- il y a 2 jours
La France dépasse désormais 3 400 milliards d’euros de dette publique, avec des déficits répétés, des dépenses en hausse et des services publics en crise.
Dans son nouveau livre "Le Livre noir de l’argent public", Jean-Baptiste Leon, directeur des publications de Contribuables Associés, dévoile les mécanismes d’un État dont la dépense est, selon la Cour des comptes, hors de contrôle.
Inflation normative, explosion des agences d’État, dérives budgétaires, protection sociale à bout de souffle, hôpital en tension, fiscalité record : la France fonce-t-elle vers l’iceberg financier ?
Nous abordons :
• Dette à 115% du PIB : un mur inévitable ?
• Banqueroute : mythe ou scénario possible ?
• Où partent les 57% de PIB de dépense publique ?
• Pourquoi les prélèvements obligatoires battent des records mondiaux ?
• Agences et comités “Théodule” : combien ça coûte ?
• État, Éducation, Santé : pourquoi les résultats se dégradent ?
• UE, millefeuille territorial : gabegie et gaspi ?
• Quelles réformes sont encore possibles ?
Une enquête sans filtre pour comprendre où va l’argent des Français et ce que cela annonce pour l’avenir.
A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée :"Finances publiques : l’heure des aveux pour Bruno Le Maire".
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.
Cliquez ici pour télécharger gratuitement le dernier rapport de Philippe Béchade.
Dans son nouveau livre "Le Livre noir de l’argent public", Jean-Baptiste Leon, directeur des publications de Contribuables Associés, dévoile les mécanismes d’un État dont la dépense est, selon la Cour des comptes, hors de contrôle.
Inflation normative, explosion des agences d’État, dérives budgétaires, protection sociale à bout de souffle, hôpital en tension, fiscalité record : la France fonce-t-elle vers l’iceberg financier ?
Nous abordons :
• Dette à 115% du PIB : un mur inévitable ?
• Banqueroute : mythe ou scénario possible ?
• Où partent les 57% de PIB de dépense publique ?
• Pourquoi les prélèvements obligatoires battent des records mondiaux ?
• Agences et comités “Théodule” : combien ça coûte ?
• État, Éducation, Santé : pourquoi les résultats se dégradent ?
• UE, millefeuille territorial : gabegie et gaspi ?
• Quelles réformes sont encore possibles ?
Une enquête sans filtre pour comprendre où va l’argent des Français et ce que cela annonce pour l’avenir.
A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée :"Finances publiques : l’heure des aveux pour Bruno Le Maire".
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.
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NewsTranscription
00:00Moins de 4 Français sur 10, moins de 4 sur 10 font encore confiance à la presse de grand chemin.
00:06Face à ce discrédit massif et devant le succès de la presse alternative,
00:10les médias mainstream mènent une guerre totale pour se réapproprier le récit.
00:15Ils imposent leur doxa, leur vision mensongère, ils étouffent les voix dissidentes et verrouillent l'information.
00:22Dans cette bataille, TV Liberté, première chaîne audiovisuelle alternative de France, subit tous les coups.
00:27Coupure de notre chaîne YouTube par le passé, fermeture récente de nos comptes bancaires, invisibilisation systématique.
00:34Sur ordre, nous sommes traités par les banques comme des sous-citoyens.
00:38Et nous sommes aussi confrontés à l'injure, à l'omerta et à l'exclusion des débats publics.
00:43Mais on ne se tait pas, on ne se vend pas, on informe.
00:47Pas de pub, pas de subvention, pas d'actionnaire, mais 1 million d'abonnés sur YouTube,
00:52le double, 2 millions sur les réseaux sociaux et 250 millions de vues en quelques années.
00:58Et puis, et puis vous les donateurs, vous tous, et une équipe soudée qui enquête, qui documente,
01:03qui raconte ce que personne d'autre ne raconte et qui a acquis en 12 ans le sérieux et la crédibilité pour se démarquer du lot commun.
01:12Cette liberté a un prix.
01:14Pour continuer à produire des enquêtes, des documentaires, des émissions longues pour tenir tête à ces géants,
01:19pour sortir financièrement du rouge et bétonner le budget 2026, TV Liberté a besoin de vous.
01:26Chaque don, chaque soutien est une arme contre la censure et les dictates,
01:30une pierre à l'édifice de la vérité, celle qui rend libre et du véritable pluralisme.
01:36Avec votre soutien délivré du contrôle des banques, mais aussi de l'État, des oligarques, des annonceurs,
01:42nous avançons encore et encore.
01:45On ne se tait pas, on ne se vend pas, on résiste.
01:49Parce que la liberté coûte moins cher que la servitude.
01:52Aidez-nous.
01:52Sous-titrage Société Radio-Canada
01:57Bonjour à tous, bienvenue dans Politique & Éco.
02:27Ravi de vous retrouver.
02:29Allez, on commence cette semaine avec dette abyssale, déficit chronique, dépenses sociales massives,
02:35subventions ubuesques, impôts et taxes toujours à la hausse avec plus de 3 400 milliards de dettes publiques.
02:42La France fonte-t-elle droit dans le mur face à l'incapacité, voire à la volonté de nuire de nos dirigeants ?
02:49Et alors même que les services publics continuent de se dégrader, rien ne semble pouvoir enrayer la machine à dilapider l'argent public.
02:57Pour en parler, je reçois Jean-Baptiste Léon.
03:00Bonjour Jean-Baptiste.
03:01Bonjour Pierre.
03:02Jean-Baptiste Léon, vous êtes le rédacteur en chef de l'association Contribuables Associés.
03:07Et après le livre noir des gaspillages que vous aviez publiés en 2019, vous revenez avec celui-ci, le livre noir de l'argent public,
03:18les secrets d'un État en faillite à retrouver comme d'habitude sur la boutique officielle de TV Liberté.
03:24Avant de commencer ces entretiens, je vous rappelle que vous pouvez cliquer sur le pouce en l'air,
03:28laisser vos commentaires pour un meilleur référencement de TV Liberté sur Internet.
03:35Alors Jean-Baptiste Léon, cet État en faillite à cause d'une dépense publique hors de contrôle,
03:42ce n'est pas Pierre Bergerot qui le dit, c'est la Cour des comptes qui l'avait signifié il y a quelques mois.
03:48Vous évoquez dans votre ouvrage, Jean-Baptiste Léon, le danger d'un iceberg financier
03:53qui pourrait demain faire sombrer la France.
03:56Ça veut dire quoi un iceberg financier ? Comment ça se concrétise matériellement ?
04:00Alors l'iceberg financier, il est devant nous, mais on n'est pas rentré dedans encore.
04:04Donc ça veut dire qu'il y a encore des marges de manœuvre et qu'on peut l'éviter.
04:06Un iceberg financier, ça voudrait dire que, par exemple, prenons l'exemple de la dette.
04:10La dette, c'est ce qui nous pèse le plus quelque part,
04:13parce que tous nos déficits, toutes nos dépenses publiques inutiles s'accumulent et créent cette dette.
04:18Et cette dette, en fait, elle est importante.
04:20C'est 3 400 milliards d'euros, vous l'avez dit.
04:25Et surtout, il y a la charge de la dette, c'est-à-dire le service de la dette,
04:27on l'appelle comme ça aussi, c'est-à-dire c'est les intérêts.
04:29C'est les intérêts de la dette qu'on paye chaque année.
04:3166 milliards cette année.
04:33Oui, et puis ça ne va faire qu'augmenter.
04:35On va dépasser les 100 milliards avant 2030.
04:38Et donc, cette somme des services de la dette, de la charge de la dette,
04:40aujourd'hui, il est supérieur, ce budget-là est supérieur au budget des armées.
04:45Et donc, bientôt, si on ne fait rien, cette charge de la dette, ça va devenir le premier budget de l'État.
04:52Et tout cet argent qu'on va dépenser pour rembourser cette dette,
04:56et donc rembourser les intérêts aux personnes qui nous ont, aux acteurs économiques, aux États, etc.,
05:01qui nous ont prêté de l'argent, ça va être autant d'argent qu'on n'aura pas pour investir.
05:06Donc en gros, avec cette dette, on va payer les dépenses du passé,
05:08au détriment des dépenses, de l'avenir, de l'investissement pour nos services publics,
05:13nos hôpitaux, nos écoles, etc., etc.
05:15Mais pourquoi nos créanciers qui nous prêtent de l'argent depuis des années, des décennies,
05:20cesseraient du jour au lendemain ?
05:21Est-ce qu'ils les feraient changer d'avis ?
05:23Que la France continue d'aller sur le train où elle va,
05:27c'est-à-dire qu'elle ne fait pas de réforme systémique.
05:29En fait, ce qui pourrait changer, c'est une perte de confiance des investisseurs français et étrangers.
05:34En gros, la moitié de la dette publique est détenue par des investisseurs étrangers,
05:37et si ces investisseurs cessent de nous faire confiance,
05:41ça veut dire que d'emblée, nos taux d'intérêt vont augmenter, vont exploser,
05:44il sera extrêmement difficile pour nous de les rembourser en temps et en heure.
