Le quart d'heure toulousain avec Sébastien Vincini

ici Occitanie

Président du conseil départemental de la Haute-Garonne et secrétaire national du Parti Socialiste

Transcript

00:00Ici, c'est le 6.9 France Bleu Occitanie.

00:03Soyez les bienvenus sur France Bleu et France 3 Occitanie, nous sommes le lundi 17 juin 2024,

00:08premier jour officiel de campagne des législatives.

00:10Le président du département de la Haute-Garonne, secrétaire nationale du Parti Socialiste,

00:15est notre invité du quart d'heure Toulousain Bénédicte ce matin.

00:17Bonjour Sébastien Massini.

00:19Bonjour.

00:19Quand on voit les bisbis, les polémiques, les chamailleries à la France Insoumise encore ce week-end,

00:24vous ne la regrettez pas parfois votre alliance avec Jean-Luc Mélenchon ?

00:28Depuis maintenant une semaine, le pays est au bord du chaos.

00:34Pour la première fois depuis le gouvernement Vichy, l'extrême droite peut accéder au pouvoir.

00:40Et cette situation nous oblige.

00:42Macron a voulu jouer à la roulette russe avec un barillet rempli.

00:47Et nous, nous devons prendre notre responsabilité.

00:50Et c'est ce que la gauche a fait.

00:52Donc je n'ai aucun regret.

00:53Vous savez, dans notre histoire, moi j'étais très jeune,

00:56je n'ai jamais tremblé quand il a fallu aller voter pour Jacques Chirac.

00:59Je n'ai pas tremblé quand il a fallu voter à deux reprises pour Emmanuel Macron face à l'extrême droite.

01:05Dites-moi que vous lui avez passé un coup de fil à Jean-Luc Mélenchon ce week-end pour le cermonner un peu ?

01:09Olivier Faure l'a contacté.

01:11Mais vous savez, le nouveau Front Populaire n'est pas là pour camoufler des règlements de comptes en interne.

01:19Moi, nous, les socialistes, nous sommes unis.

01:22Dès le début.

01:23Dès les premières heures.

01:25L'ensemble des sensibilités pour bâtir cet accord.

01:30Pour aller chercher notre capacité à nous dépasser.

01:33Et nous mettre d'accord sur l'essentiel.

01:35C'est ce que nous avons fait.

01:36On a mis un temps record.

01:38Presque 72 heures à travailler en continu.

01:41A la fois pour trouver un équilibre de représentation et représentativité de ce que nous sommes, les uns et les autres.

01:48Et puis aussi pour travailler sur les grandes lignes.

01:53Parce qu'il faut proposer un projet à nos concitoyens.

01:56Il faut être assez clair sur ce que nous allons faire dès les premiers jours.

01:59Le pays a besoin d'apaisement.

02:01Mais aussi de retrouver confiance dans la politique.

02:05Besoin de justice.

02:07Besoin de justice sociale.

02:09C'est ce qui a été exprimé.

02:10C'est vrai qu'il y a besoin de confiance.

02:11Isabelle sur Facebook nous dit qu'il ne fallait pas s'unir avec LFI et l'extrême gauche.

02:14C'est aussi choquant que LR avec RN.

02:16Quand on entend parler des extrêmes, c'est avec les macronistes.

02:19Les macronistes disent ça.

02:21Kylian Mbappé, ce matin, sur notre antenne, parle de combattre les extrêmes.

02:24Vous avez la sensation, Sébastien, d'avoir participé avec les extrêmes ?

02:28Aujourd'hui, face au RN, il n'y a qu'une seule réponse.

02:33La majorité présidentielle s'est disqualifiée.

02:36Disqualifiée.

02:37C'est un échec.

02:38Un aveu d'échec.

02:39Dissoudre l'Assemblée Nationale.

02:41Sans même consulter la présidente de l'Assemblée Nationale.

02:45Le président du Sénat.

02:47Les grandes parties de ce pays.

02:50Faire ça en même pas un quart d'heure.

02:52Prendre ce type de décision.

02:53C'est irresponsable.

02:54Les Français vont avoir à peine trois semaines pour choisir.

02:58Mais trois semaines pour choisir entre l'extrême droite.

03:01Le péril.

03:02Ce qui tourne le dos aux valeurs de notre République.

03:05Ce qui va introduire dans notre pays des notions comme la préférence nationale.

03:09Qui brise les principes d'égalité fondamentaux de notre pays.

03:12Qui va remettre à cause un certain nombre de libertés fondamentales.

03:18Ou un nouveau front populaire.

03:19C'est-à-dire la gauche.

