Le 13-Novembre 2015, ils avaient 12, 13 et 15 ans. Ils racontent leur choc

Le Nouvel Obs

Parmi les nombreuses personnes rassemblées place de la République ce jeudi pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, des jeunes sont venus se recueillir. Trois d'entre eux se sont confiés au « Nouvel Obs », se souvenant de leur émotion de l'époque, et expliquant pourquoi il était si important pour eux d'être présents en cette journée du souvenir.   Retrouvez toute l’actualité, les reportages, les enquêtes, les opinions et les débats du « Nouvel Obs » sur notre site : https://www.nouvelobs.com.

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00:00J'avais 13 ans à l'époque.

00:01J'avais 15 ans.

00:02J'avais 12 ans.

00:05J'étais à Versailles, j'étais en 3e.

00:07J'en souviens, j'avais une soirée d'amis.

00:09Et le lendemain matin, je me suis réveillée avec une indication Facebook

00:12qui demandait si on était en sécurité et si ses amis étaient aussi en sécurité.

00:17Je n'ai pas compris sur l'instant.

00:18Je l'ai appris parce que je regardais la télé.

00:20Et il y avait une émission que je regardais qui était reportée, reportée, reportée,

00:25et je ne comprenais pas pourquoi.

00:25Et sur les réseaux sociaux, à la télé, on a commencé à avoir des informations à ce sujet.

00:31Et c'est comme ça que je l'ai découvert.

00:32J'étais chez moi, je m'en souviens très bien.

00:34Je venais d'avoir les réseaux sociaux, donc j'étais tombée sur Twitter à cette époque-là.

00:38J'étais vraiment dans un état de sidération, mais de choc qui était très intense.

00:44Dans les jours qui ont suivi avec mes parents, on était venus pour mettre des fleurs aux terrasses, aux Bataclan.

00:50Et ça m'avait énormément touchée.

00:53Et en fait, j'avais ressenté beaucoup de peur.

00:55À ce moment-là, et dans les mois qui ont suivi, je me rendais compte qu'il pouvait y avoir des méchants n'importe où.

01:00C'est comme ça que je voyais les choses.

01:02Et enfin, j'avais vu tout ça, j'étais très très très choqué.

01:04Je me suis dit que la cruauté humaine, justement, pouvait ne pas avoir de limites.

01:10J'en ressentais le besoin.

01:11Il ne faut jamais oublier ce qui s'est passé.

01:13Et surtout, rendre toujours hommage aux familles des victimes, aux amis des victimes, aux victimes collatérales, justement,

01:18qui aujourd'hui doivent ressentir une peine énorme.

01:20Si moi, j'en ressens une, je ne dois même pas imaginer la leur.

01:22J'ai moins peur. J'ai beaucoup de peine.

01:25Ces gens-là ont essayé de tuer l'âme de Paris.

01:27En fait, il ne faut pas laisser gagner la peur.

01:29Il faut toujours avoir ce sentiment de vouloir profiter de la vie quand il arrive,

01:32parce que justement, malheureusement, on ne sait pas ce qu'on peut devenir demain.

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