05:47Donc tout tient encore aujourd'hui sur la confiance,
05:50et grâce à la confiance des marchés, comme on dit.
05:53Pourquoi on nous fait confiance ?
05:54Parce que d'une part, la France a une capacité de recouvrement des impôts
05:57qui est extraordinaire, qui est quasiment à 100%,
05:59et aussi parce qu'il y a le patrimoine des Français.
06:02C'est que si l'État en faillite, eux, les Français, ont quelques réserves,
06:05ont des réserves d'épargne, ont des réserves patrimoniales,
06:08et ça, quelque part, ça peut rassurer aussi les agents économiques.
06:12Alors on nous parle depuis des années d'un désastre annoncé,
06:16mais rien n'arrive alors qu'il y a quelques semaines,
06:19les agences de notation ont abaissé la note de la dette française.
06:23Est-ce qu'un État, l'État français,
06:25peut réellement faire ce qu'on appelle banqueroute ?
06:28– Alors c'est arrivé dans l'histoire, et évidemment, il y a assez longtemps,
06:33il y a un très très bon bouquin de Jean-Marc Daniel qui raconte ça,
06:37ça s'appelle l'histoire mondiale de l'économie,
06:39où il raconte un petit peu tous les phénomènes de banqueroute
06:43des différents États, dont l'État français a aussi mis il y a longtemps.
06:45Du moins, on a eu une banqueroute, quasiment un phénomène quasi équivalent
06:50à la banqueroute qui s'est déroulée sous la Révolution.
06:53– La crise des Assinias ?
06:55– Oui, puis après une autre, une crise qu'on appelait des Détroits
06:58ou des Quatrières, il me semble, mais c'était lié aux Assinias,
07:00il y a eu l'affaire Lowe avant aussi, un petit peu avant la Révolution.
07:06Et donc oui, c'est possible, on l'a vu avec l'Argentine,
07:10on l'a vu avec la Grèce, c'est possible.
07:14Alors après, la France existe à une stature internationale aujourd'hui
07:20que n'ont pas d'autres pays,
07:22donc qui seraient peut-être délicats pour certains acteurs économiques.
07:27C'est ça aussi qui fait que la France tient,
07:29c'est qu'elle a une réelle existence géopolitique
07:31et qu'il serait malvenu par ces acteurs économiques dont je parlais
07:35de cesser, entre guillemets, de financer la France
07:37parce qu'on a une puissance nucléaire et il ne faut pas trop jouer avec ça.
07:42– Oui, parce que si on faisait banqueroute,
07:44si l'État français faisait banqueroute,
07:46les créanciers se diraient peut-être qu'ils ne reverraient jamais leur argent.
07:50– Oui, c'est possible, mais ça ne serait pas une bonne chose de notre part.
07:57Justement, ne pas rembourser sa dette,
07:59s'il arrive une plus grosse crise qu'aujourd'hui,
08:01c'est perdre la confiance des marchés pour l'avenir.
08:03Ce qui fait que si vous ne remboursez pas votre dette,
08:05quand vous serez amené une nouvelle fois à vouloir investir,
08:09vous aurez à payer des taux d'intérêt exponentiels et gigantissimes.
08:12– Vous parliez à l'instant de l'exemple grec, de l'exemple argentin.
08:18C'est quoi pour une économie, un peuple, les conséquences d'une banqueroute ?
08:24– Déjà, vous avez des émissaires qui sont ceux,
08:26on connaît bien le terme, de la Troïka,
08:28ces commissions européennes, FMI et banques centrales européennes
08:31qui prennent les manettes du pays, en fait.
08:33Le pays est dépossédé de sa souveraineté.
08:36Et là, c'est des coupes drastiques,
08:38avec des conséquences immenses sur la vie quotidienne des gens,
08:41en termes de pouvoir d'achat,
08:42en termes de disparition de certaines allocations sociales,
08:48une diminution des retraites, etc.
08:51Tous les impacts de la vie quotidienne des Français seraient touchés.
08:54– Alors, on se souvient du pacte de stabilité européenne.
08:59C'est fixé dans le traité de Maastricht
09:01qui impose aux États membres de l'Union européenne
09:03d'avoir une dette à un niveau inférieur ou égal à 60% de leur PIB.
09:09La France est aujourd'hui à plus de 115%.
09:12Sans parler du hors-bilan,
09:14on parle de 3 400 milliards d'euros de dette,
09:18mais il y a ce hors-bilan, 4 milliards environ,
09:21c'est-à-dire la retraite…
09:23– 4 000 milliards, oui.
09:23– La 4 000 milliards, exactement,
09:25la retraite des fonctionnaires qu'il faut rajouter à cette charge.
09:30Qu'est-ce qu'il faut penser de l'Union européenne
09:32quand tout part à volo ?
09:34Elle n'est plus capable d'imposer aux États membres ses traités,
09:39les propres traités qu'elle a votés ?
09:42– Je dirais que tout n'est pas la faute de l'Union européenne.
09:44C'est d'abord, il faut se regarder soi avant de demander aux autres,
09:47aux maîtres de nous donner un coup de règle sur les doigts.
09:50Après, l'Union européenne, elle n'est pas toute seule non plus.
09:51Elle ne tourne pas uniquement autour de Bruxelles.
09:56C'est-à-dire que ce que je veux dire par là,
09:57c'est que l'Union européenne, dans son organisation,
10:00ce n'est pas juste une commission européenne, un parlement européen.
10:02Il y a d'autres organismes qui font que nos chefs d'État,
10:05les chefs de gouvernement de l'ensemble des pays de l'Union européenne
10:08ont leur mot à dire.
10:09Et quand on dit que c'est la faute de l'Union européenne,
10:12c'est un petit peu facile.
10:12Ça joue au ping-pong.
10:14Comme en France, on voit, l'État dit,
10:16oui, si les impôts et les dépenses publiques augmentent,
10:18ce n'est pas de notre faute, c'est les collectivités locales.
10:20Vous rencontrez un maire, le maire, il va vous dire,
10:21ah non, ce n'est pas de ma faute, si ça augmente,
10:23c'est à cause de l'État qui ne me donne plus d'argent.
10:25Donc, entre Paris et les provinces, entre guillemets,
10:29on joue au ping-pong et on dit, ce n'est pas moi, c'est lui.
10:32L'Union européenne, c'est un petit peu ça.
10:34Parce qu'il existe dans les institutions de l'Union européenne
10:36un Conseil européen, dans lesquels sont les chefs de gouvernement.
10:42Après, il y a des réunions très régulières
10:44avec les ministres dédiés aux affaires européennes
10:47de tous les États membres.
10:48Et donc, par exemple, quand une loi…
10:51Les grands axes de la Commission européenne
10:54sont discutés avec les chefs d'État.
10:56Et après…
10:56Les fameuses goupées.
10:57Oui, et puis après, les lois européennes
10:59sont votées à la fois par le Parlement
11:01et aussi aux représentants…
11:03Là, ça s'appelle le Conseil de l'Union européenne,
11:06dans lesquels sont les ministres de chaque pays.
11:08Et ces lois passent à la fois avec l'aval du Parlement
11:11et avec l'aval des représentants de l'État,
11:14des États nationaux.
11:15Donc, l'Union européenne n'est pas un vaste truc à Bruxelles
11:18ou à Luxembourg ou à Strasbourg qui tourne tout seul.
11:21Donc, toutes ces prescriptions ne sont pas que de stabilité
11:24dont vous parlez.
11:26Les chefs d'État européens en sont responsables aussi.
11:28Donc, c'est à eux aussi…
11:29Quelque part, c'est eux qui font qu'on a ces règles,
11:33qui ne sont pas forcément mauvaises en soi d'ailleurs,
11:35mais qu'il faut respecter.
11:36Donc, oui, encore une fois, on a notre part de responsabilité.
11:39– Ça profite à qui, au fait, les 3 400 milliards d'euros de dettes ?
11:44Qui ça enrichit ?
11:45– Ben, ça enrichit ceux à qui on paye des intérêts, par exemple.
11:50Et ça enrichit…
11:52Comme vous disiez tout à l'heure, 50% de la dette est détenue française
11:56et détenue par des Français, entre guillemets,
11:59ou des institutions financières.
12:0050%, c'est détenu en France.
12:06La moitié de ces 50% sont, on va dire, des particuliers,
12:09via l'horation des vies, etc.
12:11Après, il y a les institutions financières.
12:12Et l'autre partie, les autres 50%,
12:13ce sont des acteurs économiques étrangers.
12:16Il est difficile d'identifier exactement
12:18parce qu'on n'a pas les données à ce sujet.
12:20Elles ne sont pas publiques, en tout cas.
12:21– On a des députés à l'Assemblée nationale
12:24qui votent tous les ans un budget déficitaire depuis 1974.
