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  • il y a 9 heures
L’ancien chef-adjoint de la BRI de Paris, Georges Salinas, est revenu, ce jeudi 13 novembre dans L’Heure des Pros, sur les attentats survenus il y a dix ans dans la capitale qui ont fait 130 morts : «Au moment de l’opération, il a fallu se transformer en machine de guerre».

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Transcription
00:00Quelle heure est-il lorsque vous entrez dans le Bataclan ?
00:02Moi quand je suis arrivé, il devait être, je pense, aux alentours de 22h.
00:06Non mais quand vous entrez ?
00:08Les premiers ?
00:08Oui.
00:09Les premiers sont arrivés à peu près une demi-heure après les faits.
00:12Mais quand ils pénètrent dans le Bataclan ?
00:14Quand ils pénètrent dans le Bataclan, il y a déjà un binôme, je dirais, une patrouille de la police de la Bac-Nuit qui a pénétré.
00:22Donc il faut savoir qu'on avait des procès, ce qui était un peu différent.
00:27Les policiers n'étaient pas aussi bien équipés que maintenant.
00:30Et les primo-intervenants en fait avaient tendance à ne pas, à geler plutôt la situation que plutôt à intervenir.
00:36Vraiment en cas d'extrême urgence.
00:38Et là, on était quand même à l'extrême urgence.
00:40Dans la chaîne de commandement, quand vous décidez d'entrer, c'est vous qui prenez la décision.
00:45Le ministre donne l'accord, le président de la République donne l'accord.
00:50Comment ça se passe ?
00:51Non, sur ce genre d'opération, il n'y a aucune décision qui est prise à haut niveau.
00:56C'est le terrain qui décide.
00:57Donc le président de la République et le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre, ils ne sont pas dans la chaîne de commandement ?
01:04Ils ne sont pas dans la chaîne de commandement sur le terrain.
01:06La chaîne de commandement, elle apparaît, je dirais, quand on va arriver à la fin.
01:09C'est-à-dire qu'une fois qu'on a mis en place tous nos dispositifs, on sait ce qu'on va faire.
01:15Donc on a expliqué ce qu'on voulait faire.
01:17Et à partir de là, effectivement, on demande une validation.
01:20Une validation qui arrive assez vite, d'ailleurs, puisque autant sur Hypercaché, je crois qu'on avait mis 40 minutes pour avoir la validation,
01:26autant sur le Bataclan, on l'a eu tout de suite, puisque le préfet de l'époque, qui était le préfet Cadot,
01:32qui était un homme admirable, nous a dit tout de suite « Allez-y ».
01:36Bon, là, vous avez écrit un roman par le Vert et par le Glaive.
01:41Votre personnage s'appelle François Delaroche.
01:45Vous écrivez sur le 13 novembre, François échangait avec son chef et les hommes sur le terrain.
01:51Un appel radio lui demanda de regarder son téléphone.
01:53Le dernier message était celui de Nathalie.
01:55Il eut un mauvais pressentiment.
01:56Elle ne tentait jamais de le joindre en pleine opération.
01:59Il lut le message « Marine et son amie Pauline sont dans le Bataclan, sauve-la ».
02:04Son cœur s'accéléra d'un coup.
02:06Il reçut un appel radio du PCO, lui demandant de regarder sa tablette.
02:10Il prit connaissance sur son écran du message qu'il informait de l'endroit où se trouvait sa fille.
02:17Alors, c'est un roman.
02:19Oui.
02:20Bien évidemment.
02:21Mais c'est un roman inspiré.
02:22J'ai l'habitude de dire que c'est une impure fiction.
02:27Il y a plein de cas comme ça, de gens.
02:30Et donc, je me suis aussi inspiré de ce que les gens ont vécu.
02:33Moi, j'ai reçu plein d'appels téléphoniques de gens qui me connaissaient,
02:37qui savaient que j'étais sur le terrain et qui me disaient
02:39« Est-ce que tu peux savoir si ma fille est là, si ma fille est là ? »
02:43Donc, on est tous rattrapés un peu par ça.
02:46Et il faut essayer de mettre ses émotions de côté, d'ailleurs.
02:50Parce que quand on est dans l'opération, c'est malheureux,
02:54mais il va falloir se transformer un peu en machine de guerre.
02:58Et tout ce que vous...
02:58C'est heureux, même.
02:59Bien évidemment.
03:00C'est plutôt heureux d'oublier les émotions et les sentiments dans ce moment-là,
03:03parce qu'autrement, on ne pourrait pas.
03:05Comme un chirurgien qui opère.
03:06C'est exactement ça.
03:07Ça nous parasite.
03:09Et donc, moi, j'ai été d'ailleurs...
03:11Après, on est rattrapé par la réalité, mais j'ai été assez surpris
03:15parce que j'ai marché, malheureusement, pendant plus de deux heures
03:18sur des gens qui étaient décédés.
03:20Je les ai enjambés comme des morceaux de bois.
03:22Je les ai enjambés comme des morceaux de bois.
03:26Je les ai enjambés comme des morceaux de bois.
03:28Sous-titrage Société Radio-Canada
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