00:007h47 en direct à la radio, à la télé, l'invité d'ici matin, Jeanne-Marie Marco, c'est la secrétaire générale du syndicat Force Ouvrière au Conseil départemental de la Haute-Garonne.
00:08Bonjour Magali Giner. Bonjour à tous.
00:10On vous invite parce que c'est la journée internationale des droits des enfants et que le secteur de l'aide sociale à l'enfance organise un rassemblement à midi devant le Conseil départemental,
00:20suite notamment à l'agression d'un vigile, d'un veilleur de nuit il y a dix jours dans un foyer du département.
00:26Non, ça dit des choses cette agression et ce n'est pas la première ?
00:31Ça dit aujourd'hui que l'aide sociale à l'enfance est toujours en crise, que les moyens humains sont toujours difficiles à mobiliser.
00:38Nous avons beaucoup d'épuisement professionnel de nos collègues.
00:41Le centre Enfants et Familles est un centre d'urgence.
00:44Aujourd'hui il faut savoir qu'il est saturé, à bout de souffle, complètement embolisé et qu'aujourd'hui nous avons des enfants qui peuvent rester 3 mois, 6 mois, 1 an voire plus
00:54et des conditions de sécurité qui effectivement n'ont pas été remplies.
00:59Mais là la sécurité dans ce cas précis elle était assurée puisqu'il y avait bien un veilleur de nuit dans ce foyer.
01:03Il a protégé deux jeunes filles qui ont été agressées par plusieurs personnes.
01:07Il s'est vu sectionner un doigt à la machette.
01:11Là il n'y a pas eu d'effaillance de la part du Conseil départemental dans ce cas précis ?
01:14Il n'y a pas eu d'effaillance. Simplement aujourd'hui des adolescentes de 15 ans qui tombent dans des réseaux proxénètes, c'est quand même affligeant en France aujourd'hui.
01:22Ce sont des enfants de la République. Ces enfants, on essaye de les protéger au mieux.
01:29Malheureusement, ces réseaux proxénètes arrivent toujours à trouver à l'arrivée où sont encore ces enfants qui ont été mis sur les trottoirs.
01:39Donc défaillance en termes de sécurité, je ne saurais pas vous dire.
01:45Quoi qu'il en soit, la violence est très présente aujourd'hui comme dans tout accueil de mission de service public.
01:51Alors le département n'a pas souhaité réagir à notre micro mais précise que le budget consacré à la protection de l'enfance a doublé ces dix dernières années en Haute-Garonne.
01:59Le nombre de places a été doublé pour supporter l'augmentation de 25% du nombre d'enfants placés.
02:05Mais que dire face à ça ? Des moyens supplémentaires, il y en a eu. Et il y en a.
02:11C'est vrai, le budget a été doublé.
02:14Attention, c'est un peu compliqué mais vous touchez au micro avec votre cuisson sous la table.
02:20Effectivement, le budget a été doublé, les places ont été doublées.
02:24Malgré tout, nous avons un peu plus de 8000 enfants suivis aujourd'hui à la ZEU en Haute-Garonne.
02:304000 enfants qui sont placés.
02:31Ça ne suffit pas. Nous avons besoin de moyens humains, de personnels sociaux, médico-sociaux pour accompagner ces enfants.
02:41Et notamment aussi à travers le soin.
02:43Car aujourd'hui, nous avons un problème de prise en charge de santé mentale de ces enfants qui ont subi de carences éducatives et des violences.
02:51Et qui ont besoin aussi d'un parcours de soin.
02:53C'est dans les foyers qu'on met le moins d'argent, qu'on a réduit les budgets ?
02:58Non, je ne crois pas plus. Nous avons nos collègues au conseil départemental qui sont référents à ZEU, qui sont sur cette mission.
03:04Aujourd'hui, ce sont tous les départements qui se trouvent ponctionnés de leur budget.
03:09Plus de la moitié sont en grande difficulté financière.
03:12Nous sommes très inquiets sur le budget 2026.
03:15Et donc dire que ça craque plus en foyer qu'en famille d'accueil, non.
03:20Comment ça se passe ? Dans quel cas un enfant est placé en famille d'accueil ?
03:24Comment il arrive à l'aide sociale à l'enfance ?
03:27Alors avant, on parlait de signalement. Maintenant, on parle d'informations préoccupantes.
03:30La plupart du temps, une information préoccupante peut remonter de l'école, d'un collège, d'une assistante sociale, de l'éducation nationale, d'un voisin, d'un proche, d'un médecin traitant.
03:40Un instituteur, par exemple, qui appelle qui alors ? La justice ? Qui dit « cet enfant va mal » ?
03:46Alors, il peut appeler la justice, il peut appeler le CCAS de sa commune.
03:50Après, les partenaires sont très présents et travaillent quand même beaucoup en transversalité, ce qui permet d'écouter la parole de l'enfant.
03:58L'enfant lui-même peut même se signaler à un instituteur.
04:02Et puis là, la machine s'emballe et on démarre un parcours d'accompagnement, de vérification.
04:08Et si réellement il faut placer l'enfant, là, le juge des enfants prend des décisions.
04:12Et à la sortie du bureau du juge, est-ce que ça arrive qu'aucune solution ne soit trouvée à un enfant, Edgar Ron ?
04:16C'est déjà arrivé, il est 20h le soir, il faut trouver un placement d'enfant.
04:21Et là, c'est toute une machine qui s'embraye pour trouver très rapidement.
04:25Ça prend quelques heures, on parle de situations non solutionnées.
04:28On arrive au bout à trouver.
04:30On trouve toujours ? Il n'y a pas d'enfant qui se retrouve sans solution ?
04:32On arrive à trouver des solutions, mais le problème, c'est l'embolisation.
04:35C'est-à-dire qu'on peut se retrouver sur une capacité de foyer où il y avait 6 places,
04:39et on en aura 8 ce soir-là, parce qu'il faut rajouter le 8e enfant qui a été placé à 20h.
04:44Et vous dites qu'il y a des cas qui devraient être gérés par l'hôpital aussi ?
04:48Le problème, c'est que ces enfants-là, qui ont subi violence ou carence éducative,
04:53doivent automatiquement avoir une prise en charge de santé mentale.
04:56On connaît l'état aujourd'hui de la pédopsychiatrie, de la psychiatrie.
04:59Et donc, oui, il y a une faillance aussi au niveau d'un parcours de soins, de santé mentale.
05:03Donc, au-delà du département, si je comprends bien, c'est l'état que vous interpellez avec ce rassemblement ?
05:06L'état, bien sûr. L'état, on l'interpelle.
05:09Aujourd'hui, on le sent complètement désengagé de cette politique publique,
05:13qui est le chef de file de tous les conseils départementaux.
05:16Il faut mettre des moyens aux conseils départementaux pour pouvoir assurer cette mission.
05:20Merci beaucoup Magali Giner, secrétaire générale du syndicat Force Ouvrière,
05:24au conseil départemental de la Haute-Garonne.
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