- il y a 2 heures
Les clefs d'une vie - Fanny Ardant
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-11-18##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:05La femme que vous êtes n'est jamais passée à côté d'une aventure professionnelle.
00:10La passion est votre moteur et pas seulement lorsque vous entendez ce mot sur les plateaux de cinéma.
00:16Votre côté nature, vous l'exprimez aujourd'hui dans un livre dont les textes mériteraient d'être en vert
00:21et même s'ils ne sont pas contre tous.
00:24Bonjour Fanny Ardent.
00:25Bonjour.
00:25Quelle joie de vous rencontrer parce que vous êtes rare devant les micros.
00:28Vous avez une carrière phénoménale.
00:30On va évoquer tout à l'heure un livre que vous avez écrit à partir d'un court-métrage
00:35que vous avez réalisé au Jardin des plantes et qui s'intitule, je crois,
00:39Ne craint pas le bruit de mes ailes.
00:41Et on va raconter surtout votre parcours à travers des dates clés.
00:44C'est le principe des clés d'une vie sur Sud Radio.
00:46Et la première date que j'ai trouvée vous concernant, c'est le 15 juin 1978,
00:51la diffusion du premier épisode d'une série.
00:58Le Mutant.
01:03Le Mutant qui est une des rares séries de science-fiction de l'époque à TF1.
01:07Et c'est votre premier téléfilm ?
01:09Oui.
01:09C'est extraordinaire.
01:10Oui, je me souviens parce que moi je n'avais fait que du théâtre.
01:12Oui.
01:13Et puis tout d'un coup il y a eu plusieurs actrices qui ont été appelées pour faire des essais pour le Mutant.
01:20Et je me souviens qu'il y en avait 10, puis finalement il y en avait 8, puis finalement il y en avait 5, puis finalement il y en avait 3.
01:27Et finalement il m'avait choisie et j'étais très étonnée.
01:30Vous étiez une jeune biologiste qui menait une enquête sur le fils caché d'un prix Nobel qui aurait été un Mutant.
01:37Oui.
01:37C'est extraordinaire à l'époque, on ne parlait pas encore de science-fiction.
01:40Non, non, mais j'ai un très bon souvenir de ce que tout était nouveau pour moi.
01:44Je crois que c'était la première fois que je faisais, disons, du cinéma, même si c'était de la télévision.
01:50Il se trouve que l'auteur c'était Alain Page, qui est quand même célèbre parce qu'il a écrit deux romans adaptés au cinéma, qui sont La piscine et Chao Pantin.
01:58Ah oui.
01:59C'est quand même n'importe qui.
02:00Alors il se trouve qu'ensuite il y a eu Les Dames de la Côte, Les Dames de la Côte ça a vraiment été le déclenchement, Fanny Ardent, de votre carrière.
02:06Oui.
02:07Cette série finalement, quand on la regarde, on se dit que c'est D'Anton Abbé avant la lettre.
02:14C'est vrai, puis s'il y avait quelque chose, la guerre de 14 du point de vue des femmes,
02:20il y avait des grands personnages comme ça, romanesques, l'amour, la guerre, la peur, la trahison, tout ça.
02:28Donc Nina Companeux c'était une grande scénariste.
02:32Oui.
02:32Elle écrit très très bien.
02:34Elle avait écrit des personnages extraordinaires et moi je me retrouvais avec des grands acteurs comme Edwige Feuillère, Martine Chevalier, Françoise Fabian.
02:43Denise Gray.
02:43Denise Gray, Francis Huster.
02:46Et vous étiez la débutante au milieu de ces stars.
02:49Il y a une émotion quand même dans ces cas-là ?
02:52Très.
02:53Mais en même temps, comme c'était que des grands acteurs, je trouve que la marque des grands acteurs, c'est que c'est comme s'ils remettaient toujours tous les compteurs à zéro.
03:02C'est-à-dire qu'ils ne m'ont jamais traité comme une débutante.
03:05On était jetés ensemble dans cette histoire qu'on allait raconter.
03:09Alors au départ, je crois, Fanny Ardent, que le cinéma c'était pas votre passion.
03:12Votre première passion, c'était l'opéra.
03:14Ça a été le théâtre que j'ai eu envie de faire en regardant très jeune, petite jeune fille à Monaco, l'opéra.
03:23Et je disais toujours d'être sur scène, un rideau qui s'ouvre et tout d'un coup de raconter une histoire.
03:32Je n'ai jamais pensé chanter.
03:33Mais j'ai toujours pensé que j'avais envie de dire des textes forts, une langue forte, une langue poétique.
03:42Et puis, il se trouve qu'à Monaco, il y a un opéra qui s'appelle la Salle Garnier, comme à Paris, puisque c'est le même architecte.
03:48Exactement.
03:48Je ne sais pas si vous le savez, mais l'architecte Charles Garnier, lorsqu'on a inauguré l'opéra de Paris, il était fâché avec le maréchal de Macaron, président de la République.
03:57Il a dû payer sa place pour la première.
03:59Ah oui, ça j'avais fait.
04:00C'est extraordinaire.
04:00Alors, il se trouve que Monaco, oui, vous êtes né à Saumur au départ.
04:05Oui.
04:05Parce que je crois que votre père était colonel de cavalerie.
04:08Oui, il était officier de cavalerie.
04:10Et il y a un comédien d'ailleurs qui rêvait d'être à Saumur, qui n'a jamais pu y aller, c'est Jacques Dufilo, qui a joué un rôle dans le pays.
04:17Oui, je me souviens.
04:18Je me souviens ?
04:19Oui, très bien.
04:20Et je crois qu'il a ensuite passé à Monaco parce qu'il a travaillé au service du prince, dans la garde personnelle du prince Régnier.
04:26Non, il n'était pas militaire avec le prince, il était gouverneur du palais.
04:30Et il se connaissait depuis très longtemps.
04:33Mon père a fait sa carrière de militaire.
04:35Et après, quand il a été de nouveau appelé par le prince Régnier, on est arrivé à Monaco.
04:40Voilà, prince Régnier dont la passion était le cirque.
04:43Et il a créé un festival de cirque unique au monde.
04:45Oui.
04:45C'est extraordinaire.
04:47Alors, au début, vous voyagez beaucoup pendant vos jeunes années, Fanny Ardon.
04:51Oui.
04:52C'est-à-dire que c'est des voyages pour le plaisir, pour...
04:55Non, moi j'ai voyagé en suivant ma famille.
04:59Et en fait, j'ai voyagé sans arrêt.
05:01Et en fait, je détestais ça.
05:03Ah bon ?
05:04Je n'aime pas le tourisme.
05:05Je n'aime pas les voyages.
05:07J'aime Paris.
05:08Et Aix-en-Provence, car vous avez fait vos études à Aix-en-Provence.
05:12Exactement.
05:13Cette ville était magique.
05:16Pourquoi l'Institut d'études politiques à Aix-en-Provence ?
05:19Quand j'ai dit à mes parents que je voulais être actrice, ils se sont inquiétés pour moi.
05:24Ils se sont dit, fais tes études, on verra après.
05:28Comme si le temps de l'université, tout serait tombé au fond du verre et j'aurais oublié cette idée.
05:33Et donc, j'ai choisi Sciences Po parce que c'était les études qui duraient le moins longtemps.
05:38D'accord.
05:39Toute licence durait 4 ans et Sciences Po ne durait que 3 ans.
05:43Et c'était les relations internationales en plus ?
05:44Oui.
05:45Après, je me suis beaucoup intéressée à la politique.
05:47Oui.
05:48J'avais beaucoup d'idées politiques et je ne regrette absolument pas ce temps de mes études à Sciences Po.
05:55J'ai eu des amis, j'ai rencontré des opposants, des gens qui pensaient comme moi, ceux qui ne pensaient pas comme moi.
06:01Et j'ai appris ce qu'était la dialectique.
06:05Et en même temps, vous avez soutenu un mémoire qui s'appelait Surréalisme et anarchisme.
06:09Oui.
06:10C'est pourquoi ce choix ?
06:12J'étais très impressionnée par les écrivains russes, Bakounine, les esprits libres, le fait de n'être jamais embrigadée dans une seule pensée.
06:22Donc, je me suis dit, je vais présenter l'anarchie, mais il fallait l'opposer à un mouvement artistique pour moi, pour qu'il y ait une thèse.
06:33Sinon, tu ne vas pas raconter, tout le monde l'a raconté l'anarchie.
06:36Et donc, j'ai pensé au Surréalisme qui était aussi une façon de briser le miroir, de se moquer aussi de l'importance de l'art.
06:45Oui. Et puis, en plus, André Breton, qui avait été un des pères du Surréalisme, avait découvert, lui, le côté anarchiste en voyant la Révolution en Espagne.
