- il y a 3 mois
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-18##
Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Vous avez trouvé votre voix en prenant celle des autres.
00:08Vous avez cultivé avec succès votre passion du cinéma sans jamais en faire dans la vie.
00:13Vous êtes de retour au théâtre avec un seul en scène
00:16qui vous permet d'ouvrir un nouveau chapitre de votre carrière
00:19et de démontrer que vous demeurez plus que jamais un homme à la page.
00:23Bonjour Antoine Dullery.
00:25Bonjour mon cher Jacques.
00:26Je suis ravi d'être là.
00:28Moi aussi parce qu'en 9 ans je ne vous ai jamais accueilli dans les clés d'une vie
00:31alors que vous n'avez pas l'activité.
00:33C'est une honte Jacques. Heureusement que vous vous rattrapez.
00:36Exactement. Nous évoquerons le Festival d'Avignon avec ce spectacle tout à fait original
00:40où vous lisez entre les lignes dans quelques instants.
00:43Mais le principe des clés d'une vie c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:48Et la première que j'ai trouvée c'est le 25 novembre 1985.
00:52Ce sont vos débuts au Tate du Rond-Point avec Jean Marais.
00:55Ah oui. Alors ça c'est formidable.
00:58J'avais écrit une pièce après avoir raté le conservatoire avec un ami qui s'appelle Christian Charmettan
01:03acteur aussi de son métier.
01:05Et on l'avait joué au théâtre de l'Athénée.
01:07On était très fiers. On était auteur-acteur.
01:08Et Francis qui était notre prof du cours Florent.
01:11Francis Huster.
01:12On l'avait perdu de vue. Mais il entend parler de nous.
01:15Il dit c'est sympa les gars. Vous avez bougé vos fesses.
01:18Vous avez écrit votre pièce.
01:18Ah ben ça tombe bien. Moi je monte le Cid au Rond-Point.
01:21Voulez-vous me suivre ?
01:22Et on part. Notamment je pars.
01:25Et j'ai joué effectivement avec Jean Marais qui était mon idole aussi d'enfance.
01:29Parce que c'était les films de Cap et d'Épée.
01:30Et en 1985 effectivement je joue le Cid avec lui, avec Jean Marais, avec Jean-Louis Barraud et Francis Huster.
01:38Voilà. Et on est une troupe de jeunes autour.
01:40Et je deviens, on devient tous amoureux de Jean Marais qui était un homme absolument délicieux.
01:45Un film culte c'est Le Bossu qu'on voit encore aujourd'hui.
01:47Le Bossu.
01:49Et ce qu'on ne sait pas c'est que la première version du Bossu qui était un film muet réalisé par un certain André Euset
01:54ça date de 1913, l'année de naissance de Jean Marais.
01:57Oui parce qu'il avait une date de naissance très facile.
01:58Il m'avait dit mais c'est facile de retenir ma date de naissance.
02:03Je suis né le 11-12-13.
02:06Exactement. Et il a fêté ses 80 ans avec une soirée spéciale que Jean-Claude Brié avait organisée.
02:13Jean-Claude Brié avait organisée au Théâtre des Bouffes parisiens.
02:17Charles Trenet qui avait le même âge que lui devait venir n'est pas venu.
02:19Et Marais a répondu c'est normal à cet âge là on ne sort plus.
02:23Alors il se trouve qu'effectivement ce lieu où vous jouez le rond-point
02:27c'était une ancienne patinoire et Barreau venait de reprendre le lieu.
02:31Oui, oui, Barreau venait de reprendre.
02:34C'était, bon il était un petit peu âgé.
02:36Je n'ai pas connu le Barreau Flamboyant.
02:39J'ai beaucoup d'histoires d'ailleurs très drôles autour de ce site
02:41parce qu'il avait des problèmes de texte le pauvre.
02:43Alors ça nous a donné lieu à des trucs formidables.
02:45Et puis Jean-Marais était tellement drôle.
02:48Enfin bon voilà, je peux raconter plein d'anecdotes.
02:52Mais il y avait aussi Huster qui donnait les résultats d'une image de foot.
02:55Ah oui, oui, alors Huster, que c'était le mondial, j'en sais rien,
02:58je ne suis pas très doué en foot.
02:59Et il nous donnait les résultats, il était foot, foot.
03:01Alors dès qu'il sortait de scène, il avait mis dans la coulisse à côté de la scène une télé.
03:07Et alors il regardait les trucs.
03:08Et puis moi quand j'étais en scène, il récitait sous moi,
03:11« Donc cette troupe s'avance et porte sur le front une malassurance de zéro. »
03:15Et il nous balançait les résultats du foot, mine de rien, comme ça, en scène.
03:21Et Jean-Marais était tellement drôle qu'on a beaucoup, beaucoup ri.
03:24La première fois que je rentre sur scène avec lui, j'étais tout le temps avec lui.
03:27C'était le premier jour de représentation.
03:30Et puis c'était donc très, très, très chaud.
03:32Et il avait un ventilateur à la main.
03:33Et je lui ai dit, mais Jeannot, on allait rentrer en scène.
03:35Don Diègue, qu'est-ce que tu fais avec ce ventilo ?
03:37Il m'a dit, écoute, il fait tellement chaud.
03:40Alors je me le fous dans le cul, puis je m'envole.
03:42On m'appelle Maya l'abeille.
03:46Et on est rentré en scène.
03:48Il a joué en rage.
03:51Et j'ai trouvé que c'était formidable, cette espèce de légèreté.
03:54Et tout de suite, il rentrait dans son rôle.
03:56Et je lui ai dit, c'est ça un acteur.
03:58C'est quelqu'un qui peut déconner deux minutes avant et être très sérieux après.
04:01Et j'en ai eu évidemment après la preuve avec mon autre héros,
04:06qui était d'ailleurs un peu le descendant de Jean Marais, Jean-Paul Belmondo.
04:10On va en reparler, mais surtout...
04:11De cascadeurs extraordinaires.
04:12Extraordinaire.
04:13Mais il se trouve que Jean Marais, en plus, vous l'imitez parfaitement.
04:15Et d'ailleurs, vous êtes un imitateur.
04:17C'est une phrase que vous avez eue de votre enfance.
04:19Car vous avez un don qu'on connaît peu.
04:21C'est que vous prenez toutes les voies possibles et imaginables.
04:24Alors, j'ai un don depuis que je suis petit.
04:26C'est vrai, un don que je n'ai jamais travaillé d'imitateur.
04:30Que j'avais mis un peu de côté.
04:31Parce que l'imitateur, ce n'est pas acteur.
04:33Et moi, je ne voulais pas être cantonné comme un imitateur, mais comme un acteur.
04:36Et puis, un jour, il y a quelques années, Muriel Robin m'a dit,
04:40François Berlant, écoute, maintenant, qu'on te connaît comme acteur,
04:42tu fais ça tout le temps entre la poire et le fromage.
04:44C'est con que tu n'en fasses pas profiter.
04:46Le public écrit un spectacle.
04:47Et il y a 12-13 ans, maintenant, j'ai écrit un spectacle avec un camarade.
04:51Et j'ai fait, enfin sur scène, ce spectacle d'imitation.
04:55Enfin, qui est un hommage aux acteurs que j'aime.
04:58Que je n'imite pas tellement les politiques.
04:59Je m'en fous, je laisse ça à d'autres.
05:01J'imite les acteurs.
05:02Mais je n'ai jamais travaillé aucune imitation.
05:04On va en reparler aussi.
05:06Mais justement, c'est né dans votre enfance.
05:08Et je crois que vos vacances, c'était dans l'île familiale à Bréa.
05:11Et que vous imitiez déjà pour vos copains et vos copines,
05:14Michel Serrault et quelques autres.
05:16Oui, j'ai même commencé par imiter le livreur de vin à mes grands-parents.
05:19C'est-à-dire que j'ai d'abord imité...
05:20Petit Louis, je crois.
05:21Hein ?
05:21Petit Louis, non ?
05:22Petit Louis, bravo, petit Louis, petit Louis.
05:23Euh, Coco, avance dans le charogne.
05:26Ceci va terminer dans le saucisson.
05:27Vous voyez, je fais ça à mes cousines.
05:29Elles sont mortes de rire.
05:29Mais à l'époque, évidemment, à part mes grands-parents, personne ne connaît.
05:32J'ai commencé à imiter les gens du cru.
05:35Et ça faisait rire mes grands-parents.
05:37Puis moi, j'étais content de faire rire.
05:39Parce que j'étais un petit garçon très timide.
05:41Donc le fait de faire rire, on me regardait.
05:42Mais j'existais.
05:44Alors, les imitations étaient mes premières scènes théâtrales, si je puis dire.
05:48J'avais 7-8 ans.
05:50Exactement.
05:50Mais vous étiez à Bréa.
05:51Bréa, d'ailleurs, qui a été le premier site naturel classé en France en juillet 1907.
05:57Ça, je ne savais pas.
05:57Vous me l'apprenez, mon cher Jacques.
05:59Et c'est vrai que c'est une île où on vit vieux.
06:00Je crois que votre mère, à 97 ans et demi, est en pleine forme là-bas.
06:03Oui, elle ne vit pas toute l'année là-bas.
06:04Mais elle s'est mariée là-bas.
06:05Elle a vécu beaucoup là-bas.
06:06Oui, c'est une armoire bretonne, ma maman.
06:08Mais c'est vrai qu'en tout cas, il y a une belle qualité de vie.
06:12Parce qu'il n'y a pas de voiture, il y a juste des tracteurs, il y a juste une ambulance.
06:15C'est une île paradisiaque, merveilleuse.
06:18Et c'est toute mon enfance.
06:19Et une enfance, et aujourd'hui encore, ça fait partie de vos objectifs, avoir du calme là-bas.
06:25Oui, j'ai acheté une maison.
06:27On a perdu la maison de mes grands-parents quand ils sont décédés.
06:30Mais j'ai racheté une maison il y a 24 ans, qui n'est pas la maison de mes grands-parents, bien sûr.
06:33Et c'est vrai que dès que je peux y aller, me ressourcer entre deux filles, entre deux pièces, même hors saison, j'adore y aller.
06:38Parce que dès que je prends le bateau et que je traverse ce qu'on appelle le Ferlaise, là, ça y est, je suis ailleurs.
06:46Et puis je redeviens ce petit enfant que je n'ai jamais cessé d'être.
06:48Vos grands-parents étaient, je crois, Antoine Dulerie, pêcheurs d'Islande.
06:51Alors mes arrière-grands-parents, oui, mes arrière-grands-parents, ils étaient pêcheurs d'Islande.
06:55Enfin, mon arrière-arrière-grand-père, mais ils étaient beaucoup dans les bateaux.
07:00Mon arrière-grand-père était commandant de paquebots, ma grand-mère était donc bretonne, elle s'appelait Le Troidec.