03:20Qui a su s'unir.

03:21Mais là, le nouveau front populaire, ce n'est pas la NUPES.

03:24Il n'y a pas de domination LFI.

03:26Comme on avait pu le connaître.

03:28229 candidatures sur 577 circonscriptions.

03:31Oui.

03:32Sauf qu'il n'y a pas de majorité seule par LFI.

03:36Ce qui n'était pas le cas de la NUPES.

03:38La NUPES, c'était plus de 330 députés candidats LFI.

03:43Là, il y a un véritable équilibre.

03:46Les socialistes nous sont passés de 70 à 175 candidatures potentielles.

03:51Mais au-delà de cela.

03:52Nous voyons bien qu'aujourd'hui, nous sommes en train de rassembler.

03:55Bien au-delà de ce qu'était un simple accord d'appareil politique en 2022.

04:01Là, c'est du large.

04:02Est-ce que la gauche unie suffira à l'emporter ?

04:05Est-ce que la France n'est pas de droite Sébastien Massény ?

04:07C'est au peuple français de dire ce qu'il veut comme voix.

04:11Je crois que ça peut le suffire.

04:14Nous avons su nous mettre d'accord.

04:16Nous dépasser pour pouvoir bâtir une digue face au pire.

04:19Direction la préfecture du département de Tarn-et-Garonne, Montauban et Nadine.

04:23Bonjour Nadine.

04:24Bonjour Nadine.

04:25On vous écoute.

04:27Bonjour.

04:28Excusez-moi de vous importuner.

04:30En définitive, moi je suis contre les extrêmes.

04:32Mais totalement contre les extrêmes.

04:34Quand on voit ce qu'ils sont capables de faire.

04:38Aller remettre Quatennens.

04:42De toute manière, en définitive, il a eu tort peut-être de dissoudre l'Assemblée nationale.

04:46Macron, tout à fait.

04:47Mais quelque part, on voit le vrai visage des gens.

04:50En définitive, ils ne se battent pas pour le peuple.

04:52Ils se battent pour leur fauteuil.

04:54Nadine, quand vous parlez d'Adrien Quatennens, c'est LFI, la France Insoumise.

04:57Vous mettez LFI dans les extrêmes.

05:00C'est ce que vous nous dites.

05:01Ah oui, oui.

05:02Moi, les deux extrêmes.

05:03Avec l'extrême droite.

05:04J'ai voté Macron et je voterai Macron.

05:07Parce qu'autant de la gauche, que ce soit hollandais, ou en parlant de Sarkozy.

05:11On n'a jamais eu de retraite augmentée.

05:12Là, on a une retraite augmentée.

05:14Parce que les gens, ils n'en ont jamais assez.

05:16On leur met une craie.

05:17Moi, je suis pour qu'on nous augmente.

05:19Je suis pour que tout le monde ait du social.

05:21Il en faut du social.

05:23Il y a des gens qui peuvent travailler.

05:24Il y a des gens qui ne peuvent pas travailler.

05:25Mais après, il faut remettre.

05:27C'est l'erreur qu'ont fait les macronistes.

05:29C'est qu'en définitive, ils veulent que les gens travaillent.

05:33Mais ils ne regardent pas le fond du problème.

05:35Maintenant, ils ont eu le tour de donner des aides et des aides sans les contrôler.

05:39Voilà.

05:40Nadine, si vous n'êtes pas contente des macronistes pour qui vous avez voté,

05:44pourquoi ne pas voter pour la gauche ?

05:46Vous dites, je vais re-voter pour Macron.

05:47Pourquoi ne pas choisir la gauche de Sébastien Bastini qui est avec nous ce matin ?

05:51Non, je suis contente des macronistes.

05:53Je vous le dis.

05:54Je suis contente.

05:55Parce que les gens râlent pour tout.

05:56De toute manière, le parti râle pour tout.

05:58Mais je ne voterai pas la gauche.

06:00Parce qu'en définitive, les gauches se plaignent de tout.

06:05Ils aident tout le monde.

06:06Mais avec quoi ils vont faire ?

06:07Avec quel argent ils vont faire ?

06:09Ils vont en ajouter encore plus à la dette ?

06:11Merci Nadine.

06:12Ça, c'est une vraie bonne question qu'elle pose Nadine.

06:14D'un autre moment, celle du déficit.

06:16Le programme du Nouveau Front Populaire.

06:18Sébastien Bastini, le programme du Nouveau Front Populaire.

06:21Le SMIC à 1600 euros.

06:22L'abrogation de la réforme des retraites.