06:54Ah oui ?
06:55Oui. Il l'écrit dans un de ses livres. Et c'est vrai qu'il y a un côté anarchiste qui colle bien avec le Surréalisme.
07:00Et moi, j'aimais beaucoup surtout la Révolution russe.
07:03J'avais bercé tout. J'ai lu très jeune, trop jeune. Je n'ai pas tout compris, mais ça m'a imprimée définitivement dans ma tête.
07:12Oui. Alors, le théâtre, c'est venu ensuite. Vos parents ont finalement accepté. Et vous avez commencé par des classiques, par Pau-Lieu, par Giraudoux, par des festivals.
07:21Voilà. Ça a été difficile. J'ai continué. Je gagnais ma vie en faisant des petits travaux à droite et à gauche, en jouant, souvent sans succès, que ça ne marchait pas.
07:32Mais j'avais cette envie de jouer quoi qu'il arrive. Même dans une salle où il y aurait eu un seul spectateur, j'aurais continué à avoir envie de jouer.
07:42Et les débuts, justement, ça a été difficile parce que quand vous avez voulu faire du théâtre, il fallait encore rencontrer des gens. Ce n'était pas simple.
07:49Non. Surtout que je n'étais pas très douée pour ça. J'avais envie qu'on m'aime, mais je n'avais pas envie de plaire.
07:58D'accord. Et donc, comment vous avez fait ? Vous avez pu, petit à petit, vous forcer la main ?
08:03Non. Il y a eu les gens qui étaient désaffranchis. C'est-à-dire qu'ils voyaient et ils n'attendaient pas qu'on leur plaise, mais s'ils vous aimaient ou pas.
08:11Et en effet, cette femme, Nina Companaise, elle m'a engagée sans avoir rien vu de moi.
08:18Juste une conversation un après-midi à une terrasse de café.
08:21Et voilà, comme les êtres libres qui... Vous savez comment on sent les choses, comment on sent le vent ou comment on sent l'arrivée des animaux.
08:31Et il y a quelqu'un qui a compté aussi dans votre vie, c'est Joël Serria, parce que votre premier film au cinéma, c'est Marie Poupée.
08:38Oui. Je ne suis pas sûre qu'il ait vraiment compté, mais j'avais fait partie, mais d'un tout petit rôle.
08:44Non, ce qui a joué quelque chose dans ma vie, c'est Les Dames de la Côte.
08:48Vraiment ?
08:49Oui. Parce que sinon, tout ce que j'avais pu faire avant, personne ne l'avait vu.
08:54Et qu'après, Les Dames de la Côte, ça a eu un tel succès que je me souviens, c'était l'époque encore où la télévision n'avait que trois chaînes.
09:00Et qu'un ou deux mois après la diffusion, et à la demande générale des auditeurs, nous allons rediffuser Les Dames de la Côte.
09:09Et donc, après, ça a été François Truffaut qui a regardé ce film et qui m'a engagée dans La Femme d'à Côté.
09:16On va en parler justement, mais Les Dames de la Côte, c'était un des rares feuilletons d'époque.
09:21Parce qu'il n'y en avait plus dans ces années-là.
09:23Il y en avait eu avant, mais ce n'était pas la mode.
09:25Et ça a surpris tout le monde parce qu'il y avait une histoire qui touchait tous les cœurs.
09:29Complètement.
09:29D'abord, l'histoire française, la Première Guerre mondiale, romanesque, les amours, les trahisons, grands acteurs.
09:38Et très bien tournés, très bien écrits, grands acteurs.
09:44Donc, tout d'un coup, pour les spectateurs, ça a été une joie.
09:49Et puis, il y a eu votre culture cinématographique que vous avez faite à Paris pratiquement.
09:53Et je crois qu'il y a des films italiens qui vous ont touchés.
09:56Et une actrice, Anna Magnani, je veux dire dans.
09:59Ville, Rome ouverte.
10:02Oui, j'avais trouvé.
10:03En fait, moi, j'ai grandi dans le cinéma sans savoir qui était qui.
10:07Et c'était tant mieux.
10:08Au lieu d'être tout d'un coup impressionné par un grand maestro, il faut regarder les œuvres sans vraiment savoir comment lire un livre, presque sans savoir qui est l'auteur.
10:17Et de l'aimer sans être impressionné par la célébrité ou qu'il y ait déjà ses titres de noblesse.
10:28Et moi, je me suis engouffrée dans le cinéma comme ça, sans rien savoir.
10:32Et j'ai choisi ce que j'aimais dans la salle obscure.
10:35Et vous n'avez même pas fait de conservatoire ou à l'inverse d'autres acteurs ?
10:39Non.
10:40Vous auriez pu le faire ?
10:42J'aurais dû, peut-être.
10:44Non, parce que vous avez réussi sans ça, mais vous n'aviez pas envie de passer par cette case-là.
10:48En fait, pour tout dire, je suis rentrée d'une façon comme si, comme les chiens fous qui rentrent dans la lande et sans connaître personne ni comment ça se passait.
11:01Je ne connaissais personne dans ce métier, je ne savais pas comment on s'y prenait.
11:05Donc, je l'ai fait à la sauvage et c'est arrivé.
11:09Et voilà.
11:10Et justement, il y a eu des bonheurs qui sont arrivés.
11:12Et on va continuer à parler de votre parcours à travers une autre date, le 8 février 1997.
11:18A tout de suite sur Sud Radio avec Fanny Ardant.
11:21Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:24Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité Fanny Ardant, invité exceptionnel aujourd'hui dans les clés d'une vie.
11:30Nous parlerons tout à l'heure de votre livre « Ne crains pas le bruit de mes ailes » aux éditions Séléna.
11:36On revient à une date, le 8 février 1997, le Théâtre des Champs-Elysées, 22e nuit des Césars, votre premier César pour ce film.
11:53Pédale douce avec vous de Gabriel Aguillon, où vous jouez un emploi qu'on n'imaginait pas.
12:01C'est vrai.
12:01Vous êtes la tenancière d'une...
12:03D'un backroom, d'une boîte de nuit.
12:06Oui, exactement.
12:07Mais j'ai toujours pensé que c'était un rôle...
12:10En fait, cette femme, Eva, elle était solitaire, elle attendait l'amour.
12:14Elle avait ce côté agnac pour mener de front cette vie nocturne avec une forte personnalité.
12:21Mais elle était solitaire et elle était romanesque parce qu'elle attendait l'amour.
12:25Oui, c'est ça qui vous touchait.
12:26Beaucoup.
12:27Et c'est-à-dire, ce qui vous a toujours été ce qui vous a touché dans la vie, c'est ce genre de personnage.
12:30Oui, je pensais toujours que c'était toujours l'amour qui anoblissait les êtres.
12:37Parce qu'on pense, a priori, certains pensent que ce film, votre rôle est un rôle de comique, c'est pas du tout ça.
12:42Il y a de l'émotion.
12:44Oui, parce que vous savez, moi je ne suis pas comique.
12:48Mais il y avait les situations qui étaient comiques.
12:50Il y avait des acteurs comme Richard Berry, Tim Seat, où c'était les situations.
12:56Michel Larocque, les dialogues avaient été écrits par Palmade.
13:00Donc il y avait... c'était les situations.
13:02Mais tous ces êtres étaient vrais.
13:05Ils n'étaient pas faits pour faire rire.
13:07C'était nous qui rions d'eux, mais eux, ils étaient graves.
13:10Et il y avait quand même contre vous dans les Césars, Catherine Deneuve, Charlotte Gainsbourg, Marie Trintignant.
13:15Vous étiez surprise d'avoir ce César ?
13:18Oui, en plus de ça, moi je n'ai jamais beaucoup cru ni aux décorations, ni aux récompenses.
13:24J'ai toujours pensé que c'était éphémère et agréable dans ce côté éphémère.
13:29J'ai souvent considéré que les Césars, ou comme les prix, c'était comme un gelato, une glace.
13:36Tout le monde aime les glaces.
13:38Mais c'est un moment d'émotion quand même.
13:40Oui, oui, oui.
13:41Et puis tout d'un coup, en une minute, quand on doit remercier, on revoit comme une fulgurance tout ce temps où on a vécu.
13:51Parce que moi je pense toujours que le plus important dans la vie, c'est au moment où on fait les choses.
13:55Quelquefois c'était des échecs, quelquefois c'est des succès.
13:58Mais rien ne remplace le moment où on a fait les choses.
14:02Alors, il y a eu un autre film qui a été important et qui est récent, c'est Les Rois de la Piste.
14:07On vous compare à Madalton.
14:10Très ni ardent.
14:11Oui, j'ai beaucoup aimé jouer ce rôle.
