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  • il y a 5 semaines
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Alexandre Peyrout revient sur les questions qui font l’actualité avec Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bonjour Marine Tandelier.
00:05Bonjour.
00:05Merci d'être notre invitée ce matin pour les 4 vérités.
00:07L'actualité, c'est d'abord ce drame qui touche directement votre famille politique.
00:11Mehdi Kessassi, le petit frère de l'un de vos militants, a été assassiné à Marseille,
00:15sûrement en lien avec le narcotrafic.
00:18Votre collègue des écologistes, Amine Kessassi, est investie à Marseille,
00:22donc dans la lutte contre ce fléau.
00:24Je précise qu'il n'y a a priori aucun lien entre Mehdi Kessassi et le narcotrafic,
00:30mais selon le procureur, la thèse d'un règlement de compte en raison de l'engagement de son frère Amine Kessassi
00:36n'est pas exclue.
00:37Quelle est votre réaction ce matin ?
00:38Il faut savoir qu'Amine Kessassi, c'est un jeune homme qui est incroyable.
00:43Moi, à chaque fois, il me bouleverse parce qu'il a une dignité absolue.
00:47Et en fait, il est aussi humble qu'il est courageux.
00:49Ça fait quelques années qu'on suit son combat contre le narcotrafic
00:52parce que son frère, il y a cinq ans, un premier frère avait été assassiné dans un règlement de compte.
00:58Et donc, ça fait cinq ans qu'il s'engage de manière extrêmement courageuse
01:01à tel point qu'il a été mis sous protection policière depuis des mois.
01:05Il ne pouvait plus venir à Marseille comme il le voulait.
01:07Il était caché, protégé 24 heures sur 24.
01:10C'est quand même le raid hier qui l'attendait à Marseille
01:12pour qu'il puisse aller voir en sécurité la dépouille de son petit frère.
01:16Et donc, ce qui est terrible, c'est qu'on a là un jeune homme
01:19qui n'a rien à voir avec le narcotrafic, le frère d'Amin Kessassi.
01:23Il voulait même devenir policier.
01:24Il voulait devenir policier.
01:25Il avait travaillé tout l'été pour se payer sa première voiture
01:28et il allait commencer là un stage à la poste qu'Amin lui avait trouvé.
01:32Et donc, c'est une nouvelle étape qui est franchie
01:34puisqu'il y avait des règlements de compte.
01:36C'est terrible, on connaissait ça.
01:37Il y avait ensuite des victimes collatérales
01:40parce qu'il y avait des rafales à la sortie d'une école.
01:41Et donc, un peu au hasard, on pouvait perdre la vie du fait du narcotrafic.
01:45Et là, c'est un assassinat ciblé d'intimidation, semble-t-il.
01:50Pour intimider Amine et toute sa famille
01:52parce qu'il faudrait qu'il se taise.
01:54Moi, je vais vous dire, il m'avait envoyé son livre début octobre
01:56qui s'appelle « Marseille et suites et larmes,
01:58vivre ou mourir en terre de narcotrafic ».
02:00Je vais bouleverser rien qu'à reprononcer le mot de ce livre aujourd'hui.
02:03Et c'était une claque de lire ce livre.
02:05Parce qu'Amine commence en expliquant
02:07« Vous, vous regardez des séries Netflix, ça vous détend,
02:10vous regardez ça, c'est du suspense, nous c'est notre quotidien ».
02:13Et donc, juste pour vous dire qu'aujourd'hui, pour parler du narcotrafic,
02:17on peut être menacé, intimidé
02:19et voir des gens tués dans sa famille.
02:21Donc, c'est la preuve que, finalement, c'est l'état de droit qui est menacé aujourd'hui.
02:23Justement, vous êtes candidate à l'élection présidentielle, Marine Tondelier.
02:26Demain, vous, présidente, qu'est-ce que vous faites contre le narcotrafic ?
02:29Je pense qu'il faut quand même se dire que la politique du tout répressif qui est mise en œuvre aujourd'hui
02:35n'a pas de résultat.
02:36Il n'y a jamais eu autant de consommation de drogue.