07:05Et donc il y a une vraie filiation.
07:07Et mon arrière-arrière-grand-père est mort à bord de son bateau.
07:11Il a été prôné par un bateau italien, malheureusement.
07:14Et puis à l'époque, les capitaines mouraient, restaient à bord de leur bateau.
07:18Et il est mort, mais c'était un pêcheur d'Islande, c'est pour ça que j'ai adoré, après, lire le bouquin de Pierre Lottier, bien sûr.
07:27Et puis il y a aussi un grand-père, Albert Reval, qui a écrit aussi un livre, qui lui a été acteur, peu connu, mais qui a eu une carrière d'acteur.
07:35Oui, qui a eu une grosse carrière.
07:36Alors celui-là, c'était mon grand-père paternel, il a joué énormément de pièces, il a même été au français.
07:42Voilà, il s'est un peu lui-même, comment dirais-je, rabaissé souvent dans sa préface, tout ça.
07:51Mais il a fait des pièces formidables avec des rôles très très importants, et encore une fois, au français.
07:56Alors, je ne l'ai pas connu parce qu'il est mort quand je suis né, mais il m'est revenu par Galabru, qui avait joué avec lui,
08:00et par Jean-Paul Belmondo, qui m'a sorti un programme, quand je jouais avec lui la puce à l'oreille,
08:05il m'a sorti un programme de lui et de Galabru avec mon grand-père, qu'il avait retrouvé dans les papiers de sa maman,
08:13qui venait de mourir Jean-Paul Belmondo.
08:14J'ignorais totalement que Jean-Paul avait joué avec mon grand-père, et lui aussi.
08:18Alors ça, ça nous a encore plus soudés, lui et moi, parce que c'était un truc magique de l'au-delà, quoi.
08:24Il se trouve aussi que vous auriez pu faire une autre carrière que celle d'artistique,
08:29puisque vous étiez doué pour le dessin, vous auriez pu faire les beaux-arts, Antoine Dulyry.
08:32Ah oui, j'étais vraiment très... Enfin, pardon, j'ai l'impression qu'on va croire que je suis prétentieux, pas du tout.
08:37Non, mais c'est vrai que j'étais très doué en dessin, je revois des trucs que je faisais à 12-15 ans,
08:41j'étais vraiment doué, c'est pas pour ça que je serais devenu un grand-père,
08:44mais j'étais vraiment... Oui, j'avais une facilité, j'étais destiné à ça.
08:48Tout le monde pensait que je ferais ça, j'ai fait... Pendant 15-16 ans de mes premières années,
08:52j'ai peint beaucoup avec mon père, qui peignait très très très très bien.
08:55Je faisais des caricatures, des trucs, ce qui m'a sans doute peut-être amené après à l'imitation.
08:59Et j'étais vraiment, pour toute ma famille, il n'y avait pas de cas, quoi.
09:03J'allais devenir dessinateur. Je voulais même être dessinateur de bande dessinée.
09:06Mais vers 14-15 ans, c'est l'envie d'être acteur qui m'a pris.
09:12Oui, et puis une rencontre a été déterminante. Écoutez cette voix.
09:16Où étais-tu ? Pourquoi es-tu parti ?
09:17Oui, bien moi aussi, je vais t'expliquer. Et te laisser ma signature.
09:20Pierre Clémenti.
09:20Ça va pour cette fois.
09:21Car il est à l'origine de votre carrière.
09:22Oui, bravo, Pierre Clémenti, que j'ai croisé sur l'île de Bréa, que j'adorais comme acteur.
09:29Je suis allé voir ce type en vélo, parce qu'on fait du vélo, il marchait.
09:33Je lui ai dit, bon, je suis un jeune acteur, qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
09:36Et il m'a donné, j'avais 16 ans, il m'a donné 2-3 conseils formidables.
09:39Et après, la vie est belle, parce que je l'ai retrouvé après sur scène avec Huster dans Richard III.
09:44On a joué Richard III ensemble.
09:4610-15 ans plus tard, j'ai retrouvé cet acteur de Visconti, cet acteur de Pasolini,
09:52qui était un électron libre, mais qui m'a beaucoup conseillé,
09:55et que j'ai recroisé plusieurs années à Bréa.
09:57Et qui a malheureusement fini tragiquement trop tôt, après un séjour en prison,
10:01qui lui a quand même coûté très cher.
10:03Oui, il est mort à 57 ans, très jeune, mais bon, il était dans un état difficile.
10:07Même quand j'ai joué avec lui, c'était très très compliqué.
10:10Et puis, il y a eu l'école, donc il y a eu le cours Simon.
10:13Florent.
10:13Oui, le cours Simon, d'accord.
10:14Oui, bravo, Florent.
10:15Mais juste une audition au cours Simon, je suis resté 30 secondes.
10:18Voilà, mais après le cours Florent, mais pas le conservatoire.
10:21Raté quatre fois, quand même.
10:23Quatre fois le conservatoire.
10:24Alors là, c'était pas marrant, parce que je voulais l'avoir,
10:26je passe à 18, 19, 20, 21 ans à chaque fois, la clochette retentie.
10:30Monsieur Ndulleri, vous n'êtes pas reçus.
10:33Mais c'est pour ça que j'ai écrit cette pièce,
10:34qui m'a permis après de rencontrer Francis, de retrouver Francis.
10:37Donc voilà, les échecs amènent toujours à d'autres réussites.
10:40Mais j'ai été très mari, comme on disait à l'époque, de rater le conservatoire.
10:43Alors, je me suis consolé en me disant que Louis Jouvet lui-même l'avait raté,
10:47et que Patrick Devers aussi l'avait raté.
10:49Voilà.
10:49Et vous avez débuté au Théâtre de l'Athénée, Louis Jouvet en plus.
10:52Exactement, cette pièce que j'ai écrite.
10:54J'étais dans les pas de Louis Jouvet.
10:56Et quand je jouais le Cid avec Jean Marais, on y revient,
10:59il y avait une actrice formidable qui jouait avec nous,
11:01qui était Monique Mélinan,
11:04et qui était la dernière compagne de Jouvet.
11:07Donc elle m'a beaucoup parlé de Jouvet.
11:09Jouvet était tout près de moi, parce que je jouais avec sa compagne.
11:12Ça, c'était vos débuts.
11:13Et puis il y a une autre date importante dans votre parcours,
11:17le 22 mars 1995.
11:19À tout de suite sur Sud Radio, avec Antoine Dulerie.
11:22Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:25Sud Radio, les clés d'une vie.
11:27Mon invité Antoine Dulerie.
11:28Nous parlerons tout à l'heure de ce spectacle à Avignon.
11:31Antoine Dulerie lit entre les lignes,
11:33qui n'est pas une lecture, on expliquera pourquoi.
11:35On a évoqué vos débuts à Bréa et au théâtre,
11:39et surtout dans les écoles.
11:41Et puis le 22 mars 1995,
11:44sort ce film dont voici la bande originale.
11:49Les Misérables du XXe siècle.
11:52Il y a eu le Golden Globe 96,
11:53du meilleur film étranger aux Etats-Unis.
11:55Et puis c'est un film inspiré très librement
11:58des romans de Victor Hugo,
12:00dans lequel vous avez joué,
12:01et grâce auquel vous avez connu le louche.
12:04Alors, c'est pas tout à fait ça.
12:06J'ai connu le louche avant Les Misérables,
12:08car j'ai fait tout ça pour ça.
12:10Tout ça pour ça, oui.
12:10C'est mon premier film.
12:11À la suite de ça, comme ça se passe très bien,
12:14Claude est très fidèle,
12:15il me dit on va retravailler ensemble,
12:16et il me dit tu vas travailler dans mon prochain film,
12:19et il me dit est-ce que tu aimes Jean-Paul Belmondo,
12:21qui était vraiment mon idole.
12:22Et je fais en rigolant, je fais ah ben non,
12:23tu penses que je ne l'aime pas du tout,
12:25tu parles, j'étais comme un fou.
12:26Et il me dit tu vas jouer avec lui.
12:27Et donc c'est ma rencontre avec Jean-Paul,
12:29et ça a été le début d'une amitié,
12:32je ne savais pas, je deviendrais,
12:34à qui il me donnerait son amitié,
12:36mais ça a été le début d'une amitié qui a duré 27 ans.
12:38Puisque grâce à ce film-là,
12:40j'ai rencontré Jean-Paul,
12:42et Jean-Paul ensuite m'a imposé sur la puce à l'oreille,
12:44que j'ai joué 230 fois avec lui,
12:47et puis après, malheureusement il a eu cet AVC,
12:49mais on ne s'est jamais quitté jusqu'au bout.
12:51Je déjeunais avec lui pratiquement une fois ou deux par semaine,
12:54et j'ai eu la chance de rentrer dans l'écran,
12:57et de devenir ami avec celui qui m'avait fait rêver,
13:02et que j'imitais quand j'avais 15 ans sur l'île de Bréa.
13:04Oui, et qui était le même dans la ville qu'au cinéma.
13:07Mais il était extraordinaire,
13:09on a toujours peur d'être déçu quand on rencontre nos héros,
13:12parce qu'on peut tomber sur quelqu'un qui est vraiment antipathique,
13:16alors qu'il a l'air sympathique pas du tout.
13:17Jean-Paul évidemment était au-delà de ça.
13:18La toute première fois que je l'ai rencontré,
13:20j'allais tourner avec lui,
13:22je ne le connaissais pas,
13:24et je vais à Besançon,
13:26le film était déjà commencé,
13:28moi je n'avais pas tourné,
13:28je viens à l'hôtel pour récupérer ma clé de chambre,
13:31à la réception,
13:32et là j'entends,
13:33je me retourne,
13:35et je vois Jean-Paul Belmondo,
13:36avec Tiki Olgado,
13:38et Jean-Paul me dit,
13:38viens, viens,
13:39je me cache avec lui,
13:40je ne le connais pas,
13:41il me dit,
13:42j'ai envoyé mon maquilleur
13:43dans un restaurant qui n'existe pas,
13:46en disant qu'on allait le rejoindre,
13:48dès qu'il sera parti,
13:48on va monter dans sa chambre,
13:49on va tout vider.