14:13Avec tous mes fils, mes petits-enfants, et que ce soit elle l'âme damnée de ce clan.
14:19C'est extraordinaire ça.
14:20Une voleuse émérite maligne, avec un caractère difficile.
14:25Comme vous savez, les mères, un peu trop imposantes, un peu trop qui se mêlent de tout, qui donnent des notes.
14:32Moi j'ai beaucoup aimé ce rôle.
14:34Oui, et puis c'est des rôles où il faut vraiment se mettre dans la peau du personnage.
14:37Ça prend du temps.
14:38Vous saviez instinctivement.
14:39Moi je crois que, je ne sais jamais de quoi s'est fait un rôle.
14:46C'est tout d'un coup, c'est comme si tout était dans le noir, et que tout d'un coup, quand on vous disait action,
14:53tout ça sort d'une façon qu'on n'avait pas prévue.
14:56Mais comme avec le petit fil conducteur, à partir du moment où moi j'ouvre un scénario,
15:00et que j'aime le rôle, voilà, je fais confiance au fait que tout ce qui est en moi va rentrer dans ce rôle que j'aime.
15:10Alors ce rôle effectivement d'une Madalton, ce qu'on ne sait pas toujours,
15:13c'est que René Goscinny a inventé Madalton pour Lucky Luke, et les Dalton,
15:17mais que ça vient d'un personnage qui a vraiment existé, qui s'appelait Ma Barker,
15:21qui était une femme dans les années 1920,
15:23avec ses enfants qui dirigeaient un gang, comme celui que vous évoquez.
15:26Oui, j'adore ça.
15:27Alors, le premier metteur ancien que vous avez cité, qui a vraiment cru en vous,
15:32c'est François Truffaut, et je crois que tout a commencé par une lettre,
15:34avec six pages que vous avez reçues chez vous.
15:37Oui, il disait que dorénavant, regardez la télévision, le samedi soir, c'était une joie.
15:43Parce que vous avez vu ?
15:44Voilà, parce qu'il trouvait formidable cette histoire, ce feuilleton.
15:51Et après, il a écrit une sorte de synopsis pour la femme d'à côté,
15:58et avec Gérard Depardieu.
16:00Et on est partis tourner à Grenoble, six semaines,
16:04et François Truffaut écrivait les dialogues tous les dimanches pour la semaine suivante.
16:09Ah bon ? C'est pas facile ça ?
16:11Oui, mais justement, j'aime bien dans un rôle quand il n'y a pas de sécurité,
16:17quand il n'y a pas d'habitude.
16:19Et donc, je gardais un souvenir magnifique de ce genre-là.
16:23Et en même temps, c'est là où vous avez rencontré Depardieu ?
16:26Oui.
16:27Avec qui ?
16:27Et je me rappelle de la première scène où mon mari me disait
16:32« Je te présente notre voisin ».
16:34Et lui, il était off, et moi j'étais devant la caméra.
16:37Et je me rappelle que quand il m'a tendu sa main pour la serrer,
16:41c'est comme si je savais qu'il allait être un grand danseur,
16:44et qu'il allait m'emmener danser.
16:46Alors que moi, c'était mon premier grand rôle au cinéma.
16:48Et il a été avec cette générosité où il embarquait tout.
16:53Moi, à chaque fois que j'ai serré la main avec Gérard Depardieu,
16:55j'ai cru qu'il allait me la broyer, tellement il serre la main très fort.
16:59Oui, mais en même temps, il y avait une sorte de chaleur.
17:01Complètement.
17:03De chaleur sincère, mais il y va franchement.
17:06Alors, il se trouve que ce film, en plus,
17:07c'était d'une histoire où on peut mourir d'amour.
17:09Et ça, c'est aussi quelque chose qui vous a touché.
17:11Oui.
17:11Moi, je crois que j'ai été bercée toute mon adolescence
17:14par tous les romans des grands auteurs russes,
17:16ou français, ou anglais,
17:18ou fil conducteur de tous ces romans.
17:23C'était l'amour.
17:24Et qu'il fallait mieux mourir d'amour que de se résigner.
17:28Alors, vous dites que François Truffaut écrivait le dimanche,
17:30mais moi, je me souviens de sa rigueur.
17:32Je me souviens de son bureau,
17:33où je vous ai d'ailleurs un jour interviewé,
17:35où il y avait des romans policiers partout,
17:36une bibliothèque à l'anglaise.
17:38Oui.
17:38C'est rarissime dans un bureau.
17:40Mais pas...
17:42C'est pas rarissime pour un homme comme lui,
17:44parce qu'il lisait beaucoup.
17:46Et justement, les romans noirs, qu'il adorait.
17:48Et les romans noirs ont conduit à un film en noir et blanc,
17:51« Vivement dimanche »,
17:51qui lui aussi a été un événement, Fanny Ardant.
17:53Oui, avec aussi Jean-Louis Trintignant.
17:59Une sorte de...
18:02Quand souvent on demande de parler des metteurs en scène
18:04par qui on a été dirigé,
18:07moi, je me souviens toujours que la marque des grands metteurs en scène,
18:10c'est ceux qui font de leur film une sorte de passion, une joie.
18:17Rien.
18:18Tout est important.
18:20Tout est vécu d'une façon intense.
18:21Et les grands metteurs en scène ne se reposent jamais sur un acquis.
18:26À chaque fois, il faut remettre ses billes en jeu.
18:29Un nouveau film, il n'y a pas de sécurité,
18:31parce qu'ils en ont fait 20 ou 30 ou 10 qui ont été des succès.
18:35C'était comme ça que je reconnaissais la ferveur d'un metteur en scène
18:39à sa joie de faire ce qu'il était en train de faire.
18:43Oui, et en même temps, ce film est né d'une passion de François Truffaut
18:48pour un film, Le Grand Sommeil de Howard Hawks,
18:50qui est un film d'ailleurs où il y a une querelle en coulisses
18:53entre Howard Hawks et Humphrey Bogart,
18:54parce qu'ils ne sont pas d'accord sur la fin du film.
18:57C'était un moment extraordinaire.
18:58Et c'est vrai qu'il y a une inspiration de ce cinéma
19:01qui apparaît dans ce film,
19:02où vous êtes une femme qui mène une enquête,
19:05ce qui à l'époque n'était pas si fréquent, Vanilla.
19:06Non, c'est vrai.
19:07On était loin d'aujourd'hui.
19:08Oui, et justement, il aimait beaucoup The Big Sleep,
19:11parce qu'il disait qu'on subit le charme de ce film
19:14sans vraiment tout comprendre des tenants et aboutissants.
19:17Et il voulait que dans Vivement Dimanche,
19:19les personnages soient comme ça, crédibles ou pas crédibles,
19:21mais qu'il fallait subir un charme.
19:24Alors, le fait que vous soyez une femme aussi,
19:26à l'époque, ce n'était pas courant,
19:28mais pour vous, une femme, on l'admire pour ce qu'elle fait
19:30et pas pour ce qu'elle est une femme.
19:32Non, avant d'être une femme, on est un être humain.
19:35Voilà.
19:35Je sais que moi, dans ma génération,
19:39j'avais admiré des femmes comme Golda Mer,
19:41j'avais admiré des femmes comme Indira Gandhi.
19:45J'avais l'impression que...
19:47Je pensais toujours que la liberté et la force,
19:52il faut la prendre de soi-même.
19:54Il ne faut pas attendre qu'on nous la donne.
19:56Vous avez travaillé, Fanny Ardant,
19:57avec des metteurs en scène d'exception.
19:59Bon, il y a eu notamment,
20:00et qu'il y avait eu une expérience,
20:03Alain Rennais, par exemple,
20:04qui était l'homme le plus timide de la Terre.
20:06Oui, très charmant, très doux,
20:08et très timide, en effet.
20:10Mais sachant ce qu'il voulait aussi.
20:13Vous voyez, cette marque de fabrique,
20:16comme des petits boxeurs dans l'ombre
20:19qui se battent pour ce qu'ils ont envie de faire et de donner.
20:23Et puis, vous avez tourné dans le dernier film
20:25de Michelangelo Antonioni.
20:27Oui.
20:27Ça, c'était un moment d'émotion aussi.
20:29Oui, parce que moi, j'adorais ce metteur en scène.
20:31Voilà, quand vous me parliez des metteurs en scène italien.
20:34Et ça s'appelait Adila Delenou, vous voyez,
20:37Par-delà les nuages.
20:39Et cet homme qui avait été paralysé,
20:42qui avait de la difficulté à marcher,
20:43qui ne pouvait pas s'exprimer,
20:45il a fait exactement ce qu'il voulait,
20:47avec une sorte de...
20:48d'une façon presque surréaliste et poétique.
20:52C'était son film.