12:30Donc, depuis plus de 50 ans, excusez-moi.
12:33Est-ce qu'ils sont, quelque part, complices du système bancaire
12:38à qui ça profite ?
12:40C'est bien eux les responsables de l'endettement.
12:46C'est eux qui votent.
12:46Est-ce que les Français sont d'accord tous les ans
12:50pour que leurs députés votent un budget déficitaire ?
12:53– J'en doute.
12:56Après, le projet de loi de finances,
13:00c'est présenté par le gouvernement.
13:02Donc, effectivement, ce qui se passe depuis 50 ans,
13:04c'est que malheureusement, on voit que,
13:06soit droite ou gauche,
13:07il y a quand même un certain nombre d'alternances politiques.
13:11Force est de constater qu'on n'est plus dans une logique,
13:13effectivement, de regarder d'abord nos dépenses
13:16et après voir les recettes,
13:18c'est-à-dire ce qu'on m'a demandé aux Français
13:19pour financer tout ça.
13:21On est dans une logique éperdue, effectivement,
13:22de dépenses publiques,
13:23depuis le dernier choc pétrolier.
13:25et on a du mal à s'en tirer,
13:29malgré beaucoup de signaux d'alerte,
13:31malgré des rapports intéressants,
13:32même venant des parlementaires.
13:33Il y a des parlementaires qui font très, très bien leur travail
13:36et qui sont prêts à rédiger.
13:37– Alors, Damien Guay, par exemple,
13:38qui avait relevé le coût des subventions d'État aux entreprises.
13:44– Ah, là-dessus, il y a beaucoup à dire
13:45dans ce rapport sénatorial.
13:47– Vous l'expliquez dans votre ouvrage,
13:49d'ailleurs, qui est très bien fait,
13:50je le souligne au passage pour nos téléspectateurs,
13:53c'est vraiment un ouvrage grand public
13:54avec des encadrés, avec de l'iconographie,
13:59c'est vraiment très bien fait.
14:01– Merci.
14:01Mais pour revenir sur cette histoire des subventions publiques,
14:03effectivement, la chose la plus intéressante,
14:05j'ai trouvé dans ce rapport,
14:06quelque part au-delà des chiffres qu'ils donnent,
14:08qui sont à relativiser, je pense, tout de même,
14:10c'est que les sénateurs, et avant eux,
14:12même les inspecteurs généraux des finances,
14:14disaient, il y a déjà 20 ans,
14:16et souvent sur les entreprises, on n'y comprend rien,
14:18c'est opaque, on est dans tous les sens,
14:20et tout, tout, tout est comme ça.
14:22En France, tout est très compliqué,
14:24il y a des niveaux de décision, de responsabilité,
14:27de guichets, de partout,
14:30donc c'est compliqué d'y voir clair,
14:32et c'est souvent compliqué aussi pour les députés.
14:35Nous, un contribuable associé,
14:37on a l'habitude de travailler avec des députés,
14:39sur des questions justement d'argent public,
14:41pour faire en sorte que ces députés passent des lois
14:44qui aillent vers des économies,
14:45et non pas vers de nouvelles dépenses,
14:47et les députés vous disent souvent,
14:48oui, c'est compliqué pour nous d'y voir clair,
14:50parce qu'on n'a pas les moyens d'évaluer la dépense,
14:53l'État ne nous donne pas les chiffres,
14:54ou il masque les chiffres,
14:55donc cette notion de contre-pouvoir qu'ont les députés
14:59s'exerce de moins en moins, malheureusement.
15:02– Alors, vous le disiez à l'instant,
15:03vous êtes le rédacteur en chef de Contribuables Associés,
15:07et il y a un principe dans la République,
15:09et même en démocratie,
15:10c'est celui du consentement à l'impôt.
15:13Qu'est-ce que vos lecteurs, vos donateurs,
15:16vous disent sur ce principe ?
15:18Est-ce que le consentement à l'impôt
15:20est toujours aussi libre, aussi fort qu'auparavant ?
15:24– Oui, non, beaucoup moins.
15:25C'est de plus en plus difficile
15:26pour les membres de Contribuables Associés,
15:28et puis pour l'ensemble de l'opinion publique française.
15:30Nous avons missionné, effectué un sondage en 2023,
15:35avec l'IFOP justement,
15:38sur ce consentement à l'impôt.
15:39On a demandé aux Français
15:41ce qu'ils pensaient de l'usage qui était fait
15:43d'une partie payée trop d'impôts,
15:45et après l'usage qui était fait de leurs impôts.
15:48Et force est de constater que de plus en plus de Français
15:50et ça monte malheureusement,
15:52s'en sont attristés de voir
15:55qu'ils payent de plus en plus d'impôts
15:57et que les services publics à côté
15:58ne sont plus à la hauteur.
15:59On le voit tous à l'école, à l'hôpital,
16:01dans les transports.
16:03Donc, il y a cette notion de consentement à l'impôt.
16:04Je crois que beaucoup de personnes
16:05seraient prêtes quelque part à avoir des impôts
16:07comme on les a toujours eu depuis très longtemps,
16:08malheureusement en France,
16:09assez haut si au moins le service rendu en face
16:11était efficace et conséquent,
16:14ce qui n'est plus le cas.
16:15– Alors, il y a un chiffre qui est quand même étonnant
16:16quand on parle de l'État français,
16:20c'est que sa dépense publique représente 57% du PIB.
16:24Je suis tombé sur ce chiffre sur le site Statista.
16:29La dépense publique en Chine, ça représente 33%.
16:32Dans un État communiste, on est à 33%.
16:35En France, on est à 57%.
16:37La dépense publique a encore augmenté de 60 milliards d'euros
16:40cette année, en 2024, excusez-moi, l'année dernière, 57%.
16:45Comment est-ce qu'on peut qualifier ça ?
16:47– Je crois que c'est Gérald de Gaulle qui disait
16:49que ça a été repris après par Valégi Riscard d'Estaing
16:53qu'au-delà d'un certain taux de dépense publique,
16:56il y en a un certain taux d'imposition.
16:58On est dans un pays soviétique ou soviétisé.
17:01Alors, la Chine, je ne sais pas, oui, 30%.
17:03J'ai vu ce chiffre.
17:04– Le FMI aussi avait sorti une trentaine de pourcents,
17:06je me souviens.
17:07– Après, il faut se méfier, je pense, des statistiques chinoises.
17:11– Après, les Chinois, les entrepreneurs chinois
17:13ont bien besoin de statistiques fiables
17:16pour investir et pour savoir où ils vont.
17:20– Mais force est de constater que dans ce pays
17:22qui dirigeait avec une main de fer, si ce n'est plus par des communistes,
17:27qui a à côté tout un pan de l'économie très libéral,
17:32entre guillemets, qui fait que l'économie chinoise
17:35est devenue extrêmement concurrentielle.
17:37Et puis, elle ouvre des portes, elle enfonce les portes.
17:39On parlait de l'Union européenne aujourd'hui, tout à l'heure.
17:41On voit que sur le marché européen, les produits chinois,
17:44pas seulement les produits chines dont on a beaucoup parlé,
17:46mais même de haute technologie, sont en train de tailler des croupières
17:49aux industries européennes, notamment l'industrie automobile.
17:55Et que oui, 57% de dépenses publiques en France, ce n'est pas nouveau.
17:59Malheureusement, ça ne fait qu'augmenter.
18:01En gros, pour donner une échelle, Contribuels Associés
18:03avait créé, il y a déjà quelques années, un indicateur
18:07qui était extrêmement intéressant, extrêmement concret,
18:09qui est le jour de libération fiscale.
18:11En gros, vous regardez jusqu'à quand l'argent, les dépenses publiques…
18:16– Jusqu'à quand on travaille pour l'État, en fait ?
18:19– Voilà, en gros, jusqu'à quand on travaille pour l'État.
18:21Et en France, aujourd'hui, on est aux alentours de début août,
18:24quand un pays comme l'Irlande, ça va être au mois de mars.
18:27L'Allemagne, les Allemands commencent à travailler pour eux-mêmes
18:31un mois ou deux avant les Français, etc.
18:33Et on voit que cette pente, malheureusement, est dure à descendre.
18:37– Alors, on est en train, à l'Assemblée nationale,
18:40de parler du budget 2026 et du PLFSS,
18:45le projet de loi sur la sécurité sociale.
18:48Ce système a un déficit en 2024 de 15 milliards d'euros.
18:53La Cour des comptes a de nouveau refusé, cette année,
18:56de certifier les comptes de la branche famille,
19:00après avoir un découvert, un trou de 6,3 milliards d'euros.
19:04Est-ce que les allocations pourraient cesser d'être versées
19:08dans un système avec 15 milliards d'euros de déficit ?
19:13– Il va augmenter, ça risque d'être encore plus l'année prochaine.
19:19Écoutez, à un moment, il va falloir couper un petit peu, oui.
19:22On voit qu'il y a beaucoup d'accolocations qui choquent un nombre de Français.