06:24L'abrogation de l'assurance chômage.

06:26Voici 10% d'augmentation pour les fonctionnaires.

06:28Elle a raison Nadine.

06:29Vous allez trouver l'argent où ?

06:31En quelques mots.

06:32D'abord, Adrien Quatennens a été désavoué.

06:34Il ne sera plus candidat.

06:36Vous savez, on a des lignes rouges.

06:38Ce n'est pas parce qu'on a fait un accord

06:39qu'on doit se compromettre.

06:41Et ça, c'est une vraie différence avec il y a encore deux ans.

06:44Condamné pour violence conjugale.

06:45Ça, c'est réglé.

06:46Mais il faut le dire à l'antenne.

06:48Il n'est plus candidat.

06:50C'est lui qui a renoncé.

06:51Oui, sous pression que nous avons portée tout le week-end.

06:54Le programme du Nouveau Front Populaire, Sébastien Bastini.

06:58Contrairement au Rassemblement National,

07:00nous, nous avons posé un projet

07:03qui est en cours de chiffrage très précisément.

07:05Trois économistes ont travaillé déjà dessus

07:09la semaine dernière en parallèle

07:10où nous étions en train de conclure.

07:12Ça va être affiné encore dans les jours qui arrivent.

07:15Mais ce que nous prévoyons,

07:16c'est effectivement des dépenses,

07:18mais aussi des recettes supplémentaires.

07:20Sur la réforme des retraites, par exemple,

07:22nous avons décidé d'abroger la loi Macron

07:25et de revenir sur celle qui prévoyait un départ à la retraite à l'âge de 62 ans.

07:30Et puis surtout, pour les longues carrières

07:33et les carrières pénibles,

07:35leur permettre de partir à 60 ans.

07:37Avec une indexation sur l'inflation.

07:40Et comment on finance tout ça ?

07:41Les recettes dont vous parlaiez, c'est quoi ?

07:42Simplement en abrogeant les niches fiscales

07:45qui profitent au plus favorisé de notre pays.

07:48Les plus hauts patrimoines,

07:49les plus hauts revenus,

07:50ceux qui touchent des super profits,

07:53sont épargnés par la fiscalité.

07:55Tout repose sur les plus modestes,

07:57sur ceux qui travaillent.

07:58Il est temps de rééquilibrer

08:00par rapport à ceux qui vivent de la rente.

08:02Pourquoi on n'a pas osé taper sur eux,

08:03sur les plus riches ?

08:04Parce qu'on a peur qu'ils s'en aillent de France.

08:06Mais ils ne sont jamais partis.

08:07C'est faux.

08:08Vous savez,

08:09ce n'est pas nous qui avons dégradé les notes de la France.

08:12Ce n'est pas la gauche qui a vidé les caisses.

08:14Aujourd'hui, chaque année,

08:16l'État doit bâtir un budget avec 50 milliards de moins

08:19de cadeaux fiscaux.

08:20Il suffit d'aller les rechercher

08:22là où ils se trouvent.

08:24Je parle par exemple d'abroger la Flak Tax,

08:27de remettre en place l'impôt sur les grandes fortunes

08:31et de mettre une partie sur la question climatique.

08:36C'est important de remettre de la justice fiscale.

08:39Aujourd'hui, depuis 7 ans,

08:41Macron fait tout reposer sur les classes moyennes,

08:43les classes populaires et ceux qui travaillent.

08:45Il faut remettre de la justice.

08:46C'est ce qui a été exprimé lors du vote des Européennes.

08:49Les gens réclament de la justice,

08:51de la justice sociale.

08:52C'est faux de dire que la solidarité en France

08:55se fait sans regarder,

08:58sans avoir de contrôle.

09:00Je préside le Conseil départemental

09:02qui accompagne les personnes qui touchent,

09:04l'aide pour les personnes âgées,

09:06l'aide pour les personnes en situation de handicap

09:08ou ceux qui sont très éloignés de l'emploi.

09:11Je peux vous dire que nous faisons la chasse

09:13à toutes les fraudes.

09:14Il y a des contrôles.

09:15Il est faux de dire qu'il y a de la fraude.

09:18La fraude, elle est pour ceux qui s'évadent fiscalement,

09:20pour ceux qui ne payent pas leur juste impôt.

09:23Sébastien Massigny, président du département de la Haute-Garonne,

09:27secrétaire national du Parti Socialiste,

09:29avec nous ce matin de retour de Paris

09:31après avoir négocié les accords du nouveau Front populaire.

09:34Merci beaucoup, bonne journée à vous.

09:35Merci à vous.

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