20:53Et il avait un assistant qui était Wim Wenders,
20:56qui a fait une grande carrière ensuite,
20:57et qui l'a aidé dans ce film.
20:59Moi, je pense que Wim Wenders était là pour rassurer les assureurs.
21:02D'accord.
21:03Mais que Antonioni ne s'est jamais laissé dicter ce qu'il devait faire.
21:10Et puis, il y a Costa Gavras aussi,
21:12éternel jeune homme qui vient de faire un film extraordinaire à 92 ans.
21:15et vous avez tourné pour lui avec Johnny Hallyday.
21:19Oui.
21:20Et ça, c'est aussi inattendu.
21:21Oui, très.
21:23On faisait partie aussi, j'étais la femme d'un gang de voleurs.
21:27Et j'ai beaucoup aimé tourner et travailler avec...
21:31parce qu'il était humble, Johnny Hallyday.
21:35Quelquefois, il avait le trac et moi je lui disais
21:38« Mais comment ça se fait ?
21:39Tu chantes devant des concerts extraordinaires. »
21:44Et j'aimais bien que ça soit tout d'un coup
21:45le petit jeune homme qui revenait et qui avait le trac.
21:49Oui, je crois que son rêve aurait été d'être acteur.
21:52Oui, c'est ce qu'on m'a dit.
21:53Oui, parce qu'il était incollable sur le cinéma.
21:55Oui, mais il était chaleureux.
21:59Je me rappelle qu'on était allé en voiture de Paris
22:01à Géant-les-Pains avec lui
22:05et cet autre acteur qui jouait avec nous.
22:07Et donc, on avait fait comme une sorte de road movie
22:09à nous trois
22:10avant d'arriver sur le tournage de Costa Gavaz.
22:13Alors, Johnny, justement, c'est aussi un chanteur
22:16et la chanson, on va en parler
22:17à travers la date du 28 février 2015.
22:20A tout de suite sur Sud Radio
22:21avec Fanny Ardant.
22:23Sud Radio, les clés d'une vie.
22:25Jacques Pessis.
22:26Sud Radio, les clés d'une vie.
22:28Celle de mon invité Fanny Ardant,
22:30invité exceptionnel
22:31à l'occasion de la sortie d'un livre
22:33très particulier
22:34qu'on va évoquer tout à l'heure.
22:36Mais là, on en revient
22:38à une autre date de votre parcours,
22:40le 28 février 2015.
22:43Encore une apparition surprise.
22:48Vous êtes au The Voice
22:50pour participer aux battles.
22:51Et là, tout le monde est surpris
22:52sur le plateau de vous voir
22:54donner des conseils aux candidats.
22:58Oui, c'était par Mika.
23:00Exactement.
23:01Vous êtes arrivée...
23:02Il y avait Jennifer, Zazie, Florent Pagny.
23:05et vous pour donner des conseils.
23:07Mais j'étais un peu off.
23:09Je n'étais pas sur le plateau.
23:10Non, vous étiez en coulisses
23:12pour donner des conseils aux candidats.
23:14Et ça, c'est aussi tout à fait inattendu,
23:16Fanny Ardant.
23:17Oui, mais parce que j'avais connu Mika
23:18parce qu'il m'avait demandé
23:19d'être dans une petite vidéo
23:21quand il avait écrit sa chanson
23:23Elle me dit.
23:24Oui.
23:24Donc, j'aimais beaucoup Mika.
23:28Et quand il m'a proposé,
23:29j'ai dit...
23:30Bizarre.
23:31Mais je suis allée.
23:32En plus, vous avez une passion
23:34pour la chanson.
23:35Vous écoutez des chansons
23:36quelquefois un peu trop fort
23:37et un peu trop longtemps
23:38pour vos voisins, je crois.
23:39Oui.
23:40Mais moi, j'aime beaucoup
23:41la chanson populaire.
23:43J'aime qu'on me raconte
23:44une histoire en 2 minutes 50
23:46ou 3 minutes 10.
23:48J'aime les chansons
23:49où on se lamente d'amour.
23:51Mais je n'aime pas
23:52que les chansons françaises.
23:53J'aime aussi, vous voyez,
23:54les chants de Ciganes.
23:57J'aime le Fado.
23:58J'aime les musiques du monde.
24:00Et j'aime qu'on me raconte
24:01une histoire en chantant.
24:02Et il vous arrive d'écouter
24:03ces chansons en boucle
24:04quand elles vous plaisent.
24:05Oui.
24:06J'ai beaucoup aimé
24:07Rolio Eglésiaste.
24:08Oui.
24:09J'ai beaucoup aimé
24:10Barbara, forcément.
24:12Mais aussi...
24:14Moi, j'écoute la radio
24:15pour justement,
24:16tout d'un coup,
24:17se dire que j'ai envie
24:18qu'il repasse cette chanson.
24:19Parce que c'est éphémère.
24:22Et puis, j'aime bien
24:23Aznavour.
24:26Oui, enfin, tous.
24:27Claude-François.
24:28Oui, et tous ceux
24:30qui aujourd'hui
24:30sont devenus des symboles
24:31et que la jeune génération
24:33a envie de retrouver
24:34et découvre.
24:35Oui.
24:35Et puis, comment est-ce que
24:37j'aime les filles ?
24:40Jacques Dutron.
24:40Dutron, Dutron.
24:41Oui.
24:41J'aimais François Zardy.
24:42Vous voyez,
24:43un mélange invraisemblable.
24:46Mais en même temps,
24:46c'est un mélange
24:47qui correspond à votre caractère.
24:49Oui.
24:49Parce que vous êtes vous-même...
24:51Vous regardez tout
24:52et vous écoutez tout.
24:53Oui.
24:54Alors, il se trouve
24:55qu'il y a eu ce clip
24:56avec Mika,
24:57mais vous avez aussi
24:57tourné dans
24:58Madame Rêve
24:59avec Alain Bachung.
25:00Oui.
25:00Parce que j'avais tourné
25:02un film,
25:03rien que des mensonges,
25:04un film de Paul Muray.
25:05J'ai tout de suite aimé
25:06Bachung.
25:07Je le trouvais mystérieux,
25:09ironique.
25:10Et on se parlait.
25:12Et après ce film,
25:14il m'avait demandé
25:15de tourner dans cette...
25:17qui était très beau
25:17picturalement.
25:19C'était très beau
25:20dans un manège.
25:21Il a eu du mal,
25:22Bachung, à débuter,
25:22mais aujourd'hui,
25:23il est culte.
25:24C'est vrai que pendant des années...
25:25Lui aussi,
25:25parce que c'est comme Gainsbourg.
25:27C'est un grand parolier.
25:30Il dit des choses...
25:31Vous vous rappelez
25:32plaies, blessures ?
25:33Il avait quelque chose
25:36en lui de tourmenté.
25:40Et ce que j'aime,
25:41c'est quand tu allies
25:42le tourment
25:42avec l'ironie.
25:44L'ironie sur soi-même.
25:47Comme si on est mal
25:48dans sa peau,
25:48mais qu'on s'en sort
25:49en faisant l'idiot.
25:50Voilà.
25:51Gainsbourg,
25:52les premières chansons,
25:53on a un peu oublié
25:53Le Poissonneur de Lila,
25:55ça ne marchait pas du tout.
25:55À part Montand et Signoret,
25:57personne ne voulait l'écouter.
25:58Moi, j'aime beaucoup ça.
26:00C'est comme, vous savez,
26:00les petits chênes
26:01qui ont du mal
26:01à démarrer
26:02au milieu des arbres
26:03et puis tout d'un coup,
26:04dans la forêt,
26:04clac !
26:05Gainsbourg,
26:08génie.
26:09Un génie.
26:10Et puis,
26:10il y a une chose
26:11qu'on ne sait pas,
26:12c'est que vous avez failli
26:13devenir danseuse,
26:14je crois,
26:14à Londres,
26:15au Playboy.
26:16Non,
26:18parce que je devais gagner
26:19ma vie
26:19et que j'avais été
26:21au Playboy Club
26:22à Londres
26:24et on m'a dit
26:24que j'étais trop maigre,
26:25que je ne pouvais pas
26:26être une bunny girl.
26:27Vous vouliez faire ça ?
26:28Ça vous amusait ?
26:29J'aurais fait n'importe quoi
26:31et donc,
26:32on m'a dit
26:32que vous vous occuperez
26:33des fiches de salaire
26:34des bunny girls.
26:36C'était un autre travail
26:38mais c'était ça.
26:38Donc, j'étais au sous-sol
26:39et je les voyais arriver
26:40charmantes.
26:41Hello, Fanny !
26:42Hello, Fanny !