19:27Il y a des choses assez choquantes.
19:29Donc, il va falloir regarder ça de très près.
19:30Après, on commence à parler, il y a une petite musique qui arrive
19:34d'un projet de plafonnement des cotisations, des allocations sociales.
19:40Le but du jeu, c'est que ce soit toujours le travail qui paye
19:42et qu'il faut encourager le travail.
19:44Et comme on le sait tous, nous, on a tous des exemples,
19:46on a tous entendu parler de personnes qui vivent des subsides locales
19:51ou des subsides de l'État et qui s'en tirent mieux que quelqu'un
19:54qui va faire ses 35 heures ou ses 40 heures, voire même ses 45 heures.
19:57Donc, là, ça ne va pas, non ?
19:59– Est-ce que vous vous penchez, j'imagine que vous le faites,
20:02Jean-Baptiste Léon, sur la fraude ?
20:04Je sais que le magistrat Charles Pratt avait fait tout un travail là-dessus.
20:08Est-ce qu'on a connaissance en France de la fraude sociale ?
20:12– Alors, c'est intéressant ce que vous dites parce que,
20:14contre, il m'a associé à travailler sur ces sujets il y a déjà près de 15-20 ans
20:19et c'était extrêmement difficile d'avoir des chiffres.
20:21Charles Pratt a enfoncé un coin avec ses deux livres sur le sujet
20:25et il était dans une estimation de fraude sociale autour de 45-50 milliards d'euros par an.
20:32Il y a eu depuis un très bon rapport qui a été piloté,
20:35une très bonne commission d'enquête qui a été pilotée par Patrick Hetzel,
20:38qui est député et qui a été, quelques mois,
20:41ministre d'Anseignement supérieur de M. Barnier.
20:45Et lui, dans ses travaux, il donnait une fourchette de 15 à 45 milliards par an.
20:49– Le coût de la fraude sociale par an.
20:51– Mais c'est très difficile d'avoir les chiffres
20:53parce qu'encore une fois, on est face à une certaine opacité de l'administration.
20:57Et il y a deux ans, à l'époque où Gabriel Attal était ministre des Comptes publics,
21:02il a fait un peu bouger les choses, il faut le reconnaître, il a fait bouger les choses.
21:05Et enfin, on a eu une première estimation venant de l'État.
21:09Donc l'État a estimé que le coût, et c'est une estimation, l'État le dit,
21:12on n'est pas sûr du truc, c'est sans doute plus,
21:14mais nous, on estime que c'est 13 milliards.
21:16Et sur ces 13 milliards de fraude sociale est estimée,
21:18il y a 2,1 milliards qui ont été véritablement identifiés comme étant des fraudes.
21:25Et sur 2,1 milliards identifiés, les structures sociales n'ont pu en récupérer que 600 millions.
21:30C'est dire qu'il y a un delta énorme entre ce qu'on estime,
21:32et qui est encore une fois une sous-estimation, et ce qu'on récupère au bout.
21:36Donc il y a beaucoup de boulot à faire là-dessus.
21:39Nos organismes sociaux rentrent dans une nouvelle logique,
21:42parce qu'on voit quand même qu'il y a des progrès.
21:43Et donc cette notion de l'argent magique et de l'argent public qui est gaspillé,
21:49on voit qu'il y a une prise de conscience maintenant chez les agents.
21:52Après, c'est à la haute administration, au directeur de ces administrations sociales,
21:56de faire bouger les choses.
21:57Et beaucoup d'entre eux sont rétifs, parfois pour des raisons idéologiques.
22:01Et il est certain qu'on manque beaucoup d'agents de contrôle,
22:04notamment dans les CAF.
22:06Et là, il y a beaucoup de boulot à faire.
22:08– Alors qui dit dépenses publiques, dit recettes, dit impôts.
22:13On a, nous, la France, le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé du monde,
22:19je crois, avec 45% de prélèvement obligatoire.
22:23Comment ça se répartit, la fiscalité en France ?
22:26Qui la paye ?
22:27– Tout le monde.
22:28En fait, on est tous contribuables.
22:29C'est le nom de la revue de Contribuables Associés,
22:31tous contribuables, parce que du berceau au tombeau,
22:34de l'enfant de 4-5 ans à qui les parents ont donné une petite pièce
22:39pour s'acheter des bonbons à la boulangerie,
22:41le gamin, il va payer de la TVA sur ses bonbons.
22:44Vous voulez acheter un appartement, les impôts, le fiscais là.
22:48– On a des Français qui nous disent, moi, je paye des impôts,
22:50et d'autres qui disent, moi, je ne paye pas d'impôts.
22:52De quoi ils parlent ?
22:53– On a tendance à se focaliser sur l'impôt sur le revenu.
22:55– Oui, c'est ça.
22:55– Moins de la moitié des foyers fiscaux payent l'impôt sur le revenu,
22:59ce n'est sans doute pas une bonne chose.
23:00Mais non, après, oui, on en paye tous, par exemple, par la TVA.
23:04La TVA, c'est la première source de financement,
23:07le premier bloc de recettes de l'État.
23:11Et oui, on est tous contribuables, certains plus que d'autres, évidemment.
23:14– Et jusque dans la tombe, par exemple ?
23:15– Par les fameux droits de succession.
23:17– Même quand vous êtes morts, vous payez, voilà, exactement.
23:19– Vos héritiers vont le payer.
23:21– Sauf en Corse, où là, je crois qu'il y a un résiline d'exception,
23:27on ne va pas tirer sur nos amis corses.
23:30C'est vrai que, d'ailleurs, M. Cahuzac avait été tenté
23:33de rétablir les impôts de succession en Corse,
23:35et en allant sur place, il avait compris que ce n'était pas une bonne idée.
23:38– Il faut savoir que dans l'OCDE, la France,
23:40l'OCDE, c'est le club des pays riches, entre guillemets,
23:43et il y a une trentaine de pays,
23:46et il y a beaucoup de pays de l'OCDE qui ont supprimé,
23:48ces dernières années, vous le dites, 20, 30 ans,
23:50qui ont supprimé les impôts sur les successions.
23:54Donc, je pense souvent, beaucoup même disent,
23:57non, il faut les maintenir, parce que, voilà.
23:59Moi, je pense que ce serait un symbole très, très fort
24:01que de les supprimer, parce que c'est un impôt sur la mort,
24:04tout simplement, un impôt sur la mort.
24:06Alors, certes, certains vous diront,
24:07oui, ces impôts de succession, il n'y a pas grand monde qui les paye,
24:10parce que c'est au-dessus d'un certain montant
24:11qu'on commence à les payer,
24:13mais d'un point de vue symbole, ce serait très fort.
24:16Et puis, on le sait, gouverner,
24:19c'est parfois qu'une histoire de symbole,
24:21mais ce serait un signal positif envoyé aux Français.
24:24Mais il y a tellement d'autres réformes à faire sur la fiscalité
24:26que celle-ci pourrait paraître marginale.
24:30En gros, les impôts de succession et les donations,
24:32ça apporte 15 milliards à l'État,
24:33ce qui est beaucoup, mais ce qui est à la fois peu
24:35par rapport à d'autres rentrées fiscales.
24:38– Alors, ATVL, on connaît l'association Contribuables Associés
24:41depuis des années.
24:43Moi-même, personnellement,
24:44j'ai été assez proche de cette association,
24:47et je sais qu'on insiste beaucoup sur tout ce qui est agences d'État
24:52et comités dits théodules, comme le disait le général de Gaulle.
24:57Est-ce qu'on sait aussi à combien se chiffre le coût
25:01de toutes ces organisations qui font partie de la fonction publique ?
25:06– Oui, je le chiffre dans cet ouvrage.
25:10Alors, les comités théodules et les agences,
25:12on va dire, ils ne boxent pas dans la même catégorie.
25:15Les comités théodules, c'est en gros ces commissions qu'on crée
25:18pour statifier, réfléchir sur un sujet.
25:22– C'est quelques dizaines de milliers,
25:24quelques centaines de milliers.
25:25– Non, c'est plus de 30 millions par an quand même.
25:27– Oui, mais ça peut être une organisation qui touche…
25:31– 10 000, 15 000 euros, c'est des commissions qui vont se réunir
25:34plusieurs fois ou pas du tout, certaines ne se réunissent jamais à Paris
25:38et il y en a toutes sortes, je vous le dis, il y en a plus de 300 en tout
25:42et sur tous les sujets, sur tous les sujets
25:44et certaines sont franchement inutiles parce qu'elles doublonnent
25:47avec déjà des administrations qui existent.
25:49Donc, bon, cette histoire a duré depuis longtemps.
25:52Alors cela dit, il y a encore 20 ans, il y avait plus de 700 comités théodules,
25:57donc maintenant on est aux alentours de 300, 320.
26:00L'année dernière, on a réussi à en supprimer 10.
26:02Donc, petit, petit, ça avance.
26:03Et les agences après elles, les agences, c'est encore un autre sujet.