02:39Et donc, on ne peut pas…
02:40On doit combattre le narcotrafic avec un arsenal très, très précis.
02:44C'est des professionnels qui sont en face, qui ne reculeront devant rien.
02:47Et il y a des lois qui ont été votées de manière très large et transpartisane en ce sens.
02:51Mais si on oublie la prévention, si on combat les addictions aux drogues
02:56sans prendre en compte un volet sanitaire et prévention,
02:59et Amine en parle beaucoup aussi dans son livre, avec beaucoup de justesse,
03:02alors on ne traite pas tout le sujet.
03:04Et donc, vraiment, je suis très inquiète de ce qui se passe à Marseille.
03:07Et j'apporte mon soutien à tous les Marseillais qui doivent être bouleversés et effrayés.
03:10S'il y a une grande mobilisation qui se monte, j'y serai.
03:13J'ai encore discuté avec Amine ce matin.
03:15Évidemment, la famille, dans le moment du deuil, il faut respecter ça.
03:17On lui a réaffirmé une nouvelle fois le soutien de tout notre mouvement.
03:20Hier, aujourd'hui et tous les jours qui suivront, il est très courageux.
03:22On se tiendra jusqu'au bout.
03:24On n'a pas peur de ces gens.
03:25Mais par contre, voilà, on attend qu'il nous dise comment il souhaite commémorer son frère et on sera là.
03:30On a bien compris votre message ce matin.
03:32L'actualité, c'est aussi à Belém, au Brésil, la COP30 qui continue.
03:35Grand Rassemblement international pour tenter de trouver des solutions aux changements climatiques.
03:40On est à mi-parcours.
03:41Est-ce que vous êtes quelqu'un d'optimiste, une écologiste optimiste ce matin ?
03:45Je suis optimiste de base, mais je vous avoue que certains matins, j'ai du mal.
03:48Parce qu'il y a aujourd'hui un million d'espèces, de faunes, de flores dans le monde, qui sont menacées de disparition.
03:57Parce qu'on voit bien que le changement climatique, le réchauffement au niveau mondial qu'on voulait et qu'on devait contenir à 1,5 degré.
04:03C'était les accords de Paris il y a 10 ans.
04:05On nous explique aujourd'hui que si tout va bien, on sera à 2,3 ou 2,5 degrés.
04:11Et l'Europe se réchauffe deux fois plus que le reste du monde.
04:13Est-ce que ça sert encore à quelque chose de faire des COP quand on n'arrive même pas à tenir les engagements de Paris ?
04:17Soit on baisse tous les bras, c'est la résignation générale.
04:20Et alors on aura vraiment tout perdu, soit on s'accroche à chaque événement.
04:23Je ne dis pas que les COP sont parfaits.
04:25Je dis qu'aujourd'hui, je n'ai pas d'autre outil pour avoir tous les pays du monde quasiment autour de la table et discuter.
04:29Par contre, quand je vois que la France emmène Patrick Pouyanné dans ses valises, dans la délégation française, le PDG de Total,
04:36alors que Total émet autant de gaz à effet de serre que tous les Français réunis, j'ai du mal.
04:40C'est comme si M. Macron allait avec Bernard Arnault à un sommet sur la justice fiscale.
04:46Ça n'a aucun sens.
04:47Donc j'ai l'impression que ces enjeux ne sont pas assez pris au sérieux par les politiques,
04:51ne sont pas assez pris au sérieux par les médias parce qu'on en parle bien peu en réalité,
04:54alors que tellement se joue en ce moment.
04:56Et puis là, il y a un gros sujet, c'est la déforestation en ce moment.
04:59Parce que c'est au Brésil, à Belém, donc évidemment, c'est un gros sujet local.
05:02Mais vous dire quand même qu'en 2022, c'est le dernier chiffre qu'on a,
05:0511 terrains de football par minute ont été supprimés en termes de forêt tropicale primaire.
05:12Et ça, évidemment, quand on supprime une forêt tropicale primaire, on ne la retrouve jamais.
05:15C'est pour vous montrer à quel point chaque minute apporte le nombre de mauvaises nouvelles.