13:50Le maquilleur,
13:51Charlie Kubesserion,
13:52se casse,
13:53moi je monte avec Jean-Paul,
13:54que je ne connais pas,
13:56j'obéis à ses ordres,
13:57on vire tout ce qu'il y avait dans la chambre du maquilleur,
13:59on met tout dans le fond du couloir,
14:01il n'y a plus rien,
14:02plus de lit,
14:03plus rien que ça,
14:03et attendez,
14:05là-dessus,
14:05Jean-Paul arrive du couloir
14:06avec une chèvre vivante,
14:09je ne sais pas où il l'avait récupérée,
14:10dans un hôtel,
14:11c'est pas con,
14:11et on a mis la chèvre vivante
14:13dans la baignoire
14:15du maquilleur,
14:16et après on a attendu
14:17que le maquilleur revienne,
14:18oh putain,
14:19ils m'ont vu dans un restaurant
14:19qui n'existe pas,
14:20il a ouvert la porte,
14:21plus rien,
14:22et il a entendu,
14:22et je me suis dit,
14:24on va bien se marrer avec Jean-Paul,
14:26et ça a duré 27 ans,
14:27et c'était comme ça,
14:28tout le temps,
14:29tout le temps,
14:30mais en voiture,
14:31quand il partait,
14:32et qu'il y avait un chauffeur,
14:33il montait sur le capot de la voiture,
14:34ou à l'arrière,
14:36il laissait la porte ouverte,
14:37mais tout,
14:38tout,
14:38tout le temps,
14:39jusqu'à la fin de sa vie,
14:40enfin je me souviens,
14:42un jour il m'a invité,
14:43il y avait souvent une maison à Cannes,
14:45donc il m'a,
14:46en dehors du festival,
14:47mais il aimait bien Cannes,
14:48et donc un jour il m'a invité
14:48à passer 3-4 jours,
14:49hyper sympa,
14:52et voilà,
14:54le dos à la maison,
14:56et puis moi j'arrive,
14:57et puis je me mets à côté de lui,
14:58comme ça,
14:58et j'étais content,
14:59face à la mère,
15:00il a fait,
15:00non non,
15:00mets-toi en face de moi,
15:02je lui dis,
15:02bien sûr Jean-Paul,
15:03alors je me mets en face de lui,
15:03et donc face à la maison,
15:05au bout de 30 secondes,
15:06j'ai reçu un seau d'eau du premier étage,
15:08voilà,
15:08un classique,
15:09voilà,
15:09il s'était mis d'accord avec celui
15:10qui s'occupait de lui,
15:11pour m'envoyer un seau d'eau sur la gueule,
15:13et donc j'étais face à lui,
15:14et j'étais trempé de A à Z,
15:15et il s'est marré pendant 25 minutes,
15:18moi aussi,
15:19si je prenais un café avec lui,
15:20que j'allais pisser,
15:21si je revenais,
15:22mon café était plein de sel,
15:24tout était comme ça,
15:26et il se trouve aussi,
15:27que vous aviez un point commun,
15:28c'est la passion des vieux acteurs,
15:29ah oui,
15:30et vous comparez à Jules Berry,
15:31je crois,
15:32oui,
15:33et à Pierre Brasseur,
15:33la première fois qu'il m'a vu,
15:34il m'a dit,
15:35tu me fais penser à Pierre Brasseur,
15:36jeune,
15:36c'est vrai que j'avais un peu la tronche,
15:38j'avais 34 ans,
15:39j'avais un peu le nez comme ça,
15:40j'avais un petit côté Pierre Brasseur,
15:41et donc ça,
15:45qui est théâtrale,
15:46je veux dire la vérité,
15:47de des vieux acteurs,
15:48et ça,
15:48ça lui a beaucoup plu,
15:49quand on s'est rencontré sur les miennes,
15:50et toi,
15:51t'as de la culture,
15:53t'es pas comme tes copains,
15:55ils sont pas très cultivés,
15:57tes copains,
15:58alors que toi,
15:58t'as une culture,
15:59on peut parler des vieux acteurs,
16:02et puis du théâtre,
16:03parce qu'il est un fan de théâtre,
16:05et moi,
16:05c'est vrai que comme il y avait cet atavisme
16:06de mon grand-père,
16:08que je n'ai pas connu,
16:08mais forcément,
16:09ça a joué,
16:10je connaissais beaucoup les acteurs,
16:11les vieux acteurs,
16:12les vieux acteurs de théâtre,
16:14les vieux acteurs de cinéma,
16:15les second-rôles,
16:16les sous-offres,
16:17comme les appelle Jacques Dutronc,
16:19les sous-offres,
16:19il y avait Saturne Infâbre,
16:21Noël Roquevert,
16:22tous,
16:22les gentissiers qu'on surnommait
16:24Le Manchalant qui passe,
16:25mais oui,
16:25gentissiers,
16:27et moi,
16:27j'adore ce cinéma,
16:29j'adore les DVD,
16:30j'avais un monsieur qui me conseillait toujours
16:34pour les vieux films,
16:35paix à son âme,
16:36c'était monsieur Bertrand Tavernier,
16:37et grâce à Bertrand Tavernier,
16:39que je connaissais un petit peu,
16:40j'ai découvert des films extraordinaires,
16:41avec des acteurs,
16:44bon,
16:44puis on ne parle pas de Blier,
16:45évidemment,
16:45qui est un génie absolu,
16:46Bernard Blier,
16:46tout ça,
16:47et Jean-Paul adorait tous ces acteurs,
16:49et il avait beaucoup travaillé avec ces acteurs,
16:51il avait connu ces acteurs-là,
16:53et donc il aimait bien,
16:54il avait un...
16:56avec moi,
16:57il avait un vrai sparring...
16:59spartner,
17:00spartner,
17:00comme on dit,
17:01donc je crois que ça a fait beaucoup
17:02pour l'amitié qu'il m'a donné.
17:04Alors,
17:04je reviens à Claude Lelouch,
17:06parce que votre première rencontre,
17:07c'est à 7h30 du matin,
17:08il a entendu parler de vous,
17:09parce que vous êtes imitateur,
17:11Antoine Deléry,
17:11et il vous propose un rôle.
17:13Oui,
17:14en fin de compte,
17:14ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça,
17:16son assistante me rencontre,
17:18et elle me dit,
17:18voilà,
17:18Claude cherche un acteur
17:21pour faire tel rôle,
17:22et puis il faudra imiter,
17:23alors vous n'avez pas imité,
17:24puis là,
17:24il y avait le frère de Michel Bougenac
17:26qui passe,
17:26qui me connaît,
17:27mais tu rigoles,
17:27il dit à l'assistante Antoine,
17:29passe son temps à imiter.
17:30Ah bon,
17:31Antoine,
17:31vous imitez ?
17:31Moi,
17:32je n'avais jamais dit que j'imitais,
17:33parce qu'en plus,
17:33je me cachais un peu de ça.
17:34Je dis,
17:34ben oui,
17:35très humblement,
17:36je dis,
17:36oui,
17:36c'est vrai,
17:36j'imite un peu.
17:37Ah bon ?
17:38Ben,
17:38c'est incroyable,
17:38parce que Claude cherche justement
17:39un acteur qui imite,
17:41alors Claude,
17:42je me rends compte,
17:42alors ensuite,
17:43le lendemain,
17:43j'avais rendez-vous avec Claude
17:44qui recevait les acteurs
17:46du 8h à midi,
17:47moi,
17:47je savais qu'il se levait
17:47à 5h du matin,
17:48et donc j'ai dit,
17:49je vais être le premier,
17:50pour tout de suite marquer le coup.
17:52Je suis arrivé à 7h30,
17:53il passait devant moi,
17:53un peu étonné,
17:55donc déjà,
17:55je partais,
17:56pas gagnant,
17:57mais déjà,
17:57il s'est dit,
17:57c'est pas un acteur branleur
17:59qui se réveille à 11h,
18:00etc.
18:00Et là,
18:01il m'a dit,
18:01alors il paraît que vous avez imité ?
18:02Je fais,
18:02oui,
18:02qu'est-ce que vous faites ?
18:03J'ai dit,
18:03Aznavour,
18:04rendez-vous demain,
18:05vous me ferez tout le monde.
18:06Et il vous a fait imiter quelqu'un
18:08dans une chanson ?
18:09Exactement,
18:11Convent.
18:11Un petit chemin,
18:14un petit chemin,
18:17pour aller à la prévue,
18:18un petit chemin de mivelle,
18:20au départ,
18:21c'est une opérette de 5 kilos
18:22qui s'appelle Fouchetra,
18:23personne n'en voulait,
18:25c'est resté dans un placard,
18:26et puis,
18:26ils s'étabaient,
18:26ont ouvert une page au hasard,
18:28sont tombés là-dessus.
18:30Mireille était partie des Etats-Unis
18:31parce que personne ne voulait d'elle,
18:32elle est revenue d'urgence,
18:33ça a été le petit chemin.
18:34Ce petit chemin.
18:36Alors là,
18:37je l'ai enregistré,
18:38donc Claude m'a fait faire cette audition,
18:39ça lui a plu,
18:40il me dit,
18:40bon, ça y est,
18:41vous faites le film,
18:41au revoir,
18:42et puis il m'a fait enregistrer
18:43avec Francis Lay,
18:44cette bande-annonce
18:45où je fais
18:45Montand,
18:47Aznavour,
18:49un peu C'est Rouge,
18:50limite,
18:50dans le film,
18:51et j'ai chanté,
18:51j'ai adoré ce petit chemin,
18:54qui sent la noisette,
18:58ce petit chemin,
19:00n'a ni queue ni tête,
19:02on le voit,
19:03qui s'en va.
19:04C'était formidable,
19:05je me retrouvais dans un studio
19:05avec Francis Lay,
19:07et puis après,
19:07je chantais ça
19:08en playback,
19:09sur le tournage.
19:10C'est le premier film
19:11où on m'a reconnu
19:12un peu dans la rue,
19:13tout ça,
19:13c'est le premier film
19:14qui me donne un petit peu
19:15de notoriété,
19:16c'est tout ça pour ça.
19:17Et vous parlez de Charles Aznavour,
19:19que vous avez également connu,
19:20Jean-Tonier.
19:21J'ai connu sur le tard,
19:22mais il m'aimait bien,
19:23il était fan d'Agatha Christie,
19:25que j'ai interprétée,
19:26et alors on est devenus
19:27très copains,
19:27et je l'appelais souvent,
19:29et j'ai fait d'ailleurs
19:30ces deux,
19:32il y a un rapport
19:33avec Jean-Paul,
19:34je peux raconter ça,
19:35je l'appelle un jour,
19:35il me dit,
19:36oh Antoine,
19:37comment ça va ?
19:38Il aimait bien
19:38prendre l'action du Sud,
19:39qui vivait dans le Sud,
19:40il me dit,
19:40ça va et toi Charles ?
19:41Il me dit,
19:41je rentre du Japon,
19:43j'ai chanté,
19:44je suis le dernier qui chante,
19:4594 ans,
19:46mais je suis là
19:46toute la semaine à Paris.
19:47Alors je dis,
19:47ah bah viens,
19:48c'est super,
19:49t'es là mardi,
19:49oui je suis là,
19:50ben je dis,
19:51c'est qu'on organise un déjeuner
19:52avec Jean-Paul Belmondo,
19:53je serais très content
19:54de le revoir,
19:54donc on déjeune,
19:56tous les trois,
19:56et à la fin je dis,
19:57mes amis,
19:57c'est quand même un honneur
19:58d'être avec vous deux,
19:59je mesure ma chance,
20:00je suis quand même
20:00avec Belmondo,
20:01Aznavour,
20:01et Charles qui aimait bien
20:03le jour,
20:03il me dit,
20:03c'est peut-être un honneur
20:05pour toi,
20:06mais pour moi c'est un bonheur,
20:07qu'est-ce que vous faites
20:08demain à déjeuner ?