26:43On oublie que Playboy,
26:46finalement,
26:47c'est une idée
26:47de Ulge Fner
26:48qui était au départ
26:49docteur en philosophie
26:50qui a voulu faire
26:51un journal pour les hommes
26:52pour distraire les hommes
26:53et ça a marché
26:54au-delà de tout
26:55ce qu'on peut imaginer.
26:55Comme quoi,
26:56la philosophie mène à tout.
26:57Exactement.
26:59En même temps,
26:59d'ailleurs,
27:00ce journal,
27:00souvent,
27:01les hommes le placer
27:03dans un grand journal
27:04économique
27:04en se cachant
27:06pour ne pas montrer
27:07qu'il lisait Playboy.
27:10Alors,
27:11il y a eu,
27:11vous avez aussi
27:12chanté
27:13et il y a
27:14sur l'album
27:15L'Envers du Monde
27:17de la Fondation de France,
27:18il y a une chanson
27:19et il y a des duos
27:20et un duo
27:21avec Patrick Bruel,
27:22Alex Bocin,
27:23Bopin
27:23et un duo
27:24aussi très célèbre.
27:25Quand je prends
27:26sa tête
27:27entre mes mains
27:29Je vous jure
27:33que j'ai du chagrin
27:36Amoureuse
27:40avec Véronique Sanson.
27:41Comment s'est née
27:42cette aventure ?
27:44J'avais connu
27:45Véronique Sanson
27:46au moment où
27:47elle s'était mariée
27:47avec Palma
27:49et j'avais beaucoup aimé
27:51cette femme
27:51et puis tout d'un coup
27:52un jour
27:53parce que ça
27:54voilà,
27:55on marche sur une route
27:56et puis tout d'un coup
27:57un jour,
27:58il y a quelqu'un
27:59qui vous appelle
28:00en disant
28:00est-ce que vous ne voudriez pas
28:02faire un duo
28:05avec moi ?
28:06Moi,
28:06je pense toujours
28:06que les gens
28:07sont un peu fous
28:07mais j'aime la folie
28:09donc je vais toujours
28:10vers la folie
28:11pourquoi pas ?
28:12On n'a qu'une vie
28:12et donc
28:13j'avais ri avec elle
28:15j'avais pleuré
28:16donc quand elle m'a proposé
28:18de faire ce duo
28:19j'ai dit
28:21Certo
28:21Cette chanson
28:23je ne sais pas si vous le savez
28:24Fanny Ardent
28:24a été écrite
28:26le lendemain
28:26d'une nuit d'amour
28:27avec Michel Berger
28:28lorsqu'elle traversait
28:29les rues de Paris
28:30avec sa voiture
28:30la musique
28:32les paroles sont venues
28:32en un instant
28:33et c'est vrai que
28:34Michel Berger
28:35a eu beaucoup de mal
28:36à se remettre
28:36de son départ
28:37là aussi
28:37c'est une histoire
28:38d'amour tragique
28:39Oui
28:39mais c'est bien que
28:41c'est pour ça
28:43que dans l'amour
28:43gâché ou perdu
28:45il y a toujours
28:46quelque chose
28:47qui fait naître
28:47autre chose
28:48que rien n'est perdu
28:51que peut-être
28:52dans un amour
28:53on croit
28:53qu'on va en mourir
28:54quelque chose
28:55vous aura ouvert
28:57vous aurez un regard
28:59plus grand
29:01sur la vie
29:01grâce à ce chagrin
29:02Et puis
29:03on ne meurt pas
29:04on renaît
29:05dans une autre vie
29:06Voilà
29:06ou c'est comme
29:08les pièces
29:08de domino
29:09ou d'un échiquier
29:10qui changent
29:10d'un seul coup
29:11ça vous fait
29:12changer votre regard
29:13je pense qu'on est
29:15moins dur
29:15une fois qu'on a été
29:16abattu par l'amour
29:17Et on s'en relève
29:18toujours
29:19Alors il se trouve aussi
29:20que la chanson
29:21s'est arrivée
29:21comment
29:22Fanny Ardant ?
29:23Je crois que moi
29:24j'ai passé ma
29:25j'ai vécu
29:26dans une forêt
29:27donc j'avais aussi
29:29un jour
29:29j'ai reçu
29:30un petit transistor
29:30et je me rappelle
29:33que j'écoutais
29:34sans arrêt
29:34Barbara
29:35à une époque
29:36où j'étais
29:36assez jeune
29:37et du coup
29:38voilà
29:39comme je vous l'ai dit
29:40tout à l'heure
29:40on ne sait rien
29:43une minute avant
29:44et puis tout d'un coup
29:45pendant trois minutes
29:46on a été suspendu
29:47à l'univers
29:48aux paroles
29:50aux accents
29:51de quelqu'un
29:51c'est rien
29:53et c'est tout
29:54une chanson
29:55Oui mais c'est
29:55de là à chanter
29:56vous-même
29:57Non parce que moi
29:58je n'ai jamais voulu chanter
29:59on m'a toujours
30:00tu sais quand Hans
30:02le joueur de flûte
30:02on m'a appelé
30:03au son d'une flûte
30:05et je n'ai jamais pu résister
30:06Voilà
30:07et ce n'est pas si mal
30:08que ça
30:08et puis vous avez aussi
30:10été saluée
30:12et encensée
30:13par quelqu'un
30:14qui vous considère
30:15comme sa chanteuse
30:16et son actrice préférée
30:17On écoute du chant grégorien
30:20Elle parle à peine
30:21et moi je dis rien
30:22On a une relation
30:23comme ça
30:24Fanny Ardent
30:25Et moi je passe la soirée
30:27avec Simon
30:28La chanson qui a lancé
30:29Vincent Delerme
30:30Qu'est-ce que vous en avez pensé
30:32de cette chanson ?
30:33Elle la trouvait belle
30:34parce qu'elle était très picturale
30:37Oui
30:37Il parlait en noir et blanc
30:39et qu'il y avait
30:40ce rythme
30:41cette voix
30:42comme si
30:43comme si il avait bu
30:45comme s'il avait fumé
30:46Et comment vous l'avez découverte ?
30:48C'est lui qui vous en a parlé
30:49ou vous l'avez entendu
30:50comme ça ?
30:50Je l'ai entendu
30:51à la radio
30:52parce que moi j'écoute la radio
30:53Donc voilà
30:55Et vous n'avez pas envoyé le disque ?
30:58Vous n'avez pas prévenu ?
31:00Mais tout ça
31:01ce n'est pas important
31:03Moi je pense
31:05une chanson
31:06c'est une bouteille
31:07qu'on jette à la mer
31:08On n'a pas besoin
31:08de taper les trois coups
31:11comme de l'importance
31:12Alors cette chanson
31:13en même temps
31:14évoque ce que vous symbolisez
31:16Fanny Yardin
31:17l'élégance
31:17et le charme à la française
31:18c'est ce qu'on dit de vous
31:19Ça alors ?
31:21Voilà
31:21Vous êtes d'accord
31:23avec cette image ?
31:25On ne se voit jamais
31:26Jamais ?
31:29C'est les autres
31:29qui vous voient
31:30Et puis
31:31la chanson
31:33il y a eu aussi
31:34l'opéra
31:34et l'opéra
31:35finalement vous êtes revenu
31:36au premier amour
31:36avec une pièce
31:38au théâtre de la Porte Saint-Martin
31:39où vous jouiez Maria Callas
31:41dans Masterclass
31:41Ça aussi ça a été un événement
31:43Oui
31:43J'ai beaucoup aimé
31:44Donc à la fin de sa carrière
31:48elle ne pouvait plus chanter
31:49et on lui a proposé
31:50à New York
31:52ou je ne sais pas où
31:52de faire des Masterclass
31:54c'est-à-dire
31:54avec des chanteurs
31:55qui sont déjà
31:56émérites
31:56ce ne sont pas des débutants
31:58de les diriger
32:00dans leur choix
32:00de personnages
32:02et donc j'ai interprété
32:04Callas
32:05Moi j'avais toujours aimé
32:06cette chanteuse
32:07j'écoutais l'opéra
32:09très jeune
32:09et j'ai été mise en scène
32:12par Roman Polanski
32:13et c'était un grand
32:14grand directeur d'acteurs
32:16donc
32:17j'étais intimidée
32:19de jouer ce rôle
32:20et en même temps
32:21grâce
32:22à sa façon
32:23de me diriger
32:24il m'a donné des ailes
32:25C'est-à-dire ?
