Michel Fayad : «On oublie que pendant la guerre d’algérie, des fatwas ont été mises en place et n’ont jamais été révoquées», à propos des relations franco-algériennes, dans #MidiNewsWE
00:00Dans l'affaire Boilem, on oublie deux aspects qui sont importants, je pense.
00:03Il y a le côté géopolitique, où en réalité, depuis les années 50,
00:07les États-Unis livrent une certaine guerre contre la France en Afrique.
00:11On l'a vu en Algérie, on l'a vu aussi à l'époque du canal de Suez en Égypte.
00:17On le voit aujourd'hui en Libye, puisque les Américains et les Russes soutiennent Haftar
00:21contre le gouvernement de Tripoli, qui est lui soutenu par la France et l'Italie.
00:26Et on le voit dans d'autres pays en Afrique.
00:28Maintenant, en plus de ça, il y a quand même quelque chose aussi qu'on oublie.
00:31C'est que lorsqu'il y a eu cette fameuse guerre d'Algérie,
00:34le FLN qui est au pouvoir aujourd'hui suivait des fatwas qui étaient émises
00:38par les différents imams en Algérie.
00:42Et ces fatwas n'ont jamais été révoqués.
00:43Ce qui signifie qu'en réalité, la politique du FLN, aujourd'hui encore,
00:48suit des fatwas qui n'ont pas été annulées, qui sont toujours en cours.
00:51Ce sont des fatwas qui sont contre les mécréants, contre les Français,
00:54contre les Juifs, contre les Chrétiens.
00:56Et donc, on ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas une guerre islamique,
01:02un djihad, contre la France, contre les Français, contre les Chrétiens,
01:05contre les Juifs, qui est toujours en cours.
01:07Donc en fait, on peut faire la politique de l'autruche en disant
01:10« Maintenant, il faut faire une politique douce ».
01:12Mais enfin, il y a quelqu'un qui nous a déclaré la guerre et qui nous livre une guerre.
01:16Donc en fait, la politique douce, on n'est pas à ce niveau-là, en fait, on est en guerre.
01:19Et donc, le jour où ils annulent les fatwas, à ce moment-là, on s'assoit autour de la table et on règle les problèmes.
01:25Mais tant qu'ils n'ont pas annulé les fatwas, c'est qu'ils continuent à livrer une guerre.
01:27Donc on fait quoi, en fait ? On est en train d'être calme et doux avec quelqu'un qui nous agresse.
01:33J'imagine, on fait quoi, là ? On frappe à la porte de l'Algérie ?
01:36Toc, toc, c'est nous la France.
01:39On fait quoi ? Parce qu'il y a quand même Christophe Glees qui est toujours retenu.
01:43Et puis, ce n'est pas parce qu'évidemment, on peut se réjouir, on s'en réjouit de la libération de problèmes en salle,
01:47que les problèmes sont résolus, c'est ce qu'on évoquait avec Thomas Bonnet.
01:49Ça va être quoi, la démarche diplomatique de la France d'aller en Algérie, de dire, voilà, les choses sont détendues ?
01:55Est-ce que ça va changer quelque chose ?
01:57Non, mais justement, puisqu'on est en guerre, on ne peut pas faire une politique étrangère de cette guerre.
02:01La guerre n'est pas terminée.
02:02La guerre n'est pas terminée, ça c'est une chose.
02:03Et l'autre chose, il faut aussi prendre en compte qu'il y a une grande partie du peuple algérien qui est contre ce régime.
02:10Et donc, en fait, si on dit que tous les Algériens sont à FLN et qu'on considère le FLN comme le vrai représentant de tous les Algériens,
02:17en fait, on est en train de faire du mal aux Algériens.
02:19Et ça, on a toujours fait le distinguo sur ces plateaux.
02:21Oui, mais les politiques, c'est-à-dire l'extrême-gauche, la gauche et même le camp macroniste, ils ne font pas ce distinguo.
02:27Ils considèrent que les Français d'origine algérienne et les Algériens présents en France sont une cinquième colonne au service du FLN.
02:33Et ça, c'est grave, parce que ça veut dire qu'on est en train de cataloguer tous les Algériens comme étant des gens du FLN.
02:38Nous, en tant que France, en tant que Français, on doit dire que tous les Algériens ne sont pas avec ce régime et dire que ce régime est en guerre contre nous.
02:45Et donc, on continue de livrer cette guerre contre ce régime jusqu'à ce que lui dise que la guerre est terminée.
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