20:09On était en train de déjeuner,
20:10moi je ne travaillais pas,
20:11Jean-Paul était à l'artel,
20:13ben on ne fait rien,
20:14on redéjeune ensemble,
20:15dans un autre restaurant,
20:17mais c'est moi qui vous invite,
20:18alors je les invite le mardi,
20:20le mercredi on redéjeune ensemble,
20:21c'est assez rare de redéjeuner,
20:22deux fois que je m'ai passé,
20:24lundi matin il était parti.
20:26Oui,
20:26et il avait terminé 40 chansons
20:28qu'il s'apprêtait à enregistrer,
20:30et quand il parlait de ses chansons,
20:31il disait,
20:31je ne termine jamais une chanson
20:33tant que je n'ai plus un mot à ajouter,
20:36c'était un professionnel
20:37dans sa maison de Mouriesse,
20:38il avait un petit studio
20:39au premier étage,
20:40et il s'apprêtait à enregistrer
20:41une nouvelle chanson,
20:42il est allé au Japon,
20:43ce qu'il n'aurait peut-être pas dû faire,
20:45parce que tout le monde
20:45l'avait déconseillé.
20:45Mais il était extraordinaire,
20:47ce qu'il me disait,
20:47tu comprends,
20:47moi j'écris,
20:49j'écris tous les jours,
20:50un mot,
20:51une strophe,
20:52un refrain,
20:52j'écris,
20:53les autres sont des feignants,
20:54et tu sais pourquoi j'écris ?
20:55Je lui ai dit non Charles,
20:56parce que quand j'étais jeune,
20:58j'avais dîné avec Jean Cocteau,
21:01et Jean Cocteau à 22h s'était levé
21:03en disant,
21:03excusez-moi mesdames et messieurs,
21:05je m'en vais,
21:05car demain j'écris.
21:07Et alors je lui avais dit,
21:07mais vous écrivez quoi maître ?
21:09De la poésie,
21:10du théâtre,
21:12du cinéma ?
21:12J'écris Charles,
21:14mais j'écris tous les jours.
21:15Depuis ce moment-là,
21:16je fais comme lui,
21:17les autres sont des feignasses.
21:18Il n'y a rien contre 18h
21:20ou 19h de travail par jour.
21:21Exact,
21:22ce qu'il a fait toute sa vie,
21:23et c'est pour ça qu'il est resté
21:25très longtemps,
21:26et aurait pu rester encore plus longtemps.
21:27On avait parlé de ses 100 ans,
21:28il voulait faire ses adieux à Bercy,
21:30pour dire au revoir et Bercy.
21:31C'est beau ça,
21:32au revoir et Bercy.
21:33On va dire au revoir,
21:35on va se retrouver dans quelques instants
21:36avec une autre date,
21:37le 9 janvier 2009.
21:39A tout de suite sur Sud Radio
21:40avec Antoine Dulerie.
21:42Sud Radio,
21:43les clés d'une vie,
21:44Jacques Pessis.
21:45Sud Radio,
21:46les clés d'une vie,
21:47mon invité Antoine Dulerie,
21:49nous parlerons tout à l'heure
21:50de ce retour en sol en scène à Avignon
21:52avec Antoine Dulerie,
21:53lié entre les lignes.
21:55Une date importante dans votre vie,
21:57le 9 janvier 2009,
21:59première diffusion de cette série.
22:03Vous devenez pendant trois ans
22:08le commissaire Jean Larosière.
22:10Ça a changé votre vie ?
22:11Ça a changé,
22:12en tout cas,
22:12ça m'a confirmé une notoriété
22:15qui était déjà venue progressivement.
22:18Puis il y avait eu aussi camping au cinéma,
22:19qui était un gros succès.
22:21Mais c'est vrai que ça a été un rendez-vous,
22:23j'ai adoré faire cette série
22:24avec Marius Colucci,
22:26le fils de Coluche.
22:28Et ça a été un vrai rendez-vous,
22:30on m'en parle toujours,
22:31même si on a arrêté il y a quelques années,
22:33on m'en parle toujours.
22:34C'était un vrai rendez-vous avec le public
22:35tous les vendredis,
22:375 millions de téléspectateurs,
22:39nous formions un couple très amusant
22:41dans les années 40.
22:42C'était très très bien produit,
22:44c'était une très très belle série.
22:46Et Charles Aznavour, d'ailleurs,
22:47a été fan de cette série,
22:48comme je vous le disais tout à l'heure.
22:50Et c'est pour ça qu'il m'a donné son amitié.
22:51Mais j'adore,
22:52j'adore Agatha Christie.
22:53D'ailleurs, je lui ai offert,
22:53malheureusement,
22:54mon 5 jours avant sa mort,
22:55je lui ai offert l'intégrale des DVD,
22:58c'est-à-dire une quinzaine de cassettes
23:00de ses filles.
23:01Mais c'est vrai que, oui, oui, bien sûr,
23:02ça a été un vrai...
23:04On m'en parle encore aujourd'hui,
23:06je suis un peu le commissaire Larosière
23:07pour beaucoup de gens,
23:08ça a été un vrai, vrai parcours dans ma vie.
23:09Oui, en même temps,
23:10il fallait s'inspirer d'Hercule Poireau
23:12sans l'imiter.
23:12Voilà, parce que c'était francisé,
23:14je n'allais pas faire David Suchet,
23:15mais il fallait le mettre.
23:17Alors, je l'ai un peu amené à moi
23:18avec ce côté un peu,
23:19j'ai pensé à mes aînés,
23:20j'ai pensé à Paul Murray,
23:25séducteur, qui cite des poèmes,
23:27qui est un peu...
23:27Voilà, je pouvais m'amuser
23:28avec ce personnage un peu haut en couleur
23:31et un peu dur avec son associé.
23:33C'était très amusant.
23:34Donc, j'ai vraiment pensé
23:35à tous ces acteurs qui m'ont précédé.
23:37Et c'est vrai que Pierre Brasseur,
23:38vous avez fait un livre,
23:39vous racontez plein d'anecdotes sur lui,
23:40car vous aimez raconter les anecdotes
23:42sur les acteurs.
23:43Oui, parce que j'en ai vu d'abord,
23:44on m'en a raconté beaucoup, bien sûr,
23:46et puis j'ai eu la chance
23:47d'en vivre moi-même,
23:48pas beaucoup, quoi,
23:49avec Jean Marais, comme je disais,
23:51ou avec Jean-Paul,
23:52ou avec Johnny, tout ça.
23:54Donc, j'aime bien raconter.
23:55C'est vrai que quand j'ai fait ce livre,
23:56Imitacteur,
23:58j'ai parlé de moi,
23:58mais j'ai aussi beaucoup parlé des autres
24:00et de mes belles rencontres,
24:01parce que je suis toujours resté
24:02ce petit garçon émerveillé
24:05de toutes ces belles rencontres, quoi.
24:07Ces gens qui l'adoraient petit
24:09et qui la rencontraient.
24:11C'est formidable.
24:12J'aurais pu jamais les rencontrer.
24:13Et Pierre Brasseur,
24:14on connaît beaucoup d'anecdotes sur lui,
24:16mais il y en a une méconnue.
24:18En fait, il est au Fouquets
24:19avec des producteurs,
24:20il les invite à déjeuner,
24:21l'addition est très élevée,
24:23il la paye,
24:24il traverse le couloir
24:25et il s'arrête.
24:27Il arrache deux nappes
24:28avec tout qui tombe en tombant.
24:30Donc, on le relève,
24:31on dit, mais qu'est-ce qui s'est passé ?
24:32Et il répond, c'est rien,
24:33j'ai été victime d'un coup de fusil.
24:35C'est extraordinaire,
24:36telle forme d'esprit,
24:37on ne peut plus imaginer ça aujourd'hui.
24:39Ah non, c'est formidable.
24:40Mais c'était des types qui avaient des...
24:42Mais moi, j'ai connu aussi
24:43les Rocheforts, les Mariel,
24:45les Noirets.
24:46Ils étaient comme ça dans la vie.
24:47Ils avaient la suite de ces grands acteurs.
24:51Les mecs étaient prêts à tout
24:52pour faire un bon mot.
24:54Je veux dire, là,
24:54ce que vous m'en racontez,
24:55c'est formidable.
24:56Où Jouvet,
24:56qui paraît-il était très drôle dans la vie,
24:58on m'a raconté ça,
24:59je ne l'ai pas connu, bien sûr.
25:00Il était...
25:01Il se faisait faire un très beau costume,
25:03comme ces acteurs de l'époque
25:04qui étaient toujours extrêmement élégants.
25:06Il se faisait faire un beau costume
25:08dans la vraie vie.
25:09Le tailleur, à la fin,
25:10dit,
25:10monsieur Jouvet,
25:11avec ce costume,
25:12on dirait à un autre homme.
25:13Eh ben,
25:14vous donnerez la note à l'autre.
25:15C'est formidable.
25:17C'est extraordinaire,
25:18des mots d'esprit.
25:18Et Noiré,
25:19moi,
25:19j'ai bien connu sa fille
25:20qui travaillait chez Armédia,
25:22où j'étais,
25:23et Noiré était aussi chez Armédia,
25:24cette grande agence de Paris
25:25que vous connaissez.
25:26Et un jour,
25:27je parle à Frédéric Noiré
25:28pour un projet,
25:28puis elle me ramène à la porte,
25:30tu vois,
25:30elle me raccompagne.
25:31Et là,
25:31au moment d'ouvrir la porte,
25:32il y avait Noiré qui arrivait
25:33pour un rendez-vous.
25:36Au moment où je partais,
25:37je lui dis,
25:37monsieur Noiré,
25:38je vous présente votre fille.
25:39Ça a duré dix minutes
25:40sur le palier.
25:41Ah bon ?
25:42Je suis très content
25:42de vous rencontrer.
25:44Comment vous appelez-vous ?
25:45Je m'appelle Frédéric.
25:46Ah ben, enchanté.
25:47Donc, je suis votre père.
25:48Oui, oui,
25:49depuis un petit moment.
25:50Mais écoutez,
25:50je suis ravi,
25:51vous m'avez l'air sympathique.
25:52C'est formidable.
25:53Et moi,
25:53j'étais au spectacle.
25:54Alors,
25:55il y a aussi un autre spectacle
25:56auquel vous avez participé.
25:58C'est un film
25:58dont voici la bande originale.
26:04Jean-Philippe.
