cherche des talents, on peut réussir à les trouver.
00:39Mais ça suppose des adaptations parce que c'est une entreprise qui a notamment adapté ses horaires.
00:44Typiquement dans des secteurs industriels, on est souvent sur des 3-8
00:46qui ne sont pas forcément compatibles avec des vies familiales.
00:49Et donc là, les horaires ont été réadaptés.
00:51Et ce qui est bien, c'est que quand on fait progresser les horaires pour les femmes,
00:54on les fait progresser pour toute la société, pour toute l'entreprise,
00:57pour que la parentalité, d'ailleurs, ça ne repose pas que sur les femmes.
01:00Ça reste malgré tout un contre-exemple assez peu répandu.
01:04Qu'on pense au secteur ici de l'aéronautique, de l'automobile très fort.
01:07Des femmes d'ailleurs pour polir des flacons de verre.
01:09Ça reste de l'ordre un peu du cliché, du stéréotype.
01:13En fait, c'est les chiffres que vous présentiez tout à l'heure.
01:15C'est-à-dire qu'on a des femmes qui sont sur-représentées
01:17dans des secteurs qui sont absolument essentiels pour notre pays.
01:20Les secteurs du soin, les secteurs du lien.
01:22mais qui sont sous-représentés dans des secteurs qui sont là aussi stratégiques
01:26en termes de souveraineté, d'attractivité.
01:29Et des secteurs en plus qui sont souvent mieux rémunérés.
01:32Quand on parle d'écart de rémunération entre les femmes et les hommes,
01:34d'écart moyen de rémunération,
01:36pourquoi on a cet écart ?
01:38Notamment parce que les femmes vont sur des secteurs aujourd'hui
01:40qui sont moins bien rémunérés que là où il y a ceux des hommes.
01:43Donc ça veut dire qu'il faut qu'on agisse sur les stéréotypes à la racine,
01:45formation des enseignants.
01:47Alors justement, ces stéréotypes à la racine,
01:49c'est peut-être trop compliqué pour les filles, suggère des lycéens
01:52en filière technologique d'Apville.
01:54Quand on leur demande pourquoi il n'y a pas de filles justement dans leur classe,
01:57comment on se sent à sa place dans ces conditions ?
02:00Alors ce n'est pas trop compliqué.
02:01Ce sont des sujets qui sont compliqués pour tous,
02:03mais qui n'ont pas de sexe, et heureusement.
02:05Mais comment est-ce que des jeunes de 18 ans peuvent en arriver là encore aujourd'hui,
02:08en 2025 ? Qu'est-ce qu'on change ?
02:10Ce qui est le plus difficile, c'est justement de changer les représentations culturelles.
02:13Et c'est sûr que quand vous entendez tout au long de votre vie,
02:15de votre parcours, parce que c'est dans votre famille,
02:17ou parce que même vos enseignants, ou parfois sur des représentations médiatiques
02:21ou sur les réseaux sociaux, que ce n'est pas pour vous,
02:23à la fin vous finissez par penser que ce n'est pas pour vous,
02:25que c'est trop difficile, qu'être la seule ce serait trop compliqué.
02:28Donc c'est pour ça qu'on a changé les formations des enseignants,
02:31c'est pour ça qu'on fait des programmes spécifiques,
02:32filles et maths, filles et sciences.
02:34C'est pour ça qu'on a mis aussi les pieds dans le plat sur la question des quotas,
02:37dans les filières scientifiques et dans les prépas,
02:39parce qu'on ne peut pas se satisfaire de cette situation.
02:42Et en plus c'est non seulement un impératif moral,
02:43mais c'est aussi un impératif économique,
02:45parce qu'on manque de talent, on manque aujourd'hui
02:48d'hommes et de femmes singulièrement dans ces métiers-là.
02:50Il est 7h49, vous écoutez ici Picardier,
02:53et nous sommes avec Aurore Berger,
02:54ministre délégué chargé de l'égalité femmes-hommes
02:57en déplacement dans la Somme aujourd'hui.
02:58Les écologistes ont fait voter dans le budget
03:00la défiscalisation des pensions alimentaires
03:02pour celles et ceux qui les reçoivent,
03:04essentiellement des femmes avec des enfants à charge.
03:06Le gouvernement était contre, pour quelles raisons ?
03:09Alors moi j'ai toujours donné ma position personnelle,
03:11il dit que j'étais favorable à cette mesure,
03:13je l'apportais aussi quand j'étais députée,
03:15donc je n'ai pas changé d'avis.
03:16Mais pourquoi votre majorité était contre ?
