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00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:17Bienvenue au Parlement européen au cœur de Bruxelles où se tient du 19 au 20 novembre un sommet européen sur le cancer.
00:25C'est la deuxième cause de mortalité sur le vieux continent. Après les maladies cardiovasculaires, chaque année, 2 600 000 personnes sont diagnostiquées d'un cancer et 1 300 000 en décès dans l'Union.
00:38Bien que les Européens représentent moins de 10% de la population mondiale, ils concentrent environ 25% des cas de cancer mondiaux, soulignant ainsi la gravité de cette maladie sur le continent.
00:48Oui, alors certes, l'Union européenne ne dispose que de peu de compétences sur les questions de santé.
00:55Mais la Commission européenne a tout de même lancé un grand plan contre le cancer en 2021 doté de 4 milliards d'euros sur 7 ans pour soutenir la recherche, le dépistage et même la prévention.
01:06Pas facile quand les Européens se méfient de plus en plus des vaccins dont certains permettent pourtant de réduire le risque de cancer.
01:13Alors pourquoi les Européens sont-ils aussi touchés ? Tabac, alcool, pesticides, polluants d'hiver, leur mode de vie et leurs conditions de travail sont en cause.
01:23Comment endiguer ce fléau, le fléau du cancer avec des services de santé souvent sous tension ?
01:30Pour en parler, nous recevons Thilly Metz. Bonjour.
01:33Bonjour.
01:33Eurodéputée luxembourgeoise du groupe des Verts. Vous êtes coprésidente du groupe de l'intergroupe cancer et maladie rare ici au Parlement.
01:41Vous en ĂŞtes aussi membre, Laurent Castillo. Bonjour.
01:44Eurodéputée française du groupe du PPE ici à la droite de l'hémicycle et en France, membre du parti d'Éric Ciotti, l'UDR.
01:50Vous êtes par ailleurs médecin. Le constat d'abord, Laurent Castillo, le cancer est donc la deuxième cause de mortalité dans l'Union européenne.
01:57Pourquoi et pourquoi est-ce qu'il progresse tant ?
02:01Pourquoi il progresse tant ? Très probablement du fait d'une prévention insuffisante.
02:08Il progresse du fait du tabac, de l'alcool, des facteurs d'environnement, de l'alimentation.
02:15Et vous l'avez évoqué, c'est la deuxième cause de décès, le cancer.
02:21Mais les prévisions nous donnent première cause de décès en Europe à partir de 2035.
02:28Nos voisins anglais, première cause déjà en Angleterre.
02:34Une prévision qu'on peut faire mentir ou ça va être très difficile ?
02:38C'est le sens de mon engagement et ça doit être le sens d'un engagement politique par la prévention, mais nous y reviendrons.
02:44Sur 470 millions d'Européens, 1 300 000 meurent chaque année, chaque année du cancer.
02:50En tant qu'écologiste, est-ce que vous croyez qu'ils sont déclenchés par une dégradation de notre environnement de vie ?
02:56Les pesticides, les polluants éternels, les perturbateurs endocriniens polluent notre quotidien et déclenchent plus de cancers ?
03:06C'est clair que l'environnement joue un rôle clé dans les facteurs de risque, mais aussi une alimentation fortement transformée.
03:16Nous mangeons aussi trop de viande rouge, ça contribue aussi.
03:21Puis cette alimentation, comme je l'ai dit, fortement transformée.
03:24Tout ça, l'air est pollué, donc la pollution de l'air contribue aussi à rendre les gens malades.
03:31Donc c'est tout ça, ce sont les pesticides, c'est le stress aussi, c'est les facteurs chimiques lesquels on est confronté aussi dans son travail éventuellement,
03:44dans la production de vêtements étanches, vous avez parlé des chimiques éternels, des pifaces, tout ça peut être une raison de causer des cancers.
03:56Donc on connaît en fait les facteurs à risque, ils ne tombent pas du ciel, il s'agit vraiment de les nommer, d'avoir des réglementations claires.
04:05On a parlé déjà aussi du tabac, on attendait maintenant pour 2026 la révision sur tous les produits de tabac,
04:12parce qu'il n'y a pas seulement les cigarettes entre-temps, il y a tout ce qui est aussi les ICOS, donc le réchauffement du tabac,
04:19il y a les petits sachets de tabac qu'on met en bouche, donc il y a un tas de produits de tabac qui ne sont pas réglementés du tout,
04:25où il faut une autre taxation, il faut faire gaffe, où on fait cette publicité qui continue à être omniprésente,
04:33on a parlé de l'alcool, on pourrait aussi parler de l'étiquetage, qu'il faut qu'il soit plus clair,
04:39et pour cela il faut des réglementations plus fortes.
