Les présidents ukrainien et français Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron se retrouvent ce lundi 17 novembre à Paris pour discuter des besoins militaires de Kiev et de la coopération entre les industries de défense des deux pays.
00:00Écoutez le président Zelensky, juste après la signature de la lettre d'intention.
00:11Quelques mots pour se féliciter de ce qui vient de se passer.
00:14Et c'est vrai que l'Ukraine en a besoin de ce soutien parce que sur le terrain militaire, c'est compliqué, comme va nous le montrer Pauline Pioche pour les éclaireurs.
00:22Avec Pauline donc un point sur la situation militaire du côté du front, les choses, on le disait, sont compliquées.
00:33Vous nous le montrez, carte à l'appui.
00:34Oui, on va faire le point avec vous. Et d'ailleurs, je vais vous appeler aussi Patrick Sos.
00:38Vous allez nous expliquer l'avancée justement de l'armée russe sur le territoire ukrainien.
00:44Voilà, on a établi cette carte où vous voyez les villes principales dont on va vous parler aujourd'hui.
00:49Ce que j'ai fait Patrick, c'est que j'ai comparé la carte d'aujourd'hui avec la carte il y a un an.
00:53Visuellement, en fait, on voit que le front n'avance pas beaucoup parce que, ce qu'il faut préciser, Patrick, c'est la méthode russe.
00:58C'est village par village, kilomètre par kilomètre qu'il a des avancées.
01:01Et homme par homme, parce qu'on entend beaucoup parler de Pokrovsk.
01:06Les gens se disent, ça fait quelques semaines qu'on entend parler de Pokrovsk.
01:09Cette offensive, elle a commencé au mois d'août 2024.
01:13Ça fait quasiment un an et demi.
01:14Ce que me disent mes sources militaires, plutôt françaises, c'est que, sans connaître les pertes ukrainiennes,
01:20la Russie a perdu 120 000 hommes pour sans doute prendre, dans les prochains jours, une ville qui est à l'état de ruine.
01:27Alors certes, symboliquement, c'est très fort.
01:30Eh bien, ça touche aussi les Ukrainiens.
01:32Mais ils se sont déjà, finalement, organisés pour poursuivre cette défense.
01:37Mais le fait est que ça continue de grignoter.
01:39Je rappelle aussi ce chiffre, 70% des pertes ukrainiennes sont le fait de drones.
01:44Pour vous donner une image, parce que là aussi, c'est vrai, autant au début de la guerre, on pouvait vous donner assez facilement.
01:50Non, ce n'est pas du tout le mot, parce qu'on a notamment perdu, nous, Frédéric Leclerc-Himov.
01:54Mais on pouvait montrer des images de la guerre.
01:56Aujourd'hui, c'est vraiment très difficile.
01:59On a l'impression très cynique d'avoir un front très gelé.
02:02Mais ça continue de se battre avec des pertes très fortes des deux côtés.
02:05Patrick, on va s'intéresser à Zaporizhia.
02:07On en a souvent parlé, parce que notamment, la Russie a revendiqué la prise de deux villages hier dans la région de Zaporizhia.
02:14Avec une précision, c'est que ça fait partie des zones en Ukraine qui sont un peu stratégiques pour les Russes.
02:19Parce qu'il y a notamment des points énergétiques, on pense à l'hiver en plus, qui arrivent.
02:23Ce n'est pas pour rien que Zaporizhia est visée par la Russie.
02:25La ville de Zaporizhia.
02:27Parce que la centrale, qui est située à plusieurs dizaines de kilomètres à l'ouest de la ville, est tenue par les Russes.
02:33Mais effectivement, c'est Didier et François qui en parlent depuis ce matin, notamment sur les conditions météo,
02:38notamment autour du Dnieper, avec la facilité désormais pour les Russes de faire des incursions, de passer de façon amphibie.
02:46Pourquoi ? Parce que qui dit brouillard et froid en ce moment, dit brouillard aussi visuellement.
02:52Je vous parle des drones, et c'est vraiment le sujet depuis ce matin.
02:55Mais avec les drones, vous ne voyez plus rien.
02:57Et donc, vous avez ces incursions faites par les Russes, qui continuent de faire parler la masse,
03:02avec cette idée qui n'a pas changé, qui est que si la première offensive n'a pas fonctionné,
03:06c'est-à-dire que si quasiment tous vos hommes russes sont morts, ce n'est pas grave, il y en a une deuxième pour arriver.
03:10Et face à la difficulté, notamment de la conscription, de la mobilisation ukrainienne, ça finit par marcher.
03:15Encore une fois, c'est tous les jours, lorsqu'on s'intéresse à cette guerre,
03:19vous entendez parler de la prise de deux villages, d'un tas de ruines.
03:23Le fait est que ça avance.
03:25Et justement, je voulais vous montrer cette image.
03:27On parlait, par exemple, de village par village.
03:29Le village de Rivnopilia, c'était ce week-end.
03:32On voit sur ces images les soldats russes qui brandissent le drapeau
03:37pour montrer qu'ils ont obtenu ce village.
03:41Alors parfois, on parle de viches, de petites villes, en fait.
03:45Vous avez vu le décor autour d'eux ?
03:47Il n'y a plus rien. Il n'y a absolument plus rien.
03:50Patrick, pour terminer, on va s'intéresser à Kiev.
03:52Kiev qui est loin, finalement, de la ligne de front.
03:55Kiev qui est bombardée quasiment toutes les semaines,
03:57toutes les quinze jours, en tous les cas, depuis le début de ce conflit.
04:00Pourquoi ? Est-ce que c'est pour montrer la domination ?
04:04C'est quoi pour la Russie ?
04:05C'est jouer sur le mental, c'est jouer sur l'énergie,
04:09c'est jouer aussi sur les défenses.
04:11Et là, c'est le deuxième.
04:12On a trois grands sujets aujourd'hui.
04:13C'est le Rafale, les drones, mais aussi ces fameux systèmes Mamba.
04:18On le rappelle, huit batteries qui vont partir dans les années à venir, certes.
04:22Mais le fait est que, très bien, lorsque Kiev annonce chaque jour,
04:26nous avons réussi à intercepter tant de drones,
04:28tant de missiles balistiques russes.
04:32Vous, vous voyez ces camions qui sont prêts à l'emploi.
04:36Encore faut-il les remplir ?
04:37Et là aussi, les munitions commencent à manquer.
04:39Et comment la Russie compte beaucoup dessus.
04:42Les Russes, encore une fois, sur la masse des hommes,
04:45ils n'ont pas de problème.
04:46Ils envoient des gens qui habitent, qui viennent de très, très, très loin.
04:49Des confins, vraiment, j'allais dire de l'URSS, mais c'est presque ça.
04:53C'est, comme disait là aussi Didier, une guerre coloniale du côté des Russes.
04:57Ils sont passés aussi en économie de guerre.
04:59Lorsque vous pouvez produire jusqu'à quasiment 3 000, 2 700 drones Shahed chaque mois,
05:04c'est de la masse.
05:05C'est de la masse, ça vous coûte au final.
05:07Mais ça permet aussi de saturer l'espace aérien de la ville de Kiev, notamment.
05:14Il y a des batteries antimissiles du côté de Kiev.
05:17Mais les Russes penchent sur le fait que ce ne sera pas suffisant.
05:21Sauf si, sauf si vous avez les Français, les Occidentaux,
05:24qui continuent de pourvoir aux besoins de cette défense antiaérienne.
05:27Merci beaucoup Patrick.
05:28Voilà, je viens pour les précisions sur l'évolution de l'avancée russe sur le sol ukrainien.
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