32:27Eh bien il m'a donné
32:27une sorte de sécurité
32:28avec des choses
32:29très pragmatiques
32:30Roman c'est quelqu'un
32:32de très pragmatique
32:33qui connaît tout
32:34dans le théâtre
32:34depuis
32:35les échafaudages
32:37depuis l'électricité
32:38et les trucs
32:39et donc
32:39on avait pris
32:42des vrais chanteurs
32:42d'opéra
32:43pour être mes élèves
32:44et ça a été une aventure
32:47que j'ai beaucoup aimé
32:48Et puisque vous avez
32:49grandi à Monaco
32:50je ne sais pas si vous le savez
32:51mais à l'hôtel de Paris
32:52il y a un couloir
32:53qui a été conçu
32:53au premier étage
32:54en fait ce couloir
32:55a été payé par Renacis
32:56car ça lui permettait
32:57d'aller voir en secret
32:58la Callas
32:59de l'autre côté
33:00du couloir
33:01pendant des années
33:02C'est vrai ?
33:03C'est vrai ?
33:03Ah je ne savais pas
33:04parce que je vois très bien
33:06la disposition
33:07de l'hôtel de Paris
33:07et de l'opéra Garnier
33:09en effet
33:09il y a juste un truc
33:10à traverser
33:11Voilà
33:11et bien c'était ça
33:12c'est Monacis
33:13Magnifique
33:13Alors vous avez vous-même
33:14mis en scène
33:14les opéras d'ailleurs
33:15et à Athènes
33:16Oui
33:16Comment c'est arrivé ça ?
33:18C'est arrivé
33:18d'abord j'ai été appelée
33:22par le directeur du Châtelet
33:24pour monter une opérette
33:26qui s'appelait Véronique
33:27Oui
33:27Puis après un opéra
33:29de Steven Sondheim
33:31qui s'appelait Passion
33:32avec Nathalie Dessé
33:34et là tout d'un coup
33:36le directeur de l'opéra
33:37national d'Athènes
33:38m'a demandé
33:40si j'aimerais venir
33:41diriger un opéra à Athènes
33:43et moi je lui ai proposé
33:44Lady Macbeth
33:45du district de Minsk
33:46de Shostakovich
33:48et curieusement
33:49il m'a dit oui
33:50et donc j'ai
33:51j'ai connu cette aventure
33:53et après il n'y a pas longtemps
33:55il m'a redemandé
33:55et j'ai sur tourné
33:56pour mettre en scène
33:58un opéra de
33:59Rachmaninov
34:00qui s'appelle
34:01A l'écho
34:01Et c'est un opéra
34:02qui a été composé
34:03en 17 jours
34:04comme une épreuve
34:05de fin d'études
34:05au concert de Moscou
34:06ce qui est extraordinaire
34:07C'est fou
34:08C'est fou hein ?
34:09Oui
34:09Mais finalement
34:10passer d'un rôle
34:11à un autre
34:11c'est ce qui vous plaît
34:13peu importe le rôle
34:14ce qui compte
34:14c'est de changer
34:15C'est pas tellement changer
34:18parce que je pourrais faire
34:19éternellement une chose
34:20que j'aime
34:20mais c'est tout d'un coup
34:22au contraire
34:23d'être rappelé
34:24par l'inconnu
34:25d'aller dans quelque chose
34:28où on sort de sa zone
34:29de confort
34:30où quelqu'un vous donne
34:32plus de crédibilité
34:33que vous en avez
34:34en vous
34:34et donc c'est de se jeter
34:36dans l'inconnu
34:37Et ça vous aimez
34:38parce que ça vous permet
34:39presque de vous ressourcer
34:40d'aller plus loin
34:41Oui
34:41et puis tout d'un coup
34:42de trouver des solutions
34:43de trouver des choses en soi
34:45qui n'avaient jamais été éclairées
34:46comme si
34:47il faut toujours
34:48éclairer toutes les pièces
34:50d'une maison
34:50D'ailleurs vous avez eu
34:52un César
34:52de la meilleure actrice
34:53dans un second rôle
34:54pour la belle époque
34:55Que ce soit un premier rôle
34:56ou un second rôle
34:57peu importe
34:58Moi certo
34:59Parce que de toute façon
35:00au moment où vous le jouez
35:01pour vous
35:01il est très important
35:04Chaque rôle pour vous
35:06est important
35:07Oui
35:07Parce que tout d'un coup
35:09c'est toujours comme si
35:10il faut imaginer la vie
35:12comme si on marchait
35:12dans une rue
35:14sans éclairage
35:14et puis tout d'un coup
35:16l'éclairage arrive
35:17Vous avez 7 minutes
35:18pour chanter
35:20Qu'est-ce que vous aviez
35:20envie de chanter ?
35:21Et nous on a envie
35:22de vous entendre
35:22continuer à nous éclairer
35:24avec un événement
35:25lié à une autre date
35:27le 7 novembre 2025
35:29A tout de suite
35:30sur Sud Radio
35:31avec Fanny Ardant
35:32Sud Radio
35:34Les clés d'une vie
35:35Jacques Pessis
35:36Sud Radio
35:37Les clés d'une vie
35:37Celle de mon invité
35:38Fanny Ardant
35:397 novembre 2024
35:41sortie d'un livre
35:42Ne crains pas
35:43le bruit de mes ailes
35:44Votre texte
35:46est accompagné d'images
35:47extraits d'un court métrage
35:49un documentaire très particulier
35:50qui sera diffusé
35:52sur France 2
35:52le 14 décembre
35:53Vous en assurez aussi
35:55le commentaire
35:55J'ai grandi dans une forêt
35:57Les arbres
35:58m'ont appris
35:59ce dont j'aurais besoin
35:59plus tard
36:00Qu'il fallait chercher
36:02la lumière
36:02pour grandir
36:03Qu'on ne perdait jamais
36:05le nord
36:06en regardant
36:07où poussait la mousse
36:08Alors c'est un court métrage
36:09tout à fait étonnant
36:10que vous avez écrit
36:11que vous avez mis en scène
36:13Comment est-il né au départ ?
36:16J'avais reçu la proposition
36:17de ce producteur
36:19Éric Bittoun
36:20Oui et d'Adèle Ménard
36:21Et d'Adèle Ménard
36:22Au début c'était une collection
36:24dans laquelle on choisissait
36:25un des lieux de Paris
36:26et en faire une sorte
36:27comme vous disiez un peu
36:28un documentaire
36:29Moi j'ai toujours
36:30beaucoup aimé
36:31Le Jardin des Plantes
36:32Mais au fond
36:33je ne connais rien
36:35Et puis il y a eu
36:36des dizaines
36:37des centaines
36:38de documentaires
36:39sur le Jardin des Plantes
36:40Donc c'était ma vision
36:41à moi
36:42du Jardin des Plantes
36:44dans ce que je voulais
36:45raconter
36:47de ce que j'avais
36:48au fond de moi
36:50Oui
36:50C'était comme un prétexte
36:51Voilà
36:51Puisqu'en même temps
36:52vous vous racontez
36:53et vous racontez
36:55vos passions
36:56et votre vision du monde
36:57Complètement
36:58Le Jardin des Plantes
36:59finalement
36:59je me suis un peu renseigné
37:01Il est vraiment né
37:02au temps d'Henri IV
37:03par un Jean Robin
37:04et c'était la grande mode
37:06des habits à ramage
37:07et on fournissait
37:08des modèles
37:09aux dessinateurs
37:09de ses vêtements
37:10avec des plantes exotiques
37:12qui inspiraient
37:13ces dessinateurs
37:14C'est le départ
37:15du Jardin des Plantes
37:15Alors vous
37:16ce n'est pas du tout ça
37:17Non
37:17Vous êtes la gardienne
37:19du Jardin des Plantes
37:19Je suis comme si
37:21j'étais en effet
37:22la gardienne
37:23avec les clés
37:24et qui délire
37:25qui emmène
37:27le spectateur
37:28à travers
37:29les allées
37:30les lieux
37:30les arbres
37:31les animaux
37:32les statues
37:34les salles
37:35comme vous l'avez dit
37:36avec
37:37in petto
37:38tout ce que je pense
37:41de la vie
37:41Parce qu'en fait
37:42on ouvre les grilles
37:43derrière les grilles
37:44on découvre ce jardin
37:45ce qui est étonnant
37:46c'est que les premières images
37:47sont assez sombres
37:48il y a une sorte
37:49de brume
37:49de nuit volontaire
37:50Oui
37:51moi j'aime beaucoup
37:52le brouillard
37:52j'aime tout d'un coup
37:54on ne sait pas
37:56ce qu'on va trouver
37:56mais on s'enfonce
37:58on y va
37:58et puis
37:59j'aimais aussi
38:02les arbres
38:05j'aimais les portes
38:07qui s'ouvrent
38:07j'aimais les escaliers
38:08j'aimais les angles durs
38:09j'aimais les...