26:05Car Jean-Philippe avec Johnny,
26:06entre autres,
26:07vous êtes à l'origine,
26:08finalement,
26:09de ce film.
26:09C'est moi qui l'ai amené
26:11à Johnny.
26:12C'est ma copine Barbara Schultz
26:13qui avait un copain
26:14inconnu au bataillon
26:15qui avait écrit
26:16ce film formidable.
26:17Il cherchait à joindre
26:17Johnny.
26:19Elle me dit
26:20ça t'embête pas
26:20d'en parler à Johnny.
26:21Moi, je déteste
26:21faire ce genre de truc.
26:22Mais quand même,
26:23j'appelle Johnny.
26:23Je dis,
26:23écoute, voilà,
26:24badaboum,
26:24badaboum.
26:25Bah, écoute,
26:25voilà, moi.
26:26Et je l'envoie.
26:27Une heure après,
26:28il me rappelle,
26:28j'adore,
26:28je fais le film.
26:29Les mecs étaient sur le cul,
26:31parce qu'on s'aurait pu prendre
26:32dix ans.
26:33Et après,
26:33Johnny m'a fait par contre
26:34comme c'est toi
26:34qui m'a apporté le projet.
26:35Je veux que tu viennes avec moi
26:36à tous les rendez-vous.
26:38Donc, j'ai été à tous les rendez-vous.
26:39Après, je l'ai amené voir
26:40Knock avec Lucini.
26:42Après, j'ai assisté à Lucini
26:44imitant toutes les chansons
26:45à Johnny.
26:45Johnny me dit,
26:46je ne savais pas
26:46qu'il était aussi faux.
26:48J'ai assisté.
26:49Puis après,
26:49j'ai assisté à tout, tout, tout.
26:50Puis bon,
26:51j'ai quand même joué
26:52dans le film aussi
26:52parce que je joue celui
26:53qui existe à la place
26:55de Johnny,
26:56qui est Chris Summer.
26:58Et puis,
26:58ça a été une aventure extraordinaire.
27:00Donc, j'ai plein de trucs
27:00aussi à raconter.
27:01Mais on pourrait en faire
27:01deux heures sur Jean-Philippe.
27:03Mais j'ai adoré.
27:04Mais je sais que Johnny
27:05vous a appris à être Johnny.
27:08Oui,
27:08il m'a appris en tout cas
27:09à taper du pied sur scène
27:11parce qu'il était venu
27:12me voir répéter.
27:13Il m'a donné des conseils.
27:14Alors, il ne fallait pas
27:15que je sois Johnny,
27:16mais un rocker.
27:17Donc, il me donnait des conseils.
27:18Et ce qui était génial,
27:19c'est que pendant que je chantais
27:22sur la scène
27:23reconstituée à Villacoublet,
27:25il était derrière moi
27:26dans l'ombre
27:27en train de faire de la guitare
27:28comme un musicien lambda.
27:30C'était surréaliste.
27:31Puis, de temps en temps,
27:32on s'arrêtait
27:32et il faisait un bœuf
27:34pendant trois heures
27:35pendant la nuit.
27:36C'était magnifique.
27:38Et le film est formidable.
27:39J'adore ce film.
27:40Et ça nous a beaucoup liés
27:41avec Johnny.
27:42Beaucoup liés d'ailleurs.
27:43En plus, je chantais une chanson
27:44puisque je suis censé être
27:45le mec qui a réussi à sa place.
27:48Je chantais vraiment.
27:49J'avais évidemment appris
27:50à chanter les chansons.
27:52Et je chantais une chanson
27:53qui s'appelait
27:53Le loup blessé.
27:54Le loup blessé.
27:56Le loup blessé.
27:57Et alors, à chaque fois
27:58après le film
27:58que j'arrivais quelque part,
28:00Johnny disait
28:01« Tiens !
28:02Voilà le loup blessé ! »
28:03Et il trouvait
28:04les paroles complètement connes
28:05qui avaient été écrites
28:06par le metteur en scène.
28:07Qu'est-ce qu'elles sont cons
28:08les paroles ?
28:09Et alors, dès que j'arrivais,
28:10il me disait
28:10« Ah !
28:11Voilà le loup blessé ! »
28:12Ça l'amusait beaucoup.
28:13Il avait beaucoup d'humour,
28:14Johnny.
28:14On ne sait pas.
28:15Moi, je l'ai vu faire des blagues
28:16en faisant croire
28:17à son secrétaire
28:19qu'il avait mangé
28:20un plat empoisonné.
28:21Ça a marché.
28:21C'est extraordinaire.
28:22Ah ben oui !
28:23Il adorait faire des blagues.
28:24Il disait lui-même
28:25« J'adore mentir ! »
28:26Alors, il adorait mentir.
28:27Et il adorait faire des blagues.
28:28Et il était très rigolo.
28:30Et puis, il aimait ce marais.
28:33Ouais, ouais, il était...
28:34Et puis surtout,
28:35il était resté
28:36cet enfant merveilleux
28:38qu'il était finalement au fond.
28:41Et il s'est merveillé lui aussi.
28:44C'est-à-dire qu'il oubliait
28:44instantanément
28:45qu'il était Johnny Hallyday.
28:47Mais il avait beaucoup
28:48de recul sur lui.
28:48Quand il fait le film de Canet,
28:50il est très très drôle.
28:51Il fait une espèce de...
28:53Il fait un Johnny
28:54mais avec sa femme.
28:55Enfin, comme dans la vraie vie.
28:56Il est très très drôle.
28:57Il avait beaucoup de...
28:58Et dans le film,
28:58la dernière scène
28:59qu'il a faite au cinéma
29:00avec Jean Dujardin et moi
29:01dans le film
29:02« Chacun sa vie »
29:03de Claude Lelouch
29:04qui est une scène exceptionnelle
29:06parce qu'il joue son propre sous-y.
29:09Il est extraordinaire.
29:10Alors, en un moment donné,
29:11on se rend compte
29:11que c'est pas l'œuvre de Johnny.
29:12Donc, d'un coup,
29:12on lui parle comme de la merde.
29:14Mais avant que ça se passe,
29:15on lui dit
29:16« Mais vous êtes bien Johnny Hallyday. »
29:18Non, non.
29:19Je parle comme Johnny Hallyday
29:20« Mais je ne suis pas Johnny... »
29:21Enfin, attendez, attendez, attendez.
29:22Remettons-le sur...
29:22Vous êtes Johnny Hallyday ou pas ?
29:24Vous êtes bien marié
29:25à Laetitia Hallyday ?
29:26Il fait « Ah non,
29:26moi je suis marié avec Thérèse. »
29:29Et c'est lui
29:29qui a inventé cette réplique.
29:30Et il est à pisser de rire.
29:32« Ah non, parce que si je chantais,
29:34si j'avais la...
29:34Si je chantais comme...
29:35Comme Edith Michel,
29:36je ferais du Edith Michel.
29:37Mais là, il se trouve que je...
29:38Comme je chante comme Johnny Hallyday,
29:40je fais du...
29:41Puis on peut me louer
29:42pour des mariages. »
29:43Et en fin de compte,
29:44progressivement,
29:45il y a une allégorie
29:46dans cette scène.
29:47Au départ, évidemment,
29:48on lui lèche les pieds.
29:49On pense que c'est lui.
29:49Et progressivement,
29:51quand on s'aperçoit
29:51que ce n'est plus lui,
29:52on lui parle comme de la merde,
29:53ça n'a plus beaucoup
29:54à Claude Lege.
29:55C'est une allégorie de la vie, quoi.
29:56Vous êtes en haut,
29:57on vous...
29:57Et puis le lendemain,
29:58on vous crache à la gueule.
29:59Mais Johnny avait
30:00ce gros recul sur lui.
30:02Il adorait ça.
30:03Il ne voulait surtout pas
30:03qu'on le mette sur un piédestal.
30:04Et l'une de ses plaisanteries favorites,
30:06c'était de prêter sa voiture
30:07à un copain
30:07et ensuite d'appeler le commissariat
30:08pour dire
30:09qu'on m'a volé à la voiture.
30:10Il l'a fait régulièrement.
30:12Oui, oui.
30:13Et puis il était...
30:14Il ne me l'a pas fait à moi.
30:16Non, mais vous avez vu
30:16une voiture devant lui.
30:17Ah oui.
30:18Oh la vache.
30:19Ça, c'était effrayant.
30:19J'ai fait un...
30:21La première fois que je le rencontre,
30:22c'est sur une série
30:23qu'il faisait
30:23qui était David Lansky.
30:25Mais on ne se connaissait pas du tout.
30:26Je ne crois même pas
30:27qu'on avait été présenté.
30:28Enfin, juste bonjour, bonjour.
30:30Et je devais le suivre
30:30très rapidement en voiture.
30:33Lui, il s'engouffrait
30:34dans un parking en moto.
30:36Moi, on m'avait filé une bagnole.
30:37Je savais conduire
30:38mais je ne savais pas
30:39ce que c'était
30:39que la direction assistait.
30:40C'était une grosse Mercedes.
30:42Moi, j'avais une petite bagnole
30:43dans la vie.
30:43Enfin, les moteurs !
30:44Comme souvent à la télé,
30:45on n'a même pas le temps
30:45de répéter.
30:46Pouf !
30:47Je pars parce que bon,
30:48j'avais une pression terrible.
30:49Je pars à la suite de Johnny.
30:51Je m'engouffre
30:51dans le parking
30:52de la Nouvelle Foch.
30:53Vous savez,
30:54il y a des rembordes
30:54des deux côtés.
30:55Je donne un coup de volant
30:56un peu trop fort
30:57parce que je ne savais pas
30:58ce que c'était
30:58que le volant assistait.
30:59Je ne connaissais pas
31:00la direction assistée.
31:01Évidemment, la bagnole
31:01s'est engouffrée
31:03dans la rambarde
31:05et j'ai niqué,
31:07si je puis dire vulgairement,
31:09tout le côté gauche
31:10de la Mercedes sublime.
31:12Donc, on a arrêté le tournage.
31:14La pire honte de ma vie.
31:17J'avais déglingué la bagnole.
31:19Le propriétaire était en larve
31:20et là, Johnny est arrivé.
31:21Il s'est marré.
31:21Il a fait
31:22« Je ne suis pas prêt
31:23de te prêter ma voiture. »
31:25Et finalement,
31:26il a désamorcé le truc
31:29parce que Johnny
31:29s'en foutait tout ça.
31:30Le matériel,
31:31il n'en avait rien à foutre.
31:32Et il a été très sympa.
31:33Mais on ne s'est pas connus là
31:34parce que ça a été juste...
31:34Et puis après,
31:35on s'est revus
31:35parce qu'on devait faire
31:36un film ensemble
31:36qui ne s'est pas fait malheureusement.
31:38Mais après,
31:39il y a eu Jean-Philippe
31:40et là,
31:40on ne s'est plus jamais quitté.