03:18On a un enjeu qui est un enjeu budgétaire,
03:20donc il faut qu'on regarde précisément
03:22ensuite les conséquences budgétaires
03:24de cette proposition, de cette mesure,
03:27qui concerne en effet beaucoup de femmes,
03:28et qui aujourd'hui pénalisaient beaucoup de femmes,
03:30qui souvent entraient même dans l'impôt sur le revenu,
03:33parce que la fiscalisation de la pension alimentaire
03:35les faisait non pas changer de tranche,
03:37mais entrer dans l'impôt sur le revenu.
03:38On a ici une députée France Insoumise,
03:40Aya Hamdan, de la Somme,
03:42qui porte une proposition qui va plus loin,
03:44avec l'indexation des pensions sur l'inflation,
03:46ce sera examiné en séance la semaine prochaine.
03:49Quel sera votre avis, votre réponse ?
03:51Sur la question des pensions alimentaires,
03:52aujourd'hui elles sont encadrées,
03:54et ce qu'on a fait,
03:55et à mon avis beaucoup plus important
03:57que la question de l'indexation,
03:59c'est garantir qu'il n'y ait pas d'impayés
04:00de pensions alimentaires.
04:01Le premier fléau que connaissaient les femmes
04:03qui étaient divorcées,
04:04qui souvent étaient avec les enfants à charge,
04:06c'est que les pensions alimentaires n'étaient pas payées.
04:08Nous, on a créé un service public
04:09qui garantit qu'il n'y ait pas d'impayés
04:11de pensions alimentaires,
04:11qui garantit que les femmes,
04:13elles ne renoncent pas aussi
04:14à demander cette pension alimentaire
04:15parce qu'elles ont peur que la pension
04:16soit un outil de chantage
04:18avec l'ancien compagnon,
04:20un outil de chantage vis-à-vis
04:21de la garde des enfants notamment.
04:23Donc ça, je pense que c'est absolument fondamental.
04:24Et les pensions, elles peuvent être réévaluées
04:26de toute façon, de manière régulière.
04:28Devenue une prérogative de la casse en deux mots
04:30pour finir à quatre mois des élections municipales,
04:32s'engager, devenir mère,
04:33c'est prendre un risque pour une femme,
04:35nous a dit cette semaine la maire de Montdidier,
04:37un risque à la fois à la fin d'un mandat,
04:39pendant, d'où la difficulté aussi
04:41des petites communes en ce moment
04:42à monter des listes 100% paritaires.
04:44Vous entendez ces difficultés ?
04:45Oui, mais moi je suis très heureuse
04:47que pour la première fois en 2026,
04:49on ait des élections municipales
04:50qui soient enfin paritaires.
04:51Mais qui mettent en difficulté les femmes,
04:53nous dit la maire de Montdidier.
04:54Moi, je ne crois pas à ça.
04:56Je crois que comme souvent,
04:57il y a des résistances à partir du monde,
04:59il y a des changements.
05:00Et je crois que ça va s'installer
05:01et que ça va devenir naturel
05:03que dans toutes les communes de France,
05:05on ait des hommes et on ait des femmes.
05:07En disant cela, il faisait référence aux emplois
05:09que les femmes ne retrouvent pas forcément
05:10à la fin d'un mandat.
05:12Alors, on parle là des communes
05:13de moins de 1000 habitants,
05:14on parle de personnes
05:15qui vont devenir conseillères municipales,
05:17adjointes au maire,
05:17et qui n'ont pas, et heureusement,
05:18à renoncer à une vie professionnelle.
05:20Et les choses sont encadrées d'ailleurs pour ça,
05:21pour pouvoir exercer leur vie professionnelle
05:23et un mandat local.
05:24Mais les femmes, elles sont déjà partout
05:26dans la vie de nos communes.
05:27Qui tient les comités des fêtes
05:29dans la plupart de nos villages ?
05:30Qui anime les réunions de parents d'élèves ?
05:32C'est souvent les femmes.
05:33Et bien, autant qu'elles aient des responsabilités.
05:35Et le fait là aussi de changer les représentations
05:37et de se dire qu'on aura des femmes,
05:39conseillères municipales, adjointes au maire,
05:40maire, vice-présidente d'intercommunalité
05:42ou présidente,
05:43ça participe aussi enfin à normaliser ça.
05:46Aurore Berger, je le rappelle,
05:47vous êtes ministre déléguée à l'égalité femmes-hommes
05:49en déplacement dans la Somme aujourd'hui.
05:50Merci d'avoir accepté de répondre à nos questions.
05:52Bonne journée.
05:52Il est 7h50.
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