26:07C'est comme quelque part si l'État, c'était les doublonnés lui-même.
26:16– Les organismes divers d'administration centrale, les ODAC.
26:20– Oui, alors pareil, là, il y en a partout.
26:23Elles sont très nombreuses, ces agences, certaines sans doute utiles.
26:26– Ça, c'est 100 milliards par an, vous l'expliquez.
26:28Et en plus, à côté de tout cela, il y a le recours à des cabinets de conseil.
26:34Donc, ils sont hors de la sphère de la fonction publique et qui, comme McKinsey,
26:39sont capables de demander des chèques très, très importants.
26:43On l'avait vu à une commission des finances du Parlement.
26:46– Tout à fait. Donc, on a un État qui est hypertrophié, suradministré.
26:48On a créé des agences dont l'objectif était, quelque part, de libérer l'État
26:54et, en gros, de créer des agences spéciales et efficaces.
26:57Certaines le sont, d'autres le sont beaucoup moins.
27:00Par exemple, l'ADEME, qui est l'agence de la transition écologique.
27:03Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais l'année dernière,
27:04l'ADEME a fait des grandes campagnes de communication
27:06pour expliquer aux Français comment on leur avait leur slip.
27:08Est-ce qu'on paye 4-5 milliards d'euros en financière à la hauteur de 4-5 milliards d'euros
27:13l'ADEME pour se dire en dessous ? Je ne crois pas.
27:14Il y a eu les ARS aussi, qui sont des agences de santé
27:17qui ne sont pas si vieilles que ça, dont on a vu le rôle cataclysmique
27:19pendant la crise Covid. Elles ont été incapables de rien faire.
27:22D'un point de vue logistique, qui a sorti les masques,
27:25qui a sorti les matériels nécessaires pour soigner les gens,
27:29ce sont les préfets.
27:30Les agences régionales de santé étaient à côté de la plaque.
27:33Et donc, on a créé ce type d'institution qui doublonne
27:37avec certains services déconcentrés de l'État.
27:40Ça se marche un peu sur les pieds.
27:41Et puis après, comme vous le dites, on a cette fonction publique
27:45qui est importante, qui est compétente,
27:48on voit qu'elle a aussi recours à des conseils externes.
27:52Alors on se demande, mais à quoi ils servent ?
27:53À quoi servent-ils ?
27:54Ces fonctionnaires, s'ils ne sont pas capables de gérer les problèmes.
27:58De conseiller l'État correctement.
27:59De conseiller l'État correctement.
28:01Et s'il y a un problème, si on a besoin de faire appel à l'extérieur,
28:05c'est qu'il y a un souci.
28:05Et je pense que sur les…
28:08Il y avait beaucoup de recours à ces cabinets de conseil
28:11qui étaient effectivement super férilatoires
28:13et dont on aurait pu se passer.
28:15Mais après, quand on regarde un peu plus près,
28:17il y a un milliard qui a été dépensé pour les services informatiques.
28:20C'est-à-dire que l'État gère mal ses services informatiques.
28:23Ce que je serais prêt à croire,
28:24quand on voit des exemples de logiciels qui ont été créés,
28:27par exemple le logiciel SIREN,
28:29qui est un logiciel de ressources humaines de l'éducation nationale.
28:33Alors SIREN, on sait depuis longtemps,
28:35depuis Ulysse et l'Odyssée,
28:37qu'il ne faut s'en méfier les SIREN.
28:38Et ce logiciel qui a été créé en 2007 a été mis en place jusqu'en 2017.
28:46Il a coûté 400 millions d'euros.
28:48Il y a plus d'un million d'agents à l'éducation nationale.
28:51En 10 ans, il n'y a seulement que 18 000 agents.
28:542% des agents qui ont été intégrés à ce logiciel de ressources humaines.
28:58Et la chose allait tellement loin que…
29:00C'est en 2018, quand Jean-Michel Banquer est arrivé à la tête de l'éducation nationale,
29:03il a dit on stoppe ça, 400 millions, c'est pas possible.
29:05Donc ils ont créé un autre, dans lequel sont intégrés les agents.
29:09Mais jusqu'à ce mois-ci, en novembre 2015,
29:12donc plus de 15 ans après la création du logiciel,
29:14il y avait encore des agents qui étaient du logiciel SIREN
29:16et qui sont basculés aujourd'hui dans le nouveau logiciel.
29:18C'est dire si la gestion informatique de l'État a pu poser problème
29:24et pose peut-être encore problème,
29:26d'où le recours parfois sans doute utile de certains cabinets de conseil,
29:30sur les prestations informatiques en tout cas.
29:31– Alors tout en haut de la pyramide de notre État, il y a l'Élysée
29:35et ce que vous appelez le coût du prestige de la France.
29:39Est-ce qu'on sait comment le président Macron gère le budget
29:43qui est chaque année dévolu à son palais, le palais de l'Élysée ?
29:46– Alors c'est à peu près, on est aux alentours de…
29:48si je ne dis pas de bêtises, je n'ai pas tous les chiffres en tête,
29:50mais aux alentours de 120 millions d'euros pour le budget de l'Élysée.
29:53On le sait comment ? On le sait depuis 2008,
29:56parce que c'est Nicolas Sarkozy qui le premier avait demandé à la Cour des comptes
30:01qu'il y ait une auscultation des comptes de l'Élysée,
30:03ce qui est une très bonne chose.
30:04– Un audit, oui.
30:04– Oui, donc on l'a tous les ans en Régional Histoire au mois de juillet,
30:07qui permet effectivement de voir où passe l'argent.
30:09Donc j'ai fait une infographie dans cet ouvrage
30:13qui explique un petit peu où vont les sous de l'Élysée.
30:17Ce qui coûte cher souvent, c'est sur les voyages,
30:20les voyages internationaux par exemple.
30:21Surtout il y a deux ans, il y a eu un problème,
30:23c'est-à-dire que le président n'y est pour rien, je pense,
30:26mais il y a un voyage qui était prévu en Allemagne
30:28qui a été annulé du jour au lendemain.
30:30Et donc quand le président se déplace, il y a toute une cohorte,
30:34il y a des mesures de sécurité, il y a un autre avion, etc.
30:36Il y a des logements qui ont été pris sur place pour différents personnels.
30:40Quand on annule comme ça à l'Élysée un voyage du jour au lendemain,
30:43ça coûte plus de 500 000 euros aux contribuables.
30:44On sait que le général de Gaulle, en son temps, payait lui-même
30:47les factures EDF de l'Élysée.
30:51Aujourd'hui, on sait que le président Macron…
30:53Il paye ses impôts.
30:55D'accord.
30:55Il paye ses impôts.
30:56Personnellement ? Sur ses deniers personnels ?
30:58Oui, oui.
31:00Et c'est dit d'ailleurs dans ce rapport de la Cour des comptes,
31:03quand par exemple le couple Macron va faire un déplacement privé
31:07lié via les avions de la République,
31:10ils vont rembourser derrière.
31:11Pareil pour des activités sportives ou toutes sortes d'activités personnelles.
31:15C'est avancé par l'État, mais le couple Macron rembourse derrière via facture.
31:20Alors, on sait aussi que certains hauts fonctionnaires de la fonction publique
31:24touchent plus que le président lui-même,
31:27sont logés à l'œil dans des appartements de fonction.
31:30C'est ce que vous appelez la République des copains.
31:32Ça veut dire quoi, ça ?
31:34La République des copains et des coquins, disaient certains.
31:37Un président de la République, il touche 16 000 euros brut par mois.
31:39C'est comme le Premier ministre, c'est pareil.
31:42Effectivement, les plus hauts fonctionnaires de l'État,
31:45on ne sait pas trop où.
31:47On pense qu'ils sont 200 à 600.
31:48Là, c'est vraiment la très haute fonction publique.
31:52C'est vraiment le haut du panier.
31:53Ils sont 200 à 600 à toucher plus que le président de la République.
31:57Alors, leur salaire, ça peut dépasser.
31:59Pareil, il y a un graphique qui explique cela dans l'ouvrage.
32:02Ça peut dépasser en général.
32:03Ça dépasse, en tout cas, les 10 plus hauts salaires par ministère,
32:06ça dépasse les 20 000 euros.
32:08On ne peut pas être choqué par les montants.
32:11Pareil, je fais un ratio avec ce que touche le français moyen, par exemple.
32:15Donc, les montants sont importants.
32:17On peut le voir aussi autrement.
32:19C'est qu'on a besoin de ces gens-là.
32:20Encore une fois, on a des gens qui sont très, très bien formés dans la haute administration,
32:23qui sont extrêmement compétents.
32:24Et que leur travail, qui pour certains est véritablement considérable,
32:29mérite ce type de salaire.
32:30C'est d'autant plus une bonne chose que ça permet de les fixer et d'éviter qu'ils aillent dans le privé.
32:34Ou du moins, déjà, je pense que la classe politique est très dégarnie.