31:41Exactement.
31:42Et puis,
31:42il y a un autre chanteur aussi
31:43qui vous devoit beaucoup
31:45parce que vous avez participé
31:47à un clip.
31:48« Place des grands hommes »
31:49Oui,
31:50parce que je connaissais bien
31:50Patrick Brouel.
31:51On était copains
31:52en 84-85.
31:54On faisait tous partie
31:55d'une même bande
31:56et il fait ce clip.
31:58Il veut le faire jouer
31:58par des vrais copains d'enfance
32:00parce que c'est un ode à l'enfance.
32:01Mais il se dit
32:01« Mes copains d'enfance,
32:02ce ne sont pas des acteurs. »
32:03Donc,
32:03je veux faire appel
32:03à des copains acteurs.
32:04Et je me retrouve.
32:05On était quatre.
32:06Il y avait Christian Charmettan,
32:07Thierry Ray,
32:07Patrick Brouel et moi-même.
32:08Et je me retrouve dans ce clip.
32:09Et ça aussi,
32:10on en parle beaucoup
32:11au moment où je le fais.
32:12J'ai beau jouer
32:13Lorenz Hatcho
32:13avec Francis Schuster,
32:14on ne me parle que de choses,
32:16de tout ça pour ça
32:16et de
32:17« C'était des rendez-vous
32:19dans dix ans.
32:20J'ai un même homme.
32:21Même pomme. »
32:22Ce qui est une très,
32:23très belle chanson
32:23réalisée par Eli Chouraki.
32:25C'est un très,
32:26très, très bon souvenir.
32:28Et maintenant,
32:28je me vois il y a 30 ans.
32:29C'est très amusant.
32:30Et puis,
32:31il y a une autre chanson
32:31qui vous émeut.
32:33C'est une chanson
32:35qui nous ressemble
32:40Oui.
32:42Ça, c'est une chanson.
32:44Elle vous émeut aux larmes.
32:45Pourquoi ?
32:46Je ne sais pas.
32:47Parce que j'ai vu d'abord,
32:48je la chante sur scène.
32:50J'adore la chanter.
32:52J'aime bien la...
32:54Elle m'émeut parce que
32:55mon père,
32:55qui n'est plus de ce monde,
32:56adorait que je la chante.
32:57Ma mère adore que je la chante.
32:58Et c'est vrai que dès que j'ai un...
32:59Je ne sais pas pourquoi
33:00j'adore cette chanson.
33:01Elle me bouleverse
33:02parce que c'est
33:03la chanson des portes de la nuit.
33:06Si je ne dis pas de bêtises.
33:06Oui, qui est un film
33:07qui n'a pas marché du tout.
33:08Elle n'a pas marché.
33:08Le critique appelait
33:09Les Portes de l'ennui, d'ailleurs.
33:10Les Portes de l'ennui, oui.
33:12Mais...
33:12Et puis, j'avais vu...
33:14J'avais une grande admiration
33:15pour mon temps
33:15que j'ai vu à l'Olympia
33:16en 81.
33:19Et il a chanté,
33:20évidemment, magnifiquement.
33:21Et...
33:21Oui, c'est une chanson
33:22qui me bouleverse.
33:23Je la trouve...
33:24Puis j'adore Prévert, quoi.
33:25Donc, l'alliage
33:25Cosma-Prévert,
33:27c'est quand même sublime.
33:28Oui.
33:28Et mon temps,
33:29on ne le sait pas,
33:29a démarré comme imitateur.
33:31Mais oui.
33:31Ça, je le savais.
33:32Oui.
33:32Il imitait Donald Duck.
33:34Et traînait, je crois.
33:39Une piste de pétanque
33:41à Marseille,
33:42au pied d'un bar.
33:43C'était ses vrais débuts encore.
33:44Il ne s'appelait même pas
33:45Yves Montand à l'époque.
33:46C'est drôle.
33:46Il s'appelait Yves-Olivier.
33:47Exactement.
33:48C'est un de mes grands regrets.
33:49C'est de ne l'avoir jamais croisé
33:51alors que je l'adorais.
33:52J'ai failli le croiser
33:53grâce à Vincent Lindon
33:55qui tournait un film avec lui.
33:56Et puis, malheureusement,
33:57ça ne s'est pas fait.
33:58Ce qui est étonnant avec vous,
33:59Antoine Duviry,
33:59c'est que vous êtes resté
34:00le petit garçon
34:01qui s'émerveille
34:02devant les stars.
34:03Oui, en tout cas,
34:04des stars.
34:05Les gens qui sont
34:06bien sûr des stars,
34:07vous avez raison de le dire,
34:08mais qui sont des gens
34:08surtout qui ont beaucoup
34:09beaucoup de talent
34:10et qui sont des gens
34:12souvent extrêmement simples.
34:14Ah oui,
34:15je suis resté ce petit garçon
34:16émerveillé,
34:17mais c'est formidable.
34:18Il faut rester admiré.
34:20C'est magnifique admiré.
34:21Vous savez,
34:22moi, j'aime bien admirer les gens.
34:23C'est pour ça que je leur rends hommage.
34:25Un jour, j'ai un copain
34:26qui est venu,
34:27un copain à moi
34:28qui avait vu mon spectacle
34:29qui est philosophe
34:30et il m'a écrit un petit mot.
34:31Et il m'a dit
34:32« Tu es admirable
34:33parce que tu s'es admiré ».
34:35Alors, je ne suis pas
34:37en train de brosser,
34:38mais j'ai trouvé ça,
34:38j'ai trouvé que c'était
34:39une formule qui était
34:39très très belle.
34:41Et c'est vrai que je reste
34:41émerveillé, oui.
34:42Quand je me retourne,
34:44je pense à tout ça,
34:45je me dis,
34:45quand j'ai fait un jour,
34:46j'étais chez Caroline de Monaco
34:48qui était une copine
34:50avec Vincent Lindon
34:51et j'ai fait quand même,
34:51son père était là.
34:52C'était un 31 décembre,
34:54je ne savais pas
34:54que son père était là.
34:55Régné de Monaco
34:56et elle m'a dit
34:56« Je t'en supplie, Antoine,
34:58tu me fais tellement marrer
34:59quand tu fais Michel Seroux.
35:00Papa adore Michel Seroux,
35:01fais-lu Michel Seroux. »
35:02Et dans la cuisine,
35:03Mevla,
35:04à Régné de Monaco,
35:05à lui faire Michel Seroux,
35:07mon seigneur,
35:07comment ça va ?
35:08Et il pleure de rire.
35:09Et le lendemain,
35:10il me le redemande.
35:11C'est surréaliste.
35:12J'ai 32 ans,
35:13je me dis,
35:13je suis là,
35:14moi ce petit garçon
35:15de Brea,
35:16je suis en train de faire
35:17Régné de Monaco,
35:19Gresse Kelly,
35:20je suis en train de faire
35:21Michel Seroux
35:22dans une cuisine,
35:22dans une maison de province
35:23à Régné de Monaco
35:24qui ampule avec ses clopes
35:25et qui pleure,
35:27mais de rire
35:28et qui le lendemain,
35:29me redemande
35:30de lui faire Michel Seroux.
35:32Ben oui,
35:32je suis toujours étonné
35:33de ces trucs-là.
35:34C'est marrant la vie.
35:35Mais la vie est tellement
35:36marrante que vous continuez.
35:37Mais je continue.
35:38Et on va évoquer
35:39le 4 juillet 2025
35:40avec ce nouveau spectacle
35:42dans quelques instants
35:43sur Sud Radio
35:43avec Antoine Dulerie.
35:45Sud Radio,
35:46les clés d'une vie,
35:47Jacques Pessis.
35:48Sud Radio,
35:49les clés d'une vie,
35:49mon invité Antoine Dulerie,
35:51on a parlé de votre parcours,
35:52d'Agatha Christie,
35:53de tous les rôles
35:55que vous avez joués au cinéma,
35:57de votre amitié
35:57avec Belmondo,
35:58avec Johnny et quelques autres.
36:00Et puis,
36:004 juillet 2025,
36:02vous retrouvez le Festival d'Avignon
36:04pour la seconde fois
36:05avec un spectacle
36:06Antoine Dulerie
36:07lit entre les lignes.
36:08Alors,
36:08on pourrait imaginer
36:09que c'est un spectacle de lecture
36:10parce que c'est très à la mode
36:11pour les comédiens paresseux.
36:13Ce n'est pas du tout ça.
36:14Non,
36:14mais c'est vrai que ça peut...
36:16La lecture,
36:17ça fait toujours un peu...
36:20Ça peut faire emmerdant,
36:21mais ce n'est pas le cas.
36:21Évidemment,
36:22je lis des textes
36:22qui s'appellent...
36:23Je lis entre les lignes,
36:25mais pas que.
36:26Donc,
36:26il y a beaucoup de textes
36:26que je dis aussi,
36:28que je sais par cœur,
36:29bien sûr.
36:29Et puis,
36:29je fais lire les gens
36:31dans la salle.
36:32C'est un peu interactif.
36:33Je leur fais écrire une phrase.
36:34Voilà,
36:34je m'interroge beaucoup
36:35sur qu'est-ce que c'est
36:36que la lecture,
36:37pourquoi on lit,
36:38pourquoi maintenant
36:38ce qui est le plus lu,
36:40ce sont les textos,
36:41pourquoi les journalistes
36:43puisqu'ils lisent le prompteur.
36:45Alors,
36:46je parle évidemment
36:46de l'incendie de Notre-Dame de Paris
36:48comme si c'était un journaliste
36:50qui l'a décrit.
36:51Et hop,
36:52deux minutes après,
36:52ça me permet de faire
36:53l'incendie de Notre-Dame de Paris
36:54par Victor Hugo.
36:55Vous voyez ?
36:55Donc,
36:55il y a toujours un lien
36:56avec l'époque d'aujourd'hui.
36:58Ce n'est pas moi
36:59qui vais derrière un pupitre
37:00et qui lis des trucs.
37:01Non,
37:02c'est vivant
37:03et à un moment donné,
37:04je fais aussi participer
37:05les...
37:05Et on va même écrire une phrase
37:07que...
37:08Comme dans le canavre exquis
37:09des surréalistes,
37:10je vais faire écrire une phrase
37:10que personne n'a jamais lue
37:12puisque personne ne l'a jamais écrite.
37:14Donc voilà.
37:15Et puis,
37:15je parle des chansons
37:16qu'on ne lit pas
37:17mais qu'on écoute.
37:18Je parle du théâtre
37:19qui n'est pas fait pour être écouté,
37:21pas pour être lu
37:21mais qui est fait pour être vu
37:23et entendu.
37:23Vous voyez ?
37:24C'est très large.
37:25Ce n'est pas
37:25« Bonsoir,
37:26je vais vous lire des textes ».
