En pleine crise sociale, économique et politique, les Français prennent la parole sur BFMTV. Ils sont commerçants, retraités, chefs d'entreprises, agriculteurs, médecins, fonctionnaires... Ils ont des opinions différentes et attendent de savoir quel sera l'avenir de la France.
00:01Alors vous, vous vous avez déjà vu dans les forums ?
00:02Oui, oui, c'est pas ma première fois que je viens là.
00:06Donc de toute façon, déjà en préambule, hommage à l'attentat du 13 novembre.
00:10Absolument.
00:11Ça fait 10 ans jour pour jour aujourd'hui.
00:12Vous avez raison de commencer par là.
00:13Et voilà, donc du coup, il y a plus d'une centaine de morts et 400 blessés.
00:17C'est de ceux qui ont été touchés de près et de loin.
00:19Un grand hommage à ces familles de victimes.
00:21Et vous avez une pensée pour eux ce soir ?
00:23Je vous présente, Ibrahim ?
00:26Et à Jardin Calandri et à l'équipe de France qui jouent au même moment ce soir.
00:29Absolument.
00:30Ils vont gagner et c'est qualifié pour la Coupe du Monde.
00:32J'avais complètement oublié qu'il y avait un match de foot ce soir.
00:34Moi, je suis focalisé sur les forums.
00:37Exactement.
00:37Je vous représente à nouveau, Ibrahim ?
00:39Absolument, allez-y.
00:41Vous êtes marié, vous avez quatre enfants.
00:43Vous travaillez pour une société privée, mais qui bosse dans le ramassage des ordures.
00:47Tout à fait.
00:48Dans le quartier.
00:49Toujours ?
00:50Toujours.
00:50La tournelle passe par ici.
00:51Fidèle au poste.
00:52Fidèle au poste, c'est bien.
00:53Comment vous réagissez à ce que dit Antoine ce soir ?
00:55Franchement, moi, je le comprends tout à fait.
00:57Vous, vous êtes salarié ?
00:58Moi, je suis salarié.
00:59À l'instant, j'ai discuté dans la loge avec une chef d'entreprise.
01:04Comment elle est ?
01:04Où est-ce qu'elle est, madame ?
01:05Je n'en vois pas.
01:06Elle est juste en face de moi.
01:08Et en fait, comme je l'ai dit à l'instant, les patrons, ce ne sont pas nos ennemis.
01:13En fait, moi, pour avoir participé à des NAO avec mon patron…
01:16Les NAO, c'est les négociations obligatoires annuelles.
01:20Les patrons sont à l'écoute.
01:21Ils sont prêts à nous augmenter pour que les salariés, on arrive à gagner dignement et honnêtement nos vies.
01:26Mais malheureusement, à chaque augmentation des salaires que les patrons nous donnent, il y a un gouffre des charges sociaux que le gouvernement leur demande de payer.
01:34C'est ça qui rend que les patrons sont fruleux, qu'ils n'osent plus nous augmenter, en fait.
01:38Donc, les patrons, ce ne sont pas nos ennemis.
01:40On a besoin des patrons comme eux, ils ont besoin des salariés.
01:42Parce que sans salariés, les patrons n'existeront pas.
01:44Bah, vice-versa.
01:45Donc, en fait, c'est le pouvoir public.
01:46Il faut qu'ils baissent considérablement les charges patronales et salariales pour redonner du pouvoir d'achat aux salariés,
01:53pour qu'on arrive à vivre dignement de nos efforts, de notre travail.
01:58En fait, nous ne sommes pas des maniants.
01:59Quand on travaille, on doit vivre correctement.
02:02C'est tout ce que nous réclamons.
02:03Moi, franchement, j'ai quatre enfants.
02:05La rentrée scolaire, on me donne une allocation de rentrée scolaire.
02:09Je peux même vous dire ce soir que cette prime d'allocation de rentrée scolaire, je n'en vais pas.
02:14Pourquoi je vous dis ça ?
02:15Vous n'en voulez pas ? Vous savez combien vous avez touché ou pas ?
02:17Pourquoi je vous dis que je n'en vais pas ?
02:18Je préfère qu'ils augmentent les salaires, que les gens gagnent correctement leur vie, qu'on met de côté.
02:27Et qu'on va penser à la rentrée prochaine, que mes membres doivent rentrer à l'école.
02:30C'est à moi de les prendre en charge.
02:32L'État ne doit pas être comme une mère, en fait, qui doit s'occuper de tout,
02:37de nous infantiliser comme si nous sommes des enfants, comme si nous ne sommes pas des responsables.
02:40Moi, je suis un responsable, je suis un père de famille.
02:42C'est moi qui suis responsable de ma maison.
02:44C'est moi qui s'occupe de mes enfants, qui dois les nourrir, qui dois les vêtir.
02:47Donc, quand on travaille avec les matières vitaux qu'on paye aujourd'hui,
02:53que ce soit les loyers, l'électricité, les gaz, les vivres, ça coûte extrêmement cher.
02:58Donc, ça veut dire que même s'ils augmentent les salaires,
03:00si ces produits de première nécessité aussi n'arrêtent pas d'augmenter,
03:04en fait, ça reviendra...
03:05Vous gagnez combien par mois ?
03:08Moi, je gagne 2000 euros, comme j'avais dit à madame Adeph tout à l'heure,
03:12au téléphone Lisa.
03:14C'est 1700 euros nets sans les primes.
03:17C'est-à-dire que si on rajoute les primes, c'est 1000 euros.
03:20Quand vous avez quatre enfants à charge,
03:24et que vous avez une épouse qui ne travaille pas,
03:25que vous êtes la seule qui est en activité,
03:28M. Sutec, je peux vous dire qu'il faut être un bon économiste.
03:32Franchement, c'est dire de finir à la fin du mois.
03:35Donc, je comprends ce monsieur-là.
03:37C'est un très bon français.
03:37Nous, on aime notre pays.
03:38Personne n'a envie de quitter la France.
03:39La France, c'est un grand pays.
03:41Et c'est un pays que j'ai beaucoup d'estimés.
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