32:38Gardons nos bons hauts fonctionnaires.
32:40Après, quand je parle de la République des copains, c'est plutôt cet entre-soi qui est choquant.
32:45Cet entre-soi, justement, dans ce que certains appellent la nouvelle noblesse d'État,
32:49ou cette caste qui va se servir elle-même,
32:52au lieu de servir les intérêts de la France et des Français.
32:55Qui est capable de multiplier les conflits d'intérêts, les passages du public au privé, aller-retour.
33:00Voilà, ou des nominations à droite, à gauche, comme on a entendu parler cet été, par exemple,
33:05avec une ancienne ministre de l'Éducation.
33:07Alors, le président Sarkozy avait, pendant son mandat, tenté, en tout cas, il l'avait réussi,
33:13de baisser le nombre de fonctionnaires dans la fonction publique d'État.
33:17Exactement, dans la fonction.
33:18La fonction publique territoriale et puis hospitalière.
33:21Donc, est-ce qu'on connaît l'évolution de ces effectifs de la fonction publique d'État sous Emmanuel Macron ?
33:29Emmanuel Macron, dans sa campagne de 2017,
33:32promettait de baisser les effectifs de l'ensemble de la fonction publique de 120 000 effectifs.
33:40De mémoire, sur ces 120 000, 50 000 concernaient la fonction publique d'État.
33:45Force est de constater qu'aujourd'hui, cette même fonction publique a augmenté, selon les estimations,
33:52de plus de 150 000, voire jusqu'à 180 000 agents publics.
33:56Donc, on peut dire que si des efforts ont été faits, on ne les voit pas beaucoup.
34:00Ce qui a le plus exposé dans la fonction publique, en gros, aujourd'hui, il y a 5,8 millions agents publics.
34:06Le terme agent public est important, parce que dans l'agent public,
34:10l'agent public ne veut pas dire fonctionnaire.
34:13Tous les agents publics ne sont pas fonctionnaires. Certains sont contractuels, etc.
34:16Tu enlèves du droit privé, oui.
34:18Et il y en a de plus en plus, d'ailleurs.
34:20Et force est de constater, depuis 25 ans, d'abord une statistique générale, entre guillemets,
34:24donc en 25 ans, la population de la fonction publique a plus augmenté
34:29que le nombre de salariés en France, en 25 ans,
34:32et plus que la population française dans son ensemble.
34:35Donc, on voit qu'il y a eu un phénomène vraiment de...
34:38On n'a pas du tout dégraissé le mammouth, quoi.
34:40Absolument pas.
34:41Comme le disait Claude Allègre.
34:42Oui. Et il y a une formule que j'aime bien, qui est celle de l'entrepreneur Xavier Fontanet,
34:47qui dit que la France est un pur sang, mais que ce pur sang a un jockey obèse.
34:52Et ce jockey obèse, c'est l'État, et force de constater qu'il est de plus en plus.
34:57Depuis les lois de décentralisation, il y a eu 800 000 postes
34:59qui ont été créés dans les collectivités territoriales,
35:02donc depuis 1980, 1982.
35:04Là, vous dénoncez carrément le clientélisme de ces élus
35:08qui tiennent le département, la région, l'intercommunalité, la commune.
35:12Oui, oui.
35:13Avec des doublons à tous les étages.
35:15De partout, et puis avec l'État...
35:18Vous savez, c'est les fameux panneaux qu'on envoie des travaux,
35:19on voit que tout le monde met un petit peu de soi.
35:21Donc, ça va de l'Union européenne jusqu'à la commune.
35:23Et donc, ça, c'est... Pourquoi pas ?
35:25Mais tous les services, de tout en haut jusqu'à tout en bas,
35:30font tous un peu la même chose.
35:31Et donc, ça a un coût, une dilution des responsabilités
35:34qui est considérable.
35:36Il y a eu un très, très bon rapport qui a été piloté
35:37par l'actuel maire de Cherville-Ville-Mézières, dans les Ardennes,
35:42Boris Ravignon, qui a regardé, entre guillemets,
35:45comment ce fatras, ce fatras entre l'État,
35:48les relations entre les collectivités locales fonctionnaient.
35:52Et combien ça coûtait ?
35:54Il dit même qu'il donne un chiffre.
35:57Il dit, ce chiffre est sous-estimé,
35:59parce que je n'ai pas pu aller jusqu'au tréfonds, justement,
36:01de ce qu'on parlait tout à l'heure, du coût des agences
36:03qui travaillent au niveau local ou de ces services déconcentrés.
36:06Donc, il a regardé, en gros, de l'État jusqu'à la commune,
36:09en passant par la région, le département,
36:12les intercommunalités qui coûtent très cher.
36:14Et lui, il dit, ce fatras, ce millefeuille territorial,
36:19il y a un auteur qui s'appelle, un essayiste,
36:23qui s'appelle Valentin, qui est même un ancien haut fonctionnaire,
36:28Valentin, c'est son nom de famille, je ne retrouve pas son prénom,
36:30qui a appelé ça, il dit, non, ce n'est plus un millefeuille territorial,
36:33tellement c'est compliqué, c'est un plat de spaghettis.
36:34Parce que là, il y a des tuyaux, tellement ça se recoupe, etc.
36:37Et donc, coût de ce plat de spaghettis, de ce millefeuille territorial,
36:40estimation basse, 7,5 milliards d'euros par an, par an.
36:44Ça coûte beaucoup aux collectivités locales, ça coûte beaucoup à l'État.
36:48Pourquoi ? Parce qu'il y a des services qui vont aller voir d'autres services,
36:51etc., pour tel ou tel projet.
36:53Rien que pour, au niveau de Paris, au niveau de l'État,
36:56il y a plus de 20 000 fonctionnaires qui pilotent les collectivités locales.
37:00Et donc, il y a des tuyaux dans tous les sens.
37:02Ça monte, ça descend, ça va droite à gauche.
37:03Pour, au final, en fait, une décentralisation ratée.
37:06La décentralisation dont se vante Jacques Attali, à chaque fois qu'il est,
37:10lorsqu'il était à l'Élysée avec François Mitterrand.
37:12Exactement. Alors, le projet était très beau en soi.
37:15Je pense qu'on constate aujourd'hui, ou l'ensemble des Français peuvent constater,
37:18que ce n'est pas mieux aujourd'hui, avant, dans les régions ou dans les départements.
37:22Parce que cette décentralisation, elle a été mal faite, quelque part.
37:25Je crois que l'État n'a pas voulu faire confiance, en fait, aux agents locaux,
37:28à tort ou à raison.
37:29Ce qui fait qu'aujourd'hui, nos acteurs locaux, nos collectivités locales,
37:35sont très, très peu autonomes dans leurs décisions, et surtout dans leur financement.
37:38Quand on regarde les régions et les départements,
37:42près de 80% des financements des régions et des départements proviennent de l'État.
37:48Donc, ils n'ont aucune autonomie décisionnelle.
37:51Et en plus, on leur a retiré la taxe d'habitation.
37:53Voilà, pour les communes, c'est un manque à gagner.
37:55Alors, maintenant, c'est compensé par de la TVA, mais pareil, ça descend de tout en haut.
37:58Donc, les élus locaux disent, un maire dit, je ne peux plus prendre des décisions, je suis bloqué.
38:02Et après, il n'empêche que dans ce millefeuille territorial,
38:05il y aura toujours ce problème de strates, et qu'à un moment, il va falloir savoir couper aussi.
38:08Alors, sur la gestion, cette fois, de l'argent public par l'État,
38:13vous tirez spécialement sur deux énormes structures d'État,
38:19l'éducation nationale et l'hôpital.
38:22Vous citez ce professeur d'urologie à l'hôpital Cochin à Paris, lui qui parle…
38:26– Michael Perromore, oui.
38:27– Qui parle carrément de système soviétisé.
38:30Alors, qu'est-ce qui se passe dans ces deux grandes structures,
38:33hôpital, éducation nationale ?
38:35– L'hôpital, c'est… je veux dire, le syndrome est presque le même.
38:38À l'hôpital, ce qui se passe, c'est ce qui explique très très bien Michael Perromore,
38:41un ouvrage que je conseille sur le sujet, c'est qu'on est face à une suradministration
38:47et que l'hôpital, les hôpitaux ont été dépossédés quelque part,
38:53au sens où pendant très très longtemps, et c'est vrai que je pense qu'on peut le dire,
38:55qu'on avait vraiment le meilleur système de santé au monde jusqu'à encore 20-30 ans.
38:59Eh bien, ce qui s'est passé, c'est que ce sont les bureaucrates,
39:01ce sont les gestionnaires, à la petite semaine entre guillemets,
39:04parce que ces gens-là, il faut regarder au long terme,
39:07ont pris la main sur l'hôpital au détriment des soignants.
39:10Et tous, soignants, soignés, on en paye les conséquences.
39:15C'est ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy avec sa fameuse RGPP,
39:18avec sa tarification à l'acte, et puis des années avant,
39:22sous le gouvernement Jospin, avec les 35 heures.