38:10c'était cette possibilité
38:13grâce à Eric Bithoun
38:14et Adèle Ménard
38:15de faire un film
38:16dans lequel
38:17j'étais libre
38:18et que je racontais
38:20ce que vous avez au point de vue
38:23et en fait
38:24d'en parler
38:25c'est très difficile
38:27parce que je ne saurais pas
38:29expliquer
38:30puisque ça vient
38:31des profondeurs de moi
38:32Oui
38:33en même temps
38:33au point de départ
38:34c'est la nature
38:35la nature
38:36est une aventure
38:37qui a commencé
38:37aussi des millions d'années
38:38ça c'est pour vous
38:39Non parce que moi
38:41ce que je voulais démontrer
38:42c'était cette idée
38:43que j'avais toujours pensé
38:44qu'on dit
38:45la pierre est mangée
38:46par l'herbe
38:47l'herbe est mangée
38:48par l'animal
38:49l'animal est mangé
38:50par l'homme
38:51et l'homme
38:52il est mangé par qui ?
38:54Voilà
38:54Voilà
38:55C'était cet axiome
38:56que je posais
38:57à travers
38:58toute cette itinéraire
39:00dans le jardin
39:01Et il y a des symboles aussi
39:02des symboles de la vie
39:03par exemple
39:04les plantes qui attendent l'eau
39:05les cercles d'un arbre
39:07la nervure d'une feuille
39:08ça permet de comprendre
39:09en même temps
39:10l'être humain
39:10Voilà
39:11et je pense que dans
39:12ce jardin
39:13il y a des scientifiques
39:15dans les pierres
39:16dans les herbes
39:17dans tout
39:18qui sont des grands scientifiques
39:20qui étudient
39:22ce qui s'est passé
39:23et qui étudient
39:24ce qui se passera
39:24En même temps
39:26Justement pour préparer ce film
39:28vous êtes allé au Jardin des Plans
39:29vous avez rencontré
39:30des scientifiques
39:31Fanny Ardon
39:31Oui
39:32Je n'ai pas tout compris
39:34parce que je n'ai pas
39:34de connaissances scientifiques
39:36mais ce qui me plaisait
39:37c'était leur passion
39:40et justement
39:41ils m'ont ouvert
39:41des endroits
39:42des souterrains
39:43ils m'ont montré
39:44des pierres
39:45ils m'ont montré
39:46des livres
39:46C'était comme si
39:48je n'étais pas le touriste
39:50qui va visiter
39:51les choses
39:52Je pouvais connaître
39:53les arcanes
39:54de ce jardin magnifique
39:56qui comme vous l'avez dit
39:57existe depuis
39:58des années-lumière
39:59et puis je pense toujours
40:00que pour moi
40:01les jardins publics
40:02c'est
40:03dans une ville
40:05c'est les joyaux
40:07d'une ville
40:07les jardins publics
40:08Je sais qu'en France
40:09à Paris
40:10il y en a des magnifiques
40:11Vous voyez
40:12puis je pense toujours
40:13qu'un banc
40:14dans un jardin public
40:15c'est comme
40:17une richesse
40:18ça appartient
40:20à tout le monde
40:21c'est à vous
40:22Et le jardin des plantes
40:24vous y alliez souvent
40:24avant de tourner ce film ?
40:26Oui
40:26parce que je me rappelle
40:28que quand on arrivait
40:28de la côte d'Azur
40:29on arrivait par
40:30la gare de Lyon
40:32et on devait changer
40:33de train
40:33et on changeait
40:35le train
40:35à la gare d'Austerlitz
40:36et là
40:37avec ma grand-mère
40:38on allait au jardin
40:40des plantes
40:40Alors il se trouve aussi
40:42que vous avez écrit
40:43un texte
40:43avant même de tourner
40:44le film
40:44un texte
40:45qui est un long poème
40:46en prose
40:47car c'est écrit
40:49avec des mots
40:50de poésie
40:50très clairs
40:51il y a des comparaisons
40:52avec la nature
40:53et c'est un travail
40:54de poète
40:54Fanny Ardent
40:55Je ne sais pas
40:57je ne sais pas
40:58parce que je ne me suis
40:59jamais posée
41:00en poète
41:00mais j'avais envie
41:02de délirer
41:03de rentrer
41:05comme dans un fleuve noir
41:06dans la nuit
41:06de pouvoir
41:07une parole libre
41:09mais qui n'était pas
41:10ni didactique
41:11ni dialectique
41:13vous voyez
41:14comme quelque chose
41:15qui n'appartenait
41:15qu'à moi
41:16Oui
41:16mais en même temps
41:17quand je parle
41:17du côté poésie
41:18quand vous évoquez
41:19une petite herbe
41:19sous le ciel bleu
41:20qui ride ses échecs
41:21c'est de la poésie
41:22C'est moi
41:24la petite herbe
41:25Oui
41:25C'est vrai que vous êtes
41:28très présente
41:28en filigrane
41:29dans ce film
41:30Ah oui
41:31je parlais
41:31beaucoup plus
41:33profondément
41:34que jamais
41:35Pourquoi ?
41:37Parce que justement
41:37j'avais ce prétexte
41:39d'être une gardienne
41:40du jardin
41:41un peu
41:42pic pic là-haut
41:43donc on lui
41:44on lui pardonnait
41:46ses délires
41:47et donc en délirant
41:48je pouvais dire des choses
41:49C'est devenu
41:50votre jardin secret
41:51C'est ça
41:53Exactement
41:53C'est une envie
41:55de se raconter ?
41:56C'est une envie de...
41:57Non au contraire
41:58c'était une façon
41:59de parler des choses
42:00sans en avoir
42:04la connaissance
42:06C'était de...
42:08Oui
42:08je ne sais pas
42:09très bien expliquer
42:10En effet
42:12quand vous voyez
42:12un film
42:12avec une voix off
42:13c'est comme si
42:15c'est lié à l'histoire
42:17et c'est en dehors
42:18de l'histoire
42:18En tout cas
42:19ce film dure 25 minutes
42:21mais on ne peut pas
42:22le lâcher une seconde
42:22parce qu'on est entraîné
42:23dans l'histoire
42:24par votre récit
42:26Ah oui ?
42:27Oui
42:27Et alors il y a
42:29quelqu'un justement
42:29qui je suis convaincu
42:30aurait apprécié ce texte
42:32lui aussi a parlé
42:33d'un jardin
42:33C'est un jardin
42:35extraordinaire
42:37Il y a des canards
42:39qui parlent
42:40Vous la connaissez
42:40le jardin extraordinaire
42:41de Charles Trenet
42:42Vous savez que
42:42cette chanson est née
42:43à Côte-de-Borg
42:44après un gala
42:44il est invité
42:45à l'ambassade de France
42:46puis il voit un jardin
42:47avant d'arriver
42:47il n'est jamais allé au dîner
42:49il est allé dans le jardin
42:50à s'asseoir
42:50il a vu les statues
42:52qui bougeaient
42:52et ça donnait
42:53le jardin extraordinaire
42:54Et c'est vrai
42:55le jardin des plantes
42:56il y a un côté
42:56le jardin extraordinaire
42:57Ah complètement
42:58Vous avez vu aussi
42:59et puis en même temps
43:01c'est très à la française
43:02vous voyez les jardins
43:03à la française
43:04les lignes bien
43:05des allées
43:07et en même temps
43:08tout d'un coup
43:09la folie
43:09des grandes serres
43:11toutes ces petites herbes
43:13qu'on soigne
43:14il y a un platane
43:15je crois
43:15qui date
43:16d'avant Biffon
43:17il y a des cèdres
43:19du Liban
43:20c'est extraordinaire
43:21ce jardin
43:21C'est-à-dire que vous avez filmé
43:22après avoir écrit
43:23c'est-à-dire que vous avez filmé
43:24avec chaque image
43:25que vous souhaitiez montrer
43:26Voilà
43:27on avait une petite équipe
43:29on a tourné 4 jours
43:31et ce que j'aimais
43:33c'était que
43:33tout le monde était
43:34très passionné
43:35parce que je me rappelle
43:36que quelqu'un
43:37qui n'était pas accessoiriste
43:39il y a un moment
43:40une plume
43:40qui voltige
43:42voilà tout ça
43:43il fallait que cette plume
43:44elle voltige
43:45donc j'aimais bien
43:47parce qu'on disait
43:47comment veux-tu faire
43:48voltiger une plume ?
