00:05Tu racontes effectivement qu'il t'est arrivé de te doper avec du Cap-Tagon, c'est ça ?
00:09Oui.
00:16Pascal, bonsoir.
00:17Bonsoir.
00:17Tu étais où quand je t'ai téléporté dans cette émission ?
00:20Chez le coiffeur.
00:21Bonne réponse de la fille.
00:23Oui, très bonne.
00:23Quelle époque tu aurais aimé vivre si tu ne vivais pas dans celle-là ?
00:27Ah, celle-là est un petit peu pourrie, alors j'aurais aimé Les Hommes des Cavernes.
00:32Ah bon, tu aurais préféré ?
00:33Oui.
00:34Alors inutile de te présenter, sauf pour ceux qui n'ont pas la radio, la télévision, qui ne lisent pas de journaux.
00:39Tu t'appelles Pascal Olmeta, tu mesures 1m80.
00:42On t'a surnommé Rambo, c'est ça ?
00:44Ah.
00:44Il y a longtemps.
00:46Tu es né à Bastia, tu as joué à Bastia, à Toulon, au Matra, à Marseille, et maintenant, enfin l'OM, et maintenant à Lyon.
00:53Tu as été trois fois champion de France, et tu as été bien sûr vainqueur de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1993.
00:59Alors t'en es où aujourd'hui ?
01:01Aujourd'hui, un petit peu à Lyon, là où je m'éclatais un petit peu, j'ai connu d'autres personnes, d'autres envies, et puis plus de pression.
01:12C'est-à-dire la pression comme des chevaux de course, un peu les piqûres, un peu la boucherie, puis dégagés.
01:20Là, c'est tranquille.
01:21Tu as dit l'OM, ça a été terrible pour moi. Quand on tombe sur un type comme Tapie, on est dégoûté du football. Pourquoi ? Parce qu'il ne paye pas les primes, Tapie ?
01:30Non, non, parce qu'il faut être comme lui. Je crois qu'il n'estime pas beaucoup de personnes, il endort pas mal de personnes, tout le monde le bad, c'est la une de nos jours, et puis c'est rien du tout.
01:43Personne ne lui tient tête, quoi.
01:45Oui, à part ceux qui lui...
01:46Qui lui tenait tête à l'OM, à l'époque de l'OM, qui lui tenait tête à Tapie ?
01:50Il y a les joueurs qui sont partis, Carlos Mauder, Chris Wadel et moi.
01:53Oui. C'est-à-dire, un bon joueur selon Tapie, c'est celui qui accepte d'être traité comme une merde.
01:59Mais tout à fait, parce que je regarde un peu ces pauvres chevaux de course, à partir du moment où ils ne rendent plus le service, ils passent vite fait aux abattoirs pour zéro franc.
02:07Et je crois qu'à l'OM, si on n'a pas ce rendement, c'est vite fait d'être dégagé.
02:12Tu as dit, il y a des fois, on avait l'impression, de jouer contre 8 ou 9 mecs. Tu crois qu'il y avait des matchs qui étaient vraiment truqués à l'OM ?
02:18Eh bien, je crois que...
02:21C'est vrai que quand on a pu rencontrer telles et telles équipes, je crois, ou l'OM était très fort, ou on avait une très grosse équipe, ou alors l'équipe adverse était diminuée.
02:32Oui. Dans l'affaire OMVA, quelle est ta conviction ?
02:35La mienne, c'est que certains joueurs, à partir du moment où ils ont pris le pognon, ils se le prennent, ils se le gardent, ils ont eu à faire ça, mais ils ferment leur gueule.
02:44Alors tu t'es fait dire comment de l'OM ? Tu as eu un accident d'abord ? Tu as été blessé ?
02:49Oui, je me suis cassé la jambe. C'est là où on m'a dit que je devais reprendre le championnat. La veille, je me suis cassé la jambe. Mais c'est le destin, peut-être que ça m'a servi.
