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  • il y a 4 heures
Ce jeudi 13 novembre, sur CNEWS, l'officier de police Abdoulaye Kanté, intervenu au Stade de France le 13 novembre 2015, est revenu sur cette soirée d'horreur.

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Transcription
00:00Tout d'abord déjà, merci pour l'invitation, je voudrais rendre hommage à toutes ces personnes,
00:04dix ans après, ou la sidération...
00:06Voilà votre son, un policier enfant de la République, pardon, je le cite quand même, on ne va pas l'oublier.
00:10Merci. Dix ans après, la sidération, le drame, les pleurs, les cris, les corps,
00:17et aussi j'ai une pensée pour les victimes, parce que c'est avant toute chose envers elles
00:21à qui on devrait rendre hommage, et aussi aux copains, aux collègues aussi qui sont intervenus.
00:25Donc ce soir-là, effectivement, un soir, on va dire, voilà, d'automne, il faisait doux,
00:31je suis fan de foot, donc je suis chez moi, et effectivement, je reçois cet appel parce que j'étais de la streinte,
00:36et à ce moment-là, je comprends tout de suite que ça ne va pas.
00:39Et pareil, je vais à mon service, donc j'étais au SDPJ 93, à la section enquête et recherche,
00:44et de suite, mon chef de groupe, d'un silence, on va dire, assez assourdissant,
00:49je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, me dit, écoute, équipez-vous, on va au Stade de France,
00:53parce qu'il y a des corps, donc notamment c'est les djihadistes.
00:57Pendant ce temps-là, sur notre acropole, on entend que sur les ondes à Paris,
01:01ça tire, ça crie, et voilà, donc du coup, quand on arrive sur place,
01:07donc moi j'arrive notamment sur les constatations du deuxième djihadiste qui s'est sauté,
01:11c'est-à-dire que celui qui s'est fait repousser, d'ailleurs, je vous ai rends hommage
01:13à la légende de sécurité qui a permis aux deuxièmes de ne pas pénétrer dans le stade.
01:17Ils les ont trouvés bizarres, en effet.
01:18Ils les ont trouvés bizarres, donc ils l'ont repoussé, et en fait, du coup,
01:21donc voilà, nous on arrive sur place, et évidemment on voit le tronc du deuxième djihadiste.
01:26Moi je me suis occupé du troisième, en fait, sur les constatations,
01:28parce que celui qui était à côté du McDonald's, à proximité du Stade de France,
01:31à la sortie d'autoroute, qui s'était totalement désintégré,
01:34et que derrière, il avait des boulons dans sa ceinture explosive,
01:39donc il y avait beaucoup de blessés, effectivement.
01:40Donc si vous voulez, cette scène d'horreur qui était là,
01:43voilà, quand on voit ça, donc il faut avoir évidemment la tête sur les épaules,
01:46mais d'être habité d'une seule et même mission,
01:48de savoir qui a fait ça, et essayer de trouver un petit peu ces choses-là.
01:52Et pour ceux qui l'ont vécu, moi je voudrais avoir aussi une pensée
01:55pour à la fois ceux qui étaient sur le Bataclan,
01:58donc notamment nos collègues de la BRI, du RAID, les polices secours,
02:01les brigades d'anticriminalité, notamment ce commissaire et son chauffeur
02:04qui sont rentrés en premier dans la salle de concert
02:07pour justement éliminer un des premiers assaillants,
02:11et aussi dire qu'aujourd'hui 10 ans, vous nous donnez la parole,
02:15je pense que c'est une forme de thérapie pour nous, policiers,
02:17parce que souvent on parle de nous, évidemment, des fois,
02:20à travers des faits divers, des choses qui, des fois,
02:22ne sont pas forcément joyeuses, et là je pense que pour nous,
02:25même pour moi aussi, je suis devant vous aujourd'hui,
02:27c'est peut-être aussi une forme de thérapie, peut-être 10 ans après,
02:29peut-être pour essayer de mettre, on va dire, verbaliser un petit peu
02:33ce ressenti que nous, policiers, en fait, si vous voulez,
02:37on ne parle pas beaucoup, mais je peux vous dire que derrière,
02:39vous avez les femmes et les hommes qui, derrière,
02:41ont fait un sacré boulot ce soir-là,
02:43les gens ne s'en rendent pas forcément compte, mais aujourd'hui,
02:4510 ans après, si on peut le verbaliser,
02:47je ne peux que vous remercier.
02:49Et c'est important de rappeler aussi que le Stade de France,
02:51il y a eu une sécurisation hors pair,
02:53dans le sens où on a réussi à contenir le public à l'intérieur,
02:57et que, Dieu merci, il n'y a pas eu de mouvement de foule
02:59ou d'évacuation précipité.
03:01C'est là qu'il faut, en fait, à ce moment-là,
03:03on ne savait pas, on entend, on va dire,
03:07le premier boom, donc souvent, vous savez,
03:08dans les stades, des fois, ce qu'on appelle les bombes artisanales,
03:10et des fois, des pétards et tout, qui sont, selon le supporteur,
03:14ils peuvent faire exploser,
03:14mais quand il y a une deuxième détonation,
03:16à quelques minutes d'intervalle,
03:17là, on se dit qu'effectivement, qu'il y avait un souci,
03:19donc il faut saluer aussi les gens de sécurité
03:20et ceux qui étaient présents dans le stade,
03:23qui ont pu contenir la foule,
03:24sans savoir ce qui se passait réellement,
03:26mais en fait, c'était un drame total.
03:28Donc, encore une fois, on ne va pas non plus,
03:30on va dire, mettre au même plan, en fait,
03:32si c'est passé, que ce soit au Stade de France ou au Bataclan,
03:34mais aujourd'hui, c'est sûr et certain que
03:36ce sont des choses qu'on ne peut oublier,
03:38et que quand on voit la vue de vraiment
03:40des drames qu'il y a, qu'il y avait,
03:42donc c'était quelque chose qu'on ne peut oublier
03:44dix ans après.
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