04:42Laurent Cassio, d'après l'Organisation mondiale de la santé, le taux d'incidence en Europe s'est élevé à 280 sur 100 000 en Europe en 2022,
04:49c'est un taux nettement supérieur à celui observé par exemple en Amérique latine, 186, qu'est-ce qui se passe ?
04:55On est pénalisé par quoi ? On est trop développé et donc trop pollué ?
04:59Alors probablement on est trop développé, on s'aperçoit que c'est un, j'ai failli dire, un luxe des pays riches malheureusement,
05:07on n'a pas cette même incidence dans les pays africains, on l'a évoqué,
05:12mais un cancer sur deux aujourd'hui serait évitable, serait évitable alcool, tabac, environnement, alimentation,
05:21et ça c'est une spécificité européenne, obésité, alimentation, alimentation surtransformée,
05:29trop de gras, la sédentarité, trop de sel, trop de sucre, tous ces facteurs de pays évolués,
05:36et bien le marqueur c'est l'augmentation du nombre de cancers.
05:38Il y a aussi des disparités entre pays, si nous regardons les incidences de cancer,
05:46la Hongrie, le Danemark, la Belgique, mais aussi la France sont nettement au-dessus de la moyenne européenne,
05:53les pays du sud, l'Espagne sont plutĂ´t mieux, ainsi que la plupart des pays de l'Est,
05:59alors comment est-ce qu'on expliquerait Thilimetz ces disparités ?
06:02Il y a des différences aussi de styles de vie, de différences de consommation aussi d'alcool,
06:12de produits de tabac, le mouvement, on a dit aussi, le fait de bouger, d'avoir une vie plus saine,
06:19d'avoir plus recours à la mobilité douce, au lieu de tout faire en voiture,
06:24donc tout cela, ça joue, ça commence aussi par l'urbanisation, permettre aux gens de prendre avec sécurité leur vélo,
06:33ça peut jouer aussi, avoir une vie plus saine, c'est qu'il y a une influence évidemment aussi sur la santé,
06:39et puis il y a des différences aussi au niveau de l'accessibilité de ces produits et des contrôles qui sont effectués.
06:48Laurent Cassio, disons un mot de la France, le tabac et l'alcool, donc reconnus depuis longtemps,
06:52vous le disiez, comme facteur majeur de risque, ils contribuent particulièrement en France à l'augmentation des cancers chez les femmes.
06:57Le taux de tabagisme féminin est de 23%, c'est le plus élevé d'Europe.
07:02La consommation d'alcool est aussi bien supérieure à la moyenne de l'UE.
07:05Il faut changer ces réflexes gaulois ?
07:09Il faut changer, alors est-ce que c'est des réflexes gaulois ?
07:12Il faut changer l'information et la formation.
07:16Je pense que ce qu'ont réussi les pays nordiques, la Suède par exemple, a comme conséquence d'investir dans la prévention.
07:24Là où nous en France, nous investissons dans le soin, eux investissent dans le soin 2%, 2 à 3% d'investissement dans la prévention en France.
07:356-7% dans les pays nordiques, on le retrouve à la fin sur la prévention, dans la diminution des cancers et il finit dans l'augmentation de l'espérance de vie en bonne santé qui a un lien direct.
07:49En France, pays où la santé allait bien, l'espérance de vie a 9 ans d'écart par rapport à certains pays nordiques.
07:56Alors justement, en plus d'un grand plan contre le cancer, la Commission européenne a pris des mesures de prévention, parler de prévention, des mesures de prévention sublées, que nous explique tout de suite le commissaire hongrois à la santé.
08:12Environ 40% des cas de cancer peuvent être évités par la prévention.
08:16L'an dernier, les États membres ont adopté deux recommandations importantes.
08:21Une sur les environnements sans tabac ni vapotage pour mieux protéger contre les effets du tabagisme passif.
08:27Deuxièmement, une recommandation sur la prévention vaccinale de certains cancers.
08:32Notre objectif est notamment que 90% des jeunes filles dans l'Union soient vaccinées contre le papillomavirus d'ici 2030.