43:49on va se débrouiller
43:50donc c'était tous
43:51des gens
43:52qui ont
43:52chacun
43:53en dehors de leur vrai métier
43:55se sont lancés
43:57dans l'aventure
43:58et puis vous montrez
43:59des collections de minéraux
44:00qu'on ne voit pas souvent
44:01non
44:01oui
44:02il y a une grande table
44:04en marbre
44:04où on sent que ça devait
44:05appartenir
44:06je ne sais pas
44:07aux Italiens
44:08je ne sais pas où
44:08peut-être aux Français même
44:09mais je pensais toujours
44:10que c'était
44:11que la pierre
44:13avait plein de ressources
44:14qu'elle pouvait être
44:14comme le gros caillou
44:15qu'on lance dans la mer
44:16où tout d'un coup
44:17le diamant
44:18et vous dites d'ailleurs
44:19que les pierres au départ
44:20on les frottait
44:21pour avoir du feu
44:22et qu'ensuite
44:23elles ont permis
44:23de construire des temples
44:24oui des temples
44:25des tombeaux
44:26voilà
44:27et ça c'est pour vous
44:28une image importante ?
44:30ce qui était important
44:32pour moi
44:33c'est que dans le foisonnement
44:34des dons de la nature
44:35on avait toujours mis
44:36la nature au pas
44:37comme on a toujours mis
44:38au pas les êtres humains
44:39et donc je considérais
44:41comme nous
44:42on avait un passeport
44:43on nous dit
44:43votre métier
44:44votre nationalité
44:45votre sexe
44:46et bien les plantes aussi
44:47sont répertoriées
44:48les pierres sont répertoriées
44:51tout est répertorié
44:52ce qui n'est pas votre cas
44:54car votre vie
44:54c'est la liberté
44:55voilà
44:55donc il y a quelque chose
44:57comme une incitation
44:58à dire
44:58essayons de sortir
45:00du répertoire
45:01et d'ailleurs
45:01vous évoquez une armure
45:03pour résister
45:04et nager à contre-courant
45:05oui
45:06c'est votre vie
45:07voilà
45:08vous avez toujours eu
45:09cette armure ?
45:10très jeune
45:11et moi je me rappelle
45:13que mon père me disait
45:14tu n'es pas sur terre
45:15pour donner des leçons
45:16aux autres
45:16parce que
45:17tu vois je me disais
45:18qu'il fallait se battre
45:19contre les ordres
45:20contre marche à droite
45:22penche la tête
45:24dis ceci
45:25ne dis pas cela
45:25que la vie était courte
45:27oui
45:28et puis qu'on avance
45:28tout seul
45:29il faut que ça marche
45:30et ça ne tient qu'à nous
45:31exactement
45:32on n'a qu'une seule vie
45:33donc d'obéir
45:35d'avoir peur
45:36de rentrer dans le rang
45:37par peur de
45:38on va rater quelque chose
45:40et dans ce film
45:41à travers la nature
45:42que vous montrez
45:42vous évoquez en filigrane
45:44notre monde
45:45où tout est éphémère
45:46et fragile
45:47parce que c'est vrai
45:49vous le ressentez ?
45:50très
45:51toujours
45:52parce que
45:52dans votre vie
45:53dans vos films
45:54oui mais aussi
45:55parce que
45:56quand on perd
45:58les êtres
45:58qu'on a aimés
45:59il y a quelque chose
46:00voilà
46:01c'est fini
46:02donc d'avoir toujours
46:04cette conscience
46:05moi très jeune
46:05j'ai toujours pensé
46:06que
46:07tout était éphémère
46:09et qu'il fallait
46:10complètement
46:11vivre à fond
46:12le moment présent
46:12parce que ce moment là
46:14comme là nous deux
46:15à se parler
46:16ça ne reviendra plus jamais
46:17ça c'est clair
46:18mais il est privilégié
46:19alors il fallait absolument
46:21se jeter dedans
46:22alors est-ce que
46:23vous dites aussi
46:24est-ce qu'on peut revenir en arrière
46:25se reconstruire
46:26après avoir été détruit ?
46:28moi je crois
46:28moi on me dit toujours
46:30qu'il ne fallait pas
46:30je me rappelle d'un roman
46:31de Fitzgerald
46:32le grand Gatsby
46:34et bien
46:35moi je crois qu'on peut
46:36toi
46:37on peut
46:38parce qu'on a un ange gardien
46:40et il y a un ange gardien
46:41dans ce film
46:42avec la voix de Gérard Depardieu
46:44oui
46:44parce que j'avais pris
46:45ce monologue à la fin
46:46ce grand dialogue
46:48entre l'ange
46:49et prouèse
46:49de Claudel
46:50et je lui avais demandé
46:52est-ce que tu pourrais
46:52faire l'ange
46:53et voilà
46:54et c'est vrai
46:56qu'on a tous
46:57un ange gardien
46:57pour vous
46:57vous avez un ange gardien
46:58Fanny Ardent ?
46:59oui je crois
47:00on l'a tous je crois
47:03quelqu'un qui vous évite
47:04souvent des désastres
47:07ou quelqu'un qui vous guide
47:08vers quelque chose
47:09de meilleur
47:10que vous auriez pu
47:11ne pas choisir
47:12peut-être par instinct
47:13car vous avez un instinct
47:14oui
47:14on a tous
47:15oui mais vous
47:16il est très fort
47:17un peu comme
47:18le doigt
47:18le côté méfiant
47:20comme les loups
47:22oui
47:22mais quand vous foncez
47:23vous foncez
47:24et c'est souvent l'instinct
47:25qui décide
47:25oui
47:27souvent moi j'ai dit
47:27j'aurais que mes larmes
47:28pour pleurer
47:29mais j'y vais
47:30vous avez raison
47:30alors il se trouve
47:31que ce documentaire
47:33ce film
47:33on va le voir
47:34sur France Télévisions
47:36en même temps
47:37vous avez tourné
47:37trois films
47:37comme réalisatrice
47:38vous en préparez
47:39maintenant un quatrième
47:40oui
47:40vous allez tourner
47:41je crois loin
47:41loin de France
47:43je vais tourner
47:43dans les îles Açort
47:44c'est fou hein
47:46oui
47:46cette envie
47:48de tourner pour le cinéma
47:50c'est venu
47:50parce que je crois
47:51au départ
47:51que vous écriviez
47:52des scénarios
47:53les après-midi
47:54quand vous jouiez au théâtre
47:55oui
47:56comme ça vous savez
47:57vous avez une boule
47:58dans le ventre
47:58parce que vous savez
47:59que vous devez jouer le soir
48:00et qu'est-ce que vous allez faire
48:01de tout ce temps
48:01en attendant
48:02et donc moi je ne suis pas sportive
48:04donc j'aurais pu courir
48:05et puis
48:06mais j'écrivais
48:07avec plusieurs fois
48:08des histoires complètement folles
48:10qui n'ont jamais vu le jour
48:11et puis certaines
48:12qui ont vu le jour
48:13et en même temps
48:14un jour un producteur
48:15vous a dit
48:15on fonce
48:16voilà
48:16et finalement c'est une autre vie
48:18c'est très différent
48:19de réaliser que de jouer
48:20ah oui
48:20tout à fait
48:21et à chaque fois
48:22c'est un métier
48:22qu'on apprend
48:23oui
48:24et puis aussi
48:26la connaissance des acteurs
48:27tout en sachant
48:28que les acteurs
48:28c'est chacun
48:29il n'y a aucun acteur
48:31qui se ressemble
48:31c'est comme un terrain nouveau
48:33dans lequel il faut planter
48:35un arbre nouveau
48:36donc c'était aussi
48:37toute cette
48:38cette chose
48:39de rentrer
48:40sans rien savoir
48:42le secret de votre éternelle jeunesse
48:44Fanny Ardent
48:44est-ce que c'est pas finalement
48:45faire autant de choses
48:46très différentes ?
48:48peut-être
48:48ça a été aussi
48:50la joie de la vie
48:51que la vie a plus d'imagination
48:53que nous
48:54elle lance des filets
48:56alors allez
48:57on l'attrape ou pas
48:58et l'avenir ?
49:01bah
49:01on le sort
49:02j'ai joué au théâtre
49:03l'année dernière
49:04et tout d'un coup
49:05je vais partir
49:05sur les routes de France
49:06jouer ce spectacle
49:07que j'avais joué
49:08au théâtre Marigny
49:09voilà
49:09donc c'est un avenir heureux
49:11c'est toujours le sourire au lèvre
49:12vous partez vers ses aventures
49:13oui
49:13en attendant
49:14il y a ce livre magnifique
49:16aux éditions Séléna
49:17et ce documentaire
49:18sur France 2
49:19le 14 décembre
49:20ne craint pas
49:21le bruit de mes ailes
49:22l'occasion de découvrir
49:24un autre de vos talents
49:25merci Fanny Ardent
49:27d'avoir avec votre sourire
49:28et votre intelligence
49:29répondu aux questions
49:31des Clés d'une vie
49:32sur Sud Radio
49:32merci à vous
49:33et à bientôt
49:34les Clés d'une vie
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