02:59Et quand tu étais à l'hostou, tes copains du club, ils ne sont pas trop venus te voir, ni à l'hostou, ni à la maison.
03:05Non, il n'y en a aucun. Il n'y a qu'une personne. C'est ma proche, c'est tout. Heureusement que j'avais une voiture automatique. Il fallait que de suite, le lendemain, partir pour aller me faire soigner.
03:17Il y a tes amis corses qui sont venus te voir dans ces cas-là.
03:19Voilà, les vrais.
03:20Il y a une autre connerie que tu dénonces aussi, c'est quand on dit que dans le football, le dopage n'existe pas. Toi, tu dis que c'est de la connerie. Tu racontes effectivement qu'il t'est arrivé de te doper avec du Cap Tagon, c'est ça ?
03:33Oui. Au début, au début. Après, quand j'ai signé à Toulon, au tout début, il y a eu deux matchs importants. Un, c'était à Auxerre. Pour ça que Guirou doit se rappeler, la porte, on ne sait plus où on est.
03:46Oui. Tu avais pris du Cap Tagon et t'as cassé des portes, c'est ça ?
03:50Oui. Au début du match, j'avais 23 ans, on m'a dit, tiens, prends ça. C'est une cachet, je l'ai prise. Et puis j'ai vu l'effet que ça a fait. Et la deuxième fois, je me suis dit, putain, c'est fort, ça. Je vais voir. Je l'ai pris à Auxerre.
04:02Oui. C'est qui qui t'avait donné ces cachets ?
04:04C'est un dirigeant.
04:06Ah. Oui.
04:07Il y a beaucoup de joueurs qui se dopent au foot ?
04:10Beaucoup. Aujourd'hui, je vais même me dire qu'on est obligé.
04:14Oui. Parce qu'il y a plus de pognon en jeu, il y a plus de...
04:18Qui, par exemple ?
04:19Comme joueur.
04:20Ha ! Quelques-uns, oui.
04:23Quelques-uns, mais bon, les noms, c'est pas... Je ne suis pas... Je ne suis pas une balance.
04:27Oui. Qui ne se dope pas, alors ?
04:28Qui ne se dope pas ?
04:30Il est malin, le Thierry.
04:33Je ne sais pas.
04:35Non, j'ai connu Cantona, Jean-Pierre Papin, Rudy Voleur.
04:40Une image qui m'avait marquée, c'est Rudy Voleur. On lui avait donné une pastille, je crois que c'était du...
04:44Du sel, parce qu'il faisait très chaud.
04:45Oui.
04:46Puis mon regard était sur lui, et la pastille, il l'a mise sous la langue.
04:51Dès qu'on a tourné le dos, il a ressorti.
04:53Oui.
04:54Ça, c'est fabuleux.
04:55Une pastille de sel ?
04:57Oui.
04:57Pourquoi faire ?
04:58Quand il fait chaud, il faut...
05:00Ah bon ?
05:00Un peu de sel.
05:01Comme les chèvres.
05:02Oui.
05:03En Corse, on donne ça aux chèvres.
05:05Oui.
05:06Tu gagnais combien, l'OM ?
05:08250 000.
05:09Au début, 200 000, et après 250 000, M. Tapie m'a augmenté.
05:14Et tu placais tout dans le jardin aussi ?
05:15Oui.
05:16Mais pas de sous, dessus.
05:18À Lyon, tu gagnes combien ?
05:20120 000.
05:21Oui.
05:21120 000.
05:22Tu fais la moitié quand même.
05:24Oui.
05:25Beaucoup, oui.
05:25C'est comme Bafi entre TF1 et France 2 un peu.
05:29Ah bon ?
05:29Oui.
05:30C'est pas ce qu'on m'a dit.
05:30Tu t'en sors avec 120 000 francs par mois ?
05:35Non, mais je n'ai pas appris à vivre avec 250 000.
05:39Non, j'ai connu, je me suis bien éclaté.
05:42J'ai acheté les voitures que je voulais.