08:39On n'y est pas, un tilimex papillomavirus qui peut déclencher un cancer de l'utérus, précisons le commissaire hongrois que vient de voir.
08:49C'est un proche d'Orban qui lui-même a un passé de vaccino-scepticisme.
08:54Et le vaccino-scepticisme est en train de monter en Europe.
08:57Vous êtes d'accord que ça va poser problème justement pour ces campagnes de vaccination ?
09:02Je pense qu'il est très important de faire un travail sérieux de sensibilisation et d'information.
09:08Justement, la vaccination contre le papillomavirus, quand je vois même au Luxembourg, que les campagnes de sensibilisation sont quand même plutôt discrètes.
09:19Donc il y a des grandes différences encore au sein de l'Union européenne sur la sensibilisation et l'information.
09:27Notamment, on parle là surtout des filles, mais il faut aussi vacciner les garçons par rapport au papillomavirus.
09:33Donc il y a beaucoup encore de méconnus. Il est important, évidemment, que les gens aient confiance dans cette vaccination.
09:40Et c'est pour ça que tout ce qui est aussi transparence avec l'industrie pharma est crucial.
09:46Vous êtes d'accord, Laurent Castillo, pour dire que la vaccination, c'est un élément important dans la prévention ?
09:50La vaccination, et là nous parlons d'HPV, c'est majeur. On a évoqué les cancers de la femme avec le col et l'utérus.
10:01Mais vous connaissez mon métier, je suis chirurgien ORL. On a des cancers ORL chez l'homme et chez la femme aujourd'hui,
10:10que l'on pourrait prévenir demain par la vaccination anti-HPV. On a beaucoup de travail d'information, de rassurer les gens.
10:19Oui, il y a eu ce scepticisme à la vaccination. Je crois que nous devons travailler là -dessus parce que c'est la santé des Européens qui est en jeu.
10:29Killy Messe, l'Union européenne a donc lancé un plan contre le cancer en 2021.
10:33C'est le bienvenu pour vous. Donnez plus de pouvoir éventuellement à l'Union européenne.
10:37Ça ne va pas de soi. Normalement, c'est la compétence des États membres.
10:41Oui, on dit que c'est la compétence des États membres, mais la santé publique fait part d'une compétence partagée entre les États membres et l'Union européenne.
10:49Donc, j'ai parlé de campagne. Mais il faut voir de façon plus large. J'ai parlé de la publicité, par exemple, des produits de tabac.
10:56Donc, tout ce qui est lié au marché intérieur. On peut parler de budget aussi qui est donné à la recherche, à la prévention aussi et à la recherche quant au traitement des cancers.
11:07Donc, tout ça, ça se fait quand même au niveau européen. Donc, c'est le budget, c'est la publicité, c'est des campagnes d'information.
11:15Dire que l'Union européenne n'a pas de compétence, c'est toujours un peu une excuse pour ne rien faire.
11:21Mais ce n'est pas le cas si on a une approche plus large aussi sur les taxations minimales, par exemple, sur les produits de tabac ou sur le labeling, sur l'étiquetage.
11:33Donc, là , c'est plein de domaines où l'Union européenne a de la compétence et où on pourrait agir davantage.
11:40Alors, de fortes disparités persistent, en tout cas, dans les politiques de dépistage entre les États membres.
11:46En Espagne, le mois dernier, un scandale a éclaté.
11:49En Andalousie, les autorités de la région menées par le Parti populaire de droite ont reconnu qu'au moins 2300 femmes avaient été affectées par des problèmes de dépistage du cancer du sein.
12:00a sévi une manifestation, a réuni plusieurs milliers de manifestantes écoutées.
12:06J'ai fourni tous les documents nécessaires pour les examens qu'ils devaient me faire à l'hôpital public.
12:10Au bout de deux mois, ils ne m'avaient toujours pas reçue, même pas pour un premier rendez-vous.
12:15Finalement, je suis allée en clinique privée et j'ai été prise en charge.
12:18Mon cancer du sein était métastatique.
12:21Ils ont dĂ» l'enlever rapidement.
12:22Nous insistons sur le fait qu'il ne peut pas y avoir de système de santé publique qui nous laisse tomber.
12:30Car la vie d'une seule femme en vaut la peine et il y a des milliers de femmes.
12:36Laurent Castillo, voilà ce qui se passe quand on coupe dans les budgets de la santé, comme on l'a fait ces dernières années.
12:41L'Europe de l'austérité, c'est l'Europe du cancer.