05:17Mais les Français sont très déterminés.
05:1991% des Français voient quotidiennement les impacts du changement climatique, des phénomènes extrêmes.
05:25Et 89% sont très inquiets.
05:27Ils sont deux tiers, toutes tendances politiques confondues, à demander des gestes forts
05:30en sachant qu'ils savent que ça coûtera de l'argent.
05:33Et ils disent oui, il faut quand même intensifier la planification écologique.
05:36Donc vous voyez, les Français, contrairement à ce qu'on vous dit parfois, veulent plus d'écologie.
05:39Et je les en remercie.
05:40Alors très rapidement, on va parler du budget,
05:42puisqu'il n'y aura pas d'examen du budget à l'Assemblée nationale ce week-end.
05:45C'est étonnant.
05:45Ça vous étonne, vous ?
05:47Oui, je vois derrière ça beaucoup de lâcheté de certains qui ne veulent pas passer au vote.
05:52Eh bien, je vous le dis, les écologistes n'ont pas peur du vote sur le budget.
05:56Ils auraient voté en leur âme et conscience.
05:58Et je précise d'ailleurs que les voix écologistes sont très déterminantes.
06:01Parce qu'aujourd'hui, même si les socialistes s'abstiennent,
06:04sans abstention au moins des écologistes, rien ne passe.
06:07Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles le gouvernement et les socialistes,
06:10j'y ai cru comprendre, ne voulaient pas aller au vote.
06:12Alors vous dites, les écologistes n'ont pas peur du vote.
06:14Mais est-ce que vous avez peur de l'élection présidentielle ?
06:16Je rappelle que vous êtes candidate.
06:19On a appris cette semaine que votre collègue Yannick Jadot n'excluait pas de se présenter.
06:23Hier soir, votre collègue...
06:24Il a dit qu'il était disponible.
06:25Hier soir, votre collègue Sandrine Rousseau a refusé de dire qu'elle vous soutenait.
06:30Estimant, je cite le processus interne, factice,
06:33quand on n'arrive pas à rassembler son propre parti,
06:35est-ce qu'on peut rassembler son pays ?
06:37Regardez de quoi on vient de parler.
06:38Tout ça est dérisoire aux enjeux mondiaux qu'il nous occupe.
06:42Le parti n'a jamais été aussi soudé.
06:44On a Yannick Jadot qui dit qu'il est disponible.
06:46J'espère bien qu'il est disponible.
06:48Et parce qu'on va avoir besoin de lui et de tout le monde.
06:50Et quand Mme Rousseau dit qu'il y a un processus factice...
06:53Le sujet, d'accord, j'ai arrêté de commenter ce genre de propos,
06:56bien autant parce que c'est ce qu'elle cherche.
06:58Je ne le ferai pas, vu les enjeux du moment.
07:00Ce que je peux vous dire, c'est qu'hier, un sondage est sorti
07:02qui montre que 72% des électeurs du nouveau Fonds populaire
07:06souhaitent une candidature unique à la présidentielle.
07:10La position que je porte depuis des années avec mon mouvement
07:13et sur laquelle on dit « mais vous êtes très seul sur cette position ».
07:16Ben non, 72% des électeurs du nouveau Fonds populaire le souhaitent.
07:19Et donc ce qui m'intéresse, c'est comment on fait ça.
07:20On sera cet après-midi à Trappes pour une grande convention
07:23sur l'éducation avec les forces politiques, les socialistes,
07:26les ex-insoumis, donc Clémentine Autain, François Ruffin.
07:30On travaille ensemble sur le fond pour préparer 2027.
07:34Et on annoncera des petites précisions aussi sur le calendrier de cette primaire
07:38dont vous aurez toutes les modalités d'ici la fin de l'année.
07:40On tient nos promesses.
07:41Et je le dis à celles et ceux qui s'inquiètent qu'on n'y arrive pas,
07:44on ne va pas vous lâcher.
07:45Voilà, tenez bon, on arrive.
07:46Merci beaucoup Marine Tourdelier d'avoir été notre invitée ce matin.
07:50Samuel, Mélanie, c'est à vous pour la suite de Télématin.
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