39:25Voilà, il faut se méfier des fausses bonnes idées,
39:28comme était la tarification à l'acte, dont le but était en gros…
39:31Parce qu'avant, en gros, chaque hôpital avait son portefeuille,
39:33son financement, et il agissait comme il entendait.
39:36La tarification à l'acte, comme le terme le dit, vous êtes payé à l'acte,
39:39c'est ce qui fait que ça fait exploser, en fait, le volume d'actes,
39:42et ça a aussi créé une bureaucratie hallucinante,
39:46ce que disent certains acteurs du terrain,
39:49dont Michael Perromore.
39:50Et aujourd'hui, beaucoup dans les services se disent,
39:52mince, nous, on est là pour soigner,
39:54on passe notre temps à faire du reporting Excel.
39:56Et on le voit très bien, aujourd'hui, dans l'hôpital français,
39:5934% des personnels sont des personnels non-soignants,
40:03ce qui est 10 points au-dessus de la moyenne des autres pays de l'OCDE.
40:07Et dans l'éducation nationale, on est un peu face au même problème.
40:11On entend beaucoup à force syndicats ou force manifestants dans les rues dire,
40:16non, mais l'éducation n'a plus de moyens.
40:19C'est faux.
40:20On a de plus en plus de moyens et de moins en moins de résultats.
40:22Encore une fois, on a dans cette logique de dépenser à tout va
40:27sans vouloir évaluer où va l'argent.
40:29On le voit bien avec les évaluations PISA, etc.,
40:31qui ne sont pas non plus…
40:32qu'il faut prendre avec certaines passettes,
40:34comme je le dis dans l'ouvrage.
40:37Mais on assiste à une sur-bureaucratisation de l'éducation nationale.
40:43Et là aussi, avec une chaîne de commandement qui ne va pas.
40:47Un chef d'établissement n'a quasiment aucune autonomie de décision.
40:49C'est moins de 10% des décisions qu'il va prendre
40:52qui vont jouer sur le système éducatif dans son établissement,
40:56qui va pouvoir prendre lui-même.
40:57Tout est piloté de tout en haut.
41:00Et ça ne va pas.
41:01On est encore une fois, c'est très rigide, très hiérarchisé.
41:04Et on le voit, l'exemple contraire, c'est le privé qui fait beaucoup mieux,
41:09qui a de meilleurs résultats avec beaucoup moins de moyens.
41:11Terminons avec l'Union européenne,
41:13qui est elle-même au-dessus de l'État français.
41:16D'une certaine manière, la contribution française a encore augmenté cette année.
41:21Elle augmente depuis le départ des Britanniques avec leur Brexit.
41:25On est à 25 milliards d'euros d'argent donné par l'État français à l'Union européenne en 2025.
41:34Et quel est le retour sur l'investissement ?
41:36Il est moindre.
41:37Je mets des graphiques dans cet ouvrage.
41:39On voit qu'effectivement, la France donne plus qu'elle nous touche.
41:43Voilà, ça c'est clair.
41:44Contributeur net.
41:45Exactement.
41:46C'est le terme technique, entre guillemets.
41:48Et alors certains disent, effectivement, il est évoqué de plus en plus,
41:52cette possibilité ou cette volonté de renégocier
41:54ces sorties et ces entrées financières.
41:58Certains l'ont fait, d'autres pays l'ont fait.
42:00Pourquoi pas, on peut essayer.
42:01Mais là, encore une fois, comme je vous le disais tout à l'heure,
42:03c'est à nos chefs d'État et de gouvernement d'avoir la main et de mener ce combat.
42:10Alors on sait qu'il y a des solutions pour s'en sortir.
42:14C'est le cas de ce qu'a fait Georgia Meloni depuis qu'elle est arrivée au pouvoir en Italie.
42:19L'argentin, Ravier Mila, il avait fait le fait.
42:22Et puis c'était aussi le cas de Jean Chrétien au Canada dans les années 90.
42:27Comment ces gens-là ont-ils pris le taureau par les cornes ?
42:30Quelles ont été les grandes décisions qu'ils ont prises ?
42:33Pour l'Italie, je dirais que même les premières grandes décisions
42:36remontent à 30 ans en arrière, du temps de Berlusconi,
42:39où là aussi l'Italie a dû faire face à une crise financière importante.
42:44Et l'Italie, comme tous les pays que vous nous êtes cités,
42:46il y a également la Nouvelle-Zélande dans les années 80.
42:48En gros, on fait les réformes au moment où ils étaient dos au mur.
42:51Il n'y a qu'un pays qui a fait des réformes importantes,
42:53notamment sur son marché du travail, sans avoir le dos au mur,
42:56c'est l'Allemagne par exemple, ou il y a la Suisse également.
42:59Mais l'Italie, par exemple, il y a déjà 30 ans, dès les années 90,
43:03au milieu des années 90, à réformer sa fonction publique.
43:06C'est-à-dire que l'Italie réserve aujourd'hui le statut d'agent public
43:10uniquement aux fonctions et aux missions régaliennes de l'État.
43:13Donc policiers, défenses, magistrats…
43:16Le statut de la fonction publique, c'est par exemple ce qui est interdit
43:19à un État de virer, de licencier un fonctionnaire ?
43:22Je vous donne des chiffres, je crois, édifiants dans cet ouvrage.
43:25Comparativement, en gros, le licenciement, quel est le taux de licenciement,
43:29le nombre de fonctionnaires licenciés pour faute grave,
43:32face au nombre de licenciements dans le privé.
43:34Les chiffres sont édifiants.
43:35Donc effectivement, oui, ça permettrait une plus grande souplesse d'action.
43:39Et aujourd'hui, l'Italie a mené, il y a déjà plus de 30 ans, cette réforme,
43:42comme les Canadiens ont mené aussi des réformes drastiques,
43:45avec une suppression vraiment très très importante d'agents publics,
43:49et un regroupement pour une plus grande efficacité des travaux de l'État.
43:55Après, le but du jeu, ce n'est pas sabrer ou taper la fonction publique
43:58pour taper la fonction publique.
43:59Le but du jeu, c'est qu'elle redevienne vraiment, véritablement efficace.
44:03J'ai même tendance à penser, comme un certain nombre d'autres,
44:07que si ça ne va pas bien, c'est parce que certains de nos agents,
44:10ceux qui le méritent, ne sont pas assez bien payés.
44:14À l'hôpital, on le sait, à l'éducation nationale, on le sait.
44:17Il y a la police. Et ce qui est intéressant, je l'ai dit dans son ouvrage,
44:21c'est qu'il faut écouter les agents publics, qui sont auteurs de réformes eux-mêmes,
44:25qui sont prêts à des réformes importantes, et notamment prendre en considération le mérite.
44:30Est-ce que l'organisation de la Ve République est quelque part responsable
44:35de la catastrophe dans laquelle on est aujourd'hui ?
44:38– Je pense, oui, la Ve et peut-être les précédentes républiques aussi.
44:42Certaines, en tout cas, nous sommes en manque de contre-pouvoir en France.
44:47On est vraiment face à un État qui s'immisce beaucoup dans nos vies.
44:50On en tire des bénéfices aussi, parce que l'État-providence,
44:52chacun d'entre nous, il ne faut pas s'en cacher,
44:55on en bénéficie d'une façon ou d'une autre.
44:57– Mais force est de constater que cette importance de l'État
45:04dans la vie quotidienne, maintenant, étouffe les initiatives
45:08de façon considérable.
45:10On parlait tout à l'heure du concernement des Français à l'impôt,
45:12ils n'en peuvent plus parce qu'ils voient les services publics qui s'effondrent.
45:16Et donc, pardon, quelle était votre question ?
45:20– La limite de la Ve République, l'origine de nos problèmes liés à cette structure constitutionnelle ?
45:25– Je pense qu'on manque de contre-pouvoir, oui.
45:27– On manque de contre-pouvoir naturel, entre guillemets,
45:29que sont les familles, les associations, etc.
45:32Même les syndicats, les syndicats, beaucoup font du bon boulot.
45:35Tant qu'ils ne font pas de la politique, les syndicats sont nécessaires.
45:37C'est même très inquiétant de voir que les syndicats ont si peu d'adhérents en France,
45:41alors que dans d'autres pays, ils paient de la forme.
45:44Pourquoi ? Parce que ces syndicats font de la politique
45:46et parce qu'ils sont financés par l'argent public,
45:47donc ils n'ont plus, quelque part, besoin d'aller recruter des adhérents.
45:51Donc ces contre-pouvoirs-là, puis il y a un contre-pouvoir qui est important aussi,
45:54on en parlait un petit peu tout à l'heure, qui est le Parlement.
45:56Le Parlement est là pour voter la loi, mais il est là aussi pour surveiller l'exécutif
46:00et examiner le budget.
46:01Et encore une fois, de ce point de vue-là, ce contre-pouvoir est mal exercé.