37:27On s'amuse bien
37:27et on passe un excellent moment
37:30et en plus,
37:30pardon,
37:32je vais finir
37:32mais surtout qui sont
37:33évidemment avec des textes
37:34qui sont très très variés.
37:35Je vais de Baudelaire
37:36à Francis Blanche,
37:38je vais de Paul Valéry
37:39à Marguerite Durin,
37:40je vais de Raymond De Vos
37:41à Victor Hugo.
37:44Enfin voilà,
37:45donc c'est très éclectique
37:46et c'est tout ce qui me plaît
37:47moi comme lecteur.
37:48Alors,
37:48c'est du 4 au 26 juillet
37:49à Lessaillon
37:50qui est une salle d'Avignon
37:51et il se trouve que cette idée
37:52vous est venue
37:52parce que finalement
37:53la lecture vous a accompagné
37:54depuis votre enfance,
37:55Antoine Dulerie.
37:56Oui,
37:56j'ai toujours beaucoup,
37:57comme encore une fois
37:58j'étais un petit garçon
37:59très timide,
38:00j'avais deux trucs
38:01qui me sortaient un peu
38:02qui m'occupaient.
38:03J'avais le dessin
38:04mais qui était quand même
38:05un art solitaire
38:06et la lecture aussi
38:07qui était un art solitaire
38:08mais qui me permettait
38:09de m'évader
38:10et j'ai lu très tôt
38:11évidemment tous les livres
38:12qu'on m'offrait
38:13donc ça a commencé par
38:14évidemment d'abord
38:14la bande dessinée
38:15ensuite les Bob Moran
38:17et puis ensuite
38:18tous les Alexandre Dumas
38:20qu'on m'offrait
38:20tout ça chaque année,
38:22chaque Noël.
38:22Donc ça m'échappait,
38:24enfin ça m'échappait,
38:25je m'échappais
38:26et je me mettais
38:29à la place de ces héros
38:30et c'est ça qui m'a amené
38:32après je crois
38:32à vouloir être acteur
38:34parce que je me prenais
38:35pour D'Artagnan,
38:36je me prenais
38:36pour Le Capitaine Fracas,
38:38je me prenais
38:38pour tous ces livres
38:39et je me voyais en costume,
38:41je m'imaginais être
38:42les personnages
38:43que je lisais
38:44et la lecture
38:45m'a beaucoup aidé
38:46et je suis toujours
38:47un grand lecteur,
38:49moins que d'autres
38:49mais plus que d'autres
38:50et j'adore les livres,
38:52je suis un malade des livres,
38:53j'en ai partout
38:53et on devrait m'interdire
38:55de librairie
38:55quand on interdit
38:56certains casinos
38:57parce que dès que je rentre
38:58dans une librairie,
38:58je pars avec 3-4 bouquins
38:59que je ne vais pas lire
39:00tout de suite,
39:01peut-être 10 ans plus tard
39:02mais je ne peux pas
39:03m'empêcher
39:04d'acheter des livres
39:05et de tout,
39:05je suis très éclectique
39:07mais mon auteur préféré
39:08reste quand même
39:09et là j'ai encore
39:10beaucoup de livres
39:11à l'air de lui
39:11parce qu'il en a écrit
39:13350,
39:14c'est monsieur
39:14Georges Simenon.
39:16Et vous rêvez un jour
39:17de jouer Maigret à l'écran ?
39:19Je rêve de refaire Maigret,
39:20enfin de le faire,
39:21ça fait longtemps
39:21parce que je trouve
39:23que Maigret
39:23c'est exceptionnel,
39:24au-delà évidemment
39:25des enquêtes,
39:26c'est presque
39:27de la philosophie
39:28de vie
39:29et John Simenon
39:30m'a dit,
39:31son fils m'a dit
39:32tu ferais un Maigret
39:34formidable,
39:35j'ai l'âge,
39:36je crois,
39:37c'est lui qui m'a dit
39:37et j'adorerais faire ça
39:38et j'en ai parlé
39:39avec un type formidable
39:40qui s'appelle
39:41Jacques Santamaria
39:41et qui évidemment
39:43m'a dit
39:44je voudrais qu'on fasse
39:46Maigret ensemble
39:46et lui serait évidemment
39:48le scénariste
39:50le mieux
39:51pour adapter
39:52parce que c'est un grand
39:53adaptateur de Simenon.
39:54J'ai fait deux Simenons
39:55avec lui
39:55qui n'étaient pas des Maigrets,
39:56qui étaient La mort d'Auguste
39:57et La boule noire
39:58qui sont deux films
39:59formidables
39:59réalisés par Denis Malval
40:02et il est formidable
40:04Jacques Santamaria
40:05donc j'espère peut-être
40:06qu'un jour
40:06une chaîne va dire
40:07ah bah ok
40:07et là
40:08je serai fou de joie
40:09mon cher Jacques
40:10parce que je ferai
40:11les 75 épisodes
40:13de Maigret.
40:14Oui
40:15et il faut savoir
40:15que Simenon écrivait
40:17un Maigret en 8 jours
40:18enfermé chez lui
40:19il préparait ses notes
40:20il avait des petites enveloppes
40:22où il mettait le texte
40:23écrit au crayon
40:23jour après jour
40:24moi je l'ai connu
40:25Maigret
40:25Simenon
40:27quelle chance
40:27pour ses mémoires intimes
40:29on se parlait au téléphone
40:30de tous ses scoops à l'époque
40:31et sa petite maison
40:33à Lausanne
40:34où il vivait
40:34dans le jardin
40:36un arbre
40:37où il y avait
40:37les cendres de sa fille
40:38c'est très émouvant
40:39et de son passé
40:40il l'avait gardé
40:40avec sa collection de pipes
40:41et le manuscrit
40:42de ses mémoires intimes
40:43c'est fou
40:43c'est fou
40:44quel personnage
40:45incroyable
40:47et alors vous évoquez aussi
40:49et je crois que vous l'évoquez
40:49dans ce spectacle
40:50un livre qui a marqué
40:51vos jeunes années
40:52c'est L'île au trésor
40:53alors L'île au trésor
40:55je ne crois pas
40:56que je le cite
40:56mais L'île au trésor
40:57oui ça a été
40:58pareil ça fait vraiment
40:59L'île au trésor
41:00je crois que c'est
41:00un des premiers livres
41:01que j'ai lu
41:02quand j'étais en âge de lire
41:05L'île au trésor
41:06oui c'est très très important
41:07pour moi
41:07et Stevenson
41:08c'est quand même
41:09un auteur extraordinaire
41:11j'ai lu après
41:11pratiquement tous ses livres
41:12mais L'île au trésor
41:13oui c'est l'enfance
41:14c'est l'enfance
41:17c'est l'évasion
41:17c'est l'aventure
41:19c'est tout ce que j'ai retrouvé
41:20après avec les films
41:21de Jean Marais
41:22les films de Jean-Paul Belmondo
41:24Jean-Paul pour moi
41:25c'est pourquoi je l'adore
41:26parce que c'est l'homme de Rio
41:27l'homme de Rio
41:28c'est pareil
41:29c'est ça
41:29c'est la recherche d'un trésor
41:31c'est la cavalcade
41:33c'est ça que j'aimais moi
41:35et puis les historiens
41:37se sont inspirés
41:39de Stevenson
41:40pour savoir où se trouvait
41:40L'île au trésor
41:41car il ne l'a jamais dit
41:42en fait ce serait
41:43l'île Cocos
41:44au large du Costa Rica
41:45oui j'avais entendu parler de ça
41:46alors ça j'y suis jamais allé
41:47mais j'aimerais bien
41:48de y aller
41:48vous me faites envie d'y aller
41:49alors effectivement
41:50ce spectacle
41:50où vous lisez entre les lignes
41:51d'abord l'expression
41:52lire entre les lignes
41:53je sais qu'elle vient
41:54d'un philosophe allemand
41:55Léo Strauss
41:56en 1952
41:57dans un livre
41:58La persécution et l'art d'écrire
41:59bravo vous chargez
42:01alors ça j'ignorais totalement
42:02c'est joli
42:03lire entre les lignes
42:04parce que ça veut dire
42:05que je ne fais pas que lire
42:06je lis aussi
42:07entre les lignes
42:08voilà ce qui se passe
42:09entre les lectures
42:10et puis je parle de
42:12voilà de l'histoire
42:13de la lecture
42:14j'explique aux gens
42:15par exemple
42:16l'alternance des rimes
42:17féminines et masculines
42:18chez Racine
42:19que j'ignorais
42:20donc tout ça
42:21c'est l'intermède
42:22entre les lignes
42:23et puis à ce côté
42:24je lis entre les lignes
42:25évidemment
42:26celui qui vous dit
42:28la bonne aventure
42:29donc il y a un petit jeu
42:30de mots pour ça
42:31je les emmène dans une aventure
42:32une aventure littéraire
42:33dont on a bien besoin
42:34parce qu'à l'époque
42:34des tablettes
42:35le livre reste un objet important
42:37exactement
42:38moi j'adore le livre
42:39je vois plein de gens
42:40dans le train
42:41qui lisent
42:41c'est déjà formidable
42:42qu'ils lisent
42:43parce qu'ils lisent
42:44sur des tablettes
42:44mais ils lisent
42:45mais moi j'ai besoin du papier
42:46je suis à l'ancienne
42:47j'ai besoin du papier
42:48j'aime l'objet livre
42:49j'aime l'objet livre
42:51et ça j'en parle aussi
42:52c'est très important
42:53et comme disaient
42:54Umberto Eco
42:56et Jean-Claude Carrière
42:57n'espérez pas
42:59vous débarrasser
42:59de vos livres
43:00c'est vrai qu'on a du mal
43:01même si j'en ai en double
43:02j'ai du mal
43:04à m'en débarrasser
43:04et Claude Sirignon
43:05m'a expliqué un jour
43:06quand il lisait un livre
43:07dans un train
43:09mais oui
43:10alors ça ça m'est arrivé
43:11souvent de le faire
43:12parce que je crois
43:13qu'il faut
43:13j'ai du mal
43:14vous voyez je vous dis
43:14le tout et son contraire
43:17j'ai du mal
43:17mais temps en temps
43:18maintenant je me force
43:19parce que moi-même
43:19j'ai récupéré des livres
43:20quelquefois sur des arrêts
43:21d'autobus
43:21ou dans le train
43:23et je trouve ça très très joli
43:24donc maintenant
43:24je le fais
43:26bon je ne vais pas le faire
43:26avec un bouquin de la pléiade
43:27bien sûr
43:28mais je le fais
43:29avec un livre comme ça
43:30un livre de poche
43:31je vais effectivement le laisser
43:32je trouve que c'est très joli
43:33c'est un passage qui se fait
43:35alors la lecture
43:36et vous l'expliquez
43:36dans ce spectacle
43:38lit entre les lignes
43:39Antoine Duleris
43:40ce n'est pas seulement
43:41les livres
43:41c'est aussi des panneaux publicitaires