05:45Maintenant, tu te coupes les cheveux toi-même.
05:46J'ai profité, oui.
05:48Elle a des brosseilleuses.
05:51Non, je ne sais pas, parce qu'il y a 120 000 après les impôts, il te reste quoi ?
05:54Il te reste 60 000, non ?
05:55Il ne reste même pas.
05:56Oui, 40 000.
05:57Même pas.
05:57Parce qu'avec les charges et les 60 %, il reste…
06:01Oui, mais on fait ce qu'il faut.
06:03Tu te débrouilles, quoi.
06:04Tu es un peu en découvert quand même, là.
06:05Oui, souvent.
06:06Oui.
06:06Très souvent.
06:07C'est-à-dire qu'au début, il y a quelques années, avec l'OM, quand je mettais le chèque,
06:14c'était l'éche-moi un peu si.
06:16Et aujourd'hui, quand j'appelle pour le difficile, on n'enlève plus les agios.
06:20C'est tous des enfoirés.
06:21Les banquiers, oui.
06:22Je te confirme.
06:23Les banquiers, assureurs et puis certaines personnes.
06:25Je te confirme.
06:25Tu as raison, parce que c'est…
06:27Problème personnel aussi, tu es en instance de divorce, non ?
06:31Oui.
06:32En plus, tu ne t'accuses pas vraiment ta femme, parce que tu dis, c'est vrai que quand on est marié,
06:36quand on joue au foot, une femme, ce n'est pas seulement une boniche, enfin c'est tes mots,
06:40qui doit laver les shorts de son footeux de mari.
06:42C'est vrai que c'est beaucoup d'absence, c'est beaucoup de…
06:44Oui, parce qu'on croit que le footballeur, c'est tout beau, c'est fantastique.
06:47Mais bon, quand je regarde, maintenant, ça fait 12 ans que je joue, j'ai passé 5 ans pratiquement en stage.
06:54Tous les 15 jours, on est dehors, on part deux jours avant le match, les matchs importants, les Coupes d'Europe, enfin tout ça.
07:00Alors c'est sûr que…
07:02Il y a les groupies aussi quand même, non ?
07:03Oui, mais les groupies comme au stade, c'est vraiment des catastrophes.
07:06Ah bon ?
07:06Oui, ce n'est pas les groupies comme croix.
07:09Ah bon ?
07:09Non, non, non.
07:11Du temps de ta grande gloire, tu étais copain avec Belmondo, il te trouvait formidable, Belmondo.
07:16Oui, toujours.
07:16Tu le vois toujours ?
07:18C'est touchant, parce que c'est l'année dernière pour se fêter son anniversaire, j'ai reçu sa carte et tout.
07:28Il t'a invité ?
07:29Oui.
07:29Tu es un peu nostalgique de l'époque comme ça où tu tapais sur l'épaule de Bruel, tu faisais la bise à France Galles, tu es un peu nostalgique de cette époque un peu Star System ou tu t'en fous au fond ?
07:40Non, je m'en fous.
07:42Je m'en fous parce qu'il ne faut pas les autres personnes, c'est comme nous, on est tous les mêmes, c'est parce qu'on a la possibilité, on a la chance de jouer ou quoi que ce soit, mais comme il y a deux renards derrière.
07:52Tu as quand même eu une époque très nœud papillon rose, tu voulais rentrer sur la pelouse du parc sur un cheval, tu as quand même eu un côté très rockstar, non ?
08:01Oui, j'ai essayé de rentrer, mais tout le monde s'est rejeté un peu, chacun se cachait derrière sur sa culotte.
08:09Il ne voulait pas que tu rentres sur le cheval ?
08:10Non, on m'a dit c'est la sécurité, mais malheureusement je connaissais très bien le gars le plus haut placé qui s'occupait de la sécurité, on m'a dit attention c'est la fédée, mais la fédée j'ai tout compris, j'ai pas insisté.
