Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme, était l’invité du Face-à-Face de ce vendredi 14 novembre sur BFMTV et RMC. Il a été interrogé sur la taxe de deux euros sur les petits colis pour dissuader les Français de commander sur les plateformes chinoises.
00:00Oui, on est contre cette taxe sur les petits colis. Depuis le début, on n'a pas changé d'avis. Au début, on s'est fait assassiner par le consensus médiatique en expliquant qu'on était irresponsables.
00:08Déjà, cette taxe, ce n'est pas pour lutter contre la concurrence déloyale, c'est juste pour taxer les Français. C'est 600 millions d'euros sur leurs pommes.
00:13Parce que c'est facile de ne pas la respecter. Il suffit que Temu ou une entreprise chinoise crée un entrepôt pipeau, par exemple en Hollande ou à Malte, un parasite fiscal, ou qu'ils fassent un atelier où ils vont mettre une étiquette.
00:25Donc il faut une escale là-bas ?
00:26Bien sûr, tout ça c'est facilement contournable.
00:28Et donc ça n'arrive pas directement au Chine ?
00:30Ils feront des petits colis, ils feront des gros colis, ils paieront une petite taxe, et puis après, dans l'entrepôt, ils vont répartir en France avec une marge.
00:38Voilà, bon, tout ça est très facilement détournable pour ceux qui suivent un peu le dossier. C'est pas très sérieux.
00:42Et en même temps, c'est un peu étrange de votre part.
00:43C'est pour faire raquer les Français, et monsieur a bien compris.
00:46Vous vantez quand même les mérites de l'économie française, du acheton français, et dans le même temps, vous ne fermez pas ce commerce.
00:56Vous avez peut-être entendu le patron de la BPI, la Banque Publique d'Investissement, qui invite même l'Union Européenne à se fermer, ce sont ses mots, à se fermer.
01:06Il dit que la Chine va tuer petit à petit toutes les PME de la Pologne jusqu'au bout de la Bretagne, et il invite l'Union Européenne à se fermer le temps de se réarmer, dit-il.
01:15Je suis heureux, écoutez, qu'ils s'alignent sur le programme du Rassemblement National.
01:18Mais en même temps, quand on vous parle des taxes sur les colis, vous dites non ?
01:19Il faut faire dans le bon sens, Madame de Malherbe. On ne peut pas, comment dire, mettre une taxe de 2 euros sur les petits colis, et pas faire de politique industrielle, pas faire de politique protectionniste.
01:27Il faut faire des choses dans le bon sens. Si vous faites une taxe sur les petits colis, monsieur va payer 2 euros, et puis il y aura quand même le petit colis.
01:33Parce qu'il n'y a pas les usines en France. Il n'y a plus d'usines.
01:35Qui a organisé ça ? C'est ceux qui pleurnichent aujourd'hui.
01:37C'est la grande distribution qui, en fait, veut récupérer la fausse marge qu'elle fait.
01:41C'est les mêmes usines en Chine.
01:43Celle qui a importé, qui a détruit tout le textile français.
01:45Moi, dans la Somme, j'ai encore des ruines industrielles au cœur de mes villages.
01:48C'est le textile français qui a été ruiné par la grande distribution, qui a envoyé tout ça en Chine, en Europe de l'Est.
01:53Or, il faut rétablir ce qu'on appelle les quotas textiles, qui ont été suprimés au début des années 2000.
01:58Il faut mettre des vraies taxes aux frontières.
02:00Aujourd'hui, la taxe aux frontières de l'Union Européenne, vous savez combien elle concerne de produits ?
02:04Sept.
02:05Il y a sept catégories de produits qui sont concernés par la grande taxe protectionniste de l'Union Européenne.
02:10Une taxe carbone.
02:11Donc, il faut protéger radicalement les frontières européennes des importations chinoises.
02:17Aujourd'hui, on se prend les excédents chinois qui ne peuvent plus aller aux Etats-Unis à cause de la politique de M. Trump.
02:22On est inondés.
02:23Et qui se détournent sur l'Union Européenne.
02:24Il faut se protéger.
02:25On l'a toujours dit.
02:25Moi, quand M. Trump a été élu au nom du Rassemblement National, j'ai dit qu'on allait être inondés de produits chinois,
02:30parce que M. Trump allait appliquer son programme et qu'il fallait se protéger.
02:33Il ne s'est rien passé.
02:33Jean-Philippe Tanguivou.
02:34Notamment dans l'acier qui devient extrêmement dangereux.
02:36Toute la métallurgie, la chimie européenne, l'industrie automobile avec l'usine de Poissy de Stellantis qui risque de fermer.
02:42Moi, j'ai une usine qui est directement touchée dans ma circonscription qui va malheureusement fermer à Poit-de-Picardie.
02:48Donc, l'industrie, elle est en train de s'effondrer.
Écris le tout premier commentaire