43:43c'est aussi les notices de médicaments
43:45oui je commence le spectacle
43:46en lisant une notice de médicaments
43:48alors ça fait beaucoup rire les gens
43:49parce que je dis
43:49je vais lire un texte
43:50qui m'émeut particulièrement
43:53et que je lis tous les soirs
43:54avant de m'endormir
43:55donc les gens s'attendent
43:55à un grand texte
43:57et je lis une notice de médicaments
43:58je commence le spectacle comme ça
44:00donc les gens rigolent
44:01et je le lis avec beaucoup de verve
44:03allergie, brusque, gonflement du cou
44:06alors les gens se disent
44:08mais oui vous riez
44:08mais maintenant je lis
44:09donc ça reste de lecture
44:11et effectivement je lis
44:12je parle de tout
44:13c'est pour ça que je parle
44:13des panneaux routiers
44:14je parle des factures
44:16je parle des critiques
44:17je parle des panneaux publicitaires
44:20enfin voilà
44:20de tout ce qu'on lit
44:21dans une vie
44:22et puis je dis
44:23on lit toute sa vie
44:24et on finit par être lu
44:26notre nom sur une tombe
44:28et oui
44:29un jour après
44:30c'est nous qui sommes lus
44:31et tant mieux d'ailleurs
44:31mais voilà c'est tout ça
44:33c'est un voyage littéraire
44:34et je parle de tout ce qui est la lecture
44:37et je parle aussi notamment des textos
44:39les sons aussi
44:40on lit des textos
44:42malheureusement
44:43alors je raconte qu'évidemment
44:44avant quand un jeune homme
44:46déclarait sa flamme
44:47ça donnait
44:48voici des fleurs
44:48des fruits
44:49des feuilles
44:50et puis des branches
44:51maintenant c'est pas
44:51j'imagine si
44:52si Marcel Proust écrivait des textos
44:54ce serait un peu plus long
44:55mais ce serait intéressant
44:57et puis il y a les chansons aussi
44:58je crois que vous évoquez celles-ci
45:00c'était Loli
45:03c'était Loli
45:05c'était Loli
45:06c'était Loli
45:07c'était Lolo
45:07j'ai vu une interview
45:08où vous parliez de cette chanson
45:10non
45:10alors c'est pas celle-là
45:11pardonnez-moi Jacques
45:12c'est pas là
45:12je parle d'une chanson
45:13qui est celle de
45:15je parle de plusieurs chansons
45:16je parle d'une chanson
45:18de la compagnie Créole
45:19qui s'appelle
45:19C'est bon pour le moral
45:20mais celle-là
45:21vous avez évoquée dans une interview
45:22étonné par les paroles
45:23oui
45:23ah bah alors autant pour moi
45:24je m'en souvenais pas
45:25mais bon alors je parle de
45:26c'est bon
45:26je dis quelquefois
45:27oui je parle d'études
45:30je dis les tubes
45:31souvent on croit les connaître
45:32on connait les paroles par coeur
45:34on écoute
45:35on les fredonne
45:35mais on n'écoute pas vraiment le texte
45:37et parfois on parle
45:38on passe à côté de véritables
45:39chefs-d'oeuvres littéraires
45:40et là
45:41à ce moment-là
45:42je dis
45:42à petit feu pour des marais
45:44une caresse pour décoller
45:46si tu veux te réchauffer
45:48faut savoir bien
45:50Biguiné
45:50c'est bon pour le moral
45:52c'est bon pour le moral
45:54donc je cite
45:55la compagnie Créole
45:56comme si c'était du Sartre
45:57ou du Flaubert
45:58voilà
45:58et je parle aussi de la chanson
46:00ben oui je parle de Barbara
46:01et de Yves Montand
46:02que j'imite un petit peu
46:04et puis
46:05et puis vous évoquez aussi
46:07les commentaires sur certains livres
46:10qui peuvent détruire des livres
46:10et ça c'est insupportable
46:12ben oui je parle
46:13je parle surtout de mon spectacle
46:16je m'amuse à dire que j'ai lu
46:17la critique de mon spectacle
46:19sur Billet Reduc
46:21vous savez qu'il y a un truc
46:22où on peut critiquer les spectacles
46:23alors je fais croire
46:24que j'ai eu une mauvaise critique
46:25et ça me permet de rebondir
46:27sur le fait que
46:28si Billet Reduc
46:29que tout le monde donne son avis
46:30sur tout maintenant
46:31voilà
46:31tout le monde donne
46:32même si on n'est pas spécialiste
46:33et surtout si on ne l'est pas
46:34alors que je dis
46:35bon ben voilà
46:36si Billet Reduc existait
46:37du temps de mer
46:38on aurait lu de drôles de critiques
46:40sur l'Iliade et l'Odyssée
46:41vive le Pastaga 64
46:43ouais j'ai lu l'Iliade
46:44c'est de la merde
46:45le cheval de Troie
46:46c'est bidon
46:47comment peut-on faire
46:48rentrer des gens
46:49dans un cheval
46:50hashtag foutage de gueule
46:52ce serait peut-être
46:52ce qu'on aurait aujourd'hui
46:53exactement
46:53et puis vous évoquiez
46:54ces journalistes
46:55effectivement
46:56qui sont des lecteurs
46:58car ils lisent le prompteur
46:59oui je dis
47:00qu'ils ne sont pas
47:00des journalistes
47:01ce sont des lecteurs
47:03puisqu'ils lisent
47:04le prompteur
47:05et là je fais
47:06la bande-annonce
47:07d'un journal télévisé
47:08bonsoir
47:09voilà rappel des titres
47:11l'ouragan Mathilda
47:12continue à progresser
47:13vers les Caraïbes
47:13déjà durement touché
47:15et terrible incendie
47:16à Notre-Dame de Paris
47:17nous retrouvons sur place
47:18notre correspondant
47:19Jean-Luc Greniard
47:20et là je fais
47:20Jean-Luc Greniard
47:20qui fait
47:21oui oui oui
47:24effectivement
47:24je suis sur le parvis
47:25de Notre-Dame
47:26il y a beaucoup
47:26de flammes
47:28de fumée
47:29je viens de parler
47:29avec un pompier
47:30qui m'a dit
47:30que c'était
47:31un terrible incendie
47:33ben là boum
47:33et je dis
47:33ça manque un peu de poésie
47:35non
47:35moi je préférais
47:36quand c'était Victor Hugo
47:37qui nous racontait
47:38l'incendie
47:39de Notre-Dame de Paris
47:40et là
47:40je prends Notre-Dame de Paris
47:41et
47:42je lis
47:44vous voyez
47:45je fais des ponts
47:46entre
47:47l'époque d'aujourd'hui
47:48l'époque d'hier
47:50et l'époque d'avant-hier
47:51puisque
47:51et l'époque d'avant-hier
47:52Claude Darget
47:53quand il débutait
47:54à la télévision
47:54quand il lisait
47:55une dépêche
47:56il faisait bien comprendre
47:57en la montrant à l'écran
47:58que c'était une dépêche
47:58qu'on lui avait imposée
47:59par le ministère de l'information
48:00c'était extraordinaire
48:02on ne peut imaginer ça
48:02à la télévision
48:03c'est fini
48:04c'est fini
48:04c'est fini
48:04moi j'ai une amie
48:06la fille de Jean Gabin
48:08qui j'adore
48:09Florence Moncorgé
48:10qui me dit
48:11ah l'autre jour
48:12je t'ai vu sur Antenne 2
48:13dans une très belle dramatique
48:15c'est génial
48:17donc elle dit
48:18Antenne 2 pour France 2
48:19et elle ne dit pas téléfilm
48:20elle dit dramatique
48:20comme il y a 40 ans
48:22et elle me dit encore maintenant
48:23je t'ai vu sur Antenne 2
48:24dans une très belle dramatique
48:25c'est génial
48:26finalement
48:27en voyant ce spectacle
48:28on n'aura qu'une envie
48:29de se plonger
48:30dans un ou plusieurs livres
48:31quand vous le faites en permanence
48:32ben écoutez
48:33quand je l'ai déjà fait
48:34ce spectacle
48:35avant de le reprendre
48:36évidemment
48:37il y a beaucoup de gens
48:38qui m'ont dit
48:39moi je ne suis pas un grand lecteur
48:40mais ça m'a donné
48:40vraiment envie de lire
48:41ou ça m'a donné envie
48:42de relire tel livre
48:44Baudelaire
48:44ou ça
48:45ou Duras
48:45donc j'ai même vu des jeunes
48:47qui m'ont dit
48:47ah c'est super
48:48ça me donne envie de lire
48:49et j'ai trouvé que c'était
48:50c'était formidable
48:52de donner l'envie aux gens
48:54de
48:54si je peux apporter
48:55mon petit
48:55voilà ma petite pierre
48:57pour ça
48:58ce serait génial
48:58alors c'est du 4 au 26 juillet
49:00à Lessaillon
49:01à 13h30
49:02à Avignon
49:03et ensuite peut-être
49:04une reprise
49:05parce que c'est ça
49:06j'espère
49:06j'espère
49:06alors après je vais
49:07alors il faut dire
49:08ceux qui nous écoutent
49:09que je vais jouer
49:11un jour sur deux
49:12parce que c'est comme ça
49:13parce que le théâtre
49:13est fermé etc
49:14donc il faut bien
49:15qu'ils surveillent
49:16vous savez sur internet
49:17je ne vais pas jouer
49:1826 fois de suite
49:19mais une dizaine de fois
49:20et après oui
49:21je dois partir
49:22je vais partir en tournée
49:23il y a déjà quelques dates
49:24de tournées
49:24dans toute la France
49:25ça me plaît beaucoup
49:26donc je vais partir en tournée
49:27avec ce spectacle
49:27au moins jusqu'à fin décembre
49:28et peut-être après aussi
49:30c'est tout le mal
49:30qu'on vous souhaite
49:31en tout cas
49:31merci Jacques
49:32on va le lire
49:34entre les lignes
49:35à Lessaillon
49:35à 13h30
49:36à partir du 4 juillet
49:38et on doit bien faire attention
49:39sur internet
49:40au jour de représentation
49:41merci Antoine Dulerie
49:42merci Jacques
49:43continuez ainsi
49:43parce qu'il y a plein de sujets
49:45qu'on n'a pas évoqués
49:46vous reviendrez
49:46dans les clés d'une vie
49:47je reviens
49:47dès demain
49:49peut-être après demain
49:51après demain
49:52voilà
49:52allez après demain
49:53merci beaucoup Jacques
49:54c'était un vrai plaisir
49:55et récifranquement
49:55les clés d'une vie
49:56c'est terminé pour aujourd'hui
49:57on se retrouve bientôt
49:58restez fidèles
49:59à l'écoute de Sud Radio
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