08:22Alors le foot là, tu en es où ? Tu pourrais vivre sans faire du foot parce que tu dis des choses qui sont un peu contradictoires, tu dis je n'imagine pas exister sans lui, et tu dis cette phrase, qui est une assez belle phrase, tu dis la vraie saloperie de solitude quand on n'est pas sur le terrain, on a le ballon dans le ventre, et qui t'étouffe parce que tu crèves de ne pas jouer.
08:39Donc à la fois tu as ce côté, le foot je ne peux pas m'en passer, c'est quelque chose qui est ancré en moi, et en même temps on sait bien quand on te connait un peu que ton rêve c'est de vivre en Corse.
08:48Tout à fait, non, mais...
08:49Et tu en es où là ?
08:50Tout à fait Thierry s'il te plaît.
08:51Tout à fait, oui.
08:53Tout à fait Thierry, oui celui-là, oui.
08:56Mais lequel Thierry ?
08:57Moi.
08:57Ah bon, ça va.
08:58Pourquoi l'autre tu ne l'aimes pas ?
09:00Ben non, c'est...
09:01Ah bon ?
09:01Non, c'est la même.
09:03Il a un sacré caractère le Pascal.
09:05Non, c'est tous les mêmes.
09:07Ouais.
09:08Alors le foot.
09:09Le foot, mais non, c'est fantastique.
09:09Tu peux vivre sans jouer ou pas ?
09:11Oui, je peux vivre.
09:12Ouais.
09:13Je crois qu'aujourd'hui je peux rentrer en Corse, je peux...
09:16S'il faut garder des chèvres, je crois que je serai mieux servi.
09:19T'es mûr pour la chasse aux sangliers là ?
09:20Ouais, ouais.
09:21Hein ?
09:21Ouais.
09:21Ça se passe comment alors la chasse aux sangliers ?
09:24La chasse aux sangliers, ce qui est bien, c'est fantastique parce qu'il y a l'avant, c'est-à-dire le casse-croûte,
09:29et puis quand on côtoie ces vieux qui ne nous connaissent pas, ou quand son ami lui dit, mais attends, c'est Olmeta, et là je vous...
09:39Et quand on entend dire, ouais, mais j'aime vous, c'est la même chose, entre mon chien et lui, c'est pareil.
09:43Oui, c'est exactement ça, et ça c'est la vérité, ah ouais.
09:46Tu te vois comment dans 20 ans ?
09:48Avec les cheveux longs, babes et tout.
09:50Un peu de cheveux, non, je me vois plein de rhumatisme, je me vois tranquille.
09:56Et Tapie, tu te vois comment dans 20 ans ?
09:58Tu te vois pas président de la République, Tapie, dans 20 ans ?
10:01Euh, maire de Marseille.
10:02Maire de Marseille ?
10:03Ouais.
10:04Maire de Marseille.
10:10Mes chers compatriotes, mes potes !
10:13Après 30 ans passés à diriger notre pays, nous allons faire ensemble modestement le bilan de mon action pour la France.
10:24Le chômage.
10:26J'ai fait reculer le chômage et je l'ai fait passer sous la barre psychologique des 11 800 000 chômeurs.
10:32Les problèmes d'insécurité, dans les maternelles, tout va bien.
10:36Le sida, j'ai reçu mes analyses, je l'ai pas.
10:40Les ministres, pas plus de trois suicidés par an.
10:43Ah, je suis d'accord.
10:44L'affaire de la double billetterie de Jordi, l'affaire Adidas, j'ai eu des non-lieux partout.
10:52Tu voterais pour Tapie, président, toi en 95 ?
10:56Non.
10:57Tu sais qu'on va te dématérialiser maintenant.
10:59Ça t'est jamais arrivé ça.
11:00Ça va.
11:01Mets-toi bien, comme ça.
11:03Bouge pas.
11:04Attention.
11:04Ferme les yeux.
11:05Ferme les yeux.
11:06Et pour être sûr de ne rien rater de Inarditube, abonnez-vous et mettez un pouce bleu.
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