46:05C'est dans ce sens-là que je fais des propositions de réforme
46:07pour une meilleure auscultation, un meilleur examen des dépenses de l'État par le Parlement.
46:12– Le livre noir de l'argent public signé Jean-Baptiste Léon de Contribuables Associés,
46:17je rappelle l'association qui ne bénéficie pas de subventions publiques d'ailleurs,
46:22puisque vous tirez aussi sur toutes ces subventions qui sont attribuées
46:27à des associations souvent politiques et qui n'ont rien à voir
46:30avec ce que devrait être un impôt normal.
46:35Donc voilà, le livre noir de l'argent public,
46:38« Les secrets d'un État en faillite ».
46:40Merci à vous, Jean-Baptiste Léon, d'avoir accepté notre invitation.
46:45Dans un instant, vous pouvez suivre la chronique économique et financière
46:49de Philippe Béchade.
46:50Et quand on est, on se retrouve la semaine prochaine.
46:52Merci à tous de nous avoir suivis.
46:54À la semaine prochaine, salut.
46:55Bonjour et bienvenue pour ce rendez-vous hebdomadaire d'analyse
47:21de l'actualité économique et géopolitique en mode affranchi.
47:26Je salue tous les abonnés de TV Liberté pour cet épisode que je vais s'intituler
47:30« Chroniques d'un monde factice ».
47:35Factice, eh bien comme les contes de la nation en 2023 et 2024,
47:42grâce à une révélation de Bruno Le Maire lors de son interview par une des journalistes
47:54les plus macronistes du paysage audiovisuel français, c'est-à-dire C'est dans l'air,
48:02eh bien Bruno Le Maire a quelque part réglé ses comptes avec Emmanuel Macron
48:05en révélant que lui, il avait averti à plusieurs reprises et même écrit une lettre au président
48:12pour le mettre en garde contre la dérive des comptes publics.
48:17La France qui s'enfonçait dans les déficits et la non-croissance.
48:23Mais l'Élysée a décidé d'ignorer ses mises en garde et de valider des hypothèses budgétaires
48:31et notamment de recettes complètement fantaisistes.
48:34Alors je vous en ai déjà parlé à de nombreuses reprises.
48:36Mais bon, maintenant que l'ex-ministre de l'Économie a fait ses révélations,
48:42eh bien on peut réellement dire que le sort des élections européennes de 2024
48:50aurait été tout à fait différent si les Français avaient connu l'état de nos finances,
48:59la dérive des déficits.
49:03Mais ça, c'est rien à côté de ce qui nous serait arrivé
49:07si nos créanciers, eux, avaient eu effectivement des estimations réalistes
49:15de l'état de nos finances.
49:17Nous aurions certainement écopé de une ou deux dégradations
49:20avant les élections européennes,
49:22ce qui aurait été dévastateur pour la Macronie.
49:26Les comptes étaient donc factices,
49:30des hypothèses de recettes complètement surévaluées,
49:34irréalisables.
49:36Et pour éviter que nos élus jettent un élal-dent,
49:41creusent un pot, creusent un peu,
49:43eh bien tout avait été adopté, vous vous en souvenez,
49:47par Elisabeth Borne,
49:49à coup de 49-3, 2023-2024,
49:53des comptes faux, des déficits qui explosent,
49:58et les Français à qui on tente de faire croire que tout va bien,
50:02et qui quelque part, pour beaucoup d'entre eux,
50:05ont voté en fonction de cette illusion.
50:10Illusion également, peut-être,
50:11avec cette croissance inespérée de 0,5% au troisième trimestre 2025,
50:20alors que pourtant, on bat des records de dépôts de bilan.
50:24Alors là, il faut que je vous explique un petit peu,
50:25il y a un petit effet de calendrier,
50:28avec des livraisons d'Airbus plus nombreuses
50:34qu'au trimestre précédent.
50:37On ne va pas se plaindre, évidemment,
50:39mais Airbus, ce n'est pas la France,
50:43ce n'est pas le génie de l'Elysée ou de Bercy,
50:47qui ont abouti à ce que l'on livre plus d'Airbus
50:51que lors des trimestres précédents.
50:54L'Airbus, c'est une création européenne,
50:57tout le monde y participe,
50:59l'Angleterre, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal.
51:03Bon, autrement dit, les exportations d'Airbus,
51:07ça fait du bien à tout le monde.
51:09Et aux Espagnols, eh bien, eux,
51:10ils sont les champions de la croissance en Europe,
51:13tandis que les Allemands sont, pour l'instant,
51:15les derniers de la classe avec pas de croissance.
51:18Alors évidemment, l'Elysée, immédiatement,
51:21en profite pour dire,
51:22regardez, la France, on est bien meilleure que l'Allemagne.
51:24Bon, l'Allemagne n'a peut-être pas que des vertus,
51:30de quand même lui reconnaître,
51:32d'avoir fait le nécessaire pour faire libérer Gouelm-Samsal,
51:36ce que l'Elysée n'était pas parvenue à faire.
51:40Je referme cette petite parenthèse.
51:42Donc la croissance de 0,5 au troisième trimestre,
51:46bien, elle existe certes,
51:48mais on verra si au quatrième,
51:50on arrive à maintenir le cap.
51:51Alors la Banque de France, elle, semble penser que oui,
51:55et qu'on s'en va vers 0,7% de croissance à fin 2025,
52:00ce qui serait, on va dire, un scénario heureux,
52:03parce que ça éviterait effectivement
52:04que les prévisions de déficit 2025
52:08ne soient prises trop fortement en défaut.
52:13Et pour 2026, on anticipe plus 0,9.
52:18Alors là, il va falloir vraiment qu'il se produise un petit miracle
52:22pour qu'avec les coûts d'énergie que l'on connaît,
52:25l'accroissement de la fiscalité,
52:28eh bien, on parvienne à accélérer la croissance
52:32avec peut-être 70 000 entreprises
52:36qui auront déposé le bilan d'ici la fin de l'année,
52:38ce qui nous fera probablement 250 000 à 300 000 chômeurs de plus.
52:43Mais voilà, je vous parle d'un monde factice,
52:45c'est celui où on peut effectivement bidouiller les chiffres.
52:48Et pour ceux qui se retrouvent au chômage,
52:51eh bien, en les convertissant en personnes
52:54suivant une formation, un stage de reconversion,
52:58eh bien, ça évite de les faire apparaître comme chômeurs
53:01immédiatement dès qu'ils reçoivent leur solde de tout compte.
53:07Mais un monde factice, ce n'est pas l'apanage de la France
53:13puisqu'aux États-Unis, on commence à découvrir
53:16que l'IA mania repose d'abord sur des hypothèses
53:21de croissance complètement surestimées
53:23et sur des profits qui sont probablement eux aussi
53:28quelque part un peu bidouillés
53:31en modifiant les règles d'amortissement
53:34sur ces investissements colossaux qui sont réalisés
53:37pour construire des data centers,
53:40entretenir des équipes de recherche
53:42dans l'intelligence générative.
53:44Et il faut également faire venir de l'énergie
53:48qui aux États-Unis va revenir de plus en plus chère
53:50parce qu'on s'aperçoit que si on veut tenir
53:54les hypothèses de croissance à l'horizon 2028,
53:58c'est-à-dire d'ici trois ans, il faudrait construire
54:01l'équivalent de 25 EPR aux États-Unis.
54:05Et sachant qu'un EPR, ça sort de terre en cinq, six ans
54:09et que ce n'est généralement pas opérationnel
54:11avant la sixième ou septième année,
54:13ça veut dire que pour réaliser les objectifs actuels,
54:19il faudrait que tous ces EPR rentrent en service
54:22dans trois ans alors qu'ils ne rentreront
54:24probablement qu'en 2030, 2031.
54:28Autrement dit, on investit beaucoup.
54:30On ne va pas pouvoir utiliser des capacités de calcul
54:34telles qu'on les a présentées.
54:36Autrement dit, il n'y aura pas le retour sur investissement
54:39puisqu'on ne pourra pas fournir les services
54:43que, enfin là aussi, c'est une supposition,
54:45que les entreprises, les particuliers
54:48pourraient vouloir souscrire.
54:51Et des calculs ont été faits.
54:52Il faudrait que chaque Américain,
54:54je ne parle pas de chaque Américain adulte,
54:56mais que chaque Américain s'abonne
54:59et dépense 250 euros par mois
55:03pour que les hypothèses de bénéfices
55:07qu'on nous présente soient réalisées.
55:09Autrement dit, là aussi,
55:11des prévisions complètement factices.
55:14Pour vous remercier de votre fidélité,
55:15vous pouvez télécharger gratuitement
55:17notre rapport spécial
55:18qui contient nos solutions
55:20pour préserver votre épargne
55:22face à la faillite économique de la France,
55:26laquelle met en danger votre épargne.
55:28Il vous suffit de cliquer sur le lien en description
55:30pour l'obtenir gratuitement.
55:33Merci et à bientôt.
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