12:44L'Europe de l'austérité, l'austérité dans les pays, quand on est en difficulté financière, la première chose sur laquelle on coupe, c'est la santé.
12:54Et c'est un exemple, tout à l'heure vous avez évoqué ce qui appartient aux États membres, ce qui appartient à l'Union européenne.
13:01Là , il s'agit d'une compétence nationale.
13:04L'organisation nationale dépend du pays.
13:07L'Europe doit trouver sa place lĂ oĂą un pays est insuffisamment faible.
13:12La prévention, c'est du long terme.
13:14Je pense que lĂ , l'Europe a toute sa place.
13:17La recherche et le développement, elle doit être commune.
13:21La place de l'intelligence artificielle en santé, elle doit être commune.
13:24Et c'est là que la force des 27 pays, l'État membre, doit se mettre ensemble.
13:31Cette problématique que nous avons vue en Espagne, c'est une problématique de moyens pour son système de santé au niveau national.
13:39On pourrait quand même s'imaginer que l'Europe donne aussi des standards très clairs d'accès aux soins et aussi aux diagnostics et à la prévention.
13:51Donc aussi, quand j'ai parlé tantôt de la recherche, maintenant, on est en train de demander au niveau européen pour la recherche, pour les nouveaux médicaments, vraiment une optimisation du traitement.
14:02Donc de les rendre plus abordables au point de vue prix et d'éviter davantage les effets secondaires.
14:08Donc on parle au niveau européen, bien aujourd'hui, d'individualisation, de personnalisation de la médecine et d'optimisation dès lors des traitements.
14:18Et ça, c'est quelque chose qu'on peut faire et demander et qu'on va demander au niveau européen.
14:23Laurent Castillon, on voit que les causes et les risques sont sanitaires, environnementaux.
14:28Est-ce qu'il n'y a pas aussi un risque politique ?
14:29On parle beaucoup de simplification ces derniers temps, notamment au niveau de la Commission.
14:34On a vu passer des propositions de la Commission pour simplifier, par exemple, les réglementations sur les cosmétiques,
14:39en disant que les produits qui ne seraient pas ingérés ne présenteraient pas forcément de risque.
14:44Est-ce qu'il faut faire attention aussi Ă cela, Ă ne pas aller trop loin sur ces sujets-lĂ ?
14:50Alors, la Commission, il y a des... La science est lĂ .
14:56La science est là et je suis professeur de médecine, vous le savez.
15:00Je veux dire, il faut se baser sur les éléments de la science.
15:03J'ai l'impression qu'à des moments, nous avons un éléphant dans la pièce, l'alcool, le tabac, l'obésité,
15:11et que nous allons regarder la petite souris qui joue un rĂ´le.
15:15C'est perturbateur endocrinien, la petite souris.
15:17Non, non, je ne parle pas des... Je veux dire, il y a probablement des éléments sur lesquels on doit jouer.
15:25Mais jouons aussi et surtout sur ceux qui sont identifiés.
15:29Bien sûr que l'épiface joue un rôle majeur dans la santé de nos concitoyens aujourd'hui et demain.
15:36Je ne vous dis pas l'inverse.
15:37Alors, Mme Metz, vous ĂŞtes un peu plus critique peut-ĂŞtre sur ce dossier.
15:40Non, je pense qu'on est... Effectivement, la simplification, si elle aboutit à une dérégulation,
15:46alors on est à côté de la plaque.
15:48Et pour le moment, c'est quand mĂŞme quelque chose qui se passe par rapport...
15:51On a parlé de l'environnement.
15:53On n'a pas réussi à avoir une réglementation sur l'utilisation de moins de pesticides,
15:59d'une utilisation plus responsable.
16:02Donc, en fait, notre mission première en tant qu'Union européenne
16:06et un des grands atouts qu'on avait, c'est justement...
16:09Ces réglementations sont là pour protéger les citoyennes et les citoyennes
16:13et pour prévenir justement les maladies.
16:16Donc, si la simplification conduit à la dérégulation,
16:19c'est un clair non de la part du groupe T-Bert.
16:24Merci en tout cas à tous les deux d'avoir très bien démontré
16:28que le cancer fait débat.
16:31Beaucoup d'inquiétudes, mais aussi beaucoup de recherches sur ce sujet.
16:35Merci à vous d'avoir été nos invités.
16:37Merci Ă vous. Merci Caroline.
16:39Et bonne suite de programmes sur nos chaînes.
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